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Edito
Bonjour à toutes et à tous, développent dans différentes régions reconstituer le puzzle des connaissan-
de France. ces perdues ayant accompagné des
2010, L’année de la Biodiversité générations d’agriculteurs qui ont pro-
De part les expériences de terrain et duit leurs semences pendant des millé-
L’idée fait son chemin et nous aurons les échanges entre agriculteurs prati- naires.
certainement droit à de beaux dis- ciens, techniciens et chercheurs - par-
cours. Par chance, certains seront fois même avec d’autres pays - les sa- « La pire des catastrophes qui soit
même intéressants et bien étayés. voir-faire se développent et nous per- arrivée à la planète c’est la découverte
mettent aujourd’hui de progresser et de l’agriculture pour l’homme » ! …
Dans le traitement des sujets impor- d’avoir ainsi des variétés qui répon- C’est une réflexion que j’ai entendu
tants, il est vrai que la communication dent aux attentes des agriculteurs. récemment. Il est vrai que si l’homme
fait partie des moyens utiles et nota- n’avait pas découvert le moyen de
bles qui doivent être mis en œuvre. Partis de zéro, nous avons des réussi- semer des cultures, l’espèce serait
tes mais il reste du chemin à parcou- rester au stade de peuplades vivant de
Pour notre part à AgroBio Périgord, rir. Cependant, aujourd’hui, nous ne cueillettes, chasse et pêche ; la terre
au-delà de communiquer, nous es- nous sentons plus seuls. Partout dans n’en serait pas là, mais nous non plus
sayons d’être efficaces dans les travaux le monde, des groupes de sélection ne serions pas là !
d’application sur le terrain ainsi que participative prennent conscience de
dans les échanges de savoir-faire. l’importance de la Biodiversité Culti- Outre le débat plus fondamental de
vée : elle est un point essentiel pour l’intérêt de l’Homme sur la Terre,
C’est ainsi que nous travaillons depuis l’agriculture et sa durabilité tant du celui qui m’intéresse aujourd’hui est
10 ans sur la Biodiversité Cultivée. point de vue technique que politique. celui de l’importance de la semence
D’abord sur les maïs mais aussi sur pour les hommes. Dans cette affirma-
d’autres espèces comme : soja, tour- De part les travaux qui sont effectués tion, on évalue toute la primordialité
nesol, potagères, quelques céréales et sur son territoire, l’Aquitaine s’est vu de la semence au cours de l’évolution
fourrages. confiée par l’Europe une mission d’o- humaine ainsi que pour sa pérennité.
rientation regroupant plusieurs ré- La semence est donc bien un élément
Le travail s’est élargi à la Région Aqui- gions de différents pays d’Europe s’in- politique majeur dans l’évolution des
taine dans son ensemble, et nous téressant au sujet. Bio d’Aquitaine et peuples.
avons la chance qu’un groupe comme ses antennes, dont AgroBio Périgord,
le C.E.T.A.B. (Centre d’Etude et d’Ac- sont fortement impliquées dans ce Ce n’est donc pas par hasard que les
cueil des Blés) basé à Port-Sainte- programme appelé « REVERSE ». plus grandes firmes financières qui
Marie dans le 47 ai rejoint officielle- dirigent notre monde soient impli-
ment Bio d’Aquitaine cette année. La part de la Biodiversité Cultivée y quées dans la semence ! Celui qui dé-
est importante mais il sera aussi ques- tient les graines tient en sa possession
tion de la Biodiversité Naturelle. le passé et l’avenir de l’Humanité…
Même si nous effectuions des travaux
avec eux de façon informelle depuis
plusieurs années, cette officialisation Dans ce cadre, le C.R.E.N. (Centre Répartir ce pouvoir sur la plus grande
augmente nos perspectives, d’autant d’Etude Régional de la Nature) est quantité d’êtres humains est un acte
que le réservoir de variétés et de aussi impliqué et nous espérons à politique fort que nous devons mettre
connaissances sur les céréales de ce terme étudier les interactions positi- en pratique pour les générations futu-
groupe est très important. ves de l’Agriculture Biologique sur la res si nous voulons qu’elles puissent
Biodiversité Naturelle notamment à rester libres !
Un travail en partenariat avec des agri- propos des micro-organismes favora-
culteurs du Massif Central et des cher- bles, les auxiliaires, les microfaunes et
Bertrand
cheurs de l’I.N.R.A. de Toulouse est microflores.
aussi en train de se mettre en place LASSAIGNE,
pour les fourragères. Les Maisons de Nos contacts internationaux directs Administrateur
la Semence parrainées par ou indirects nous permettent d’acqué-
celle d’AgroBio Périgord se rir des savoir-faire multiples afin de
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Vie de l’association et du réseau
L’Asso. en question
Rémy a effectué, depuis septembre 2009, un stage en alternance à AgroBio Périgord, au sein de
l’équipe Biodiversité dans le cadre de sa Licence Professionnelle « Agriculture Biologique, Conseil et
Développement ».
Sa problématique de stage était de trouver « quels sont les intérêts des semences paysannes en
Agriculture Biologique et ce plus particulièrement avec le cas des maïs population » en recensant
les avis d’un certain nombre de producteurs participant au Programme depuis 2002.
Nous avons pu apprécier tout au long de son stage sa motivation, son sérieux, son efficacité et ses
qualités de travail en équipe.
ERRATUM Sa licence terminée depuis début Juin, Rémy a intégré l’équipe en tant que salarié en CAE pour s’oc-
cuper principalement des missions suivantes :
L’Aquitaine
cultive la P.12
Biodiversité Développement Local d’Accompagnement : D.L.A.
Carnet de
Voyage Brésil
P.17 Bio d’Aquitaine et l’ensemble des Associations et CIVAMs du réseau en Aquitaine ont entamé un
processus de développement local d’accompagnement (DLA) .
Actu’OGM P.32
L’objectif est de permettre à la structure régionale d’asseoir son identité et trouver des axes métho-
Agenda & diques d’évolution et de perspectives.
P.34
Annonces
Globalement les objectifs concernent à moyen terme la communication interne et externe, ainsi que
les actions budgétaires.
Pour la communication interne il s’agit de permettre une transmission efficace des informations dans
l’ensemble du réseau, afin de mutualiser les compétences de chacun.
Pour la communication externe, il s’agit de permettre un rayonnement des valeurs véhiculées par les
producteurs et de les défendre.
Ce DLA a permis une bonne concertation régionale, d’identifier les problèmes, de les résoudre acti-
vement et concrètement à court terme.
