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Histoire de France
Le nom de la France est issu d'un peuple germanique, les Francs, attestés dès le III
e siècle sur la rive inférieure droite
du Rhin. Leur roi Clovis, puis ses fils, conquirent, entre 481 et 535, presque t
oute l'ancienne province romaine de
Gaule, et au-delà, c'est-à-dire une grande partie du territoire de la France actuell
e. Si le nom de France ne fut
employé de façon officielle qu'à partir de 1190 environ, quand la chancellerie du roi
Philippe Auguste a commencé à
employer le terme de rex Franci.[1] (roi de France) à la place de rex Francorum (r
oi des Francs) pour désigner le
souverain, le mot était déjà couramment employé pour désigner l'ensemble du royaume, comme
on le voit à la
lecture de la Chanson de Roland, écrite un siècle plus tôt. Ce terme de « France » fait su
ite à celui de « Francie
occidentale », officialisé au Traité de Verdun en 843 pour désigner la partie occidental
e de l'empire carolingien, suite
à son morcellement. Dès juin 1205, le territoire est désigné dans les chartes sous le no
m de regnum Franci.,
c est-à-dire royaume de France[2] ,[3] .
L'occupation humaine du territoire correspondant aujourd'hui à la France est fort
ancienne. Aux groupes présents
depuis le Paléolithique et le Néolithique sont venues s'ajouter, jusqu'au premier mi
llénaire, des vagues de
peuplement successives composées de Celtes[4] , de Romains, de peuples germains -
Francs, Wisigoths, Alamans et
Burgondes - de Scandinaves, de Sarrasins..[5] .. A partir du début du second milléna
ire, c'est la monarchie capétienne
qui construit l'unité territoriale du royaume de France. La période révolutionnaire ac
hève son unité administrative et
politique. La période contemporaine est marquée par des efforts d'unification lingui
stique et culturelle, par un
enrichissement du pays et par la continuation de l'immigration venant d'Europe,
mais aussi d'Afrique et d'Asie,
prolongeant ainsi les changements de la population du pays qui n'ont jamais été inte
rrompus.
Des origines à la fin de la Gaule romaine
Des premiers groupes humains à l'arrivée des Celtes
Les occupants du Paléolithique
Selon certains auteurs, les galets aménagés découverts à Chilhac en Haute-Loire
constitueraient les plus anciens témoignages d'occupation humaine sur le territoir
e
français et dateraient de - 1,8 Ma. Toutefois, leur ancienneté et même leur caractère
anthropique sont contestés.
Vers 1 Ma, lors de la glaciation de Günz, la grotte du Vallonnet près de Roquebrune
dans
les Alpes-Maritimes est habitée par des petits groupes d'Homo erectus venus d'Afri
que[6]
. Ils occupent ensuite de nombreux sites jusque dans la vallée de la Somme. Vers 4
00000
ans, une seconde vague de peuplement arrive d'Asie. A Terra Amata près de
Nice, les chercheurs ont trouvé des vestiges acheuléens ainsi que l'un des plus anci
ens
foyers attestés. Vers - 280000 ans, les atlanthropes d'Afrique du Nord[7] s'instal
lent en
Espagne et en France et passent en Angleterre à pied sec ; ils façonnent des outils
bifaciaux en amande, à la pointe acérée, fixée au bout d'un manche ou servant de hache.
Du 200e au 35e millénaire av. J.-C., les hommes de Néandertal sont présents sur
l'ensemble du territoire correspondant à la France actuelle. Ils taillent le silex
selon la
méthode Levallois. Sur les sites des Eyzies et du Moustier en Dordogne, de nombreu
x
outils ont été retrouvés : racloirs, bifaces, pics, ciseaux. Ils chassent le bison, l'
aurochs, le
cheval, le loup et le renne. Ils ont laissé les plus anciennes traces de sépultures
en France
: les morts sont ensevelis dans des fosses de 1,40 × 1 × 0.30 m ; des offrandes sont
déposées à côté des corps (rations de viande, objets en silex, etc.).
Feuille de laurier
solutréenne
Histoire de France
A partir de -33000, l'homme de Cro-Magnon, venu du Moyen-Orient[8] , peuple les
régions occupées par les hommes
de Néandertal et le remplace progressivement. Les hommes de Cro-Magnon sont de rem
arquables artisans. Ils ont
laissé des pointes de sagaies en os longues et finement travaillées, des spatules, d
es poinçons, des lissoirs décorés.
Les sites attestant de leur activité sont très nombreux : Pincevent, la grotte de La
scaux célèbre pour ses 150 peintures
et 1500 gravures, celles de Cosquer, de Gargas et de Chauvet... Le site de La Ma
deleine en Dordogne habité vers le
15e millénaire av. J.-C. par des chasseurs de rennes et des pêcheurs a livré des harpo
ns à pointe mobile et a donné
son nom à la civilisation de cette période : le Magdalénien.
Vers le 10e millénaire av. J.-C., le climat se réchauffe. La fin des grandes glaciat
ions amène la disparition du renne et
du phoque. Une civilisation magdalénienne finale se répand du sud-ouest français vers
le nord-est plus froid à la
poursuite du gibier.
Le Néolithique
Vers le 6e millénaire av. J.-C. dans le Sud-Est, entre -5700 et - 5500 dans l'Est
de la France, apparaissent
progressivement la culture des céréales, la domestication des animaux, et les nouvel
les techniques artisanales comme
la poterie, le tissage, le polissage des pierres. Les groupes humains se sédentari
sent, donnant naissance aux premiers
villages et aux premiers tombeaux mégalithiques : tumulus, cairns, dolmens, et men
hirs. Les menhirs sont très
présents en Bretagne, isolés ou en alignement comme à Carnac (4 km, 2935 menhirs), ou
en cromlech comme au pic
de Saint-Barthélemy près de Luzenac en Ariège. Selon Fernand Braudel, c'est à la fin du
Néolithique que « l identité
biologique » de la future France avec déjà les diversités raciales qui la caractérisent au
jourd'hui (Alpins, Nordiques,
Méditerranéens, Norico-Lorrains ) se met en place. Les nombreux mélanges ethniques y dem
eureront et les
invasions qui suivront, Celtes, Romaines, Germaniques, etc., se perdront peu à peu
dans la masse des populations
déjà installées[9] tels les Ligures et les Vascons.
