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CAHIER TECHNIQUE

Produire du poulet de chair en AB


Techn’ITAB

Ce cahier technique s’adresse à l’ensemble des acteurs de la filière


‘poulet de chair biologique’ et plus particulièrement aux profession-
nels s’orientant vers la conversion ou la création d’un atelier. Il pré-
sente l’ensemble des caractéristiques techniques de la production,
selon les principes de l’agriculture biologique.

Ce document est composé de huit parties :


I - Intégrer la filière française
II - Avoir un élevage performant
III - Adapter son système de production
IV - Respecter la règlementation
V - Choisir des souches adaptées
VI - Optimiser son système d’alimentation
ITAB

VII - Gérer l’équilibre sanitaire des animaux


IIX - Aménager ses parcours

Ceux qui souhaitent approfondir certains points ou se faire accom-


Face à la demande accrue de l’aval, la pagner dans leur recherche d’information trouveront en fin du docu-
production de poulet de chair biologi- ment des éléments bibliographiques.
que a besoin d’être soutenue afin de
répondre aux attentes de la filière. Afin
de rassurer et d’encourager les éleveurs Coordination : Joannie Leroyer et puis (SYSAAF), Raoul Jacquin (Koko-
intéressés par le secteur de l’aviculture Stanislas Lubac (ITAB) pelli), Daniel Guémené (INRA – SY-
biologique, l’ITAB a coordonné la réalisa- Mise en page : Aude Coulombel SAAF), Dominique Antoine (Expert),
(ITAB) Michel Guillermin et Anne-Lise Gué-
tion d’un cahier technique, synthèse des
nou (Moulins Marion), Christine Filliat
connaissances techniques actuelles. Remerciements
(Vétopôle), Nathalie Adam-Laroche
Christel Pineau (CRA Pays de la
(vétérinaire), Denis Fric (GABLIM
Cette première édition est le fruit d’un Loire), Katel Guernic (Agence Bio),
– GIE Zone Verte), Claude Chauve
travail collectif dans lequel se sont im- Pascale Magdelaine (ITAVI), Sophie
(Ecole Vétérinaire de Lyon), La ferme
pliqués l’Institut Technique de l’Avicul- Lubac (ITAVI), Laure Marze (ITAVI),
de Grand Tertre (Elevage AB), ABio-
ture (ITAVI), des Chambres d’Agriculture, Pascal Vaugarny (Fermiers de Loué),
Doc, Pierre-Marc Milon (ITAB)
des professionnels (éleveurs, fabricant Juliette Leroux (FNAB), Hervé Cha-
d’aliments…), l’INRA, des vétérinaires,
la FNAB, l’Agence Bio, des interprofes-
sions… L’élaboration de ce document
prouve la complémentarité et l’implica-
tion de l’ensemble de ces acteurs dans
le développement de la filière.

Aussi, je tiens à remercier l’ensemble de


ces partenaires pour leur aimable colla-
boration et souhaite que ce cahier soit
largement diffusé et utilisé par l’ensem-
ble des acteurs de la filière.

Alain Delebecq, Président de l’ITAB


I - Intégrer la filière française
Rédaction : Christèle Pineau (Chambre d’Agriculture de Pays-de-la-Loire)

Répartition sur le territoire des poulets de chair biologiques, Agence


Produire de la volaille de chair en produc-
Bio– Chiffres clés 2007 de l’agriculture biologique française
tion biologique peut se concevoir sous
deux modes de fonctionnement : pro-
duire et vendre ses poulets soi-même
en vente directe, du producteur au
consommateur (en filière dite courte),
ou se situer au sein d’un groupement
de producteurs, qui va commercialiser
les volailles produites (filière dite lon-
gue ou organisée).
Aujourd’hui, 90% de la commercialisa-
tion des volailles biologiques passe par
un groupement de producteurs.

HISTORIQUE DE LA FILIÈRE

Bien qu’elle ne représente qu’une


faible part du nombre de poulets Têtes
biologiques produits actuellement, Plus de 400 000
la vente en circuit court (vente di- De 100 000 à 399 999
recte) existe depuis toujours et est
De 1 000 à 99 999
amenée à se développer, notam-
ment par le biais des abonnements Moins de 1 000
type panier hebdomadaire.

Evolution des volumes produits dans la première région de production La filière avicole biologique orga-
nisée en filière (groupements de
Actuellement, la région des Pays-de-la-Loire est leader en France, avec 39% de la pro- producteurs et abattoirs) est ap-
duction biologique nationale de volailles de chair. parue dans les années 1970 et est
De 1995 à 2000, cette croissance a été constante et s’est traduite par une augmenta- restée un marché de niche jusqu’en
tion du nombre d’exploitations et d’ateliers avicoles conduits en AB. A partir de 2000, 1995, date des premiers scandales
une diminution de la production s’est engagée. Elle est notamment due à la perte de alimentaires. Le marché a forte-
marchés à l’export. Malgré les incitations de l’Etat (aide à la conversion à l’AB), de ment augmenté ensuite et a sus-
nombreux arrêts sont observés, dus en partie à l’interdiction de la mixité pour une cité l’intérêt des GMS (Grandes et
même espèce (AB pour un atelier et conventionnel pour un autre) sur les exploitations Moyennes Surfaces). Pour répon-
agricoles. L’autorisation de mixité pour deux espèces différentes sur deux unités de dre à cette demande, les organisa-
production différentes était toutefois possible. tions de producteurs ont incité les
Aujourd’hui, on dénombre 105 aviculteurs biologiques pour la production de chair, en aviculteurs à se convertir à l’AB.
Pays-de-la-Loire, dont dix en vente directe. Ils représentent 9% des fermes biologiques Grâce aux volumes importants
de la région. produits, des marchés à l’export
se sont ouverts, en particulier vers
Evolution du nombre de poulets de chair biologiques, Agence Bio - l’Allemagne. Cependant, depuis
Chiffres clés 2007 de l’agriculture biologique française 2000, la production nationale est
en diminution, du fait de la perte
de compétitivité de la filière fran-
6000000
çaise à l’exportation. Les différen-
5000000 ces d’interprétation du REPAB1 au
sein de l’Union Européenne per-
4000000 mettaient à certains pays d’abat-
tre leur production à 70 voire 56
3000000
jours, ce qui abaisse leur coût de
2000000
production, aujourd’hui permise
en France par le nouveau régle-
1000000 ment européen (cf. p. 9).

0 1 REPAB : Ancien Règlement Européen de la


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Production Agricole Biologique


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2 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


CONSOMMATION DE POULETS DE les produire eux-mêmes (par exem- sés… Comme le montre la figure
CHAIR BIOLOGIQUES ple l’Allemagne). Les opérateurs ci-dessous, qui reprend la totalité
français ont dû se recentrer sur des achats de volailles biologiques
Au début des années 2000, les mar- le marché intérieur, renforcer ces (y compris vente directe), quatre
chés à l’export ont été perdus car marchés (GMS) et investir de nou- volailles biologiques sur dix sont
les pays fortement demandeurs en veaux lieux de vente : restauration vendues en GMS, ce qui représen-
volailles biologiques se sont mis à hors domicile, magasins spéciali- tent deux fois plus que l’achat sur
les marchés ou dans les magasins
spécialisés.
Répartition sur le territoire des poulets de chair biologiques, Agence Bio
– Chiffres clés 2007 de l’agriculture biologique française REPRÉSENTATION DES FILIÈRES LA-
Nombre BELS ORGANISÉES
Région Poulets (têtes) 2007 2007/2006
d’exploitations
La grande majorité des éleveurs
Alsace 1 Confidentiel
biologiques vendent leur pro-
Aquitaine 50 629036 -8% duction par l’intermédiaire d’un
Auvergne 34 486058 26% groupement de producteurs. Ces
Basse-Normandie 8 8358 281%
derniers sont regroupés au sein
d’une structure qui les soutient et
Bourgogne 13 42220 -18% représente les filières organisées
Bretagne 18 38034 -73% au niveau national : le SYNALAF.
Centre 6 13891 -28%
Champagne-
1 C -24%
Ardennes
Corse - - -
Franche-Comté 4 1420 -66%
Haute-Normandie 2 C -65%
Ile-de-France 1 C -
Languedoc-Roussillon 18 186291 13%
Limousin 13 76007 5%
Lorraine 2 C 12%
Midi-Pyrénées 52 369540 24%
Nord Pas-de-Calais 5 5323 12%

ITAB
Pays de la Loire 105 1714370 3% Le SYNALAF
Picardie 1 C 0%
Le SYNALAF (SYndicat NAtional des Labels
Poitou-Charentes 49 710601 -2% Avicoles Français), représente, en plus des
P r o v. - A l p e s - C ô t e - filières volailles et œufs Label Rouge, les
6 5644 -37%
d’Azur filières organisées en volailles de chair et
Rhône-Alpes 32 255392 -2% œufs biologiques. Son observatoire écono-
Outre-Mer 3 641 46%
mique représente environ 85 % de la pro-
duction de poulets de chair biologiques ob-
Total 424 4553579 1% servée par l’Agence Bio.
Par le biais de sa Commission bio, le SYNA-
LAF :
- assure une concertation entre les diffé-
Répartition des lieux d’achats des volailles bio en France en 2003,
rents acteurs des filières organisées en vo-
Programme AQS Bio, septembre 2003
lailles biologiques,
- assure un suivi actif en matière d’évo-
A utres lution de la réglementation auprès de la
16% Commission européenne, du Ministère de
GMS l’Agriculture français et de l’INAO,
39% - participe à des projets mis en place par les
P roduc teurs
14% instituts de recherche sur l’agriculture bio-
logique, et y assure l’interface entre les pro-
fessionnels et les instituts de recherche.
B outiques
s péc ialis ées 31 bis avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
M arc hés
94440 Villecresnes
11% 20% contact@synalaf.com - Tél. : 01 45 69 69 00