Gaëlle BALLIGAND
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Contact :
AGROBIO PERIGORD avait déjà alerté à l’automne dernier
Emmanuel MARSEILLE au 06.82.87.99.62
l’ensemble des organisations professionnelles agricoles ; Elle
réitère aujourd’hui ses craintes face à un développe-
NOMBRE HA
BILAN DES TYPE MONTANT /HA
engagés
Montants Annuels Montants sur 5 ans
CONVERSIONS AU
CAB 1 100,00 € 1193,08 119 308,00 € 596 540,00 €
19 JUILLET 2010
CAB 2 200,00 € 1843,53 368 706,00 € 1 843 530,00 €
EN DORDOGNE
CAB 3 350,00 € 368,53 128 985,50 € 644 927,50 €
DOSSIERS ENREGIS- CAB 4 900,00 € 891,06 801 954,00 € 4 009 770,00 €
TRÉS = 188 TOTAUX 4296,2 1 418 953,50 € 7 094 767,50 €
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L’enseigne Auchan a lancé l’offensive en proposant de- Face à la crise structurelle de l’agriculture provoquée
puis mai dernier 50 aliments bio à moins d'1 euro. L’en- notamment par les logiques économiques de la GMS, la
seigne Leader Price (groupe Casino) a loi de modernisation de l’agriculture
répondu en réalisant une campagne adoptée le 13 juillet dernier prévoit le
publicitaire la positionnant moins chère développement des contractualisations
que deux enseignes nationales sur un et créée un observatoire des marges et
panier de 29 produits. Leclerc a atta- des prix. A l’occasion de l’examen du
qué à son tour en lançant un site inter- projet de loi à l’Assemblée nationale,
net visant à comparer les prix des pro- Bruno Lemaire, Ministre de l’Agri-
duits bio de marques nationales ou culture, a été clair sur cette logique
distributeurs. destructrice : « Comment accepter que
les producteurs soient systématiquement la variable d’ajuste-
Cette stratégie, qui n’est pas poursuivie par toutes les ment de la filière commerciale en France ? Comme si on pou-
enseignes, s’appuie sur la croissance continue des achats vait toujours tirer le prix le plus possible vers le bas, comme si
de produits biologiques y compris en temps de crise, une on pouvait oublier que la qualité du produit, la sécurité sani-
tendance significative d’une modification des habitudes taire et le respect de l’environnement ont un coût pour nos
alimentaires des consommateurs. Si moins de 50% des producteurs et que c’est les producteurs qui payent pour cela
produits bios sont achetés en GMS, il s’agit de capter une (…) ».
clientèle croissante et de surfer dans le même temps sur
la vague de la « consommation responsable ». Si la régulation du système agro-alimentaire est en effet
nécessaire, les rapports de force économiques établis ne
Comment dès lors ne pas souscrire aux messages de seront pas remis en cause par cette loi. La bio, dont les
« démocratisation » de la bio porté par les « lois naturel- spécificités n’ont pas été prises en compte dans ce texte,
les » de la concurrence économique ? Si cette bataille doit continuer à proposer de nouvelles alliances objecti-
commerciale est avant tout une opération publicitaire, ves entre citoyens, producteurs et acteurs économiques
elle s'appuie sur des mécanismes déjà subis par les de la transformation et de la distribution. Ces innova-
paysans qui pourraient bien avoir des conséquences des- tions socio-économiques ne pourront se pérenniser que
tructrices sur la filière bio. Il faut se souvenir que la « par une forte volonté du consomm’acteur et la multipli-
guerre des prix » commencée dans les années 70 a pro- cation des démarches des enseignes en ce sens. Les
fondément modifié le système agro-alimentaire avec la paysans bios n’imaginent pas développer la bio autrement
double concentration des fournisseurs et des distribu- que dans des nouveaux rapports sociaux qui préservent
teurs. Voudrait-on aujourd’hui, à la faveur d’une nouvelle l’intérêt et le revenu de chacun des acteurs de la filière.
crise économique, appliquer cette stratégie implacable à
la bio ? Un autre type d’économie et de rapports sociaux sont
possibles, qui veut y travailler ?
A un objectif "du plus bas prix" il faut substituer
un objectif du "juste prix" dans l'intérêt de toutes Contacts presse :
les parties prenantes : citoyen, producteurs, transfor- Emmanuel MARSEILLE - 06.82.87.99.62
Gérard JOULAIN - 06.74.00.11.29
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Lorsque l’on demande aux viticulteurs bio du Bergeracois quels sont les insectes les plus pré-
sents sur leurs domaines, la réponse est, pour 61 % d’entre eux, la Cicadelle Verte.
La Cicadelle Verte, connue aussi sous le nom de cicadelle des grillures ou encore Empoasca
vitis, est un insecte piqueur. La larve provoque, par ses piqûres, des dégâts occasionnels sur la
vigne. Les premiers dégâts apparaissent en bordure des feuilles sous l’aspect de rougissement
(cépages rouges), ou de jaunissement (cépages blancs), délimités par les petites nervures. Les
attaques commencent fin juin sur les feuilles de la base du cep. Les décolorations gagnent le
centre du limbe, tandis que la périphérie se dessèche, brunit et donne à la feuille un aspect grillé. Les dégâts s’accentuent au
cours des mois d’août et septembre.
Les feuilles grillées présentent moins d’activité photosynthétique ; une diminution de la te-
neur en sucre ainsi qu’un retard de maturité peuvent également être observés.
Globalement, même si les dommages causés par cet insecte restent modérés et acceptables,
il semble important qu’AgroBio Périgord, au travers de son technicien spécialisé en
viticulture, puisse apporter des réponses objectives aux questions que se posent
les vignerons sur les effets de différents produits de traitement.
Cette démonstration a pour objectif de fournir une méthodologie de travail et d’observations permettant d’évaluer
objectivement l’impact de différents produits sur les Cicadelles. A cette occasion, vous pourrez prendre connaissance des
résultats intermédiaires de la 2ème année d’expérimentation. Cette étude a été réalisée par Eric MAILLE, technicien spécialisé
à AgroBio Périgord et par Typhaine BERTHOU, en stage avec lui sur ce thème depuis 6 mois.
Communication - Promotion
6ème Foire Bio de Bergerac,
du 26 au 28 novembre 2010
Nouveau site internet : www.foire-bio-bergerac.fr
Inscriptions clôturées. A ce jour, tous les stands ont été sélection-
nés : de la diversité en perspective !
Une nouvelle disposition des stands dans la salle…moins
« standardisée » et plus conviviale.
Horaires et programme : ouverture dès le vendredi après midi
(14h/20h30), samedi (10h/23h) et dimanche (10h/18h). Nocturne le
samedi soir avec repas bio sur réservation et animation musicale.