La question de savoir si l'agriculture s'est répandue au gré des migrations humaines
ou par la diffusion des idées et
des techniques agricole est toujours débattue mais une étude récente de la diversité généti
ue des populations
modernes a quelque peu éclairci la situation. En effet, en janvier 2010, dans cett
e étude scientifique financée par le
Wellcome Trust sur la diversité génétique des populations modernes, des chercheurs de
l'université de Leicester au
Royaume-Uni ont étudié des échantillons de toute l'Europe, dont des Français de plusieur
s régions (Finistère, Pays
basque, Vendée, Haute-Garonne ...), et établi que la plupart des hommes européens, des
cendent d'agriculteurs qui
sont arrivés du Proche-Orient il y a entre 5 000 et 10 000 ans. Le professeur Mark
Jobling, qui a conduit l'équipe de
recherche, déclarait ainsi: « Nous avons étudié la lignée la plus répandue du chromosome Y
n Europe, qui
correspond à environ 110 millions d'hommes: elle montre un gradient régulier du sud-
est vers le nord-ouest,
atteignant presque les 100% en Irlande. Nous avons étudié la répartition de cette lignée
, sa diversité dans les
différentes régions d'Europe, et son ancienneté.» Les résultats suggèrent que cette lignée
-M269 (tout comme les
lignées E1b1b et J) s'est répandue avec l'agriculture, depuis le Proche Orient. Le D
r Patricia Balaresque, auteur
principal, déclarait: « Au total, plus de 80% des chromosomes Y des européens viennent
de ces agriculteurs. Par
opposition, la plupart des lignées génétiques maternelles semblent venir des chasseurs
-cueilleurs. Ceci suggère un
avantage reproductif des agriculteurs sur les hommes locaux, lors de l'abandon d
es pratiques de chasse et de
cueillette.»[10] ,[11] ,[12]
.
Le temps des Celtes
La conquête de la Gaule par les Celtes s'est déroulée en deux phases. La première commen
ce vers -1500 et se
termine vers -700[13] . Les Celtes colonisent l'est du territoire le plus souven
t de manière pacifique. Pasteurs nomades
à leur arrivée, ils deviennent des agriculteurs sédentaires entre -1200 et -900. C'est
à cette époque qu'apparaissent les
premières agglomérations permanentes fortifiées. Vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C.,
la métallurgie du fer se répand
(Age du fer). Une nouvelle aristocratie guerrière se constitue grâce à l'apparition de
s épées de fer et au combat à
cheval. Elle bouleverse l'organisation sociale des Celtes jusque là agraire et égali
taire. Ces « princes et princesses de
la Celtique » (Patrice Brun) se font enterrer avec armes et chariots d'apparat, co
mme à Vix en Côte-d'Or
Histoire de France
(Bourgogne). Leurs tombes ont également révélé la présence de luxueux objets provenant du
pourtour méditerranéen
(notamment d'Egypte), ce qui atteste la dimension commerciale de la richesse de
ces aristocrates.
Les relations commerciales lointaines se
développent. Vers -600, est fondé le
comptoir grec de Massalia (Marseille) sur
les bords de la Méditerranée par des marins
grecs venus de Phocée (lui conférant son
surnom toujours usité de "Cité phocéenne").
D'autres comptoirs du même type, avant et
après cette date, voient le jour surtout le
long du rivage (Antibes dès -680). Massalia
prend toutefois un ascendant décisif sur ses
rivales vers -550 avec l'arrivée en masse de
réfugiés phocéens, Phocée étant tombé aux
mains des Perses. L'influence grecque se
manifeste le long des grandes voies
commerciales grâce au rôle actif de
Massalia.
La seconde phase commence à la fin du VIe siècle av. J.-C.. Les Celtes continuent al
ors leur progression vers l'ouest
de la Gaule. C'est le second âge de fer ou période de la Tène. Cette nouvelle période d'
expansion correspond à des
transformations économiques et sociales. Les guerriers aristocrates peu nombreux s
ont remplacés par des
paysans-soldats regroupés autour d'un chef de clan. L'araire à soc de fer remplace l
'araire en bois. Il permet de
labourer les terres lourdes du centre et du nord de la France actuelle. Ceci exp
lique en grande partie la colonisation
de terres nouvelles, la croissance démographique et les nouvelles invasions qui en
ont résulté. Celles-ci interrompent
pour un siècle les routes commerciales de Marseille. A la fin du IVe siècle av. J.-C
., la cité a retrouvé toute son
influence commerciale sur la Gaule. A cette période, on trouve des céramiques et des
pièces de monnaies grecques
dans toute la vallée du Rhône, dans les Alpes et même en Lorraine.
La civilisation gauloise de la période précédant immédiatement la conquête romaine est par
ticulièrement florissante.
L'émergence de véritables villes fortifiées (oppida) de dimensions bien plus important
es que les forteresses des
périodes antérieures, en effet, ou encore l'usage de la monnaie y sont des traits ca
ractéristiques de cette civilisation.
Vers le IIIe siècle av. J.-C., les Belges progressent cependant vers l'intérieur de
la Gaule, comme en témoigne le
sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre[14] , lieu d'une bataille contre probablement d
es Armoricains ayant fait environ
mille tués.
Une image d Epinal : Vercingétorix dépose les armes aux pieds de Jules César à
l'issue du siège d'Alésia
Histoire de France
L'empereur Auguste organise la Gaule en quatre provinces : à la Narbonnaise suffis
amment romanisée pour devenir
une province sénatoriale, il ajoute la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la G
aule belgique. Les limites des Gaules
dépassent largement celles de la France actuelle, principalement en ce qui concern
e la Gaule Belgique.
