You are on page 1of 14

AMPLIFICATEUR OPERATIONNEL

Presser la touche F5 pour faire apparaître les signets


qui favorisent la navigation dans le document.

Sommaire

1 Généralités ................................................................................................................................. 1
1.1 Introduction ........................................................................................................................ 1
1.2 Notes sur l'étage différentiel − Application à l'amplificateur opérationnel ....................... 1
1.3 Caractéristiques d'un amplificateur opérationnel en fonctionnement linéaire ................... 2
1.4 Notion d'amplificateur opérationnel parfait ....................................................................... 3
1.5 Notes sur le fonctionnement en non linéaire ...................................................................... 3
2 Applications linéaires des amplificateurs opérationnels ........................................................... 4
2.1 Amplificateur inverseur...................................................................................................... 4
2.2 Amplificateur non inverseur............................................................................................... 5
2.3 Montage intégrateur............................................................................................................ 6
2.4 Montage dérivateur............................................................................................................. 7
2.5 Montages attaqués par plusieurs tensions .......................................................................... 7
2.5.1 Sommateur inverseur................................................................................................... 7
2.5.2 Amplificateur de différence......................................................................................... 7
2.6 Filtres actifs ........................................................................................................................ 8
2.6.1 Filtre passe-bas du deuxième ordre ............................................................................. 8
2.6.2 Filtre passe-bande........................................................................................................ 9
3 Applications non linéaires des amplificateurs opérationnels .................................................. 10
3.1 Comparateur ..................................................................................................................... 10
3.2 Trigger .............................................................................................................................. 10
3.3 Multivibrateur astable....................................................................................................... 11

Exercices d'application ................................................................................................................ 12


AO 1

AMPLIFICATEUR OPERATIONNEL

1 Généralités

1.1 Introduction

L'amplificateur opérationnel est un circuit intégré linéaire ayant en particulier les deux pro-
priétés suivantes:
− Il ne présente pas de fréquence de coupure basse et est donc capable d'agir sur des compo-
santes continues.
− Il possède deux entrées de signe opposé, l'amplification étant positive pour un signal appli-
qué entre l'entrée + et la référence commune ( que nous appellerons "masse" dans tout ce qui
suit ), et négative si le signal est appliqué entre l'entrée − et cette masse.
Schématiquement, on peut considérer qu'un amplificateur opérationnel est constitué par la
mise en cascade de trois étages:
− Un étage d'entrée différentiel à forte impédance d'entrée.
− Un étage intermédiaire amplificateur de tension.
− Un étage de sortie amplificateur de puissance à faible impédance de sortie.
La structure de l'étage d'entrée étant un peu particulière, nous allons la décrire sommairement
au paragraphe suivant en signalant les contraintes de mise en oeuvre qu'elle impose.

1.2 Notes sur l'étage différentiel − Application à l'amplificateur opérationnel

Ce circuit, qui existe également en éléments discrets ou intégrés en


E1 dehors du contexte des amplificateurs opérationnels, peut se re-
présenter comme indiqué ci-contre ( les transistors bipolaires étant
e1 e2 éventuellement remplacés par des transistors à effet de champ, mais
E2 les problèmes restent les mêmes ). La source de courant I n'existe pas
I physiquement, elle est réalisée à partir de semi-conducteurs et de
figure 1 résistances. Le bon fonctionnement du montage implique les con-
traintes suivantes:
− La transmission des composantes continues interdisant l'emploi de condensateurs de liaison,
le branchement des sources de commande e1 et e2 a pour effet de mettre les bases des transis-
tors à la masse. Pour que les transistors restent passants, leurs émetteurs doivent être portés à
des potentiels négatifs, ce qui est réalisé grâce à tension continue E2 ( c'est aussi elle qui
polarise les éléments de la source de courant ). A priori, il faut donc impérativement deux
sources, dont le "point milieu" doit être accessible car c'est lui qui sert de masse.
− Les courants de base des transistors devant pouvoir circuler, les entrées ne doivent jamais
rester "en l'air". Si l'une d'entre-elles n'est pas utilisée, il faut la relier à la masse.
AO 2

