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AgroBio Périgord Info

Le Bulletin de liaison des adhérents

Juillet - Août 2010

Edito
Bonjour à toutes et à tous, développent dans différentes régions reconstituer le puzzle des connaissan-
de France. ces perdues ayant accompagné des
2010, L’année de la Biodiversité générations d’agriculteurs qui ont pro-
De part les expériences de terrain et duit leurs semences pendant des millé-
L’idée fait son chemin et nous aurons les échanges entre agriculteurs prati- naires.
certainement droit à de beaux dis- ciens, techniciens et chercheurs - par-
cours. Par chance, certains seront fois même avec d’autres pays - les sa- « La pire des catastrophes qui soit
même intéressants et bien étayés. voir-faire se développent et nous per- arrivée à la planète c’est la découverte
mettent aujourd’hui de progresser et de l’agriculture pour l’homme » ! …
Dans le traitement des sujets impor- d’avoir ainsi des variétés qui répon- C’est une réflexion que j’ai entendu
tants, il est vrai que la communication dent aux attentes des agriculteurs. récemment. Il est vrai que si l’homme
fait partie des moyens utiles et nota- n’avait pas découvert le moyen de
bles qui doivent être mis en œuvre. Partis de zéro, nous avons des réussi- semer des cultures, l’espèce serait
tes mais il reste du chemin à parcou- rester au stade de peuplades vivant de
Pour notre part à AgroBio Périgord, rir. Cependant, aujourd’hui, nous ne cueillettes, chasse et pêche ; la terre
au-delà de communiquer, nous es- nous sentons plus seuls. Partout dans n’en serait pas là, mais nous non plus
sayons d’être efficaces dans les travaux le monde, des groupes de sélection ne serions pas là !
d’application sur le terrain ainsi que participative prennent conscience de
dans les échanges de savoir-faire. l’importance de la Biodiversité Culti- Outre le débat plus fondamental de
vée : elle est un point essentiel pour l’intérêt de l’Homme sur la Terre,
C’est ainsi que nous travaillons depuis l’agriculture et sa durabilité tant du celui qui m’intéresse aujourd’hui est
10 ans sur la Biodiversité Cultivée. point de vue technique que politique. celui de l’importance de la semence
D’abord sur les maïs mais aussi sur pour les hommes. Dans cette affirma-
d’autres espèces comme : soja, tour- De part les travaux qui sont effectués tion, on évalue toute la primordialité
nesol, potagères, quelques céréales et sur son territoire, l’Aquitaine s’est vu de la semence au cours de l’évolution
fourrages. confiée par l’Europe une mission d’o- humaine ainsi que pour sa pérennité.
rientation regroupant plusieurs ré- La semence est donc bien un élément
Le travail s’est élargi à la Région Aqui- gions de différents pays d’Europe s’in- politique majeur dans l’évolution des
taine dans son ensemble, et nous téressant au sujet. Bio d’Aquitaine et peuples.
avons la chance qu’un groupe comme ses antennes, dont AgroBio Périgord,
le C.E.T.A.B. (Centre d’Etude et d’Ac- sont fortement impliquées dans ce Ce n’est donc pas par hasard que les
cueil des Blés) basé à Port-Sainte- programme appelé « REVERSE ». plus grandes firmes financières qui
Marie dans le 47 ai rejoint officielle- dirigent notre monde soient impli-
ment Bio d’Aquitaine cette année. La part de la Biodiversité Cultivée y quées dans la semence ! Celui qui dé-
est importante mais il sera aussi ques- tient les graines tient en sa possession
tion de la Biodiversité Naturelle. le passé et l’avenir de l’Humanité…
Même si nous effectuions des travaux
avec eux de façon informelle depuis
plusieurs années, cette officialisation Dans ce cadre, le C.R.E.N. (Centre Répartir ce pouvoir sur la plus grande
augmente nos perspectives, d’autant d’Etude Régional de la Nature) est quantité d’êtres humains est un acte
que le réservoir de variétés et de aussi impliqué et nous espérons à politique fort que nous devons mettre
connaissances sur les céréales de ce terme étudier les interactions positi- en pratique pour les générations futu-
groupe est très important. ves de l’Agriculture Biologique sur la res si nous voulons qu’elles puissent
Biodiversité Naturelle notamment à rester libres !
Un travail en partenariat avec des agri- propos des micro-organismes favora-
culteurs du Massif Central et des cher- bles, les auxiliaires, les microfaunes et
Bertrand
cheurs de l’I.N.R.A. de Toulouse est microflores.
aussi en train de se mettre en place LASSAIGNE,
pour les fourragères. Les Maisons de Nos contacts internationaux directs Administrateur
la Semence parrainées par ou indirects nous permettent d’acqué-
celle d’AgroBio Périgord se rir des savoir-faire multiples afin de
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Vie de l’association et du réseau
L’Asso. en question

RÉMY LEBRUN NOUS REJOINT EN TANT QUE SALARIÉ

Rémy a effectué, depuis septembre 2009, un stage en alternance à AgroBio Périgord, au sein de
l’équipe Biodiversité dans le cadre de sa Licence Professionnelle « Agriculture Biologique, Conseil et
Développement ».
Sa problématique de stage était de trouver « quels sont les intérêts des semences paysannes en
Agriculture Biologique et ce plus particulièrement avec le cas des maïs population » en recensant
les avis d’un certain nombre de producteurs participant au Programme depuis 2002.
Nous avons pu apprécier tout au long de son stage sa motivation, son sérieux, son efficacité et ses
qualités de travail en équipe.

ERRATUM Sa licence terminée depuis début Juin, Rémy a intégré l’équipe en tant que salarié en CAE pour s’oc-
cuper principalement des missions suivantes :

∗ Etude sur les flux de pollen avec l’INRA de Grignon,


∗ Animation de la Maison de la Semence « potagères »,
Inversion des dates de ∗ Suivi technique sur certaines variétés de tomates de la Maison de la Semence,
formation 19 et 30 ∗ Organisation du travail de dégustation des variétés population de maïs dans le cadre du projet
Août dans le dernier SOLIBAM,
bulletin.
∗ Etc.
Nous lui souhaitons tous la bienvenue !
L’équipe d’AgroBio
DANS CE
NUMÉRO :

Vie de l’Asso. P.2 INFO


Communication– Vous trouverez joints à ce bulletin 4 documents pour inscription à :
P.5
Promotion La Formation Semences Potagères du 19 Août
La Formation Engrais Verts en Maraîchage du 30 Août
Resto Co P.8 La Visite de la Plateforme d’Expérimentation du 16 Septembre
La Fiche d’Inscription au Marché de Producteurs de la Fête de la
Technique P.9 Biodiversité du 30 Octobre dans les Landes
Bonne Lecture !
Portrait P.11

L’Aquitaine
cultive la P.12
Biodiversité Développement Local d’Accompagnement : D.L.A.
Carnet de
Voyage Brésil
P.17 Bio d’Aquitaine et l’ensemble des Associations et CIVAMs du réseau en Aquitaine ont entamé un
processus de développement local d’accompagnement (DLA) .
Actu’OGM P.32
L’objectif est de permettre à la structure régionale d’asseoir son identité et trouver des axes métho-
Agenda & diques d’évolution et de perspectives.
P.34
Annonces
Globalement les objectifs concernent à moyen terme la communication interne et externe, ainsi que
les actions budgétaires.
Pour la communication interne il s’agit de permettre une transmission efficace des informations dans
l’ensemble du réseau, afin de mutualiser les compétences de chacun.
Pour la communication externe, il s’agit de permettre un rayonnement des valeurs véhiculées par les
producteurs et de les défendre.
Ce DLA a permis une bonne concertation régionale, d’identifier les problèmes, de les résoudre acti-
vement et concrètement à court terme.
Gaëlle BALLIGAND
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Communiqué de Presse du 30 Juin 2010 : rencontre avec la Préfète


ment vertical des produc-
Rappel des faits : l’Agriculture Biologique offre à tions sans contrat d’objec-
tous, producteurs, consommateurs, citoyens, une tif, notamment celui de
alternative crédible dénuée de risques pour la santé, convertir à terme la totalité
rémunératrice et créatrice d’emplois dans les terri- des productions présentes sur
toires ruraux mais uniquement quand la démarche les fermes.
reste globale. Ce manque de cohérence et
cette absence de prise en
AGROBIO PERIGORD accompagne l’Agriculture Biologi- compte de la transversalité de
que depuis 20 ans, forte de l’expérience de ses techniciens l’Agriculture Biologique risque
et surtout de ses référents professionnels, qui constituent d’avoir pour conséquence rapide le dépassement de l’en-
un réseau d’échanges et de transferts de savoir-faire. Notre veloppe budgétaire régionale allouée par l’Etat pour
association a toujours accompagné les agriculteurs et futurs accompagner les conversions et donc de déboucher sur
installés vers la maîtrise des techniques qui permettent d’ac- un plafonnement des aides par projet. Cela pénaliserait de
quérir plus d’autonomie et valorisent les ressources natu- fait les projets réfléchis et cohérents qui ont intégré la mise
en œuvre de nouvelles pratiques agronomiques, culturales
relles disponibles sur les fermes.
et d’élevage, ainsi qu’un schéma de valorisation nouveau des
productions (vente directe, restauration collective, circuit
Les soutiens à l’Agriculture Biologique ne sont pas à court et partenariat entreprise).
la hauteur des objectifs fixés par le Grenelle de l’en-
vironnement. Avec plus de 100 dossiers de conversions
en cours de traitement, la Dordogne se retrouve a priori en Un développement non maîtrisé peut entraîner des
première place au niveau régional en terme de nombre de difficultés à organiser les marchés. Même si la filière
demandes nouvelles et passe au premier rang au niveau du noix a besoin de matière première certifiée, il faut qu’elle
nombre de producteurs, loin devant le Lot et Garonne his- soit en capacité de satisfaire sa clientèle et développer son
réseau de vente en adéquation avec l’offre en produit qui
toriquement leader en la matière.
arrive et ceci en intégrant les 3 années de conversion né-
cessaires à la labellisation de la production.
Cette progression est liée pour partie au travail que nous
réalisons au quotidien en matière de formation, d’appui
technique, d’animation de projets, mais aussi et surtout à Les enjeux sont aujourd’hui sur la production de
l’engagement de nombreux producteurs de noix qui légumes et de fruits frais. Il faut donc se concentrer,
ont fait le choix de passer en bio sur cette produc- avec les collectivités, les pouvoirs publics et l’ensemble des
tion sans forcément avoir la démarche d’engager à acteurs du développement sur cette problématique afin
terme l’intégralité de leurs productions. Les aides à la d’orienter les soutiens dans cette direction.
conversion (900 €/ha/an) pour cette production sont dis-
proportionnées par rapport aux changements de pratiques
que la conversion occasionne, ce qui n’est pas le cas pour la AGROBIO PERIGORD sollicite une rencontre ra-
viticulture, l’élevage, les céréales ou la production de légu- pide avec les services de la Préfecture en charge de
mes, cette dernière étant un enjeu fort pour notre souve- ce dossier pour travailler sur les priorités à dégager
et les actions à mettre en œuvre pour éviter à avoir
raineté alimentaire. à gérer de nouvelles crises.

Contact :
AGROBIO PERIGORD avait déjà alerté à l’automne dernier
Emmanuel MARSEILLE au 06.82.87.99.62
l’ensemble des organisations professionnelles agricoles ; Elle
réitère aujourd’hui ses craintes face à un développe-

AgroBio Périgord a rencontré Madame Béatrice ABOLLIVIER,


Préfète de la Dordogne, jeudi 1er juillet 2010

NOMBRE HA
BILAN DES TYPE MONTANT /HA
engagés
Montants Annuels Montants sur 5 ans
CONVERSIONS AU
CAB 1 100,00 € 1193,08 119 308,00 € 596 540,00 €
19 JUILLET 2010
CAB 2 200,00 € 1843,53 368 706,00 € 1 843 530,00 €
EN DORDOGNE
CAB 3 350,00 € 368,53 128 985,50 € 644 927,50 €
DOSSIERS ENREGIS- CAB 4 900,00 € 891,06 801 954,00 € 4 009 770,00 €
TRÉS = 188 TOTAUX 4296,2 1 418 953,50 € 7 094 767,50 €
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Communiqué de Presse du 21 Juillet 2010 : la Grande Distribution et le Bio

LA BIO, VICTIME COLLATÉRALE mateurs et distributeurs. Les enseignes qui lancent la


guerre des prix de la bio sans autre forme de considéra-
tion pour les enjeux économiques, environnementaux et
DE LA GUERRE COMMERCIALE sociaux d'une telle stratégie, portent une responsabilité
importante dans la fragilisation de la filière dans son en-
ENTRE GÉANTS DE LA semble.

GRANDE DISTRIBUTION ? D’autres mécanismes sont possibles, comme le démon-


trent plusieurs expérimentations mises en place entre
La majorité des enseignes de la grande distribu- des groupements de producteurs bio et enseignes de
tion et du hard discount proposent aujourd’hui distribution spécialisées (outils de planification des cultu-
des gammes de produits biologiques. Pour cela, res et de lissage des prix). Face à leurs besoins d’approvi-
certaines se sont lancées dans une bataille com- sionnement qualitatif, des enseignes de la grande distribu-
merciale afin de proposer des prix toujours plus tion contribuent aussi à la structuration de filières dura-
bas... Quelles seront les conséquences pour les bles assurant une juste rémunération des producteurs.
consommateurs et les producteurs ? La Fédéra- Ces démarches, au plus près des territoires, visent des
tion Nationale d’Agriculture Biologique des ré- objectifs indissociables de qualité des produits, de sécuri-
gions de France tire la sonnette d’alarme. Expli- té des approvisionnements, de rémunération des pro-
cations. ducteurs et de rationalisation des coûts (du mode de
production aux questions logistiques).

L’enseigne Auchan a lancé l’offensive en proposant de- Face à la crise structurelle de l’agriculture provoquée
puis mai dernier 50 aliments bio à moins d'1 euro. L’en- notamment par les logiques économiques de la GMS, la
seigne Leader Price (groupe Casino) a loi de modernisation de l’agriculture
répondu en réalisant une campagne adoptée le 13 juillet dernier prévoit le
publicitaire la positionnant moins chère développement des contractualisations
que deux enseignes nationales sur un et créée un observatoire des marges et
panier de 29 produits. Leclerc a atta- des prix. A l’occasion de l’examen du
qué à son tour en lançant un site inter- projet de loi à l’Assemblée nationale,
net visant à comparer les prix des pro- Bruno Lemaire, Ministre de l’Agri-
duits bio de marques nationales ou culture, a été clair sur cette logique
distributeurs. destructrice : « Comment accepter que
les producteurs soient systématiquement la variable d’ajuste-
Cette stratégie, qui n’est pas poursuivie par toutes les ment de la filière commerciale en France ? Comme si on pou-
enseignes, s’appuie sur la croissance continue des achats vait toujours tirer le prix le plus possible vers le bas, comme si
de produits biologiques y compris en temps de crise, une on pouvait oublier que la qualité du produit, la sécurité sani-
tendance significative d’une modification des habitudes taire et le respect de l’environnement ont un coût pour nos
alimentaires des consommateurs. Si moins de 50% des producteurs et que c’est les producteurs qui payent pour cela
produits bios sont achetés en GMS, il s’agit de capter une (…) ».
clientèle croissante et de surfer dans le même temps sur
la vague de la « consommation responsable ». Si la régulation du système agro-alimentaire est en effet
nécessaire, les rapports de force économiques établis ne
Comment dès lors ne pas souscrire aux messages de seront pas remis en cause par cette loi. La bio, dont les
« démocratisation » de la bio porté par les « lois naturel- spécificités n’ont pas été prises en compte dans ce texte,
les » de la concurrence économique ? Si cette bataille doit continuer à proposer de nouvelles alliances objecti-
commerciale est avant tout une opération publicitaire, ves entre citoyens, producteurs et acteurs économiques
elle s'appuie sur des mécanismes déjà subis par les de la transformation et de la distribution. Ces innova-
paysans qui pourraient bien avoir des conséquences des- tions socio-économiques ne pourront se pérenniser que
tructrices sur la filière bio. Il faut se souvenir que la « par une forte volonté du consomm’acteur et la multipli-
guerre des prix » commencée dans les années 70 a pro- cation des démarches des enseignes en ce sens. Les
fondément modifié le système agro-alimentaire avec la paysans bios n’imaginent pas développer la bio autrement
double concentration des fournisseurs et des distribu- que dans des nouveaux rapports sociaux qui préservent
teurs. Voudrait-on aujourd’hui, à la faveur d’une nouvelle l’intérêt et le revenu de chacun des acteurs de la filière.
crise économique, appliquer cette stratégie implacable à
la bio ? Un autre type d’économie et de rapports sociaux sont
possibles, qui veut y travailler ?
A un objectif "du plus bas prix" il faut substituer
un objectif du "juste prix" dans l'intérêt de toutes Contacts presse :
les parties prenantes : citoyen, producteurs, transfor- Emmanuel MARSEILLE - 06.82.87.99.62
Gérard JOULAIN - 06.74.00.11.29
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Communiqué de Presse du 12 Août 2010 : Démonstration de Lutte contre


la Cicadelle Verte en Viticulture Biologique

Lorsque l’on demande aux viticulteurs bio du Bergeracois quels sont les insectes les plus pré-
sents sur leurs domaines, la réponse est, pour 61 % d’entre eux, la Cicadelle Verte.

