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TEXTES et ARTICLES
de Jean Dubuis
L’Association « Les Philosophes de la Nature » éditait mensuellement pour ses membres un journal, « Le Petit
Philosophe », dans lequel Jean Dubuis a publié régulièrement des articles destinés à compléter ou préciser
certains aspects de son enseignement, par ailleurs diffusé sous forme de livrets, sur l'Esotérisme, l'Alchimie, et la
Qabal (nous reprenons ici l'orthographe qu'il avait choisie pour ce dernier mot).C'est au total plus de 80 textes
dont certains présentent des idées qui ont été reprises par la suite par Jean Dubuis, d'une part dans son « Cours
d'ésotérisme général » et d'autre part dans son « Traité Expérimental - L'Expérience de l'Eternité » (ce dernier
rédigé après la dissolution de l'Association). En outre la plupart des planches (ilustrations et diagrammes)
présentées dans ces articles figuraient déjà dans les cours. Nous pensons que par la richesse et souvent
l'originalité de leur contenu, ainsi que par la clarté de leur présentation, ils méritent d'être mis à la disposition des
étudiants.
NOTIONS FONDAMENTALES
- Alchimie, Qabal et Astrologie
- Voici l'Alchimie
- Introduction à la Qabal
- Les 4 aspects de l'Alchimie
- La Chaîne d'Or d'Homère
- Le Chemin qabalistique
- Spagirie
- Le Libre Arbitre
- Le Zéro et l'Infini
- Energie et matière
- Le “Grand-Père”, Il s'en fout ?
- La Réintégration
- Le Karma n'est pas ce que vous croyez
- Prana et Kundalini
http://www.portaelucis.fr/html/textes.htm
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En Qabal, ces énergies sont représentées par les dix Sephiroth de l'Arbre de Vie (schéma ci-
dessous). Chaque Sephirah (pluriel Sephiroth) est l'un des dix niveaux. Pour les Qabalistes
comme pour les Alchimistes, ces dix Sephiroth représentent les dix niveaux de condensation
de l'énergie. Dans un texte ancien, "La Nature Dévoilée", on relève que l'énergie première,
Materia Prima, extrêmement subtile, se condense en dix étapes successives pour arriver à l'état
de la matière dense de notre monde (chaque niveau comprend un ensemble qui inclut un
espace-temps, une densité d'Energie, une densité de matière et un niveau de perception de la
conscience).
Kether, au sommet de l'Arbre de Vie, est la source de la Materia Prima. C'est le point où
l'énergie se manifeste dans l'univers. Elle se condense ensuite sur Chokmah puis en Binah à
qui est attribué Saturne, le Haut du Ciel selon les Anciens.
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Les dix niveaux énergétiques correspondent à dix fonctions dans l'homme, à dix niveaux de
conscience répartis en quatre mondes. Assiah est le monde physique, où nous sommes, avec un
seul niveau de conscience, celui de Malkuth. Au-dessus, c'est le monde de la Création,
Yetzirah, en fait le monde lunaire qui comprend les Sephiroth accordées sur la Lune, sur
Mercure et sur Vénus qui correspondent à trois niveaux de conscience. Toujours en suivant le
sens de la remontée des énergies, on passe, au-dessus, au monde de Briah, monde solaire dit
"christique". Ce monde comprend la Sephirah solaire Tiphereth, la Sephirah martienne
Geburah et la Sephirah jupitérienne Chesed qui correspondent également à trois niveaux de
conscience (la Sephirah - pluriel Sephiroth - est l'un des dix niveaux. Chaque niveau
comprend un ensemble qui inclut un espace-temps, une densité d'énergie, une densité de
matière et un niveau de perception de la conscience). Briah est le plus haut monde temporel.
Atziluth, monde du dessus, qui comprend les Sephiroth Kether, Chokmah et Binah, est un
monde sans espace-temps.
Interprétation alchimique de ces énergies
A chaque niveau, l'énergie prend quatre formes correspondant aux quatre éléments
alchimiques : Feu, Air, Eau et Terre, qui sont les énergies existant dans les dix niveaux de
condensation et donc présentes dans chaque Sephirah. Le Feu, élément le plus subtil, est à la
base de l'énergie, c'est l'élément animant toute la création ; le prana yogique est une
condensation de cet élément.
Ces quatre éléments se combinent entre eux. Ainsi, les deux éléments Feu et Air donnent le
Soufre qui est l'énergie animatrice, l'âme des choses, correspondant à peu près au "Corps
Glorieux" de la religion catholique. L'Eau et la Terre, en se combinant, forment le Sel, qui n'a
rien à voir avec le sel de cuisine ; c'est l'énergie qui va matricer les corps physiques. L'Air et
l'Eau, en se combinant, forment l'Esprit ; c'est l'énergie qui va permettre la jonction entre
l'âme et le corps. Les Alchimistes l'appellent le Mercure, c'est-à-dire le messager des dieux,
car c'est lui qui permet la jonction entre le Soufre qui est l'âme, et le Sel qui est le corps. Le
Mercure appartient aux deux mondes, celui de la matière et celui de l'Esprit.
En conséquence, toutes les choses, minérales, végétales ou animales, ont une âme, c'est-à-dire
qu'elles ont une énergie animatrice, le Soufre. Elles ont un Sel qui matrice la nature de leur
corps et elles ont un Mercure qui assure la jonction entre les deux. Cette loi s'applique dans
tous les corps et dans tous les règnes. Les Alchimistes disent que tout est soumis aux énergies
de la Vie qui involuent ou qui évoluent sous la pression des énergies astrologiques.
L'involution et l'évolution dureraient environ douze milliards d'années terrestres.
Actuellement, si on considère que le jour cosmique a une durée de 24 heures, il est à peu près
16 heures à la pendule cosmique, dans la période évolutive.
L'évolution des êtres et des choses est régie par des états liquides car les énergies
astrologiques ne peuvent agir que sur l'état liquide. Elles n'agissent jamais sur des particules à
l'état solide. On dit qu'un corps est fixe parce que son état solide fait que les énergies
astrologiques sont sans action sur lui. Cette définition diffère de la conception du "fixe" en
chimie actuelle. Cela explique la différence de vitesse d'évolution des trois règnes. Dans
l'homme, le Mercure est dans le sang et permet aux énergies astrologiques d'agir sur lui. Son
Mercure étant liquide, l'homme a l'évolution la plus rapide des 3 règnes. L'alchimie du sang
de l'homme est une alchimie solaire.
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Dans le règne végétal, le Mercure est la sève du fait que la sève est de l'eau, non salée. Ici, il
s'agit d'une alchimie lunaire. Quant au règne minéral, d'évolution très lente, les énergies
astrologiques n'agissent que par l'"Humide Radical" qui n'existe que dans les minerais vierges
sortant de la terre et qui n'ont jamais été ni fondus ni mis en contact avec un acide minéral ;
sinon, on se trouve en présence de corps morts, sans valeur alchimique.
Il y a deux exceptions à cette règle : le métal mercure qui, du fait qu'il est liquide, est toujours
sous les influences astrologiques ; et l'antimoine qui reste soumis aux influences
astrologiques même après sa fusion ou quand il a repris son état solide, mais c'est une
exception dans la nature.
La Spagirie, ou Alchimie végétale, est régie par les influences lunaires. Il existe également
une Spagirie minérale et une Spagirie métallique mais en général, les écoles spagiriques ne
travaillent que sur le végétal.
Donc, les influences lunaires vont avoir, dans le règne végétal, une double action : d'une part,
elles vont déterminer le moment des opérations ; d'autre part, elles vont déterminer la nature
de l'action des produits obtenus. Il faut savoir que pour utiliser ces produits, on doit tenir
compte de la position lunaire du moment.
En Spagirie végétale, toutes les plantes ont une attribution planétaire, à l'exception unique de
la drosera qui n'a pas d'attribution planétaire, tout comme l'antimoine dans le règne minéral.
On attribue la Terre à la drosera.
Le principe de la Spagirie consiste à séparer et à réunir (étymologie grecque : séparation,
réunion). Les trois principes alchimiques de la plante vont être séparés : Soufre, Mercure et
Sel. Les énergies de la plante ont des supports préférentiels. Donc, en séparant les corps
chimiques qui contiennent ces énergies, on séparera les énergies spirituelles de la plante. Il
faudra veiller, au cours des opérations, à ne pas laisser se perdre l'un des principes sinon tout
est remis en cause. Une fois la séparation effectuée, la phase de purification peut être
entreprise (distillation, calcination...). La troisième opération est la cohobation ou réunion.
On obtiendra alors un produit qui, du fait de sa purification et de l'intensification de ses
énergies spirituelles, a de grands pouvoirs de guérison et même des pouvoirs d'initiation,
ouvrant les chakras dont parle le yoga.
Position de la Lune dans les signes ("Ciel Chymique", schéma ci-dessous)
Chaque plante a sa planète et a deux signes. Quand la Lune passe dans ces signes, c'est alors
le moment d'opérer. Les opérations de séparation réussissent quand la Lune passe dans le
signe négatif de la plante. Ainsi, prenons une plante jupitérienne : la mélisse. Lorsqu'elle sera
dans le signe des Poissons, signe négatif, il conviendra d'effectuer la séparation des éléments.
Quand la Lune sera dans le Sagittaire, soit en phase positive, il conviendra d'effectuer la
cohobation. Si on utilisait de la prêle, saturnienne, on opérerait de la même manière dans le
Capricorne et dans le Verseau.
Deux types de plantes font exception : celles qui sont lunaires et celles qui sont solaires. Elles
sont inversées : l'aspect négatif des deux se fait dans le Cancer et l'aspect positif dans le Lion.
Pour consommer ces produits, pour une guérison ou pour une initiation, il faut les prendre
quand la Lune est dans le signe positif.
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Les effets de la plante sont connus par ses attributions planétaires. La prêle, saturnienne,
traitera la solidité du corps. Les élixirs spagiriques traitent davantage les fonctions que les
organes. Si on prend une plante jupitérienne, comme la mélisse, elle améliorera toutes les
fonctions d'assimilation, soit la digestion, la respiration, ainsi que l'assimilation spirituelle ou
psychique. Un élixir martial, comme la garance, soignera le sang et donnera des forces et du
tonus en général.
Pour chercher les attributions planétaires des plantes, on peut consulter des livres anciens tel
celui de CROLLIUS ou se référer à la théorie des Signatures de la Nature. Avec un contact
intérieur suffisant, on peut chercher dans les Archives de la Nature directement, ce qui est un
procédé plus sûr car les livres anciens sont faux en grande partie, les plantes ayant évolué.
Ainsi, la mélisse qui, à l'état sauvage est jupitérienne, cultivée est vénusienne.
La meilleure solution, pour ces recherches, est de savoir que les énergies astrologiques se
focalisent dans certains produits de la plante, par exemple les sels organiques. Si on fait
cristalliser ces sels, on obtient des cristaux visibles au microscope.
La nature accepte sept systèmes de cristaux. Les Alchimistes ont attribué aux métaux, donc
aux planètes, ces cristaux.
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SYSTEMES CRISTALLINS
Cubique Saturne
Quadratique Jupiter
Orthorhombique Mars
Monoclinique Soleil
Triclinique Vénus
Rhomboédrique Mercure
Hexagonal Lune
Il est remarquable que la plupart des minéraux natifs de type sulfure des métaux en question
cristallisent dans l'un de ces systèmes. Si on fait des opérations alchimiques pour obtenir le
“chaos” avant la grande opération sur les métaux, le chaos cristallise toujours en fonction de
chaque métal dans le système cristallin qui est indiqué ici. A travers l'Alchimie, on arrive
donc à vérifier des théories astrologiques.
Un deuxième système a été développé par un Alchimiste allemand, STAHL. Il utilisait
uniquement l'astrologie classique. Si on considère la Maison astrologique à l'heure de
l'opération, il faut la considérer comme étant la cornue de l'opération. La situation
astrologique idéale, c'est qu'en bas de la cornue se trouve le Sel, c'est-à-dire la planète du
métal sur lequel on opère. Au-dessus, on doit trouver le Mercure, symbole du liquide
d'extraction qui est le menstrum ou le mercure philosophique. Au-dessus encore, on doit
trouver le Soleil, la semence de l'or, ou Soufre alchimique. Au ciel de la cornue, l'Alchimiste
STAHL dit qu'on doit trouver la planète Vulcain qu'il considère comme une planète
intramercurielle dont la révolution sidérale serait de 18 jours et 14 heures. LE VERRIER
croyait à l'existence de cette planète. Si Vulcain ou Mercure sont dans des Maisons
adjacentes à celle de la cornue, l'extraction ne se fera pas ou demandera un an ou deux. En
situation idéale, l'extraction doit se faire en une centaine d'heures. Ces extractions donnent les
huiles des métaux qu'il faut manipuler avec prudence car elles éveillent les centres
séphirotiques ou chakras. On obtient un phénomène identique à l'éveil de Kundalini avec
l'avantage qu'on peut, ici, doser le produit, ce qui permet de provoquer des éveils très lents,
sans risque de traumatiser l'intéressé.
La Qabal utilise un système astrologique très différent. Elle permet de mettre en application
le proverbe chinois "L'étoile conduit le fou mais le Sage guide son étoile". En effet, s'il fallait
attendre que le ciel soit bien aspecté pour entreprendre des opérations qabalistiques ou
alchimiques, on risquerait d'attendre très longtemps et d'y passer toute sa vie. Donc, au lieu
d'utiliser l'astrologie judiciaire, on utilise l'astrologie des heures planétaires, c'est-à-dire des
heures des Génies de la Présence ou bien des Génies Planétaires.
Alors, la combinaison des deux, Astrologie et Qabal, devient intéressante car les pratiques de
la Qabal opérative permettent, quelle que soit l'heure, d'invoquer l'énergie d'une planète et de
l'obliger à se concentrer dans les produits alchimiques, par exemple. Si on opère à l'heure
planétaire, cela vaut mieux. Mais on peut évidemment pratiquer en dehors de cette heure avec
des résultats, bien sûr moins bons. L'avantage de telles pratiques astrologiques en Qabal, c'est
qu'on peut invoquer l'énergie astrologique d'une seule planète et même, en elle, d'un seul
élément, par exemple Le Feu de Vénus, l'Eau du Soleil, etc. Cela est très utile quand on veut
soigner des gens car dans le cas de l'étude des quatre tempéraments de PARACELSE, on
connaît l'élément déficient ou excédentaire.
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VOICI L'ALCHIMIE
par JEAN DUBUIS
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Le secret hermétique
Il nous semble qu'il y a eu au moins quatre raisons qui l'ont justifié ainsi que son
maintien en Alchimie.
