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N° 21 - septembre 2010

LA GAZETTE DE TEE
Le bulletin d’information de Territoires Environnement Emplois Ile-de-France

BIODIVERSITÉ, FÔRET-BOIS : DES EMPLOISVERTS EN ÎLE-DE-FRANCE ?


SYNTHÈSE DE LA RENCONTRE RÉGIONALE DU 20 MAI 2010

SOMMAIRE ÉDITORIAL
Voici 15 ans, la force de conviction - portée par les adhérents,
traduite opérationnellement par les salariés, avec le soutien des
Table-ronde : Coopérer ensemble pour observer partenaires institutionnels, a conduit l’IDEMU vers des voies
les emplois et métiers de l’environnement p. 2 novatrices pour relever le défi de l’accès au travail de tous dans
un double enjeu « emploi et environnement ».
L’association a tout d’abord visé l’insertion par l’activité
Table-ronde : Emplois, métiers et formations économique et la formation agricole en éco-paysage, puis cinq
dans la filière forêt-bois p. 3 ans plus tard, proposé par les pouvoirs publics, a mis en œuvre
le projet Territoires Environnement Emplois pour une meilleure
connaissance des métiers et activités de l’environnement.TEE anime
Table-ronde : Emplois, métiers et formations dans aujourd’hui les partenariats nécessaires à la mise en œuvre de
la biodiversité p. 4 l’Observatoire francilien des métiers et emplois de l’environnement
de l’Ile-de-France.

Discussion : Préparer l’avenir de l’emploi et des métiers p. 5 En novembre 2009, La Gazette n°20 rendait compte du fort
potentiel du patrimoine forestier francilien. Deux études ont
approché la réalité des métiers et des formations. Lors de la
rencontre régionale du 20 mai 2010, 89 professionnels issus du
Restitution des ateliers d’échanges biodiversité p. 6 monde de l’entreprise, des collectivités et du mouvement associatif,
acteurs des deux filières Biodiversité et Forêt-Bois, ont assisté à
la présentation des travaux, questionné les invités des tables rondes,
Restitution des ateliers d’échanges filière forêt-bois p. 7 puis centré leurs propositions à la faveur d’ateliers aux thèmes
plus ciblés.
Ce qu’il faut retenir de la journée p. 8 De la confrontation des analyses et points de vue des acteurs sur
les métiers et les pratiques, quelques lignes de force se dégagent :
· Si des initiatives se prennent dans les lycées et universités pour
Qui sommes-nous ? p. 8 inciter les jeunes à s’orienter vers des métiers qualifiés et
porteurs d’emploi, l’effort de communication doit être amplifié
pour rendre attrayantes ces professions ;
· Les formations initiales et continues doivent être étoffées en
quantité et qualité pour répondre aux besoins, mais dans le
même temps il est urgent de se préoccuper des réponses en
termes de « formation de formateurs » ;
· La mise en réseau des acteurs doit s’accélérer pour transformer
les gisements évalués en véritables emplois stables, décemment
rémunérés et s’appuyant sur des métiers identifiés.
De l’avis de tous, cette journée dense en découvertes mutuelles des
champs de compétences et de capacités d’initiatives communes,
invite à poursuivre le défrichage et la mise en visibilité des filières.
Dès le second semestre, TEE prolongera le travail engagé en
formalisant de nouveaux partenariats d’action.