Contact : Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
L’idée a germée depuis quelques temps maintenant de mettre en place une ma-
nifestation du même type sur Périgueux. Cela ne peut se faire sans la créa-
tion d’un groupe motivé qui sera animé par Stéphanie. Concrètement, faire
partie du comité d’organisation de la foire, c’est participer à des réunions
(environ 1 par mois), définir le programme des animations, mettre en place
toute l’organisation pratique de la manifestation (publicité, sécurité, décora-
tion…). AgroBio Périgord dispose de toute l’expérience acquise avec Bergerac :
tout n’est donc pas à recréer mais il faudra bien sûr apporter sa touche à la
foire bio de Périgueux, si elle se créée.
Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
6 magasins spécialisés ont organisé : L’équipe de cuisine du collège Anne Franck de Péri-
- des animations, gueux avait concocté un menu 100% bio pour ses élè-
- un marché, ves : salades et légumes, veau à la crème, faisselle au lait
- un repas gourmand nocturne avec marché, cru, œufs au lait… du bio et local dans les assiettes ! Un
- le lancement d’une carte de fidélité. menu couronné par la présence du producteur de veau
Matthieu NAULIN d’Eglise Neuve de Vergt qui a pu
Les restaurants scolaires de 3 collèges ont participé à expliquer son mode de production. Son intervention a
l’opération (Mussidan, Coulounieix-Chamiers et Péri- été très appréciée aussi bien par les plus grands que les
gueux). plus petits.
Les collégiens de Coulounieix ont pu apprécier un repas En effet, la cuisine du collège sert également les repas de
bio le mardi 8 juin à midi. l’école élémentaire située juste derrière le collège. S’en
est suivi un rapide passage en salle de classe des primai-
A cette occasion et pour les sensibiliser à l'Agriculture res au cours duquel Mathieu NAULIN a su trouver les
Biologique, l'exposition « Regards de paysans bio » du mots et susciter l’intérêt des plus jeunes, déjà sensibili-
photographe Christophe Cagnard et prêtée par l'asso- sés au jardinage dans leur école. Le calendrier de saison-
ciation AgroBio Périgord a été exposée dans le réfec- nalité fut un support très apprécié, affiche qui décore
toire jusqu'au 12 juin. maintenant leur salle de classe. La leçon est donc rete-
nue : pas de tomate en hiver…
Mais le collège n’en n’est pas son coup d’essai puisque
depuis fin 2008, un atelier « jardin biologique » animé Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
Gaëlle BALLIGAND
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Nous avons rencontré un certain nombre de producteurs sur Nous contacter : Vincent DATIN au 06.01.98.29.51
notre parcours. Nous souhaitons aujourd’hui participer au ou par mail : contact@biodordogne.fr
développement d’un lien solidaire entre producteurs et
consommateurs par un nouveau site internet : un annuaire
des producteurs bio locaux de Dordogne.
Guide des producteurs bio pour la Dordogne : sortie prévue pour 2011
Le Conseil d’Administration de l‘Association a validé la création d’un guide des producteurs, un annuaire répertoriant les pro-
ducteurs bio du département. Cet outil est destiné principalement au grand public qui est en constante recherche de produc-
teurs proches de chez lui. La sortie est prévue pour le printemps bio, soit juin 2011. Toutes les modalités pratiques ne sont pas
encore définies. La suite dans le prochain bulletin…
Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
Ce collectif ne supplante en aucune manière le fonctionne- Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à vous manifester !
ment de chaque structure qui garde ses propres règles.
AgroBio Périgord se propose d’encadrer ce collectif sans
Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
pour autant s’impliquer dans le fonctionnement de chaque
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Restauration Hors Domicile
A venir ... en Octobre teurs principaux, « nourriciers » au sens premier du
terme.
La commission Certains d’entre vous nous sollicitent, pour faire émer-
ger de nouveaux projets, très pertinents pour la plupart.
Restauration Nous aimerions qu’ils soient présentés afin que tout le
monde puisse donner son point de vu et s’impliquer ou
Collective pas dans ces actions.
Il nous parait très important Prochainement vous recevrez une invitation pour parti-
pour que les idées et les pro- ciper à une réunion « Commission Restauration collec-
jets soient concertés de se réunir régulièrement (3 fois tive ».
par an) afin de faire le bilan des actions en cours et des
futurs projets. Les objectifs :
Effectuer un calendrier, avec des objectifs fixés à
La restauration collective est dans l’air du temps, tous moyen et long terme. Cet échéancier sera un cadre
les médias, les parents d’élèves, les élus… sont sensibles pour évoluer de façon pragmatique et efficace.
au sujet.
La structuration se constitue en Dordogne et se dote Elargir la commission des producteurs aux autres
progressivement d’outils susceptibles d’évoluer, de se acteurs concernés (cuisiniers, etc.) pour favoriser les
perfectionner. échanges.
Mais tous ces projets ne peuvent se faire sans vous, ac- Gaëlle BALLIGAND
Technique : le sol
La méthode BRDA-Hérody est une approche basée à la fois
QU’EST-CE QUE LA METHODE HERODY ? sur des approches pédologiques et agronomiques, sur le ter-
rain et au laboratoire. Elle prend en compte les caractéristi-
Les analyses de sols classiques (analyses physico-chimiques)
ques du terrain, les conditions de milieu ainsi que les données
définissent un sol sur sa richesse en éléments nutritifs, son
géologiques et climatiques.
pH, sa texture... mais en aucun cas sur son fonctionnement.
C’est donc une méthode d’analyse des sols qui permet de
D’autres méthodes visent à une approche globale du sol en
caractériser les sols en donnant des mesures précises tant sur
amenant des éléments sur la formation du sol, sa structure, sa
la nature des particules minérales que sur le comportement
composition, etc. et en donnant des orientations quant à la
des matières organiques ou minérales du sol.
fertilisation à adopter dans ce type de sol, notamment en ma-
Cette approche globale permet de favoriser au mieux le fonc-
tière de : choix d'apport organique, chaulage, travail du sol et
tionnement du sol, son développement et de maîtriser sa fer-
choix des engrais.
tilisation.
AgroBio Périgord travaille depuis plusieurs années avec AFGE pour réaliser des études de sols
Le bureau d’études A.F.G.E., société indépendante, est spécialisé dans l’expertise des sols.
⇒ Etude terroir / cartographie des sols (caractéristiques agro-pédologiques de chaque unité de sol de l’exploitation) : Outil
de base pour une différenciation des pratiques culturales.