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 3


II - Avoir un élevage performant
Rédaction : Christèle Pineau (Chambre d’Agriculture de Pays-de-la-Loire)

L’activité d’élevage a une finalité le poulet a dû consommer pour demande, les poulets biologiques
économique donc elle doit permet- « fabriquer » un kilogramme de ne sont pas toujours aussi bien fi-
tre à la personne travaillant de se viande. nis qu’ils pourraient l’être.
rémunérer. Il paraît important de La marge brute prend en compte
disposer de résultats techniques Les critères économiques l’augmentation des charges éner-
et économiques des lots de poulets En aviculture, deux marges sont gétiques et sanitaires (par exemple,
vendus afin d’établir un diagnostic couramment utilisées et permet- la visite du vétérinaire obligatoire
du fonctionnement de l’élevage et tent de comparer tous les élevages dans le cadre de la grippe aviai-
d’en améliorer les résultats. entre eux (voir graphiques). Ces re).
Pour gérer au mieux son atelier, valeurs, pour être comparées, sont
l’éleveur doit suivre régulièrement rapportées à la surface d’élevage TEMPS DE TRAVAIL
ses dépenses et noter les princi- utilisée pour le lot. Il s’agit de :
paux paramètres qui lui permet- - La Marge Poussin Aliment (MPA) L’élevage avicole est marqué par
tront d’analyser ces résultats. du lot : les achats de poussins et des temps forts : la préparation du
les achats d’aliments ainsi que les bâtiment, la réception des pous-
RÉSULTATS TECHNICO-ÉCONOMIQUES frais financiers du lot (s’il y en a) sins, le démarrage du lot (première
sont déduits des recettes du lot quinzaine de jours), le suivi en pé-
(composées des ventes de poulets riode de croissance, l’enlèvement
Les critères techniques et des avoirs éventuels du couvoir des animaux, le vide sanitaire.
- Quantité d’aliments consommés : et/ou du fabriquant d’aliment). Certaines étapes nécessitent un
si l’aliment est acheté, il est im- - La Marge Brute (MB) du lot : recours à du personnel extérieur
portant de noter chaque quantité toutes les charges opérationnelles, telles que la réception des pous-
livrée et en fin de lot d’en déduire c’est à dire directement liées aux sins et l’enlèvement des poulets.
les stocks non consommés. Si l’ali- opérations d’élevage du poulet :
ment est fabriqué sur l’exploita- gaz, eau, électricité, main d’œuvre Outils (Voir annexes sur www.itab.asso.fr)
tion mais distribué à volonté, il temporaire (bagage, enlèvement), - Tableau d’enregistrement permettant
est aussi important d’estimer la dépenses de santé, désinfection, de déterminer la marge brute par lot et
quantité d’aliment distribuée à ses par mètre carré.
cotisations groupement, divers
- Tableau permettant de calculer le
animaux. (grit, alvéoles), litière sont dédui- temps passé sur un lot.
- Pesée d’animaux : une pesée heb- tes de la MPA. Du fait de la forte
domadaire de 10% des animaux
(pourcentage à adapter selon la
Quelques références technico-économiques de base
taille de l’élevage) est effectuée
et permet d’établir une courbe de Quelques repères
croissance dans le but d’adapter Bâtimentsfixes Bâtiments mobiles
(moyennes de 2003 à 2006)
la conduite de l’élevage. Dans tous Durée moyenne du lot en jours 96,17 96,70
les cas, la pesée est effectuée au Densité : poulets au m² 10,00 14,90
moins au moment de l’abattage ou Poids moyen en kg 2,42 2,37
de la vente.
Indice de consommation 3,24 3,29
- L’indice de consommation (cal-
Marge poussin aliment au lot 15,04 20,49
culé à partir des deux critères pré-
Marge brute au lot 11,71 16,54
cédents) : quantité d’aliment que

(Source : Réseau des Chambres


Marge Poussins Aliment du lot et Marge Brute du lot en bâtiments fixes et mobiles
d’Agriculture des Pays-de-la-Loire )

65
60
55 M arge brute/an
50 (euros ) bât.
45 m obiles
40 M arge brute/an
35 (euros ) bât. fix es
30
25 M P A par lot
20 (euros ) bât.
15 m obiles
10 M P A par lot
5
0
98/99 99/00 00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07

4 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


III - Adapter son système de production
Rédaction : Christèle Pineau (Chambre d’Agriculture de Pays-de-la-Loire)

tent à l’aise : ils résisteront alors


mieux au passage d’un agent
contaminant et pourront davan-
tage exprimer leur potentiel de
production.
Les besoins des poulets s’expri-
ment en termes de confort, de
chauffage, d’éclairage, de tempé-
rature et de renouvellement d’air.

BESOINS DE CONFORT POUR UNE


BONNE CROISSANCE DES POULETS

ITAB
Une litière épaisse
La litière joue un rôle important
Nous avons tous en mémoire la Le cycle de production est schéma- d’isolant thermique, car en pré-
basse-cour de ferme, où coqs et tiquement divisé en trois phases : sence de courants d’air, les pou-
poules picoraient les vers de terre, - le démarrage : période cruciale, lets consomment pour réguler
herbe et grains de céréales par notamment pour le développement leur température et non pas pour
terre. C’est la raison pour laquelle du squelette ; grossir. La litière évite également
élever des poulets peut sembler fa- - la croissance : phase de dépôt le contact direct des oiseaux avec
cile. Cependant, pour dégager un des muscles pendant laquelle les un sol en terre battue, difficile à
revenu de cette production, il est oiseaux ont accès au parcours ; « réchauffer ». Autre rôle de la li-
nécessaire de produire plusieurs - la finition : où les volailles vont tière : l’absorption des déjections
centaines d’animaux à l’année, et être un peu rationnées (phase et de l’eau. Pour cela, elle doit être
par conséquent de rationaliser la d’entretien). C’est à cette période épaisse (minimum cinq centimè-
production. que le gras intramusculaire, qui tres), tassée et régulière. Elle doit
Chez la plupart des éleveurs de donnera la flaveur à la viande, se également être saine (sans moisis-
poulets biologiques, les poussins forme. sure), propre et sèche lors de son
sont achetés à l’éclosion à des cou- Le bâtiment doit être adapté aux installation dans le bâtiment. Son
voirs. animaux pour que ceux-ci se sen- entretien sera régulier.
Températures à respecter (en °C) Un bâtiment chauffé
Poulet Pintade Dinde Toutes Lorsque les poussins fraîchement
Âge sous le sous le sous le espèces éclos (depuis moins de vingt-qua-
radiant radiant radiant En ambiance tre heures) arrivent sur l’exploita-
tion, leur corps est recouvert d’un
1ère semaine 35 38 38 duvet peu épais, de capacité iso-
25 °C
2ème semaine 32 35 35
lante très réduite. Dénués de ca-
3ème semaine 29 32 32
4ème semaine 26 29 29
20 °C pacités de thermorégulation, leur
5ème semaine 23 26 26
18 °C température est totalement dé-
6ème semaine 20 23 23 pendante de celle de l’ambiance du
15 °C
> 6 semaines 15 à 20 18 à 23 18 à 23 bâtiment. De ce fait, l’éleveur doit
impérativement chauffer le bâti-
ment avant l’arrivée des animaux.
Le mode de chauffage le plus ré-
pandu est un système de radiants
fonctionnant au gaz. Par soucis
d’économie d’énergie, il est possi-
ble de réduire l’espace chauffé au
sein du bâtiment ou de prévoir un
bâtiment très isolé (poussinière)
pour les quatre premières semai-
nes de vie des animaux.
Progressivement, l’emplumement
apparaît. Sa fonction est double :
- assurer une protection physique
de la peau contre diverses agres-
ITAB

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 5


peur d’eau issue d’une litière hu-
mide et en fermentation.