Estelle Le Touzé
Administratrice de l’IDEMU

La Gazette de TEE 1 N°21 Septembre 2010


TABLE RONDE : COOPÉRER ENSEMBLE POUR OBSERVER LES EMPLOIS ET MÉTIERS DE L'ENVIRONNEMENT

Différents acteurs nationaux et régionaux se préoccupent Pourquoi l'économie verte a-t-elle attirée l'attention de
des perspectives offertes par les métiers verts. l'Institut de l'Ecologie en Milieu Urbain (IDEMU) ?
« Depuis 15 ans, l'IDEMU, ancrée sur les territoires, défriche
« Mon rôle est de piloter le Plan national de mobilisation dans
des champs nouveaux », explique Estelle Le Touzé,
les emplois et métiers de l'économie verte. » Chargée d'introduire
administratrice. Avec 60 collaborateurs en CDI et une
cette journée consacrée aux emplois « verts » en Ile-de-France,
quarantaine de salariés en insertion dans des services liés à
Hélène Bégon, sous-directrice de l'intégration des
l'environnement, cette entreprise sociale anime des chantiers
démarches de développement durable par les acteurs
d'insertion, conçoit des formations dans les champs du paysage
économiques au Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du
et de l'environnement, et, informe et sensibilise à la maîtrise
Développement durable et de la Mer, pose le cadre actuel
de l'énergie. En 1999, l'IDEMU a répondu à l’appel à projet des
des métiers de l'économie verte. L'objectif du plan est de
ministères en charge de l’environnement et de l’emploi pour
concevoir une nouvelle façon de travailler pour rendre plus
expérimenter en région Ile-de-France un centre de ressources
durables les moyens de produire. « Ce plan, issu du Grenelle
et d'échanges autour des questions de la formation, des
de l'environnement, doit favoriser un verdissement des emplois
métiers et de l’emploi environnement :Territoires, Environnement,
et pallier, si besoin, les transitions douloureuses que cela
Emplois (TEE)(1) . Celui-ci observe, anime un réseau d'acteurs,
risque d'engendrer pour certaines filières comme l'industrie. »
organise des rencontres, capitalise les réflexions et formule
Sa première phase, achevée début 2010, a consisté à
des propositions opérationnelles autour d'une hypothèse :
diagnostiquer l'évolution des filières et des métiers concernés
face à la dégradation de l'environnement et de l'emploi,
pour aboutir à des plans d'actions (formations, aides aux
l'environnement peut-il susciter de nouveaux emplois ?
entreprises...). La seconde étape, en cours, affine les besoins
de formation, notamment transversaux. L'ADEME est partenaire de ce réseau depuis sa création.
Un observatoire national des emplois et métiers verts C'est donc avec un certain recul que Gwénaël Guyonvarch,
analysera les impacts macro-économiques du passage d'une son directeur régional en Ile-de-France, évoque les
économie traditionnelle à une économie verte. Les régions potentialités offertes par l'environnement en matière d'emplois
seront aussi invitées à mener des expérimentations. La dans les domaines comme ceux de la biomasse. « Les données
filière, liée à la biodiversité et aux services écologiques, quantitatives à l'échelle de l'Ile-de-France doivent être
fera l'objet d'une approche particulière ceci afin de renforcer complétées afin de faire coïncider besoins en compétences et
sa structuration : identification des métiers et structuration offre de formations. » C'est la raison pour laquelle TEE s’associe
de ce secteur autour de la formation, une labellisation des avec l'Observatoire régional de l'emploi et de la formation
métiers, du droit du travail... (OREF) d'Ile-de-France. De plus, il faut accompagner le dévelop-
pement des compétences sur le territoire. « Des filières
L'environnement : de réelles potentialités
comme celle du bâtiment, par, exemple mettent en œuvre des
Les régions sont donc de la partie, comme le confirme Sophie actions locales avec les maisons de l'emploi. Il est nécessaire
Renard, conseillère régionale d'Ile-de-France, présidente d'étendre ces initiatives à une plus large échelle et sur d'autres
de la Commission développement économique. « La filières comme le bois-énergie. »
formation, les métiers et l'action économique sont au cœur de nos
préoccupations. » Les dispositifs ne manquent pas pour soutenir Christine Bruniaux, responsable de l'OREF d'Ile-de-France,
le développement des métiers verts et verdissants : Schéma explique l'intérêt de sa structure pour ces travaux. « Les
régional de développement économique, Schéma régional de OREF utilisent des méthodes d'analyse partagées par
la formation tout au long de la vie, Pactes pour l’emploi, le dévelop- l'ensemble des acteurs concernés et qui sont nombreux :
pement économique et la formation professionnelle et Contrat école, apprentissage, formation continue... Ils favorisent une
régional d'engagement professionnel... « Il s'agit maintenant entrée par métier et non par secteur, pour tenir compte de
de faire évoluer ces outils pour prendre en compte l'environ- professions transversales, comme le secrétariat par exemple,
nement, poursuit-elle, à travers la commande publique, des et parce que les formations professionnelles sont ciblées sur
subventions auprès des particuliers, des PME, des collectivités... » des métiers et non sur des secteurs. » Cette transversalité leur
(1) TEE : 6 réseaux régionaux ; Bourgogne, Ile-de-France, Nord-Pas de Calais,
Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes.

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permet de déterminer les besoins en formation, de piloter ces métiers, ainsi que sur les effets du développement durable
dernières, de soutenir et de rendre cohérentes entre elles sur l'économie. Nous nous appuierons sur ces travaux pour
les politiques de l'emploi et de la formation et d'anticiper les analyser dans un premier temps quelques métiers emblématiques,
mutations économiques. « Il s'agit de repérer les salariés qui puis faire de la prospective à une plus large échelle. »
vont devoir se reconvertir dans un avenir proche... Une priorité
de l'État », précise-t-elle. Si de manière générale, et en
particulier avec TEE, l'OREF a d'abord travaillé de façon plus Estelle Le Touzé précise, quant à elle, rapidement la teneur
globale et prospective, il faut maintenant solliciter les profes- des travaux de TEE présentés durant cette journée : un premier
sionnels, afin de comprendre et d'anticiper précisément les volet porte sur les métiers concernés par la protection de la
mutations. « Pour l'instant, nous attendons que l'observatoire biodiversité et leur évolution, et un second, sur l’activité et les
national travaille sur les périmètres et les référentiels des métiers de la filière forêt-bois.