-ration du projet, …
⇒ Etude avant plantation : Aide décisionnelle concernant le parcellaire, les aménagements, le matériel végétal, la
préparation du sol, les fumures, …
⇒ Etude drainage : choix des solutions techniques, implantation et dimensionnement des ouvrages, …
⇒ Formations auprès des agriculteurs.
Remettre l’agronomie au cœur prenant les fondamentaux sans aller trop loin pour res-
ter accessible et parce qu’une journée pour traiter du
du projet d’exploitation sol c’est très peu !
Il y a quelques années, des convictions profondes me
Puis après une brève prise de contact au téléphone, un
conduisirent vers l’agriculture biologique. Celles-ci s’ins-
premier rendez-vous est fixé pour une approche très
crivaient dans une vision globale de l’exploitation, ren-
générale de façon à prendre la mesure des productions
forcées par le précieux système de la polyculture-
en place pour comprendre les objectifs, le fonctionne-
élevage, heureusement préservé, avec
ment mais sans aller sur les parcelles. Là
une obsession : l’autonomie maximale.
nous avons pu parler aussi de compos-
Je pris alors conscience que les cultu-
tage et de valorisation de la matière or-
res et les animaux étaient indissocia-
ganique, un point essentiel dans notre
bles de l’équilibre terrien et que pour
système. J’ai énormément appris de la
valoriser cette extraordinaire sym-
gestion de l’azote par le compost.
biose, le savoir et la connaissance
était indispensable, à commencer par
Plus tard, en avril, le travail de terrain
le plus élémentaire, la première des
s’est étalé sur deux jours. Armé d’une
richesses d’un paysan : le sol.
pelle bêche, d’une tarière et d’un calepin,
nous avons arpenté les parcelles de la
Malgré une formation agricole, mes bases en agronomie
Ferme des Gardes. Pour sentir la résistance des sols, il
étaient lointaines, très insuffisantes et même erronées
important de creuser à la pelle bêche, puis d’observer
par la mauvaise lecture que m’assenât l’ « agrobusiness »,
ces échantillons qui nous donnent déjà des informations
via les technico-commerciaux des coopératives pendant
par la couleur, la texture ou encore la profondeur du
des années. Dans ce cheminement, se reformer pour
sol….
comprendre devint une évidence et même une obliga-
tion, et de préférence dans le cadre même de l’exploita- Yannis transmet sa méthode d’observation sur le terrain,
tion. c’est un acte essentiel pour plus d’autonomie, ensuite le
travail devient plus technique.
C’est ce qui m’a persuadé de faire un diagnostic agro-
géo-pédologique de l’exploitation, par l’intermédiaire A l’issue, un diagnostic très poussé et très détaillé est
d’AgroBio Périgord, avec Yannis ARRAGUAS, qui tra- établi. Il devient un outil de gestion précieux pour établir
vaille selon la méthode de Yves Hérody. L’approche est une stratégie d’exploitation pertinente. La gestion des
d’autant plus pertinente qu’elle s’accompagne d’un audit composts, les assolements, les amendements et les choix
des pratiques et des objectifs culturaux. de cultures peuvent s’appuyer sur ce travail.
Le déplafonnement des aides de la région a été bien sur, Sur certains aspects, nous avons valorisé rapidement les
un vrai déclencheur à cette décision, il est vrai qu’un premières informations reçues. Par exemple : un com-
diagnostic de cette ampleur sur une exploitation aussi postage très rapide avec 3 retournements très rappro-
diversifiée et constituée de sols hétérogènes coûte cher. chés sur un fumier de bovin de 6 mois conservé sur
(55 ha, 4 production : 2320€ TTC, 80% pris en charge l’aire de stockage et épandu rapidement donne déjà un
par le Conseil Régional dans le cadre du Chèque Conseil Bio) bon résultat visuel sur le maïs de cette année.
En marge de cette démarche, une première journée de Mais je suis convaincu que c’est sur le long terme que se
stage organisée par AGROBIO (le 3 Mars 2010 Forma- valorisera au mieux cette approche de bons sens tant il
tion « Optimiser la fertilité de ses sols en grandes cultures »), semble évident que le sol est le socle de notre métier !
m’a permis de recoller aux principes généraux du fonc-
tionnement du sol. Ce fut une journée bien animée, re- La bio m’a permis de comprendre cela !
La ferme Une exploitation viticole convain- Fanny y serait venue même si l’exploita-
cue par la bio depuis 40 ans tion qu’elle avait reprise avait été en
L’exploitation viticole s’étend sur 27 conventionnel. Aujourd’hui, elle se pose
hectares, 16 en blanc sur Monbazillac et Dans les débuts de la ferme, la famille la question de la biodynamie qui va en-
11 en rouge sur Bergerac. Cinq généra- MONBOUCHÉ faisait l’objet de curio- core plus loin que la bio.
tions se sont succédées sur ce domaine sité de la part des autres viticulteurs ;
dont trois en bio et Fanny est la pre- être en bio n’était pas forcément bien
mière femme viticultrice de la famille. vu par le reste de la profession. Vingt Regard sur l’avenir de la bio
ans après, ils sont devenus une réfé-
Dès 1964, la ferme adhère à la marque rence dans le Bergeracois. Fanny souhaite, tout comme les généra-
Terre et vie ; à l’époque, il n’y avait pas tions qui l’ont précédé, que la bio ne se
encore de cahier des charges national C’est seulement vers la fin des années pervertisse pas juste pour accueillir plus
et européen pour la bio et seules exis- 90 qu’ils commencent à communiquer de producteurs. Elle est favorable à une
taient des chartes privées. La certifica- sur la bio à leurs clients. A cette épo- nouvelle marque privée qui serait au
tion bio s’est faite à partir de 1970 avec que, la bio ne déclenche pas l’achat moins aussi exigeante que le cahier des
la reprise par René, le père de Fanny. mais le conforte et permet de fidéliser charges français.
la clientèle. Progressivement, avec la
Dès 1999, Fanny travaille sur l’exploita- publicité autour du bio et les diverses Cependant, elle est confiante dans l’ave-
tion en tant qu’aide familiale et elle crises alimentaires qui se succèdent, le nir car pour elle, la bio est plus une prise
s’installe en 2004. Elle a toujours parti- vin bio monte en puissance. Presque de conscience qu’un effet de mode : elle
cipé un peu aux travaux de la ferme, 40 ans auront été nécessaires pour véhicule des valeurs qui dépassent le
depuis toute petite déjà mais elle n’en- que leur travail soit reconnu à sa juste simple niveau économique. Elle dure et
visageait pas d’en faire son métier. Une valeur. Aujourd’hui, la production est durera encore longtemps.