L’aliment dans des mangeoires


Il apparaît nécessaire de mettre
l’aliment dans des mangeoires et
surtout d’éviter une distribution
sur sol bétonné, car les animaux
sont très sensibles au choc du bec
sur une surface trop dure.
Il existe du matériel adapté aux
différentes phases du cycle de pro-
duction : mangeoires de taille va-
riable selon l’âge et la hauteur de
l’animal... De plus, le poussin doit
pouvoir se nourrir sans avoir à se
déplacer.
Très souvent, un silo et une chaîne

ITAB
d’alimentation sont présents au
sein de chaque bâtiment : la dis-
sions du milieu (contact avec la Attention : le poulet supporte très tribution est ainsi automatisée.
litière…) ; mal les courants d’air. Souvent Du fait de la réglementation liée à
- isoler efficacement l’animal des dus à une sur-ventilation, ils peu- l’influenza aviaire, les mangeoires
déperditions caloriques superflues, vent générer des problèmes respi- ne peuvent plus être disposées en
en diminuant ses dépendances vis- ratoires et donc de croissance. libre accès sur le parcours.
à-vis de l’ambiance. Attention aussi à la sous-ventila-
Des normes établies permettent tion : l’air aspiré repart très rapi- De l’eau en permanence
de procéder au réglage du chauf- dement à l’extérieur sans avoir cir- L’eau est le premier aliment des vo-
fage. Mais, il doit surtout être ré- culé. Il reste alors des zones d’air lailles : elles boivent presque deux
glé après observation du compor- confinées et stables, susceptibles fois plus qu’elles ne mangent.
tement des animaux : au repos, de créer une mauvaise ambiance : Des lignes d’abreuvoirs ou de pi-
les poussins doivent être répartis les voies respiratoires et les yeux pettes doivent être à disposition
de manière uniforme dans le bâti- seront irrités par le taux élevé des animaux à l’intérieur des bâ-
ment. Le chauffage doit répondre d’ammoniac. timents. Le matériel doit rester
aux besoins des animaux. Au fur L’observation du comportement propre afin de ne pas contaminer
et à mesure de l’emplumement, les des animaux et leur aspect sont l’eau de boisson (moisissures, mi-
apports calorifiques sont diminués déterminants pour adapter la ven- cro-organismes pathogènes).
jusqu’à devenir nuls. La sortie sur tilation et évaluer le bien-être de L’application d’un protocole de
parcours correspond à peu près à l’animal. Par exemple, l’état des nettoyage et de désinfection effi-
la fin de la nécessité de chauffer. plumes (sales et collées…) indique cace lors du vide sanitaire et en
une mauvaise évacuation de la va- cours de lot, permet de limiter les
Un bâtiment isolé
L’isolation a pour but de conserver
la chaleur dans le local pendant
l’hiver et de le garder frais par
temps chaud. Elle permet ainsi
d’éviter des variations rapides de
température très néfastes pour la
volaille et d’économiser de l’éner-
gie.

Un bâtiment ventilé
La ventilation apporte l’oxygène
nécessaire aux poulets et évacue
les gaz (ammoniac, CO2, vapeur
d’eau) résultant de l’aération et
des fermentations de la litière.
Elle se réalise en pratiquant des
Fermiers de Loué

entrées d’air sur chaque côté du


bâtiment et un échappement d’air
vicié en pointe de toiture.

6 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


A retenir
pathologies digestives. Il faut ana- n’y a ni chaîne d’alimentation, ni
lyser régulièrement la qualité de électricité, ce qui explique leur mo- L’éleveur doit constamment ob-
l’eau en bout de ligne. Suivre la bilité sur l’ensemble du parcours. server le comportement des ani-
consommation d’eau des animaux En revanche, pour les bâtiments maux, l’état de la litière et vérifier
est un critère d’alerte de problè- de 120 m², le silo, la bonbonne de le bon fonctionnement du maté-
mes sanitaires. gaz, l’approvisionnement en eau riel d’élevage.
A l’extérieur des bâtiments, des et électricité sont fixes. Ces bâti-
abreuvoirs peuvent être disponi- ments tournent donc autour d’un
bles s’ils sont abrités de la venue point. Une ligne de pipettes et une
de la faune sauvage par un toit chaîne d’alimentation assurent de
(taule…). manière automatique l’alimen-
tation et l’abreuvement des ani-
QUELS BÂTIMENTS CONSTRUIRE ? maux.

En production avicole biologique, Les bâtiments fixes


deux types de bâtiments se cô- Les bâtiments fixes, se définissent
toient : les bâtiments mobiles et ainsi du fait de leur conception
les bâtiments fixes (non déplaça- (terrassement, soubassement en
bles). parpaings ou béton, coque en dur,
charpente et silos fixés au sol).
Les bâtiments mobiles Hormis la différence initiale de
Ils peuvent avoir deux surfaces : surface (200 ou 400 m²), leur équi-
98 m² ou 120 m². Ils sont de type pement intérieur est à peu près
tunnels, légers donc déplaçables identique. Dans 80% des cas, la ré-
sur l’ensemble du parcours. gulation de la ventilation est ma-
Pour les plus petits, le bâtiment nuelle, l’abreuvement se fait par

Fermiers de Loué
est déplaçable ainsi que le silo, la abreuvoirs Plasson ou pipettes, et
bonbonne de gaz et l’arrivée d’eau. l’alimentation est réalisée grâce à
A l’intérieur de ces bâtiments, il une chaîne au sol avec assiettes.

Bâtiment mobile.

ITAB

Avantages et inconvénients des bâtiments mobiles et fixes


Bâtiment fixe.
Avantages Inconvénients

• Temps de travail et pénibilité du


• Etant déplaçables, la densité fait de l’absence d’automatisation
Bâtiments
autorisée est de 16 poulets des tâches
mobiles
par mètre carré • Pérennité dans le temps de
l’outil de production

• Bâtiments relativement bien


Bâtiments équipés donc confort de tra- • Investissement assez important
fixes vail avec possibilité d’automa- • Densité limitée à 10 poulets/m²
CDA72

tisation de l’alimentation

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 7


IV - Respecter la règlementation (selon le réglement européen
paru le 5 septembre 2008)

Rédaction : Pascal Vaugarny (Poulets de Loué) et Juliette Leroux (FNAB)

ALIMENTATION Composition : matières premières, synthèse est interdite et entraîne


oligoéléments et vitamines autorisés le déclassement du lot concerné.

Origine des matières premières (AB, Les matières premières pour ali- LIEN AU SOL
conversion, conventionnel) ment des animaux autorisées en
production biologique sont listées Le lien au sol est un principe de
Les animaux d’élevage doivent
dans les annexes du règlement base de l’élevage biologique. Il
être nourris avec des aliments is-
d’application du règlement euro- correspond au lien ‘sol-plante-ani-
sus de l’agriculture biologique, de
péen n° 834/2007. Les matières maux’. Par leurs déjections (soit
préférence provenant de l’exploi-
premières suivantes ne peuvent directement sur le parcours, soit
tation.
être incorporées dans les rations grâce à l’épandage des fientes is-
A titre de dérogation, l’alimenta-
des animaux en élevage biologi- sues des bâtiments), les animaux
tion des volailles biologiques peut
que : pulpes, mélasses, vinasses, nourrissent le sol qui nourrit les
contenir jusqu’à 10% de matières
citrus, drêches, farines, remoula- plantes produites sur la ferme,
premières conventionnelles, et ce,
ges et sons de céréales, tourteaux qui nourrissent à leur tour les ani-
à l’unique condition que ces ma-
de coprah, de palmiste, de coton et maux.
tières premières soient indisponi-
d’arachide, produits de substitu- Les élevages biologiques doivent
bles en AB. Le règlement européen
tion des céréales (manioc), protéi- avoir suffisamment de surfaces
prévoit que ce pourcentage baisse
nes protégées chimiquement. Sont pour épandre les déjections de
pour atteindre 5% au 1er janvier
également exclus, les aliments leurs animaux, ou bien contractua-
2010 et 0% au 31 décembre 2011.
composés d’OGM ou leurs corres- liser cet épandage avec une autre
Un aliment ne peut contenir à la
pondants non traçables. ferme biologique. La quantité
fois une même matière premiè-
Les poulets doivent pouvoir pré- maximale d’effluents épandue est
re AB et conventionnelle (ou en
lever quotidiennement de l’herbe de 170 kilos d’azote par hectare.
conversion).
dans les parcours. S’ils ne sortent Pour limiter les excès d’azote, le
L’aliment des volailles biologi-
pas, un fourrage grossier (fibreux chargement maximal autorisé est
ques peut contenir jusqu’à 30%
et peu riche en azote), frais ou sec, limité à 914 poulets par hectare en
d’aliments en conversion s’il s’agit
doit être ajouté à la ration journa- bâtiment fixe et de 1030 poulets
d’achat extérieur, ou 60% s’il s’agit
lière. par hectare en bâtiment mobile
d’autoconsommation (production
L’utilisation d’acides aminés de (cf. références CORPEN 2006).
sur la ferme).

ITAB

Normes CORPEN
Répartition des déjections dans le bâtiment et sur le parcours (en %) et quantités d’éléments maîtrisables pro-
duits, après déduction des pertes en bâtiment et au stockage (en g/poulet sauf Cu et Zn en mg/poulet)

En bâtiment fixe En cabane mobile


Dans le bâtiment Sur le parcours Dans le bâtiment Sur le parcours
% 75 % 25 % 60 % 40 %
N 49 g 13 g/poulet 36 g/poulet 19 g/poulet
P2O5 53 g 18 g/poulet 39 g/poulet 26 g/poulet
K2 O 50 g 17 g/poulet 36 g/poulet 24 g/poulet
CaO 66 g 22 g/poulet 43 g/poulet 29 g/poulet
Cu 112 mg/poulet 37 mg/poulet 83 mg/poulet 55 mg/poulet
Zn 594 mg/poulet 198 mg/poulet 443 mg/poulet 295 mg/poulet
In « Estimation des rejets d’azote, phosphore, potassium, calcium, cuivre et zinc par les élevages avicoles » 2006 – CORPEN.
Document téléchargeable depuis le site du CORPEN : www.ecologie.gouv.fr
Références établies sur la base de trois bandes de poulets bio élevés pendant 81 jours minimum.