- première raison : dans les époques d'intolérance religieuse, il était nécessaire
de cacher le véritable but des opérations alchimiques, but initiatique.
- seconde raison : elle est d'ordre politique. La diffusion des processus
alchimiques à ces époques aurait eu pour résultat de déstabiliser l'organisation
sociale, risque qu'aucun roi ne voulait encourir.
- troisième raison : elle est d'ordre initiatique. La plupart des initiés pensaient
que ces techniques ne doivent être communiquées qu'à ceux qui sont prêts.
Encore eût-il été satisfaisant, sur le plan éthique, que les moyens de se
préparer fussent révélés à tous ceux qui le souhaitaient. Cette erreur des initiés
vient en grande partie d'une mauvaise interprétation de l'adage hermétique :
« savoir, oser, faire, se taire ». Le « se taire » final ne concerne pas le savoir,
mais le résultat du travail ésotérique, lequel ne concerne que celui qui le
fait. Cette erreur n'est pas propre à l'Alchimie, elle est encore perpétuée par la
plupart des écoles philosophiques et est sûrement la cause des divers troubles
des sociétés d'aujourd'hui.
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- quatrième raison : l'expérience montre qu'il existe de nombreux livres
« trouble-fête" qui induisent en erreur. Probablement sont-ils tous l'expression
de la revanche de « souffleurs » ayant échoué sur le sentier.
Où en est l'Alchimie aujourd'hui ?
Nous estimons que de nos jours les considérations précédentes n'ont plus à
rentrer en jeu et que de ce fait il est du devoir de ceux qui savent de dire
comment se préparer.
Un autre fait autorise à dire beaucoup, parce qu'en Alchimie, savoir ne signifie
pas automatiquement pouvoir.
Nous entendons souvent déclarer : « mais s'il y a un secret hermétique, la
science avec ses moyens modernes aurait dû le trouver ? ». A cela la réponse est
simple : la science ne l'a pas trouvé parce quelle ne l'a pas cherché. Quand son
lent et pénible « grattage » des lois du monde physique la conduira à la limite de
la métaphysique, alors, la science rejoindra l'Alchimie.
Nota : al chimie ou chimie divine. Dans la langue hébraïque, les lettres aleph et lamed,
ou leurs équivalences en arabe, jointes à un mot, lui confèrent un sens divin. Ex. :Alla,
Mikael, Raphael, Gabriel, etc.
L'étude et la pratique de l'Alchimie conduisent à une connaissance unitaire,
globale qui comprend à la fois une connaissance expérimentale et théorique, une
philosophie, une conception du monde.
En outre, la pratique est davantage un art qu'une technique.
Avant d'aborder différents aspects touchant à l'Alchimie, il nous semble utile de
donner l'origine des connaissances exposées ici. Elles sont :
- pour la partie opérative en majeure partie issues des anciennes écoles
allemandes, à savoir : Isaac Hollandus, Von Welling, Paracelse, Weidenfeld,
Von Bernus.
- pour la partie théorique, essentiellement : La Chaîne d'Or d'Homère.
Le reste provient d'échanges oraux, de conversations directes avec des
alchimistes étrangers et de nos propres expériences.
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Nous voyons donc sur le schéma que le Hyle ou Chaos se différencie en deux
énergies, d'un coté le Nitre, énergie active, qui sera la base de toutes les énergies
animatrices de la vie ; de l'autre, le Sel, énergie passive qui par condensation
donnera la matière, support de la vie.
A nouveau le Nitre se différencie et donne deux énergies connues comme
éléments alchimiques : le Feu actif, l'Air passif.
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De son coté, le Sel se différencie, il donne l'Eau, énergie active, la Terre,
énergie passive.
L'opposition Feu-Air engendre une sorte de corps spirituel, l'Ame des choses
animée par le Feu, construite par l'Air, et que les alchimistes dénomment
Soufre.
Eau et Terre engendrent le Sel ou plus exactement la matière énergétique des
formes physiques. L'Air et l'Eau engendrent le Mercure Philosophique ou
l'Esprit des choses. Ce Mercure est la Clef de l'Alchimie car il est le seul des
trois principes à avoir accès d'un coté aux énergies de la vie et de l'autre aux
énergies de la matière. Pour les alchimistes, un corps, une matière, pour être
utilisables doivent être vivants, et dans ce cas sont dits philosophiques. Et ceci
implique que soient présents les trois principes, à savoir : Soufre, Mercure, Sel,
ou : Ame, Esprit, Corps. Dans l'homme, c'est le Mercure qui permet à l'Ame
d'animer le corps. D'où le symbolisme ancien de Mercure, messager des Dieux.
Nul ne peut « ouvrir » un des règnes de la nature s'il n'en possède pas le
Mercure. Les supports physiques du Mercure sont les suivants :
- le sang dans le règne animal
- l'alcool dans le règne végétal
- un hydrocarbure (vinaigre des Anciens) dans le règne minéral.
Nota : le règne minéral a deux « Mercure » :
- le Mercure Philosophique extrait des minerais métalliques des sept métaux
traditionnels ;
- l'Alkaest extrait des autres minéraux vierges.
Dans la nature comme dans les opérations alchimiques, il y a sans cesse
involution et évolution de l'énergie, c'est-à-dire que l'essence des choses est en
fait le Feu plus ou moins « coagulé » selon les Anciens. L'énergie involue
incessamment dans le cycle Feu, Air, Eau, Terre, et évolue dans le cycle Terre,
Eau, Air, Feu.
L'hydrogène, élément Feu, est le seul élément directement issu de la Materia
Prima et toute la suite des corps n'apparaît que par l'accolage des atomes
d'hydrogène.
Parvenue au carbone, la vie manifestée devient possible puisque tous les
Mercures animateurs contiennent C et H.
A ce jour de l'évolution cosmique, l'agglomération des atomes d'hydrogène
s'arrête au plomb. Au-delà, l'incorporation Soufre-Mercure ne se fait plus, ces
corps sont alchimiquement morts, la radio-activité les décompose et renvoie
leur énergie au Chaos.
Un corps totalement privé de son Soufre et de son Mercure devient radio-actif.
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Pour illustrer la différence entre Alchimie et techniques modernes, prenons le
cas des transmutations nucléaires. La transmutation nucléaire, dans les piles ou
les bombes, est due aux énergies nucléaires et électriques des éléments Eau et
Terre, domaine de la matière. Ces réactions sont donc du même domaine que
celui du corps physique et sont dangereuses pour lui, mais elles ont peu, sinon
pas du tout, d'action directe sur le psychisme. Par contre l'alchimiste agit sur la
matière par l'intermédiaire des éléments de la vie, Feu et Air. Il n'y a plus de
risque de graves perturbations psychiques en cas d'erreur.
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Le dernier processus examiné sera celui de la fécondation ou du mariage
alchimique. Le Soufre sera considéré comme mâle, le Mercure comme femelle,
le Sel sera la matrice. Les trois sont enfermés dans l'Œuf Philosophique lui-
même placé dans une couveuse dont la température est d'environ 40°. Une
circulation va commencer dans l'Œuf.
Avec les trois principes du processus précédent, on obtient une Pierre Végétale
dont la propriété est d'extraire immédiatement un élixir d'une simple macération
aqueuse.
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Les anciennes traditions alchimiques et qabalistiques (Hollandus, Paracelse,
Trithème, Vigénère) donnent une équivalence symbolique de ces centres et
attribuent à chacun une planète et des plantes, à savoir :
Binah Saturne prêle
Chesed Jupiter mélisse
Geburah Mars garance tinctoriale
Tiphereth Soleil euphraise
Netzach Vénus alchémille
Hod Mercure carvi
Yesod Lune véronique
Lorsque l'on est parvenu à produire des élixirs végétaux satisfaisants, ou mieux
des quintessences végétales, on opère de la manière suivante.
Une fois les sept élixirs fabriqués, une dose de quelques gouttes d'un élixir
chaque jour de la semaine amorcera le nettoyage souhaité. Nous pensons que 18
mois de ce régime sont nécessaires au nettoyage des centres afin de les rendre
aptes au travail métallique.
Ce processus constitue la première partie de l'Initiation alchimique. Bien
conduit il équivaut à l'Initiation dite des Mystères mineurs.
Opérations dans le règne métallique
Les alchimistes ne travaillent jamais sur des métaux courants, qui sont
alchimiquement morts : s'ils possèdent encore le Soufre, ils n'ont plus le
Mercure. Le travail se fait donc sur des minéraux vierges sortant de la mine.
Ceux-ci doivent être purifiés chimiquement sans feu de fusion et sans acides
minéraux, sinon ils meurent. Seul l'antimoine peut affronter la fusion sans
alchimiquement mourir.
La séparation des trois principes métalliques nécessite la possession soit du
Mercure philosophique, soit celle d'un Alkaest.
L'Alkaest est le Mercure philosophique extrait d’un minéral non métallique. Ses
propriétés alchimiques sont moins universelles que celle du Mercure, mais il est
plus aisé à obtenir (distillation sèche du tartre ou soufre natif).
Nota : Soufre natif.
Ce soufre se trouve généralement dans la terre sous forme cristallisée en général. Le
soufre volcanique perd sa vie alchimique par la fusion, et il ne peut être régénéré que
par un très long séjour dans la terre. Seul le soufre volcanique du Manif Central peut
être considéré comme natif étant donné la date très ancienne d'extinction de ses volcans.
Dans les anciens textes, on ne trouve pas le mot natif mais philosophique qui signifie
vie alchimique présente.
La possession du Mercure assure la dissolution philosophique du minerai
purifié ; une simple distillation sépare les trois principes. La grosse difficulté est
la manipulation du Mercure philosophique très volatil qui bout à la température
ambiante et qui ne se conserve qu'en ampoule de verre scellée à la flamme.
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Nous n'irons pas plus loin dans ces explications car la manipulation des
teintures métalliques n'est pas sans danger, et il est nécessaire de préparer les
sept teintures, à savoir celle de la galène, de la cassitérite, de la marcassite, de
l'or, du « vitriol bleu » (minerai de cuivre), du cinabre, de l'argent.
Ces teintures n'ont plus un effet de nettoyage mais à certaines doses elles
provoquent une libération des énergies spirituelles en l'opérateur. Ce qui
correspond à l'initiation dite des Mystères majeurs déjà mentionnés.
Dans ces processus métalliques, il existe selon Paracelse une hiérarchie de
pouvoir que nous pensons exacte par l'expérience et qui est la suivante, en
commençant par le plus puissant : plomb-étain-fer-(or)-cuivre-mercure-
(argent). Chacun de ces métaux donne une Pierre. Chacune d'elles marque une
étape sur le chemin vers l'ultime initiation.
En conclusion…
Une divulgation massive de l'Alchimie est-elle souhaitable ? Est-elle possible ?
Quelles en seraient les conséquences scientifiques, philosophiques religieuses
et, pourquoi pas, sociales ou politiques ? La rencontre avec des membres de la
communauté scientifique conduit à constater trois types de comportements
différents : conformiste, double, courageux.
- les « conformistes », en général, travaillent à la théorie de disciplines
scientifiques et ne touchent pas ou peu à l'expérience ou à la matière.
- les « doubles » restent officiellement conformistes, mais sortent, en privé, du
cadre confortable du conformisme.
- les « courageux » expriment leur curiosité, leur non-conformisme et de ce
fait, sont plus ou moins marginalisés par la communauté scientifique.
Mais qu'est-ce que le conformisme scientifique?
La connaissance scientifique est comme un gigantesque puzzle dans lequel
manquent de nombreux morceaux, puzzle qui n'est pas limité sur les bords, mais
dans lequel il semble que l'on puisse distinguer l'amorce de formes cohérentes.
Quand un chercheur propose une nouvelle pièce, la communauté officielle
commence par regarder si l'on peut insérer cette pièce dans le puzzle, quitte
pour cela à rogner, à limer, à tordre la pièce. Sinon, on garde la pièce sous le
boisseau jusqu'à ce qu'elle « accepte » de rentrer dans le puzzle. Mais on fera
tout pour ne pas altérer ou modifier l'acquis. Si quelqu'un présente une pièce qui
s'adapte sur le bord du puzzle, mais qui étendrait celui-ci dans les directions
métaphysiques : esprit, âme, psychisme, alors on jette la pièce dans « la
poubelle du silence et du ridicule ».
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C'est probablement le chemin que prendrait une révélation massive de
l'Alchimie, en tant que métaphysique expérimentale et qui, en plus, se heurterait
aux milieux religieux et philosophiques. Notre position, en tant que groupe de
recherches, est la suivante : donner à ceux qui le souhaitent les connaissances
nécessaires pour effectuer l'auto-transformation personnelle qui fait d'un
profane un alchimiste.
Quant à l'enseignement que l'alchimiste peut tirer de son étude de la nature ou
de sa propre étude, elle heurtera fortement les concepts des sociétés
matérialistes actuelles.
L'Alchimie est la science d'une civilisation spirituelle.
Pour dépasser les limites de la révélation, la question qui se pose est la
suivante :
- Existe-t-il une expérience, ou une série d'expériences, qui démontrerait
une affirmation alchimique ?
A ce point, le domaine alchimique se divise en deux parties. Un domaine où
l'expérience est possible quel que soit l'état de l'opérateur. Un domaine où l'état
spirituel adéquat de l'opérateur est nécessaire : c'est le cas des transmutations.
Nous ne parlerons pas des expériences qui demandent une transmutation
intérieure de l'alchimiste ; celles-ci n'étant pas reproductibles par tous, se
heurtent à coup sûr à un refus de considération a priori de la part de la
communauté scientifique.
Toutefois un récent communiqué de chercheurs américains détruit une des
objections majeures opposées à la transmutation ; l'argument en est le suivant :
- On ne peut pas par voie chimique, qui n'agit que sur les électrons
extérieurs, agir sur le noyau, siège des transmutations. Les noyaux sont
donc inaccessibles par cette voie.
Le communiqué en question dit qu'un transfert d'énergie entre les couches
extérieures et le noyau est possible et que l'impossibilité théorique de
transmutation par action sur les couches extérieures n'est plus une certitude.
C'est probablement en ce domaine que le psychisme de l'alchimiste peut agir.
C'est pourquoi, nul ne peut transmuter sans s'être transmuté lui-même.