− Les éléments constitutifs n'étant jamais parfaits, il peut apparaître en sortie des tensions
continues même en l'absence de signaux de commande ( on parle de tensions de décalage ou
d'offset ). Celles-ci perturbent le fonctionnement en courant continu du montage puisqu'elles
se superposent au signal de sortie utile. Pour éviter ceci, il existe sur un certain nombre de
réalisations des entrées supplémentaires, dites de "compensation d'offset", permettant d'éli-
miner cet effet.
Ce qui précède s'applique évidemment à la mise en oeuvre des amplificateurs opérationnels.
Signalons simplement les éléments additionnels suivants:
− Les tensions d'alimentation limitant l'excursion en amplitude des signaux de sortie, on les
prend généralement égales. La valeur commune est notée VCC dans ce qui suit.
− Toujours dans le cadre des applications à courant continu, on peut compenser les effets des
courants de polarisation ( ceux circulant dans les bases des transistors de l'étage d'entrée ) en
s'arrangeant pour que les résistances "vues" par chaque entrée soient égales. Nous revien-
drons sur ce point en le précisant lors de l'étude du premier montage.
− Dans certains cas, on peut se contenter d'une seule source de polarisation. Nous n'insisterons
pas sur ce point, qu'il est cependant utile de connaître, vu la simplification de réalisation qui
en résulte. Si nécessaire, on pourra se reporter à la littérature spécialisée.

1.3 Caractéristiques d'un amplificateur opérationnel en fonctionnement linéaire

Rappelons que ce mode de fonctionnement implique qu'il y a proportionnalité entre les si-
gnaux de sortie et d'entrée. Comme l'amplitude de la tension de sortie est forcément limitée par
la valeur des tensions de polarisation ( dans la pratique, la valeur crête à crête maximale est un
peu inférieure à 2VCC à cause des chutes de tension internes, de l'ordre de 2 à 3 volts ), il faut
évidemment que les signaux appliqués soient tels qu'il n'y ait pas écrétage. Il y a également une
limitation sur la vitesse d'évolution des signaux de sortie, nous y reviendrons en remarque à la
fin de ce paragraphe.
En se limitant, au départ, au cas des signaux continus ou très len-
Rs tement variables, on peut représenter l'amplificateur opérationnel à
e+
l'aide du schéma équivalent ci-contre, où e+ et e− désignent les entrées
vd Rd Advd vs de l'étage différentiel et où l'amplification Ad est une constante
e− positive. Ce schéma peut cependant être étendu au cas du régime si-
nusoïdal permanent à fréquence plus élevée à condition de remplacer
figure 2 Ad
la constante Ad par l'amplification complexe .
f
1+ j
f0
Numériquement, Rd vaut quelques mégohms si l'étage d'entrée est à transistors bipolaires et
atteint 1012Ω si cet étage est à transistors à effet de champ. Les autres paramètres dépendent peu
du type d'amplificateur. Les valeurs usuelles sont de l'ordre de 2.105 pour Ad et de quelques
AO 3

dizaines d'ohms pour Rs. La fréquence f0 n'est pas fournie directement, elle se déduit de la
donnée constructeur "produit gain-bande passante", soit Adf0, de l'ordre du MHz.
Remarque: Pour des raisons qu'il est inutile de développer ici, la vitesse de croissance dVs/dt de
la tension de sortie ne peut pas dépasser une certaine valeur, appelée "slew-rate". Celle-ci dé-
pend également du type d'amplificateur et peut varier entre 1 et 15 volts/microseconde. En par-
ticulier, dans le cas du régime sinusoïdal à fréquence élevée, il faudra éventuellement limiter
l'amplitude des signaux d'entrée pour éviter les déformations dues à ce phénomène.

