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Anne Bridault
Résumé
RÉSUMÉ Cet article présente les premiers résultats des recherches archéologiques effectuées au Clos de Poujol (Aveyron,
France) en 1990. L'ensemble sédimentaire le plus profond (G) comporte des horizons néolithique ancien et mésolithiques. Les
premiers éléments des analyses géoarchéologiques, carpologiques et archéozoologiques sont présentés. L'ensemble lithique du
dépôt G/ est étudié en détail et sa signification évaluée. Il apparaît que l'analyse des industries définies dans des contextes de
dépôts très précis (structures) pourrait apporter des réponses aux questions que pose la variabilité des assemblages lithiques
sauveterriens.
Abstract
ABSTRACT Results of archaeological investigations conducted at Clos de Poujol (Aveyron, France) in 1990 are presented in this
paper, with an outline of the site potential. The deepest sediments of the recorded archaeological stratigraphy (G) include Early
Neolithic and Mesolithic occupation levels. The collected lithic assemblage from the Gj deposit, submitted to detailed analysis, is
presented here ; reliable contexts (structures) appear to be highly relevant for the assessment of the variability of Sauveterrean
industries. Furthermore, preliminary results of geoarchaeological, archaeobotanical and archaeo- zoological analyses are
presented.
Bobœuf Marc, Bridault Anne. Quelques données sur les occupations mésolithiques du clos de Poujol (Aveyron). In: Bulletin de
la Société préhistorique française. 1997, tome 94, N. 1. pp. 51-60.
doi : 10.3406/bspf.1997.10633
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1997_num_94_1_10633
Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1997 / TOME 94, n° 1 51
RÉSUMÉ
Cet article présente les premiers
résultats des recherches archéolo
giqueseffectuées au Clos de Poujol
(Aveyron, France) en 1990. L'en
semble sédimentaire le plus profond
(G) comporte des horizons néoli
thique ancien et mésolithiques. Les
premiers éléments des analyses
géoarchéologiques, carpologiques et
archéozoologiques sont présentés.
L'ensemble lithique du dépôt G/ est
étudié en détail et sa signification
évaluée. Il apparaît que l'analyse des
industries définies dans des
contextes de dépôts très précis
(structures) pourrait apporter des r
éponses aux questions que pose la
variabilité des assemblages lithiques
sauveterriens.
ABSTRACT
Results of archaeological investi
gations conducted at Clos de Poujol
(Aveyron, France) in 1990 are pre
sented in this paper, with an outline
of the site potential. The deepest se
diments of the recorded archaeolo
gical stratigraphy (G) include Early
Neolithic and Mesolithic occupation
levels. The collected lithic assemb
lagefrom the Gj deposit, submitted
to detailed analysis, is presented
here ; reliable contexts (structures)
appear to be highly relevant for the
assessment of the variability of Sau-
veterrean industries. Furthermore,
preliminary results of geoarchaeolo-
gical, archaeobotanical and archaeo- Severac
zoological analyses are presented. ? *'////„ le Chatea
■ HISTORIQUE
Le gisement fut découvert et
fouillé partiellement en 1973 par
P. -M. Blanquet. En 1975 un contrôle
permit à G.-B. Arnal de reconnaître
une stratigraphie composée de e f g h i
i
quatre couches. Ces travaux sont
demeurés inédits (1).
En 1990, une intervention dans le
cadre d'une fouille de sauvetage
nous était accordée par le Service
Régional de l'Archéologie de Midi-
Pyrénées. Ces travaux ont permis
l'évaluation partielle du potentiel a
rchéol gique encore en place. Nous
traiterons ici des premiers résultats
issus des travaux de 1 990.
■ ELEMENTS
DE STRATIGRAPHIE
La stratigraphie se compose de
deux ensembles principaux. L'e
nsemble supérieur (ensemble rouge
ou R) est caractérisé par un séd
iment brun-rougeâtre assez semb
lable à celui des dépôts de plein air
du causse. Un ensemble sous-jacent
(ensemble gris ou G) se distingue par
la nette anthropisation de ses dé Fig. 2 - Plan de la baume du Clos de Poujol et situation des fouilles. Pointillés
pôts. Au sein de cette couche grise limtes des fouilles anciennes. Trame fouilles de 1990.
:
apparaissent les accumulations cen
:
■ LES DONNÉES
Pour ce qui concerne les connais
sances sur l'environnement naturel
au moment de la formation des dé
pôts, on prendra en compte que les
études naturalistes (2) sont à peine
engagées et que certains dépôts ont
pu contenir des éléments document
aires en relation avec des activités
spécifiques.