L'effet psychique et spirituel de l'Alchimie sur l'alchimiste est le point qui
déclencherait une opposition farouche de toutes les forces des sociétés
matérialistes actuelles si l'Alchimie se développait à grande échelle. Car les
révélations alchimiques tout on détruisant les faux dogmes religieux actuels,
feraient s'écrouler les systèmes philosophiques matérialistes et les systèmes qui
les accompagnent. En effet, l'Alchimie conduit à une initiation véritable, c'est-à-
dire à un niveau de conscience et de connaissance qui transcende tout ce qui
peut être acquis par un intellect uniquement physique quel qu'il soit.
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L'accès à une métaphysique expérimentale montre l'irréalité de tous les dogmes
des religions et de la plupart des sectes de nos jours. Seul un enseignement
métaphysique comme la Qabal ou ses quelques équivalents orientaux demeure
acceptable.
La réalisation intérieure conduit à un état de « bonne volonté » et le constat de
l'existence des réalités supérieures en l'homme change l'orientation de sa
volonté ; en un mot, son éthique devient « ne plus se servir mais servir ».
Il est délicat de croire que les structures des sociétés actuelles puissent supporter
cette transmutation humaine.
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Introduction à la QABAL
Dans sa traduction du Zohar, de Pauli dit : “la Qabal est la connaissance ésotérique des israélites”.
Cette définition peut être considérée comme satisfaisante si l'on sait que la Qabal est sans aucun
doute la première tentative de réponse unitaire sur la nature de l'univers et qu'en outre elle répond
aux trois questions essentielles :
- D'où venons-nous ?
- Qui sommes-nous ?
- Où allons-nous ?
A ce jour, la Qabal reste encore en contradiction avec les conceptions actuelles de la communauté
scientifique. Cependant, on observe déjà, entre elles, l'amorce d'un rapprochement. Par exemple,
les astronomes ont remarqué que la matière a une tendance générale à s'organiser. Sur ce point, les
Qabalistes, tout comme les Alchimistes d'ailleurs, tombent d'accord. Alchimistes et Qabalistes
disent que c'est la conscience qui a créé la vie et que c'est la vie qui crée et organise la matière
pour 1es nécessités de son évolution. Ainsi la conscience serait la force sous-jacente organisatrice
de la matière.
Quelles sont, à ce jour, les sources de la connaissance qabalistique ?
LES SOURCES DE LA QABAL
Le livre fondamental de la Qabal est le “Sepher Yetzirah” ou Livre de la Création. Il s'agit d'un
tout petit opuscule dont la traduction littérale ne dépasse pas trois ou quatre pages
dactylographiées. La Bibliothèque Nationale en possède plusieurs exemplaires, de dates et
d'origines variées, mais la constance du texte est remarquable.
Le second livre de la Qabal est le “Sepher Zohar” ou Livre de la Splendeur. En fait, il s'agit d'un
commentaire, assez en désordre, du Sepher Yetzirah et de son interprétation. Le Zohar est un
ouvrage volumineux qui totalise environ six fois notre dictionnaire classique. La traduction latine
la plus ancienne, connue à ce jour, est celle de Pic de la Mirandole (1463-1494). Il en existe un
condensé en latin de Knorr Von Rosenroth intitulé “Kabalah Denudata”. Cette “Qabal dévoilée” a
été traduite en anglais par Mac Gregor Mathers vers 1918.
Il existe encore deux petits ouvrages d'une cinquantaine de pages considérés comme faisant partie
de la Qabal : un livre dit “Aesch Mezareph” qui en est une interprétation alchimique et un livre
moins connu dit “l'oracle Chaldéen” qui, lui, en est une interprétation magique.
On peut, à juste titre, s'étonner que le petit “Livre de la Création” soit à l'origine de la gestation du
volumineux “Livre de la Splendeur”. Ceci est dû au fait que le Sepher Yetzirah est écrit avec un
alphabet de structure hiéroglyphique et que ce mode d'écriture donne une très forte concentration
à l'information. Aussi 1a traduction littérale de ce genre de texte est-elle impossible. Il est donc
utile d'expliquer comment fonctionne ce type de langage.
LES LETTRES DANS L’ALPHABET HEBREU
Dans nos alphabets modernes, les lettres qui constituent un mot n'ont pas de lien avec le sens de ce
mot ; il s'agit d'une simple convention, variable avec les langues. Ainsi, en latin, “mensa” n'a pas
les mêmes lettres que “table” en français mais ces deux mots désignent le même objet. Dans les
langages hiéroglyphiques, chaque lettre représente un principe, une règle, une loi, une énergie et
le sens d'un mot est l'intégration, la somme du sens des lettres qui le composent.
Par exemple, considérons le nom dit imprononçable de la langue hébraïque : Yod He Vav He.
Nous avons :
- Yod qui est le principe phallique universel
- He qui est l'être
- Vav qui est l'attraction vers la dualité, première apparition des possibilités du libre-arbitre.
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He Vav He est le principe de l'être qui évolue par la tentation, le principe féminin de la Création.
Yod He Vav He est l'être androgyne, l'homme-dieu d'avant la séparation des sexes, l'homme de
l'Unité. L'homme de la séparation des sexes est l'homme de la dualité.
La seconde règle est celle de l'ordre des lettres. Par exemple, dans ALLAH, nous avons Aleph
Lamed Lamed Aleph et ce nom est composé de deux sens :
- AL (Aleph-Lamed) où Aleph (l'énergie ou l'espace) s'amplifie ou s'étend sous l'effet de Lamed
(le principe d'amplification ou d'extension). En “AL”, la Création se matérialise.
- LA (Lamed-Aleph) où l'énergie diminue, où l'espace se contracte. En “LA”, la Création se
dématérialise. L'inversion de la place de Lamed représente l'inversion de l'action dans son
principe.
Il y a trois lettres-mères qui représentent les trois principes fondamentaux de la Création à savoir :
Aleph, Mem, Shin dont la traduction symbolique est Air, Eau, Feu. En aparté, soulignons que
dans l'incréé, les trois lettres-principes sont Aleph, Yod, Nun.
Ensuite, il y a les sept lettres dites doubles, à savoir :
Beth, Gimel, Daleth, Kaph, Pe, Resh, Tav. Ces lettres représentent les sept lois doubles qui
gouvernent l'univers. Symboliquement, une planète traditionnelle est affectée à chaque lettre. Une
bonne étude sur ces lettres existe dans le traité des “Sept Causes secondes” de l'Abbé Trithème.
La troisième catégorie de lettres est celle des lettres dites simples qui sont au nombre de 12, à
savoir :
He, Vav, Zayin, Chet, Tet, Yod, Lamed, Nun, Samekh, Ayin, Tsade, Qoph. Chacune de ces
lettres est symboliquement affectée à un signe du zodiaque, mais en réalité ces 12 lettres
représentent la succession nécessaire et obligatoire de 12 étapes évolutives pour avancer d'un
degré dans 1'évolution, quel que soit l'objet considéré : minéral, végétal, animal, ou être humain.
7 DOUBLES 12 SIMPLES
T
s m
A son sommet Aleph représente l'énergie première, subtile, d'où le nom symbolique d'Air. Sous
l'effet de la conscience, cette énergie se différencie en deux principes séparés : Shin, principe
actif, symbole du Feu et Mem, principe passif, symbole de l'Eau. La quantité d'énergie positive de
l'actif est égale à la quantité d'énergie négative du passif. Ceci est à l'origine de toutes les
symétries dans la nature, de forme ou d'énergie. Cependant, les Qabalistes disent, d'une part, que
cette différenciation faite sous l'effet de la Conscience ne sera pas annihilée par la rencontre des
deux éléments, d'autre part, que l'obstacle de l'élément passif permettra à l'élément actif de trouver
un point de résistance qui provoquera un degré plus dense de manifestation de l'énergie. Aussi, de
différenciation en différenciation, l'énergie première se condense, peu à peu, à l'état de matière
dense de notre Terre. Les Brahmanes disent que si Brahma fermait l'œil un seul instant, toute la
création serait immédiatement annihilée par la neutralisation des contraires. Dans le même ordre
de pensée, les Qabalistes et les Alchimistes disent que l'énergie positive active est l'âme des êtres
et des choses et que l'énergie négative condensée est la matière de leurs corps. En un sens, dans
cette conception, l'antimatière de la science serait l'âme des choses.
La Qabal divise l'univers en deux parties : d'un côté l'Infini non manifesté, l'Incréé, de l'autre le
fini manifesté, le Créé. Une zone tampon intermédiaire permet le passage de l'Infini au fini et
empêche la destruction instantanée du fini par son caractère direct avec l'infini.
La science moderne conçoit qu'il n'y a rien avant le début de la manifestation. Elle considère
qu'avant ce qu'elle nomme le big-bang il n'y a ni temps ni espace ni énergie. Pour la Qabal, ce
qu'il y a “avant”, c'est l'infini, non manifesté, dont le nom hébreu, Ain Soph, peut se dire l'Espace
du Néant.
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Notre intellect physique ne peut avoir que des vues approchées, et plus ou moins fausses, de ce
milieu car il ne peut concevoir ce qui est hors du temps et de l'espace et c'est pourquoi ceci est dit
être le néant. Toutefois, à travers les textes, inspirés ou révélés, on peut tenter de décrire ainsi le
non-manifesté : la Conscience ultime opère sur elle-même une première différenciation et ainsi
“perd un peu de son Infini”, alors se crée un premier voile protecteur.
Sous ce premier voile (V1) les trois principes de la première différenciation Aleph Yod Nun
opèrent une sorte de réflexion sur eux-mêmes et ainsi apparaît un deuxième triangle passif,
Samekh Vav Pe. Le sens des lettres, différent ici du sens des lettres dans le manifesté (sauf pour
Aleph), donne à penser que le second triangle est, dans l'Infini, le germe de l'espace manifesté.
Se crée alors le second voile
(V2) et au-dessous apparaît un
nouveau triangle, reflet des deux
autres, Aleph Vav Resh, qui est
la lumière, ou tout au moins le
germe dans l'Infini de ce qui
sera l'énergie dans le fini.
Le troisième voile (V3) marque
la limite du non-manifesté.
Certaines écoles nomment ce
qui est inclus derrière ces trois
voiles « l'Existence Négative ».
Dans cette zone, sous la
protection de ce troisième voile,
les neuf principes potentiels de
l'Infini (représentés par les neuf
lettres des trois triangles sis
entre V1 et V3) convergent vers
un point, le dixième principe,
point qui leur permet de franchir
les limites de l'Infini pour se
manifester dans le fini. Ce
dixième point, le plus faible de
l'Infini, le plus haut du fini, est
nommé Kether (la Couronne)
dans les anciens textes.
Les niveaux suivants (4, 5, 6) forment le monde de la dualité, le monde de Briah dans lequel il y a
encore une conscience ternaire mais qui cette fois accède simultanément à trois densités d'espace-
temps ; ce monde est celui où la pensée concrétise les possibilités des archétypes d'Atziluth.
Les niveaux 7, 8, 9 forment le monde de Yetzirah, monde de la Création, image du monde
précédent mais en plus dense. Le voile entre Yetzirah et Briah est dit “voile de la seconde mort” et
son franchissement est assez semblable au voile de la naissance et de la mort de notre monde.
Le quatrième monde, Assiah le plus dense, est notre monde de la matière physique. N'ayant
qu'une seule Sephirah, la conscience ici n'accède qu'à un seul espace-temps.
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LE BUT DE LA QABAL
En quoi consiste le travail pratique de la Qabal ? A débarrasser les Sephiroth des souillures et
impuretés accumulées pendant l'involution vers la matière. Ensuite, en utilisant l'énergie de
Kether, à rendre les voiles transparents afin de redonner à notre conscience la perception de la
totalité de l'univers.
Ainsi, selon la Qabal, l'homme est un être dont la conscience a pour origine la force créatrice de
l'univers elle-même. L'homme est un dieu déchu volontairement afin de pouvoir acquérir par lui-
même sa liberté et les structures qui, peu à peu, pourront supporter le contact de l'Infini.
L'homme doit se créer lui-même pour être à l'image de l'origine de son essence. L'équilibre
universel, reflet de la justice universelle, fait que chacun ne peut être que le fils de ses oeuvres.
Ainsi, ce germe de conscience, après avoir animé la pierre, puis la plante, puis l'animal, accède à
l'état d'homme où la soi-conscience lui est accordée et son chemin continuera peu à peu, jusqu'à
son retour à l'Infini où il sera un Homme-Dieu universel.
Jean DUBUIS
NB : les attributions données sur les schémas sont celles du Sepher Yetzirah.
Cet article est paru dans le 3ème Millénaire.
QABAL ou KABBALE ?
Les deux orthographes se rencontrent suivant les auteurs.
Jean DUBUIS a décidé d'utiliser la première, surtout pour le Qoph dont la signification implique
une connaissance de la totalité de l'univers, alors que le Kaph de la seconde orthographe sous-
entend une orientation sur la vie physique par la magie noire ou blanche, c'est-à-dire un aspect
occulte et non une connaissance intérieure totale.
29
# $ % &
Feu Air Eau Terre
30
Ce sont les éléments actifs qui ont le pouvoir de guérir. Le Feu sera donc le guérisseur de
l'âme, de l'esprit, l'Eau sera le guérisseur du corps. En réalité, on ne peut pas séparer
complètement les quatre éléments. La spagirie permet seulement de renforcer l'un des aspects
par rapport à l'autre. Si la maladie est d'origine psychosomatique, l'élixir de guérison sera
riche en Feu. Si c'est le corps physique qui est abîmé, l'élixir devra être riche en Eau-Terre. Il
faut être prudent dans l'usage des élixirs riches en Feu car dans la guérison de l'âme, ils
peuvent aller jusqu'à l'initiation, qui ne peut être supportée par n'importe quelle personne.
Ceci est le sujet de la deuxième médecine.
2. L'initiation alchimique ou médecine de l'âme et de l'esprit
L'initiation véritable est le rétablissement d'une jonction consciente entre la conscience
physique cérébrale de la Terre et les niveaux de conscience supérieurs.
Dans le symbolisme ancien, il est dit que le messager des dieux, Thot-Hermès, est aussi
nommé Mercure. Dans notre travail d'initiation alchimique, le principe Mercure est le plus
important. En effet, il est composé de deux éléments : l'Air du domaine de la Vie, l'Eau du
domaine de la matière. C'est donc lui qui rétablira, dans son état adéquat, le lien qui unit le
Feu, la conscience supérieure, à l'Eau, support de la conscience de la matière.
Si, dans le règne végétal, le support du Mercure est l'alcool, chez l'homme et chez les
animaux, le support du Mercure est le sang. N'oublions pas que, dans les textes alchimiques,
l'Esprit et le Mercure sont identiques.