La Cicadelle Verte, connue aussi sous le nom de cicadelle des grillures ou encore Empoasca
vitis, est un insecte piqueur. La larve provoque, par ses piqûres, des dégâts occasionnels sur la
vigne. Les premiers dégâts apparaissent en bordure des feuilles sous l’aspect de rougissement
(cépages rouges), ou de jaunissement (cépages blancs), délimités par les petites nervures. Les
attaques commencent fin juin sur les feuilles de la base du cep. Les décolorations gagnent le
centre du limbe, tandis que la périphérie se dessèche, brunit et donne à la feuille un aspect grillé. Les dégâts s’accentuent au
cours des mois d’août et septembre.

Les feuilles grillées présentent moins d’activité photosynthétique ; une diminution de la te-
neur en sucre ainsi qu’un retard de maturité peuvent également être observés.

Globalement, même si les dommages causés par cet insecte restent modérés et acceptables,
il semble important qu’AgroBio Périgord, au travers de son technicien spécialisé en
viticulture, puisse apporter des réponses objectives aux questions que se posent
les vignerons sur les effets de différents produits de traitement.

Cette démonstration a pour objectif de fournir une méthodologie de travail et d’observations permettant d’évaluer
objectivement l’impact de différents produits sur les Cicadelles. A cette occasion, vous pourrez prendre connaissance des
résultats intermédiaires de la 2ème année d’expérimentation. Cette étude a été réalisée par Eric MAILLE, technicien spécialisé
à AgroBio Périgord et par Typhaine BERTHOU, en stage avec lui sur ce thème depuis 6 mois.

La visite aura lieu le mercredi 18 août 2010


à partir de 10h
au Château de la Jaubertie
24560 COLOMBIER
Contacts :

Eric MAILLE - 06.87.58.48.50


e.maille@agrobioperigord.fr

Typhaine BERTHOU - 05.53.57.62.24


stagiaire.biodiversite@agrobioperigord.fr

Communication - Promotion
6ème Foire Bio de Bergerac,
du 26 au 28 novembre 2010
Nouveau site internet : www.foire-bio-bergerac.fr
Inscriptions clôturées. A ce jour, tous les stands ont été sélection-
nés : de la diversité en perspective !
Une nouvelle disposition des stands dans la salle…moins
« standardisée » et plus conviviale.
Horaires et programme : ouverture dès le vendredi après midi
(14h/20h30), samedi (10h/23h) et dimanche (10h/18h). Nocturne le
samedi soir avec repas bio sur réservation et animation musicale.
Contact : Stéphanie BOMME-ROUSSARIE

Et si on faisait une Foire Bio à Périgueux ???


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Une Foire Bio à Périgueux ???


La foire bio de Bergerac existe depuis maintenant 6 ans et constitue aujourd’hui une manifestation connue et recon-
nue. A l’origine de ce projet, un groupe motivé d’agriculteurs bio du bergeracois. Au fil du temps, la composition du
comité d’organisation de la foire a évoluée avec le départ de quelques uns mais aussi avec l’arrivée de consomm'ac-
teurs et de nouveaux agriculteurs impliqués.

L’idée a germée depuis quelques temps maintenant de mettre en place une ma-
nifestation du même type sur Périgueux. Cela ne peut se faire sans la créa-
tion d’un groupe motivé qui sera animé par Stéphanie. Concrètement, faire
partie du comité d’organisation de la foire, c’est participer à des réunions
(environ 1 par mois), définir le programme des animations, mettre en place
toute l’organisation pratique de la manifestation (publicité, sécurité, décora-
tion…). AgroBio Périgord dispose de toute l’expérience acquise avec Bergerac :
tout n’est donc pas à recréer mais il faudra bien sûr apporter sa touche à la
foire bio de Périgueux, si elle se créée.

Avis aux volontaires, que vous soyez agriculteurs ou consommateurs !


En fonction des retours, que nous espérons nombreux, nous vous convierons à une 1ère rencontre.
Vous pouvez aussi contacter Laurent Grégoire, le professionnel référent sur ce dossier au 06.07.37.17.08

Stéphanie BOMME-ROUSSARIE

Bilan du Printemps Bio 2010


par une assistante pédagogique mobilise des élèves de
Comme chaque année, l’objectif de 6ème et 5ème les lundi et jeudi midi : ils y découvrent les
cette quinzaine est de faire décou- rudiments du jardinage biologique et l'attention est por-
vrir l’agriculture biologique à tous, tée plus particulièrement sur le thème de la biodiversité
par tous les moyens possibles. cultivée.

Au programme en Dordogne : Des tomates, aubergines et autres poivrons de toutes


formes et couleurs ont ainsi été récoltés l'année der-
3 manifestations étaient organisées par des agriculteurs : nière. Cette démarche a été accompagnée par « La Mai-
- 1 marché festif chez Olivier BAGARD à Fonroque, son de la Semence » qui a fourni une partie des semen-
- un week-end portes ouvertes « A la découverte des ces. Une présentation de cet atelier a d’ailleurs été réali-
Aurochs » chez Christian RICCI à Thonac, sée lors de l'évènement « M'Ta Planète » au Château
- une randonnée viticole « Les Sentiers du Vin bio » sur des Izards organisé par la municipalité de Coulounieix-
les coteaux de Saussignac avec dégustations et barbecue. Chamiers.

6 magasins spécialisés ont organisé : L’équipe de cuisine du collège Anne Franck de Péri-
- des animations, gueux avait concocté un menu 100% bio pour ses élè-
- un marché, ves : salades et légumes, veau à la crème, faisselle au lait
- un repas gourmand nocturne avec marché, cru, œufs au lait… du bio et local dans les assiettes ! Un
- le lancement d’une carte de fidélité. menu couronné par la présence du producteur de veau
Matthieu NAULIN d’Eglise Neuve de Vergt qui a pu
Les restaurants scolaires de 3 collèges ont participé à expliquer son mode de production. Son intervention a
l’opération (Mussidan, Coulounieix-Chamiers et Péri- été très appréciée aussi bien par les plus grands que les
gueux). plus petits.

Les collégiens de Coulounieix ont pu apprécier un repas En effet, la cuisine du collège sert également les repas de
bio le mardi 8 juin à midi. l’école élémentaire située juste derrière le collège. S’en
est suivi un rapide passage en salle de classe des primai-
A cette occasion et pour les sensibiliser à l'Agriculture res au cours duquel Mathieu NAULIN a su trouver les
Biologique, l'exposition « Regards de paysans bio » du mots et susciter l’intérêt des plus jeunes, déjà sensibili-
photographe Christophe Cagnard et prêtée par l'asso- sés au jardinage dans leur école. Le calendrier de saison-
ciation AgroBio Périgord a été exposée dans le réfec- nalité fut un support très apprécié, affiche qui décore
toire jusqu'au 12 juin. maintenant leur salle de classe. La leçon est donc rete-
nue : pas de tomate en hiver…
Mais le collège n’en n’est pas son coup d’essai puisque
depuis fin 2008, un atelier « jardin biologique » animé Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
Gaëlle BALLIGAND
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Un Annuaire Gratuit des Producteurs Bio de Dordogne !


L’association « BIODORDOGNE » est née le 23 septembre Pour info, le site apparait en première page du moteur de
2008, dans le but d’informer et de sensibiliser le grand public, recherche Google en tapant ces mots clés : annuaire - bio -
enfants et adultes, à une alimentation locale, saine et natu- Dordogne.
relle.
Fidèle à notre démarche purement altruiste, aucune forme de
Jusqu’à présent, notre action était de valoriser via notre site cotisation n’est demandée aux producteurs pour cet an-
internet, une « Bio» locale, éthique et accessible à tous nuaire, nous croyons encore au bénévolat, à la solidarité, et à
(www.biodordogne.fr ). la contribution libre.

Nous avons rencontré un certain nombre de producteurs sur Nous contacter : Vincent DATIN au 06.01.98.29.51
notre parcours. Nous souhaitons aujourd’hui participer au ou par mail : contact@biodordogne.fr
développement d’un lien solidaire entre producteurs et
consommateurs par un nouveau site internet : un annuaire
des producteurs bio locaux de Dordogne.

Il nous semble urgent de rappeler aux consommateurs qu’à


l’origine de notre alimentation, ce sont des paysans qui tra-
vaillent durement la terre, et participent avec cohérence au
respect des ressources naturelles, et du vivant dans toute sa
diversité. Nous espérons à travers cet annuaire, inciter les
consommateurs à vous rencontrer, à échanger et peut être à
mieux saisir ce lien qui nous relie les uns aux autres.

Certains d’entre vous, se sont déjà inscrits. Vous pouvez les


consulter et découvrir par la même occasion notre annuaire
en ligne à cette adresse : http://annuaire.biodordogne.fr.

Guide des producteurs bio pour la Dordogne : sortie prévue pour 2011
Le Conseil d’Administration de l‘Association a validé la création d’un guide des producteurs, un annuaire répertoriant les pro-
ducteurs bio du département. Cet outil est destiné principalement au grand public qui est en constante recherche de produc-
teurs proches de chez lui. La sortie est prévue pour le printemps bio, soit juin 2011. Toutes les modalités pratiques ne sont pas
encore définies. La suite dans le prochain bulletin…
Stéphanie BOMME-ROUSSARIE

Collectif des associations de producteurs et association.


Une première action commune a été la tenue d’un stand
de consommateurs de Dordogne commun lors de la 5ème foire bio de Bergerac en novembre
2009. A cette occasion, des adhérents des différentes asso-
ciations se sont relayés sur le stand pour présenter leur
prochaine réunion en septembre structure.
Au premier trimestre 2010, pendant que Stéphanie d’Agro-
En octobre dernier, une 1ère rencontre d’échanges a été orga- Bio Périgord était en congés maternité, les membres du col-
nisée entre les différents systèmes de vente aux paniers exis- lectif ont organisé une seconde réunion mais qui n’a malheu-
tants en Dordogne (associations producteurs consomma- reusement mobilisée que peu de monde. Malgré cela, l’objec-
teurs, AMAP…). Son objectif : mieux se connaître. tif de poursuivre le collectif reste bien présent et nous vous
proposons de nous rencontrer à nouveau en septembre pour
Les interlocuteurs présents, représentants de 5 structures, évoquer les points laissés en suspend la dernière fois, à sa-
ont souhaité la mise en place d’un collectif qui permet-
voir :
trait de :
- donner une vision départementale de ce qui existe et d’a- - la définition juste des prix,
voir ainsi plus de poids ; - la composition et le coût des paniers (comparaison entre
- mieux communiquer ; les différentes structures),
- travailler ensemble sur des installations potentielles (ex : - l’information et la communication auprès des adhérents,
pain). - comment impliquer davantage les adhérents.

Ce collectif ne supplante en aucune manière le fonctionne- Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à vous manifester !
ment de chaque structure qui garde ses propres règles.
AgroBio Périgord se propose d’encadrer ce collectif sans
Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
pour autant s’impliquer dans le fonctionnement de chaque
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Restauration Hors Domicile
A venir ... en Octobre teurs principaux, « nourriciers » au sens premier du
terme.
La commission Certains d’entre vous nous sollicitent, pour faire émer-
ger de nouveaux projets, très pertinents pour la plupart.
Restauration Nous aimerions qu’ils soient présentés afin que tout le
monde puisse donner son point de vu et s’impliquer ou
Collective pas dans ces actions.

Il nous parait très important Prochainement vous recevrez une invitation pour parti-
pour que les idées et les pro- ciper à une réunion « Commission Restauration collec-
jets soient concertés de se réunir régulièrement (3 fois tive ».
par an) afin de faire le bilan des actions en cours et des
futurs projets. Les objectifs :
Effectuer un calendrier, avec des objectifs fixés à
La restauration collective est dans l’air du temps, tous moyen et long terme. Cet échéancier sera un cadre
les médias, les parents d’élèves, les élus… sont sensibles pour évoluer de façon pragmatique et efficace.
au sujet.

La structuration se constitue en Dordogne et se dote Elargir la commission des producteurs aux autres
progressivement d’outils susceptibles d’évoluer, de se acteurs concernés (cuisiniers, etc.) pour favoriser les
perfectionner. échanges.

Mais tous ces projets ne peuvent se faire sans vous, ac- Gaëlle BALLIGAND

Les Formations proposées en Dordogne sur le thème de la RHD


Novembre : « Fournir la restauration collective »
Réglementation concernant les fournisseurs bio toutes productions (agrément, transformation, conditionnement,
étiquetage et transport).

Règlementations concernant les cuisines collectives (agrément, réception, stockage et préparation).

Novembre/Décembre : « Fixer ses prix »


Maîtriser les composants de son prix de revient par atelier et sur la ferme, en déduire des prix de vente rémunéra-
teurs et cohérents en fonctions des circuits empruntés.
Composantes de l’autonomie et de la viabilité à long terme des structures. Cette compréhension permet la liberté
d’action, la liberté du partage et l’émancipation.

dans ce secteur et désireux de passer à un autre stade


"S'impliquer dans la restauration col- d'organisation ; à ceux souhaitant s'impliquer dans la
lective biologique" restauration collective et qui ont besoin de repères et
de données sur ce débouché ; ainsi qu'aux producteurs
La FNAB a édité la brochure "S'impliquer dans la en conversion ou en période d'installation qui veulent
restauration collective biologique". Ce guide prati- trouver de nouveaux débouchés ou étayer leur projet.
que a pour vocation de fournir des repères afin de
mieux appréhender les caractéristiques du secteur de la Accédez au guide : http://www.repasbio.org/
restauration collective. images/stories/france/
II s'adresse aux producteurs bio qui sont déjà impliqués

Les Réunions Interrégionales de la FNAB sur la Restauration Collective


ont eu lieu les 1er et 2 Juillet
La première journée était consacrée aux structures de développement que sont les Associations et CIVAMs. Les
temps d’échanges ont permis de mutualiser sur les pratiques. Les formations des producteurs et des cuisiniers
étaient à l’ordre du jour.
Le lendemain était consacré aux organisations économiques de producteurs, à savoir les plateformes d’approvision-
nement bio pour la restauration collective.

L’association Manger bio ici et maintenant a été créée en mai dernier.


Elle a pour objectif de renforcer et de rassembler toutes les plateformes existantes, d’avoir des logiciels de factura-
tion efficace et de gérer la thématique des marchés publics.
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Journée Nationale de la Restauration Liproco ;


. Approvisionner la restauration collective avec des produits
Collective Responsable agricoles locaux : modalités d'accès en fonction des systèmes
d'achat - Claire Faraco, LER Lyon et CA du Rhône.
Dans le cadre du Réseau Rural Français, la FNAB et la FNCI-
VAM ont organisé le 21 juin une Journée Nationale de la Res- Après-midi :
tauration Collective Responsable, "organiser une offre cohé-
rente de produits locaux en circuits courts et valorisant la Atelier 1 :
bio".
. Expérience de la Ville de Toulouse - Elisabeth Belaubre, Ad-
Celle-ci a été préparée en partenariat avec la Chambre Régio- jointe au Maire en charge de la restauration scolaire, de l'envi-
nale d'Agriculture Rhône-Alpes, le Ministère de l'Agriculture, ronnement et de la santé (1/2) et (2/2) ;
de l'Alimentation et de la Pêche, le projet Liproco et l'associa- . Restauration collective : approvisionnement local - Nicole Le
tion Trame. Brun, Conseillère en développement local, CA Meurthe et
Moselle.
Le programme de la journée était le suivant. Vous pouvez direc-
tement vous rendre sur le site de la FNAB sur la rubri- Atelier 2 :
que « Restauration collective » et télécharger les présentations . La restauration collective en gestion directe - Eric Lepe-
spécifiques qui vous intéressent cheur, Représentant du CC au CNA sur la bio et le dévelop-
pement durable ;
Matinée : . Aventures gastronomiques en campagnes française - Véroni-
. Ouverture de la journée - FNCIVAM, FNAB ; que Ducombs, Présidente de Manger Bio Ici et Maintenant.
. Tour d'horizon des expériences menées dans les régions de
France métropolitaine - FNAB, FNCIVAM, CRA Rhône Al- Atelier 3 :
pes ; . Rôle de la diététicienne en restauration collective responsa-
. Les produits bio ou locaux en restauration collective en Mar- ble - Françoise Cotten Rhein, Diététicienne ;
tinique - Alexandra Boulon, DAF - SPV Martinique ; . Intégrer des denrées bio en restauration collective - Isabelle
. Comment se fait la rencontre entre offres et demandes loca- Guibert, FNAB et MAB29 ;
les pour la restauration collective publique - Fantine Olivier, . L'expérience de Prestal - Ludovic Ligneau, Gérant.