L'industrie lithique sera traduite
dans la typologie de N. Valdeyron
(1994) bien adaptée à décrire les i
ndustries mésolithiques sauveter-
riennes. Les descripteurs des pro
duits de débitage seront ceux utilisés
par J.-G.Rozoy (1968, 1978).
:
:
provenance du sol entourant Gj est à confirmer par les fouilles à venir. 15 cm de largeur où fut observé la
marquée par une fine couche indu ment noir. La forme générale du dépôt
rée de coloration rouge et orangée s'apparente à une lentille biconvexe (2) Nous remercions J.-E. Brochier, P. Mar
inval et J. Cataliotti-Valdina pour les premiers
(rubéfaction), mouchetée de d'épaisseur maximale de 20 cm. résultats obtenus.
54 Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1997 /TOME 94, n° 1
:
triangle de Montclus apparenté
(fig. 6, n° 6), un triangle scalène court
retouché sur les trois côtés (fig. 6,
n° 8). Un fragment de lamelle étroite
à bord abattu tronquée s'inscrit dans
l'esprit de cette courte série, notam
ment par la retouche de ses deux
bords (fig. 6, n° 9). Les lamelles
étroites à dos sont représentées par
2 lamelles bordées (fig. 6, nos 10 et
11) et une lamelle à bord abattu
(fig. 6, n° 12).
• Dépôt Gj
Les sédiments de Gj sont conte
nusdans une dépression ellipsoïdale
Fig. 4 - Topographie de la dépression dans laquelle le dépôt cendreux Gj est qui couvre les trois quarts de la sur
contenu. face du carré F5 (fig. 4). Une bordure
verticale et pentue en définit le
contour. La poursuite des fouilles sur
succession Gb1-Gf1. Le second verses et retouches couvrantes di les carrés contigus devra assurer dé
(Gb2) de 20 cm sur 15 cm de sur rectes. Il s'agit d'une armature tra finit vement la présence d'un volume
face, constitué d'une même cendre nchante de Montclus (fig. 6, n° 5). circonscrit, c'est-à-dire d'une cu
blanche que Gb1 était disjoint de la vette creusée. Nous étudions ici un
première banquette. Quoique mal
,
-
style Le contenu lamellaire de Gj est
lamellaire mesial 31 2.3 0
alimenté
n° 68) obtenue
par uneà production
partir de nucleus
(fig. 7, Oà 5,1 10,1 15,1 20,1 25,1 30,1 35,1 40,1
L/K2 distal 33 2.45 5 à 10 à 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45
éclat entier 194 14.44 nettement diminués, comme le longueur mm
fragment proximal 44 3.27 montre le format des lamelles outre
d'éclat autre 348 25.91 Fig. 5 - Représentation des produits de
passées qui ont emporté la base de débitage entiers de Gj. Les deux courtes
débris informe ПО 8.19 leur nucleus (fig. 7, n° 73). Ce débi lames des classes 25.1 à 30 et 40.1 à 45
débris thermique 421 31.34 tage lamellaire qu'on peut qualifier sont des crêtes.
total 1343 de pygmée et d'hyperpygmée a ce
pendant contribué, même pour les
lame/lamelle 120 8.93 éléments inférieurs au centimètre, à vergents. Les arêtes dorsales fr
éclat entier 194 14.44
total fragments 501 37.3 fournir des supports aux microlithes équemment irrégulières et bifurquées
total débris 531 39.53 comme l'attestent une pointe à dos déterminent le plus souvent une l
total 1343 (fig. 7, n° 18) et les géométriques tr amel e à deux pans (31 pour 40 l
iangulaires hyperpygmées (fig. 7, nos 2 amel es entières).
nucleus à 5). Il apparaît donc nécessaire de
s'intéresser aux produits inférieurs Les talons sont très petits. Cette
Tabl. 1 - Débitage du dépôt Gj. réduction de la surface induit une
au centimètre que la plupart des
études négligent de considérer. morphologie des talons lisses plutôt
semble est marqué par deux te punctiforme ou linéaire qui justifie
ndances une forte représentation Le style des produits lamellaires que nous les regroupions en un
des débris d'origine thermique est celui qu'on observe classique même ensemble qui compose les
:
(31,5 % de l'ensemble) et l'impor ment durant le Sauveterrien. Les trois quarts des talons des lamelles
tancede l'indice global de fragmen bords sont ici souvent parallèles ou entières (30 pour 40). Une telle te
tationdes produits de débitage convergents, bien plus rarement di- ndance se retrouve sur les lamelles
(71,5 %, hors débris thermiques et
informes).