réorientation suite à un échec scolaire quasiment vendue à l’avance.
en seconde lui ouvre les portes du ly-
cée viticole. Elle poursuit ses études et, L’association AgroBio Périgord
une fois le BTS en poche, elle prend la L’Agriculture Biologique
direction de la ferme. Elle profite des Avant d’être impliquée au sein du
hivers pour continuer à se former Le grand-père de Fanny a fait de gra- Conseil d’Administration de l’association,
(certificat de spécialisation à la bio, ap- ves allergies cutanées dues à l’usage de elle trouvait que l’intérêt majeur d’Agro-
prentissage de l’anglais en Angle- produits chimiques. Suite à cela, il a Bio Périgord réside dans la dynamique
terre…). décidé de changer de système de pro- qu’elle impulsait et dans le côté humain
duction et de passer en bio. Ce choix toujours valorisé. Pour elle, être à plu-
Depuis son arrivée, Fanny instaure des a été conforté par une réussite au sieurs pour échanger et débattre permet
changements progressifs, dans la conti- niveau technique sur l’exploitation. de faire avancer le réseau et de défendre
nuité et toujours en accord avec René. Depuis ce temps, tous ont gardé le un idéal. Au niveau technique, elle a œu-
Elle respecte ce qui a été fait par son souci de bien-faire, pour soi, pour les vré pour l’obtention d’un technicien spé-
père et n’envisage pas de révolutionner clients et pour l‘environnement. cialisé en viticulture, chose faite depuis
la ferme. maintenant deux ans.
Dans les années 90, la ferme a résisté
Les modes de vente du vin sont variés : aux crises agricoles et alimentaires
à la propriété, sur des foires et des parce qu’elle était en bio. Stéphanie BOMME-ROUSSARIE
marchés, via des cafés, restaurants et
des négociants.
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Dans le cadre du programme « l’Aquitaine cultive la Biodiversité », les animateurs techniciens d’AgroBio Périgord réali-
sent chaque année des visites techniques chez les agriculteurs ayant accueilli un ou plusieurs populations de maïs et/
ou tournesols.
Ces visites ont pour objectif d’accompagner les producteurs dans la conduite de leurs essais et d’apporter des
conseils techniques à l’autoproduction de semences à la ferme.
Ces visites ont déjà commencées en Aquitaine et se poursuivront jusqu’en Octobre.
Compte tenu du grand nombre d’agriculteurs participants au programme, l’ensemble des fermes ne peuvent être
visitées chaque année. Les animateurs-techniciens ou les professionnels référents du programme interviennent régu-
lièrement lors de formations collectives pour des agriculteurs d’une même zone géographique.
Prochaines formations :
Jennifer Kendall
C’est une enquête menée auprès d’une cinquantaine de producteurs engagés dans le programme « L’Aquitaine
cultive la Biodiversité » qui nous a permis de faire apparaître certaines tendances. En premier lieu, l’enquête nous a
permis de cerner le profil des agriculteurs engagés dans le Programme, puis en second lieu de faire ressortir les dif-
férents atouts et inconvénients perçus par ceux-ci sur la sélection et la culture de maïs population. Cette étude à
été réalisé dans le cadre de mon stage à AgroBio Périgord pour ma Licence Professionnelle « Agriculture Biologique :
Conseil et Développement ».
Rémy LEBRUN
Pour tous ces systèmes, la récolte du maïs population est principalement destinée à
l’alimentation des animaux : 37% des fermes pour l’ensilage et 54% pour le grain. Un
éleveur vendait un peu de farine pour consommation humaine, une autre vendait en
grain à la coopérative et un faisait de la vente d’aliment à des éleveurs locaux.
Il est intéressant de voir que 6% des producteurs interrogés considèrent leur culture de maïs population avant tout
comme de la recherche expérimentale. C'est-à-dire que la récolte en elle-même n’était pas la motivation primaire de
la culture.
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Cela dit, près de 16% vont attaquer leur 6ème année de culture de population.
De part leur capacité à s’adapter et à évoluer en fonction de leur environnement de
culture, les résultats du travail avec des populations de maïs s’apprécient au fils des
années de sélection.
Lors de l’arrivée d’une population les premières années sur une ferme, c’est à la fois
le maïs mais aussi l’agriculteur qui découvre un nouvel environnement.
Il est intéressant d’observer si le nombre d’années d’expérience dans la culture de
maïs populations joue un rôle dans la conservation ou non de surface hybride sur
l’exploitation.
* Les agriculteurs qui cultivent 100% de leurs surfaces en maïs sont pour la plupart des personnes qui sont impliquées dans le
programme depuis plus de 4 ans. Cette expérience acquise profite au producteur qui maîtrise de mieux en mieux sa méthode
de sélection, mais aussi à la population de maïs qui s’adapte biologiquement au terroir.
* A l’inverse, la majorité des jeunes arrivés (moins de 2 ans), cultive moins de 10% de maïs population.
* La quasi-totalité des autres agriculteurs (20 sur 26) sont des personnes qui ont une ancienneté dans le programme ne dé-
passant pas 4 ans.
Il est donc compréhensible qu’ils n’en soient encore qu’au stade expérimental et, dans la plupart des cas, dans l’interrogation
face au basculement total de leur système en maïs population. Certains se confortent aussi dans leur système où maïs popula-
tion et maïs hybride cohabitent, l’un permettant d’alléger les charges en semence, et l’autre assurant un rendement viable
pour faire tourner leur système.
Ce phénomène de prise de confiance au fils des années de culture atteste que les producteurs trouvent des intérêts à pro-
duire des variétés de populations.
En voici une synthèse pour ce qui concerne les avantages et les inconvénients de la culture et de la sélection de maïs de population. Les
différentes idées évoquées par les producteurs sont présentées par thème : économique, agronomique, charge de travail, social…
Rémy
Une faible part accuse les variétés population d’être la cause d’une baisse de leur revenu, dû à une baisse de rendement. De
façon plus ponctuelle, certains remarquent une baisse des charges en ce qui concerne les intrants et une meilleure valorisa-
tion économique du produit final.