Pour que l'alchimie permette l'initiation, il est nécessaire de fabriquer des élixirs riches en
Soufre mais contenant aussi un Mercure dont les deux éléments Air et Eau, parfaitement
soudés, constitueront un pont conscient entre le visible et l'invisible.
L'initiation alchimique sera forcément accompagnée de la modification du sang de l'adepte.
Elle conduira à la révélation intérieure qui est la médecine du savoir.
3. Connaissance alchimique ou médecine du savoir
Pour des raisons différentes, la religion et la science ne se soucient pas de l'aspect
métaphysique de l'Homme. Si la science commence à s'occuper légèrement de la conscience
dans la matière, par contre les religions ne font aucun effort pour orienter leurs dogmes vers
un devenir cohérent et acceptable pour l'Homme. La réponse à cette question est importante.
“Le devenir de l'Homme” n'est pas d'ordre intellectuel, mais d'ordre initiatique. Les dogmes
des religions dites révélées n'ont eu de valeur que pour celui qui a eu la révélation. La
connaissance initiatique, ou révélation intérieure, est essentiellement privée. Cette
connaissance, acquise par le travail, initiatique, à partir du symbolisme, de la Qabal, de
l'Alchimie, etc., conduit à une compréhension profonde des desseins de la Nature et du
devenir de l'Homme.
Si cette initiation donne à celui qui l'obtient une connaissance philosophique infiniment plus
large que celle qui résulte de la science actuelle, elle a, par contre, un inconvénient important
c'est qu'elle est personnelle et pratiquement intransmissible aux autres par le langage courant.
Mais cette connaissance de la Nature donne les éléments nécessaires à 1'alchimie opérative.
4. L'alchimie opérative ou médecine de la Nature
Répétons-le, la Nature a été créée pour l'involution et l'évolution de l'Homme et, dans ce
travail, les énergies, les mixtes, ont perdu leur perfection d'origine.
Si la Nature aide l'homme dans son évolution, en contre-partie l'homme a l'obligation d'aider
la Nature dans son évolution et dans sa régénération. Pour ce travail, l'alchimiste possède
plusieurs voies :
31
- Réharmoniser les mixtes par l'élimination des énergies ou des fèces inharmonieuses,
- Accélérer les processus d'évolution de la Nature, par exemple en transférant la vie d'un
règne sur l'autre,
- Accélérer le règne minéral par le transfert de la vie végétale (voie des acétates),
- Transférer la vie animale dans le règne minéral par le chlore du beurre d'antimoine,
- Recréer les maillons disparus de la chaîne évolutive par l'usage du Gur et de l'Archéus, les
semences universelles des trois règnes (minéral, végétal, animal).
Ainsi, peu à peu, l'Homme rendra à la Nature les qualités qu'elle avait à l'origine et il assurera
la réalisation de son Devenir.
Jean DUBUIS
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La Chaîne d'Or d'Homère
Le texte qui suit contient une synthèse partielle de plusieurs traductions de la Chaîne d'Or
d'Homère.
Il est connu sous les noms suivants : Anneaux de Platon, Le Supérieur et l'Inférieur d'Hermès. Il en
existe une traduction française à la Bibliothèque Nationale sous le titre de "La Nature Dévoilée".
Ce texte est très certainement le meilleur qui soit connu sur la Théorie Alchimique. La plus
ancienne version semble se situer vers l'an 1700.
L'ensemble s'appuie sur une série de dix symboles (même nombre que les Sephiroth de la Qabal). A
l'exception du dernier qui contient un point au centre, ces symboles ne comportent que des traits
verticaux ou horizontaux dans un cercle. Les cercles sont le symbole de Vénus, le réceptacle
femelle universel. Les traits sont les symboles de Mars, le symbole de la semence mâle. Le trait
vertical est acide, le trait horizontal alkali. Les dix symboles représentent les dix étapes de la
fécondation universelle.
Jean DUBUIS
Le Chemin Qabalistique
Il est précisé dans le cours de Qabal qu’il n’est pas bon de parler des expériences mystiques
ou psychiques personnelles résultant du travail qabalistique. Deux raisons essentielles sont à
l’origine de ce conseil.
L’expérience montre que le fait de raconter ses expériences privées en arrête, en général la
série, momentanément ou durablement. La seconde raison, c’est que la nature même de ces
expériences les rend difficilement crédibles à ceux qui ne les ont pas vécues.
Sans donner les détails particuliers de ces expériences-initiations, il existe un intérêt certain à
en exposer les grandes lignes. Ainsi, chacun pourra comprendre le mécanisme de ces
phénomènes et mieux situer le chemin parcouru si la grâce d’une de ces expériences lui est
accordée.
De discussions avec des personnes ayant déjà un temps d’étude et un temps de pratique
qabalistique assez longs, il ressort que nombre d’entre elles ont vécu une ou plusieurs de ces
expériences desquelles il résulte une certaine convergence, une certaine cohérence et une
confirmation des enseignements de la Qabal.
Nos conclusions sont que ces expériences se présentent, tôt ou tard, sous la forme d’une triple
série de trois expériences et il est probable que ce phénomène se répète quatre fois.
Cependant, il ne semble pas qu’il soit possible de vivre plus d’une série de neuf expériences
au cours de la même existence terrestre.
Première série de trois expériences
On relève des points communs chez tous ceux qui les ont vécues, partiellement ou
totalement :
- état physique éveillé normal
- symbolisme du franchissement d’un seuil : passage d’une porte, d’une grille, entrée dans
une allée, dans une forêt, etc.
- atmosphère particulière, étrange, une fois le seuil franchi
- environnement datant d’une époque éloignée, parfois de plusieurs siècles, dont témoignent
maisons et costumes des personnes présentes ; ces dernières ne semblent pas percevoir
l'initiable. Quant à lui, précisons qu’il ne doit pas établir de contact avec les populations
rencontrées
- vision d’une chapelle, d’un temple ou d’une grande demeure dont la porte attire comme un
aimant
- entrée à l’intérieur du lieu de culte et déroulement d’un service, toujours assuré par des
Prêtresses en tenue orange
- sortie, retour et franchissement du seuil
- tout est terminé et, dans les quelques secondes qui suivent, un petit évènement empêche
toujours de retrouver le lieu qui vient d’être quitté et même le seuil.
(Pour une seule des trois expériences, l’un d’entre nous a retrouvé l’entrée, mais plusieurs
années après et à la suite de longues recherches ; cependant, le franchissement du seuil ne
donna lieu à aucune expérience).
Notre conclusion pour cette première série est qu’il s’agit là d’Initiation au niveau des trois
Sephiroth suivants : Yesod, la Lune ; Netzach, Vénus et Hod, Mercure. Il est probable, dans la
mesure où la cérémonie d’Initiation en laisse le loisir, que les symboles de la Sephirah
concernée se retrouvent dans la chambre initiatique.
44
Ensuite, après un délai compris entre six et dix-huit mois environ, on s'aperçoit que certaines
fonctions sephirotiques ont été éveillées. La Lune, sans rien changer, ou tout au moins en
changeant peu de choses, élimine tous les obstacles qui bloquaient le Chemin Initiatique.
Vénus donne la compréhension et une certaine autorité sur la Nature. Mercure fait de l’être un
Thot-Hermès miniature que le travail devra faire grandir, que le choix soit celui du Mage ou
celui de l’Alchimiste.
Deuxième série de trois expériences.
Elles se font de nuit, pendant le sommeil, ou en état second avant le sommeil. A noter qu’elles
peuvent avoir lieu avant que la série des trois précédentes n’ait eu lieu.
L’état de conscience n’est pas celui du rêve car il s’agit d’un état hyper-conscient. Très
souvent, la cérémonie d’Initiation a lieu dans un temple situé en haut d’un interminable
escalier.
Un caractère délicat à expliquer est le caractère planétaire de ces expériences. En un sens,
bien que plus élevées que les Initiations de la première série, ces expériences sont moins
"spectaculaires" pour la conscience. Elles concernent : Tiphereth, le Soleil ; Gedulah, Jupiter
et Geburah, Mars. Il en résulte, comme précédemment, un éveil des fonctions des trois
Sephiroth concernés, fonctions délicates à expliquer par écrit, sauf peut-être pour Jupiter qui
donne un éveil profond dans le domaine de l’ésotérisme.
La comparaison des effets sur la conscience terrestre de ces deux séries d’expériences est
importante. Dans la première série, pour la conscience, seul l’élément temps est modifié ; s’il
y a modification de l’espace, son aspect reste essentiellement terrestre. Aussi, la conscience
est-elle très vite adaptée à cette situation. Certaines personnes n’ont réalisé le caractère
anormal de la situation qu’à la vue des Prêtresses en tenue orange.
Dans la deuxième série d’expériences, les deux éléments temps et espace sont fortement
modifiés. Aussi existe-t-il, ici une possibilité d’interprétation erronée. C’est le cas en
particulier du caractère planétaire de l’expérience, probablement dû à l’influx du Génie de la
Présence de la Sephirah qui est très fort. Ainsi, un certain nombre de personnes pensent-elles
que l’Initiation a eu lieu sur une autre planète que la Terre. Les choses deviennent beaucoup
plus claires et plus logiques si l’on pense qu’il s’agit d’une Initiation dans notre propre monde
intérieur.
Troisième série de trois expériences.
Elle concerne la Triade supérieure Binah, Hochmah et Kether. Ces expériences sont en dehors
de l’espace-temps car la dualité temps-espace est fondue en une unité : l'Eternité.
Nous pensons que ces initiations n’ont pas de durée sur le plan terrestre et que, quelle que soit
l’interprétation de la conscience physique ensuite, l’expérience n’a pas existé dans le temps,
sinon les véhicules physiques, du domaine du fini, seraient irrémédiablement détruits par le
contact de l’infini.
Que retire-t-on des contacts de ces Initiations ? Il est pratiquement impossible de décrire ces
expériences car on ne peut pas accéder à l'infini par le canal d'un langage fini et limité. Aussi
ce qui est dit ensuite n'est qu'une mutilation de ce qui a été reçu.
Le premier acquis est que l’on sait que l’Etre est et qu’il n’est pas possible qu’il en soit
autrement. C’est pourquoi l’Univers est et le Néant n’est pas. La conscience dans cet état est
omniscience : tout est connu, on a à la fois la Connaissance et la conscience de tous les êtres.
L’illusion du temps et de l’espace disparaît dans l’Eternité.
A chacune des trois expériences, un élément de connaissance subsiste. Après le "retour", une
fonction des Sephiroth supérieurs est éveillée.
***
*
45
Nous avons dit au début que nous pensions que ces trois séries d’expériences étaient
quadruples, soit quatre fois neuf expériences. En effet, nous pensons que chaque série de ces
expériences correspond à une des quatre échelles de la Qabal et que la suprême et dernière
série comprend l’éveil des facultés d’Atziluth en chacune des Sephiroth.
Il peut sembler que ce texte soit en contradiction avec l’avertissement initial. En réalité, il
n’en est rien ; la description des expériences a été réduite à un fil conducteur, fil d’Ariane
dans le Labyrinthe initiatique.
Il nous semble utile de préciser la nature de ces expériences par rapport aux enseignements ou
aux doctrines de l’Ordre de l’Aube Dorée (Golden Dawn Order). Cette organisation déclare
que le sentier initiatique est partagé en trois étapes ou trois Ordres. Le Premier Ordre, selon
nous, correspond aux trois premières expériences, puis a lieu le franchissement du Voile de
Paroketh. Le Deuxième Ordre correspond aux trois expériences suivantes, puis a lieu le
franchissement du Voile des Abysses. Enfin le Troisième Ordre correspond aux trois
expériences intemporelles. Ceci étant dit à titre indicatif et de comparaison, les Ordres en
question correspondant à un niveau de contact dans l’Invisible.
Jean DUBUIS
46
Spagirie
Etymologiquement, ce mot signifie, en grec, séparer et réunir ; mais s'il s'agit bien là de l'un
des procédés de préparation en spagirie, ce n'est pas le seul et cela n'explique pas la nature
même de cette dernière.
SPAGIRIE ET ALCHIMIE
Souvent, la spagirie et l'alchimie sont confondues car il y a entre elles une communauté de
conception et de procédés : mais si l'on peut considérer la spagirie comme une partie de
l'alchimie, il y a cependant entre elles une différence de but et aussi de méthode de travail.
La spagirie s'occupe essentiellement de la santé du corps mais elle n'est pas une recherche
initiatique, alors que l'alchimie est une médecine de “l'âme” et son véritable but est
initiatique. Les opérations spagiriques, notamment les opérations du règne végétal, ne
nécessitent pas un état particulier de l'opérateur. Le lien entre travail-matière et opérateur est
faible. Par contre, en alchimie, le lien matière-opérateur est très fort, et nul ne transmute quoi
que ce soit s'il ne s'est transmuté lui-même. En alchimie, la qualité psychique de l'opérateur
est essentielle.
Une autre différence importante réside entre les principes qui guident les procédés utilisés en
spagirie et ceux utilisés en alchimie. La spagirie, comme sa fille l'homéopathie, ne considère
pas que la guérison est le résultat d'un travail chimique mais considère que ce sont les
énergies, dont les corps sont les supports, qui guérissent. L'homéopathie s'efforce de
dynamiser l'énergie en éliminant le support. La spagirie purifie le support pour en éliminer le
côté toxique et ensuite, créer dans la matière un état de résonance qui augmente
considérablement le niveau de l'énergie. L'alchimie, elle aussi, purifie la matière et ses
énergies mais, de plus - et c'est là la différence essentielle - elle accélère l'évolution de la
matière.
CONCEPT ALCHIMIQUE ET SPAGIRIQUE DE LA VIE ET DE LA MATIERE
En alchimie, le concept de la vie et de la matière se situe à l'opposé de celui de la
communauté scientifique actuelle.
La science cherche comment la matière a créé la vie. L'alchimie dit que la vie a créé la
matière.
L'alchimie affirme qu'à l'origine, il y a la conscience. La conscience est le besoin d'Etre de
l'Absolu. Pour satisfaire ce besoin, la conscience crée la vie, et la vie pour évoluer crée la
matière. La “pression vitale” est omniprésente dans l'univers et si on crée une situation, un
produit qui lui soit favorable, elle se concentre, elle apporte la vie à la matière, et ceci sous la
forme convenant aux trois règnes. La puissance de cet apport est fonction à la fois de la
qualité de la “résonance” du support et de sa pureté. Cette énergie vitale sera utilisée par
l'homme pour la guérison de son corps dans la spagirie et si, par l'alchimie, cette énergie est
portée à un plus haut degré, elle soignera les corps subtils de l'homme qui sera alors initié
dans le sens le plus haut de ce terme.