Les produits lamellaires sont r
eprésentés par 3 courtes lames en re
lation avec la gestion du débitage,
37 lamelles entières et 80 fragments.
Le taux de supports allongés s'étab
litdonc à 9 % de l'ensemble des
éléments du débitage. Cette proport
ion est un indice résiduel restreint
sans doute éloigné du rendement
normal de la production utile comme
on peut en juger par la nature des
supports d'outils qui, pour 94 %
d'entre eux sont lamellaires ou
d'équivalence lamellaire. De plus, on
peut tenir comme fiable la détermi
nationdes fragments proximaux de
style lamellaire qui élargissent le taux
précédent. Ils présentent toujours un
très petit talon et parfois une mor t í t
phologie frontale en ogive assez t
ypique parmi les produits de débitage
lamellaires entiers ou raccourcis.
Les produits lamellaires contenus
en Gj ne sont pas représentatifs de la
totalité des classes dimensionnelles
de produits réalisables au cours du
débitage lamellaire. On en juge par la
présence d'une grande lame à crête
et de deux entames naturelles, dont
les dimensions nous renseignent sur Fig. 6 - Industrie lithique. 1 à 4 Gb1 5 Gb2 6 à 16 G interstratifiée. Gb1 - 1 : l
amel e étroite à dos 2 lamelle à coches multiples 3 et 4 lamelles brutes. Gb2 - 5 a
:
;
:
; ;
: :
le potentiel qu'on eu certain nucleus, rmature tranchante de Montclus. G interstratifiée - 6 à 8 : triangles de Montclus et appar
;
:
pour produire de grands supports l entés, 9 lamelle étroite à dos tronquée 10 et 11 : lamelles étroites bordées ; 13 :
amel aires utiles, au moment de la lamelle à retouches continues 14 à 16 lamelles brutes.
:
;
;
:
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10 11 12 13 14 15 16
21 22 23 24 25 26 27 28 29
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1
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30 31 32 33 34 35 36 37 38 39
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40 41 42 43 44 45 46 47 48
50 51 52 53 54
59 60 61 62 63
Fig. 7 - Industrie lithique et parure de Gj. 1 à 5 géométriques 6 à 9 lamelles étroites à dos tronquées 10 à 16 fragments api-
caux 17 à 19 pointes hyperpigmées 20 pointe de Sauveterre 21 à 26 lamelles étroites bordées 27 à 29 débris et ébauche de
:
; ;
pointes de Sauveterre 30 à 33, 35 et 36 lamelles étroites à dos et bordage 34 lamelle étroite à 2 dos 37 à 47 lamelles étroites à
;
;
:
; :
dos 48 lamelle à dos 49 microburin 50 à 54 : lamelles cassées dans une encoche 55 à 58 éclats retouchés 59 à 63 lamelles
; ;
; :
; :
cleus.
;
:
;
:
:
Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1997 / TOME 94, n° 1 57
contour. Deux fragments semblent la retouche des deux bords sur deux On peut estimer que 90 % des
bien caractéristiques de cette classe d'entre elles (fig. 7, nos 7 et 8) et un restes sont brûlés (carbonisés et cal
d'outil (fig. 7, nos 59 et 60). Une l bord ébréché inverse, alterne au cinés), une partie d'entre eux présen
amel e est transformée par une tron bord abattu sur la lamelle large tant des concrétions cendreuses. La
cature oblique distale (fig. 7, n° 64). (fig. 7, n° 9). grande majorité des fragments me
sure entre 0,5 et 1 ,5 cm, la longueur
- Pièces techniques Huit débris pointus sont des fra maximale n'exédant pas 4 cm. Pro
gments apicaux. Ils pourraient mor portion el ement, les restes den
Elles se répartissent entre 5 l phologiquement constituer des dé taires sont très minoritaires, pour
amel es cassées dans une encoche bris de géométriques triangulaires l'essentiel des fragments d'émail, ce
(fig. 7, nos 50 à 54) et un microburin (fig. 7, nos 10 à 16). qui pourrait refléter une caractéris
proximal (fig. 7, n° 49). • NOUS RÉSUMONS LES FAITS CONCER tique du dépôt initial plutôt que le ré
s u l t a t d'un processus taphonomique
NANT LE DÉPÔT Gj COMME SUIT l naturel.