1.4 Notion d'amplificateur opérationnel parfait

Vu la valeur élevée de Ad et les limites sur l'amplitude de la tension de sortie, la valeur maxi-
male que peut prendre vd en régime linéaire est très faible ( à titre d'exemple, pour Ad = 2.105 et
VCC = 15V, on a vdmax = 75µV ). D'autre part, l'impédance d'entrée est elle-même très élevée. En-
fin, il faut signaler que, dans ce contexte, l'amplificateur opérationnel n'est jamais utilisé seul,
mais toujours au sein d'un montage de "contre-réaction", qui a pour effet de rendre négligeable
sa résistance de sortie. Au vu de tout ceci, on définit alors l'amplificateur opérationnel parfait (
ou idéal ), dont on rappelle le schéma ci-dessous, par les relations suivantes:
− ∞
vd courants d'entrée nuls
+ vs vd = 0
résistance de sortie nulle
figure 3

On peut noter que la dernière relation implique que le fonctionnement est indépendant de la
valeur de la charge éventuellement branchée entre les bornes de sortie, à condition, évidem-
ment, que celle-ci soit suffisamment élevée pour qu'il n'y pas de limitation d'intensité. A cette
réserve près, pour l'étude des montages, on pourra donc toujours considérer que ceux-ci fonc-
tionnent à vide.

1.5 Notes sur le fonctionnement en non linéaire

Celui-ci est obtenu lorsque vd dépasse la valeur maximale admissible en régime linéaire
( rappel, de l'ordre de VCC/Ad ). Dans ce cas, la tension de sortie devient constante et ne dépend
plus que du signe de vd. Bien que ce ne soit pas la destination première des amplificateurs opé-
rationnels, on peut utiliser cette propriété pour réaliser des applications en "tout ou rien". Pour
simplifier leur étude, nous ferons les hypothèses suivantes:
− Les courants de polarisation restant très faibles, on continue à ne pas en tenir compte.
− On néglige les chutes de tension dans les transistors de sortie et dans la résistance interne.
− Comme vd peut alors atteindre des valeurs très grandes devant VCC/Ad, ( l'amplificateur
opérationnel tolère jusqu'à VCC entre les entrées ), on néglige ce terme en admettant que la
commutation se produit dès que vd change de signe.
AO 4

En résumé, nous caractériserons donc le fonctionnement non linéaire par les relations sui-
vantes:
courants d'entrée nuls
résistance de sortie nulle
vd > 0 ⇒ vs = VCC
vd < 0 ⇒ vs = −VCC

Remarque: On admet également que la commutation est instantanée. Il faut cependant noter
que, dans la pratique, la durée de la commutation est égale à l'amplitude ∆V de la variation de
vs divisée par le slew-rate ( à titre d'exemple, si la sortie commute entre −15V et 15V, soit
∆V = 30V, on obtient 30/1 = 30µs pour un slew-rate de 1V/µs ). Pour que, dans les applications
générant des signaux périodiques, ce temps soit effectivement négligeable devant la période des
signaux mis en jeu, il faudra, soit limiter la fréquence de fonctionnement, soit utiliser des am-
plificateurs opérationnels à slew-rate suffisamment élevé ( dans les mêmes conditions, on ob-
tient 2µs avec un slew-rate de 15V/µs ).

2 Applications linéaires des amplificateurs opérationnels

Dans tout ce qui suit, nous supposerons que l'amplificateur opérationnel est parfait. Comme
la tension différentielle est alors nulle, les deux entrées sont au même potentiel par rapport à la
masse, que nous noterons e. Par ailleurs, pour l'étude, nous procéderons ainsi:
− Dans un premier temps, en raisonnant au niveau de l'entrée +, on commence par déterminer
l'expression de e en fonction des éléments adéquats du montage ( ou par constater que e = 0 ).
− Ensuite, en raisonnant au niveau de l'entrée −, on détermine une deuxième expression de e,
toujours en fonction des éléments adéquats.
− Enfin, on élimine e entre les deux relations précédentes pour obtenir l'expression de la ten-
sion de sortie ou de la fonction de transfert.
On peut noter, si e est nul, les deux dernières démarches peuvent se réduire à une seule. Par
ailleurs, en fonction de l'outil de calcul utilisé ( dans la mesure du possible, nous préconisons
l'usage du théorème de Millman ), il faudra également rajouter sur le circuit les grandeurs
électriques additionnelles nécessaires à l'écriture des relations.

2.1 Amplificateur inverseur


R2
Le montage est réalisé comme indiqué ci-contre. On en
R1
− ∞ déduit immédiatement que e = 0. Le théorème de Millman
e ve vs
ve + +
e vs R1 R 2 ve vs
appliqué à l'entrée − donne 0 = soit + =0
1 1 R R
+ 1 2
figure 4 R1 R 2
AO 5

R2
soit, finalement vs = − ve
R1

Remarque 1: Cette relation semble indépendante de la forme et de la fréquence des signaux.