L'assimilation des Gaules est rapide. En 48,
l'empereur Claude donne accès au Sénat
romain aux notables gaulois, comme le
montrent les Tables de Lyon. Le
développement du réseau routier, la
pacification sur le Rhin et en Bretagne
favorisent l'essor économique. Pierre Gros
résume ainsi l impact de la présence romaine
« la conquête romaine qui a entraîné l entrée
dans les temps historiques, a modelé pour
des siècles le paysage rural, établi ou
aménagé les principaux axes de
communication, urbanisé d immenses
terroirs, défini les territoires administratifs
[16]
». L urbanisation généralisée voit le
développement de nombreuses cités,
organisées sur le mode des municipes italiens, villes qui toutes perdurent encore
de nos jours, tandis que les
campagnes se couvrent de bourgades (vici) et de grandes exploitations agricoles
(villae). La Gaule est alors avec
l Egypte le secteur le plus peuplé de l Empire romain, avec une population estimée a 7 m
illions[17] .
Le développement économique bénéficie des siècles de pax romana : l extension des vignes en
Aquitaine, dans la
vallée du Rhône et de la Saône et même en Moselle est telle qu elle concurrence les vins i
taliens. Des artisans italiens
installés en Gaule créent une industrie de la céramique sigillée prospère (par exemple à La
Graufesenque).
L artisanat gaulois produit aussi en abondance des objets en bois, des vêtements de
laine et exporte vers les grands
centres de consommation en Italie, sur le Rhin et le haut Danube[17] .
Les échanges ne se limitent pas aux biens matériels : à côté des cultes populaires du nomb
reux panthéon gaulois,
apparaissent dans les villes d autres religions d origine orientale : culte de Mithr
a, de Cybèle, de Jésus, attesté à partir
de 177 (cf. les Martyrs de Lyon). Ce dernier culte deviendra prépondérant dans les m
ilieux urbains à partir du
IVe siècle.
Le IIIe siècle voit se succéder les crises et les guerres civiles sur le sol gaulois
. A partir du milieu du IIIe siècle, en
258, Francs et Alamans franchissent le Rhin et pillent la Gaule à plusieurs repris
es. Un éphémère empire des Gaules
(terme impropre), sans que celui-ci ait un caractère national, est créé par Postumus,
bientôt assassiné par ses soldats.
Dès le IIe siècle la Gaule est touchée par l'affaiblissement démographique, le déclin des
villes, le ralentissement du
commerce et de la circulation monétaire.
La situation militaire est rétablie à la fin du IIIe siècle, et le dispositif défensif s
ur le Rhin incorpore de plus en plus
de contingents germaniques installés avec leurs familles. Des groupes de Francs en
Gaule Belgique et d'Alamans en
Alsace servent comme troupes auxiliaires fédérées, et certains officiers francs mènent d
e brillantes carrières au sein
de l'Empire romain.
Cinq siècles de romanisation laissent de profondes marques sur les Gaules : des la
ngues (occitan et français), un droit
écrit et dégagé de tout principe religieux, des villes, une religion (le catholicisme)
, et même des habitudes
quotidiennes (le pain, la vigne et le vin). Malgré ces apports fondamentaux qui ra
ngent la France dans les pays de
culture latine, l'histoire de France a longtemps négligé cette période, et la néglige pa
rfois encore[18] .
Le baptême de Clovis.
Histoire de France
Dieu, comme le roi David, élection supérieure à celle des guerriers francs. La dynasti
e mérovingienne a vécu.
Commence le règne de la dynastie carolingienne.
Les Carolingiens
Pépin le Bref fait la conquête de l'Aquitaine, devenue
indépendante et de la Septimanie aux mains des musulmans
entre 719 et 759[23] . Il intervient même hors de ses
frontières en créant notamment les Etats pontificaux après
une campagne contre les Lombards. A sa mort, il partage
selon la tradition franque, son royaume entre ses deux fils,
Carloman et Charles mais la mort précoce de Carloman
permet à Charles de régner sur un royaume des Francs
unifié. Le royaume des Francs (regnum francorum) connaît
sa plus grande expansion sous Charlemagne. Celui-ci étend
le royaume jusqu'en Saxe à l'est, au prix de 20 années de
guerre, en Bretagne, au Pays basque, en Lombardie, en
Bavière et chez les Avars. Cependant, ces conquêtes ne sont pas définitives et de nomb
reuses révoltes secoueront la
Bretagne ou le pays basque. C'est alors que se mettent en place des « marches », zon
e militarisés qui servent à
contrôler les attaques des Bretons ou des Basques. Roland était maître de la marche de
Bretagne (comprenant
Angers, Rennes et Nantes) Cette politique de conquête a pour conséquence le couronne
ment impérial de
Charlemagne le 25 décembre 800 par le pape Léon III. Les contemporains ont voulu y v
oir une renaissance de
l'Empire romain d'Occident. Mais l'empire carolingien est centré sur la Gaule et l
a Germanie. Charlemagne se
considère d'abord comme un roi franc. Les règnes de Charlemagne et de son fils Louis
le Pieux restent cependant,
entre deux vagues d'invasions, une période de renforcement du pouvoir royal, de re
naissance des arts et de la culture
qui a durablement marqué les esprits.
Louis le Pieux renonce à confisquer les terres de l'Eglise
pour les donner en récompense à ses fidèles. Ce faisant, il
est obligé de puiser dans ses propres biens et affaiblit ainsi
la puissance foncière des Carolingiens. Ses fils se disputent
pour le partage de l'héritage carolingien. Finalement ils
arrivent à un accord lors du partage de Verdun de 843. C est
à cette occasion que la Gaule est appelée pour la première
fois Francie occidentale (Francia occidentalis en latin). La
Francie occidentale, concédée à Charles le Chauve, le plus
jeune fils de Louis le Pieux donnera naissance à la France.
La Francie occidentale s'étend de la mer du Nord à la
Méditerranée. Elle a pour avantage l'extrême diversité de
ses paysages et de ses ressources naturelles.