Une brève synthèse de la conception alchimique des énergies dans la nature est maintenant
nécessaire.
L'alchimie déclare :
1- que tout ce qui existe est issu d'une énergie unique, le Chaos, le Hyle, les Eaux
Primordiales, etc.
2- que cette énergie unitaire se différencie en deux énergies opposées mais symétriques :
. le Nitre, énergie active qui sera l'énergie de l'Ame qui activera l'Esprit,
. le Sel, énergie passive qui sera la matrice de la matière.
1
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A partir de ce point, les mots utilisés n'ont pas le sens commun qui leur est attribué de nos
jours. En effet, un code existe dans tous les textes anciens.
Les trois Principes, les quatre Eléments
Une seconde division de l'énergie a lieu ensuite. Le Nitre se divise en deux éléments : l'un
actif, le Feu, l'autre passif, l'Air. A ce niveau, l'Air est sensiblement proche de ce que les
yogis nomment le Prana. Les éléments alchimiques Feu et Air sont les supports des énergies
qui animent les êtres. Feu et Air combinés donnent le Soufre ou l'Ame des choses et dans les
trois règnes les supports du Soufre se présentent sous un aspect gras : huile, graisse ou résines
grasses. Curieusement, les minéraux saturés de Soufre alchimique gardent un aspect gras
après des calcinations effectuées à des températures supérieures à 1 000°.
Parallèlement, le Sel se divise pour donner l'Eau, active, et la Terre, passive. Ces deux
énergies sont celles qui assurent la formation et la détermination de la matière. L'Eau et la
Terre donnent, par leur combinaison, le Sel de la Terre ainsi nommé pour le distinguer du Sel
directement issu du Chaos qui est, en un sens, le Sel du Ciel.
Nous avons donc maintenant deux principes alchimiques, le Sel et le Soufre. Le troisième
principe sera le Mercure qui résulte de la combinaison Air-Eau. Ce troisième principe a donc
un élément du domaine de la Vie, l'Air, et un élément du domaine de la matière, l'Eau. C'est
donc lui, Mercure, le messager des dieux, qui unit le spirituel et le matériel, d'où son rôle
majeur en alchimie et en spagirie.
2
48
Le principe de guérison alchimique ou spagirique est basé sur le principe suivant : la cause de
la maladie, animale, végétale ou, à moindre degré, minérale, vient de ce que l'énergie
animatrice, primordiale, se corrompt peu à peu et perd de sa pureté, de sa puissance primitive
par sa liaison, son incorporation, dans la matière. Il y a donc plusieurs solutions pour obtenir
des produits de guérison :
1 - Rendre à l'énergie animatrice d'un corps sa pureté, sa puissance originelle.
2 - Prélever l'énergie là où elle est peu ou pas contaminée, c'est-à-dire dans le minéral.
3 - Attirer et capturer l'énergie animatrice avant son incorporation.
REGLES DES OPERATIONS
Il n'est pas possible de comprendre les mécanismes des opérations spagiriques ou
alchimiques si on ignore les règles qui les régissent.
a) En aucun cas, on ne doit détruire les éléments porteurs des énergies de la vie, ou en
chasser les énergies. Si les énergies ont été chassées, la revivification est indispensable.
b) Dans chaque règne, le liquide d'extraction du Soufre est le Mercure du règne. Dans le
végétal, le Mercure est l'alcool. Dans le minéral, le Mercure pour les voies humides est un
liquide proche de l'acétone ou de l'acétaldéhyde.
c) Le Sel purifié est l'élément purificateur. Il est aussi un aimant pour les énergies de la vie
qu'il attire et qu'il détermine selon sa propre nature.
Le mot spagirie voulant dire séparer et réunir, les trois principes sont donc : séparer, purifier
(éventuellement revivifier) et réunir à nouveau. Le résultat en sera un Elixir ou une Pierre.
MODE OPERATOIRE DANS LA SPAGIRIE VEGETALE
Préparation d'un élixir
Par circulation de l'alcool pur sur la plante sèche, par exemple dans un extracteur de Soxhlet,
on sépare la plante en deux parties, d'un côté la teinture -c'est-à-dire le Soufre-, et le Mercure
dissous dans l'alcool ; de l'autre les fèces. Celles-ci contiennent à la fois des impuretés et le
Sel. Par calcination à haute température, on élimine l'élément carbone et ainsi, si la
calcination a été suffisante, le Sel ne contient plus que des éléments minéraux, c'est-à-dire
que le Sel retrouve ses qualités de déterminations primitives.
La teinture qui contient les énergies de la vie est alors versée sur le Sel, et le tout mis en
circulation. Le Sel pur attire les impuretés de la teinture.
Ceci termine le cycle spagirique.
S'il y avait répétition du cycle séparation-calcination-circulation, il y aurait évolution de la
matière et c'est à ce point que se franchit la frontière spagirie-alchimie, la répétition du cycle
ayant un effet évolutif.
Ce procédé est similaire à celui de la nature selon les doctrines de réincarnation, de l'Orient
ou d'ailleurs. C'est-à-dire qu'il y a une période où l'Ame, l'Esprit, le Corps sont unis pour un
travail réciproque de l'un sur l'autre et une phase de séparation où les éléments se purifient
chacun de leur côté.
Il existe d'autres procédés de préparation. Par exemple, on peut tenter de revivifier la plante
par une énergie vitale “neuve”. Le Sel pur se comporte comme un aimant pour l'énergie
vitale, et s'il est exposé à l'air durant la période du printemps, il peut apporter au produit une
quantité non négligeable d'énergie.
3
49
Les élixirs ont deux modes principaux d'action. D'une part une action sur un organe ou sur
une déficience : ce sont les “Particuliers” dont le champ d'action est sélectif, et ces élixirs
sont essentiellement spagiriques. D'autre part, une action sur la totalité du corps et ses
déficiences : ce sont les “Universels” dont la préparation est alchimique.
Les “Particuliers”
Dans les anciens textes, on se réfère, pour déterminer à priori l'action d'une préparation
spagirique, soit à la théorie des signatures, soit aux attributions planétaires. Rappelons que
selon la théorie des signatures, on attribue à une plante le pouvoir de guérison en fonction de
l'organe auquel elle ressemble.
En dehors de quelques divergences entre les auteurs au sujet des attributions planétaires, nous
avons constaté que de nos jours les attributs d'une même plante peuvent être différents
suivant son mode de culture.
Ces attributions peuvent être mieux déterminées par le procédé suivant.
On isole dans la plante les sels organiques - ce que les Anciens nomment le Sel du Soufre - et
on examine le système cristallin de ce Sel. Nous avons ainsi sept types de Sels correspondant
aux sept types de cristaux. Nous avons repris par commodité le système d'attribution
planétaire ancien et nous arrivons à ceci :
Attribution
Cristal planétaire de Corps
la plante
Cubique Saturne Structure du corps - Os
Quadratique Jupiter Assimilation - Poumons - Estomac - Foie
Orthorhombique Mars Force - Qualité du sang
Monoclinique Soleil Cœur - Appareil circulatoire - Artères
Triclinique Vénus Veines - Reins - Sexe - Excrétion
Rhomboédrique Mercure Parole - Gorge - Organe des sens
Hexagonal Lune Cerveau - Sexe organe - Génération
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Les “Universels”
Par le travail de répétition des cohobations, il se produit un rééquilibrage des quatre éléments,
Feu, Air, Eau, Terre. Si l'équilibre est atteint, nous avons alors la Quintessence. Dans ce cas,
le spectre de guérison est très large et l'origine du produit agit davantage sur la puissance de
l'action plutôt que sur sa nature.
Le même phénomène s'observe à un moindre niveau si on utilise, à la place de l'élixir, le
Soufre spagirique seul, celui-ci étant obtenu par extraction directe ou par distillation de la
teinture.
L'action des élixirs ou des Soufres d'origine minérale ou métallique est plus puissante que
pour ceux d'origine végétale.
Produits en ordre décroissant de force :
Minéral - Soufre d'or ou teinture
- Soufre d'argent ou teinture.
Végétal élixir spagirique
- Gui de chêne
- Chélidoine
- Prèle
- Alchémille.
L'avantage de la spagirie est que le processus utilisé permet, tout en gardant et même en
renforçant les énergies de guérison, d'éliminer le côté toxique des plantes ou des produits
utilisés. En outre, la présence de l'élément Sel rend l'action du remède plus rapide dans le
domaine physique.
Jean DUBUIS.
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Le Libre Arbitre
Y a-t-il, ou n'y a-t-il pas, libre arbitre pour l'Homme ?
La réponse dépend du point d'Evolution de chacun. En effet, comme tout ce qui résulte de
l'imbrication de l'Eternité et de l'espace-temps, la question du libre arbitre dans l'Evolution est
une chose difficile à expliquer. Toutefois, comme il en est la clef majeure, nous allons tenter
d'en comprendre le fonctionnement.
Rappelons que tout, dans la Nature, passe par une phase involutive puis par une phase
évolutive. L'homme est à l'origine un être éternel en puissance, mais il ne peut brusquement
passer du point-germe du départ à l'Etre réalisé de la fin des Temps. Cette modification se fait
par étapes. L'homme descend nécessairement dans des mondes de plus en plus denses,
jusqu'au nôtre : c'est la phase involution. Quand les structures adéquates ont été préparées,
l'homme entreprend le voyage du retour : c'est la phase évolution, le chemin de la
réintégration. Ce voyage, à l'aller comme au retour, se fait en dix étapes qui correspondent aux
dix niveaux de conscience de l'Homme, aux dix niveaux d'énergie de la Création.
L'Homme véritable est donc d'Essence Eternelle (Energie Première). Cette Essence, comme
tout ce qui procède de 1'Univers, subit une suite de préparations dans le temps. Aussi, l'être
d'Essence Eternelle monte-t-il par degré vers sa réalisation grâce au temps, partie active de
l'Eternité. Cette préparation s'effectue au cours de trois cycles :
- une involution-évolution minérale,
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Quand le voyage du Retour sera achevé, l'homme retrouvera l'omniscience originelle, mais il
aura forgé en lui la capacité de l'utiliser dans les cycles continus de la Création.
Jean DUBUIS
54
Le Zéro et l’Infini
Il n’est ni logique ni rationnel, dès que l’on est sur la voie mystique, de penser que l’existence
de l’homme se limite à un unique passage sur la Terre.
Dès que l’intuition ou l’expérience intérieure, ou une sorte de pression mentale, nous a
conduit à concevoir l’homme comme un être en évolution, l’explication cohérente de
l’existence est que l’homme part de Zéro et se dirige vers l’Infini. En effet, dès l’instant où il
y a évolution, quel est l’obstacle qui pourrait la limiter avant le stade de l’Infini ?
Le but de mes cours et articles est double : d’une part, donner à chacun les moyens
d’accélérer sa propre évolution, d’autre part, obtenir un de ces contacts avec l’Infini qui,
seuls, sont révélateurs du véritable destin de l’homme.
Il est bien évident que l’homme ne peut passer du Zéro à l’Infini au cours de sa vie terrestre,
si longue soit-elle. En outre, si cette vie était l’unique expérience de l’homme, les différences
de condition et de durée de cette existence le conduiraient à douter de l’équité du Pouvoir
Créateur. Aussi, en toute logique, sommes-nous conduits à admettre la pluralité des
expériences de l’homme, que cette pluralité se réalise sur Terre ou ailleurs.
De nos jours, un nombre croissant de personnes adhérent à l’idée de réincarnation. Certaines
trouvent que cette doctrine explique et justifie les apparentes injustices de ce monde, d’autres
pensent avoir des réminiscences d’un lointain passé. Mais notre position, en tant que
pratiquant d’une mystique expérimentale, est un peu différente de tout ce qui est, en général,
dit sur ce sujet.
Tout d’abord, nous disons que seule l’expérience intérieure peut révéler la nature de plans
d’existence différents de celui de la vie terrestre, mais l’expérience intérieure ne peut pas, par
sa nature même, être communiquée aux autres. Les conclusions qui en résultent ne peuvent
être acceptées par ceux qui ne les ont pas eues, si ce n’est dans la limite de la confiance
envers celui qui tente d’expliquer lesdites expériences.
La première chose que nous estimons utile de dire, c’est que l’homme a quatre niveaux
principaux de conscience, que l’existence consciente est possible en chacun de ces niveaux,
et qu’en conséquence, l’existence évolutive n’est pas le privilège exclusif de la vie terrestre.
La question que se posent beaucoup de personnes est la suivante : que reste-t-il d’une
existence à l’autre ou d’une expérience de vie à une autre ? C’est ici que la plupart des
explications cessent d’être cohérentes.
Nous avons dit que l’homme a quatre niveaux d’existence qui peuvent ainsi être résumés :
- L’homme terrestre, incarné en son corps physique, a un niveau de conscience unitaire
durant cette vie terrestre.
- Le niveau d’existence immédiatement au-dessus a lieu dans le corps astral. La conscience
ici a une sorte de triplicité, c’est-à-dire que tout en étant unique, elle possède trois niveaux
de perception différents.
- Au-dessus, le niveau d’existence est celui que la religion catholique a désigné sous le nom
de « Corps Glorieux ». La conscience est, comme précédemment, unique, bien que sur
trois niveaux plus subtils, plus élevés que les trois précédents.
- Le quatrième état de conscience est unique, ou tout au moins le devient à ce niveau. La
dualité temps-espace disparaît alors et l’Etre retrouve l’Eternité. A remarquer que seuls les
deux états de conscience extrêmes sont unitaires.
La compréhension de la suite nécessite de savoir que toute chose, tout acte, toute pensée, sont
gravés dans les Archives de la Nature. La Materia Prima, l’Essence Ultime, garde pour la
durée de l’évolution la trace de toute chose. Attention : la Materia Prima en effectue une sorte
de distillation et une sorte de fractionnement de sorte que chaque acte, chaque fait, se
retrouve dans les Mémoires de la Nature, mais à 10 niveaux différents (ces dix niveaux sont
équivalents aux dix Sephiroth de la Qabal).
55
Jean DUBUIS
56
Energie et matière
Alchimie et Qabal ont une conception commune de la nature, de l’énergie et de la matière.
Cette conception n’est pas tellement différente dans ses principes de celle de la science mais
c’est, pourrait-on dire, dans le “pourquoi” et le “comment” que les conceptions divergent.
Jusqu’à ce jour, la science s’efforce de démontrer que la vie est issue de la matière sans trop
se poser la question de savoir pourquoi la matière et l’énergie existent.