8 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


SOINS VÉTÉRINAIRES ORGANISATION DES BÂTIMENTS ÂGE D’ABATTAGE
ET ACCÈS À L’EXTÉRIEUR
La bonne santé des poulets biolo- En France, les poulets biologiques
giques doit d’abord passer par la Les bâtiments d’élevage destinés doivent être élevés jusqu’à un âge
prévention, et des conditions d’éle- aux volailles biologiques doivent minimum, et donc provenir de
vage satisfaisantes (cf. parties III respecter certaines caractéristiques : souches à croissance lente (annexe
et VII). - un tiers de la surface doit être en «liste positive» téléchargeable sur
Pour les traitements, il faut utiliser dur, et couverte par une litière ; www.itab.asso.fr dès parution).
l’homéopathie et la phytothérapie. - une partie du bâtiment doit être S’il n’y a pas usage de souches à
En cas de non-efficacité, il est pos- destinée à récolter les déjections ; croissance lente, le poulet doit ac-
sible de recourir à un seul traite- - ils doivent être munis de trappes tuellement être abattu à 81 jours
ment allopathique dans la vie d’un d’une surface totale de quatre mè- minimum. Chaque Etat-membre
poulet biologique, sur prescription tres pour 100 m² de bâtiment ; doit, soit donner une définition
vétérinaire. Les vaccinations et les - la surface maximale des bâti- de « souches à croissance lente »,
traitements antiparasitaires ne ments d’élevage de volailles de soit établir une liste de « souches à
sont pas limités en nombre. Tou- chair sur une même unité ne doit croissance lente ».
tefois, les vaccinations sont possi- pas dépasser 1600 m² utilisables.
bles uniquement lorsque la patho- - le nombre d’individus maximal Traçabilité
logie concernée est présente dans est de 4800 poulets par bâtiment.
Il est indispensable de mettre en
la zone de l’élevage. Les parcours peuvent être partiel-
place un système documentaire co-
Après un traitement allopathi- lement couverts. hérent sur l’élevage biologique, pour
que chimique, le poulet ne pourra Un vide sanitaire doit être pratiqué justifier :
être vendu sous le label biologique pour le bâtiment et le parcours. La - auprès du contrôleur et des consom-
qu’après un délai correspondant durée minimale de vide sanitaire mateurs, la traçabilité des poulets
au double de la période de retrait est fixée par chaque Etat-membre produits ;
officielle (variable selon les traite- – ceci ne s’applique pas à l’élevage - auprès de l’administration, les prati-
ments), et dans tous les cas au mi- en bandes multiples. ques sanitaires mises en œuvre.
nimum pendant 48 heures. La volaille doit avoir accès au par- Ces documents permettent égale-
cours pendant au moins la moitié ment à l’éleveur de recueillir des ré-
ORIGINE DES ANIMAUX de la durée de sa vie. férences techniques et économiques
qui vont le guider dans ses choix.
En principe, les animaux biologi-
ques devraient provenir de pro-
ductions biologiques. Pourtant, il
n’existe pas aujourd’hui en France
de production d’œufs à couver bio-
logiques et donc de poussins d’un
jour. Par dérogation, il est donc
possible d’acheter des poussins
conventionnels âgés de moins de
trois jours, qui devront subir une
période de conversion de dix se-
maines (les poulets seront certifiés
AB à soixante-dix jours).
ITAB

Règles à respecter pour les élevages et les parcours

A l’intérieur
(superficie nette dont disposent les animaux) A l’extérieur
(m² de superficie disponible en rotation / tête)
Nombre d’animaux / m² Cm perchoir / animal

4 par poulet de chair et par pintade


4,5 par canard
Volailles de chair
10 avec un maximum de 21 20 (pour les pintades 10 par pintade
(installations
kg de poids vif / m² uniquement) 15 par oie
fixes)
Pour toutes les espèces précitées, la limite de
170 kg N/ha/an ne doit pas être dépassée

Volailles de chair 16 dans des bâtiments avico-


2,5, à condition de ne pas dépasser la limite
(installations les mobiles avec un maximum
de 170 kg N/ha/an
mobiles) de 30 kg de poids vif / m²

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 9


V - Choisir des souches adaptées
Rédaction: Hervé Chapuis (SYSAAF)
Bresse blanche.
ORGANISATION DE LA SÉLECTION Sélection à la ferme

Les sélectionneurs « volaille » en Par Raoul Jacquin (Kokopelli)


France sont majoritairement des La sélection « à la ferme » présente
petites ou moyennes entreprises des atouts intéressants pour l’agri-
qui possèdent plusieurs popula- culture biologique. En effet, les
tions (ou « lignées »). Ils vendent souches industrielles actuelles ne
aux accouveurs des poulets issus sont pas sélectionnées spécifique-
de leur sélection. Les accouveurs ment pour la vie au grand air. Les
multiplient ces animaux et ven- schémas de sélection en claustra-
dent les poussins aux éleveurs. tion grèvent les volailles d’une par-
tie de leur rusticité génétique.
Les volailles de souche « de ferme »

Jacquin
ont une meilleure capacité de valo-
risation des parcours. L’analyse du
Sélectionneurs
contenu des jabots permet d’es-
timer que certains lots peuvent SÉLECTION DE RACES ANCIENNES
Accouveurs
s’auto-alimenter majoritairement à
partir des ressources disponibles Quelques schémas de sélection
Eleveurs sur le parcours. (Géline de Touraine, Barbe-
La sélection-éclosion au sein zieux,…) s’appuient sur des races
Consommateurs d’une même structure permet éga- anciennes restaurées. Dans ce cas,
lement la transmission directe des si le produit commercialisé est de
résistances (par fréquentation du race pure, les performances des
Pyramide de sélection.
même milieu bactériologique, viral animaux commercialisés s’éloi-
et structurel), en même temps que gnent de celles des animaux avant
Les génotypes sélectionnés diffé- génétique, réduisant la plupart du restauration.
rent selon le type de production temps le poste « charge vétérinaire » Les races anciennes sont diffici-
(poulets standards, labels ou bio- à zéro. lement commercialisables dans
logiques). Il faut cependant noter que les les schémas de commercialisation
Les poulets « Label Rouge » ou souches fermières proches de classiques actuels.
« fermiers » commercialisés en races pures ont une morpholo- L’organisation de la sélection a été
France, et majoritairement utili- gie spécifique (masse musculaire conçue pour répondre à un type
sés pour la production de poulets des filets en longueur et cuisses d’élevage intensif et ne correspond
biologiques, sont issus de ce sché- moins rebondies) qui surprend le pas forcément aux attentes de tous
ma de croisement pyramidal. Les consommateur. les éleveurs. Un travail sur les ra-
lignées pures à l’origine d’un pro- Autre point important : leur durée ces anciennes, sur l’évaluation de
duit « Label Rouge » doivent être de croissance est allongée (dix- leur performance, de leur croissan-
sélectionnées selon le référentiel huit semaines) et la finition néces- ce, etc., mériterait d’être mené.
déposé par le SYSAAF (Syndicat siterait une période de claustration
des Sélectionneurs Avicoles Aqua- (deux semaines) incompatible avec SÉLECTION EN CLAUSTRATION
coles Français). Il n’y a pas encore le cahier des charges de l’agricul-
de sélection spécifique à l’élevage ture biologique. Pour simplifier le travail de sélec-
de volailles biologiques en France. tion, les futurs reproducteurs du
noyau de sélection sont élevés en
La diversité des phénotypes ob- claustration totale, de l’éclosion
servée s’explique par l’assemblage à la réforme, et soumis à un pro-
particulier de la parentale femelle. tocole de prophylaxie, et ce bien
Il s’agit le plus souvent d’une fe- que le produit terminal doit avoir
melle porteuse de nombreux gè- accès à un parcours. Ils sont éga-
nes récessifs. Lors du croisement lement nourris ad libitum avec
de cette parentale avec des mâles un aliment complet jusqu’à leur
d’un phénotype donné, le produit première pesée afin qu’ils expri-
aura les caractéristiques héritées ment leur réel potentiel génétique
de son père (couleur des pattes, de croissance (même s’il s’agit de
du sous-plumage, du plumage,…). poulets à croissance lente). L’hy-
Les efforts de sélection sont ainsi pothèse sous-jacente forte est l’ab-
SYSAAF

concentrés sur les lignées consti- sence d’interaction « génotype x


tuant la parentale femelle. environnement » : on considère que
Barbezieux. la hiérarchie des animaux sera

10 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


conservée si l’on change d’environ- ble en faisant naître des lots qui
nement et que les animaux écartés seront exposés au pathogène pour
de la sélection en claustration ne juger leur résistance. Son coût éle-
se seraient pas bien comportés non vé la rend toutefois inapplicable
plus dans des conditions de type la- pour des marchés restreints.
bel ou biologique. Ce postulat n’est
cependant pas démontré et des ex- Résistance aux troubles locomoteurs
périmentations en élevage biolo- Cette sélection est mise en oeuvre
gique (pour les poules pondeuses) de façon routinière. Les animaux
visent à mettre en évidence cette présentant des défauts d’aplomb

ITAVI
relation1. sont écartés de la reproduction. En
cas de fréquence plus élevée, une
Cous-nus blancs.
SÉLECTION INDIRECTE sélection familiale est pratiquée.