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D’un point de vue agronomique, les avis sont beaucoup plus partagés. En effet, le comportement de la population va
dépendre certes de ses capacités génétiques mais aussi de beaucoup d’autres facteurs : influence des pratiques cultu-
rales, pédoclimatique, méthodes de sélections…
Avantages Inconvénients
Adaptabilité et capacité d'évolution de la variété Populations encore trop hétérogènes avec des résultats
faibles et aléatoires
Maîtrise de sa semence, protection OGM Encore beaucoup de travail de sélection et de méthode
pour une utilisation agricole réelle
Récolte de meilleure qualité technologique
Populations tolérantes aux agressions Plus de problèmes sanitaires
Meilleure valorisation des terrains à faibles potentiels
Causes Effectif
Trop de travail 6
Malgré les différents inconvénients évoqués dans le volet
Plus simple d’aller acheter à coté 3
« agronomique », peu d’abandons directement imputables à la
Pas de volonté particulière 2 variété sont observés : un seulement. Sur l’ensemble des pro-
ducteurs enquêtés, 70% ont pérennisé voire augmenter leur
Arrêt de la culture de maïs 1 surfaces cultivées en maïs de population.
Changement de propriétaire 1
La notion de rendements plus modestes et trop aléatoires n’est
Impossibilité d’isoler les parcelles 1 pas majoritaire parmi les raisons d’abandon. En effet, elle ne
Rendements trop aléatoires 1 représente que 1 abandon sur 15. Cela pourrait s’expliquer par
le fait que la plupart d’entre eux compensent cette éventuelle
baisse de rendement par la culture simultanée d’un maïs hybride. Or ce n’est pas le cas comme nous l’avons plus
haut.
On observe aussi que les abandons ne sont pas plus importants chez les producteurs conventionnels que chez les
producteurs biologiques.
Le bilan exprimé
par les producteurs Ne sait pas 18%
28% des producteurs ne
Ne s'y intéresse pas 6%
connaissent pas le bilan
Malgré certains inconvénients évoqués pré- Pas assez de recul 4%
cédemment, près de la moitié des produc-
teurs cultivant des variétés populations Équivalent 4% 4% ne remarques pas d'évolu-
perçoivent un bilan positif. tion du bilan
Positif 20%
En très grande majorité, chaque agriculteur
qui se lancent dans ce programme trouve Positif avec le temps 16%
un intérêt pour la culture de maïs de popu- 48% perçoivent un bilan positif
lations, que ce soit d’un ordre agronomi- Très positif 10%
que, économique, social…. Positif jusqu'à un certain rendement 2%
Cette forte motivation leur permet d’ac-
cepter le travail supplémentaire que la sé- Négatif pour le moment 10%
lection et le stockage des semences engen- Négatif 8% 20% perçoivent un bilan négatif
dre.
Selon quelques producteurs, ce travail ne Négatif avec le temps 2%
serait pas si handicapant, mais plutôt diffé-
rent : il faut donc prendre de nouvelles habitudes, ce qui peut se révéler déroutant quand on est mal préparé (travail qui semble
long, consignes élémentaires pas toujours respectées par faute de temps ou d’espace et donc résultat pas à la hauteur des at-
tentes).
Une fois que l’organisation est mise en route, seul ou entre plusieurs producteurs, la sélection devient un acte moins lourd et
se transforme parfois en rencontre festive. Une bonne occasion d’échanger les savoir-faire entre agriculteurs permettant ainsi
de valoriser son expérience et de mutualiser les points de vue à propos des techniques, des méthodes, etc.
La Biodiversité, ça se cultive !
Une manifestation organisée par les paysans Bio d’Aquitaine
Bio d’Aquitaine, membre du réseau FNAB, est la « Fédération Régionale des
Paysans Bio d’Aquitaine ».
Cette structure regroupe 5 associations locales de producteurs bio qui œuvrent au
développement de l’agriculture biologique et accompagnent les agriculteurs dans
leur mise en œuvre de pratiques respectueuses de l’environnement :
La Fête de la Biodiversité cultivée s’inscrit dans le programme régional « L’Aquitaine cultive la biodiversi-
té »
A l’instar de la biodiversité sauvage, la biodiversité cultivée connait à l’heure actuelle
une érosion sans précédent. Aujourd’hui en France, par exemple, seules 3 à 4 va-
riétés couvrent 60% de l’assolement en blé et 80% des légumes cultivés il
y a 50 ans ont disparus. Cet appauvrissement de la biodiversité cultivée, réelle
atteinte à notre patrimoine historique et culturel, est aussi une véritable mise en
danger de la sécurité alimentaire.
Le programme « L’Aquitaine cultive la biodiversité » lutte depuis 2001 contre
cette érosion de la biodiversité agricole et pour la réappropriation par les paysans
des savoir-faire en matière de sélection et d’autoproduction de semences à la ferme.
A l’inverse des « banques de semences » qui stockent ce patrimoine végétal dans des
congélateurs, c’est en cultivant et sélectionnant dans leurs champs et leurs jardins de nombreuses populations et
variétés anciennes et/ou locales des grandes cultures (maïs, tournesols, blé,…) et de potagères que les agriculteurs
et jardiniers engagés dans ce programme font revivre cette biodiversité et les savoir-faire paysans.
Un comité local d’organisation, composé de producteurs et d’adhérents du Civam Bio des landes, de l’équipe
d’animateurs du programme « L’Aquitaine cultive la biodiversité » et de volontaires, est chargé de l’organisation, de
la gestion et de la mise en œuvre de la Fête au niveau départemental.
Si vous êtes intéressé pour venir, nous pouvons réserver un bus si une cinquantaine de personnes se manifestent.
Contactez Jennifer avant le 1er Octobre !
Programme prévisionnel :
10h30 Initiation aux techniques de sélection des semences paysannes
Sélectionner ses propres semences permet plus d’autonomie aux paysans et une adaptation progressive des
variétés aux terroirs répondant ainsi aux enjeux environnementaux actuels.
Application pratique dans un champ de maïs de pays.
20h00 Grand repas bio et populaire 21h30 Bal Gascon avec les Ménestrés Gascons
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Bonne lecture.
Bien cordialement à tous… Bertrand LASSAIGNE
Belèm
Cameta
Mossoro
J'ai régulièrement retrouvé dans le panel des cultures des conventionnelles dans la transformation fromagère.
uns et des autres des origines de semences provenant de
leurs voisins et collègues, et vice et versa. Globalement, la
communauté d'agriculteurs impliqués héberge une dizaine
de petites plateformes expérimentales concernant différen-
tes espèces. Celles-ci regroupent de 10 à 30 variétés diffé-
rentes, selon les lieux et les espèces : maïs, riz, soja, patates
douces, pommes de terre, haricots, pastèques, choux, ara-
chides, pop corn, manioc…
Quand on aborde la question des OGM, le contexte de- fabricants de produits chimiques et de machines industriel-
vient très délicat pour les agriculteurs brésiliens qui culti- les y règnent en maître. Dans toutes les allées, des espèces
vent leurs variétés « créoles », car aujourd'hui, ils sont de prédicateurs, qui vantent notamment les qualités des
presque tous entourés de champs génétiquement modifiés OGM, annoncent à renforts de hauts parleurs des rende-
que ce soit en soja ou en maïs. Pour tenter de faire le point ments mirifiques en quintaux et en temps de travail/
de la situation, ils ont négocié avec Adriano la mise en hectares, de quoi semer des parcelles dont on ne voit plus
place d'une collecte d'échantillons pour les analyser à l'uni- les limites à l'horizon.
versité de Florianopolis, avec un financement de l'état. Cela
ne résoudra pas les risques de pollution, mais en assurera
la surveillance de l'extension. Dans le « Municipe » de Gua-
raciaba, le travail effectué par Adriano depuis 6 ans, a déve-
loppé de réelles motivations et l'enthousiasme de petits
groupes d'agriculteurs et même de l'autorité locale : le Pré-
fet qui soutient activement l'initiative ne peut pas protéger
« ses » agriculteurs des pollutions génétiques.
Sur cette foire, hormis l'omniprésence des semenciers en tion internationale prévue fin 2010.
surface, en quantité et en volume sonore, on retrouve tout
le matériel énorme et moderne de nos salons mais avec la
particularité d'une diversité importante de fabricants de
« semoirs directs » du type « Semeato » avec des adapta-
tions plus ou moins différentes pour chaque marque.
A la maison familiale, il existe des collections de plantes saison des pluies, cela devient un immense marécage de
cultivées mais aussi des arbres de la forêt multipliés dans les plusieurs centaines de kilomètres carrés.
pépinières de l'école pour être utilisés en haies dans le ca- Pour la pirogue, les propositions ne fusent pas. Un type, qui
dre d'un atelier développant la synergie entre le milieu am- ressemble plus à Pablo Escobar qu'au padre Joaö, me pro-
biant et l'agriculture. pose « pour pas cher », 900 réals (soit 400 euro)... Finale-
ment une employée de la mission catholique (qui devait
A Costa Marquès, le padre partir à Santa Cruz, pour chercher sa mère qui avait subi
Joaô et l'équipe qui l'accom- une intervention chirurgicale) se voit proposer par padre
pagne, ne sont pas les seuls Joao, la voidera de la « paroquia » (la paroisse) et son pi-
forcenés... Chico Territorio, le lote. « Super, on est sauvé » (crus-je...). En fait, le pilote a
bien nommé, (« petit terri- prêté le moteur à un collègue (parti faire un travail sur le
toire » en brésilien) est un rio, personne ne connaissant ni l'endroit ni la date de son
militant très politisé en ce qui retour...).
concerne la défense du terri- Ces petits contre-temps sont monnaie courante dans ces
toire et de ses autochtones. régions de l'intérieur et Rosa, l'employée de la paroisse y
Sentinelle de la corruption est habituée. Finalement, son frère se fait prêter une voide-
des dirigeants locaux, il entre- ra puis un moteur de 30 CV... et nous sert de pilote jusqu'à
tient aussi un « sanctuaire San Joaquim (environ 250 kms et donc 8 heures de voide-
botanique » avec passion. ra).
A l’arrivée a San
Joaquim, les
scooters-taxis
font la navette
jusqu’à
l’aérodrome
En
effet, côté bolivien, la conscience du respect de la forêt
s'est bien améliorée, mais ça n'a pas toujours été le cas...
d'ailleurs, il n'y en a quasiment plus... alors, à la
PAGE 26
Dans ce dédale, je dois m'acquitter rapidement des formali- Il ne faut pas rater
tés migratoires (car en ayant quitté le Brésil par l'Amazonie, les virages...
je ne suis officiellement ni sorti ni entré en Bolivie), avant de
prendre le bus de nuit pour Santa Cruz. Là, c'est moins fa-
cile, les autorités boliviennes n'ont pas l'air très décidées...
Sans liquide bolivien sur moi, tout se complique... je ne peux
même pas proposer le « bakchiche »...
La suite du voyage passe par l'état du Para, au Brésil. Aude tient une « posada » (pension) dans ce qui fut le
4000 kms séparent Belèm de la Higuera et je n'ai pas pu QG du Ché avant l'attaque des militaires, un lieu typique
réserver avant mon départ un billet depuis la France. Il me tout en étant chaleureux et confortable... On y aurait bien
faut négocier un vol, depuis la Higuera. accueilli les
Ce n'est pas simple... Un seul téléphone qui ne marche pas officiels!...
toujours : soit on n'obtient pas la ligne, soit (de toutes fa-
çons) on n'entend rien... Il faut dire qu'au village, l'électricité
est arrivée, il y a six mois et le téléphone avec. Après quel-
Un habitant
ques tergiversations, j'ai trouvé un vol qui retardera mon de la posada !
voyage de 3 jours...
Peut-être le temps de rencontrer le Président Morales... Au
village, c'est l'effervescence depuis quelques jours... Il paraît
qu’Evo Morales et Ugo Chaves doivent venir à La Higue-
ra!... Ce sont les médecins cubains qui me l'ont dit, lorsque
je me suis fait recoudre la main que je me suis bêtement
ouverte lors d'une descente en montagne avec Juan. Ils sont Dommage, Juan aurait aimé qu'on parle directement des
en charge du cabinet médical du docteur Ernesto Che Gue- semences paysannes au président Morales qu'il a déjà ren-
vara, entretenu à la Higuera par Cuba. contré à la Higuera...
Au bout du compte, le village sera bien nettoyé... une piste Les hélicoptères repartis pour La Paz, nous partons par la
d'hélicoptère sera improvisée... mais aucun président ne piste, direction l'aéroport de Santa Cruz, pour 12 à 15 heu-
viendra... Une délégation Cubano-Vénézuélienne arrivera res de voyage...
pour faire un reportage sur la mort du « Ché »... Les derniers moments passés avec Juan…
BELEM DO PARA
Changement de climat. 95% d'humidité, 0 mètre d'altitude, L'infection est assurée. Une urgence car avec la chaleur et
35° à l'ombre. Je devrais prendre là le bateau pour remon- l'humidité, les infections prennent vite de l'ampleur. La ren-
ter le rio jusqu'à Cameta pour rejoindre un groupe d'agri- contre de Cameta doit être annulée.
culteurs qui s'investissent dans la sélection participative
autour d'une « maison de la semence » depuis plusieurs Acharnement du sort, 7 ans auparavant, nous avions dû
années. aussi renoncer à cette rencontre. Heureusement, le corps
médical au Brésil est performant. L'infection jugulée, je re-
Pas de chance, est-ce le climat tropical ou les souillures des prends mon voyage, direction Mossoro, état du Rio
soutes à bagages ? Ma main a doublé de volume. Grande Do Norte…
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MOSSORO
Je dois y rencontrer un groupe d'agriculteurs qui travaillent Dans cette zone très pau-
en relation avec une ONG française « AVSF » (Agronomes vre et désertique du Sertao,
et Vétérinaires Sans Frontières), avec qui le contact avait tout est en train de changer
été établi avant mon départ. Ils nous avaient invité à partici- depuis que s'érigent un peu
per à un événement sur la biodiversité. partout des forages pétro-
liers.