La conception alchimique et qabalistique de la Création est inverse. Au commencement, il n’y
a qu’un néant ; seule une poussée universelle d’être existe. Cette poussée crée l’énergie sous
la forme de conscience. Après une sorte de focalisation de cette conscience, celle-ci devient
capable de produire une énergie manifestée. Cette énergie omniprésente dans l’univers n’est
pas la lumière du soleil, ou des étoiles ; c’est une énergie beaucoup plus subtile, d’ordre
spirituel.
Dans notre système solaire, c’est le soleil qui transforme cette énergie sous la forme
électromagnétique, énergie dont la lumière visible n’est qu’une petite partie. Il en est de
même dans les systèmes éloignés de notre galaxie.
La science moderne dit qu’il y a équivalence entre énergie et matière, et que pour une certaine
quantité d’énergie, on obtient une certaine masse de matière. De ce point de vue, Alchimistes
et Qabalistes sont d’accord. Depuis longtemps, les Alchimistes disent que la matière n’est que
de la lumière condensée, elle-même résultant de la condensation de la lumière astrale, la
lumière astrale étant les énergies spirituelles mentionnées précédemment.
Il existe probablement une possibilité de démonstration alchimique de ceci car nombre
d’ouvrages anciens décrivent des méthodes pour extraire la lumière des métaux.
La condensation de la lumière en matière ne se fait pas en une seule étape. La lumière,
élément Feu, se coagule en élément Air, puis en élément Eau, et enfin en élément Terre. Dans
l’atmosphère, ces éléments sont recueillis par l’eau de pluie ou la rosée. Dans l’eau, les quatre
éléments vont générer deux principes nouveaux le Gur, semence universelle et l’Archeus,
fécondateur de la semence universelle. C’est la composition de l’Archeus qui va en régler la
force et l'orientation. L’Archeus peut, à partir du Gur, générer les métaux, les minéraux, mais
aussi les plantes dans le règne végétal sans autre semence que le Gur. Il peut générer les êtres
sans la sexualité. Ceci règle le problème de savoir qui de l’œuf ou de la poule est apparu le
premier, problème important. Sous un aspect humoristique, la réponse alchimique est : la
poule.
Pour comprendre l’évolution de la Création, ni la Bible ni les écrits de Darwin ne sont
nécessaires, bien que tous deux comportent des parties de vérité.
Au commencement de chaque cycle galactique, la conscience crée ce qui lui est nécessaire ;
alors, commence sa très lente involution dans le monde minéral. Puis, au fur et à mesure des
nécessités, Gur et Archeus créeront les minéraux et métaux plus nobles. Ce cycle terminé, la
conscience commencera une évolution végétale. Là, encore, les êtres végétaux se créeront en
fonction des nécessités de l’évolution. Enfin, commencera le cycle animal. Là, c’est toujours
le Gur et l’Archeus qui créeront les êtres nécessaires à l’évolution. Les changements
progressifs seront l’œuvre de la Nature, les changements de seuil seront faits par le Gur et
l'Archeus.
A la fin de ce cycle apparaît la Soi-conscience, privilège de l’homme. Là, un nouveau type de
cycle survient car la conscience humaine devra atteindre une dimension galactique dans une
involution et une évolution dans les niveaux de conscience.
Jean.DUBUIS
57
Le “Grand-Père”, Il s'en fout ?
Parmi tous ceux qui perçoivent l'univers comme émanant d'une source créatrice qui est à la fois
Intelligence et Amour, plus d'un reste saisi chaque fois qu'il est confronté aux grandes souffrances
de notre monde. Et chacun de s'interroger : “Mais qu'est-ce qu'Il fout ?”, “Pas de Bon Dieu ou
quoi ?”, etc.
La réponse à cette question est complexe et la solution des problèmes qu'elle soulève n'est
certainement pas pour un proche avenir.
En fait, ni les religions ni les philosophies classiques n'y ont, en aucune manière, répondu. Tout au
plus, les premières ont-elles parlé d'un dieu vengeur. Par contre, si l'on se tourne vers la Qabal -
qui n'est ni une religion ni une philosophie mais une tentative d'explication des rapports de
l'homme dans l'univers - alors, on trouve une compréhension des rouages dans lesquels chacun de
nous est partie prenante et, partant, on obtient une explication au problème posé plus haut, voire
même une justification.
Selon la Qabal, l'homme a en lui dix niveaux d'énergie, ou dix niveaux de conscience, endormis
ou éveillés. Parallèlement, il existe dans la Nature visible et invisible dix niveaux d'énergie.
L'Energie Première, ou Energie Primordiale, pénètre au niveau 1 puis se différencie aux niveaux
3-4, étape où commence à se manifester la dualité temps-espace. Celle-ci va se renforcer jusqu'au
niveau 10, niveau physique où nous vivons et où l'énergie est devenue la plus dense possible. Le
Grand Parcours à effectuer par tous les êtres de la Création passe par une phase involutive, du
niveau 1 au niveau 10, et par une phase évolutive, du niveau 10 au niveau 1.
Considérons maintenant le symbolisme des trois Piliers de l'Arbre de la Qabal et son implication
dans les mondes temporels. Le Pilier de gauche, le Pilier de Rigueur, comprend Mars (5) et
Mercure (8). La planète rouge, située au sommet de ce Pilier, transmet la rigueur à tout ce qui la
relie, déclenchant les phénomènes martiaux (guerres, intérêts militaires...). Cette rigueur est
également à appréhender dans le sens rigueur-pauvreté traduisant le peu de liberté intérieure ou
extérieure chez certains d'entre nous. Bien sûr, plus d'un s'étonne que le “Grand-Père”, ou les
forces spirituelles de l'Univers, laisse se constituer sur terre des zones importantes où l'influence
de Mars est prioritaire. Nous pensons qu'une grande partie des peuples ainsi concernés regroupent
des êtres qui ont tenté une remontée prématurée, c'est-à-dire avant d'avoir franchi l'initiation du
Nadir (niveau 10), étape cruciale puisqu'elle inverse le sens de la Marche. Aussi, une incarnation
dans un contexte matérialiste va-t-elle contraindre ces êtres à descendre jusqu'au fond du gouffre
de la matière. Nous ne pouvons sauter d'étape dans l'édification de nos structures. Il faut encore
remarquer que la base du Pilier de Rigueur est Mercure. Or, Mercure est à l'origine d'un
bouillonnement occulte (Mercure est le mage occulte) qui prépare sans aucun doute une
importante initiation du Nadir dont certains signes discrets commencent à se manifester. Quand
cette mutation se produira, nous assisterons à un phénomène qui a déjà eu lieu dans l'histoire, à
savoir l'accès à une liberté intérieure, encore inconsciente à son début, qui provoque une sorte de
folie douce dont en France nous avons eu une manifestation après la Révolution à travers les
Merveilleuses et les Incroyables.
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Le Pilier de la Miséricorde a, à son sommet, Jupiter (4) dont le symbolisme est puissance,
richesse, religion, philosophie, ésotérisme. Il est d'ailleurs significatif que la richesse d'un grand
pays symbolisé par sa monnaie porte sur son billet tous les symboles d'une célèbre fraternité
philosophique ésotérique. Le bas de ce Pilier, Vénus (7), est tout un symbole car c'est lui qui doit
engendrer toute la générosité, toute la miséricorde du sommet du Pilier ; probablement, mais en
partie seulement, à travers des courants de libérations sexuelles, prémices au véritable Amour.
Quant au Pilier du milieu, celui de l'Equilibre, il est toutefois difficile de s'y maintenir. Nous nous
en approchons au cours du Grand Cheminement en empruntant les Sentiers (11 à 22) qui relient
les 10 Sephiroth entre eux.
Ces explications ont pour but de faire sentir que certaines expériences vécues - parfois
ahurissantes - peuvent s'éclairer à travers la Qabal. En effet, le monde est conduit par des êtres qui
sont en accord avec la Conscience Universelle dont la Qabal est partie prenante. Aussi, l'étude du
monde à travers les symboles qabalistiques permet-elle de comprendre beaucoup de phénomènes
actuels. Il faut savoir encore que les dirigeants occultes du monde (qui sont rarement les dirigeants
politiques) conduisent notre monde en fonction des Lois Absolues de l'Univers dont la Qabal est
le reflet. Son symbolisme est donc toujours applicable pour expliquer les incohérences apparentes
du monde, ou les incohérences attribuées au “Grand-Père”. Quant aux dirigeants apparents, qu'ils
soient politiques ou religieux, ils sont soumis consciemment ou inconsciemment aux règles
transcrites dans la Qabal.
A ce jour, la Terre est, dans son ensemble, au fond du gouffre (niveau 10). Certains ont encore à
descendre, d'autres commencent à remonter. Nous avons donc ceux, en fin d'involution, qui ont
peu de liberté intérieure et qui vivent dans des structures telles qu'elles empêchent l'égoïsme de
devenir trop explosif. En effet, pendant les étapes de l'involution, alors que les structures
conscientes sont encore faibles, les restrictions de liberté empêchent l'égoïsme de prendre des
proportions gigantesques. D'un autre côté, nous avons ceux qui commencent l'évolution et avec
elle l'expérience de la liberté. Mais cette liberté naissante autorise des excès gênants chez des êtres
qui n'ont pas encore réduit suffisamment la poussée de l'égoïsme.
Il ne faut pas perdre de vue que la raison essentiellement et pratiquement unique des malheurs de
l'homme est l'égoïsme. Egoïsme et matérialisme font que les hommes cherchent à plus “avoir”
alors que leur Devenir exigera une recherche du plus “être”. La société devient idéale si on adopte
le principe “servir” et non pas “se servir”. Si on tient compte que l'initiation du Nadir est
inéluctable pour chaque être, et que le “stock” de ceux qui avaient tenté de remonter trop tôt
s'épuise, il est logique de penser que le nombre des êtres libres sur la Terre va progresser et que
nous nous dirigeons, malgré les difficultés du monde actuel, vers un Renouveau.
Alors ? Le “Grand-Père”, Il s'en fout ? Aucunement ! En fait, il n'y a pas, dans le sens commun et
restrictif que l'on nous a asséné étant enfant, de Grand-Père ou de Bon Dieu, tantôt Père-Noël,
tantôt Père Fouettard, qui déciderait à notre place. Il y a en tout être une dimension divine qui est
Lumière, Connaissance, Amour, etc. C'est le Moi Intérieur de chacun de nous. Ce Moi, également
nommé le Moi Supérieur, est Omniscient. En conséquence, il tente de nous guider vers la
meilleure, la plus saine démarche possible nous concernant, au stade où nous en sommes. Il sait ce
qui nous convient. Nous, nous le saurons lorsque nous aurons réussi à déverrouiller notre
clairvoyance et notre clairaudience.
Le Moi Supérieur de chacun de nous autorise donc les évènements nécessaires à notre Devenir et
empêche ceux qui lui sont contraires. C'est une clé extrêmement difficile à saisir, d'autant plus
difficile que certaines expériences humaines sont, à l'évidence, exécrables. En outre, notre
tendance à limiter l'expérience à l'écoulement d'une seule vie ajoute à la difficulté. En réalité, les
vies sont multiples et chaque être est éternel. En conséquence, le “Grand-Père” n'intervient pas en
fonction de la seule vie présente mais en fonction de notre Devenir Global. En fait, la durée d'une
vie humaine n'est qu'une toute petite partie du Voyage.
62
Il s'en suit un important travail sur soi-même, si l'on veut parvenir entre les deux moi - le moi
physique et le Moi Intérieur - à la meilleure communication possible, à la meilleure écoute et à la
meilleure compréhension de ce que nous vivons. Sans doute, la bonne volonté facilite-t-elle les
choses mais elle ne règle pas tout car nous sommes en perpétuelle recherche d'équilibre, en
perpétuelle auto-fabrication. C'est encore la raison pour laquelle nous sommes vulnérables et prêts
à déraisonner, c'est-à-dire à fonctionner à contre-sens. Toutefois, ceci n'est qu'une constatation et
non une justification de nos erreurs de tirs. En effet, quelle que soit l'ampleur de notre prise de
conscience de la Création, nos gaffes sont à notre propre mesure. Quoi qu'il en paraisse, c'est nous
qui décidons de notre conduite. Le “Grand-Père” ne viole jamais le libre-arbitre de ses enfants ;
tout au plus essaie-t-Il de leur faire entendre raison si besoin est, si toutefois Il est entendu.
Nous sommes donc les acteurs, ou les pilotes, de notre propre conduite tant sur le plan individuel
que sur celui des groupes auxquels nous appartenons. Nous avons la responsabilité de nous-même.
Nous sommes les ouvriers d'un chantier permanent et commun dont il nous faut comprendre
l'architecture pour que l'édifice exprime les lois de l'Harmonie. En fait, nous sommes les élèves-
apprentis d'un gigantesque ordinateur cosmique - ou divin - dont il nous faut, au moyen du
cerveau et du cœur, saisir les formidables données. Tout le système de la Création est une énorme
machine à fabriquer des Dieux dont nous sommes, en puissance, les germes. Dès que l'initiation
du Nadir est passée, il s'opère en chacun de nous une prise de conscience par laquelle nous savons
que la “descente aux Enfers” est terminée. Alors, dès ce moment, et peu à peu, l'Amour Universel
va nous consoler et nous aider.
Jean DUBUIS
63
La Réintégration
Précisons d'entrée que pour faciliter la compréhension de cet exposé aux non-qabalisant, nous serons
amenés à reprendre certains principes de base de la Qabal. Quant à ses familiers, ils voudront bien
nous accorder qu'une répétition n'est jamais inutile.
La Réintégration est la glorieuse arrivée de l'homme à la fin de ses longs voyages dans l'Univers.
Pour expliquer l'itinéraire suivi, nous allons nous appuyer sur les valeurs hiéroglyphiques des lettres
hébraïques composant les anciens textes hébreux selon les règles de la Qabal. Dans ce mode
d'écriture, chaque lettre représente un principe, une loi, un nombre, et le sens du mot est la somme
des principes des lettres qui le composent.
Nous allons voir que le travail sur ce système hiéroglyphique apporte beaucoup de lumière sur les
dernières étapes du Chemin de l'homme.
Nous parlerons peu, ici, du nombre afférent à chaque lettre, base de tous les systèmes de
numérologie, mais davantage de l'ensemble des qualités véhiculées par les lettres qui nous
intéressent, à savoir :
ALEPH a
YOD j
HE e
VAV f
Reprenons chacune d'elles pour en étudier ses principes.