- Armatures
- Dépôt sédimentaire localisé,
Toutes les lamelles à dos sont des contenu dans une dépression du sol. Ces caractéristiques rendent la
fragments. On dénombre 27 lamelles détermination spécifique très ardue,
étroites et 1 lamelle large. La re - Fond de la dépression rubéfié. de telle sorte que seules 16 pièces
touche, bien sûr abrupte, peut se l ont été identifiées
- Sédiment riche en cendre de
:
imter à un bordage seul comme on bois (travaux J.-E. Brochier). La couche Gj est la mieux docu
l'observe sur 6 lamelles (fig. 7, nos 21 mentée (tabl. 3), tant en nombre de
à 26). Ce bordage est une fois i - Dépôts en plusieurs étapes. I restes déterminés (15) qu'en poids
nverse (fig. 7, n° 21) et une fois alterne nterstaifcations dans la masse du total de reste (200 g, soit plus de la
(fig. 7, n° 23). Les côtés abattus des sédiment : de langues de déborde moitié du poids total de la faune pro
autres lamelles sont 10 fois bilaté ment grisâtres issues du sol encais venant des niveaux ci-dessus ment
raux. On observe alors l'association sant(G) de passées orangées fo ionnés). Cerf, suinés (Sanglier ou
fréquente entre une retouche rmant des feuillets indurés et rubéfiés. Porc) et Blaireau y sont représentés.
;
élancé et pygmée (fig. 7, n° 1) et sur ont fait l'objet de cette étude présen risquées, les remarques suivantes
tout 4 scalènes ordinaires parmi le tentglobalement un aspect homog sont présentées à titre d'hypot
squels 1 élancé (fig. 7, n° 3). Leur d ène. hèses
imension les situent très en dessous
:
- Les caractéristiques extrin associé à une armature tranchante puisqu'il s'agit des classes des 20 à
sèques du matériel évoque un dépôt de Montclus dans le foyer Gb1-Gf1 45 mm qui nourrissent habituelle
lié à la présence de structure(s) de pose à nouveau la question de la ment en supports le groupe des l
combustion ou de vidange, ce qui pertinence des associations obser amel es retouchées et les plus grands
s'accorderait avec les observations vées. Il aurait été profitable de savoir microlithes. Il n'est pas concevable
de J.-E. Brochier. On peut alors se si le foyer Gb1-Gf1 avait été établi d'évoquer une pénurie liée à l'écono
demander dans quelle mesure les dans une cuvette creusée, dès lors mie de la matière première pour jus
spectres fauniques sont représentat que son substrat (G interstratifié) tifier le caractère dimensionnel de la
ifs à l'échelle de l'ensemble du site. peut être attribué au Mésolithique série de Gj. Les rares grands fra
moyen montclusien. La question gments (fig. 7, n° 69) et les crêtes
- Le cortège de faune issu de ces reste ouverte. (fig. 7, nos 65 à 67) en attestent l'exi
différents niveaux évoque un milieu stence pendant la formation des dé
boisé avec des zones ouvertes. Il est L'attribution des éléments lithiques pôts de Gj.
intéressant de noter que dans le n de G interstratifiée ne pose guerre de
iveau X de Roquemissou attribué à problème, à la seule restriction que L'outillage présente également
un Épipaléolithique d'après les ca cette faible série soit vraiment repré des originalités équilibre des types
ractéristiques typologiques (Bobœuf, sentative. Les meilleures comparai d'armatures, large suprématie des
:
1991), le cheval est (encore) repré sons qualitatives se réalisent avec les lamelles à dos face aux géomét
senté, associé au cerf et au sanglier couches c4 et c3 du gisement héraul- riques triangulaires, cependant par
(Fontán, 1991). tais de l'Abeurador (Vaquer et Bar- tiel ement pondérable par les fra
baza, 1987), les couches éponymes gments apicaux et certaines lamelles
22 à 17 du site gardois de la baume à dos tronquées. Si on se fie à la
■ DISCUSSION de Montclus (Rozoy, 1978) et local morphologie des seuls triangles en
L'attribution chrono culturelle du ement les ensembles VIII à IV du locus tiers on plaiderait pour un calage
foyer Gb1-Gf1 serait le Néolithique 1 de Roquemissou (Bobœuf, 1995) chronologique du dépôt excluant la
ancien. Outre l'armature tranchante qui caractérisent une période avan phase moyenne ou montclusienne
de Montclus et la lamelle à coches cée de la phase montclusienne du du Sauveterrien. On ne peut négliger
multiples, des éléments d'appréciat Sauveterhen. une datation récente pour le Sauve-
ion indirecte nous confortent dans terrien de Gj si on prend en compte
Le spectre documentaire de la le caractère dimensionnel des armat
cette interprétation. L'éboulement série lithique du dépôt Gj pose la ures, notamment des géométriques
des coupes issues des anciens tr question de sa signification face aux et des micro-pointes qui affirment
avaux jusqu'à leur profil de stabilisa séries que fournissent les gisements une nette tendance à l'hypermicroli-
tion, a livré, après tamisage des séd sauveterhens jusqu'alors étudiés. Ces thisme ainsi que la retouche partielle
iments mélangés, des documents séries proviennent de sol(s) ou de n
lithiques et céramiques. Les pre du troisième côté observée sur trois
miers, une pointe du Martinet, un tr iveaux généraux d'occupation(s) dans triangles. Les fragments apicaux,
lesquels sont associés les témoins systématiquement retouchés sur les
apèze symétrique et une lamelle à d'activités variées qui, cumulés, deux côtés, renvoient également à
coches multiples, sont rapportables, conduisent à la pondération certaine
en l'état des connaissances régio une ambiance montclusienne. Il par
des spectres documentaires. Class aît sage de ne pas trancher préma
nales, à une phase récente du Mésol iquement les études du lithique sauve- turément.