Cependant aux IXe et Xe siècles, la Francie occidentale est
menacée d'éclatement. Sous Nominoë la Bretagne reprend
son indépendance. Le rattachement de l'Aquitaine au
royaume n'est que purement théorique. La seconde vague
d'invasion de Vikings, des Sarrasins et des Hongrois
accentue la désagrégation de l'autorité royale. Les
Le Royaume franc sous Charlemagne.
Philippe-Auguste mène une lutte victorieuse pour abaisser la puissance des Plantag
enêts
et agrandir le domaine.
Histoire de France
Les transformations économiques et sociales
le bas de cet extrait de la tapisserie de Bayeux, XIe siècle, montre des travaux
agricoles avec herse et charrue
Même si les sources écrites manquent,
plusieurs indices montrent que la vitalité
démographique de la France est très
importante à partir du XIe siècle. Des
hommes venus du royaume de France
tiennent le premier rang dans la conquête en
1066 de l'Angleterre par Guillaume le
Conquérant, duc de Normandie. Les
chevaliers francs jouent un rôle
prépondérant dans la reconquista de
l'Espagne musulmane dès le milieu du
XIe siècle. Ils sont si nombreux à participer
à la première croisade à la fin du XIe siècle,
que les Etats créés après la prise de
Jérusalem en 1099 sont appelés Etats francs
d'Orient. L'augmentation de la population
accompagne les grands défrichements. Des
nouvelles techniques agricoles se diffusent permettant de cultiver les terres ri
ches et lourdes du bassin parisien :
charrues à roue et à versoir qui aèrent le sol, herses qui brisent les mottes. Village
s, églises et châteaux-forts
façonnent le paysage des campagnes. Le retour à une paix relative favorise la circul
ation des marchandises et des
hommes, la circulation monétaire et la renaissance des villes. Les artisans et les
marchands se révoltent bien vite
contre l'autorité tatillonne des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques et parviennent à obt
enir des chartes de libertés leur
permettant de s'administrer eux-mêmes. Dans les villes, les artisans exerçant une même
activité se regroupent en
organisations professionnelles très rigides et protectionnistes.
Le XIIIe siècle consacre le rayonnement français. Les historiens pensent qu'au cours
de ce siècle la population passe
de 12 millions à 20 millions d'habitants, grâce aux améliorations des pratiques agrico
les qui permettent
l'augmentation des rendements des terres cultivées. Ceci n'empêche pas les campagnes
d'être secouées par des
révoltes, le plus souvent locales contre les droits féodaux ou la dîme. Pourtant le XI
IIe siècle est celui des chartes
d'affranchissement qui permettent aux paysans d'améliorer grandement leur conditio
n juridique et fiscale. Paris
devient la ville la plus importante de l'Occident chrétien avec près de 200000 habit
ants, soit le double de Venise. Son
rayonnement est assuré par son université, ses édifices religieux célèbres dans toute la c
hrétienté, telle la
Sainte-Chapelle où sont conservées les reliques de la couronne d'épines et du bâton de M
oïse, la cathédrale
Notre-Dame de Paris, ses ateliers de miniatures et d'ivoire. Pourtant dès le milie
u du XIIIe siècle, des signes
d'essoufflement économique apparaissent. Les petits seigneurs s'appauvrissent. La
croissance de la population a
abouti à un fractionnement des tenures. L'écart s'élargit dans les villes entre les ri
ches et les pauvres entraînant des
révoltes du « menu » peuple contre le peuple « gras » entraînant des grèves et des conflits
mme à Douai, Paris,
Ypres
La fin des Capétiens directs
La lignée des Capétiens directs se termine par le règne successif de trois fils de Phi
lippe IV qui meurent sans héritier
mâle. Lorsque Charles IV le Bel, le dernier fils de Philippe le Bel, meurt en 1328
, c'est la première fois depuis
l'élection d'Hugues Capet que le défunt roi n'a pas d'héritier mâle. Deux prétendants sont
en lice, Edouard III, roi
d Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel et Philippe de Valois, neveu de Philip
pe le Bel. L'assemblée des grands du
royaume préfère Philippe car il est de France et plus mûr que son jeune rival anglais.
Cet événement marque le début
de la dynastie des Capétiens-Valois, branche collatérale des Capétiens directs.
Histoire de France
Crises et mutations du bas Moyen Age (du XIVe au XVe siècle)
Tout l'Occident est affecté par les famines, la peste noire et de nombreux conflit
s. Mais la France, Etat le plus peuplé
d'Europe, est davantage touchée par les malheurs, d'autant plus qu'elle est le cad
re d'une guerre interminable entre
1337 et 1453, la guerre de Cent Ans.
Le temps des crises
A la fin du XIIIe siècle, on assiste en France à un retournement de conjoncture. Il
n'y a plus de terres à défricher. La
production agricole stagne alors que la population continue à augmenter. L'épuisemen
t de mines d'or et d'argent
freine le développement de la monnaie et par là même des échanges commerciaux. Du début du
XIVe siècle à la fin
du XVe, l'Europe entière connaît un petit âge glaciaire, les hivers sont plus longs et
plus froids, les étés plus frais et
plus humides font pourrir les récoltes sur pied. Les crises économiques qui en résulte
nt entraînent des troubles
politiques et sociaux accentués par la faiblesse de certains rois pendant la guerr
e de Cent Ans.
Dans les années 1315-1317, le mauvais temps entraîne des récoltes insuffisantes. Le pr
ix des céréales augmente
entraînant la famine avec une surmortalité des plus pauvres. Les famines persistent
jusqu'à la fin du XVe siècle. La
situation des paysans est catastrophique : soit ils mangent la part de grains rése
rvée aux semailles et la famine
s'accentue l'année suivante, soit ils préservent les grains à semer et, dès la fin de l'
hiver, la mortalité augmente, faute
de nourriture suffisante. Les textes de l'époque font aussi état de loups entrant da
ns les villes pour se nourrir, car
privés de gibiers par la rigueur des hivers.