Technique : le sol
La méthode BRDA-Hérody est une approche basée à la fois
QU’EST-CE QUE LA METHODE HERODY ? sur des approches pédologiques et agronomiques, sur le ter-
rain et au laboratoire. Elle prend en compte les caractéristi-
Les analyses de sols classiques (analyses physico-chimiques)
ques du terrain, les conditions de milieu ainsi que les données
définissent un sol sur sa richesse en éléments nutritifs, son
géologiques et climatiques.
pH, sa texture... mais en aucun cas sur son fonctionnement.
C’est donc une méthode d’analyse des sols qui permet de
D’autres méthodes visent à une approche globale du sol en
caractériser les sols en donnant des mesures précises tant sur
amenant des éléments sur la formation du sol, sa structure, sa
la nature des particules minérales que sur le comportement
composition, etc. et en donnant des orientations quant à la
des matières organiques ou minérales du sol.
fertilisation à adopter dans ce type de sol, notamment en ma-
Cette approche globale permet de favoriser au mieux le fonc-
tière de : choix d'apport organique, chaulage, travail du sol et
tionnement du sol, son développement et de maîtriser sa fer-
choix des engrais.
tilisation.

AgroBio Périgord travaille depuis plusieurs années avec AFGE pour réaliser des études de sols

Le bureau d’études A.F.G.E., société indépendante, est spécialisé dans l’expertise des sols.

Les interventions proposées sont :

⇒ Etude terroir / cartographie des sols (caractéristiques agro-pédologiques de chaque unité de sol de l’exploitation) : Outil
de base pour une différenciation des pratiques culturales.

⇒ Diagnostic géo-pédologique avec conseils en fertilisation (avec analyses mé-


thode Hérody) : Approfondissement de la connaissance du sol et de son fonc-
tionnement (à partir de la description du profil de sol), propositions d’optimisa-
tion de la conduite du sol.
⇒ « Audit express » exploitation : Après un examen rapide des pratiques, des
outils, des moyens, des sols dominants, des résultats et des objectifs, nous met-
tons en place, ensemble, les améliorations prioritaires, les évolutions des prati-
ques, …
⇒ « Audit express » projet : Evaluation du foncier et notamment des potentialités
agricoles du site, de l’adéquation du site avec le projet, les possibilités d’amélio-
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-ration du projet, …
⇒ Etude avant plantation : Aide décisionnelle concernant le parcellaire, les aménagements, le matériel végétal, la
préparation du sol, les fumures, …
⇒ Etude drainage : choix des solutions techniques, implantation et dimensionnement des ouvrages, …
⇒ Formations auprès des agriculteurs.

Vers une autonomie de décision dans une agriculture durable…

Contact : AFGE – 9, Fauroux – 33760 LUGASSON - Tél : 05.57.84.07.87

Remettre l’agronomie au cœur prenant les fondamentaux sans aller trop loin pour res-
ter accessible et parce qu’une journée pour traiter du
du projet d’exploitation sol c’est très peu !
Il y a quelques années, des convictions profondes me
Puis après une brève prise de contact au téléphone, un
conduisirent vers l’agriculture biologique. Celles-ci s’ins-
premier rendez-vous est fixé pour une approche très
crivaient dans une vision globale de l’exploitation, ren-
générale de façon à prendre la mesure des productions
forcées par le précieux système de la polyculture-
en place pour comprendre les objectifs, le fonctionne-
élevage, heureusement préservé, avec
ment mais sans aller sur les parcelles. Là
une obsession : l’autonomie maximale.
nous avons pu parler aussi de compos-
Je pris alors conscience que les cultu-
tage et de valorisation de la matière or-
res et les animaux étaient indissocia-
ganique, un point essentiel dans notre
bles de l’équilibre terrien et que pour
système. J’ai énormément appris de la
valoriser cette extraordinaire sym-
gestion de l’azote par le compost.
biose, le savoir et la connaissance
était indispensable, à commencer par
Plus tard, en avril, le travail de terrain
le plus élémentaire, la première des
s’est étalé sur deux jours. Armé d’une
richesses d’un paysan : le sol.
pelle bêche, d’une tarière et d’un calepin,
nous avons arpenté les parcelles de la
Malgré une formation agricole, mes bases en agronomie
Ferme des Gardes. Pour sentir la résistance des sols, il
étaient lointaines, très insuffisantes et même erronées
important de creuser à la pelle bêche, puis d’observer
par la mauvaise lecture que m’assenât l’ « agrobusiness »,
ces échantillons qui nous donnent déjà des informations
via les technico-commerciaux des coopératives pendant
par la couleur, la texture ou encore la profondeur du
des années. Dans ce cheminement, se reformer pour
sol….
comprendre devint une évidence et même une obliga-
tion, et de préférence dans le cadre même de l’exploita- Yannis transmet sa méthode d’observation sur le terrain,
tion. c’est un acte essentiel pour plus d’autonomie, ensuite le
travail devient plus technique.
C’est ce qui m’a persuadé de faire un diagnostic agro-
géo-pédologique de l’exploitation, par l’intermédiaire A l’issue, un diagnostic très poussé et très détaillé est
d’AgroBio Périgord, avec Yannis ARRAGUAS, qui tra- établi. Il devient un outil de gestion précieux pour établir
vaille selon la méthode de Yves Hérody. L’approche est une stratégie d’exploitation pertinente. La gestion des
d’autant plus pertinente qu’elle s’accompagne d’un audit composts, les assolements, les amendements et les choix
des pratiques et des objectifs culturaux. de cultures peuvent s’appuyer sur ce travail.
Le déplafonnement des aides de la région a été bien sur, Sur certains aspects, nous avons valorisé rapidement les
un vrai déclencheur à cette décision, il est vrai qu’un premières informations reçues. Par exemple : un com-
diagnostic de cette ampleur sur une exploitation aussi postage très rapide avec 3 retournements très rappro-
diversifiée et constituée de sols hétérogènes coûte cher. chés sur un fumier de bovin de 6 mois conservé sur
(55 ha, 4 production : 2320€ TTC, 80% pris en charge l’aire de stockage et épandu rapidement donne déjà un
par le Conseil Régional dans le cadre du Chèque Conseil Bio) bon résultat visuel sur le maïs de cette année.

En marge de cette démarche, une première journée de Mais je suis convaincu que c’est sur le long terme que se
stage organisée par AGROBIO (le 3 Mars 2010 Forma- valorisera au mieux cette approche de bons sens tant il
tion « Optimiser la fertilité de ses sols en grandes cultures »), semble évident que le sol est le socle de notre métier !
m’a permis de recoller aux principes généraux du fonc-
tionnement du sol. Ce fut une journée bien animée, re- La bio m’a permis de comprendre cela !

Comme tous les ans, nous vous ré-informons que vous


pouvez trouver de la « vaisselle compostable » chez
ESCARBOUCLE à 16250 AUBEVILLE au 05.45.61.02.75
ou sur www.escarboucle.com
Pour toutes vos manifestations (marché, foire, repas), pensez à l’utiliser !
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Fanny MONBOUCHÉ - EARL Theulet-Marsalet - 24040 Monbazillac

La ferme Une exploitation viticole convain- Fanny y serait venue même si l’exploita-
cue par la bio depuis 40 ans tion qu’elle avait reprise avait été en
L’exploitation viticole s’étend sur 27 conventionnel. Aujourd’hui, elle se pose
hectares, 16 en blanc sur Monbazillac et Dans les débuts de la ferme, la famille la question de la biodynamie qui va en-
11 en rouge sur Bergerac. Cinq généra- MONBOUCHÉ faisait l’objet de curio- core plus loin que la bio.
tions se sont succédées sur ce domaine sité de la part des autres viticulteurs ;
dont trois en bio et Fanny est la pre- être en bio n’était pas forcément bien
mière femme viticultrice de la famille. vu par le reste de la profession. Vingt Regard sur l’avenir de la bio
ans après, ils sont devenus une réfé-
Dès 1964, la ferme adhère à la marque rence dans le Bergeracois. Fanny souhaite, tout comme les généra-
Terre et vie ; à l’époque, il n’y avait pas tions qui l’ont précédé, que la bio ne se
encore de cahier des charges national C’est seulement vers la fin des années pervertisse pas juste pour accueillir plus
et européen pour la bio et seules exis- 90 qu’ils commencent à communiquer de producteurs. Elle est favorable à une
taient des chartes privées. La certifica- sur la bio à leurs clients. A cette épo- nouvelle marque privée qui serait au
tion bio s’est faite à partir de 1970 avec que, la bio ne déclenche pas l’achat moins aussi exigeante que le cahier des
la reprise par René, le père de Fanny. mais le conforte et permet de fidéliser charges français.
la clientèle. Progressivement, avec la
Dès 1999, Fanny travaille sur l’exploita- publicité autour du bio et les diverses Cependant, elle est confiante dans l’ave-
tion en tant qu’aide familiale et elle crises alimentaires qui se succèdent, le nir car pour elle, la bio est plus une prise
s’installe en 2004. Elle a toujours parti- vin bio monte en puissance. Presque de conscience qu’un effet de mode : elle
cipé un peu aux travaux de la ferme, 40 ans auront été nécessaires pour véhicule des valeurs qui dépassent le
depuis toute petite déjà mais elle n’en- que leur travail soit reconnu à sa juste simple niveau économique. Elle dure et
visageait pas d’en faire son métier. Une valeur. Aujourd’hui, la production est durera encore longtemps.
réorientation suite à un échec scolaire quasiment vendue à l’avance.
en seconde lui ouvre les portes du ly-
cée viticole. Elle poursuit ses études et, L’association AgroBio Périgord
une fois le BTS en poche, elle prend la L’Agriculture Biologique
direction de la ferme. Elle profite des Avant d’être impliquée au sein du
hivers pour continuer à se former Le grand-père de Fanny a fait de gra- Conseil d’Administration de l’association,
(certificat de spécialisation à la bio, ap- ves allergies cutanées dues à l’usage de elle trouvait que l’intérêt majeur d’Agro-
prentissage de l’anglais en Angle- produits chimiques. Suite à cela, il a Bio Périgord réside dans la dynamique
terre…). décidé de changer de système de pro- qu’elle impulsait et dans le côté humain
duction et de passer en bio. Ce choix toujours valorisé. Pour elle, être à plu-
Depuis son arrivée, Fanny instaure des a été conforté par une réussite au sieurs pour échanger et débattre permet
changements progressifs, dans la conti- niveau technique sur l’exploitation. de faire avancer le réseau et de défendre
nuité et toujours en accord avec René. Depuis ce temps, tous ont gardé le un idéal. Au niveau technique, elle a œu-
Elle respecte ce qui a été fait par son souci de bien-faire, pour soi, pour les vré pour l’obtention d’un technicien spé-
père et n’envisage pas de révolutionner clients et pour l‘environnement. cialisé en viticulture, chose faite depuis
la ferme. maintenant deux ans.
Dans les années 90, la ferme a résisté
Les modes de vente du vin sont variés : aux crises agricoles et alimentaires
à la propriété, sur des foires et des parce qu’elle était en bio. Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
marchés, via des cafés, restaurants et
des négociants.
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L’Aquitaine cultive la Biodiversité

Autoproduction de semences : visites techniques et formations

Dans le cadre du programme « l’Aquitaine cultive la Biodiversité », les animateurs techniciens d’AgroBio Périgord réali-
sent chaque année des visites techniques chez les agriculteurs ayant accueilli un ou plusieurs populations de maïs et/
ou tournesols.

Ces visites ont pour objectif d’accompagner les producteurs dans la conduite de leurs essais et d’apporter des
conseils techniques à l’autoproduction de semences à la ferme.
Ces visites ont déjà commencées en Aquitaine et se poursuivront jusqu’en Octobre.

Compte tenu du grand nombre d’agriculteurs participants au programme, l’ensemble des fermes ne peuvent être
visitées chaque année. Les animateurs-techniciens ou les professionnels référents du programme interviennent régu-
lièrement lors de formations collectives pour des agriculteurs d’une même zone géographique.

Prochaines formations :

24 septembre : Saulgé (86), organisé par Cultivons la Biodiversité en


Poitou-Charentes.
5 novembre : Ile et Vilaine (35), organisé par l’ADAGE.

Jennifer Kendall

C’est une enquête menée auprès d’une cinquantaine de producteurs engagés dans le programme « L’Aquitaine
cultive la Biodiversité » qui nous a permis de faire apparaître certaines tendances. En premier lieu, l’enquête nous a
permis de cerner le profil des agriculteurs engagés dans le Programme, puis en second lieu de faire ressortir les dif-
férents atouts et inconvénients perçus par ceux-ci sur la sélection et la culture de maïs population. Cette étude à
été réalisé dans le cadre de mon stage à AgroBio Périgord pour ma Licence Professionnelle « Agriculture Biologique :
Conseil et Développement ».
Rémy LEBRUN

La relation producteur/maïs population : une affaire temps


Le profil majoritaire des producteurs investis dans le programme

* Nous retrouvons le plus souvent des systèmes de polyculture-élevage, ils représen-


tent 80% des enquêtes. Parmi ceux-là, les principaux élevages sont du bovin viande
(30%), ovin lait (18%), ovin viande (16%) et volaille (14%). On retrouve aussi de bo-
vin lait et du porc (10% chacun) puis l’élevage caprin (2%).

Pour tous ces systèmes, la récolte du maïs population est principalement destinée à
l’alimentation des animaux : 37% des fermes pour l’ensilage et 54% pour le grain. Un
éleveur vendait un peu de farine pour consommation humaine, une autre vendait en
grain à la coopérative et un faisait de la vente d’aliment à des éleveurs locaux.

* Les 20% restants sont des exploitations en productions végétales. La majorité en


maraîchage, et d’une façon moindre des petits vignobles et vergers en diversification.
Parmi ces structures, 60% conservent la récolte sur la ferme pour autoconsomma-
tion (animaux pour consommation personnelle) et 40% font de la vente, soit à des éleveurs, soit à la coopérative, soit
à des particuliers sous forme de farine.

Il est intéressant de voir que 6% des producteurs interrogés considèrent leur culture de maïs population avant tout
comme de la recherche expérimentale. C'est-à-dire que la récolte en elle-même n’était pas la motivation primaire de
la culture.
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L’expérience des agriculteurs

Le programme a démarré de zéro, et son développement s’est effectué progressive-


ment les premières années. C’est pour cette raison que peu de producteurs ont une
expérience supérieure à 6 ans. Ces trois dernières années, il s’est produit un dévelop-
pement exponentiel. Il en résulte qu’aujourd’hui, plus de 77% des producteurs ont
une expérience qui ne dépasse pas 4 ans.

Cela dit, près de 16% vont attaquer leur 6ème année de culture de population.
De part leur capacité à s’adapter et à évoluer en fonction de leur environnement de
culture, les résultats du travail avec des populations de maïs s’apprécient au fils des
années de sélection.
Lors de l’arrivée d’une population les premières années sur une ferme, c’est à la fois
le maïs mais aussi l’agriculteur qui découvre un nouvel environnement.
Il est intéressant d’observer si le nombre d’années d’expérience dans la culture de
maïs populations joue un rôle dans la conservation ou non de surface hybride sur
l’exploitation.

Il ressort de cette enquête que :

* Les agriculteurs qui cultivent 100% de leurs surfaces en maïs sont pour la plupart des personnes qui sont impliquées dans le
programme depuis plus de 4 ans. Cette expérience acquise profite au producteur qui maîtrise de mieux en mieux sa méthode
de sélection, mais aussi à la population de maïs qui s’adapte biologiquement au terroir.
* A l’inverse, la majorité des jeunes arrivés (moins de 2 ans), cultive moins de 10% de maïs population.
* La quasi-totalité des autres agriculteurs (20 sur 26) sont des personnes qui ont une ancienneté dans le programme ne dé-
passant pas 4 ans.

Il est donc compréhensible qu’ils n’en soient encore qu’au stade expérimental et, dans la plupart des cas, dans l’interrogation
face au basculement total de leur système en maïs population. Certains se confortent aussi dans leur système où maïs popula-
tion et maïs hybride cohabitent, l’un permettant d’alléger les charges en semence, et l’autre assurant un rendement viable
pour faire tourner leur système.

Ce phénomène de prise de confiance au fils des années de culture atteste que les producteurs trouvent des intérêts à pro-
duire des variétés de populations.

En voici une synthèse pour ce qui concerne les avantages et les inconvénients de la culture et de la sélection de maïs de population. Les
différentes idées évoquées par les producteurs sont présentées par thème : économique, agronomique, charge de travail, social…
Rémy

Les avantages et les inconvénients de


la culture et de la sélection du maïs
population vus par les agriculteurs

Le point de vue économique

La majorité des producteurs met en avant l’économie réalisée sur le


poste semence. En effet, le prix des semences commerciales repré-
sente une charge économique importante, surtout en Agriculture
Biologique : il faut savoir que le prix d’une dose de semence maïs
hybride biologique (50.000 grains soit un peu moins d’un hectare)
du commerce est de 158€ contre 70 à 120 euros en conventionnel,
le coût de la semence hybride varie avec un prix du quintal de 14
euros.