ithique ou/et au Néolithique ancien La présence de minus
terrien analysent ce type d'échant cules géométriques scalènes
caussenard. Le trapèze symétrique illonnage, ce qui paraît légitime dès hyperpygmées et les premières oc
était encore enrobé de sédiment lors qu'il s'agit d'en caractériser le fa cur ences
cendreux blanc. Les seconds, de de retouches partielles et
ciès culturel ou le degrés d'évolution même totales du troisième côté ap
qualité et d'aspect variés, sont diff chronologique (Rozoy, 1978 Barbaza parais ent
iciles à attribuer en l'absence de très tôt, dans des
etalii, 1991 Valdeyron, 1994), ce qui contextes sauveterriens antérieurs à
;
forme et de décors. Quatre petits limite dans notre cas précis les possib 9140 BP (9140 ± 160 BP, LY 4448,
;
Ces observations doivent être fouilles de P. -M. Blanquet montre Bintz P. (1995) — "Abri mésolithique du
consolidées par l'élargissement du que des occupations historique (c (Isère)". Pas de la Charmate. Chatelus
spectre documentaire du "sol" avec éramiques tournées) et néolithique Livret-guide de l'excursion
Préhistoire et Quaternaire en Vercors.
lequel Gj entretient des relations de sont envisageables pour la partie su Ve Congrès International U.I.S.P.P.
contemporanéïté. périeure du remplissage. XIIe commission. Épipaléolithiques et
Mésolithique en Europe. Grenoble,
La coquille de Columbella rustica, La partie inférieure ou ensemble France, 18 au 23 septembre 1995.
mollusque marin vivant sur le littoral gris (G) permettra de préciser les p. 104-117, 11 fig.
méditerranéen, intègre les Mésoli comportements d'acquisition et de Bobœuf M. (1991) — "Remarques prél
thiques responsables de Gj dans le consommation des ressources ani iminaires sur les industries lithiques
courant symbolique général qui du gisement de Roquemissou (Avey-
male, végétale et minérale, dans le ron)". In : Mésolithique et néolithisa-
semble prévaloir durant le Sauveter- cadre du passage des activités pré tion en France et dans les régions l
rien. Assez pauvres en parures, les datrices à la production de la bi imtrophes. Actes du 113e Congrès
dépôts sauveterriens livrent préfé- omasse animale et végétale, ce que National des Sociétés Savantes,
rentiellement des coquilles de co rend possible la présence d'hori Strasbourg, 5-9 Avril 1988, Éditions
duCTHS, p. 91-98, 4 fig.
lumbel a dont on peut noter la vaste zons mésolithiques et néolithique Bobœuf M. (1995) — "Sauveterrien et
répartition géographique et la diffu ancien.
sion jusqu'en milieu continental (la Roucadourien. Les outillages lithiques
du Locus 1 de l'abri-sous-roche de r
Fru, Savoie). Leur découverte pourr On abordera la question de la s oquemis ou". Bulletin de la Société
aitêtre plus fréquemment attachée ignifcation des aspects de la variabil Préhistorique Française, p. 54-69,
à la phase moyenne ou montclu- ité des industries sauveterriennes, 22 fig., 3 tabl.