TABLE RONDE : EMPLOIS, MÉTIERS ET FORMATIONS DANS LA FILIÈRE FORÊT-BOIS

La région Ile-de-France pourrait tirer profit de ses forêts. Des entreprises jeunes, des métiers à haute technicité
Reste à réorganiser et à relocaliser la filière.
L'étude menée par TEE sur les métiers de la filière a essentiellement
État des lieux et propositions.
porté sur les secteurs de la production, de l’utilisation du bois
« Savez-vous qu'un quart du territoire francilien est forestier, soit comme combustible ou dans le bâtiment. Les activités transversales
autant que les surfaces urbanisées ? » Afin d'alimenter les échanges menées par les bureaux d'étude ou les entreprises de logistique
sur les emplois dans la filière forêt-bois, Pierre-Emmanuel ont été prises en comptes tout comme celles de la première
Savatte, chef du Service régional de la forêt, du bois, et seconde transformation. « L'étude a confirmé les lacunes
de la biomasse et de la biodiversité de la Direction énoncées par Brice Lefranc et la nécessité de relocaliser les
régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt emplois », commente Catherine Gwet, chargée de mission
d’Ile-de-France, décrit le contexte forestier : 70 % de surfaces au sein de TEE. Elle explique qu'il est pourtant possible
privées (300 000 ha) et plus de 200 000 propriétaires dont de développer localement des activités complémentaires. « Quand
seulement 1 000 disposent de plus de 25 ha. « Un morcellement, un arbre est abattu, une partie est destinée à la charpente,
issu des multiples successions, qui ne facilite pas son exploitation. » La aux parquets ou à l'ameublement. Le reste peut être valorisé en
production du bois fournit du combustible, des matériaux de combustibles très performants à partir des rebuts broyés
construction et du mobilier. « Deux autres usages incombent par exemple. »
également à la forêt ; social d'une part, avec 100 millions de visites
chaque année, et environnemental, d'autre part, en tant que réserve
de biodiversité ».

Du bois mais pas de scierie


Actuellement, la filière bois représenterait 50 000 emplois, le
plus faible taux en France. « Une grande partie de la transformation
du bois, débité en Ile-de-France, se fait hors région alors qu'il n'y a aucune
raison pour que ce travail soit délocalisé », regrette Brice Lefranc,
délégué général de Francilbois, interprofession du bois
en Ile-de-France. « Notre travail consiste à restructurer la filière
pour la relocaliser. La région a des forêts. Ce qui manque, ce sont
des scieries. » S'il est plus difficile qu'ailleurs de sortir le bois de la
forêt, du fait du morcellement de cette dernière et de la densité
routière, cette situation n'est pas inéluctable. Le sommet du
Grenelle de l'environnement en 2007 a été l'opportunité de Nos observations ont révélé la jeunesse des entreprises du
réunir forestiers et écologistes autour d'un constat : il est urgent bois de la région – moins de dix ans pour une majorité, et la
de mieux et davantage mobiliser ce patrimoine. Constat qui n'a diversité des niveaux de formation des salariés, allant
pas laissé l'État insensible du fait que l'importation massive de bois du CAP aux niveaux d’ingénieur. « Ces professions demandent
en France génère un déficit, pour cette filière, de plus 6 milliards des connaissances et une expérience très pointues sur la
d'euros chaque année. Est-ce la bonne solution de « sanctuariser » résistance du bois, les qualités thermiques, l'utilisation comme
la forêt ? Brice Lefranc en doute. Avec la création d’éco- isolant... Des informations souvent apportées trop rapidement
quartiers, il suggère de conventionner avec les collectivités pour en fin de cursus d'ingénieur et trop peu dans les autres formations »,
relocaliser la production et constituer des plateformes de première reprend Catherine Gwet.
et seconde transformation ou encore, d'organiser une filière de
Former les concepteurs et les décideurs
bâtiments préfabriqués. Il faudra de la patience pour concrétiser
ces projets, mais Brice Lefranc reste optimiste. Les nouvelles Autre lacune mise en lumière par l'étude : l'information et
technicités du bois offrent des perspectives intéressantes et la formation des professionnels du bâtiment dans
la construction bois a de beaux jours devant elle puisqu'elle l'utilisation du bois, depuis la charpente jusqu'à l'isolation,
ne représente que cinq à sept % des permis de construire reste très insuffisante. Selon Catherine Gwet, il est urgent
déposés chaque année en France (contre 33 % en Allemagne que les concepteurs sachent de nouveau faire intervenir le bois
par exemple). dans les projets de construction.

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Actuellement, la filière a par exemple besoin des compétences combustible. La possibilité de prétendre à une TVA réduite lorsque
de techniciens thermiques et de professionnels capables 50 % de l'énergie utilisé est d'origine renouvelable est un des
d'intervenir dans la pré-industrialisation des constructions, dont éléments d'incitation.
les éléments sont assemblés actuellement par les charpentiers.
Suite à une question de la salle sur l'utilisation des bois de haies
Pierre-Emmanuel Savatte ajoute qu'il faut aussi former et comme combustible de chauffage, il précise que les acteurs
informer les décideurs, élus, aménageurs et tous les intervenants concernés par la valorisation de la biomasse - État, Région, ONF,
dans l'instruction des dossiers. « Pour beaucoup, une maison en
chambres d'agriculture, ADEME, ... - se sont constitués au sein d'un
bois est une cabane en rondins, un abri de jardin ou un chalet de
montagne. Alors que c'est aussi une structure ossature bois avec Club biomasse afin de cartographier l'ensemble des ressources en
un parement en pierre ou un enduit minéral. Les immeubles bio-énergie. « Il ne faut pas oublier non plus l'importance des
Haussmannien en sont l'exemple avec une façade en pierre et une alignements urbains, ajoute Brice Lefranc. Ces derniers
structure bois pour former planchers et plafonds ». Le chantier de produisent 100 000 tonnes d'élagage qui échouent en déchetterie.
la construction bois est principalement situé sur la rénovation Ils permettraient de chauffer les 465 lycées franciliens. » Un
urbaine et son adaptation aux futures réglementations thermiques. paysagiste, présent dans l'assemblée, évoque également le bois
S'agissant de la production d'énergie à partir de biomasse, tant que raméal fragmenté (BRF), qui permet d'utiliser les rebuts
le gaz ou le pétrole seront plus concurrentiels, il sera difficile de pour pailler le sol et ainsi de réduire l'utilisation des engrais,
développer de telles installations sur le seul critère du coût du des pesticides et l'arrosage dans les espaces verts.

TABLE RONDE : EMPLOIS, MÉTIERS ET FORMATIONS DANS LA BIODIVERSITÉ

Ce dernier fait l’objet de distinction dans les pratiques entre


agriculture biologique, raisonnée et traditionnelle (intensive).
Un « bio-coefficient » a été attribué (à partir de dires de
professionnels et de scientifiques) à chacune de ces pratiques.
Ce dernier mesure la part du temps de travail consacrée
favorablement à la biodiversité. Les valeurs des bio-coefficients
sont respectivement de 0,8 pour l'agriculture biologique (80 %
du temps consacrée favorablement à la biodiversité), de 0,4
(hypothèse basse) et 0,6 (hypothèse haute) pour l’agriculture
raisonnée et de 0,1 pour l’agriculture traditionnelle. « Nous
calculons ensuite les effectifs pour chaque pratique afin de
La formation et la sensibilisation constituent la clé de mesurer la part des « bio-emplois dans ce secteur »
voûte pour développer les emplois dans la biodiversité. commente Laetitia Tuffery, chargée de recherches au
Mais pas seulement, il faut aussi des volontés, des moyens Centre d'études de l'emploi.
et des lois.
Des lois pour consolider les emplois verts
De quoi parle-t-on lorsque l'on évoque les métiers de la protection
de la biodiversité ? C'est justement la question que s'est posée TEE Gilbert Turcan, responsable du Département relations
dans le cadre d'une seconde étude. entreprises et formation continue de Tecomah, nous
plonge dans un autre secteur important de la gestion de la
Valérie Le Coq, coordinatrice de TEE Ile-de-France, biodiversité : les métiers du paysage et de l'aménagement.
explique que ces métiers sont ceux dont l’activité principale « Ce secteur d'activité vivant représente cinq milliards de
contribue à la connaissance, à la gestion, à la valorisation, chiffre d'affaires et 40 % de créations d'entreprises depuis dix ans.
à la protection et à la restauration de la biodiversité et 80 000 salariés travaillent majoritairement dans des entreprises de
ceux contribuant à la prise en compte des enjeux de la moins de dix salariés. Un apprenti sur deux en formation agricole
biodiversité dans les autres activités économiques. Cette dans la région a choisi l'aménagement paysager. » Les profes-
définition est celle retenue par le comité national de filière sionnels du paysage, sont, selon lui, très conscients de la
biodiversité. Ces métiers sont exercés par les structures fragilité de la biodiversité. Ils ont intégré des problématiques
gestionnaires des espaces protégés mais également comme celle de la réduction de l'usage des intrants, la
par des structures qui ne sont pas de la filière et qui récupération des eaux pluviales ou encore le compostage.
interviennent sur des milieux ordinaires (sociétés conces- Certains se lancent même dans de nouvelles activités comme la
sionnaires d’autoroutes, Réseau Ferré de France, entreprises du création de toitures végétalisées.
paysage, etc.). Aussi TEE a concentré son analyse sur les métiers
intervenants dans l’aménagement de l’espace. Et il en ressort La progression de ce secteur, est pour Pierre Clavel, directeur
que, selon les pratiques mises en œuvre, ces métiers vont être adjoint de l'Agence des espaces verts d'Ile-de-France,
plus ou moins favorables à la biodiversité (agriculteur, jardinier, révélateur d'une prise de conscience des collectivités locales, des
urbaniste, etc.). Les pratiques évoluent à l’aide de la formation professionnels et des habitants de la fragilité de l'environnement.
continue.L’étude a mis en avant également l’évolution du cœur « Depuis les premières lois en 1976, qui ont introduit les zones de
de métier. Les missions s’étoffent. Les jardiniers s’approprient protection et les études d'impact et toutes celles qui ont suivi
les nouvelles techniques de la gestion différenciée, participent jusqu'au Grenelle, les emplois se sont multipliés dans les
aux inventaires et à leur suivi, sensibilisent les usagers des jardins collectivités, les administrations (DIREN), les bureaux d'études,
au respect et aux nouveaux gestes. Les besoins en compétences l’agence des espaces verts, le secteur associatif, ... Pour créer des
sont surtout un besoin de connaissances scientifiques : les emplois, il faut des lois cadre, une volonté politique et des moyens
connaissances des espèces et de leurs habitats. publics et privés. »
Pour quantifier la part des emplois qui interviennent de façon Observation confirmée par Valérie Le Coq, qui remarque
plus ou moins directe sur la biodiversité, une méthode est en cependant que les jeunes, désireux de travailler au contact
cours d’élaboration au Centre d'études de l'emploi et de la nature, peinent à trouver des débouchés. Elle souligne
Natureparif. L’exemple présenté concerne le secteur agricole. que ces métiers ne sont pas encore reconnus et

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insuffisamment rémunérés. Elle s'interroge aussi sur les jusqu'en 2008 de moyens par les collectivités pour mener des
suites données aux emplois-jeunes qui ont mené des missions inventaires. Je m'interroge sur leur volonté et les crédits dont elles
d'éducation à l'environnement et de sensibilisation. « Aujourd'hui, disposent maintenant pour assurer le suivi de ces travaux. »
trop de jeunes diplômés présentent un profil inadapté : pas assez « Une conversion généralisée des agriculteurs au bio suffirait-elle
de pratique et de capacité à reconnaître les espèces, par à répondre aux enjeux ? »
exemple. » Ainsi les experts en écologie sont de moins en moins
nombreux et une part des connaissances tend à se perdre. Elle « Les métiers de la biodiversité sont généralement qualifiés.
poursuit : « des formations techniques comme le BTS Gestion et Comment dans ce cas s'en servir comme support d'insertion ? »
Protection de la Nature sont essentielles. » « Former des professionnels, c'est bien. N'oublions pas de former
À ce sujet, Pierre Clavel présente le concept de « sciences aussi les élus qui auraient tendance à couper facilement prairies
participatives » qui impliquent les citoyens via des opérations naturelles et autres mauvaises herbes... »
comme le comptage des papillons ( Observatoire des papillons
des jardins : www.noeconservation.org ). « C'est en générant
des prises de conscience précoces que l'on donnera envie aux
jeunes de s'investir dans ces métiers. » Côté réglementaire, il sug-
gère de « verdir » le code des marchés publics afin, d'une
part, d'apposer des conditions de prise en compte de la biodi-
versité et, d'autre part, d'appuyer les études d'impact sur une
analyse de l'état initial des sites concernés.

Un avenir encore en questions...


En réaction à ces différents propos, certains participants ont
montré un certain scepticisme quant à l'avenir des emplois verts.
« Sans sensibilisation à la biodiversité dès la formation initiale,
les élèves ne se rendent même pas compte de l'intérêt de
cette problématique. »
« Notre laboratoire, l'Office pour les insectes et leur environ-
nement (OPIE), qui emploie une quinzaine de salariés, disposait