En arrivant à Mossoro, un animateur local m'accueille à la L'or noir fera t-il tourner
gare routière, pour m'emmener à l'assemblée générale de les têtes ?...
l' « ancêtre du Crédit Agricole » : une coopérative fi-
Les puits de pétrole poussent
nancière montée par le groupe d'agriculture familiale local. comme des champignons
Ils ont réuni toutes leurs économies afin de créer un fond dans le désert
financier afin de participer à la structuration économique de
leur communauté. Une bonne idée si elle ne finit pas En tous les cas, l'économie locale s'en trouve profondément
comme chez nous par un racket de ses propres instiga- modifiée et à l'image générale du Brésil, la nature en paie
teurs. Pour l'instant il n'y a pas de crainte à avoir, les lea- les pots cassés.
ders paraissent des militants motivés, peut-être incorrupti- Malgré tout, le groupe d'agriculteurs qui vient de créer une
bles… Maison de la Semence développe des actions promou-
vant la sélection participative, notamment grâce à des varié-
tés très résistantes à la sécheresse, adaptée à leur climat.
Dans cette zone désertique, les pluies sont faibles : une
petite période deuxième quinzaine d'avril, l'autre 20 à 60
jours plus tard. Ils profitent de la première pour les semis ;
après la levée, le maïs doit donc attendre de 20 à 60 jours
aux environs du stade genou pour bénéficier des pluies
suivantes, ce qui nécessite une résistance à la sécheresse
exceptionnelle.
Conclusion
Deux mois après mon retour, je n'évalue pas encore tout à voyer la balle à ceux qui nous ont tant apporté et avec qui il
fait les intérêts de ce que j'ai vu sur place. Lors du dernier est probable qu'il nous reste du chemin à faire. Pour re-
voyage, il nous avait fallu un certain temps pour apprécier, à prendre les points abordés lors de ce parcours et ses éclai-
l'usage, les informations récoltées. Je rentre quand même, rages, il nous faudra :
fort de quelques pistes que nous pressentions avant même
le départ. Continuer d'élaborer des stratégies collectivement pour
s'émanciper des lois restrictives imposées par les semen-
Notamment, il me paraît de plus en plus clair que l'atout ciers sur le plan international ;
principal dans la réussite de cultures à partir de semences
paysannes se trouve dans le savoir-faire. J'en veux pour Pouvoir influer sur de nouvelles orientations pour l'orga-
preuve les personnes rencontrées en Bolivie, voire à Costa nisation d'une agriculture dignement transmissible aux
Marquès qui, à partir d'origines diverses et parfois incon- générations futures ;
nues, arrivent rapidement (effectuant une sélection trans-
générationnelle) à des variétés compatibles avec leurs systè- Dans ce cadre, partager les connaissances pour mettre à
mes et leurs terroirs. profit les savoir-faire en sélection participative, les systè-
mes d'agroforesterie, les principes utilisables de perma-
Dans le même sens, les agriculteurs, au Brésil, qui présen-
culture, les différents systèmes d'agricultures simplifiées,
tent les cultures les plus intéressantes issues de variétés
les observations sur les évolutions des pollutions OGM,
paysannes, sont aussi ceux qui maîtrisent les différentes pha-
le retour d'une autonomie de l'agriculteur par une maî-
ses importantes de la sélection et de la préparation de leurs
trise d'une agriculture plus vivrière.
semences.
A contrario, dans nos propres programmes, les principales
Lors de ce voyage, j'ai, dans la mesure de mes capacités,
causes d'échecs chez les agriculteurs ayant faits des essais
essayé de faire aussi un reportage photographique. J'espère,
avec des semences de bonne qualité et bonnes origines ont
à terme, pouvoir effectuer un montage au profit de notre
été le manque de connaissances et de bonnes pratiques au
réseau, espérant qu'il pourra être une illustration de ce
moment de les perpétuer.
L'autre point important de ce voyage a été de conforter compte-rendu, si certains le souhaitent.
l'importance de garder le contact avec nos collègues brési-
liens qui dans ces 7 dernières années nous ont envoyé 3 fois
Bertrand LASSAIGNE
des représentants. Il me paraît important de ren-
En Conseil d’Administration a été émis l’idée de produire le prochain bulletin version papier en couleur,
pour plus de lisibilité et de convivialité. Merci de nous faire savoir si vous souhaitez changer de formule, si vous
le désirez par mail directement ou par courrier, sachant que nous avons restreint les envois papier car cela de-
mande beaucoup de main d’œuvre, et a un coût (écologique comme économique)…
Contact : Hélène DOMINIQUE
Un Comice Agricole aura lieu le Samedi 25 Septembre 2010 à Echourgnac et les organisa-
teurs recherchent des producteurs pour le marché du samedi. Faites nous savoir si vous êtes inté-
ressé !
Contact : Gérard JOULAIN
30 Août 2010
« Couverts et Engrais Verts
en Maraîchage Biologique »
Contact : Hélène DOMINIQUE
« Fête de la Biodiversité » le 30 Octobre 2010
dans les Landes 16 Septembre 2010 Visite de la plateforme d’essais
variétés de population au Change à 9h30
Mais aussi : Contact : Jennifer KENDALL
SPACE du 14 au 17 Septembre 2010 à Rennes (35)
Salon des Productions Animales 5 Octobre 2010 “Gestion de
Biobernai du 17 au 19 Septembre 2010 à Obernai la Fertilité
(67) Viticulture Bio Alsace des sols en grandes
Sommet de l'Elevage du 6 au 8 octobre 2010 à cultures” (suite) avec
Cournon (63) Yannis ARRAGUAS
SIAL du17 au 21 Octobre 2010 à Villepinte (93) Contact : Hélène DOMINIQUE
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sage de m'associer.
Je deviendrais associé non-exploitant pour laisser à mon associé toute l'initiative pour le travail au quotidien, car j'ai d'autres
activités.
Le descriptif de la propriété figure sur Internet à l'adresse http://www.loc6.com/bio.htm
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