Ceci provient de ce que nous avons considéré l'amplificateur opérationnel comme parfait. Si on
prend en compte le fait que sa bande passante est limitée ( existence du produit gain-bande
passante Adf0 ), on obtient, en régime sinusoïdal permanent, une fréquence de coupure égale à
Adf0/(A + 1) avec A = R2/R1. Dans ce qui suit, nous ne reviendrons pas sur cet aspect, mais il
faut toujours l'avoir à l'esprit.
Remarque 2: Une variante du montage consiste à remplacer les résistors par des associations de
composants passifs ( en général des résistors et des condensateurs ). La fonction de transfert
Vs/Ve en régime sinusoïdal permanent se détermine tout aussi facilement, il suffit de remplacer
R1 et R2 par les impédances équivalentes Z1 et Z2 à chacune des deux branches et d'utiliser la
V Z
même démarche pour obtenir s = − 2
Ve Z1
Remarque 3: Dans les applications à courant continu utilisant des amplificateurs opérationnels
dont les étages d'entrée sont de type à transistors bipolaires, on rajoute quelquefois un résistor
R2 Re entre l'entrée + et la masse ( Cf. schéma ci-contre ). Ceci per-
R1 met de compenser l'effet des courants de polarisation signalé au
− ∞ paragraphe 1.2. Comme dit, il faut que les résistances vues par
ve + chaque entrée soient égales, donc que Re = R1//R2. Pour le calcul
vs théorique, bien sûr, cela ne change rien, car, comme on admet
e Re que les courants d'entrée sont nuls, on a toujours e = 0. Ce pro-
cédé peut évidemment aussi être utilisé dans la plupart des ap-
plications qui vont suivre, nous ne l'évoquerons cependant plus,
figure 5
nous contentant d'étudier les strutures théoriques.

2.2 Amplificateur non inverseur


R2
Cf. schéma ci-contre, e = ve. Le théorème de Millman appli-
R1 0 v
− ∞ + s
e R R2 R1
+ qué à l'entrée − donne e = 1 d'où v e = vs
vs 1 1 R + R
ve e + 1 2
R1 R 2
figure 6  R 
soit, finalement vs =  1 + 2  ve
 R1 

Remarque 1: De même que pour le montage inverseur, on peut remplacer les résistors par des
V Z
impédances. La fonction de transfert correspondante vaut alors s = 1 + 2 .
Ve Z1
Remarque 2: Une autre variante consiste à supprimer R1 et à remplacer R2 par un court-circuit
AO 6

( Cf. schéma ci-contre ). On obtient alors le montage dit "suiveur",


− ∞ souvent utilisé en interface entre deux montages lorsqu'on veut rendre
le fonctionnement du premier indépendant de la charge créée par le
+ vs = ve deuxième. En effet, l'impédance d'entrée du suiveur étant très grande,
ve
le premier montage fonctionne à vide. Comme l'amplification du sui-
figure 7 veur est égale à 1 et sa résistance de sortie nulle, on retrouve à l'entrée
du deuxième montage la tension de sortie à vide du premier.

2.3 Montage intégrateur


i C
La structure de base est représentée ci-contre. On a toujours
i R
− ∞ v − e ve d (e − vs ) dv
e e = 0. Par ailleurs, de i = e = et i = C = −C s
R R dt dt
ve +
e vs dv v 1
on déduit s = − e , soit
dt RC
vs = −
RC ∫
v edt
figure 8
L'inconvénient de cette structure est qu'elle intègre également les composantes de décalage et
de polarisation. Comme ces dernières sont continues, leurs primitives sont des fonctions liné-
aires du temps. Il s'ensuit que, dès la mise sous tension du montage ( ou après remise à zéro de
la tension aux bornes du condensateur ), la tension de sortie va tendre linéairement vers l'une
des deux tensions de saturation ( en fonction du signe de la résultante des diverses composantes
), ce qui empêche le fonctionnement correct de l'intégrateur.
Ce montage étant souvent utilisé pour obtenir la primitive de signaux alternatifs, on remédie
à ce défaut en rajoutant en parallèle sur C un résistor R'. Vis à vis des composantes continues, le
système se comporte comme un simple amplificateur d'amplification R'/R, qu'il suffit de ne pas
prendre trop élevée pour que l'influence des composantes de décalage et de polarisation soit
négligeable. Par contre, à condition de choisir correctement la valeur de C, vis à vis du signal
d'entrée alternatif, c'est l'influence de R' qui peut être négligée, le montage intégrant donc bien
ce dernier. Pour le choix de C, on peut raisonner sur la fonction de transfert en régime sinusoï-
V Z R'
dal T( jω ) = s . Cf. remarque 2 du 2.1, T( jω ) = − 2 avec, ici, Z1 = R et Z2 = , d'où
Ve Z1 1 + jR ' Cω
R' 1
T( jω ) = − . Or, l'intégrateur pur a pour fonction de transfert − ( même
R(1 + jR ' Cω ) jRCω
démarche avec Z2 = 1/jCω ). Pour que les fonctions de transfert soient équivalentes, il suffit que,
pour la fréquence fe du signal d'entrée, on ait R'C2πfe >> 1, R'C2πfe de l'ordre de 20 à 50
convenant généralement.
Signalons que le montage intégrateur est également souvent utilisé dans les asservissements
analogiques ( fonction I des régulateurs PID ). Dans ce cas, c'est l'ensemble de la chaîne de ré-
gulation qui ramène à des valeurs finies l'amplification en courant continu, ce qui rend inutile
l'adjonction du résistor supplémentaire.
AO 7

2.4 Montage dérivateur


i R
i C Il est réalisé comme indiqué ci-contre. On a toujours e = 0.
− ∞ d ( v e − e) dv e − vs v
e D'autre part, de i = C = C e et i = = − s , on
ve + dt dt R R
e vs dv
déduit v s = − RC e
dt
figure 9

2.5 Montages attaqués par plusieurs tensions

Il s'agit en fait d'extensions ou de combinaison des montages amplificateurs inverseur et non-


inverseur.

2.5.1 Sommateur inverseur


R
En ne considérant pour le moment que le cas représen-
R1
− ∞ v v v
R2 e té ci-contre, on déduit de e = 0 et de e = e1 + e 2 + s
R1 R 2 R
ve1 +
ve2 e vs
R R 
vs = − ve1 + ve2 
 R1 R2 
figure 10
La structure peut évidemment être étendue à n tensions d'entrées. Le résultat s'obtient de la
R R R 
même façon: vs = − v e1 + ve2 + Λ + v en 
 R1 R2 Rn 

2.5.2 Amplificateur de différence

R2 Bien que l'on puisse utiliser quatre résistors différents, le


R1 montage est généralement réalisé comme indiqué ci-contre. La
− ∞
e relation du diviseur potentiométrique appliquée à l'entrée +
R1
+ R2
ve1 donne e = ve 2 . Le théorème de Millman appliqué à
ve2
vs R + R
R2 e 1 2
v e1 v s
+
R1 R 2 R v + R 1v s
figure 11 l'entrée − donne e = , soit e = 2 e1 .
1 1 R + R
+ 1 2
R1 R 2
R2 R v + R1vs
Par élimination de e entre les deux relations, on obtient v e 2 = 2 e1 , soit, après
R1 + R 2 R1 + R 2
R2
simplification par R1 + R2 et réarrangement, vs = ( ve2 − ve1 )
R1
AO 8

2.6 Filtres actifs

On désigne sous ce vocable des montages à base d'amplificateurs opérationnels et de compo-


sants passifs réalisant une fonction de transfert donnée en régime sinusoïdal permanent. Les
exemples d'application sont très nombreux, nous nous contenterons ici d'en donner deux.

2.6.1 Filtre passe-bas du deuxième ordre

C1 Plusieurs structures sont possibles, on a représenté ci-


− ∞
e contre celle dite de Sallen-Key, qui a l'avantage de ne
R R
+ nécessiter que 4 composants passifs. Notons que, com-
vs me il y a un noeud supplémentaire ( point milieu des
ve v C e
deux résistors ), il faut lui attribuer un nom de potentiel
par rapport à la masse de façon à pouvoir écrire les
figure 12 différentes relations.