sienne du Sauveterrien et à sa phase non seulement à l'intérieur du terri Delpech F. et Suire C. (1974) — "La faune
récente à trapèzes, comme à Mont- toire d'acquisition et selon les modal mésolithique et post-mésolithique du
clus C22-19 et c18-15 dans le Gard itéssitologiques, ce qui reste un obj gisement de Rouffignac". In : Barrière
C, Rouffignac. L'Archéologie (2e part
(Rozoy, 1978), au Pey de Durance c2 ectif prioritaire (Barbaza eř alii, 1 991 , ie). Université de Toulouse le Mirail.
dans les Bouches-du-Rhône (Val- p. 251-252), mais au sein du site Travaux de l'Institut d'Art Préhistor
deyron, 1994), à la grotte Lombard même où l'association entre struc ique, t. XVI, p. 49-93.
dans les Alpes-Maritimes (Binder et tures patentes ou latentes et indust Fontán P. (1991). — "Étude préliminaire
alii, 1991), à la Fru aire III c2 et c3 en rielithique devrait amener à clarifier de la faune du gisement de Roque
Savoie (Pion eř alii, 1 990) et au Pas la variabilité des assemblages li- missou (Aveyron)". In : Mésolithique
de la Charmate c2a et ci en Isère thiques et à la rendre intelligible no et néolithisation en France et dans
les régions limitrophes. Actes du
(Bintz, 1995). Notons toutefois que tamment dans le cas de site de spéc 113e Congrès National des Sociétés
les gisements sauveterriens moyen ialisation. Savantes, Strasbourg, 5-9 Avril
sont aussi les plus nombreux. 1988, éditions du C.T.H.S., p. 87-90,
Les observations réalisées sur l'i 2 tabl.
Les éléments botaniques que l ndustrie contenue en Gj présente Pion G. eř alii (1990) — "L'abri de la Fru à
ivrent les premières analyses géo-a raient moins d'intérêts si elles Saint-Christophe (Savoie)". Gallia Pré
rchéologiques et carpologiques ne n'étaient pas corrélables précisé histoire, tome 32, 1990, p. 65-123,
conduisent pas à caractériser préc ment à un contexte de dépôt avec 54 fig., 15 tabl.
isément le cadre bio-chronologique lequel elle entretient des liens d'int Rozoy J.-G. (1968) — "L'étude du matér
des dépôts de l'ensemble gris G imité qui permettent d'introduire la ielbrut et des microburins dans l'Épi-
(Gb1 -Gf1 , G interstratifiée, Gj). Cette notion de faciès d'activité dans sa paléolithique (Mésolithique) franco-
belge". Bulletin de la Société
séquence, comme l'indique la faune, définition. La prise en compte de Préhistorique Française, p. 365-390,
montrerait un environnement boisé l'étude des industries et des docu 14 fig., 1 tabl.
coupé d'espace dégagé, où prospè ments naturalistes dans le détail de Rozoy J.-G. (1978) — Les derniers chas
rent les Angiospermes parmi les leur contexte de dépôt, c'est-à-dire seurs. L'Épipaléolithique en France et
quels le Noisetier est rigoureusement les structures ou les épandages de en Belgique, essai de synthèse. Bullet
attesté. De telles conditions biolo sédiment distinct, doit favoriser la in de la Société Archéologique Champ
giques sont en place dans le milieu enoise, № spécial, 3 tomes, 1256 p.,
compréhension des comportements 294 fig., 259 pi., 80 tabl.
montagnard de l'Aubrac, distant de mésolithiques sauveterriens.
30 km, dès la fin du Préboréal, au Valdeyron N. (1994) — Le Sauveterrien.
Culture et sociétés mésolithiques dans
cours du Boréal et de l'Atlantique la France du Sud durant les Xe et IXe
(Beaulieu eř alii, 1985). Il y a tout lieu Bibliographie millénaires BP. Thèse de doctorat,
de penser que le milieu caussenard, Barbaza M. eř alii (1991) — Fontfaurès en Université de Toulouse le Mirail,
plus clément, a favorisé la mise en Quercy. Archives d'Ecologie Préhisto 584 p., 141 fig.
place plus précoce de la flore ther- riquen° 11 École des Hautes Etudes Vaquer J. et Barbaza M. (1987) —
en Sciences Sociales, 1991, 270 p. "Cueillette et Horticulture mésoli
.
mophile.
Beaulieu J.-L. de, Pons A. et Reille M. thique La Balma de l'Abeurador". In :
Premières communautés paysannes
: