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Actualité: les principales réformes juridico publique au Maroc

durant l'année 2004

Abdelhamid Adnane
Docteur en Droit

Introduction:

Il ne s’agit pas dans ces pages d’aborder en profondeur toutes les réformes et les
innovations entreprises pendant l'année 2004 au Maroc, mais plutôt d’un essai
proposant mettre en relief les principaux points d'intérêt constitutionnel (ou plus
amplement, juridico publiques) dans le but d’offrir une première explication. Son étude
exigerait plus de temps et plus d'espace.
En ce qui concerne les thèmes autour desquelles a tourné l'activité politique de
l'année 2004, il est digne de souligner l'esprit du législateur tendant à contribuer
activement dans le développement d’une société moderne, bien que jouissante d’une
identité propre, en entamant un processus de réformes qui tire sa principale cause du
compromis adopté en harmonie avec l'esprit de la Démocratie et des Droits Humains.

I/ Réformes approuvées
Il doit être claire, en premier lieu, que l'ordre établi dans l'exposition ne reflète
d’aucune manière le degré d’intérêt et d’importance des points que nous allons aborder,
mais dû à notre profonde conviction de que la transition doit passer inévitablement par
la réconciliation, nous proposons de lui réserver les premières lignes de cette chronique
en l’honneur de la bonne volonté et de l'esprit du pardon et de la tolérance.

1/ Instance Équité et Réconciliation1 :


Dans la perspective d’une transition démocratique et de l'instauration de l'Etat de
Droit, le Roi Mohamed VI a créé l'instance baptisée "d’Équité et de Réconciliation"

1
Pour plus de détaille: consultez le statut de L’INSTANCE d’EQUITÉ ET De RECONCILIATION dans
le Dahir nº 1.04.42 avril 2004. B.O. Nº 5203.

1
suite à une recommandation du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme. Elle est
intégrée par seize membres et présidée par un ex-prisonnier politique. Elle lui incombe
de mettre fin à l'épisode des violations des Droits Humains perpétrées dans le passé, et
sa fonction essentielle consiste en l'éclaircissement de la vérité, tout en commençant par
faire émerger des affaires qui, ayant noirci une période de notre histoire, sont restées
dans l'ombre, en passant par un arrangement équitable non judiciaire des cas et la
réhabilitation et réintégration sociale des victimes. Cette instance parachèvera son
mandat par l’élaboration d’un rapport détaillé sur les cas, les motivations politiques et
les responsabilités durant les quarante dernières années ainsi qu'en élevant à l’exécutif
des propositions législatives et réglementaires, ayant ou non un caractère institutionnel,
susceptibles d’immuniser le pays contre une régression.

Nous apprécions que cette initiative suppose entrer en démocratie par le biais de
la réconciliation avec l'histoire, en étendant, dans la mesure du possible, l'esprit
démocratique et des Droits Humains au passé. C’est indubitablement le fruit d'un
exercice de l'autocritique, qui est condition indispensable pour l'acceptation de
l’héterocritique, nécessaire pour la coexistence pacifique et pour le progrès de la société.
On part de la pleine conscience de que la réconciliation est une condition sine
qua non pour progresser et un élément pédagogique pour la création d'un nouvel état
d'esprit qui traduise le nouveau concept d'autorité nécessiteux pour être efficace tant de
la démocratie que des démocrates.

Il va sans dire que c'est une réconciliation orientée vers le passé, raison pour
laquelle nous exhortons qu'elle soit projetée au futur et qu’elle aboutisse à des réformes
sociales, économiques et législatives permettant une consolidation et un enracinement
de la nouvelle culture dont les fruits sont en processus de maturation.

2/ Le code de la famille:
Il n’est pas de rigueur faire une appréciation isolée de la réforme du code de la
famille mais plutôt la focaliser a partir des coordonnées d’instauration d'un nouvel ordre
dans la société basé sur la démocratie et inspiré dans la modernité tout en garantissant le
respect des constantes consacrées et protégées constitutionnellement.
Cette réforme est inspirée du le principe d'égalité qui, comme nul méconnaît,
jouit d'un plus de fondamentalité dû au fait qu’il occupe la première place dans la liste

2
des droits et libertés constitutionnellement reconnus. Il ne s'agit pas d'un simple droit
mais plutôt d'un principe qui fonde l'État et le Droit. C’est le présuppose de tous les
droits et l'atmosphère garante de son exercice effectif, ce qui fait que le dit emplacement
ne peut guère être contesté. Sa formulation générale est contenue dans l'article 5 en
termes clairs et concis: "Tous les Marocains sont égaux devant la loi".

En plus d'être un principe de portée générale, informateur de la totalité de l'ordre


juridique, l'égalité est un droit subjectif qui trace des limites à la discrimination non
justifiée d’une manière raisonnable et objective.

Elle se présente, donc, autant comme principe limitatif de l'activité des pouvoirs
publics qu’une base promotrice de la dite activité, de telle sorte que la liberté et l'égalité
les citoyens, individus ou groupes, soient réelles et effectives.

Les points cardinaux de cette réforme, énoncés par sa majesté le 10 octobre


2004, dans son discours d'ouverture des travaux de la seconde année législative de la
septième législature du Parlement, traduisent l'inspiration de ce principe. Quelques
semaines plus tard, le projet a été adopté à l'unanimité par les deux chambres de l'organe
législatif et a commencé à faire partie de l'ordre juridique à partir du 3 février 2004 (loi
nº 70 - 30).

Avant d’évoquer certains points innovateurs de ce code il convient d'indiquer


que les références qui conforment un sous-sol de toute réforme au Maroc et qui
prennent part entière dans le projet de modernisation sont la réaffirmation du legs
islamique et sa vocation égalitaire et tolérante, dont la validité n'est soumise ni à un
temps concret ni à des circonstances déterminées. Donc à partir de ces prémisses,
constitutives du présupposé ontologique de l'identité marocaine, on conçoit la nécessité
de protéger le noyau familial et ses composants comme partie de l'intérêt général,
objectif réalisable par le déploiement des potentialités et de l'effort intellectuel (Iytihad)
qui évite un décollement entre la réalité sociale et la jurisprudence.
Ceci dit, il se révèle intéressant de retracer brièvement, à partir du nouveau code
de la famille, les différentes innovations et les amendements inscrits dans ce processus
de transition.

3
La famille est dorénavant placée sous la responsabilité des deux conjoints et la
tutelle matrimoniale est levée à l’age de dix-huit ans. La polygamie requiert désormais
une autorisation judiciaire et la femme jouit du droit d’inclure dans l'acte matrimonial le
compromis de son conjoint de ne pas prendre d'autres époux. De même le divorce par
consentement mutuel est établit et le droit des deux parties de réclamer le divorce
judiciaire est reconnu.

Le nouveau code établit des mécanismes et des institutions pour une protection
juridique et judiciaire de la famille. En ce sens2 la compétence en cette matière est
attribuée à des juridictions spécialisées (Tribunaux de famille) créées à cet effet.

Pour couronner ce bref parcours, nous enregistrons que si la famille a été


fortifiée, cette réforme a participé dans la consolidation de la démocratie par la
consécration du principe de l'égalité et la mise en pratique d’une politique de
concertation, de dialogue et d'accord comme formules d'agrégation, appréciable tant
dans l'approbation presque unanime du nouveau projet du code de la famille par les
différents acteurs politiques, que dans sa soumission au Parlement pour son débat.

Toutefois, si la société civile a été présente et a estampillé ses traces dans le


projet, on ne peut pas dire la même chose de la classe politique qui souffre d'une anémie
quant à la créativité et la proposition de projets de telle envergure.

3/ La loi de libéralisation du secteur audio-visuel et le droit à l'information:


La réforme du code de libertés publiques dans le relatif à la création des
associations, aux réunions publiques et à la presse vient être enrichie par l'adoption
unanime par la chambre des représentants du projet de loi nº 62-02 sur l'approbation du

2
Bien que nous ne prétendions pas traiter cette matière en profondeur, faire allusion à quelques éléments
ne peut être qu’enrichissant.
La reconnaissance des droits de l’enfant avec l’incorporation dans le code de la famille des dispositions
pertinents des conventions internationales ratifiées par le Maroc et la garantie de l’intérêt de l’enfant dans
le relatif à la garde.
La défense du droit à l’établissement de la filiation paternel au cas ou, en raison des motifs exceptionnels,
l’acte matrimonial qui formalise la relation fait défaut.
La réglementation de la gestion patrimoniale en ouvrant la possibilité de se mettre d’accord su le mode de
gestion des biens acquis en commun, et de refléter sur un document à part le principe de la séparation des
biens.