Une faible part accuse les variétés population d’être la cause d’une baisse de leur revenu, dû à une baisse de rendement. De
façon plus ponctuelle, certains remarquent une baisse des charges en ce qui concerne les intrants et une meilleure valorisa-
tion économique du produit final.
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Le point de vue agronomique

D’un point de vue agronomique, les avis sont beaucoup plus partagés. En effet, le comportement de la population va
dépendre certes de ses capacités génétiques mais aussi de beaucoup d’autres facteurs : influence des pratiques cultu-
rales, pédoclimatique, méthodes de sélections…

Avantages Inconvénients
Adaptabilité et capacité d'évolution de la variété Populations encore trop hétérogènes avec des résultats
faibles et aléatoires
Maîtrise de sa semence, protection OGM Encore beaucoup de travail de sélection et de méthode
pour une utilisation agricole réelle
Récolte de meilleure qualité technologique
Populations tolérantes aux agressions Plus de problèmes sanitaires
Meilleure valorisation des terrains à faibles potentiels

Le point de vue du travail

En ce qui concerne la charge de travail induite par la culture et la


sélection des variétés populations, elle est considérée à l’unanimité
comme un travail supplémentaire handicapant. Celui-ci est principa-
lement apporté par la sélection manuelle des épis-semences aux
champs ainsi que leur séchage, stockage et conservation.

Ce travail supplémentaire est d’ailleurs la principale raison d’aban-


dons. Elle représente 9 abandons sur 15 comme le montre le ta-
bleau ci-dessous :

Causes Effectif
Trop de travail 6
Malgré les différents inconvénients évoqués dans le volet
Plus simple d’aller acheter à coté 3
« agronomique », peu d’abandons directement imputables à la
Pas de volonté particulière 2 variété sont observés : un seulement. Sur l’ensemble des pro-
ducteurs enquêtés, 70% ont pérennisé voire augmenter leur
Arrêt de la culture de maïs 1 surfaces cultivées en maïs de population.
Changement de propriétaire 1
La notion de rendements plus modestes et trop aléatoires n’est
Impossibilité d’isoler les parcelles 1 pas majoritaire parmi les raisons d’abandon. En effet, elle ne
Rendements trop aléatoires 1 représente que 1 abandon sur 15. Cela pourrait s’expliquer par
le fait que la plupart d’entre eux compensent cette éventuelle
baisse de rendement par la culture simultanée d’un maïs hybride. Or ce n’est pas le cas comme nous l’avons plus
haut.
On observe aussi que les abandons ne sont pas plus importants chez les producteurs conventionnels que chez les
producteurs biologiques.

Du point de vue social et humain

En ce qui concerne le point de vue social, les pro-


ducteurs ne font ressortir que des avantages et no-
tamment un travail plus valorisant pour le métier
d’agriculteur. De plus, la production et la sélection à
la ferme de ces variétés populations représentent
pour près de la moitié un acte éthique et militant
pour une meilleure autonomie des agriculteurs.

Aujourd’hui, le maïs est quasi-exclusivement destiné


à l’alimentation animale et n’est pas aussi ancré dans
le paysage historique agricole français que le blé (le
blé fut le pilier du développement de la civilisation
européenne). Cela pourrait être une explication
plausible au fait que peu de producteurs soulèvent
spontanément cette notion de sauvegarde du patrimoine commun que représente la biodiversité cultivée.
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Le bilan exprimé
par les producteurs Ne sait pas 18%
28% des producteurs ne
Ne s'y intéresse pas 6%
connaissent pas le bilan
Malgré certains inconvénients évoqués pré- Pas assez de recul 4%
cédemment, près de la moitié des produc-
teurs cultivant des variétés populations Équivalent 4% 4% ne remarques pas d'évolu-
perçoivent un bilan positif. tion du bilan
Positif 20%
En très grande majorité, chaque agriculteur
qui se lancent dans ce programme trouve Positif avec le temps 16%
un intérêt pour la culture de maïs de popu- 48% perçoivent un bilan positif
lations, que ce soit d’un ordre agronomi- Très positif 10%
que, économique, social…. Positif jusqu'à un certain rendement 2%
Cette forte motivation leur permet d’ac-
cepter le travail supplémentaire que la sé- Négatif pour le moment 10%
lection et le stockage des semences engen- Négatif 8% 20% perçoivent un bilan négatif
dre.
Selon quelques producteurs, ce travail ne Négatif avec le temps 2%
serait pas si handicapant, mais plutôt diffé-
rent : il faut donc prendre de nouvelles habitudes, ce qui peut se révéler déroutant quand on est mal préparé (travail qui semble
long, consignes élémentaires pas toujours respectées par faute de temps ou d’espace et donc résultat pas à la hauteur des at-
tentes).

Une fois que l’organisation est mise en route, seul ou entre plusieurs producteurs, la sélection devient un acte moins lourd et
se transforme parfois en rencontre festive. Une bonne occasion d’échanger les savoir-faire entre agriculteurs permettant ainsi
de valoriser son expérience et de mutualiser les points de vue à propos des techniques, des méthodes, etc.

Fête de la Biodiversité à Préchacq-les-Bains dans les Landes


Le Samedi 30 octobre 2010

La Biodiversité, ça se cultive !
Une manifestation organisée par les paysans Bio d’Aquitaine
Bio d’Aquitaine, membre du réseau FNAB, est la « Fédération Régionale des
Paysans Bio d’Aquitaine ».
Cette structure regroupe 5 associations locales de producteurs bio qui œuvrent au
développement de l’agriculture biologique et accompagnent les agriculteurs dans
leur mise en œuvre de pratiques respectueuses de l’environnement :

Association AgroBio Périgord,


CIVAM Bio du Lot et Garonne,
CIVAM Bio Gironde,
CIVAM Bio des Landes,
Association BLE (Pays Basque).
Un événement régional majeur
Depuis 2006, chaque année, à l’époque de la récolte des maïs, paysans et consom-
mateurs venus d’Aquitaine et de plus loin, se réunissent pour fêter la biodiver-
sité cultivée. En 2006 et 2007 au Pays Basque, en 2008 et 2009 à Saint Mar-
tial d’Artenset en Dordogne, ce sont plus de 1000 personnes qui ont participé
à cette journée. Au programme : initiation à la sélection massale, cueillette fes-
tive de maïs de population, grand repas bio et animations festives en tous gen-
res (spectacles, concerts,…).
Au cours de ces journées, paysans et citoyens de tous horizons ont pu toucher du
doigt l’énergie déployée par les paysans et les techniciens de Bio d’Aquitaine pour
la sauvegarde et le développement de la biodiversité cultivée et découvrir les inté-
rêts et enjeux des semences paysannes.
La Fête de la biodiversité cultivée étant un événement régional, il a pour vocation d’être itinérant sur toute l’Aquitaine. Après
deux éditions réussies au Pays Basque, et deux éditions en Dordogne, c’est dans les Landes que se tiendra cette
manifestation en 2010.
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La Fête de la Biodiversité cultivée s’inscrit dans le programme régional « L’Aquitaine cultive la biodiversi-
té »
A l’instar de la biodiversité sauvage, la biodiversité cultivée connait à l’heure actuelle
une érosion sans précédent. Aujourd’hui en France, par exemple, seules 3 à 4 va-
riétés couvrent 60% de l’assolement en blé et 80% des légumes cultivés il
y a 50 ans ont disparus. Cet appauvrissement de la biodiversité cultivée, réelle
atteinte à notre patrimoine historique et culturel, est aussi une véritable mise en
danger de la sécurité alimentaire.
Le programme « L’Aquitaine cultive la biodiversité » lutte depuis 2001 contre
cette érosion de la biodiversité agricole et pour la réappropriation par les paysans
des savoir-faire en matière de sélection et d’autoproduction de semences à la ferme.
A l’inverse des « banques de semences » qui stockent ce patrimoine végétal dans des
congélateurs, c’est en cultivant et sélectionnant dans leurs champs et leurs jardins de nombreuses populations et
variétés anciennes et/ou locales des grandes cultures (maïs, tournesols, blé,…) et de potagères que les agriculteurs
et jardiniers engagés dans ce programme font revivre cette biodiversité et les savoir-faire paysans.

Cette manifestation a pour objectif d’informer et de sensibiliser paysans et citoyens à la biodiversité


cultivée.
Dans un contexte où les enjeux environnementaux et la questions des OGM sont au centre des débats, les intérêts
de la biodiversité cultivée sont plus que d’actualité. D’autant plus que cette année 2010 est l’année de la Biodi-
versité !

Un comité local d’organisation, composé de producteurs et d’adhérents du Civam Bio des landes, de l’équipe
d’animateurs du programme « L’Aquitaine cultive la biodiversité » et de volontaires, est chargé de l’organisation, de
la gestion et de la mise en œuvre de la Fête au niveau départemental.

Si vous êtes intéressé pour venir, nous pouvons réserver un bus si une cinquantaine de personnes se manifestent.
Contactez Jennifer avant le 1er Octobre !

Programme prévisionnel :
10h30 Initiation aux techniques de sélection des semences paysannes
Sélectionner ses propres semences permet plus d’autonomie aux paysans et une adaptation progressive des
variétés aux terroirs répondant ainsi aux enjeux environnementaux actuels.
Application pratique dans un champ de maïs de pays.

12h30 Ouverture officielle de la fête et du marché gourmand


Sur la place de Préchacq, les visiteurs pourront découvrir une diversité de produits bio locaux et se restau-
rer aux stands du marché.

14h00 Après-midi festive à la découverte de la biodiversité cultivée


Nombreux forums, expos, démonstrations de matériels agricoles, stands d’associations (agriculture et jardi-
nage bio, environnement,…) mais aussi de la musique, des contes, des ateliers enfants, la fabrication de
pains au levain avec des variétés de blés anciens…

Conférences sur le thème de la biodiversité cultivée (prévisionnel) :


La récupération et conservation des cépages de Baco traditionnellement utilisés pour l’Armagnac.
Les spécificités landaises : le millet, la pastèque à confire et le seigle, Slow Food Landes.
Les volailles des Landes, avec le conservatoire des volailles de Magescq.

16h00 Cueillette festive musicale de maïs de pays


Après la sélection, la récolte…pour que tout le monde
découvre cette immense richesse de vie qu’il cueillera à
pleine main. Cueillette rythmée au son des percussions.
Retour au village des maïs, tractés par des animaux
(baudets des landes).

17h30 Apprentissage de danses gasconnes

19h00 Apéro Jazz avec « Jazzymuté »

20h00 Grand repas bio et populaire 21h30 Bal Gascon avec les Ménestrés Gascons
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Un voyage au Brésil pour la Biodiversité...


En préalable à la lecture de ce compte-rendu de voyage, je voudrais avertir que celui-ci à volon-
tairement été allégé des précisions techniques pour que la lecture n’en soit pas trop alourdie.
J’ai aussi volontairement voulu introduire des parties « récit de voyage aux allures de carte pos-
tale » pour offrir une fenêtre de rêve à tous ceux qui aiment s’évader ou s’intéressent à l’ail-
leurs.
De ce fait, ce récit pourrait prendre des aspects dilettante mais les sujets techniques qui nous
intéressent sont évoqués et pourront faire l’objet d’exposés spécifiques ou d’applications sur le
terrain qui seront présentés en formation.
J’en profite pour rappeler (à bon entendeur Salut!) que la plupart des techniques et savoir-faire en matière de Biodiver-
sité ont été acquises au cours de voyages dans ce but par des salariés ou des adhérents souvent à leurs propres frais
et au bénéfice de tous. J’espère que ce récit de paysan en voyage chez des collègues du bout du monde vous apporte-
ra un instant d’intérêt que vous soyez déjà impliqués dans la Biodiversité Cultivée ou bientôt convaincus de l’être.

Bonne lecture.
Bien cordialement à tous… Bertrand LASSAIGNE

Belèm

Cameta

Mossoro

Costa Marquès. Etat de Rondonia

La Higuera. Etat de Santa Cruz

Guaraciaba. Etat de Santa Catarina

Continent Amérique du Sud


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Le Brésil : contexte actuel


Près de 200 millions d'habitants pour un pays qui fait 17 fois ronnement le « bas blesse » : on frise la catastrophe. Il a
la France. Les trois quarts de la population habitent sur la fallu lâcher du lest aux « Fazenderos », principalement dans
côte Est (l'Atlantique). Pays de paradoxes, on y trouve tous le domaine de l'agriculture, où l'on a choisi un Ministre à
les extrêmes. Un pays qui regorge de multiples richesses, leur convenance, d'où : l'ouverture aux OGM, un vaste
autrefois dit « en voie de développement » puis réseau routier pour transporter les produits agricoles in-
« émergeant ». Des exemples frappants : dustriels de l'ouest vers les ports d'exportation de la côte
Est, l'aménagement de fleuves (dont l'Amazone) pour le
frêt fluvial des marchandises en direction de ces mêmes
Au niveau agricole, les « Fazendas », grandes conces- ports. Cette expansion aggrave la déforestation et aug-
sions à l'origine offertes par les rois d'Espagne et du Portu- mente « le désert vert ».
gal aux militaires pour leurs faits d'armes durant l'invasion.
Immenses surfaces (parfois supérieures à la France) à l'épo- En quelques années, la situation du Brésil a explosé. Elle est
que de la colonisation, elles furent divisées, au cours du non seulement, une puissance agricole, mais aussi indus-
temps, par les successions familiales. Elles restent très éten- trielle. Toutes les industries de pointes s'y développent. On
dues, parfois plus de dizaines de milliers d'hectares. A y extrait, depuis peu, des quantités importantes de pétrole.
l'ouest, nombre de ces régions étant restées vierges, leur On nous parle de la baisse de l'euro par rapport au dollar.
colonisation s'est souvent faite par adjudication de petites En fait, les deux monnaies chutent par rapport au
concessions attribuées à des migrants volontaires et sou- « Real » (monnaie brésilienne). Le dollar sera bientôt, égal
vent très pauvres. Expression du paradoxe entre de petites au « real ».
propriétés agricoles et vivrières, source principale de l'ali-
mentation du pays qui cohabitent avec les gigantesques pro- Malgré tout, il existe de plus en plus d'acteurs développant
priétés que sont les « Fazendas », vouées à l'exportation. l'agriculture biologique et la sélection participative. Leur
Ces dernières représentent les grands pôles de production énergie est caractéristique de l'hyperactivité de ce pays. Ils
industrielle : Bétail (plusieurs milliers de têtes, voire plu- avancent aussi à grands pas sur les techniques simplifiées, la
sieurs dizaines de milliers), soja, maïs (OGM), canne à su- permaculture, l'agroforesterie... et bien sûr la sélection par-
cre, fruits et légumes… ticipative, l'objet de mon voyage.

Je suis convaincu qu'à terme, il nous faudra construire avec


Au niveau humain, un pays où les pauvres sont souvent ceux dont les centres d'intérêts sont proches des nôtres,
très démunis et les riches immensément pourvus, proprié- au delà des frontières, pour proposer conjointement des
taires : des terres, de la majeure partie de l'immobilier, des alternatives au massacre de notre planète, orchestré par
médias, bref de presque tout... des consortiums mondiaux avides d'intérêts à court terme.
Après l'élection de Lula à une écrasante majorité, les possé- D'autres modes d'agriculture sont possibles. Il suffit que
dants ont été dans une certaine mesure contraints à négo- nous nous les transmettions pour pouvoir les appliquer...
cier avec ce nouveau gouvernement, à vocation sociale, issu
des luttes ouvrières. Contrairement à d'autres pays d'Amé-
rique Latine où la gauche est passée au pouvoir (Cuba, Vé-
nézuéla, Bolivie), le président en ouvrant le dialogue a cher-
ché à éviter le conflit avec la classe possédante.