A partir de 1348, la peste qui avait déjà ravagé la
France dans l'Antiquité et le haut Moyen Age, fait un
retour en force provoquant la mort de presque un tiers
de la population française. En 1361-1363, et en
1418-1419, une forme de peste fait des ravages parmi
les enfants. Les révoltes se multiplient principalement à
Paris : révolte d'Etienne Marcel, révolte des
Cabochiens. Dans les campagnes les jacqueries sont
nombreuses.
Les différentes crises ont eu aussi des aspects positifs.
Les paysans et les artisans qui survivent aux famines et
à la peste voient leur condition de vie s'améliorer du
fait de la hausse des salaires causée par la raréfaction
de la main-d oeuvre. La noblesse décimée lors des
grandes batailles de la guerre de Cent Ans se
renouvelle. Les bourgeois achètent des seigneuries.
La guerre de Cent Ans
La guerre de Cent Ans oppose la France et l'Angleterre
de 1337 à 1453. Elle n'est pas continue. Elle compte 55 années de trêve pour 61 années d
e combats. Elle ne touche
pas tout le royaume mais là où elle a lieu, elle apporte la désolation et la mort : pi
llages, épidémies et désertification
accompagnent les bandes de mercenaires qui, en l'absence d'intendance et de sold
e régulière, se payent en mettant à
sac les régions où ils stationnent, même celles du prince qui les emploie. Pendant cet
interminable conflit, le
territoire français est le champ de combats épisodiques mais acharnés entre rois de Fr
ance et rois d'Angleterre. Les
Anglais bénéficient de la supériorité tactique de leur armée (et particulièrement de leurs
rchers). Ils infligent à la
chevalerie française pourtant très supérieure en nombre, deux cuisantes défaites à Crécy en
1346 et Poitiers, bataille
La France en 1435
Histoire de France
sacre de Charles VII ait lieu à Reims (ce qui est extrêmement symbolique et interprété à l
'époque comme un nouveau
signe de volonté divine car la ville est en plein territoire bourguignon). Elle pe
rmet de justifier la naissance légitime
du roi, faisant oublier les rumeurs prétendant qu il était le fils illégitime du duc d'O
rléans et permet son sacre. La
voie est alors libre pour la reconquête du territoire français. Le rôle militaire prop
re de Jeanne d'Arc est faible :
durant l'hiver 1429, elle s'empare du village de Saint-Pierre-le-Moûtier, échoue dev
ant la bourgade de La
Charité-sur-Loire avant d'être fait prisonnière devant Compiègne (24 mai 1430). La fin d
u conflit est proche :
Charles VII fait la paix avec les Bourguignons en 1435 (traité d'Arras) et privés de
leur puissant allié et sans soutien
sur le terrain, les Anglais sont chassés de France en 1453 après la bataille de Cast
illon.
Les rois de France regagnent prestige et autorité. Ils ont
toujours affaire à forte partie, en particulier avec les
ducs de Bourgogne, les Grands Ducs d'Occident
Philippe le Bon et Charles le Téméraire, qui sont les
principaux rivaux de Charles VII et de son fils Louis
XI. A leurs possessions bourguignonnes, ils ont joint
les Pays-Bas, et se posent parmi les plus puissants
souverains d'Europe. A la mort du Téméraire, ses
possessions qui provenaient de la famille capétienne
sont reprises par Louis XI mais les Pays-Bas reviennent
à sa fille unique, Marie de Bourgogne qui les apporte à
son époux Maximilien d'Autriche : le partage devient
une source de conflit entre les maisons de France et
d'Autriche.
Le Moyen Age s'achève sur la disparition des grandes
principautés qu'étaient le duché de Bourgogne (1482) et
le duché de Bretagne (vaincu en 1488 puis uni au
Royaume en 1532).
L Epoque moderne
Evolutions et bouleversements du XVIe siècle
L affirmation de la puissance royale
De la fin du XVe siècle à la fin de la première moitié du XVIe siècle, la politique extérie
re française est largement
dominée par les guerres d'Italie. Les Valois veulent faire valoir les droits hérités d
e leurs ancêtres sur le royaume de
Naples, et le duché de Milan. En 60 ans, ils conquièrent et perdent quatre fois Napl
es, six fois le duché de Milan.
Finalement, ils abandonnent toute ambition en Italie[26] . On peut se poser la q
uestion de l'utilité de telles
expéditions, sans cesse recommencées et se terminant à chaque fois par des échecs. Il ex
iste plusieurs facteurs
explicatifs : l'attrait des richesses et de la culture des prestigieuses villes
italiennes, la volonté d'avoir le contrôle de
passages qui permettent de menacer les intérêts de Habsbourg par le Sud. Au XVI, les
stratégies militaires se nouent,
entre autres, autour de l'idée de frontière offensive. Il s'agit d'occuper des point
s d'appui pour en priver l'adversaire,
plus que d'agrandir le territoire du royaume.
Louis XV
Histoire de France
absolue sous le règne de Louis XVI.
Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, est entreprise une politique de simpl
ification et de régularisation des
frontières. Il s'agit de procéder à des échanges de places avancées avec les Etats voisins
pour éviter les enclaves aussi
bien françaises en dehors des frontières qu'étrangères à l'intérieur du territoire. En 1789
il n'existe plus que trois
enclaves étrangères en territoire français, Avignon et le Comtat qui appartiennent au
pape, la principauté de
Montbéliard et la République de Mulhouse[32] . C'est d'ailleurs au XVIIIe siècle que s
e forge la théorie des frontières
naturelles. Un mémoire adressé au roi précise : « La France effectivement doit se tenir
bornée par le Rhin et ne
songer jamais à faire aucune conquête en Allemagne. Si elle se faisait une loi de ne
point passer cette barrière et les
autres que la naturel lui a prescrites du côte de l'occident et du midi : mer céane,
Pyrénées, mer Méditerranée,
Alpes, Meuse et Rhin, elle deviendrait alors l'arbitre de l'Europe et serait en ét
at de maintenir la paix au lieu de la
troubler. »[33] Le refus de Louis XV d'annexer les Pays-Bas autrichiens montre que
cette idée n'est pas, à ce moment,
la doctrine officielle de l'Etat.