DISCUSSION : PRÉPARER L'AVENIR DE L'EMPLOI ET DES MÉTIERS

L'emploi se délite, les contrats précaires se généralisent. Valoriser les nouveaux métiers verts
Comment les emplois verts peuvent-ils trouver leur place ?
Réponses de quelques experts et témoins. PourYann Fradin, directeur général de l'association Espaces,
témoin pour cet échange, promouvoir la formation tout au
Finalement, de quoi parle-t-on lorsque l'on évoque les métiers
long de la vie est encore difficile à concrétiser. Les outils manquent,
et les emplois ?
même le DIF( Droit individuel à la formation.) est complexe à
Françoise Piotet, professeur émérite à l'Université Paris 1,
Panthéon-Sorbonne, sociologue du travail, rappelle quelques utiliser. « Pourquoi une journée comme aujourd'hui n'est-elle
fondements. Elle explique que l'emploi est une notion récente, pas considérée comme de la formation par exemple ? » Pour lui,
d'un demi-siècle. L'emploi est associé à l'essor de l'industrie et la formation prépare aux métiers d'hier et n'anticipe pas
s'est construit sur la disparition des métiers. « Par exemple, les sur ceux de demain.
agriculteurs ont un travail, pas un emploi. Beaucoup n'arrivent Pour une participante, attirer des vocations vers les métiers
plus à en vivre, pourtant ils ne sont pas au chômage. » Françoise de la biodiversité, commence par une valorisation de ces
Piotet constate que la forme actuelle de l'emploi se délite. derniers. Ce n'est pas pour rien que l'on parle d'« ambassadeurs
Environ, 80 % des actifs sont salariés, par conséquent avec un du tri » ou bien, qu'en développant le compostage ou le
emploi, un contrat de travail, un traitement et un statut. recyclage, les métiers liés aux déchets sont davantage valorisés.
Il s'agit d'un contrat de subordination, avec, en contrepartie, des « Avez-vous remarqué, ajoute Françoise Piotet, que tous
droits collectifs. Ce modèle, largement dominant, est fondé sur les nouveaux emplois se situent en général en bas de l'échelle.
des conventions collectives, signées après-guerre qui qualifient Il faut toujours se battre pour qu'ils remontent dans les
seulement l'emploi et non les salariés. Sur tel poste de travail, classifications. »
le salarié doit savoir faire telle ou telle tâche en résulte une
organisation du travail très rigide que le chômage croissant fait Pour Louis Naudot, directeur général de Dumoulin Bois,
exploser, à commencer par les CDI. « Si les contrats précaires également témoin, la qualité d'un métier vient aussi de la qualité
ne représentent que 15 % des contrats en cours, actuellement, des hommes qui dirigent les entreprises et respectent les
80 % des embauches se font avec ce type de contrat », salariés. Lui-même est passionné par ce qu'il fait. « C'est une
poursuit-elle. Paradoxe, en même temps que l'emploi se activité que l'on exerce à vie et qui m'a été transmise par mes
délite, elle constate une fascination pour les métiers. parents. Seulement, les rares familles qui l'exercent encore
« Le métier est une conception élitiste de l'accès au travail. n'ont plus de descendants pour reprendre leur affaire. Et
C'est un savoir et un savoir-faire éduqué, qui passe par du comme il n'y a presque plus de scieries, on ne trouve pas non
compagnonnage et un travail collectif. Comment articuler plus de professionnels formés ailleurs. On a, par exemple,
aujourd'hui qualifications et emplois ? » En 2001, l'Europe a oublié ce qu'était un scieur de tête. » Quand il engage du
défini les emplois de qualité avec différents critères liés à personnel, Louis Naudot cherche à les former, notamment à
l'éducation, à la carrière, l'égalité homme/femme, la flexibilité, la reconnaissance des essences, même si leur fonction ne
la sécurité, la garantie de l'emploi, l'organisation du travail, consiste qu'à empiler du bois.
etc. « Cette liste a au moins le mérite de faire réfléchir Pour lui, les pouvoirs publics doivent prendre au sérieux la
aux éléments à prendre en compte pour créer de l'emploi. » relance de la filière.

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RESTITUTION DES ATELIERS D’ÉCHANGES BIODIVERSITÉ

Mettre en œuvre la gestion différenciée : quels besoins en compétences ? Quelle évolution des formations ?
Animé par Gilbert Turcan,Tecomah & Michelle Le Louarn, DIRECCTE.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Besoin d’une main d’œuvre importante. Sensibiliser, former les donneurs d’ordre.
Apprendre à travailler ensemble. Avoir une approche globale du site.
L’accès à la pratique des jardiniers. Valoriser l’image de la gestion différenciée.
L’implication des jardiniers.
Former et transmettre les connaissances nécessaires aux élus et décideurs afin de modifier les méthodes de
travail pluridisciplinaires et territoriales.
Cibler les actions de formation sur la formation continue qualitative et favoriser la reconversion et l’insertion
vers les métiers de l’éco-paysage (public-privé).