Jusqu'à présent, les richesses du Brésil étaient volontaire-


ment sous-exploitées par la classe possédante qui, ancrée
dans ses privilèges et déjà « plus riche que riche » n'avait
aucun besoin de se créer des soucis en exploitant des ri-
chesses supplémentaires. Elle vivait dans le luxe en entrete-
nant une faible répartition des ressources et les popula-
tions, privées d'autonomie, dans un état de dépendance.
La politique de Lula, négociée avec les classes dominantes, a
développé l'exploitation des richesses prélevant l'impôt sur Les gros tracteurs puissants côtoient les chars à bœufs
cette activité pour financer ainsi en partie ses réformes
sociales. Dans cette négociation, les possédants n'ont pas
lâché grand chose de leurs biens, cédant à peine sur quel-
ques monopoles et privilèges. L'activité du pays qui tourne
à plein régime aujourd'hui réussit à payer des réformes
sociales dont les exemples que je cite ne sont pas exhaus-
tifs : Tous les enseignements gratuits résolvent l'analphabé-
tisme, garantissent une formation permanente pour une
population qualifiée ; un revenu de reconnaissance pour les
mères de famille pouvant justifier de la scolarisation de
leurs enfants ; un régime de retraite ; une couverture médi-
co-sociale…

Si socialement les progrès sont probants, en matière d'envi-


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LES ENSEIGNEMENTS DE MON VOYAGE EN CINQ ÉTAPES


Après une rencontre fructueuse il y a 7 ans avec les grou- De ce voyage, nous avions ramené de nouvelles techniques
pes de travail sur la sélection participative au Brésil, il n'y a de sélections, des informations sur les erreurs à ne pas faire
pas que le temps qui se soit écoulé. Grâce aux enseigne- (le programme brésilien ayant 20 ans d'antériorité sur le
ments collectés à l'époque, nos techniques et notre gestion notre) mais surtout le concept de « Maison de la Se-
de la biodiversité ont évolués. mence » qui aujourd'hui est l’un des piliers de notre organi-
sation. Les contacts réguliers engagés avec des brésiliens
Pour mémoire, en 2003, une délégation s'était rendue au comme Adriano Canci (venu deux fois en France depuis),
Brésil pour rencontrer des acteurs parmi les pionniers de la Altaïr Mashiado (auteur de plusieurs conférences en
sélection participative. Ce groupe était composé de : Maria France), nous ont permis d'effectuer une co-évolution de
Carascosa (ex stagiaire du Réseau Semences Paysannes avec nos pratiques pendant ces années. Lors de ses différentes
qui Agrobio Périgord avait travaillé) ; son mari (cameraman visites, Adriano Canci a pu nous parler des avancements et
brésilien) ; Jean-Jacques Matthieu (agriculteur de l'Aude des innovations des travaux effectués par les brésiliens,
impliqué dans le RSP) ; Patrice Gaudin (coordonnateur du suscitant depuis un certain temps chez moi, l’envie d'aller le
programme « l'Aquitaine cultive la biodiversité ») et Ber- vérifier sur place. C'est donc dans cette continuité que j'ai
trand Lassaigne (agriculteur en Dordogne, instigateur du répondu aux invitations de nos correspondants brésiliens,
programme biodiversité en Aquitaine). fin février 2010.

ÉTAT DE SANTA CATARINA


Première étape dans le sud-ouest brésilien, plus exacte- Dans ce « Municipe », les agriculteurs sont organisés en
ment dans le « Municipe » de Guaraciaba, où exerce notre groupes autour de la « sélection participative ». Adriano en
correspondant privilégié, Adriano Canci, qui m'avait étant le principal coordonnateur et animateur.
« concocté » un itinéraire riche, précis et correspondant à
nos préoccupations. Sur une carte, le « municipe » paraît
tout petit...

Une ferme comme beaucoup d’autres dans l’Ouest « Catarinense »


Adriano CANCI : initiateur du Projet Microbacias 2
Mais en une semaine, nous avons parcouru 2800 kilomètres
de pistes, qui méritaient le détour. J'ai pu voir des parcelles Leur « Maison de la Semence » est réellement un concept,
en cours de création variétale (que nous appelons le car il n'y a pas de réel lieu de stockage collectif. Chacun
« protocole Brésil »), d'autres parcelles en phase de pro- multiplie, crée, entretient un certain nombre d'espèces ou
duction et de maintenance. J'ai été surpris de constater de variétés. Chacun stocke ses propres semences ou
qu'après un mélange important de variétés, à l'issue du pro- plants. Le stock devient collectif par le système des échan-
tocole, les variétés obtenues sont relativement homogènes. ges.

Dans la communauté « Linha Tigre » Ivanir Rockenback expli-


que à Adriano son processus de création variétale (une vidéo de
cette interview a été réalisée) Roque de Moura et sa famille sont fiers
de présenter leur semences créoles
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J'ai régulièrement retrouvé dans le panel des cultures des conventionnelles dans la transformation fromagère.
uns et des autres des origines de semences provenant de
leurs voisins et collègues, et vice et versa. Globalement, la
communauté d'agriculteurs impliqués héberge une dizaine
de petites plateformes expérimentales concernant différen-
tes espèces. Celles-ci regroupent de 10 à 30 variétés diffé-
rentes, selon les lieux et les espèces : maïs, riz, soja, patates
douces, pommes de terre, haricots, pastèques, choux, ara-
chides, pop corn, manioc…

Chez Rokenback, la salle de traite est faite avec


les matériaux locaux, mais tout est fonctionnel !
Ces épis ont été prélevés sur une variété
créée selon le protocole d’Adriano
Une anecdote : un éleveur laitier avec 15 hectares, 6 vaches
laitières, 2 bœufs, quelques productions vivrières, une di-
zaine de milliers de pieds de tabac, m'avoue avoir un revenu
Certains de ces essais sont consacrés, en collaboration avec
mensuel d'environ 2500 euros, et ce tout en traction ani-
des chercheurs de l'université de Florianopolis (capitale de
male.
l'état), aux compatibilités de croisements entre variétés :
« formation de variétés dialleliques ». Mais ce processus
***
paraît long et compliqué, alors que les « protocoles Canci »
semblent donner des résultats intéressants en un temps
Adriano m'a demandé de participer à une conférence orga-
beaucoup plus court et un process, finalement assez simple.
nisée pour les techniciens et responsables agricoles locaux
Les potentiels de rendements des parcelles que j'ai vues
afin de présenter « Bio d' Aquitaine » et les travaux effec-
sont intéressants et les agriculteurs sont très satisfaits, tant
tués par ses antennes, dont le programme « Maïs ». En ef-
de leurs revenus que de la qualité obtenue. Les produits
fet, il serait mieux écouté, l'oreille étant plus attentive à ce
satisfont leurs coutumes alimentaires, réclament peu de
qui vient de France, répondant à l'adage brésilien : « Le
fertilisations, résistent à la sécheresse quand la pluviométrie
saint de la maison ne fait pas de miracle » ; le pendant de
de ces dernières années semble plus faible que la normale.
notre dicton : « Nul n'est prophète en son pays ». Quand
les multinationales imposent leurs restrictions par des lois
mondiales, notre échange participatif doit être un travail
partagé entre tous les agriculteurs de la planète, dans la
Roque Kain nous défense de leurs droits, de leurs patrimoines et de leurs
présente le maïs
issu de ses sélections.
savoir-faire. Le soutien qu'on peut s'apporter les uns aux
Derrière, ses courges autres a été, pour moi, à cette occasion, une réelle prise de
et surtout ses conscience d'une importance politique (au sens noble) du
fameuses pastèques rôle de nos échanges.
à chair jaune.

Les maïs OGM sont arrivés ! Ils


couvrent 60% du territoire en
quelques années et s’affichent
sur tous les bords de route

Dans cette région, de nombreux agriculteurs sont aussi


éleveurs laitiers. Ils utilisent parfois le maïs en ensilage, qui,
avec leurs variétés « créoles » (appellation des semences de
population dans cette région) ne présentent pas, d'après
eux, autant d'inconvénients gustatifs que les variétés
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Quand on aborde la question des OGM, le contexte de- fabricants de produits chimiques et de machines industriel-
vient très délicat pour les agriculteurs brésiliens qui culti- les y règnent en maître. Dans toutes les allées, des espèces
vent leurs variétés « créoles », car aujourd'hui, ils sont de prédicateurs, qui vantent notamment les qualités des
presque tous entourés de champs génétiquement modifiés OGM, annoncent à renforts de hauts parleurs des rende-
que ce soit en soja ou en maïs. Pour tenter de faire le point ments mirifiques en quintaux et en temps de travail/
de la situation, ils ont négocié avec Adriano la mise en hectares, de quoi semer des parcelles dont on ne voit plus
place d'une collecte d'échantillons pour les analyser à l'uni- les limites à l'horizon.
versité de Florianopolis, avec un financement de l'état. Cela
ne résoudra pas les risques de pollution, mais en assurera
la surveillance de l'extension. Dans le « Municipe » de Gua-
raciaba, le travail effectué par Adriano depuis 6 ans, a déve-
loppé de réelles motivations et l'enthousiasme de petits
groupes d'agriculteurs et même de l'autorité locale : le Pré-
fet qui soutient activement l'initiative ne peut pas protéger
« ses » agriculteurs des pollutions génétiques.

Les marchands d’OGM ont des comportement


de prédicateurs et interpellent la foule !

Là encore, les brésiliens ont mis le turbo. S'ils sont en


avance sur les techniques de sélection participative, ils le
sont aussi au niveau de l'agriculture industrielle polluante et
destructrice de la nature. Ce pays est reconnu aujourd'hui
comme le plus gros consommateur de pesticides au
monde. On n'y parle pas de pesticides mais de
« veneno » (venin).

Je suis un soja OGM « même pas honte », bien au contraire,


je nargue tout le monde !

Le pouvoir des Fazenderos, appuyé de surcroît par les mul-


tinationales est tel qu'il peut faire plier bien plus que les
autorités locales, puisqu'il manipule jusqu'au gouvernement
fédéral des états du Brésil. Pas étonnant qu'en Europe, on
retrouve les quelques experts parachutés sur ces thèmes,
soupçonnés de corruption. Il y a fort à parier que, face à de
telles machines, ces experts doivent être pétrifiés, accep-
tant de certifier tout ce qu'on leur demande. Nous avons Sur le même territoire que les chars à bœufs, les plus gros-
parlé du problème des OGM avec le préfet qui déjeune ses batteuses !
souvent chez les agriculteurs pour évaluer le rôle de sou-
tien qu'il peut jouer, dans la sélection participative.
Ce jour-là, il a proposé qu'une délégation d'agriculteurs de
son « municipe » vienne en France pour continuer
l'échange. Je le sens prêt à participer financièrement et à
s'impliquer dans la recherche des fonds pour organiser ce
voyage. Les évolutions de leur démarche d'échantillonnage
et d’analyse des maïs créoles en promiscuité avec les éten-
dues OGM nous intéressent de près. La pollution, pour
tous les agriculteurs qui font leur propre semence, sera-t-
elle exponentielle ?
C'est la question majeure qui se pose à nous. Dans cette Pour ceux qui n’ont pas d’avion, il reste d’au-
expérience involontaire, grandeur nature, cette évolution tres solutions pour épandre le RoundUp...
sera suivie et le contact régulier avec nos correspondants
brésiliens nous permettra de prendre la mesure des résul- L'agriculture biologique est désignée par ses pratiquants,
tats dans le temps. « l'agriculture sans venin ». A côté de ces petites fermes
qui préservent des variétés et des races locales issues
Dans son programme, Adriano, avait prévu d'inclure le pa- d'une longue adaptation à leur terroir, nous avons aussi ce
radoxe brésilien en m'accompagnant dans l'une des plus que les brésiliens appellent les « déserts verts » : pas d'ar-
grandes foires agricoles de la région destinée à l'agriculture bre, pas d'insecte, pas d'oiseau, pas d'homme, mais du soja,
intensive des Fazenderos. Et là ce n'était pas du tout la du maïs OGM à perte de vue et de temps en temps un
même musique!... Toutes les entreprises semencières, les avion en train de pulvériser la région de son venin.
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Sur cette foire, hormis l'omniprésence des semenciers en tion internationale prévue fin 2010.
surface, en quantité et en volume sonore, on retrouve tout
le matériel énorme et moderne de nos salons mais avec la
particularité d'une diversité importante de fabricants de
« semoirs directs » du type « Semeato » avec des adapta-
tions plus ou moins différentes pour chaque marque.

Réunion de travail avec Walter Leboeuf en préparation de la


publication sur la sélection participative dans le monde.

Bien que l'objectif principal de nos échanges concernait les


techniques de sélection maïs, j'ai été très intéressé par les
nombreuses expériences mises en place sur le riz. Don-
nant suite aux quelques essais déjà effectués sur la plate-
Le top du semoir direct est fabriqué au forme du Change, j'espère ramener suffisamment d'élé-
brésil : ce petit là pèse 12 Tonnes ! ments pour que nous puissions reprendre nos expériences
et déboucher sur des résultats positifs. Aujourd'hui un cer-
Même si ces semoirs peuvent présenter un intérêt pour les tain nombre de micro-parcelles de « riz pluvial » ou « riz
itinéraires de cultures simplifiées agrobiologiques, ils sont sec » sont en place sur la plateforme du Change...
en ce lieu, tous destinés à des semis accompagnés du sem- Affaire à suivre !
piternel traitement herbicide adapté aux OGM. Sur la foire,
pas de rouleaux « FACA »... (pourtant inventés aussi par
les brésiliens!) que l'on peut aussi bien retrouver en sys-
tème de traction animale ou mécanisée et qui sert à ré-
duire les engrais verts afin de pouvoir y semer directement,
sans travail du sol supplémentaire.

Au milieu de son champs de riz de montagne, cette agricultrice parti-


cipe à un groupe de femmes développant la sélection participative

A propos de ce rouleau, un certain nombre d'expériences


sont menées par les communautés d'agriculteurs du
« Municipe » (Linha Ouro Verde, Linha Tigre, Barra Bonita,
noms de quelques communautés locales). J'attends les in-
formations d'Adriano concernant ces expériences récentes.
Un des essais riz avec une vingtaine de variétés créoles misent en
L'été dernier, j'ai rencontré, par l'intermédiaire d'Adriano, place par Adriano
un chercheur hollandais, Walter Deboef, qui s'intéresse de
très près à la sélection participative. Il a écrit des ouvrages
sur les travaux effectués au Brésil. Il est en relation avec
des agriculteurs du Népal qui développent ce type de prati-
ques. Il appuie aussi des projets dans différents pays d'Afri-
Roque de Moura
que. Nous nous sommes retrouvés au Brésil, à San Miguel sur une des
Do Oueste pour des échanges à propos des travaux des plateformes de
groupes Brésil, France, et ses principaux partenaires. Wal- riz sec
ter travaille actuellement sur la coordination d'un ouvrage
regroupant les différentes expériences des groupes de diffé-
rentes régions du monde. Nous serions donc avec le ré-
seau « semences paysannes », partenaires de cette publica-
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De retour de la visite des essais riz, ce taureau nous attend. L’un


des agriculteurs s’exclame : « ce mâle a de belles cornes », son
collègue lui répond : « Ah ! Tu connais sa femme ? »

Après une cinquantaine d'heures de voyage, en avion, en


bus, en taxi collectif ou non, moto taxi, je suis arrivé à Cos-
ta Marques…

VILLAGE DE COSTA MARQUES

Petit village du « Rondonia », un état ama- La plupart des agriculteurs ne sont en


zonien, à l'ouest du Brésil, situé sur les fait qu'éleveurs.
rives du Rio Guaporé, frontière avec le Leurs connaissances en culture sont
Nord de la Bolivie. Sa population est assez faibles, au point qu'il n'existe que
constituée des descendants des popula- peu de productions vivrières. La terre
tions les plus pauvres ayant migrées au est souvent assez pauvre et les connais-
début du siècle dernier, poussées par les sances des locaux sont insuffisantes
gouvernements qui les envoyaient extraire pour l’améliorer.
le caoutchouc au péril de leurs vies, à
l'époque, compte tenu des conditions Il existe peu de variétés locales. La plu-
sanitaires et de la forêt inhospitalière part de celles qui sont cultivées sont
(malaria, onces, cobras...). issues de semences apportées par les
Ces populations se sont enrichies au fil du migrants avec des recroisements divers,
temps avec d'autres colons, arrivés pour souvent avec des hybrides du commerce
prendre possession des concessions adju- de différentes sources (don des semen-
gées par les gouvernements aux popula- ciers aux collectivités locales, décou-
tions pauvres continuant ainsi à coloniser verte de la semence miracle le jour d'un
la région. Ces diverses migrations provo- tour en ville...).
quèrent le massacre des peuples indigè-
nes. Aujourd'hui, il ne reste que peu d'indiens, actuellement Dans cet endroit, perdu au fin fond du Brésil où l'on accède
mieux protégés par les lois Lula. par une piste pas toujours praticable (15 heures de bus 4x4
Paradoxalement, une partie des survivants aux massacres, pour atteindre la première ville quand tout va bien) on
ont été sauvés par les quelques prêtres lucides qui se sont trouve quand même dans tous les commerces du Coca-
démarqués en organisant leur protection, voire leur recon- Cola... ça rassure!!!!!!
naissance d'êtres humains à part entière.

Au niveau agricole, la situation est complètement diffé-


rente de celle rencontrée dans l'état de Santa Catarina. Il
n'y a ni budget d'accompagnement ni technicien ni anima-
teur. La plupart des exploitations sont orientées vers la
production de bétail, sur des terres gagnées sur la forêt, en
bordure des rios (principales voies d'accès), par le
« brûlage ».