Pour s’abstraire de l’interaction Aptitude à valoriser l’aliment Comportement social


« génotype x environnement », une Des différences génétiques ont
solution consiste à utiliser une Les animaux sont élevés dans des
été établies, à titre expérimental,
sélection dérivée : une partie des groupes de grandes tailles per-
dans la capacité des poulets à va-
animaux du noyau de sélection mettant des interactions entre
loriser un aliment (céréale) peu
sont sortis du schéma de sélection. individus. Le picage est un phéno-
digeste. Une telle variabilité pour-
Ils sont identifiés comme les ani- mène social favorisé par le milieu
rait être mise à profit pour sélec-
maux du noyau mais élevés selon mais une composante génétique
tionner des animaux adaptés au
un mode alternatif. Leurs perfor- a été mise en évidence. La sélec-
régime alimentaire conforme au
mances sont enregistrées et utili- tion d’animaux « non piqueurs » a
cahier des charges REPAB. Plus
sées pour établir le classement de été réalisée à titre expérimental,
généralement, l’amélioration de
leurs apparentés élevés en claus- mais cette approche est délicate à
l’efficacité alimentaire (réduction
tration. Un tel schéma de sélection mettre en œuvre à l’échelle indus-
de l’indice de consommation IC)
est très coûteux et ne peut être trielle.
est un objectif commun à tous les
envisagé qu’en vue d’un marché sélectionneurs.
conséquent. A l’heure actuelle, les poulets utili-
Néanmoins, en étudiant les parti- Comportement exploratoire sés pour l’élevage biologique plein
cularités du mode d’élevage biolo- air sont des poulets de type « label »
Les animaux ont accès à un par-
gique, il est possible de décrire les ou « fermier » qui sont ensuite éle-
cours. Pourtant peu de données
performances d’un poulet idéale- vés selon le cahier des charges
sont disponibles sur l’aptitude des
ment adapté et d’étudier comment de l’agriculture biologique. L’ob-
animaux à explorer l’environne-
les schémas de sélection actuels tention des lignées à l’origine du
ment offert. Combien sortent ? A
pourraient permettre de s’en ap- produit terminal répond au cahier
quelle distance sortent-ils ? Existe-
procher. des charges SYSAAF qui valide les
t-il des familles de casaniers et des
bonnes pratiques, tant sanitaires
familles de poulets aventuriers, ce
CRITÈRES DE SÉLECTION que génétiques, du propriétaire
qui pourrait permettre une sélec-
des lignées. Il parait difficile, à
tion intra lignée ? il semble que
l’heure actuelle, d’envisager une
certains génotypes, telle que la
Résistance aux maladies et parasites filière qui soit conforme au cahier
Géline de Touraine, seraient ex-
L’utilisation de poulets plus résis- des charges de l’agriculture biolo-
plorateurs, mais ceci ne constitue
tants aux maladies permet de li- gique depuis l’étage de sélection
pas un bilan exhaustif.
miter les besoins en médicaments. à celui de production car la part
Pour de nombreux pathogènes, une de marché des volailles biologi-
variabilité génétique a été mise en ques reste infime.
évidence, que ce soit entre popula-
tions ou au sein d’une population.
Pour améliorer la résistance de
ses poulets, le sélectionneur dis-
pose de plusieurs critères : le taux
de survie dans chaque famille ou
la durée de survie. Une sélection
indirecte est théoriquement possi-
1 Risk factors for feather pecking in organic
laying hens-starting points for prevention in
SYNALAF

the housing environment, Knierim U. et al, du


Départment Elevage et Comportement animal
de l’Université de Kassel – Allemagne (www.
uni-kassel.de/agrar.fnt) ; Evaluation of laying
hen strains for biodynamic farms, Zeltner E.
Cous-nus noirs.
du FiBl – Suisse (www.fibl.org)

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 11


VI - Optimiser son système d’alimentation
Rédaction : Dominique Antoine (Expert)

VARIABILITÉ DES BESOINS lier en acides aminés essentiels, va limitants, tout en évitant d’appor-
diminuer. Il sera donc judicieux de ter en excès des protéines car il
Les besoins nutritionnels des pou- prévoir, dans ce cas-là, une ration est très important de respecter les
lets varient fortement en fonction « finition » (Cf tableau : Exemple équilibres entre acides aminés (Cf
du génotype des animaux (choisi de rations) qui sera relativement tableau : Besoins alimentaires du
selon type de système de produc- facile à réaliser à la ferme. poulet).
tion), hormis les besoins du pou- A contrario, il faudra veiller au Par ailleurs, il faut tenir compte du
let « démarrage » (0-28 jours) qui respect rigoureux des exigences caractère aléatoire des apports nu-
sont peu différents selon la souche nutritionnelles du poulet « démar- tritionnels du parcours (herbe, pe-
(en production biologique) et le rage » : ainsi une carence en lysine, tits animaux...), bien qu’il dépende
contexte de l’élevage. chez les animaux jeunes, n’est pas à la fois des conditions de produc-
En revanche, les exigences du pou- compensée plus tard. tion de celui-ci et du comporte-
let « croissance-finition » vont dif- ment du poulet. En conséquence,
férer selon : PRINCIPALES DIFFICULTÉS REN- en conditions difficiles (hiver ri-
- les objectifs de production (âge à CONTRÉES DANS L’ÉTABLISSEMENT goureux, sécheresse prolongée) et
l’abattage) ; DES RATIONS avec des poulets « passifs », il fau-
- l’environnement (climat, condi- dra prévoir des compléments, no-
tions d’exploitation du parcours) ; En pratique, il est difficile d’appor- tamment en vitamines A et D3.
- le choix de la souche. ter en suffisance dans la ration, les
Avec des souches à croissance lente acides aminés soufrés (méthionine MATIÈRES PREMIÈRES UTILISÉES
et abattues au-delà de onze-douze et cystine). Il faudra veiller, en
semaines, la concentration de la particulier chez le poulet « démar- Parmi les céréales, il faudra privi-
ration en nutriments, en particu- rage », à apporter ces nutriments légier le maïs, le blé tendre et le
triticale et utiliser avec précaution,
Exemple de rations le seigle et l’orge qui contiennent
Croissance-finition des facteurs anti-nutritionnels.
Matières premières Démarrage Finition (abattage
(abattage précoce) L’utilisation de la fèverole et du
(en %) (1-4 sem.) tardif) (9-16 sem.)
(5-12 sem.) pois est possible, mais il faudra
Maïs bio 59,5 48 50 réserver les variétés pauvres en
Triticale bio - 16 15
tanins (à fleurs blanches) dans les
Féverole bio (fleurs colorées) - 10 7
Pois protéagineux bio 5 - - rations « poulet démarrage ». En
Tourteau soja bio extrudé 18 14,5 12 revanche, le lupin blanc présente
Tourteau tournesol bio 5 - 12 peu d’intérêt (pauvre en acides
Gluten maïs non OGM 4 7 - aminés essentiels, au égard à sa
Concentré protéique pomme de terre 4 - - richesse en protéines brutes).
Levure brasserie déshydratée 1 1 1
Carbonate calcium 1,2 1,6 1,6
Concernant les graines d’oléagi-
Phosphate bicalcique 1,9 1,5 1,5 neux, on utilisera surtout le soja, à
Sel de mer 0,4 0,4 0,4 condition de lui avoir fait subir un
Caractéristiques nutritionnelles traitement thermique (extrusion
EMA (kcal/kg) 2820 2885 2735 ou toastage) pour détruire les fac-
Protéines brutes (%) 20,9 19 16
teurs anti-trypsiques. Le colza 00
Matières grasses (%) 4,1 3,3 4,4
Lysine digestible (%) 0,92 0,74 0,65
et le tournesol présentent moins
Méthionine digestible (%) 0,35 0,30 0,25 d’intérêt.
Calcium (%) 1,1 1,1 1,1 Parmi les tourteaux de pression,
Phosphore disponible (%) 0,42 0,37 0,37 le tourteau de soja, traité thermi-
Sodium (%) 0,15 0,15 0,15 quement, est le plus apprécié (bien
qu’il présente un ratio lysine / aci-
des aminés soufrés (AAS) désé-
quilibré par rapport au besoin du
poulet). Les tourteaux de colza 00
et de tournesol ont un profil d’aci-
des aminés intéressant (relative
richesse en AAS) mais leur utilisa-
tion, pour des raisons différentes
(d’appétence pour le colza et de
taux de cellulose pour le tourne-
sol), restera plus limitée. Le tour-
CDA 85

teau de sésame serait très intéres-


sant s’il était plus disponible.