De nouvelles missions pour les professionnels des espaces verts : connaître la biodiversité et sensibiliser à sa protection
Animé par Sébastien Nys, CA des Lacs de l’Essonne & Anne Breuil, Ecole du Breuil.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Les formateurs ne sont pas convaincus par les Une volonté politique locale.
évolutions actuelles. Apprendre sur le terrain.
Manque de formation des entreprises répondantes Développer des compétences naturalistes.
aux marchés publics. Multiplier les expériences et communiquer.
La perception de non propreté d’un éco-site Se former régulièrement.
pour le public et les élus.
Favoriser la formation qui développe des compétences naturalistes.
Promouvoir la gestion de la biodiversité au sein de la sphère professionnelle, auprès du grand public et des élus.

Les métiers de l’agriculture et la biodiversité : modification des pratiques et évolution des formations
Animé par Olivier Barnay, CA de Seine-et-Marne & Jean Sift, DRIAAF Ile-de-France.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Besoin d’indicateurs. Il en existe peu et difficiles Inscrire la gestion de la biodiversité dans une ges-
à utiliser. tion globale d’aménagement.
La méconnaissance de la filière. L’engagement politique et la concertation.
Des freins politiques. Avoir les moyens d’informer.
Besoin de nouvelles compétences venant d’horizons différents (agriculteurs, conseillers) avec une capacité
d’approche transversale.
Il y a un grand intérêt à décloisonner les acteurs et à réfléchir de façon intégrée : penser la biodiversité au
cœur de l’agriculture.

Le génie écologique : un gisement d’emplois ?


Animé par Alexandre Wolff, association Espaces & Sébastien Ly Van Tu, DRIEE-IF.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Décalage entre l’offre de formation et d’emploi. Le nombre important de formations qui intègrent
Manque de compétences transversales, polyva- cette problématique.
lence (naturaliste, aménagement). L’importance de la réglementation pour l’amé-
Rémunération, manque de budget. nagement du territoire en prenant en compte
Difficultés pour sensibiliser les élus. les contraintes écologiques (trames vertes
Manque de formation de base (CAP, BEP). et bleues).
Absence de formation continue pour les agents L’implication des collectivités.
en poste.
Questionnement sur la normalisation du génie écologique.
Faciliter l’imbrication des différents acteurs qui interviennent sur le génie écologique : Etat, collectivités, entre-
prises privées, milieu associatif.

Sensibiliser à la protection de la biodiversité : quels métiers et quels emplois ?


Animé par Claude Bourquard & David Bocquet, GRAINE Ile-de-France.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Plus que la biodiversité, les aspects environ- Favoriser la formation des intervenants.
nementaux ne sont pas intégrés dans les cursus Favoriser le rapprochement entre les acteurs
des formations initiales. Ils décroissent même éducatifs et le secteur professionnel.
d’année en année. Favoriser la formation des professionnels.
Développer une approche transversale, pluridisciplinaire, systémique de la biodiversité dans tous les cursus
de formation.
Favoriser les échanges et la mise en commun des savoirs et d’expériences entre plusieurs corps de métiers.

Comment enrayer la perte de compétences naturalistes ?


Animé par Pierre Zagatti, INRA/FRB/OPIE & Vincent Hulin, Région Ile-de-France.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Activité bénévole difficilement conciliable avec Susciter les passions en donnant des bases naturalistes
le travail. dans les programmes scolaires standards et en
Besoin de permanents pluri-compétents. s’appuyant sur des mentors.
Conditions de travail peu motivantes. Augmenter l’attractivité des emplois.
Développer l’alternance, l’apprentissage.
Il faut un tronc commun de connaissances pour tous (intégré dans les programmes scolaires) avec également
la possibilité de devenir spécialiste et d’aller plus loin si la personne le souhaite.
Les connaissances naturalistes sont principalement dans les associations, avec de moins en moins de bases
scientifiques, de plus en plus de formations autodidactes et subjectives.

La Gazette de TEE 6 N°21 Septembre 2010


RESTITUTION DES ATELIERS D’ÉCHANGES FILIÈRE FORÊT- BOIS

Métiers de la forêt et de la 1ère transformation : l’enjeu de la formation et du recrutement


Animé par Bruno Bourgine, Forestière Bourgine & Renaud Bricq, Région Ile-de-France
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Métiers durs et exigeant une grande motivation, Sélectionner en amont des formations, le projet
posant un problème d’attractivité. Pas de poursuite et la motivation du jeune ou moins jeune
dans cette voie pour la plupart des jeunes en stage (adulte en reconversion).
dans la filière.
Recréer une filière économique du bois, de l’exploitation à la transformation, en passant par
la coupe.
Créer une filière emploi/formation de petite ampleur basée sur les principes du compagnonnage.