La race Brésil est un croisement de souche indienne et africaine

Une ambiance un peu western : vol de bétail, assassinat


pour s'approprier la terre du voisin, intimidation plus ou
moins armée... Malgré tout, ce petit monde arrive à vivre
Après avoir brûlé la forêt, les Fazenderos installent des
finalement pas si mal car il n'y a pas de signes apparents de
troupeaux. pauvreté choquante.
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J'ai rencontré quelques agriculteurs avec qui j'ai pu échan-


ger, mais surtout le « Padre Joâo », originaire de la Dordo-
gne. Il fut notamment curé à Corgnac-sur-l'Isle.
Bien que je ne sois pas très religieux, je profite de ces quel-
ques lignes pour lui tirer mon chapeau ! Il faut dire que la
mission catholique joue dans cette région un rôle prépon-
dérant tant au niveau social par l'assistance aux personnes
les plus démunies et souvent ignorantes (gestion de conflits
individuels en l'absence de police, soutien administratif) que
par l'apport culturel et éducatif. Elle gère par exemple une
école primaire.
Au niveau agricole, l'état du Rondonia est politiquement
dans l'opposition du PT (parti des travailleurs de Lula) et le
gouverneur refuse systématiquement tous les programmes
budgétaires appuyant l'enseignement ou le développement A la demande du padre Joao, nous improvisons une présentation
des petits agriculteurs. Il est vrai que chaque fois que l'un des travaux faits en Aquitaine sur les semences et l’AB en rappe-
lant les grands principes
d'entre eux disparaît (par faillite ou décès prématuré), il se
trouve toujours un gros propriétaire pour reprendre sa Il faut dire que dans le Rondonia, le pouvoir en place, du
ferme à sa veuve quand il est mort, ou l'embaucher à bas côté des Fazenderos, vit très mal la formation des enfants
prix s'il est encore vivant. des petits agriculteurs. Cela pourrait les rendre trop indé-
Face à cette situation, la mission catholique, aidée par l'asso- pendants !...
ciation « Lettre d'Amazonie » agit quotidiennement pour
améliorer les rapports entre les habitants mais développe Les familles sont dépendantes de la viande distribuée ou
aussi des projets comme une école agricole de type non par le Fazendero. On retrouve un scénario similaire
« maison familiale » qui enseigne en priorité les techni- dans les régions désertiques du Sertaô (à l'est) où les Fazen-
ques liées à l'agriculture vivrière avec des méthodes écologi- deros échangent l'eau de leurs puits contre du travail. Ou-
ques. tre l'objectif de développer une agriculture procurant l'indé-
pendance alimentaire aux petits agriculteurs, cette école,
forte d'enseignants compétents, motivés et militants, expé-
rimente de nombreuses techniques innovantes comme :
l'agroforesterie, les associations de cultures synergiques,
des systèmes utilisant les caprins pour le débroussaillage
apportant ainsi des solutions alternatives à l'utilisation à
outrance de débroussaillants chimiques dans cette zone de
cours d'eau aux ruissellements importants.

La MF créée par la mission catholique française titille les Fa-


zenderos en enseignant des techniques qui rendent les agri-
culteurs plus autonomes

« Lettre d'Amazonie » est une association qui participe au


financement de cette école dont le système est alimenté par
des dons. Aujourd'hui la scolarité d'un élève agricole coûte
40 euro par mois. Chacun, en cotisant à partir de 40 €,
assure un mois de scolarité, au moins (en annexe une
note sur la « lettre d'Amazonie »). On peut toujours
se dire que l'écologie d'ici est plus urgente que celle d'ail-
leurs... En l’occurrence l'écologie de l'Amazonie nous
concerne tous. La mise en place de projets cohérents dans
Les profs de la maison familiale sont aussi militants et l’expri- cette région du monde est vitale. Ce qui rassure c'est que,
ment au padre ainsi qu’à la trésorière de l’asso « la lettre d’A-
mazonie ». Une périgourdine de Marquay. Les rencontres au
même dans les endroits les plus isolés au monde, il y a des
fin fond de l’Amazonie sont parfois surprenantes. gens qui ont conscience que les systèmes agricoles pour
durer doivent mieux respecter la nature et sa diversité...
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A la maison familiale, il existe des collections de plantes saison des pluies, cela devient un immense marécage de
cultivées mais aussi des arbres de la forêt multipliés dans les plusieurs centaines de kilomètres carrés.
pépinières de l'école pour être utilisés en haies dans le ca- Pour la pirogue, les propositions ne fusent pas. Un type, qui
dre d'un atelier développant la synergie entre le milieu am- ressemble plus à Pablo Escobar qu'au padre Joaö, me pro-
biant et l'agriculture. pose « pour pas cher », 900 réals (soit 400 euro)... Finale-
ment une employée de la mission catholique (qui devait
A Costa Marquès, le padre partir à Santa Cruz, pour chercher sa mère qui avait subi
Joaô et l'équipe qui l'accom- une intervention chirurgicale) se voit proposer par padre
pagne, ne sont pas les seuls Joao, la voidera de la « paroquia » (la paroisse) et son pi-
forcenés... Chico Territorio, le lote. « Super, on est sauvé » (crus-je...). En fait, le pilote a
bien nommé, (« petit terri- prêté le moteur à un collègue (parti faire un travail sur le
toire » en brésilien) est un rio, personne ne connaissant ni l'endroit ni la date de son
militant très politisé en ce qui retour...).
concerne la défense du terri- Ces petits contre-temps sont monnaie courante dans ces
toire et de ses autochtones. régions de l'intérieur et Rosa, l'employée de la paroisse y
Sentinelle de la corruption est habituée. Finalement, son frère se fait prêter une voide-
des dirigeants locaux, il entre- ra puis un moteur de 30 CV... et nous sert de pilote jusqu'à
tient aussi un « sanctuaire San Joaquim (environ 250 kms et donc 8 heures de voide-
botanique » avec passion. ra).

Chico Territorio, le bien


nommé, se bat depuis des
années pour défendre
l’Amazonie

Il pratique, par ailleurs, professionnellement, la médecine


naturelle avec des produits de l'Amazonie qu'il utilise pour
ses préparations. Je vous recommande l'extrait de graisse
de « Jacarê» (crocodile) : c'est à vomir mais ça soigne bien
la toux et l'asthme...
Le temps m'était compté mais j'ai eu la chance de ren-
contrer de « bels gens » (Boa Gente).
Quand il n’y a pas de route, ce sont les cours d’eau qui servent de
Il n'est pas toujours facile d'arriver à Costa Marquês à la voie de circulation. A 30km/h ,en 8h, on fait plus de 200 bornes.
saison des pluies, m'avait-on dit. Pour le quitter vers l'ouest,
il faut descendre le Rio Guaporê. Un bateau gouvernemen- Il faut dire que le terme de pilote n'est pas usurpé car sou-
tal fait la navette, jusqu'aux villages en amont. Un mois pour vent le rio, avec ses nombreuses îles, se divise en bras que
faire le parcours ! l'on peut facilement confondre avec des
C'était bien ma chance, le bateau était passé trois jours « Igarappes » (affluents). Sans compter les troncs d'arbre
avant mon arrivée... Dans ce cas, le moyen le plus courant qui dérivent, au trois quart immergés et dont la collision à
est une « voidera » (pirogue aujourd'hui en aluminium). Un trente kilomètres/heure, nous enverrait inévitablement au
voyage beaucoup plus cher à cause des frais de carburant « bouillon », dire bonjour aux « Jacarês » (croco) qui sont
(l’essence est aussi chère au Brésil que chez nous)... et puis, légion dans le coin.
la loi de l' « offre et de la demande » s'en mêle : « pour aller
en Bolivie ?... On peut.... C'est de l'autre côté du Rio... Il y a Le port de San Joaquim ressemble plus à un gué qu'à autre
une piste et des bus de « l'autre côté »... Mais voilà, à la chose. Après avoir échoué la pirogue et déchargé celle-ci
saison des pluies... toutes les pistes sont coupées... ». de son équipage, le pilote, Rosa, sa fille de deux ans, sa
sœur, son bébé de 3 mois et moi-même cherchons à nous
En face du port de Costa Marques, la Bolivie informer de la suite.
Un homme, tapi à l'ombre d'une pagode, nous informe que
des motos-taxis passent de temps en temps voir si des
clients débarquent... En effet, après 2 ou 3 heures, arrive un
scooter qui embarque la sœur de Rosa et son bébé dans le
couffin jusqu'à l'aérodrome et promet de nous envoyer des
collègues…

A l’arrivée a San
Joaquim, les
scooters-taxis
font la navette
jusqu’à
l’aérodrome
En
effet, côté bolivien, la conscience du respect de la forêt
s'est bien améliorée, mais ça n'a pas toujours été le cas...
d'ailleurs, il n'y en a quasiment plus... alors, à la
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L'aérodrome de San Joaquim n'est qu'à une vingtaine de 12 heures de bus.


kilomètres et continue de me démontrer que la Bolivie, Arrivée à Santa
c'est encore une autre réalité. Perdu en pleine campagne, au Cruz. Ville de vallée
milieu des troupeaux de vaches et de chevaux, à l'ombre au climat tropical.
d'un toit local, nous passons à la pesée des bagages et des La plus riche du
passagers. pays.
Tous les grands
Quelques heures plus tard, un bimoteur arrive, décharge propriétaires, la
ses occupants et leurs bagages avant de nous inviter à pren- mafia, le narco-
dre place. Avec une petite pensée pour Saint Exupéry, Blé- trafic, les gens de
riot et les autres, je prends place dans la carlingue de ce taxi l'extrême-droite
des airs dont les sièges sont empruntés à des voitures qui ont un pied à terre
ont gardé leurs ceintures. Un pépé monte à la place du co- à Santa Cruz... Pas de chance, mon contact en Bolivie, qui
pilote, se fait expliquer qu'il faut garder les jambes écartées devait venir m'y chercher est en panne à 300 kms de là, sur
pour ne pas perturber le manche... la piste. Grâce à un « taxi colectivo », je le rejoindrai à
Nous, nous nous asseyons tous sur la dernière banquette « Valle Grande ». Petite ville rurale. Au pied de la monta-
de deux-places... Deux ou trois passagers sont poussés der- gne. De multiples cultures vivrières, des plus florissantes.
rière nous et s'assoient par terre. Nous sommes une di-
zaine, plus le pilote et la machine s'élance sur la piste en Je retrouve Juan chez le garagiste qui vient de finir la répara-
terre battue. Je suis comme étonné quand l'appareil s'élève tion du fourgon 4x4 qui doit nous emmener à la
dans les airs.... c'est finalement plus stable que je ne le pen- « Higuera », à une 50aine de kms, et 3800 mètres plus haut.
sais. Comme nous volons à basse altitude, les territoires « Pour monter là-haut... Il faut 4 ou 5 heures... si tout va
que nous survolons sont très visibles. J'en profite pour me bien... » me précise Juan, un français d'origine mais très boli-
faire une idée du parcours des méandres du Rio que nous vianisé... La piste qui mène là-haut, c'est un peu l'aventure,
avons remonté. Pendant 500 kilomètres, nous survolons déconseillée à ceux qui ont le vertige... Certaines corniches
des terres qui ont majoritairement été gagnées sur la forêt. valent le détour…
Ce sont de grandes prairies détrempées pendant la saison
La montée vers les hauts
des pluies, propriétés des « Acienderos » (cousins germains plateaux, impressionnante
des Fazenderos). Dans l'avion, il fait une chaleur à crever au début
et le pilote, pour nous soulager, ouvre la fenêtre, continuant
ainsi le voyage, le coude à la portière. Des talkie-walkie
guident notre approche de la piste, suite à une avarie radio.

Mais l'atterrissage, tout en douceur à « Trinidade »... Cette


ville est une fourmilière, comme je n'en avais pas vu depuis
longtemps en Amérique Latine. Ici, voitures, piétons, attela-
ges, motos, vélos ou autres... dans tous les sens... et chacun
se débrouille comme il peut !

Dans ce dédale, je dois m'acquitter rapidement des formali- Il ne faut pas rater
tés migratoires (car en ayant quitté le Brésil par l'Amazonie, les virages...
je ne suis officiellement ni sorti ni entré en Bolivie), avant de
prendre le bus de nuit pour Santa Cruz. Là, c'est moins fa-
cile, les autorités boliviennes n'ont pas l'air très décidées...
Sans liquide bolivien sur moi, tout se complique... je ne peux
même pas proposer le « bakchiche »...

Après avoir fait référence à « Via Campesina » et ses rela-


tions avec « Evo Morales » et torturé les bébés pour qu'ils
pleurent pendant 4 heures... le douanier a fini par retrouver
le tampon du visa ! Finalement, on attrapera le bus de jus-
tesse grâce à un taxi zélé…

Aujourd’hui, à la Higuera, le LA HIGUERA


Ché est devenu une idole

Ce n'est pas n'importe quel village


de Bolivie. C'est là que le « Ché » Est-ce de ce fait que la communauté paysanne est plutôt
s'est fait descendre. Alors forcé- divisée ou à cause d'une campagne électorale qui partage la
ment le sujet est omniprésent. Il population entre les partisans d'Evo Morales (président
plane une ambiance ambiguë que indien soutenu par Caracas et Cuba) et les groupes influen-
l'on pourrait appeler de « post- cés par les mouvements d'extrême-droite soutenant le sta-
collaboration » ? tut des Acienderos ?
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Juan me présente aux agriculteurs locaux. Le contexte locales…


local n'a rien à voir avec celui du Brésil. Les parcelles sont J'espérais un peu retrouver les méthodes de sélections ori-
disséminées dans la montagne en lopins très éloignés les ginelles des indiens qui vivent depuis des millénaires en
uns des autres et souvent loin du logis des agriculteurs (en synergie avec le maïs. Retrouver ces méthodes que 50 ans
général, quelques heures de marche). de révolution verte ont balayées chez nous...
Ainsi les paysans partent pour plusieurs jours pour travail- Cela dit bien que déçu au départ, après réflexion, cette
ler leurs champs avec souvent juste une couverture pour expérience révèle l'importance de savoir faire sa semence
s'abriter sur place. Ils restent isolés dans la montagne à pour le paysan. En fait, sur le terrain malgré ces croise-
préparer leur terre ou protéger leurs récoltes des préda- ments, les cultures sont bien développées pour de faibles
teurs divers : vols d'oiseaux, troupeaux plus ou moins sau- quantités d'intrants (comme au Brésil, les troupeaux n'étant
vages et autres nuisances… pas fermés, il n'y a pas de compost). Elles ne sont pas parti-
culièrement atteintes de maladies.
Quant à la conscience des risques de perte d'autonomie en
semences, tous les agriculteurs rencontrés sont tombés des
nues quand j'ai abordé le sujet. Pour eux toutes les semen-
ces ressemblent aux leurs quant à la façon d'être produites.
A tel point que quand on a parlé « semences » j'ai senti une
impatience quant à ce qui vient d'ailleurs...
Échanger les semences fait partie de leur culture et ce phé-
nomène traditionnel a une place prépondérante dans leurs
relations entre paysans. Il est d'ailleurs perpétué puisque la
plupart d'entre eux m'ont confié utiliser des semences ré-
cupérées chez un voisin, un ami, un parent ou lors d'un
voyage.
Dans ce contexte, les quelques échantillons de maïs que
j'avais amenés les ont ravis et m'ont aussi prouvés que n'im-
Les parcelles de maïs sont souvent isolées dans la montagne, porte quel « gringo », avec l'aura qui lui est attribuée, peut
éloignées des habitations arriver dans ces villages avec des semences manipulées
Les cultures principales sont : pommes de terre, maïs, blé, (OGM, par exemple) et les répandre assez vite dans le
quelques potagères et rarement du riz. Le plus grand nom- contexte d'ignorance qui règne sur ce sujet.
bre d'entre eux élève des vaches à viande et de travail quasi
à l'état sauvage, les animaux domestiques vivent en liberté Bien entendu, j'ai profité de rencontres avec quelques agri-
dans la montagne. Ils ne sont regroupés qu'au gré des be- culteurs leaders dans ces communautés pour les mettre en
soins. garde et leur expliquer le plus objectivement possible les
Certains éleveurs ont des clôtures ou des enclos. En prati- risques, pour aiguiser leur réflexion et leur sens critique en
que, ils passent une grande partie de leur temps à garder connaissance de cause.
les troupeaux ou à les chercher. Les pertes sont fréquen- Entre autres points communs, il en existe un entre ces
tes, notamment dues aux attaques des pumas, très présents deux communautés : elles sont sur des territoires faisant
et redoutés par la population. Beaucoup d'ânes n'ont pas partie d'états dans l'opposition de droite avec le pouvoir
d'oreilles : « C'est les pumas qui les ont mangées... ». national. Ainsi toutes les aides au développement qui pour-
raient être diffusées à ces populations, sont interceptées
par le gouverneur en place dont la politique « intelligente »
Tout en stockant la consiste à maintenir les populations dans un état de dépen-
récolte des patates,
on peut aussi filer la
dance maximum. Il n'y a donc aucun appui ni organisation
laine. Il suffit de technique des producteurs. Quand un budget est accordé
garder le matériel par la nation sur un projet bien défini, si celui-ci ne
toujours sur soi et concorde pas (cas fréquent) avec la politique du gouver-
l’on peut filer à toute
heure ! neur, il est souvent détourné ou rendu quand les contrôles
sont suffisants.
Un exemple parlant : la farine de blé. Les boliviens des mon-
Au niveau des semen- tagnes consomment beaucoup de pain mais à la Higuera, il
ces utilisées, j'espé- n'y a pas de moulin ! Le premier est à Vallee Grande, à 50
rais trouver des va- kms de piste de montagne, soit 5 heures de voyage.
riétés locales ances-
trales...
Tout ce que l'on peut
dire c'est « qu'il y en Les moulins
a dedans »... car les à farine de
pratiques de réutilisa- Vallee
tion de la récolte pour faire la semence sont toujours pré- Grande
sentes. Mais les variétés ont été croisées par des apports
de diverses distributions du commerce ou des acquisitions
aléatoires. Il est rare de trouver de purs hybrides, excepté
dans les plaines où les cultures sont plus intensives mais il
est aussi assez rare de trouver des populations purement
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Encore faut-il trouver un véhicule pour faire le déplace-


ment. Arrivé sur place, il faut attendre son tour au moulin,
soit 1 à 2 jours. Quand on fait le bilan, la personne de la
famille qui part avec son sac de blé (pas plus compte tenu
de la place dans le véhicule) pour un mois environ de Pour être conservé,
le grain doit être
consommation familiale, doit compter près de 4 jours avant bien séché
son retour... Une autre dimension du temps…