12 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


Pour les apports de minéraux, le
calcaire (apport de calcium), le
phosphate bi-calcique (apport de
phosphore et de calcium) et le sel
marin (apport de sodium et de
chlore) sont les plus utilisés.
Pour satisfaire les autres besoins
en oligo-éléments et en vitamines,
il est plus fiable et plus commode
d’acheter un CMV (Complément
Minéral Vitaminé) du commerce.
Il est possible, aussi, d’utiliser de
la levure de brasserie déshydratée consommation…).
(source de protéines également), La suppression du recours aux
pour apporter la plupart des vita- matières premières d’origine
mines du groupe B. conventionnelle rendra plus diffi-
BESOINS ALIMENTAIRES DU POULET cile l’équilibre de la ration, notam-
ment en acides aminés essentiels :
Croissance-finition Finition faudra-t-il autoriser l’utilisation
Démarrage
Âge du poulet (abattage précoce) (abattage tardif) des acides aminés de synthèse et/
(1-4 sem.)
(5-12 sem.) (9-16 sem.) ou avoir des objectifs de production
Énergie métabolisable (en kcal EMA) 2750-2850 2800-2900 2700-2800 différents (âge d’abattage…) ?
Protéines brutes (%) maxi 21 19 16 La première hypothèse paraît, a
Lysine digestible (%) minimum 0,90 0,74 0,65 priori, improbable puisque la plu-
Méthionine digestible (%) minimum 0,35 0,30 0,25 part des pays de la communauté
Méthionine + cystine digestible (%)
0,68 0,56 0,49 refusaient l’utilisation des pro-
minimum
duits de synthèse (à l’exception
Matières grasses (%) 2-5 2-7 2-7
des vitamines). Mais il faut préci-
Calcium (%) minimum 1,1 1 1
ser qu’en contrepartie, ces mêmes
Phosphore disponible (%) minimum 0,42 0,35 0,35
pays s’autorisaient l’utilisation
Sodium (en %) minimum 0,15 0,15 0,15
des matières premières conven-
tionnelles jusqu’à 20 % de la ration
Importance de la « fraîcheur » des ma- (en 2008 : 10 % et en 2011 : 0 %).
FABRICATION D’ALIMENTS À LA FERME tières premières La suppression de cette dérogation
Les tourteaux de pression doivent va, sans doute, les amener à recon-
être consommés rapidement après sidérer le problème.
Intérêt économique
leur fabrication, car leurs matiè- Enfin, le contexte économique ac-
A priori, surtout si l’éleveur pro- res grasses (à teneur relativement tuel constitue un frein majeur au
duit une partie des matières pre- élevée) peuvent s’oxyder : il en ré- recours à des souches moins exi-
mières nécessaires, les économies sulte la production de peroxydes geantes, aussi bien pour la sélec-
réalisées avec l’aliment « Crois- qui donnent de mauvaises perfor- tion que pour les couvoirs.
sance-finition » peuvent s’avérer mances.
significatives. En revanche, le ca- Conditions de stockage des matières
ractère délicat de la mise au point premières
de la formule, les difficultés pour Des céréales humides mal conser-
s’approvisionner en certaines ma- vées favorisent la présence de
tières premières et la faible quanti- mycotoxines (ochratoxine A, vomi-
té consommée par poulet (un kilo), toxine,...) qui peuvent provoquer
rendent la fabrication d’aliment « dé- des chutes de production et des
marrage » moins intéressante. problèmes sanitaires (troubles di-
Exigences qualitatives gestifs et diminution de la consom-
mation).
Importance de la granulométrie de la ration
ITAB

Il faudra rechercher, pour les cé- INCIDENCE DE L’ÉVOLUTION DE


réales, une granulométrie grossiè- LA RÉGLEMENTATION SUR LES
re afin d’optimiser la digestibilité CONTRAINTES NUTRITIONNELLES
des protéines et de prévenir les ul-
cères et problèmes respiratoires. La réflexion sur une alimentation
Pour les protéagineux et les oléa- 100 % biologique ne peut se disso-
gineux, il est préférable de prati- cier du choix des souches car l’inci-
ITAB

quer un broyage fin. dence économique est importante


(coût du kilo de croît, indice de

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 13


VII - Gérer
Gestion del’équilibre
la santé sanitaire des animaux
Rédactrice : Christine Filliat (vétérinaire)

La santé des animaux est fondée principalement sur la prévention, notamment par la bonne gestion des fac-
teurs alimentation, accès au plein-air, bâtiment, densité d’élevage, respect du comportement animal… L’ab-
sence de souches réellement adaptées à la conduite en élevage biologique et de couvoirs biologiques constituent
un facteur de risque supplémentaire en production avicole.
En cas de problèmes sanitaires, les médecines naturelles seront uniquement ou préférentiellement utilisées en
fonction du Cahier des Charges.

PARAMÈTRES DE LA GESTION DE n de la sant Sources de ma


LA SANTÉ e gestio é l ad
re sd ies
èt Parasites :
Logement

am
Logement internes et externes

Par
n
Quelle que soit sa conception (tunnel, al e équil
en dur, en bois, fixe ou déplaçable), il Technique de m
Microbes : bactéries,

ib
i
An
faut veiller à l’hygiène et la salubri-

re
conduite et bien-être virus, moisissures
té du logement, à son aération et à
son ensoleillement. La bonne qualité
et le confort de la litière réduisent Alimentation Faune sauvage
les accumulations de gaz lourds la
nuit (NH4 / CO2) et l’augmentation
de l’hygrométrie. La litière doit être Abreuvement Stress
sèche, confortable et absorbante afin
de limiter les risques de contamina-
tions par les champignons de type
«aspergillus». L’importance de la
Eléments constutifs de la santé animale : facteurs de vie, facteurs de risque.
qualité de la litière se prévoit dès la
récolte de la paille au champ et lors
de son stockage. Des huiles essen- une bonne température ambiante. Abreuvement
tielles peuvent être employées au Ils s’agrègent en cas de frilosité. Des
Dans le cas de captages privés (fo-
démarrage, de manière séquencée, plumes sales ou collées témoignent
rage, puits), il faut penser à s’assu-
en pulvérisation, à titre préventif. d’une mauvaise circulation de l’air,
rer de la qualité bactériologique et
D’autres pratiques préventives sont d’une qualité médiocre de la litière
chimique des points d’approvision-
également possibles : ou d’autres sources de stress.
nement au moins une fois par an.
- flambage du sol après retrait de la Le bon état des aménagements ex-
Dans le cas d’un abreuvement à
litière ; térieurs et le respect des indications
partir de l’eau communale, on doit
- déplacement de cabanes mobiles et minimales proposées dans le cahier
s’assurer, malgré la garantie du
compostage de la litière ; des charges de l’agriculture biologi-
réseau, du maintien de la qualité.
- brûlage de la litière sur place lors que (Cf. chapitre IV) participent à
Les canalisations extérieures, avec
du vide sanitaire. la prévention des risques pathogè-
de nombreux coudes subissent des
nes. Des éléments complémentaires
variations thermiques importan-
Technique de conduite et bien-être tels que le drainage des parcelles
tes et sont parfois favorables aux
Par le choix de ses pratiques, l’éle- et l’évacuation des eaux pluviales
multiplications microbiennes. Il est
veur peut favoriser le bon état de auront également un effet positif sur
par ailleurs possible d’utiliser des
santé et le bien-être de son cheptel l’équilibre sanitaire de l’élevage.
corrections : chlore alimentaire, pe-
par une prévention maximale à diffé- roxyde d’hydrogène, UV, aimants.
rents niveaux : logement, alimenta- Alimentation
L’acidification de l’eau de boisson a
tion et abreuvement, mais aussi grâ- Il faut veiller à l’équilibre de la ra- souvent un effet positif et préventif
ce à une observation attentive de ses tion en macro et micro-nutriments vis-à-vis des pathologies digestives
animaux et des aménagements sur en fonction de l’âge des poulets (Cf. des monogastriques.
les parcours. La répartition homo- chapitre VI) et s’assurer de la qua-
gène des poussins au repos indique lité microbiologique de l’aliment SOURCES DE MALADIES
(risques bactériens et mycotoxines
notamment). En général, ce dernier
point est contrôlé lors de la fabrica- Parasites internes
tion en usine, mais il faut le prévoir
Les risques se gèrent par la gestion
si l’aliment est fabriqué à la ferme.
des sols, des parcours et en fonction
La qualité des parcours, leur enher-
de la densité dans le bâtiment. Des
bement, les ombrages mis à la dispo-
solutions alternatives sont adaptées
sition des animaux favorisent l’accès
aux petits élevages.
à l’extérieur, donc également à une
Il existe un programme préventif en
diversification alimentaire (vers de
phytothérapie : solution adminis-
terre, insectes…), facteur de santé.
ITAB