Développement des activités du bois énergie : quelle évolution des métiers et de l’emploi ?
Animé par Eric Walme, Sylvénergie Développement & Christelle Insergueix, ARENE Ile-de-France.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Peu d'emploi, notamment en maintenance. Allier les métiers de l'assembleur et de l'énergéticien.
Besoin en, formation technique sur le bois- En terme de compétences : apport de complément
combustible pour les techniciens, les assembleurs dans les formations sous forme d'options pour les
de combustible et les énergéticiens. assembleurs et les énergéticiens.

Potentiel en terme d'emplois mais nécessité d'organiser la filière, de fédérer pour mettre en réseau.
Usage de la notion de bois-combustible plus que de bois-énergie.

Développement des activités du bois construction : quelle évolution des métiers et de l’emploi ?
1er levier : la formation initiale, 2nd levier : la formation continue
Animé par M. Perraud et M. Tanguy, Lycée Polyvalent François Mansart, Marion Cloarec, Directrice formation, Comité National pour le
Développement du Bois, Nathalie Obert Ben Taieb, Responsable pédagogique du CFA UPMC, et, Brice Lefranc, Francilbois.
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Offre de formation, métiers et débouchés Mettre en avant l'apprentissage dans la formation sur
professionnels méconnus du public cible d'où un les métiers du bois : orientation et communication.
manque de candidats à la formation, des candidats Répondre aux besoins en formation précis :
mal informés ou insuffisamment motivés. réglementation thermique (Rt) / bâtiment basse
Besoins en formateurs spécialisés. consommation (BBC)/ bâtiment passif / Bâtiment
Difficultés inhérentes à la région parisienne : positif ...), logement collectif en bois, construction
transport, logistique, hébergement... ; freins à l'accès en hauteur (R+5, 6,7...), rénovation du bâti existant,
à ces formations. design de la construction bois.
Informer et valoriser les formations, les métiers et les débouchés professionnels.
Accompagner le développement de nouveaux métiers dans le design, la création, les matériaux innovants.

Anticipation et accompagnement des mutations dans les métiers et les activités de la filière forêt-bois
Animé par Louis Naudot, Dumoulin Bois & Stéphane Bulliard, Région Ile-de-France
Freins et difficultés Facteurs de réussite
Filière contrainte par la normalisation, qui ne recon- Filière bois-construction peut alimenter d’autres
nait pas les alternatives aux traitements chimiques. filières bois : bois-isolation, ou bois-énergie
Pas d’orientation des jeunes vers la filière (récupération des copeaux et résidus pour
bois-construction. les chaufferies). Nécessité de fédérer des
Métiers organisés sous forme d’entreprises synergies locales.
unipersonnelles alors que le travail est collectif.

Faire découvrir la filière « bois matériau de construction » aux formateurs du secteur du batiment
(de la conception a la réalisation).
Rendre obligatoire l'analyse du cycle de vie des produits pour valoriser les circuits courts et assurer
la pérennité d’une filière de proximité.

L' intégralité des restitutions des ateliers est consultable sur :


www.tee-idf.net/doc-manifs.htm

La Gazette de TEE 7 N°21 Septembre 2010


Ce qu'il faut retenir de la journée

L'importance de travailler sur la formation initiale, La fragilité des structures qui portent ces emplois.
continue mais aussi celle des formateurs, des décideurs L'importance de la commande publique dans l'évolution
et des collaborateurs. des pratiques.
La nécessaire valorisation de métiers difficiles, L'accompagnement des évolutions culturelles pour
parfois méconnus. de nouvelles pratiques dans le bâtiment ou les
L'impact des législations sur le développement de projets des collectivités,...
ces métiers. La mise en réseau des acteurs autour de ces questions.

Toutes les photos de la journée, Les essentiels « Filière Forêt-Bois » et « Objectif Biodiversité »
ainsi que les deux rapports complets sont sur www.tee-idf.net

QUI SOMMES-NOUS ?

TEE Ile-de-France est le centre régional de ressources et d’appui oeuvrant à la


promotion des métiers, à l’information sur les formations et à l’observation des emplois
dans le domaine de l’environnement.

Imprimé sur papier recyclé avec des encres végétales


Initiative pour une meilleure connaissance et le développement des emplois verts
en Ile-de-France, TEE anime les partenariats nécessaires à la mise en œuvre de
l’Observatoire francilien des métiers et emplois de l’environnement.

Réseau TEE, un dispositif partenarial pour le développement des emplois verts

Direction régionale
et interdépartementale
de l'Environnement
et de l'Énergie

ÎLE-DE-FRANCE

La Gazette de TEE
Directeur de la publication : Bertrand Munich
est éditée par TEE Ile-de-France Directrice éditoriale : Valérie Le Coq
ISSN 1634-104X Rédactrice en chef : Céline Demouliez
48, rue d'Hauteville – 75010 Paris Ont contribué à ce numéro : Sandra Bonniau, Catherine Gwet
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La Gazette de TEE 8 N°21 Septembre 2010

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