4
décret nº 2-02-163, relatif à la suppression du monopole de l'État en matière de
radiodiffusion et de télévision et la création du Conseil Supérieur des Moyens Audio-
visuels.

La nouvelle loi, établissant le cadre juridique de la libéralisation du secteur


audio-visuel, est un effort visant la consécration du principe de la liberté de la
communication au service de la diversité et du pluralisme culturel. Dans le même sens,
ses dispositions contribueront à agrandir les espaces d'exercice de la liberté
d'expression, d'opinion et de communication tant des individus que des groupes et
concourront dans l’ancrage d'une expression régionale et son conséquent déploiement
social et économique.

La réforme du paysage audio-visuel rend réel le droit à l'information. C'est un


droit de tous les citoyens qui requiert pour son plein exercice la reconnaissance et la
garantie d’un autre droit qui est celui de communiquer librement l'information. Se
révèle-il de cette manière que la libéralisation et la fin du monopole de l’Etat sur ce
secteur est le chemin propice pour un exercice réel et plein de ce droit par les citoyens,
et par conséquent une voie par le truchement de laquelle puisse avoir lieu une opinion
publique libre.

4/ La suppression de la Cour Spéciale de Justice:


La suppression3 de la Cour Spéciale de justice, dont la création date de 1965, a
été décidée par le conseil de ministres le 6 janvier 2004 et ses fonctions sont, désormais,
devenues de la compétence des tribunaux d'appel de cinq villes: Rabat, Casablanca, Fez,
Meknès et Marrakech.

C’est une élimination réclamée par le principe de l'unité juridictionnelle et


entendue comme conséquence logique du principe d'égalité. L'existence d'un tribunal
spécial dépendant de l'exécutif porte atteinte au principe de l’indépendance du pouvoir
judiciaire cautionné non seulement en vertu d’une disposition constitutionnelle mais par

3
Dahir nº 1-04-129 de 15 septembre 2004 de promulgation de la loi nº 79-03 qui modifie et complète le
code pénal en supprimant la cours spéciale de justice. B.O. Nº 5248 de 16 septembre 2004.

5
un principe de base de l'État de Droit inspiré du constitutionalisme libéral
démocratique 4 .

C'est un pas vers la consolidation de l'État de Droit et pour la réalisation du


principe de l'égalité qui, tous les deux, désapprouvent l'existence de procédures
spéciales différenciées de celles appliquées dans les autres tribunaux, et qui, en plus,
étaient attentatoires aux droits de la défense en n'offrant pas les garanties nécessaires
pour l'impartialité du jugement et le respect du principe d'égalité des justiciables devant
la loi.

La cour éliminée se trouvait à l'antipode du concept de Constitution5 soutenu en


partie par le principe de la séparation de pouvoirs et qui aboutit à l'État de Droit dont la
clef de voûte est la soumission de toutes les personnes publiques et privées à la loi (une
exigence fonctionnelle de la sécurité juridique) et la reconnaissance et la tutelle des
droits fondamentaux de tous les citoyens.

En approfondissant encore plus dans cette ligne le législateur a introduit des


modifications dans le code pénal en durcissant les sanctions prévues dans les cas
d'infractions financières. En fait, la dilapidation et la malversation des deniers publics,
l'abus de pouvoir, la corruption, l'abus de confiance et le trafic d'influence seront
gravement punies. Tout cela contribue tant à moraliser la vie publique par la protection
des fonds publiques, qu’a la garantie des droits des justiciables en débouchant
droitement dans l’impartialité et l’indépendance de la justice.

II/ Projets de réforme


1/ Projet de loi pour la réforme des partis politiques:
Il est notoire que le parti politique opère une fonction politique centrale vu sa
considération comme étant un véhicule de relation entre l’Etat-appareil et l’Etat-
communauté. De même, c’est par le biais de cette institution que se produit

4
L’article 82 de la Constitution marocaine dispose que: « L’autorité judiciaire est indépendante du
pouvoir législatif et du pouvoir exécutif »
5
En effet, les poursuites, dans les cas soumis à cette juridiction, se déclenchaient par le ministre de la
Justice.

6
naturellement la construction de la société comme sujet politiquement agissant,
outrepassant ainsi l'atomisation naturellement présente dans le corps social.

L'esprit démocratique exige que les partis politiques, acteurs privilégiés du jeu
politique, respectent dans le relatif à leur vie interne des principes démocratiques
minimaux de structure et de fonctionnement afin que la volonté populaire puisse se
manifester et se matérialise, de cette manière, la participation dans les organes de l'État
auxquels ils accèdent.

En tant qu’administrateurs de fait d’une part importante de la souveraineté, les


partis politiques doivent fonctionner dans leur vie interne conformément aux règles
démocratiques dont le respect réclament vers l’extérieur.

Ce nouveau mandat, contenu dans le projet de loi, qui fait que les partis
politiques au Maroc épuisent leur légalité juridique de la légitimité démocratique 6 se
propose non seulement d’assurer un correct accomplissement des fonctions de
médiation et d’articulation confiées aux partis politiques mais, en outre, d’établir une
garantie du fonctionnement démocratique de l'État.

Nous registrons au Maroc l’inexistence, à l'opposé de ce qui est coutume


consolidée en occident, d'une disposition constitutionnelle qui énonce le caractère
obligatoire du respect des principes de démocratie tant dans la structure que dans le
fonctionnement des partis politiques. Cette loi, une fois approuvée, dont les articles 22,
23, 24 et 25 établissent cette condition7 , permettra de combler cette lacune et

6
L’article 22 du projet de loi des partis politiques prévoit cette obligation: « Le parti politique doit être
organisé et administré sur des bases et des principes démocratiques donnant vocation à tous les membres
de participer effectivement à la direction des différents organes »
7
Article 23: « Tout parti politique doit disposer de structures organisationnelles nationales, avec des
prolongements aux niveaux régional, provincial ou préfectoral et local. »
Article 24: « Le mode de choix et d’accréditation des candidats du parti aux différentes consultations
électorales doit être fondé sur des bases et des principes démocratiques. »
Article 25: « Les statuts fixent les règles relatives au fonctionnement du parti et à son organisation
administrative et financière, conformément aux dispositions de la présente loi. »

7
contribuera à l’ancrage de l'esprit démocratique et l’affermissement conséquent de l'État
de Droit8 .

Davantage, cet amendement projeté du cadre juridique organisateur des partis


politiques prétend promouvoir une restructuration et une re-configuración du paysage
partisan en proposant, d'une part, un modèle de rationalisation susceptible de donner
lieu à une représentation politique au sein des institutions qui favorise l'obtention de
majorités respectables et un gouvernement d'alternance entre des partis ou des
coalitions, en assurant de cette manière que la démocratie soit le premier gagnant dans
les différentes concurrences électorales, et, d’autre part, un modèle qui crédibilise la
politique et la réhabilite à travers une réconciliation entre le citoyen et l'action politique,
et permette ainsi d’éviter la désertion de ce dernier de l'action partisane en impulsant
son esprit de participation.

2/ Réforme du champ religieux 9


Inscrite dans le processus d'adaptation au contexte social présent et dans les défis
auxquels s’affronte la pratique du culte modéré et tolérant la réforme du champs
religieux tend á assurer le succès du processus de construction démocratique, dans le
respect de l'Islam, religion de l’Etat, en vertu de l'article 6 du texte constitutionnel qui
garantit à tous le libre exercice des cultes.

A partir de ces prémisses, et dans l’exercice des fonctions immanentes de


l'Emirat, domaine inscrit dans la Constitution dans son article 19 qui fonde la légitimité
du pouvoir sur la base de la Bay’a, la réforme du domaine religieux propose rendre
effective la tâche de veiller au respect à l'Islam et celle de protéger les droits et les
libertés des citoyens dans un Etat où l'option démocratique garantit la pluralité et
protège les minorités.