Le petit-fils de Louis XV, Louis XVI arrive au pouvoir
La lassitude des Français induite par les désordres intérieurs permet au général Napoléon B
naparte d'être
favorablement accueilli, quand par le coup d Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799)
, il met fin au Directoire.
Celui-ci est en effet très populaire depuis ses éclatantes victoires lors de la camp
agne d'Italie (1796-1798). Il
bénéficie de plus de puissants appuis politiques. Son frère Lucien Bonaparte est préside
nt du conseil des cinq-cents,
une des deux assemblées du Directoire. Sieyès fait appel à lui pour renverser le régime
et pouvoir ainsi en établir un
autre plus stable. Mais dès qu'il est au pouvoir Napoléon Bonaparte le confisque à son
profit et établit un régime
personnel le Consulat.
Le Consulat (1799) et le Premier Empire (1804)
Bonaparte fait rapidement rédiger une constitution, la Constitution de l'An VIII.
Napoléon y est désigné comme
premier consul donc de fait à la tête de l'exécutif. Il a le pouvoir de nommer aux pri
ncipales fonctions publiques et il
a le pouvoir d'initiative des lois et du budget. Il y a trois consuls en tout ma
is les deux autres, Cambacérès et Lebrun,
n'ont qu'un pouvoir consultatif. Bien que Bonaparte possède une grande partie du p
ouvoir législatif, il prend soin de
créer quatre assemblées mais aucune n'est élue par les citoyens. Leurs membres sont ch
oisis par le premier consul ou
par le Sénat, une des quatre chambres. Parmi elles on peut signaler le Conseil d'E
tat qui doit préparer, rédiger les
projets de loi et interpréter les lois. Il est à l'origine du conseil d'Etat actuel.
Le suffrage universel est rétabli mais il
n'y a plus d'élections. Les Français sont justes consultés pour des plébiscites. Le pouv
oir personnel de Napoléon
Bonaparte est renforcé par la constitution du 16 thermidor an X (4 août 1802). Il es
t consul à vie et peut nommer son
successeur de son vivant. Les pouvoirs des assemblées, déjà bien minces sont réduits au
profit des senatus-consulte
acte émanant du Sénat. Les élections sont rétablies mais elles se déroulent à plusieurs deg
et seuls les 600 citoyens
les plus imposés peuvent faire partie du collège départemental[37] . De plus, les cito
yens ne choisissent pas des
représentants, ils proposent des candidats dans ce qui est appelé des « listes de conf
iance ». De plus les libertés
publiques sont supprimées, liberté de presse, de réunion, censure dans l'édition et le t
héâtre.
Histoire de France
Napoléon renforce la centralisation administrative. A partir de 1800, il nomme à la
tête de chaque département, un
préfet et un sous-préfet par arrondissement. Il prend soin aussi de nommer ou faire
nommer les maires. Les préfets
sont chargés de mettre fin aux divisions nées de la Révolution et de briser tout ce qu
i reste de particularismes locaux.
Les institutions financières et judiciaires sont organisées de la même manière, les juge
s étant nommés par le premier
Consul.
Napoléon Bonaparte rétablit progressivement la stabilité financière. Il crée la Banque de
France en 1800, la seule
institution à pouvoir émettre de la monnaie. En 1803, le décret de Germinal, crée le fra
nc, dit franc germinal. La
pièce d'un franc est d'un poids invariable de 5 g d'argent. Elle gardera la même val
eur jusqu'en 1914. La
promulgation de code civil de 1804 permet l'achèvement de l'unité du pays. Ce code,
en projet depuis 1789, traite de
la famille, de la propriété et des contrats. Il mélange les règles de droit écrit et les c
outumes des différentes régions
dans un texte applicable à tous les Français. La loi du 16 septembre 1807, sous l'Em
pire donc, crée la Cour des
comptes, un corps unique centralisé de contrôle des comptes publics. Le premier cons
ul met aussi fin au brigandage
et à l'insécurité dont souffraient beaucoup de départements. En 1804, les Français accepte
nt par plébiscite que
Napoléon Bonaparte devienne empereur héréditaire sous le nom de Napoléon Ier. On sait au
jourd'hui qu'il a choisi le
titre d'empereur pour ne pas se mettre à dos une partie de la population anti-mona
rchiste et par référence à
l'Antiquité. Ce n'est qu'après la flamboyante victoire d'Austerlitz le 4 décembre 1805
, qu'il envisage de créer un
Empire continental.
Sous la domination de Napoléon
Bonaparte, la France est presque sans
arrêt en guerre. En 1810, à l'apogée de
l Empire, elle compte 130
départements qui englobent la
Hollande, une partie de l'Allemagne
jusqu'au Danemark et une partie de
l'Italie. Les annexions sont en grande
partie dues à la nécessité pour
Napoléon de faire respecter le blocus
continental qui vise à asphyxier le
Royaume-Uni économiquement. De
plus, un grand nombre d'Etats sont
inféodés à la France, la Confédération
du Rhin, la Confédération helvétique,
les royaumes d'Italie, de Naples et
d'Espagne. En tout près de la moitié de l'Europe est sous influence française. Mais ce
tte domination est de plus en
plus contestée. En effet, la France favorise son économie aux dépens des Etats vassaux
. En 1812, pour contraindre la
Russie à respecter le blocus continental qu'elle a rompu, Napoléon Ier l'envahit. Ma
is il s'avance de manière trop
imprudente jusqu'à Moscou et doit effectuer une retraite en subissant les rigueurs
de l'hiver et les assauts des troupes
et des partisans russes. Il perd 90 % de ses effectifs. Le désastre de la campagne
de Russie en 1812-1813 précipite la
fin du grand Empire. Une nouvelle coalition se noue contre la France. En octobre
1813, à la suite de la défaite de
Leipzig, les Français doivent évacuer l'Allemagne. La Hollande et l'Espagne sont per
dues. En 1814, la France est
envahie. Napoléon abdique en avril et devient roi de l'île d'Elbe. Le frère du roi, le
comte de Provence devient roi
sous le nom de Louis XVIII. La France garde ses frontières de 1792, c est-à-dire la Sa
voie et le comté de Nice et peut
conserver toutes les oeuvres confisquées à l'étranger. Mais en 1815, Napoléon Ier s'enfu
it de l'île d'Elbe et revient au
pouvoir à partir du 20 mars jusqu'au 18 juin 1815, date à laquelle il est définitiveme
nt vaincu à Waterloo et envoyé
en exil dans l'Atlantique Sud, sur l'île de Sainte-Hélène. La France paie durement les
cent jours. Elle doit rendre une
Louis-Philippe Ier
Histoire de France
précédent. Le principal changement est le fait que la souveraineté nationale remplace
la souveraineté de droit divin.