Le blé est bien trié


afin d’élaborer la
semence

Bien séché, bien trié,


le blé fera une bonne
Je rencontre Pauly au sortir du moulin. Avec Juan, nous le semence
ramènerons lui et sa farine à la Higuera

Un maïs doux de chez


Don Pauly
Les montagnes bolivien-
nes culminent à plus de 5000 mètres. Dans le secteur de la
Higuera, on redescend à un peu moins de 4000 mètres mais
le climat est beaucoup plus sec et la végétation est principa-
lement constituée d'épineux voire de cactus. Les roches
sont très riches en sels de magnésium. Les populations doi-
vent rester haut perchées dans la montagne car l'eau de
ruissellement dans les failles se charge vite en sels et 1000 à
1500 mètres plus bas devient non potable. Tout en bas
Ce maïs blanc de chez
coule le Rio Grande...
Don Pauly a probable- En période de pluies, les ruisseaux des failles qui l'alimentent
ment subi des croise- le rendent lui-même salé. Quelques éleveurs de chèvres
ments divers mais il a arrivent à subsister sur les rives dans un milieu très aride,
gardé l’aspect de celui
de ses aïeux. Probable- presque lunaire... les chèvres ne s'hydratant que par la
ment dû au savoir-faire consommation de cactus.
de l’agriculteur. Bien que magnifique, cette région par sa dureté, permet
mieux de comprendre comment le « Che » s'est trouvé pris
Nous avons forcément parlé « moulin », quand, dans nos au piège dans ce milieu hostile. On ne peut taire son his-
conversations, j'ai présenté mon activité en France. Ainsi est toire, car le village est devenu un lieu symbolique, mythique
née l'idée d'installer un moulin collectif à la Higuera. Seule- même, de sa mémoire. Juan est « l'historien de ses derniers
ment il ne pourra pas venir de l'aide du gouvernement car jours »... Il est probablement le seul à connaître encore tous
le gouverneur s'y opposera.... Et des clivages dans le village les parcours et toutes les caches pendant la traque des gué-
(qui ne compte que quelques dizaines d'habitants) ne facili- rilleros… Aude, Juan, le petit Inti (Dieu du soleil en Quechua)
tent pas les actions collectives !
Je ne suis pas resté assez longtemps pour comprendre ce Juan, ex-agriculteur en
qui les divise... Des restes de l'époque Guevara ? Ceux qui France a tout de suite
l'ont aidé... Ceux qui l'ont dénoncé... Aujourd'hui, les pro- compris l'importance de
Morales, les assujettis aux Acienderos, probablement d'au- la démarche des semen-
tres raisons encore... ? ces paysannes aujour-
Cela dit, ce moulin paraît si nécessaire qu'il est fort possible d'hui et pour les généra-
que l'idée fasse son chemin. tions futures. Je lui ai
Le Maire, Don Pedro, agriculteur lui-même, même s'il ne fait d'ailleurs laissé des do-
pas toujours l'unanimité dans le village, paraissait très inté- cumentations sur le
ressé et finalement bien décidé à mener le projet à son sujet pour avoir un relais dans nos échanges avec les agri-
terme. culteurs locaux....
Comme une continuité dans ce lieu symbolique de lutte.
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La suite du voyage passe par l'état du Para, au Brésil. Aude tient une « posada » (pension) dans ce qui fut le
4000 kms séparent Belèm de la Higuera et je n'ai pas pu QG du Ché avant l'attaque des militaires, un lieu typique
réserver avant mon départ un billet depuis la France. Il me tout en étant chaleureux et confortable... On y aurait bien
faut négocier un vol, depuis la Higuera. accueilli les
Ce n'est pas simple... Un seul téléphone qui ne marche pas officiels!...
toujours : soit on n'obtient pas la ligne, soit (de toutes fa-
çons) on n'entend rien... Il faut dire qu'au village, l'électricité
est arrivée, il y a six mois et le téléphone avec. Après quel-
Un habitant
ques tergiversations, j'ai trouvé un vol qui retardera mon de la posada !
voyage de 3 jours...
Peut-être le temps de rencontrer le Président Morales... Au
village, c'est l'effervescence depuis quelques jours... Il paraît
qu’Evo Morales et Ugo Chaves doivent venir à La Higue-
ra!... Ce sont les médecins cubains qui me l'ont dit, lorsque
je me suis fait recoudre la main que je me suis bêtement
ouverte lors d'une descente en montagne avec Juan. Ils sont Dommage, Juan aurait aimé qu'on parle directement des
en charge du cabinet médical du docteur Ernesto Che Gue- semences paysannes au président Morales qu'il a déjà ren-
vara, entretenu à la Higuera par Cuba. contré à la Higuera...
Au bout du compte, le village sera bien nettoyé... une piste Les hélicoptères repartis pour La Paz, nous partons par la
d'hélicoptère sera improvisée... mais aucun président ne piste, direction l'aéroport de Santa Cruz, pour 12 à 15 heu-
viendra... Une délégation Cubano-Vénézuélienne arrivera res de voyage...
pour faire un reportage sur la mort du « Ché »... Les derniers moments passés avec Juan…

La population attend les présidents de Bolivie et du Vénézuéla.


Déçus, ils n’auront que des officiels Cubains, Vénézuéliens et
Boliviens
À la Higuera, le poste médical : « Ernesto Che Guevarra » est
Dans cette délégation, le frère du plus fidèle compagnon du tenu par des médecins délégués par Cuba comme dans beaucoup
de régions déshéritées de l’Amérique Latine
« Ché », « Inti » (soleil en Quechua)... Le frère d'Inti ren-
contrera Inti, le fils de Juan et de Aude, son homonyme...
Ému, le frère de Inti (le célèbre Cubain, fidèle lieute-
nant du Ché) sert dans ses bras le petit Inti, fils
d’Aude et Juan, né à la Higuera

BELEM DO PARA

Changement de climat. 95% d'humidité, 0 mètre d'altitude, L'infection est assurée. Une urgence car avec la chaleur et
35° à l'ombre. Je devrais prendre là le bateau pour remon- l'humidité, les infections prennent vite de l'ampleur. La ren-
ter le rio jusqu'à Cameta pour rejoindre un groupe d'agri- contre de Cameta doit être annulée.
culteurs qui s'investissent dans la sélection participative
autour d'une « maison de la semence » depuis plusieurs Acharnement du sort, 7 ans auparavant, nous avions dû
années. aussi renoncer à cette rencontre. Heureusement, le corps
médical au Brésil est performant. L'infection jugulée, je re-
Pas de chance, est-ce le climat tropical ou les souillures des prends mon voyage, direction Mossoro, état du Rio
soutes à bagages ? Ma main a doublé de volume. Grande Do Norte…
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MOSSORO
Je dois y rencontrer un groupe d'agriculteurs qui travaillent Dans cette zone très pau-
en relation avec une ONG française « AVSF » (Agronomes vre et désertique du Sertao,
et Vétérinaires Sans Frontières), avec qui le contact avait tout est en train de changer
été établi avant mon départ. Ils nous avaient invité à partici- depuis que s'érigent un peu
per à un événement sur la biodiversité. partout des forages pétro-
liers.
En arrivant à Mossoro, un animateur local m'accueille à la L'or noir fera t-il tourner
gare routière, pour m'emmener à l'assemblée générale de les têtes ?...
l' « ancêtre du Crédit Agricole » : une coopérative fi-
Les puits de pétrole poussent
nancière montée par le groupe d'agriculture familiale local. comme des champignons
Ils ont réuni toutes leurs économies afin de créer un fond dans le désert
financier afin de participer à la structuration économique de
leur communauté. Une bonne idée si elle ne finit pas En tous les cas, l'économie locale s'en trouve profondément
comme chez nous par un racket de ses propres instiga- modifiée et à l'image générale du Brésil, la nature en paie
teurs. Pour l'instant il n'y a pas de crainte à avoir, les lea- les pots cassés.
ders paraissent des militants motivés, peut-être incorrupti- Malgré tout, le groupe d'agriculteurs qui vient de créer une
bles… Maison de la Semence développe des actions promou-
vant la sélection participative, notamment grâce à des varié-
tés très résistantes à la sécheresse, adaptée à leur climat.
Dans cette zone désertique, les pluies sont faibles : une
petite période deuxième quinzaine d'avril, l'autre 20 à 60
jours plus tard. Ils profitent de la première pour les semis ;
après la levée, le maïs doit donc attendre de 20 à 60 jours
aux environs du stade genou pour bénéficier des pluies
suivantes, ce qui nécessite une résistance à la sécheresse
exceptionnelle.

Dans cette région


sont aussi culti-
Emmanuel BAYLE (AVSF) avec le responsable de la vées diverses es-
coop financière paysanne et l’animateur du groupe pèces vivrières :
travaillant sur le projet Maison de la Semence haricots, manioc,
maïs, pommes de
terre, diverses
maraîchères. Le
riz est aussi culti-
vé en culture sè-
che. Ces semen-
ces sont aussi très adaptées au milieu sec. Quelques unes
de ces variétés seront positionnées cette année sur la plate-
forme du Change. Espérons que leur précocité ne sera pas
incompatible avec notre climat. A ce sujet, j'ai souvent re-
marqué que dans les climats plus chauds, ce sont principale-
Une des boîtes de la collection de graines ment dans les zones sèches que l'on retrouve les variétés
(plantes cultivées, arbres, plantes sauvages, précoces. Leur cycle est souvent plus court pour pouvoir
etc.) du président de la Maison de la Semence
effectuer la maturation avant les fortes températures fatales
et la sécheresse excessive.

La « Saoudade », terme typiquement brésilien exprime un


sentiment entre la mélancolie et la joie des bons moments
qui finissent ou qui sont passés. J'en mesure le sens au mo-
ment du retour vers l'Europe.
De retour, j'évalue mieux l'accélération du développement
outre-Atlantique et l'écart qui se creuse avec notre conti-
nent. Tout paraît bien plus difficile et compliqué, ici. Même
la mendicité devenue plus discrète au Brésil me saute à la
figure en arrivant à la gare de Toulouse où un seul guichet,
un seul emploi donc, m'oblige à sauter dans le train sans
billet pour ne pas le rater ! L'ancien monde a pris un sacré
coup de vieux ! Un mois de recul m'en fait constater toute
l'ampleur.
Une partie des adhérents du groupe de la Maison de la Semence
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Conclusion
Deux mois après mon retour, je n'évalue pas encore tout à voyer la balle à ceux qui nous ont tant apporté et avec qui il
fait les intérêts de ce que j'ai vu sur place. Lors du dernier est probable qu'il nous reste du chemin à faire. Pour re-
voyage, il nous avait fallu un certain temps pour apprécier, à prendre les points abordés lors de ce parcours et ses éclai-
l'usage, les informations récoltées. Je rentre quand même, rages, il nous faudra :
fort de quelques pistes que nous pressentions avant même
le départ. Continuer d'élaborer des stratégies collectivement pour
s'émanciper des lois restrictives imposées par les semen-
Notamment, il me paraît de plus en plus clair que l'atout ciers sur le plan international ;
principal dans la réussite de cultures à partir de semences
paysannes se trouve dans le savoir-faire. J'en veux pour Pouvoir influer sur de nouvelles orientations pour l'orga-
preuve les personnes rencontrées en Bolivie, voire à Costa nisation d'une agriculture dignement transmissible aux
Marquès qui, à partir d'origines diverses et parfois incon- générations futures ;
nues, arrivent rapidement (effectuant une sélection trans-
générationnelle) à des variétés compatibles avec leurs systè- Dans ce cadre, partager les connaissances pour mettre à
mes et leurs terroirs. profit les savoir-faire en sélection participative, les systè-
mes d'agroforesterie, les principes utilisables de perma-
Dans le même sens, les agriculteurs, au Brésil, qui présen-
culture, les différents systèmes d'agricultures simplifiées,
tent les cultures les plus intéressantes issues de variétés
les observations sur les évolutions des pollutions OGM,
paysannes, sont aussi ceux qui maîtrisent les différentes pha-
le retour d'une autonomie de l'agriculteur par une maî-
ses importantes de la sélection et de la préparation de leurs
trise d'une agriculture plus vivrière.
semences.
A contrario, dans nos propres programmes, les principales
Lors de ce voyage, j'ai, dans la mesure de mes capacités,
causes d'échecs chez les agriculteurs ayant faits des essais
essayé de faire aussi un reportage photographique. J'espère,
avec des semences de bonne qualité et bonnes origines ont
à terme, pouvoir effectuer un montage au profit de notre
été le manque de connaissances et de bonnes pratiques au
réseau, espérant qu'il pourra être une illustration de ce
moment de les perpétuer.
L'autre point important de ce voyage a été de conforter compte-rendu, si certains le souhaitent.
l'importance de garder le contact avec nos collègues brési-
liens qui dans ces 7 dernières années nous ont envoyé 3 fois
Bertrand LASSAIGNE
des représentants. Il me paraît important de ren-

Annexe : Lettre d’Amazonie

Si vous désirez connaître l’intégralité de cette lettre,


faites le nous savoir et nous vous la transmettrons !

*** FIN ***


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Actu’OGM
MONSANTO AU SECOURS affaires étrangères du dictateur, Jean gros importateur de riz américain.
Claude Duvalier. D’autosuffisance alimentaire dans les
DES HAITIENS… années 1980 cette île est devenue au-
Ces semences gourmandes en amen- jourd’hui très dépendante des denrées
La multinationale Monsanto connue de dements et en eau sont un cadeau largement subventionnées chez leurs
tous pour avoir, entre autre, fabriqué empoisonné et les paysans Haïtiens ne voisins et exportées chez eux.
l’agent orange utilisé pendant la guerre s’y sont pas trompés. Alors que leur
du Vietnam se mobiliserait pour aider maïs étaient ressemés tous les ans, les N’oublions pas que ce peuple, qui fut
les peuples en souffrance… cultures à venir devront passer par la le premier à se libérer de l’esclavage,
C’est ainsi que Monsanto a proposé au case Monsanto… est un peuple de résistants ! Les Amé-
peuple Haïtien un don de semences ricains l’avait probablement oublié
transgéniques après le violent séisme Les paysans haïtiens gardent en mé- mais les manifestations qui ont réuni
qu’a connu cette île et qui a fait de moire les comportements de l’admi- environ 10 000 Haïtiens contre ce
très nombreuses victimes. Cette offre nistration Reagan qui, dans les années projet début juin leur rappelleront, du
de semences transgéniques a dans un 1980, a exercé une pression sans fin moins je l’espère, leur erreur du passé
premier temps été refusée, et ce sont pour que les paysans cultivent des envers cette population
quelque 400 tonnes de semences hy- produits destinés à l’exportation en si fière, dans le sens
brides qui ont été « données » à la remplacement des cultures vivrières. noble du terme.
population. Ce projet, baptisé Winner, Ils connaissent aujourd’hui les résul-
a été mené par l’ancien ministre des tats : le peuple haïtien est devenu un Gérard JOULAIN