8
« (...) De même, la création des partis politiques, autant que leurs programmes, leurs modes de
financement et de gestion, ainsi que leurs fonctionnement et leurs règlement intérieurs doivent tous se
conformer aux règles de démocratie et de transparence ainsi qu’aux principes de la primauté de la loi et
du contrôle judiciaire (...) ». Discours royal du 8 de Octobre 2004.
9
Pour plus de détaille sur l’organisation des conseils des Oulémas: le dahir nº 1.03.300 du 22 avril 2004.
B.O. Nº 5210.

8
Dans son aspect institutionnel cette politique réformatrice a opté pour la création
de deux nouvelles directions dans le ministère des Habous et des Affaires Islamiques,
auquel est attribuée une mission dans les affaires religieuses dérivant directement des
fonctions inhérentes à l'Emir des croyants, ce qui sans doute explique le fait que son
organisation ait été toujours effectuée par Dahir et non par décret ministériel. La
première est la Direction des mosquées, et la deuxième prendra en charge
l'enseignement traditionnel. Dans la même ligne on a procédé à la création de seize
délégations régionales d'affaires islamiques.

Ces changements structuraux répondent en premier lieu au principe d'adaptation


aux nécessités présentes et réelles du domaine religieux, et deuxièmement assurent que
le système d’organisation ait comme base le principe de continuité traduit dans la
création de délégations déconcentrées au niveau régional.
Dans une ligne analogue, ce processus introduit une vaste rénovation du Conseil
supérieur et des Conseils locaux des ulémas dans le but d’établir une action
d’encadrement religieux de proximité.

La réforme comprend finalement une re-formulation de l'enseignement et de la


formation en matière purement religieuse tout en ciblant une revalorisation de
l'enseignement traditionnel qui permette une redéfinition de l'Islam tant à partir de la
tolérance, le rejet décidé de la violence et de l'instrumentation du texte sacré pour des
fins politiques10 qu’à partir d'une mise au point qui prenne en considération les
caractéristiques de la modernité parfaitement conciliables avec ses préceptes.

Autres références
D’autres réformes et innovations sont réalisées au Maroc pendant l'année 2004,
mais vu qu’elles ne peuvent pas être traité ici avec l'extension minimale qu'elles
méritent en raison de son importance, je vais juste les citer.

10
Dans sa référence au champ religieux, l’Emir des croyants affirma dans son discours du Trône qu’une
“ente séparation doit être faite entre le religieux et le politique, eu égard à la sacralité des dogmes
véhiculés par la religion, et qui doivent, de ce fait, être à l’abri de toute discorde ou dissension, d’où la
nécessité de parer à toute instrumentalisation de la religion à des fins politiques. En effet, sous la
monarchie constitutionnelle marocaine, religion et politique ne sont réunies qu’au niveau de la personne
du Roi, Commandeur des croyants”

9
En premier lieu, Il s’agit d'une grande amélioration dans le cadre judiciaire en
raison de l'approbation de deux projets relatifs à la levée de l'immunité parlementaire11
et la création d'un Haut Tribunal pour juger les membres du gouvernement ayant
commis une certaine infraction pendant l'exercice de leur fonction, et dans le cadre de la
protection de la femme on a procédé à la pénalisation du harcèlement sexuel dans le
travail.

Pour terminer, nous rappelons qu’il existe actuellement dans le monde un


processus de modernisation à caractère universelle, qui introduit des changements dans
toutes les sphères de la vie humaine, et dans le domaine constitutionnel celui-ci aboutit
dans les pays développés à un gouvernement d'alternance accompagné d’une rénovation
de l'élite politique.

Si la démocratie ne consiste pas seulement en une méthode qui intègre des forces
et des volontés diverses, mais aussi, et peut-être d’une façon primordiale, parce qu’elle
constitue une valeur ou un ensemble de valeurs qui garantissent une coexistence
pacifique et une transition placide et apaisée vers la modernité, sa conquête suppose un
pari pour la culture plurielle, la coexistence (en lice peut-être) d’une vaste gamme de
croyances, conceptions et aptitudes, ainsi que ceux des coalitions, d'associations et
d'institutions qui donnent lieu à la diversité.

11
Dahir nº 1.04.162 du 4 novembre 2004. B.O. Nº 5263.

10

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