ALEPH
Pour avoir une certaine idée de Aleph, il faut savoir que la Qabal divise la totalité de ce qui EST en
deux parties : l'une, l'Etre Absolu dont tout est issu ; l'autre, la Manifestation, c'est-à-dire tout ce qui
est issu de l'Etre.
Aleph représente donc l'énergie issue de l'Absolu, énergie à partir de laquelle se manifeste la
Création. Aleph est l'énergie la plus proche de l'Etre Absolu. Aleph est l'énergie de l'Unité. Sa valeur
numérique est 1. Ajoutons que c'est la coagulation de cette énergie en 10 étapes successives, les 10
Sephiroth de la Qabal, qui constitue les fondements du monde où nous vivons.
YOD
Yod est issu de Aleph. Il a pour valeur numérique 10. Nous avons donc Aleph = 1 et Yod = 10.
L'adjonction du zéro à Yod montre qu'il s'agit d'une énergie d'un niveau inférieur. En un sens, on peut
presque dire que Yod est un Aleph dégradé. Yod, comme Aleph, est une énergie animatrice mais de
moindre niveau, de moindre puissance.
HE
He (hé) est la lettre qui représente l'être. Sa valeur numérique est 5, chiffre de l'homme. He peut
représenter aussi bien l'aspect de 1'être spirituel, divin, que l'aspect de l'être matériel. Aussi, la
représentation de He s'étend-elle de l'être le plus haut à l'être le plus enfoncé dans le monde de la
matière.
VAV
Vav a pour valeur numérique 6. C'est le nombre de l'Hexagramme, les deux triangles entrelacés qui
représentent les deux mondes. Le triangle dont la pointe est en haut symbolise l'énergie Feu, c'est-à-
dire l'énergie qui anime le monde spirituel. Le triangle dont la pointe est en bas symbolise l'énergie
Eau, c'est-à-dire l'énergie qui anime le monde matériel. Vav est la représentation de la force qui
contraint l'homme à assumer son Devenir : involution au départ, évolution au retour.
64
L'étude de ces lettres nous amène à préciser maintenant que le Nom Originel de l'homme, en hébreu,
est :
Yod He Vav He
Ce Nom, le fameux Tétragramme, peut encore s'écrire selon les symboles alchimiques :
Feu # Air $ Eau % Terre &
Chacune de ces représentations, lettre ou triangle, ne figure pas à proprement parler une chose de
notre monde, le monde concret où nous vivons, la dixième des étapes dont nous parlions plus haut ;
mais chacun de ces symboles représente une nuance de l'Energie Première.
De fait, aussi bien ici-bas que dans les mondes invisibles, ces énergies existent à des niveaux
différents. A chaque fois, les 4 énergies s'adaptent à la densité du monde où elles agissent, toujours
en 10 étapes.
Dans tous les mondes de l'Invisible, qui sont en fait les mondes intérieurs de l'homme, ces principes
forment sa structure. Nous avons Yod He ou Feu-Air qui forment l'âme de l'homme, ou plus
exactement son principe animateur. Et nous avons Vav He ou Eau-Terre qui constituent le corps de
l'homme non seulement en notre monde terrestre mais également en chacun des mondes invisibles,
les 9 autres étapes, à des niveaux de plus en plus subtils, bien sûr.
Le travail pour lequel l'homme a été envoyé sur Terre consiste à acquérir les éléments qui seront
indispensables à son état définitif :
- augmentation de la Soi-conscience
- augmentation du libre arbitre
- mise en place des structures mentales et intellectuelles.
Chacun de nous devra transférer tous ces (ou ses) acquis dans ses mondes invisibles.
Il existe en Qabal une Sephirah (pluriel : Sephiroth) qui correspond au troisième niveau de
coagulation de l'Energie Primordiale. Il s'agit de Binah qui correspond à la planète Saturne
(Chronos). Cette Sephirah est à la limite du monde de l'Unité et du monde de la Dualité, celui de la
manifestation. Elle est à la limite de l'Eternité et de l'espace-temps. Nous savons que pendant
1'involution nous parcourons les 10 étapes successives (de 1 à 10), c'est la descente, et que pendant
l'évolution, nous les parcourons en sens inverse (de 10 à 1), c'est le retour, la remontée. Lorsque, à
notre retour, nous pénétrons en Binah, notre structure est encore :
Yod He Vav He.
Mais il va maintenant s'effectuer une transformation, une métamorphose de taille, il va se produire un
travail d'annihilation de notre corps de sorte que la partie Vav He va disparaître. Alors, nous ne
sommes plus soumis à la force involutive-évolutive, et du même coup, nous n'avons plus de
“corps”mais une nouvelle structure énergétique. Notre Nom est maintenant :
Yod He,
et c'est ainsi que nous pénétrons dans la seconde Sephirah, Hochmah. Cette Sephirah est
intermédiaire entre le monde de l'Unité Primordiale et la zone où l'unité devient dualité en Binah. A
la descente, Hochmah prépare la dualité en Binah ; au retour, Hochmah prépare l'unité en Kether. En
cette Sephirah, notre existence sans “corps” doit être celle que des mystiques ont nommé “La grande
Nuit des Ténèbres”.
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C'est en notre retour en Kether, la première Sephirah, appelée aussi la Couronne, que s'opère notre
véritable Résurrection. Alors, notre “Ame”,
Yod He,
dans laquelle nous avons forgé tous les éléments nécessaires à notre Devenir durant l'involution et
l'évolution, se transforme en Corps Glorieux Cosmique. A ce moment, notre Père Cosmique, Kether,
nous restitue notre Energie Originelle, ce qui crée en nous une nouvelle âme spirituelle :
Aleph He
du plus haut niveau de la Création. Nous sommes directement animés par l'Energie de l'Absolu.
Notre nouveau Nom est maintenant :
Aleph He | Yod He
que l'on peut comparer avec :
Yod He | Vav He
Nous sommes devenus un Etre Cosmique qui, peu à peu, retournera en 1'Absolu.
Jean DUBUIS
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Parmi les concepts philosophiques ou ésotériques, Karma est sûrement l'un des plus mal
enseignés et, par conséquent, mal compris. Cette incompréhension s'explique aussi, dans
certains cas, par une mauvaise utilisation du secret, lequel permet à de soi-disant maîtres de
tenir les élèves dans l'ignorance et sous leur dépendance. De ce fait, pour beaucoup,
l'acceptation de cette notion conduit à un certain fatalisme. Discerner la liberté et l'évolution,
derrière la contrainte et la loi, demande la connaissance approfondie d'une philosophie telle
que celle de la Qabal dont nous nous servirons ici à titre d'exemple.
Une bonne connaissance de la loi de Karma conduit non pas à accepter celui-ci, mais à le
neutraliser et à le maîtriser. Karma résulte d'une loi fondamentale de la Création, d'une des
Sept Causes Secondes de Trithème. Cette loi est longuement exposée dans le Zohar, dans tout
ce qui concerne la Balance, c'est-à-dire la loi de l'Equilibre des énergies dans le monde.
Ramener l’univers à l’état neutre
La loi de l’Equilibre se manifeste sous plusieurs aspects : physique, spirituel, énergétique. Sur
tous les plans, elle veille à toujours ramener l'Univers à l'état neutre, c’est-à-dire à ce qu'il
existe autant de positif que de négatif. Dans cette optique, elle est à l'origine du mouvement
de balancier des choses, lequel passe successivement de chaque côté de la position neutre
d'équilibre, ces allers et retours étant nécessaires au mouvement, base de l'évolution.
Cette loi, dans son application aux êtres conscients - l'homme en particulier - manifeste un
double aspect, ce qui ne facilite pas pour chacun la compréhension de son mécanisme. Le but,
la raison de cette loi est la suivante : contraindre l'homme à réaliser le Devenir pour lequel il a
été créé ; transformer, au sein de l'homme, la Graine Divine en son fruit.
L’Involution, le premier Bien
A son début, la loi se manifeste comme une pression involutive. En effet, le Germe Divin doit
descendre, s'enraciner étape par étape jusqu'au niveau de la matière le plus dense, jusqu'à ce
que le cordon ombilical soit coupé du Père. Tant que ceci n'est pas atteint, la loi fait descendre
l'homme : le bien est, pour lui, tout ce qui le matérialise, tout ce qui le densifie. Ce processus
dure jusqu'à l'Initiation du Nadir - point symbolique opposé au Zénith - qui marque le
maximum de densité et la fin de la descente dans le matériel. Cette initiation, que possède
aujourd'hui la majorité des gens de notre Terre, inverse les valeurs précédemment
dominantes : le Bien, le Devenir est, à présent, ce qui spiritualise, ce qui libère de l'emprise de
la matière, mais non point ce qui détruit et porte à renier et à rejeter cette matière. La pression
de la loi est, dès lors, évolutive. Cependant, il ne faut pas oublier que toute tentative de
remontée avant l'Initiation du Nadir est une erreur que Karma empêchera de s'installer de
façon durable. En effet, entreprendre le processus de remontée avant l'heure n'est qu'une façon
déguisée de retourner en arrière.
Réparer les structures
Donc, avant l'initiation du Nadir, sous l'effet de la loi, le Moi Supérieur pousse à l'involution.
Après l'Initiation, le même Moi pousse à l'évolution. Les problèmes viennent de ce que la
structure de l'être, l'Arbre de Vie, a beaucoup souffert de l'Involution. Ses centres
énergétiques sont perturbés, diminués et, surtout, désharmonisés. L'Arbre de Vie est malade.
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Que fait-on quand un corps est malade ? Si, après de nombreux efforts, un corps physique est
très affaibli, nous devons, tout d'abord, faire cesser ce surmenage. Quand les causes de
destruction du corps ont cessé, le médecin a la choix entre deux solutions : laisser la nature
agir seule, ce qui, lentement mais sûrement, conduira vers la guérison ; et chercher des
remèdes qui aideront et accéléreront le processus naturel. Identiquement, l'Arbre de Vie se
trouvera, peu à peu, remis en état, au cours de nombreuses incarnations. Ici, ceci se fera, mais
progressivement parce que le mauvais état de l'Arbre de Vie en l'homme gêne ou même
empêche la transmission de la volonté du Moi Supérieur. Il faut donc d'abord être éclairé sur
ce qui doit être, à présent, défini comme le Devenir. Il existe, cependant, deux remèdes qui
peuvent rapidement le rétablir en son état antérieur : l'alchimie et la magie.
Neutraliser le Karma
Le second effet du passage au Nadir est une libération ; car la Loi de Thélème est alors la loi
de l'être : "Fais ce que tu voudras est la totalité de la loi". Sous une autre forme, Platon,
disciple de Socrate a dit : "Ce qui est juste est ce qui convient à chacun". Il est nécessaire de
remarquer que ce point crucial de l'évolution transforme le Bien en Mal et le Mal en Bien.
Comment cette loi peut-elle agir sur la vie physique, matérielle, actuelle de chacun ?
Simplement parce que chacun crée sa propre vie, non pas par sa cérébralité intellectuelle mais
par les énergies de ses centres de conscience. Ceux-ci, quels qu'ils soient, possèdent des
pouvoirs magiques ou divins, suivant leur position sur l'Arbre de la Qabal.
Toutes nos actions passées ne sont pas accumulées dans un compte en banque cosmique de
malheurs ou de bonheurs, avec pour règle : "Œil pour œil, dent pour dent", car cette
conception de la justice ne relève que du monde physique - "Ma sagesse n'est pas votre
sagesse, et votre sagesse est folie aux yeux de l'Eternel". Le problème de bien, de mal ou de
vengeance ne se pose pas au niveau des plans spirituels. Il n'existe que des déséquilibres
d'énergie dans les centres sephirothiques de l'homme. Le rétablissement de l'équilibre
énergétique neutralise immédiatement tout le prétendu Karma. Bien entendu, celui qui, en ce
monde, après l'Initiation du Nadir, n'agit pas pour son évolution ou celle du prochain,
déséquilibre, à coup sûr, ses propres énergies et se crée une situation physique disharmonieuse
pour lui, donc physiquement pénible, car il empêche la nature d'entreprendre son travail
réparateur.
Que devons-nous faire pour améliorer notre "situation karmique" ? Après une étude sérieuse
de la Q abal et de soi-même, nous devons arriver à connaître le degré énergétique de nos
Sephiroth ; par exemple la tendance à la colère, à l'orgueil, doit inciter à examiner Geburah, la
Sephirah de Mars ; un scepticisme ésotérique ou religieux renvoie à Chesed… L'étude des
sept lettres doubles de la Qabal et de leurs attributions, en particulier, constitue une aide
puissante en ce domaine. Cette étude est comparable, pour ce qui concerne la guérison de
l'Arbre de Vie en nous, au diagnostic du médecin sur le corps physique.
Maîtriser le Karma
Nous devons aussi comprendre qu'un déséquilibre sur une seule Sephirah (centre énergétique,
donc) se répercute sur toutes, car tout est dans tout. En outre, l'énergie spirituelle descend
suivant une règle fixe, et sa transmission, sa matérialisation dans le plan physique, ne se fait
que par la Sephirah lunaire Yesod, Levanah, la Fondation. Une remise en état de ce centre
arrange immédiatement de nombreux problèmes.
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Il faut bien remarquer, d’une part, que la Lune, régit notre cerveau, organe qui réalise les
choses matérielles ; et, d’autre part, que son métal est l'argent, métal qui arrange beaucoup de
choses en ce monde. Le Soleil, métal-or, et la Lune, métal-argent, sont des symboles
d'énergies subtiles mais puissantes. Les énergies de la Lune donnent, par le moyen du
cerveau, la compréhension des autres ; et les énergies du Soleil éveillent la perception du
cœur. Quand ces deux buts sont atteints, l'homme est le maître du Karma.
Alchimie et Qabal
Si on ne possède pas la teinture de l'argent qui répare Yesod, on peut toujours améliorer ce
centre énergétique grâce à l'emploi de plantes lunaires comme la véronique. Mais les solutions
alchimiques ou magiques ne guérissent le psychisme que si le comportement physique est en
accord avec les désirs du Moi Supérieur. En effet, il est inutile de demander à la nature un
effort spécial de guérison si les causes de la maladie (dues le plus souvent à des
comportements erronés) sont toujours présentes.