14 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


S Y N AL A F
trée dans l’eau de boisson (ou dans tériennes associées ou non à une
l’aliment) aux périodes sensibles. pathologie virale, il est possible de
De plus, mélanger à l’aliment un recourir efficacement aux médecines
jour par mois de l’ail broyé limite les alternatives (phytothérapie, homéo-
infestations parasitaires internes. pathie, aromathérapie).
Pour les coccidies, dès le dixième taires
jour, jusqu’à l’âge de huit semaines, Virus et loge-
répéter cette opération toutes les ment), et au
Les principaux virus pathogènes de
trois semaines. Certains éleveurs niveau de la qualité
l’espèce Gallus gallus peuvent se
utilisent le vinaigre de cidre. Pour des récoltes de céréales et de paille.
rencontrer sur un élevage avicole.
les helminthes (Ascaris, Hétérakis, En cas de pathologie déclarée, il est
La faune sauvage peut en apporter
Capillaires, Ténias), on peut procé- possible d’utiliser de l’iode ou du sul-
d’autres. Mais cela ne constitue pas
der à la même opération à partir du fate de cuivre dans l’eau de boisson,
le risque majeur de maladies dans
28ème jour, puis toutes les semaines. ou de recourir à des huiles essen-
les élevages.
tielles aux propriétés antifongiques
Les virus pathogènes majeurs (virus
Parasites externes (Géranium, Menthe, Cannelle…)
de la maladie de Marek, de Gum-
par voie aérienne.
Il semble important de mettre à boro, de Newcastle, de la rhino tra-
disposition des animaux des bacs à chéite infectieuse) ont pour consé- Faune sauvage
poussières (sable + cendres). Bien quence directe la mort des animaux.
que peu d’éléments scientifiques en Indirectement, les conséquences La protection contre les nuisibles et
expliquent les raisons, ce bain pré- sont d’ordre économique, avec dimi- oiseaux sauvages (prédateur et en
vient de nombreux problèmes de pa- nution des indices de performance tant que «contaminants potentiels»)
rasites externes. et de la production. Pour se prému- s’effectue surtout au travers de la
Les principaux parasites externes nir contre les virus, il existe un pro- gestion des parcours. Il est intéres-
sont les dermanysses, encore nom- gramme vaccinal optimisé ou mini- sant de limiter les points d’alimen-
més poux rouges, et la gale (notam- mal en fonction de l’importance du tation pour les oiseaux à l’extérieur,
ment des pattes). lot (< 250 ou > 500 individus) et du car ce sont des sources d’attraction
Pour les poux, il existe un program- contexte environnemental en ma- pour les oiseaux sauvages et les
me par pulvérisation à base de py- tière de coexistence de volailles à rats, et des zones d’exposition pour
rèthre et d’huiles essentielles, ou proximité. Il est toutefois important les oiseaux de l’élevage.
bien un programme administrant de rappeler que la vaccination n’as- Toutefois, la proximité avec la faune
par l’eau de boisson, une solution sure pas une protection à 100%. sauvage n’est pas le facteur prédomi-
phytothérapique (macéras de plan- nant dans l’apparition de maladies
tes) ayant un effet répulsif : les poux Moisissures (stress, alimentation, logement…).
quittent les oiseaux et meurent dans Elles peuvent provenir soit d’en- Stress
l’environnement par privation des droits humides et/ou mal aérés, par
repas de sang. exemple la litière, les silos d’ali- Le stress peut engendrer d’impor-
Pour la gale, il existe des prépara- ments ou les mangeoires, soit de tants dégâts sur la santé (et les
tions de mélanges d’huiles essen- contaminations par des spores de performances) des animaux. Les
tielles (géranium + lavande + can- champignons (type aspergillus) lors sources de stress sont multiples :
nelle). de mauvaise qualité des pailles ou inconfort (température, humidité...),
de copeaux, associée à une ambiance agressivité (picage entre animaux,
Bactéries du local défaillante. mauvais traitement par l’éleveur...),
Dans tous les cas, la prévention pas- malnutrition (déséquilibre alimen-
Il existe quatre entités bactériennes
se par l’hygiène de l’environnement taire, carences...).
majeures : pasteurelles (P. multoci-
da), mycoplasmes (M. gallisepticum des animaux (matériels alimen-
– Synoviae), salmonelles : (S. enteri-
tidis – Typhimurium), colibacilloses.
Des vaccins ont été mis au point, Témoignage d’une vétérinaire homéopathe
mais en élevage biologique (< 500
Nathalie Adam Laroche (Aude)
individus), les prophylaxies hygiéni-
ques et les stimulants immunitaires « L’homéopathie s’occupe davantage du contexte de l’élevage. En ce sens, on utilise
sont à privilégier car les bactéries des symptômes qui ne font pas partie du diagnostic viral par exemple, et donc sont
sont des germes d’environnement. propres à ce groupe de volailles. Voici un exemple qui a effectivement bien réussi mais
De plus, les vaccins injectables qui n’est pas pour autant pas une recette contre les retards de croissance.
créent un stress dû à la manipula- En février 2008 dans le Maine et Loire face à un lot hétérogène de poulets de chair :
tion et ils ont un coût important. Les poussins meurent de temps en temps. L’éleveur signale que dès leur arrivée, il a
Exemple de pathologies : eu l’impression d’avoir reçu une « fin » de lot, pas homogène. Les poussins grandis-
- La salmonellose est une maladie sent sans grande motivation, ils sortent peu et sont frileux (ils tremblent s’il fait froid
à déclaration obligatoire. Il faut dehors, se mettent facilement sous les lampes chauffantes). A l’autopsie, on observe
appliquer une prophylaxie de type un caillot sanguin important dans le péricarde (poche du cœur). L’éleveur décrit un
MRLC (Maladie Réputée Légale- élevage au ralenti. Face à ces symptômes (lenteur, retard de croissance, trouble circu-
ment Contagieuse) si les analyses latoire, frilosité), j’ai prescrit Baryta carbonica. Au bout de quelques jours, l’éleveur a
sont positives. rapporté une nette amélioration. »
- Dans le cas de surinfections bac-

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 15


VIII - Aménager ses parcours
Rédaction : Sophie Lubac (ITAVI)

L’accès à un parcours est un élé- - lui fournir de l’ombre,


ment important de la production - le protéger du vent,
biologique. Toutefois, les poulets le - jouer le rôle de repères,
visitent et l’utilisent de façon va- - être un guide de déplacement,
riable, en surexploitant certaines - le protéger des rapaces.
zones : zone située devant les trap-
Cet ensemble offre un aspect es-
pes jusqu’à vingt mètres du bâti-
thétique permettant une bonne
ment, zones ombragées éloignées
intégration paysagère.
de moins de trente – quarante mè-
Lors de sa première sortie du bâti-
tres du bâtiment. D’autres zones
ment, le poulet a besoin d’une pha-
sont par contre délaissées, comme
se de découverte et d’apprentis-
au-delà de quarante mètres du
sage avant d’explorer de grandes
bâtiment en l’absence d’aménage-
zones herbeuses. Des arbres situés
ment.
bien au-delà de vingt mètres du

ITAVI
Une bonne gestion est nécessaire
bâtiment ne seront pas immédia-
pour que le parcours devienne un
tement fréquentés. Une large zone Les aménagements et plantations
véritable atout pour :
de végétation ligneuse très cou- sont à adapter à chaque territoire,
- permettre une bonne maîtrise de
vrante à moins de dix mètres des en fonction du sol, des espèces vé-
l’état sanitaire du lot ;
trappes est trop proche et limitera gétales locales…
- répartir au mieux les déjections
l’exploration. Le poulet fréquente L’association de couverts végétaux
accumulées sur le parcours ;
peu les zones au delà de quarante de haut jet (plus de trois mètres)
- limiter la dégradation physique
mètres, surtout si aucun ombrage et bas (trente à cinquante centimè-
et esthétique du parcours ;
ne s’offre à lui. Les plantations et tres), type buissons, petits abris,
- permettre au poulet d’exprimer
abris doivent être répartis sur le ou herbacées, est très intéressante
au maximum ses comportements ;
parcours et des buissons ou abris et répond aux exigences des vo-
- favoriser l’intégration paysagère
peuvent compléter des zones dé- lailles (exemple de taillis aérés de
de l’élevage, voire pour jouer un
nudées, pour les guider et les ame- feuillus, des pins et fougères dans
rôle écologique sur l’exploitation.
ner à explorer plus loin. Le couvert les Landes, …).
herbacé doit enfin être résistant
FAVORISER LA SORTIE DES VO- La mise en place de plantations
au piétinement des volailles.
LAILLES ET LEUR RÉPARTITION exploitables peut permettre une
Certaines plantations sont aussi
répulsives quand leur végétation double utilisation du parc (type
Pour une gestion optimale des vergers, maïs,..) mais est à valider
est trop dense à pénétrer (cultures
paramètres précédents, il est im- auprès de votre DSV locale.
de blé...).
portant de favoriser la répartition
A noter le rôle des clôtures ou haies
la plus homogène possible des vo- SUR LE PLAN SANITAIRE
qui guident les poulets dans leurs
lailles sur le parcours.
déplacements.
Un poulet n’est pas un animal de Enfin, il ne faut confondre abris Le parcours est un réservoir de
pâture, son ancêtre vit en jungle. et encombrants, matériels ou dé- microorganismes de types para-
Des plantations ou des aménage- tritus, favorisant la présence de sites, bactéries pathogènes ou vi-
ments de type abris sont nécessai- rongeurs, rapaces, ou autre faune rus, apportés par la faune sauvage
res pour : sauvage. (oiseaux, chiens, rats, renards
…) et par les fientes de volailles
(re-contamination d’une bande à
l’autre, d’une volaille à l’autre),
pouvant être consommés par les
poulets.
Les coccidies sont les principaux
parasites de volailles identifiés
systématiquement sur les par-
cours. Les ascaris, capillaires et
ténias sont moins fréquents et en
plus faible quantité.
La zone située sur les vingt mètres
devant les trappes du bâtiment est
toujours la plus riche en patho-
gènes et parasites, ainsi que les
CDA 72

autres zones de forte accumulation


de volailles. Les taux de contami-

16 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


Fermiers de Loué
nation du sol sont variables selon être apportés par la faune sauva- La prévention des risques au sein
les saisons (par exemple, selon la ge. Pour limiter sa présence, une des élevages en plein air est une
région : intérêt des chaleurs esti- clôture (grillage ou fils électriques problématique d’actualité, dans le
vales pour détruire les coccidies, sur trois niveaux) est une mesure cadre de la prévention des risques
plutôt présentes dans un sol hu- efficace. Enfin, les zones les plus de Toxi-Infections Alimentaires
mide) et selon le type de sol. fréquentées par les poulets né- (exemple des salmonelles ou des
Un vide sanitaire de deux mois cessitent, comme les bâtiments, campylobacters, germes vivants
permet une décontamination im- d’être désinfectées en fin de lot à dans la terre environnante).
portante du sol pour les parasites l’aide de chaux vive (400 kilos pour
et germes pathogènes, mais insuf- 1000 m²) ou de soude caustique (50
fisante et les contaminations res-
tent présentes au-delà de ce délai.
Un parcours restera toujours un
réservoir de microorganismes. Une
rotation des parcs peut être alors
pertinente pour un vide sanitaire
plus long (trappes des deux côtés
du bâtiments, ouvertes en alter-
nance, cabanes mobiles, clôtures
mobiles).
Pour une prévention maximale des
maladies sur les volailles, il est
indispensable de limiter au maxi-
mum les conditions de survie voire
de multiplication des parasites et
ITAB

pathogènes : limiter l’humidité, la à Poulaillers


100 kilos pour 1000 m²).
mobiles
formation de flaques d’eau, de zo- Avantages
nes de boue, véritables bouillons - Utilisation flexible du terrain
de culture, par le drainage de - Utilisation efficace du parc
la parcelle, par l’évacuation des - Pression des parasites et pathogènes réduite en raison des changements
eaux du toit du bâtiment loin des de parcelle
trappes, voire hors du parcours, - Charge en Azote et en phosphore réduite par unité de surface
par des aménagements (trottoirs
au minimum sur un à trois mè- Inconvénients
tres de large devant les trappes, - Surplus de travail en raison de l’alimentation manuelle, du déplacement des
mais aussi galets par exemple, ou poulaillers, et des clôtures
grilles au sol pour conserver une - Problème de gel d’eau en hiver
zone saine,…). Ces aménagements - Difficulté de gestion de l’étanchéité du sol du bâtiment et risques d’humidité
nécessiteront de l’entretien. excessive de la litière lors de précipitations abondantes
Les parasites et virus peuvent

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 17


SUIVI ENVIRONNEMENTAL male de l’azote et du phosphore de - en prenant en considération les
la ration ; caractéristiques du sol (filtrant,
La répartition variable des poulets - par la présence d’un couvert vé- peu profond, argileux…) et son
sur les différentes zones engendre gétal pour favoriser une meilleure drainage.
une accumulation de déjections répartition des volailles et donc
variable, avec de forts taux d’azote des fientes, pour absorber les mi- LES PRÉDATEURS
et de phosphore en zones surex- néraux présents (par exemple des
ploitées et des taux peu liés aux taillis à très courte rotation) ; Les prédateurs engendrent des
déjections en fond de parcours. - par la présence de bandes enher- pertes qui peuvent être importan-
L’accumulation de ces déjections bées, de haies pour freiner le ruis- tes.
est à prendre en compte car un les- sellement hors de la parcelle ; A cause des renards et des martes,
sivage des éléments a lieu au cours - par la présence de gouttières du les poulets doivent passer la nuit
des pluies (le lessivage concerne côté des trappes, d’un trottoir de- dans le poulailler. Les clôtures doi-
l’azote essentiellement, le phos- vant les trappes avec une récupé- vent être enterrées à vingt centi-
phore a davantage tendance à ration des fientes accumulées des- mètres de profondeur dans le sol et
s’accumuler en surface) dans les sus, et d’une couverture au dessus leur état contrôlé régulièrement.
profondeurs, qui peuvent être sen- du trottoir ;
sibles, et le ruissellement en sur- - en prenant en considération la La mise en place d’un fil électrifié
face (phosphore essentiellement) présence de nappes phréatiques, à quinze centimètres du sol et à
vers des zones sensibles. de fossés ou ruisseaux, de zones vingt centimètres de la clôture (dé-
Limiter ces taux localement est sensibles à proximité (> trente gagée d’herbes) est un bon barrage
possible : mètres) et la topographie du par- contre les renards. Cette installa-
- par une alimentation maîtrisée cours (entraînement des minéraux tion peut être complétée par un fil
au mieux avec utilisation maxi- le long des pentes) ; électrique ou fil barbelé sur le haut
de la clôture (le renard grimpe fa-
cilement un grillage). Parfois, une
Influenza Aviaire
radio peut aussi être installée en
Premier groupe de mesures obligatoires toute l’année sur tous les élevages limite de clôture pour éloigner les
quel que soit le niveau de risque épizootique : prédateurs sauvages.
- Approvisionnement des oiseaux en aliment et eau de boisson à l’intérieur Contre les buses et éperviers, la
ou au moyen de distributeurs disposés à l’extérieur mais protégés des présence d’arbres ou d’abris peut
oiseaux sauvages. protéger certaines volailles. Il est
- Alimentation directement au sol interdite. possible d’installer des objets ré-
- Action de faucher, plier, ou coucher des céréales cultivées sur le parcours fléchissant la lumière. Quand les
interdite. pertes dues aux rapaces devien-
Deuxième groupe de mesures à appliquer selon le niveau de risque et la nent problématiques, il faut cou-
zone d’élevage en alternative au confinement : vrir éventuellement le parc avec
- Parcours protégés intégralement par des filets. des filets.
- Parcours clôturés, avec une distance minimale de vingt mètres des points
d’eau ou cours d’eau. RECOMMANDATIONS POUR LE
- Absence de trous d’eau, mare sur les parcours. CHOIX DES ESSENCES
- Parcours propres et dégagés : absence de débris, détritus, tas de bois ou
fumiers, matériel. - Connaître la composition du sol
- Respect des mesures globales de surveillance et de biosécurité (se repor- sur un mètre de profondeur.
ter à la législation en vigueur ; à ce jour, arrêté du 5 février 2007). - Choisir une essence adaptée au
sol, mais aussi à la hauteur désirée
et au développement des autres
espèces proches.
- Pour les arbres proches du bâti-
ment, éviter une hauteur qui dé-
passerait le bas des entrées d’air.
- Choisir une espèce adaptée aux
volailles ayant une forte capacité
d’absorption de l’azote et une ré-
sistance au piétinement (faux aca-
cia, aulne glutineux, …).
- Eviter les espèces toxiques (if,
cytises, houx, ….) et celles qui pré-
Fermiers de Loué

sentent des épines.


- Et ne pas oublier que « c’est ce
qui pousse déjà autour qui pren-
dra le mieux ».

18 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB


Le saviez-vous ?
Le poulet, auxiliaire en arboriculture
La présence de poulets dans un verger a un effet
bénéfique contre les ravageurs, notamment du pê-
cher. Les Forficules (perces oreilles) et Phyllobes se
trouvant à la base des arbres voient leur popula-
tion diminuer. De plus, les poulets peuvent éliminer
en grande partie les adventices entre les arbres.
Soulignons l’expérience de Jean-Yves Fillâtre (ar-

N. Corroyer
boriculteur de Normandie) : il a introduit dans son
verger totalement enherbé une trentaine d’oies
d’Alsace, choisies pour leur fort esprit de couvai-
son, des poules et des canards (et des moutons

Fermiers de Loué
shropshire). L’objectif est de réactiver la flore mi-
crobienne, de briser le cycle des parasites dans le
sol et de retrouver ainsi un équilibre naturel. Les
animaux « tondent », fertilisent le sol de leurs dé-
jections, et réduisent la population de parasites en
consommant les fruits infestés tombés au sol. Les
animaux accélèrent la décomposition des feuilles
et donc la réduction de l’inoculum primaire de ta-
velure. Les dindes ont été testées mais ne sem-
blaient pas assez rustiques.
Très peu de références scientiques existent sur ce
thème, des recherches sont donc nécessaires.
Sorbier.

Quelques essences adaptées aux parcours et leurs caractéristiques

Adapté aux
Rapidité de Hauteur à ma-
Essence Nom latin Type de Sol volailles Remarques
pousse turité
(azote
Acacia Robinia psudo Sol acide (pH<7) Rapide Ombre claire Attention : l’acacia dra-
acacia drainant geonne beaucoup ce qui
rend sa maîtrise difficile
Alisier blanc Sorbus alba Indifférent Lente 5-6 m Mellifère
Cerisier Prunus sp Attention à la chloro- Moyenne 6-8 m Oui Préférer les variétés sau-
se, sensible à l’excès vages
de calcaire Défeuille tôt
Chêne pubescent Quercus veridis Indiférent Oui si arrosé 10-15 m
Chêne vert Quercus pubes- Indifférent Moyenne Fort développe- Oui Garde ses feuilles toute
cens ment si le sol est l’année
profond Résiste bien au sec (zone
provençale)
Erable à feuille Acer opulifolium Sol superficiel Rapide 7-8 m Oui Rustique
d’aubier
Erable Plane Acer platanoï- L’érable le plus exi- Rapide 10-15 m Oui Ombre dense
des gent en eau
Noyer Juglans regia Profond, bien drainé, Rapide si ir- > 8-10 m Aime l’azote Les feuilles viennent relati-
pH > 6 rigation vement tard et tombent tôt
Pêcher Oui
Poirier Pyrus pynaster Tolère le calcium Moyenne 4-6 m Oui
Pommier Malus sp Tolère le Caclium Moyenne 4-6 m Oui
Prunier Prunus sp Assez profond Rapide 5-6 m Oui Rustique, le pied est de
taille modeste
Sorbier des Sorbus aria Indifférent Lente 6-août
oiseaux
Sycomore Acer pseudo Sol profond, riche, Rapide 10-15 m Oui Ombre dense
platanus frais
Tilleuls Tilia sp Sol frais, profond, Rapide 8-oct Oui
Tolère le Calcaire

CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB 19


BIBLIOGRAPHIE
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certains produits de ce secteur (règlement les n°33, pp. 5-10, 2000 - www.vet-lyon.fr : Ecole Nationale Vétéri-
«OCM unique») - Arrêté du 5 février 2007 relatif aux niveaux naire de Lyon

Pour tout renseignement technique ou lié à la conversion, contacter les acteurs biologiques locaux.
Pour des compléments de bibliographie, consulter la base documentaire d’ABioDoc sur www.abiodoc.com

Avril 2009

20 CAHIER TECHNIQUE - Produire du poulet de chair en AB

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