vouloir se faire entendre à Bruxelles et à coordonner leurs


L’Europe sans OGM activités, ils pourront encore s’imposer dans l’avenir. Cela
sera décisif pour notre futur. Nous devons faire face à la
La 6ème Conférence européenne des
pression de l’industrie génétique et à l’influence dangereuse
régions sans OGM, à Bruxelles et
de beaucoup de politiciens et de politiciennes qui ont l’es-
Gand, du 16 au 18 septembre 2010
poir dangereux de pouvoir résoudre les problèmes sociolo-
giques et écologiques par des formules passe-partout. Nous
Du 16 au 18 septembre vont se réunir au Parlement euro-
devons leur présenter des demandes claires et des alterna-
péen à Bruxelles des représentantes et représentants d’ini-
tives pratiques.
tiatives et d’organisations locales, régionales et nationales,
d’agriculteurs, de protection de l’environnement, de
La vision d’une agriculture et d’une alimentation de
consommateurs, d’entreprises et de scientifiques critiques.
demain
Ils discuteront ensemble des stratégies et des actions
La grande majorité des Européens demandent des aliments
contre les OGM dans l’agriculture et l’alimentation. Nous
produits d’une manière durable et sans OGM. Les enjeux
nous attendons à plus ou moins 300 participantes et partici-
ne sont pas seulement les risques qu’implique cette nou-
pants de tous les Etats membres de l’UE, des autres pays
velle technologie. Le débat d’une réforme de la politique
européens non-membres de l’UE mais également des invités
agricole commune de l’UE (PAC), prévue pour la décennie
de la Chine, de l’Inde, des Etats-Unis, du Japon et de l’Afri-
suivante, entre maintenant dans une phase cruciale et déci-
que.
sive. D’un côté, il y a ceux qui revendiquent une agriculture
paysanne, un développement rural durable et la qualité des
Un nouvel essai par l’industrie des OGM
produits régionaux qui ne vont pas au dépens du climat, de
Cet automne, l’Europe se prépare à une grande bataille
la biodiversité et des pays en voie de développement. A
autour des OGM. Le nouveau commissaire européen, John
ceux-là s’oppose ce qui s’appelle la “bio-économie fondée
Dalli, (qui est maintenant le seul responsable des questions
sur la connaissance”. L’industrie pétrolière, chimique et
concernant les OGM) va tenter de permettre de nouveau la
alimentaire recourt à de nouvelles technologies et à la pres-
culture des plantes génétiquement modifiées. Comme l’un
sion globale du marché pour dégrader les agriculteurs à des
des premiers actes dans sa nouvelle position, il a autorisé la
fournisseurs de matières primaires et à des sous-
pomme de terre génétiquement modifiée “Amflora” de
entrepreneurs de leurs “usines vertes” et “bio-raffineries”.
BASF et cela contre l’avis de la majorité des gouvernements
Ce qui va ouvrir le terrain afin d’achever ce but seront les
et malgré d’importantes réserves scientifiques. De nouvelles
brevets sur le vivant, la propriété intellectuelle de séquen-
autorisations d’espèces de maïs OGM sont prévues pour
ces génétiques et de caractéristiques naturelles. La nourri-
l’automne et probablement, la stricte prohibition des OGM
ture, les biocombustibles et les superficies agricoles vont se
non autorisés sera annulée. La Commission a aussi proposé
transformer en objets de spéculation internationale. Pour
de laisser la possibilité aux pays membres d’interdire ou
rendre les négociations de la prochaine réforme agricole
non la culture des OGM. Finalement, les soi-disant “valeurs
plus démocratiques et pour abolir les frontières des inté-
limites” d’une contamination “accidentelle et inéluctable”
rêts égoïstes nationaux, nous avons besoin d’une alliance
seront légalisées dans les semences conventionnelles. Par
entre consommateurs et agriculteurs.
cela, une culture sans contamination par des OGM devien-
Suffisamment de sujets à discussion pour deux jours pen-
drait pratiquement impossible.
dant lesquels les participantes et participants de L’Europe
sans OGM 2010 vont d’abord se réunir au Parlement eu-
Les régions européennes se positionnent à Bruxelles
ropéen et ensuite se retirer à Gand pour contempler en-
La volonté déclarée d’une large majorité des Européennes
semble l’avenir que nous attend et pour développer des
et Européens est celle d’une agriculture et d’une nourriture
projets communs.
saine, sans OGM. Si les mouvements civils continuent à
Source : www.gmo-free-regions.org
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Prix du coup de peinture : 320 000 euros, dont un peu


Les projets fou : plus de 20 % apportés par le Conseil Régional des Pays
recoloriser les carottes ! de Loire. Officiellement, il s’agit – comme toujours – de
« répondre aux besoins du consommateur ». En fait, il s’agit
Colorer les carottes : c’est le programme de re- d’attirer le chaland en lui en mettant plein les yeux. Et
cherche de la plus haute importance sur lequel accessoirement de pouvoir lui vendre plus cher les ca-
sont mobilisés depuis quatre ans rottes « recolorisées ».
douze chercheurs à temps plein. Ça
se passe dans l’un des fameux « pôles C’est peut-être pour cela que parmi les
de compétitivité » où l’on fait turbi- partenaires de « Pigments carotte » on
ner les chercheurs du public pour trouve Vilmorin, le roi des semences po-
dynamiser la performance des entre- tagères. Avec, derrière, son proprio : le
prises. groupe Limagrain, 4ème semencier mon-
dial (plus d’un milliard de chiffre d’affai-
Le pôle Végépolys d’Angers a donc eu l’i- res). Pour le moment, le fait d’avoir des
dée, lui, de nous égayer l’assiette avec des carottes orange n’empêche pas les fran-
carottes Technicolor. Nom du programme : çais d’en avaler 9,5 kilos par an. Et d’en
« Pigments carotte ». La manip consiste à exporter à tour de bras. Avec plus de
« bidouiller » les gènes qui donnent la cou- 550 000 tonnes, on est le deuxième pro-
leur. Retirez-lui ses caroténoïdes qui l’ont ducteur de carottes en Europe !
faite orange et mettez à la place, au choix,
de la lutéine pour la rendre jaune, du lycopène pour le Savez-vous que ces couleurs chèrement OGMisées existent
rose, de l’anthocyane si vous voulez une carotte vio- déjà dans la nature ???
lette, ou enlevez-lui tous les pigments et la voilà blan-
che. Source : un article du Canard Enchaîné (N° 4682
du 21 juillet 2010) ramdamé

En Conseil d’Administration a été émis l’idée de produire le prochain bulletin version papier en couleur,
pour plus de lisibilité et de convivialité. Merci de nous faire savoir si vous souhaitez changer de formule, si vous
le désirez par mail directement ou par courrier, sachant que nous avons restreint les envois papier car cela de-
mande beaucoup de main d’œuvre, et a un coût (écologique comme économique)…
Contact : Hélène DOMINIQUE

En Assemblée Générale, il a aussi été voté l’augmentation de l’adhésion à notre associa-


tion afin de pouvoir reverser à notre structure nationale qu’est la FNAB la cotisation de-
mandée par agriculteur. Cette cotisation se montant à 35 €, l’adhésion est aujourd’hui de
85 € (50 € départ + 35 € FNAB) et de 115 € pour les viticulteurs (80 € = 50 € départ +
30 € de bulletin viti + 35 € FNAB).
Nous apportons ainsi notre contribution à la structuration du réseau national et à
sa pérennité.

Un Comice Agricole aura lieu le Samedi 25 Septembre 2010 à Echourgnac et les organisa-
teurs recherchent des producteurs pour le marché du samedi. Faites nous savoir si vous êtes inté-
ressé !
Contact : Gérard JOULAIN

Formations (voir agenda)


Attention : la Formation initialement pré-
vue le 16 Novembre 2010 sur les Médeci- Si l’une des formations
nes Alternatives en Production de Volail- que nous organisons
les tombant le même jour que les Jour-
vous intéresse, pensez à vous inscrire
nées d’Automne de la FNAB dans le Sud-
Ouest, elle est reportée au Mardi 30 No-
rapidement auprès d’Hélène DOMINI-
vembre 2010. QUE au 06.74.00.11.27 ou à
Pensez à le noter sur vos agendas... s.alfieri@agrobioperigord.fr !!!
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Agenda
Les prochains RDV : Formations en Dordogne
« Assises nationales de la bio » le 28 Septembre
à Paris (organisées par l’Agence Bio) 19 Août 2010
« Produire ses Semences
Potagères à la Ferme et
au Jardin »
Contact : Rémy LEBRUN

30 Août 2010
« Couverts et Engrais Verts
en Maraîchage Biologique »
Contact : Hélène DOMINIQUE
« Fête de la Biodiversité » le 30 Octobre 2010
dans les Landes 16 Septembre 2010 Visite de la plateforme d’essais
variétés de population au Change à 9h30
Mais aussi : Contact : Jennifer KENDALL
SPACE du 14 au 17 Septembre 2010 à Rennes (35)
Salon des Productions Animales 5 Octobre 2010 “Gestion de
Biobernai du 17 au 19 Septembre 2010 à Obernai la Fertilité
(67) Viticulture Bio Alsace des sols en grandes
Sommet de l'Elevage du 6 au 8 octobre 2010 à cultures” (suite) avec
Cournon (63) Yannis ARRAGUAS
SIAL du17 au 21 Octobre 2010 à Villepinte (93) Contact : Hélène DOMINIQUE
Salon International de l’Agroalimentaire

Petites Annonces
Personne cherchant à faire des saisons dans une exploi-
tation Bio. Possède un BPA Maraîchage. Manque quel- Actuellement ouvrière viticole en Gironde, et titulaire du BTSA
EMPLOI

ques trimestres pour s’inscrire au BPREA en AB. Ou- « Viti-Oeno » l’an passé en formation pour adulte à BLANQUE-
verte à toutes propositions, mobile et autonome concer- FORT, je suis à la recherche d’un poste de Technicienne Vigne
nant le logement. & Chai dans un domaine (de préférence en bio ou en conver-
Contact Louise (27 ans) au 06.87.41.19.71 sion) se situant au Sud de Bergerac.
ou persephon@voila.fr Contact Tiphaine ALEXANDRE au 06.70.46.68.12

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le plus rapidement possible !!! Relations humaines, contact aisé,
Agricultrice et Agriculteur recrutent une personne motivée Goût du travail en équipe,
pour travailler dans un élevage caprin conduit en Agriculture Connaissance en Agriculture Biologique,
Biologique. Autonomie, Rigueur.
Profil de poste : Formation : Expérience et motivations privilégiées en éle-
L’employé/e aura comme charge le suivi du troupeau et en vage et en culture.
tout état de cause il / elle devra être polyvalent(e). Type de contrat : CDI avec une période d'essai 2 mois
Missions : En tant que salarié/e, il/elle aura pour missions : renouvelable une fois.
ASSOCIATION

• La réalisation des soins quotidiens sur le troupeau, Permis : VL obligatoire.


• Le suivi de l’alimentation de la fabrication de l’aliment au
rationnement, Lieu : ALLEMANS (SECTEUR NORD OUEST DORDO-
• La réalisation des soins vétérinaires, GNE – RIBERAC).
• La réalisation et le suivi des mises bas, Contact : Envoyer un CV et une lettre de motivation à
• Enfin prendre part aux différents projets mis en œuvre Laurence et Cyril LAGORCE – Rodesol - 24 600 ALLE-
sur l’exploitation tant au niveau de la production, qu’au MANS – tél : 0553904811 – Fax : 0553900253 – Mobile :
niveau de la commercialisation. 0628303600.

Je possède une petite exploitation maraîchère bio d’environ 1 Ha en Gironde, à Saint-André-de-Cubzac, pour laquelle j'envi-
sage de m'associer.
Je deviendrais associé non-exploitant pour laisser à mon associé toute l'initiative pour le travail au quotidien, car j'ai d'autres
activités.
Le descriptif de la propriété figure sur Internet à l'adresse http://www.loc6.com/bio.htm
Contact : Xavier FONTENEAU - 8, rue des Places - 33240 SAINT-ANDRE-DE-CUBZAC
Tél : 09 51 83 19 93 ou 05 57 43 22 09 ou par e-mail : xfonteneau@wanadoo.fr
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VENDS CHERCHE
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1 Tonne de mais, Cherche céréales, méteil ou soja en C1, C2 ou bio, environ
2 Tonnes de triticale. 2Tonnes.
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type agricole, ———————————————————————–--
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« Ribouleau » Monosem 102 SP. Cherche véhicule utilitaire type « Jumpy » ; 3 places de-
Contact Bernadette TEILLET au 05.53.06.74.43 aux vant ; fourgonnette derrière.
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• Semoir mécanique RIBOULEAU 4 ou 5 rangs (Maïs, soja, Contact Erwan au 06.86.11.00.61
tournesol), —–——————————————————————--
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Contactez Marc DUTHEIL au 05.53.52.72.28 grain de 8 mètres chacune avec moteur.
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outil trainé, 2 postes, 2 roues de terrage, idéal pour dés-
herber assis. Prix demandé : 300€.
Contact Paul JACQUES au 05.53.04.62.59 INSTALLATION
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marque ARMOR. Tout mécanique, tout accessible, bon chage sur une ferme en polyculture élevage partiellement
état. Timon court, nécessite du dégagement et de préfé- en conversion. Grande disponibilité de surface, possibilité
rence un terrain plat. Entreposé au sec dans le 24. d’irrigation.
Prix demandé : 1 800€. Contact Patrick BUSSELET au 05.53.91.57.11 /
Contact Paul JACQUES au 05.53.04.62.59 ou Em- 06.31.65.48.68
manuel PORCARO au 06.17.30.03.03 ———————————————————————
——————————————————————— Donne en fermage environ 9,9 ha sur les communes de
• Tracteur FENDT Porte outils 275 - 1980 - 10000 heures. La Roche Chalais - 24 ( 8 ha) et Saint Michel de Ri-
état correct : 5000 €, vière – 24 ( 1,88 ha) :
• Arracheuse Poireaux 1 rang - Porte palox hydro, bon Diverses parcelles principalement en nature de prairie na-
état : 1500 €, turelle, sols sablo – graveleux ou silico-sablo-graveleux
• Arracheuse Carottes 1 rang coupe fane, bon état : 1500 ( une parcelle de 50 ares plus argileuse), le tout inexploité
€, depuis plusieurs années en raison de la défaillance du pré-
• Ramasseuse Haricots verts 1 rang trainé, bon état : 1000 cédant preneur (état de friche, nombreux ronciers). Sur
€, une parcelle (commune de La Roche Chalais ) bâtiments
• Trieur Haricots Fins/extra fin - 2 tonnes / heure, très bon d'exploitation en état médiocre comprenant : 1 étable sol
état : 1500 €, en terre battue de 50 m², 1 chèvrerie de 50 m², 1 grange
• Bascule sur circuit pour céréales - 30 Tonnes / heure, en terre battue de 130 m², 1 poulailler/soue à cochon de
bon état : 1500 €, 15 m² (dont 5 box), 2 pièces sols carrelés de 25 m² en 2
• Vibroculteur 3 Mètres, 3 rangés (rouleau barre à mon- parties communicantes et 19 m² non cloisonné /murs en
ter) : 800 €. partie carrelés, 1 appentis garage terre battue de 40 m².
Contact Dominique LECONTE au 06.83.24.41.35 En raison du caractère de friche des parcelles affermées, la
——————————————————————— première année de fermage sera offerte au preneur.
Silo intérieur sur cône (4 pieds + trappe de service), mar- Etat des lieux en cours d'élaboration.
que CAILLOL contenance 5 Tonnes - à prendre sur LAN- Contact pour visite : Caroline BUSSON au
QUAIS (24) à la Ferme « Le Champ du Coq » à 750 €. 06.72.33.11.68
Contact Christine COUVE au 06.20.70.45.30 ————————————————————————
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Vendons une ferme en cours de rénovation. Cause : rap-
DONNE prochement familial suite à un accident. Terres en bio
(4,40ha), maison en longère (120m2 + combles), 3 granges
Bâche plastique pour serre, incolore, servies 2 ans. Dim : (340m2, 200m2 et 70m2), séchoir. Puits et four à pain. Lieu
40m x 6,5m. A enlever à Cendrieux chez Paul JACQUES, le tranquille, à 1,5 km du village. Prix : 125 000€.
Crouzet, 24380 CENDRIEUX. Contact Agnès ROULLIER au 06 78 14 51 89 /
Contact Paul JACQUES au 05.53.04.62.59 agnesroullier@gmail.com
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Cherche 5 ha minimum de terres cultivables, 15 idéalement, pour installation en paysan-boulanger et plantation de


verger. Périgord Noir. Avec ou sans bâtiment.
Contact : 05.49.03.00.15 ou sur abouny@free.fr
INSTALLATION
SUITE

Future jeune agricultrice recherche terres agricoles (2


hectares maximum, avec ou sans bâtiments) pour maraî- Exploitation avec bâtiments, maison et une dizaine
chage bio aux alentours de St Antoine de Breuilh (proche d’Ha de terrain pour projet en bio à PEYRIGNAC.
Ste Foy la Grande). Toutes propositions (fermage, re- Contactez Jean-Michel GUERRIER au
prise,...) étudiées, merci. 05.53.50.60.00
Contactez Blandine au 06.69.50.86.24

APPEL !!!
Les producteurs des Régions de Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire sont en pénurie de Foin Bio.
Si vous avez du stock à fournir, merci de contacter rapidement Claire TOURET de la FNAB au 01.43.38.40.08
ou Hélène DOMINIQUE

Conception, mise en page et coordination de ce numéro :


Hélène DOMINIQUE
Pour proposer un article, un thème, annoncer une manifesta-
tion (foire ou marché), passer une annonce dans le prochain
Rédaction : AgroBio Périgord Info, n’hésitez pas à nous contacter par
Jennifer KENDALL, Elodie GRAS, Eric MAILLE, Emmanuel téléphone, fax ou e-mail.
MARSEILLE, Gaëlle BALLIGAND, Stéphanie BOMME-
ROUSSARIE, Gérard JOULAIN, Bertrand LASSAIGNE, Contact : Hélène DOMINIQUE au 05.53.35.88.18
Hélène DOMINIQUE. ou s.alfieri@agrobioperigord.fr
Tirage : 300 exemplaires
Prochain numéro mi octobre

Les actions d’AgroBio Périgord sont soutenues par :

AgroBio Périgord - 20 rue du Vélodrome - 24000 PERIGUEUX

Tél. : 05 53 35 88 18 Fax : 05 53 03 75 68 email : adap.bio@wandoo.fr

Site : www.agrobioperigord.fr

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