Ce changement se manifeste dans le titre donné au roi : Louis-Philippe devient roi
des Français, c est-à-dire qu'il
détient son pouvoir de la volonté du peuple, alors que ses prédécesseurs portaient le ti
tre de roi de France. La
Chambre des pairs perd son influence. Le drapeau tricolore remplace définitivement
le drapeau blanc.
Sous le règne de Louis-Philippe, la France commence à s'industrialiser. Les grandes
dynasties bourgeoises, liées aux
banques ou aux grandes entreprises, se constituent et affirment leur volonté de do
miner la vie politique. Le suffrage
censitaire étant très restreint, elles sont les seules, avec l'aristocratie traditio
nnelle, à pouvoir voter et à avoir des élus
à la Chambre des députés. Cela se traduit par l'apparition de deux partis politiques,
les conservateurs, les
représentants de la vieille noblesse, et les libéraux, les représentants du monde des
affaires. Mais ces deux groupes
s'entendent sur la conservation du régime tel qu'il est, puisqu'il sert leurs intérêts
. Le roi se présente comme un bon
père de famille bourgeois, mais en réalité, c'est un homme autoritaire et un habile ma
noeuvrier. La faiblesse du corps
électoral, l'autorité du roi, et la révélation d'une grande corruption au sein du gouver
nement finissent par discréditer
totalement le régime. De plus, à la suite de mauvaises récoltes, le pays connaît une cri
se économique profonde à
partir de 1846. L'opposition républicaine en profite pour s'agiter à nouveau.
La monarchie de juillet correspond aux débuts de l'industrialisation de la France.
Le développement des chemins de
fer est spectaculaire. Le premier ministre Guizot lance le credo d'une nouvelle
société : « enrichissez-vous ! » La loi
Guizot de 1833 oblige chaque commune à entretenir une école élémentaire. Cependant la révo
lution industrielle crée
une nouvelle classe sociale, celle des ouvriers en proie à la misère. Les théories soc
ialistes de Louis Blanc et de
Proudhon cherchent à remédier aux injustices sociales dont le prolétariat est la victi
me.
La monarchie de juillet est aussi marquée par un nouvel essor de la colonisation f
rançaise. L'incident diplomatique
du coup d éventail donné par le dey d Alger au consul français en 1827 sert de raison à la
onquête française de
l Algérie en juillet 1830[réf. nécessaire]. La colonisation s'étend progressivement à toute
l'Algérie. En 1842 les généraux
Binger, Crozat et Marchand se lancent à la conquête de la Côte d Ivoire, mais doivent fa
ire face à la résistance de
Samory.
Deuxième République (1848-1852)
En 1847, l'opposition portée par une vague de mécontentement due à la
corruption du régime en place et la crise économique organise dans tout le pays
des banquets pour demander l'élargissement du corps électoral. La liberté de
réunion n'existant pas, la présence à ces banquets républicains permet aux
opposants au régime de se réunir sans enfreindre la loi. Le 22 février 1848, le
pouvoir interdit la tenue d'un banquet. Ceci entraîne des manifestations qui se
poursuivent le lendemain. C'est alors que la troupe tire sur les manifestants.
Quand la nouvelle de cette fusillade est connue, tout le Paris populaire
s'embrase. Le roi abdique le lendemain car il ne veut pas être responsable d'un
massacre de la foule parisienne. Les insurgés ont retenu la leçon de 1830. Ils
exigent que des républicains siègent dans le gouvernement provisoire. Celui-ci
proclame la République le soir même. La seconde République commence.
La Deuxième République institue définitivement le suffrage universel masculin
en France. Elle abolit l'esclavage sur proposition de Victor Schoelcher. Ceci
n'empêche pas l armée française de commencer la conquête du Sénégal la même année. Sous la
n du peuple et
des socialistes des mesures sociales sont prises : proclamation du droit au trav
ail, limitation de la journée de travail à
10 heures à Paris et à 11 heures en province. Des ateliers nationaux sont créés pour don
ner du travail aux parisiens
touchés par la crise économique. Mais aux élections d'avril 1848, les Français élisent maj
oritairement des modérés
hostiles aux mesures novatrices (500 députés) ou des monarchistes (300). Les sociali
stes qui défendent les mesures
sociales ne sont qu'une centaine. Le gouvernement provisoire qui découle de cette
assemblée décide de fermer les
Victor Schoelcher
Histoire de France
ateliers nationaux. L'est parisien se révolte à l'annonce de cette décision. Le général Ca
vaignac est muni des pleins
pouvoirs pour mater la rébellion. Il brise la rébellion dans un bain de sang après tro
is jours de combats du 23 au 25
juin 1848. Ces « journées de juin » discréditent la jeune République. Les ouvriers victime
s de la répression s'en
désintéressent, les paysans et les possédants ont peur des désordres sociaux et recherch
ent un régime stable et
autoritaire.
Pour décider des nouvelles institutions les constituants s'inspirent des Etats-Uni
s dont le modèle a été popularisé par
Alexis de Tocqueville dans son livre De la démocratie en Amérique publié en 1835. La c
onstitution du 4 novembre
1848 choisit de confier le pouvoir exécutif à un président élu au suffrage universel dir
ect pour une durée de 4 ans. Il
peut se représenter après un intervalle de 4 ans. Comme aux Etats-Unis, l'Assemblée et
le président sont totalement
indépendants. Mais contrairement aux Etats-Unis le président n'a pas le droit de vet
o.