Si la tradition avait été respectée dans les écoles philosophiques de nos jours, l'initiation aux
Mystères Mineurs correspondrait à la remise en état des trois Sephiroth mineurs, celles du
monde de Yetzirah : Yesod-Lune, Hod-Mercure, Netzach-Vénus ; et l'initiation aux Grands
Mystères ou Initiation Majeure, aux trois Sephiroth du monde de Briah : Tiphereth-Soleil,
Geburah-Mars, Chesed-Jupiter ; cette voie de guérison étant celle de la voie magique. En
principe, la Petite Circulation alchimique correspond aux Petits Mystères, la Grande
Circulation aux Grands Mystères. Les initiations symboliques, qui sont la majorité de celles
données de nos jours, n'agissent pas sur les centres ; aussi constate-t-on peu d'effets après leur
réalisation.
L'ascèse de préparation magique doit donner un contact suffisant pour que le Moi Supérieur
puisse éclairer l'homme avant la guérison. L'ascèse de préparation alchimique a la même but.
La véritable initiation est liée à Karma, car elle est la remise en état de l'Arbre de Vie
intérieur ; mais contrairement à certaines croyances, l'initiation ne se donne pas : elle est
exclusivement le fruit de nos propres efforts ; sinon il n'y aurait pas de Justice Universelle
Chaque être est le Fils de ses Œuvres.
Jean DUBUIS.
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PRANA et KUNDALINI
- Feu secret des Alchimistes -
Ces deux termes, Prana et Kundalini, utilisés en yoga, possèdent leur équivalent en alchimie
au niveau du travail de l'oratoire.
Le fait que les noms donnés à ces énergies n'en expriment ni le sens ni la nature conduit à la
confusion et à 1'incompréhension.
Il est dit, au début du cours d'alchimie*, que le cycle de l'énergie originelle indifférenciée se
divise en deux énergies opposées : une active, le Nitre, une passive, le Sel. Nous pouvons dire
maintenant que Kundalini appartient aux énergies du Nitre et Prana aux énergies du Sel. Afin
d'adopter un langage conforme à nos traditions et à notre culture, nous nommerons désormais
Prana : “Energie Vitale” et Kundalini : “Energie Spirituelle”, cette dernière étant appelée par
les alchimistes : “Feu Secret”.
Ces deux énergies sont omniprésentes dans l'univers. Elles ont des supports divers dont la
nature fait varier et leur quantité et leur qualité. Par analogie, le cuivre et l'argent sont bons
conducteurs de l'électricité, et le fer, bon conducteur du magnétisme.
L'Energie Vitale se manifeste dans le corps par une sorte de radiation. Non que le corps
irradie dans l'obscurité, mais il exprime plutôt une beauté, une sorte d'harmonie physique.
L'Energie Vitale est abondante dans les plantes et chez les animaux, son rôle essentiel étant
de les maintenir en vie. Entourés de soins particuliers, ces derniers sont capables de rayonner
fortement.
Par contre, l'Energie Spirituelle ne se trouve dans le monde que dans l'espèce humaine, c'est
ce qui fait la différence entre les animaux et les hommes. Mais on doit aussi ajouter qu'elle
n'est encore que potentielle chez la plupart des êtres car elle est verrouillée dans le bas de la
colonne vertébrale, à l'extrémité de la moelle épinière. Ce sont les forts courants de l'Energie
Vitale qui la maintiennent ainsi prisonnière.
Une différence encore importante entre ces deux énergies réside dans la nature de leur
présence. L'Energie Spirituelle a une présence et une force constantes, indépendantes des
cycles de la nature. Par contre, l'Energie Vitale a une présence et une force variables en
fonction des cycles lunaires et solaires. Toutefois, l'Energie Spirituelle est assimilée au soleil
en tant que source constante de lumière, par analogie avec la conscience qui est une étincelle
permanente. Elle est à la fois attractive et contractive tandis que l'Energie Vitale s'extériorise
comme de magnifiques fleurs qui éclosent.
L'Energie Spirituelle est du royaume de l'Eternité et rien de ce monde ne peut la toucher. Il
faut dire que son blocage à la base de la colonne vertébrale n'est pas total. Une petite partie
s'en échappe et c'est cette énergie affaiblie qui donne à l'homme sa soi-conscience, son
sentiment du Je. La pensée du “je suis” est un signe de l'activité de la partie infinitésimale de
l'Energie Spirituelle qui franchit la barrière des courants de l'Energie Vitale. Mais l'Energie
Spirituelle prisonnière est en quantité infinie. Dans le corps de l'homme, elle est liée au
rythme de la respiration. A chaque inhalation, elle monte à travers les centres sephirothiques
jusqu'à une certaine hauteur qui caractérise le niveau de conscience atteint par l'individu, et
elle redescend avec l'expiration.
Les niveaux atteints alors par l'Energie Spirituelle peuvent se diviser en trois zones qui
correspondent aux Sel, Soufre et Mercure alchimiques.
1
70
- Quand la conscience réside dans les parties basses du corps, c'est le régime du Sel : la
conscience est attachée aux plaisirs matériels. Les personnes concernées sont en général
d'esprit très limité et les instincts primitifs sont puissants chez elles. Les concepts abstraits
de vérité, de vertu, leur sont peu accessibles et le crime ne les effraie pas.
- Dans le régime du Soufre, la conscience réside dans la région du cœur. Les personnes
concernées sont très actives, elles amassent aisément des richesses. Leur esprit est éveillé
par toutes choses, aussi bien par celles du monde que par celles de la religion. Ces
personnes ressentent douloureusement les contrariétés de leur conscience.
- Dans le régime du Mercure, la conscience réside dans la tête, le cou et la gorge. Les
personnes concernées sont attirées par les côtés mystiques et les côtés occultes de la vie et
de la nature, et c'est en elles que se produira le plus sûrement l'éveil de l'Energie
Spirituelle.
Tous ces niveaux de conscience sont accessibles à des personnes chez qui cette énergie n'est
pas encore éveillée, car une personne peut, grâce à une faible partie d'Energie Spirituelle,
échapper à sa nature inférieure, la dominer, élever et concentrer peu à peu cette énergie dans
les plus hauts niveaux.
Si on parvient d'abord à affaiblir puis à supprimer momentanément les courants de l'Energie
Vitale, les courants spirituels sont libérés et, avec une force terrible, ils enveloppent le corps
qui, pendant un instant, est perçu comme une brillante lumière illimitée.
Cette expérience se produit quand les courants vitaux cessent, avec la mort, mais elle peut
aussi être produite par divers procédés. Elle est évidemment plus aisée au solstice d'hiver,
vers la fête de Noël, quand l'Energie Vitale est à son minimum dans la nature. Elle peut
présenter des aspects divers :
- La lumière brillante peut prendre, pour l'intéressé, l'aspect d'un ange ou de son “moi” ou
d'un instructeur spirituel.
- Elle peut provoquer une projection astrale avec la perception correspondante du milieu
environnant.
- Elle peut provoquer un fonctionnement à l'état second de l'intellect sans liaison avec la
logique de nature normale.
- Elle peut aussi provoquer des mouvements physiques incontrôlés : tremblements,
respiration rapide, tournoiement, balancement ou position hiératique.
Cette expérience d'éveil de l'Energie Spirituelle est une des clefs d'entrée du chemin occulte
et elle correspond à une renaissance. Peu de temps après, la perturbation de l'Energie Vitale
cesse et l'Energie Spirituelle est à nouveau enfermée à la base de la colonne vertébrale.
2
71
Après cette expérience, le corps et l'esprit se réajustent pour s'adapter à la nouvelle lumière de
cette initiation. Le corps change de manière subtile, devenant sensible à divers modes de
perception différents des perceptions courantes. Inconsciemment, le physique change mais le
changement du mental dépend surtout, à cette étape, de l'effort conscient consenti.
La seconde expérience sur ce chemin mystique sera de grande importance. En effet, la
montée de l'Energie Spirituelle se fera de sa position de repos au sommet de la tête. Ceci sera
le commencement de la régénération spirituelle. Dans cette seconde expérience, l'Energie
Spirituelle se tracera un chemin qui ne peut plus être complètement bloqué par l'Energie
Vitale.
Il y a beaucoup de confusion concernant les différentes méthodes pour obtenir la montée de
l'Energie Spirituelle. Le mieux est de se souvenir que cette énergie est la totalité de
l'Intelligence, que cette montée ne doit pas être artificiellement induite tant que la préparation
correcte n'est pas achevée.
Nous avons dit au début de ce texte que nous traduisions le mot Kundalini par Energie
Spirituelle. Ceci n'est pas entièrement possible, parce que le mot Kundalini est utilisé dans
deux sens différents : celui que nous lui avons donné d'Energie Spirituelle et celui d’indiquer
le lieu où cette énergie entre et demeure bloquée.
Avant de décrire les effets de l’Energie Spirituelle, nous devons dire que son éveil perturbe et
déstabilise les courants d'Energie Vitale. Ces derniers donnent alors des effets plus
spectaculaires que ceux de l’Energie Spirituelle mais ne doivent pas être confondus avec eux.
Ainsi, il peut se produire des sensations de “lumière” qui accompagnent de très forts courants
chauds le long de la colonne vertébrale. L'Energie Vitale peut se concentrer fortement dans
certaines zones, en particulier dans le sommet de la tête, près du centre de Kether, et ceci agit
comme un diamant sur ce centre ; ce qui fait que le chercheur peut croire qu'il a un éveil de
l'Energie Spirituelle sur le centre de Kether alors que les phénomènes ne sont dus qu'à
l'Energie Vitale. Cette confusion, due à une mauvaise information, ne présente pas de réel
danger si ce n'est que ceci risque de décourager le chercheur dans la poursuite de son éveil.
L'Energie Spirituelle est donc beaucoup moins spectaculaire dans son ascension et les divers
phénomènes suivants peuvent se produire :
1. Une suite de douleurs intenses qui peuvent créer l'idée de maladie.
2. Une sensation de fourmis qui grimpent lentement et sautent ici et là au lieu de se diriger
vers le centre de la tête.
3. L'Energie peut, avec un sentiment de calme comme l'eau d'un lac et sans qu’il y ait ni
peur ni crainte, aller d'un centre à l'autre jusqu'à celui de la tête.
4. La montée peut se faire en zigzag comme en suivant le corps ondulé d'un serpent, d'où
son nom de feu-serpent.
5. L'Energie peut sauter un ou plusieurs centres et ne s'arrêter qu'après un bond.
6. L'Energie peut atteindre le centre du sommet dans un éclair de lumière.
3
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Quand l'Energie Spirituelle atteint le crâne et le dépasse en formant une sorte de fleur, il se
produit une sensation bien définie et la conscience est éveillée à un niveau élevé de béatitude,
tandis que les forces vitales sont à nouveau renforcées et revitalisent le corps. Cet état est
représenté dans la Qabal par la tête du serpent tournée vers Kether, sa langue touchant le
onzième Sentier. Ce qui provoque, selon le symbole de ce Sentier, une scintillation de
l'intelligence. Ensuite, l'Energie Spirituelle se retire à nouveau à la base de la co1onne
vertébrale. La suite est une surprise pour l'aspirant car le corps et l'esprit sont fortement
revitalisés et les forces et les faiblesses du caractère sont considérablement exagérées. Ainsi,
il est fort possible que 1'aspirant, le lendemain, soit fortement perturbé par des pulsions
sexuelles.
Une longue période de progrès graduels commence. A cette étape de l'éveil, le travail
conscient sur la force vitale devient possible. Il s'ensuit une régénération spirituelle, et des
aspects divers de l'intelligence commencent à briller. Quelquefois l'énergie n'éveille qu'un
centre et les conséquences on sont les suivantes :
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Centres Conséquences
Base de la colonne Maîtrise des 4 éléments
Région génitale Pouvoir de plaisir
Le cœur Compréhension
La gorge Clairaudience
Base du nez Clairvoyance
Théoriquement, aucun centre ne peut être ouvert avant le centre du haut de la tête. Le but
initial de la montée de l'Energie Spirituelle est de permettre le commencement du travail
conscient avec cette énergie. L'ouverture successive des centres est le second but mais il y a
danger à insister trop spécialement sur les centres inférieurs, la conscience de l'adepte
pouvant être abîmée en ce cas. Chaque expérience encourage l'aspirant à persévérer sur le
Sentier.
Il a été dit précédemment que l'éveil donnait progressivement une faculté de contrôle et
d'utilisation de l'Energie Vitale. Mais il est utile, maintenant, de comprendre que la
revitalisation ou l'éveil des centres par l'une ou l'autre des énergies ne donne pas le même
résultat.
Si le centre n'a pas été éveillé par 1'Energie Spirituelle, la concentration de l'Energie Vitale
sur le centre donnera immédiatement un certain nombre de résultats conscients comme des
perceptions de couleurs, de sons ou, dans d'autres domaines mal commodes à expliquer,
comme des sensations globales donnant en une fois une perception identique à une
intégration simultanée des cinq sens.
Mais ces expériences ne seront que momentanées et liées au cycle d'activité de l'Energie
Vitale. Par contre, la concentration de l'Energie Spirituelle et l'éveil qui en résultera ne
donneront pas des résultats conscients immédiatement : il n'y aura pas de cycle ou de recul
mais une progression irréversible qui sera proportionnée aux efforts de l'aspirant.
Avec le commencement de la régénération par l'Energie Spirituelle commencent d'autres
expériences, la principale étant un sentiment précis d'entrer dans une autre dimension où un
enseignement intérieur devient peu à peu accessible. Il peut aussi se produire un état second
de la conscience qui perçoit alors un de ses états, différents de l'état physique ordinaire. Ceci
se termine souvent par un ralentissement de la respiration et une sorte de catalepsie spirituelle
qui apporte vitalité et renouveau au corps. Cet état peut atteindre quelquefois un état
cataleptique où la parole elle-même n'est plus possible. Une longue préparation est nécessaire
avant car le bienfait apporté est au-delà du monde physique et il peut en résulter comme une
détresse et une désorientation de l'esprit.
L'Energie Spirituelle n'obéit pas à l'homme physique. Cette énergie omniprésente est
comparable à une pression qui ne demande qu'à agir.
La modification de l'Energie Vitale et de la composition du sang de l'adepte (qui peut se faire
par les élixirs végétaux et métalliques) provoquent une libération progressive de l'Energie
Spirituelle.
Le développement successif des centres, après que l'Energie Spirituelle ait atteint Kether,
conduit peu à peu à un état définitif et peut se comprendre à travers plusieurs mots. Ceci peut
être l'état de Grâce de certaines religions, mais on peut dire aussi que l'aspirant est devenu un
Enfant de Dieu et qu'il a atteint la vie éternelle.
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Jean DUBUIS
*Le cours d’alchimie de Jean Dubuis, diffusé au sein de l’association Les Philosophes de la Nature,
sera édité à partir du présent site (NdE).