Pour déterminer la fonction de transfert, on commence, comme d'habitude, par raisonner au


niveau de l'entrée −. La relation du diviseur potentiométrique donne
1 jCω V
E= V=
R + 1 jCω 1 + jRCω
On applique ensuite le théorème de Millman au noeud identifié par le potentiel v:
Ve E E Ve  1 
+ + +  + jC1ω E
R 1 jC1ω R R R  V + (1 + jRC1ω )E
V= = = e
1 1 1 2 2 + jRC1ω
+ + + jC1ω
R 1 jC1ω R R
Enfin, vu la liaison directe entre l'entrée − et la sortie, on a E = Vs.
Il suffit ensuite de remplacer E par Vs, de tirer V de la première relation, soit V = (1 + jRCω)Vs,
et d'identifier les deux expressions obtenues pour cette tension. On obtient
V + (1 + jRC1ω )Vs
(1 + jRCω ) Vs = e
2 + jRC1ω
soit, tous calculs faits, et en notant T(jω) le rapport Vs/Ve,
1
T( jω ) =
1 + j2 RCω + R ² CC1( jω ) ²

1
Remarque 1: On peut mettre T(jω) sous la forme "normalisée" T( jω ) =
j ω  jω  ²
1 + 2m + 
ω0  ω0 
1 C
avec ω 0 = et m = . Ceci permet de déterminer les valeurs des composants en
R CC1 C1
AO 9

fonction des caractéristiques ω0 et m recherchées pour le filtre, à condition cependant de se


fixer une des valeurs puisqu'il y a trois inconnues. Dans la pratique, on impose R car sa valeur
influence directement l'impédance d'entrée du filtre ( en module, au minimum égale à R ).
Remarque 2: Il suffit de permuter les résistors et les condensateurs pour obtenir un filtre passe-
haut du deuxième ordre. Par contre, dans ce cas, ce sont de préférence les deux condensateurs
qu'on prendra de valeur égale et les résistors de valeur différente.

2.6.2 Filtre passe-bande

C De même, plusieurs structures sont possibles. On a


2R représenté ci-contre celle dite de Rauch, dont une des
R C caractéristiques est que, contrairement à la précédente,
− ∞
e elle introduit un déphasage supplémentaire de π ( l'am-
ve v R1 + plificateur opérationnel étant monté en inverseur ). Là
e vs
encore, on a attribué un nom de tension ( v ) au noeud
supplémentaire. Pour le reste, on utilise la démarche
figure 13 habituelle.
V V
+ s
1 jCω 2 R Vs
Théorème de Millman appliqué à l'entrée −: E=0= ⇒ V=−
1 1 j2 RCω
+
1 jCω 2 R

Ve 0 0 Vs
+ + +
R R1 1 jCω 1 jCω V + jRCω Vs
Théorème de Millman appliqué au noeud v: V = = e
1 1 1 1 R
+ + + 1+ + 2 jRCω
R R1 1 jCω 1 jCω R1

Vs V + jRCω Vs  R  Vs
Egalité des V: − = e ⇒ − 1 + + 2 jRCω − jRCω Vs = Ve
j2 RCω 1 + R + 2 jRCω  R1  j2 RCω
R1

1
d'où, toujours avec T(jω) = Vs/Ve, T( jω ) = −
 R 1
1 + jRCω +  1 + 
 R1  j2 RCω

1
qui peut se mettre sous la forme normalisée T( jω ) = −
 ω ω0 
1 + jQ − 
 ω0 ω 

1 R 1 R 1
avec Q =  1 +  et ω 0 = 1 +  .
2  R1  2  R1  RC
AO 10

3 Applications non linéaires des amplificateurs opérationnels

L'intérêt de l'amplificateur opérationnel dans ce contexte est qu'il accepte à l'entrée des si-
gnaux alternatifs et qu'il peut générer en sortie des tensions de même type.

3.1 Comparateur

Cf. schéma ci-contre, on applique simplement des tensions sur


− ∞ les bornes + et − de l'amplificateur opérationnel, utilisé sans aucun
vd élément additionnel. Comme dit au paragraphe 1.5, vs = VCC si vd
ve1 +
vs est positif et vs = −VCC si vd est négatif. Il s'ensuit que le fonctionne-
ve2
ment est régi par les relations suivantes:
figure 14 v e1 < v e 2 ⇒ v s = VCC
v e1 > v e 2 ⇒ v s = − VCC

3.2 Trigger

− ∞ Il est réalisé comme indiqué ci-contre. En supposant au


vd
+ départ que ve est tel que vd soit positif, nous avons vs = VCC
R2
ve et e + = VCC . Le montage reste dans cet état tant que
R1 vs R1 + R 2
e+ R2 R2
ve est inférieur à e+, donc à VCC . Si ve devient su-
R1 + R 2
figure 15 périeur à cette valeur, vd change de signe, ce qui entraîne
vs R2
vs = −VCC. Mais e+ valant maintenant − VCC , le
VCC R1 + R 2
montage ne pourra revenir à l’état initial que si ve redevient
inférieur à cette valeur. Au total, le montage présente donc
la caractéristique représentée sur la figure 16.

Remarque: En plaçant en série avec R2 une tension continue



R2
VCC
R2
VCC
ve V0, on peut déplacer les seuils de commutation vers les ve
R1 + R 2 R1 + R 2 positifs ou vers les ve négatifs suivant le signe de V0.

−VC

figure 16
AO 11

3.3 Multivibrateur astable

R L’association du trigger précédent et d’un circuit


RC, conformément au schéma ci-contre, permet
− ∞
vd d’obtenir ce montage, pour lequel la tension de sor-
+ tie passe alternativement de −VCC à VCC, pendant
vC C que le condensateur se charge et se décharge pé-
R1 vs R2
e+ R2 riodiquement entre les valeurs VCC et
R1 + R 2
R2
− VCC ( Cf. figure 18 ).
figure 17 R1 + R 2
vs La période du multivibrateur se calcule en
vC déterminant l’évolution de la tension vC sur une
VCC
demi-période. En supposant qu’à t = 0, la tension vs
R2
VCC vienne de passer en VCC, l’évolution de vC sera ré-
R1 + R 2
dv
gie par l’équation différentielle RC C + vC = VCC
dt
t

T/2 T t dont la solution est v C = Ae RC + VCC . La constan-
te A se détermine à l’aide de la condition initiale
R2 R2
− VCC v C ( 0) = − VCC ( valeur ayant provoqué la
R1 + R 2 R1 + R 2
−VC R + 2R2
commutation ). On obtient A = − 1 VCC ,
figure 18 R1 + R 2
 R1 + 2 R 2 − t 
d'où v C =  1 − e RC  VCC .
 R1 + R 2 
R2
Une nouvelle commutation étant obtenue lorsque vC devient égal à VCC , nous aurons
R1 + R 2
 R1 + 2 R 2 − T  R R R + 2 R −
T
donc  1 − e 2 RC  VCC = 2
VCC , soit 1 − 2
= 1 2
e 2 RC , soit, finale-
 R 1 + R 2  R 1 + R 2 R 1 + R 2 R 1 + R 2

ment,
 2R2 
T = 2 RC ln 1 + 
 R1 
AO 12

1 R1 1) En remplaçant dans un premier temps les éléments en série


R C R et C par une impédance unique Z, déterminer la fonction de
− ∞ transfert T(jω) = Vs/Ve du montage ci-contre. Remplacer ensui-
ve + te Z par son expression en fonction de R, C et de ω et mettre
vs jτ1ω
T(jω) sous la forme − avec τ = RC et τ1 = R1C.
1 + jτω
2) En se plaçant successivement dans les deux cas ω << 1/τ puis ω >> 1/τ, préciser le comporte-
ment ( dérivateur ou simple amplificateur ) du montage.

2 R 1) Déterminer la fonction de transfert T(jω) = Vs/Ve du montage


C jω
1+
R1 ω1
ci-contre et la mettre sous la forme A .
− ∞ jω
1+
ω0
+ vs 2) Esquisser le diagramme asymptotique de gain correspondant
ve
et en déduire dans quelle gamme de pulsations le montage se
comporte en intégrateur.

3 Z2 Soit le montage ci-contre pour lequel les tensions ve1 et ve2


Z1 sont supposées sinusoïdales.
− ∞
1) On se place dans le cas particulier ve2 = 0. Retracer le
Z3
+ schéma compte tenu de cette condition puis déterminer
ve1
vs l’expression de Vs en fonction de Ve1, Z1 et Z2.
ve2 Z4 2) On considère maintenant le cas particulier ve1 = 0. Procéder
de même que ci-dessus pour obtenir l’expression de Vs en
fonction de Ve2 et des différentes impédances.
3) On revient alors au cas général où aucune des tensions d’entrée n’est nulle. Appliquer le
théorème de superposition aux deux cas précédents pour obtenir l’expression de Vs en fonction
de Ve1, Ve2 et des différentes impédances. Application:
a) Z1 = Z3 = R1, Z2 = Z4 = R2. Retrouver le résultat établi au paragraphe 2.5.2 du cours.
b) Z1 = Z2 = Z4 = R, Z3 = jLω, ve1 = ve2 = ve ( deux entrées reliées ensemble et attaquées par la
même tension ). Déterminer l’expression de la fonction de transfert T(jω) = Vs/Ve et la mettre
1 − jτω
sous la forme .
1 − jτω
4 R 1) Déterminer la fonction de transfert T(jω) = Vs/Ve du filtre
C1 passe-bas à structure de Rauch représenté ci-contre.
1
R R 2) Mettre T(jω) sous la forme − en donnant
− ∞ jω  jω  ²
1 + 2m + 
ω0  ω0 
ve C + vs les expressions de m et de ω0 en fonction de R, C et C1. A.N.:
R = 100kΩ. Calculer C et C1 pour avoir m = 0,7 et ω0 = 30rad/s.
AO 13

5 i r Le montage ci-contre réalise une source de courant com-


i R mandée en tension.
− ∞
1) Compte tenu de vd = 0, montrer que i = i' puis, en étudiant la
i'+ is R vd maille v1, R, vd, R et v2, déterminer l'expression de is en fonc-
+
i' tion de v1, v2 et R.
v1 r v
v2 2) Dans cette partie, v1 = 0 et v2 est une tension continue E.
is v
s Toutes les grandeurs étant alors continues, on les note par les
majuscules correspondantes Is, Vs et V.
a) Déduire de 1) l'expression de Is en fonction de E et de R.
b) Exprimer Vs en fonction de r, R et de V. Sachant que V est limitée par les tensions de satura-
tion −Vsat1 et Vsat2, donner les valeurs extrêmes que peut prendre Vs si on veut que le fonction-
nement de l'amplificateur opérationnel reste dans le domaine linéaire. A.N.: E = 10V, R = 10kΩ,
Vsat1 = Vsat2 = 14V. Calculer Is puis les valeurs extrêmes de Vs dans les deux cas suivants,
r = 1kΩ et r = 10kΩ. Conclusion sur le choix du rapport r/R pour ce type de montage.

6 r 1) Déterminer la fonction de transfert T(jω) = Vs/Ve du circuit


r représenté ci-contre.
− ∞ 2) Que vaut le module de T(jω)? Déterminer ensuite son argu-
R ment et en déduire que Vs est en retard sur Ve d'un angle ϕ égal
+
ve vs à 2Arctan(RCω). A.N.: C = 0,1µF. Calculer la valeur qu'il faut
C
donner à R pour avoir un déphasage de 90° à la fréquence de
50Hz.

7 On reprend le montage de la figure 6 en se plaçant dans le cadre du régime sinusoïdal per-


manent et en tenant compte de la tension différentielle Vd entre l'entrée + et l'entrée −.
1) Déterminer la transmittance A = Vs/Ve en fonction de Ad = Vs/Vd et de k = R2/R1.
Ad A0
2) Sachant que Ad a pour expression , mettre A sous la forme en donnant les ex-
jf jf
1+ 1+
f0 fc
pressions de A0 et fC en fonction de Ad, k et f0. Vérifier que A0fC = Adf0.
A.N.: Pour Ad = 2.105 et k = 100, calculer A0 et comparer au résultat que l'on obtiendrait en
négligeant Vd. Calculer d'autre part la fréquence de coupure fC du montage si le produit gain-
bande passante de l'amplificateur opérationnel vaut 1MHz.

You might also like