Louis Napoléon Bonaparte, Lamartine, Cavaignac et le socialiste Raspail sont candi
dats à l'élection présidentielle, la
première au suffrage universel masculin en France. Le neveu de Napoléon Ier est élu po
ur quatre ans le
10 décembre 1848, avec près de 75 % des voix, issues notamment du parti de l'Ordre,
profitant de la division des
gauches et de la faiblesse du niveau d'instruction, certains paysans ayant cru v
oter pour Napoléon Ier. La nouvelle
assemblée élue en mai 1849 est dominée par les monarchistes. Elle mène une politique ext
rêmement conservatrice.
Elle envoie à Rome des troupes pour maintenir le pape dans ses Etats pontificaux m
enacés par les révolutionnaires.
Elle vote la loi Falloux qui met l'école sous le contrôle de l'Eglise catholique. Le
31 mai 1850, l'Assemblée vote une
loi électorale qui exclut du corps électoral ceux qui ne peuvent pas justifier de tr
ois ans de résidence continue dans la
même commune, ce qui élimine 3 millions de personnes du corps électoral, principalemen
t des artisans et des
ouvriers saisonniers. En s'opposant à cette réforme, Louis-Napoléon fait figure de héros
pour le peuple.
Au début de l'année 1851, Louis Napoléon Bonaparte demande une révision de la constituti
on pour lui permettre de
se représenter dès la fin de son mandat. Devant le refus de l'Assemblée Nationale, il
exécute un coup d'Etat
minutieusement le 2 décembre 1851, qu'il entérine par un référendum. Le 2 décembre est en
effet une date fétiche
pour les Bonaparte : Napoléon Ier a été couronné un 2 décembre et l'année suivante il a rem
orté l'éclatante victoire
d'Austerlitz le 2 décembre 1805. La seconde République finit par un régime autoritaire
.
Histoire de France
Second Empire (1852-1870)
Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 entraîne peu de réactions.
Seules quelques personnalités s'opposent ouvertement au nouveau
régime. C'est le cas de Victor Hugo qui part en exil à Guernesey
d'où il ne cesse de fustiger Louis-Napoléon Bonaparte qu'il appelle
Napoléon le petit. Le plébiscite du 20 décembre 1851 donne au
nouvel homme fort les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle
constitution. Après un nouveau plébiscite, il est proclamé
empereur sous le nom de Napoléon III. Napoléon met en place un
régime autoritaire. La liberté de la presse est limitée, les opposants
sont pourchassés. La pratique des candidatures officielles réduit
l'opposition au silence. Seuls quelques républicains parviennent à
se faire élire. Mais comme le pays bénéficie d'une bonne
conjoncture économique, il y a peu de protestations.
A partir de 1860, l'Empire se libéralise. Napoléon III a perdu une
grande partie du soutien des catholiques car il aide le roi de
Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II à réaliser l'unité italienne,
ce qui va à l'encontre des intérêts de la papauté. De plus, la
signature d'un traité de libre échange avec le Royaume Uni, alors
première puissance industrielle mondiale, mécontente les
industriels qui craignent la concurrence de produits anglais.
L'empereur cherche donc de nouveaux soutiens en allant vers les
libéraux et les classes populaires. Le droit de grève est accordé en 1864. Les ouvrier
s ont le droit de constituer des
caisses d'entraide. Le corps législatif obtient peu à peu des droits. Il peut critiq
uer le gouvernement, voter le budget.
Il a même l'initiative des lois à partir de 1869. Le second empire a peu à peu évolué vers
un régime parlementaire, les
ministres étant responsables devant le Parlement. Cette libéralisation du régime est a
pprouvée massivement par un
plébiscite en mai 1870 qui donne à l'empereur 7336000 « oui » contre 1560000 « non ». L'emp
re semble consolidé
sur des bases plus démocratiques. Il est cependant balayé par la guerre franco-pruss
ienne en quelques semaines.
Le décollage industriel de la France se fait sous le Second Empire. Le crédit se libér
alise, la création de SARL et de
SA est facilitée. L'Etat montre lui-même l exemple. Des grands travaux de modernisatio
n sont entrepris dans Paris
sous la houlette du baron Haussmann. La Sologne et les Landes sont bonifiées (créati
on de la forêt des
Landes)[réf. nécessaire]
.
Sur le plan international, la France opère un retour spectaculaire. Napoléon III est
très influencé par l'épopée
napoléonienne. Il veut donner à la France un rôle prépondérant en Europe et dans le monde.
En 1854 commence sous
l impulsion de Faidherbe la conquête du Sénégal. Celui-ci forme les fameux tirailleurs séné
alais.
La France commence à s'intéresser à l'Indochine, pèse ainsi de tout son poids dans la gu
erre de Crimée aux côtés des
Britanniques. Les troupes françaises interviennent même au Mexique pour soutenir l'a
rchiduc d'Autriche Maximilien
qui tente d'y instaurer un grand empire latin et catholique. L'aventure mexicain
e est un échec. Maximilien est fusillé
par les révolutionnaires mexicains.
Napoléon III soutient les processus d'unité italienne et allemande. En échange de ses
bons offices, la France reçoit du
Royaume de Sardaigne le Duché de Savoie et le Comté de Nice annexés à la France en 1861
après la signature du
Traité de Turin. En échange de sa neutralité bienveillante lors de la guerre austro-pr
ussienne de 1866, l'empereur
réclame des compensations territoriales que Bismarck, le chancelier prussien, refu
se de lui accorder. Au contraire, il
multiplie les provocations envers la France pour la pousser à déclarer la guerre à la
Prusse. A la suite de la
publication de la dépêche d'Ems, la France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1
870. L'empire ne peut opposer
User:Vol de nuit
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y Wills, Washiucho, Wutsje, 8 modifications anonymes
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d, Raymond, Sperreau2,
3 modifications anonymes
many
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eurs: unknown
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