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Je t’aime… C’est un super-pote… Lui et elle, ils sont « ensemble » depuis plus d’un an…
C’est avec elle que je suis sorti deux ou trois fois… Elle, c’est ma meilleure amie… Lui ? Il se
la joue un peu mytho !…
Comment se repérer dans ce dédale d’expressions vagues qui ne disent plus grand chose ?
Comment décoder un vocabulaire totalement piégé, employé à tort ou à travers ? Comment
aider, guider ou se guider soi-même ? Comment faire la différence entre une amitié pure,
stable, saine, gage du vrai bonheur, et ces relations amicales ou amoureuses qui empoisonnent
souvent la vie, après avoir grisé un temps ?
L’Amitié est-elle seulement possible ? Les médias, les rallyes ou l’Eglise ont des positions et
des discours si souvent contradictoires dans ces domaines !… Pourquoi faut-il que la
souffrance se mêle toujours de ces questions-là ?…
Voici quelques pistes pour démêler tout cela et y voir un peu plus clair (1)
I – Débroussaillage.
Le verbe aimer a plusieurs sens : il est évident que je n’aime pas mon chien comme j’aime
le bon vin, et que l’amour de Dieu n’a pas grand chose à voir avec l’amour de soi…
Il y a donc plusieurs degrés dans l’amour :
Bien entendu, si c’est toujours le même verbe « aimer » que j’emploie, c’est qu’il y a des
points communs :
• l’attirance d’abord, qui est toujours le point de départ de tout : le gros plat de nouilles
qui m’attire, quand j’ai faim ; Fabiolon aussi, qui sait susciter les caresses ; Patrick,
Sophie ou…aussi – je n’insiste pas ! Et Dieu aussi après tout, mais là, c’est différent ;
c’est surnaturel et ça ne se sent pas.
Trois questions pour voir plus clair :
- De quelle manière suis-je attiré(e) ?
- Qu’est-ce qui est attiré en moi ?
- Qu’est-ce qui m’attire dans telle chose, ou chez untel, chez unetelle ?
• la réponse : Toute attirance demande une réponse positive ou négative, et ceci à chaque
degré :
- manger, dormir ? « J’en ai besoin ». Ou au contraire, « pas maintenant, ce n’est pas le
moment ».
- au plan affectif : « J’ai envie, je craque ». Ou au contraire, « je goûte avec mesure, me
retiens ».
- au plan spirituel : « Je veux, je choisis ». Ou « non, je ne veux pas. »
• l’amour de soi
S’aimer soi-même est élémentaire mais ce n’est en vérité par si fréquent. C’est l’enfant
qui se situe lui-même au centre du monde, à la fois réel et imaginaire (c’est tout un pour lui).
Il n’a pas pris encore la mesure de l’altérité, de ce qui n’est pas lui. Mais il a besoin de repères
et de références fortes et stables, à commencer par ses parents et sa famille.
II – L’Amitié.
Pour ne pas dire qu’elles sont éphémères… ce ne sont pas à proprement parler des amitiés,
mais c’est souvent un début.
Ce sont celles qui sont fondées sur le bien véritable, c’est à dire le bien humain ; le Bon. Ce
pour quoi l’être humain est fait.
3 – Attention !
Il faut noter que ces amitiés-là (celles qui durent toujours) nécessitent une pleine liberté,
une pleine responsabilité, un choix qui est un véritable engegement. Elles nécessitent un
équilibre personnel et une volonté fermement déterminée. Car l’amitié, même la plus belle,
n’exclut pas le « gros temps » ! C’est pourquoi ces amitiés sont rares, et réservées à l’âge de
la pleine maturité. Et qui pourrait dire qu’il peut faire un choix libre et définitif avant 22 ou 23
ans, dans le contexte de la société actuelle ?
4 – L’amitié divine.
Il faudrait parler aussi, bien entendu, de l’amitié divine : Dieu est Père, mais aussi Ami (cf
Jn 15.15) et même Epoux ! C’est avec Dieu que l’on peut connaître la forme d’amitié la plus
achevée. Et ceci éternellement… Mais il faudrait faire là-dessus un chapitre spécial. Citons
simplement le Siracide : « qui craint le Seigneur se fait de vrais amis, car tel on est, tel est
l’ami qu’on a » (Si 6 17)
III – Conclusion (partielle…)
Rien de plus beau que l’amitié. C’est vrai ! Nous sommes faits vraiment pour cela.
Mais évidemment (nous n’avons fait que l’effleurer), la véritable amitié, le véritable amour,
nécessitent une fameuse bataille ! Car depuis le péché originel, l’esprit n’a plus prise directe
sur la sensibilité et sur l’affectif : nous sommes tous des enfants d’Adam et Eve. Et c’est tout
le but de l’éducation que d’apprendre à devenir vraiment libre, capable d’aimer. Dans un
prochain article, nous regarderons plus en détail les signes qui révèlent une véritable amitié, et
les principaux pièges et écueils à éviter. Pour cette fois, écoutons simplement encore le Saint
Père s’adresser à nous : « Jeunes de France, je voudrais que nous fassions tous ensemble une
ascension, une véritable cordée en direction des sommets à la fois difficiles et tonifiantes de
la vocation de l’homme, de l’homme chrétien. » (Parc des Princes 1980)
« L’amitié crée une harmonie de sentiments et de goûts qui fait abstraction de l’amour des
sens, pour, au contraire, porter à un degré très élevé, et même jusqu’à l’héroïsme, le don de
l’ami à l’ami. Nous pensons que les rencontres de vacances, aussi occasionnelles et
provisoires qu’elles soient, donnent aux âmes nobles et vertueuses la possibilité de connaître
cette relation humaine et chrétienne qui s’appelle l’amitié, laquelle suppose et développe la
générosité, le désintéressement, la sympathie, la solidarité, et spécialement la possibilité de
sacrifice réciproque. L’amitié sera facile, pure, forte, si elle est soutenue et entretenue par
cette sublime communion d’amour qu’une âme humaine doit avoir avec Jésus Christ. »
AMOUR ET AMITIE – II
(Père François Potez)
Ces réflexions recueillies sur le vif prouvent, une fois de plus, que nous circulons
aujourd’hui dans un vaste champ de mines. Et rares sont ceux qui en connaissent le plan. L’été
à été fertile ; des amitiés se sont nouées. Que deviendront-elles ? Jusqu’où nous mèneront-
elles ? Deviendront-elles lumières et repères pour construire notre vie, ou est-ce qu’au
contraire elles seront peu à peu autant de pièges et de mines supplémentaires sur la route ? (1)
1) Notre amitié nous rend-elle meilleurs ou est-ce qu’au contraire nous devenons
agressifs, irritables, susceptibles ?.. Amitié attirante ou amitié exclusive ?
Car, si l’amitié est bonne, elle rend aimable ! Elle rend plus disponible, plus attentif, plus
miséricordieux pour les autres : on recherchera alors la compagnie de ces amis-là et on aura
envie de s’asseoir près d’ex pour se réchauffer. Une amitié, au contraire, qui ferme le cœur,
qui refroidit et qui fait fuir tout le monde… pas génial !
Puis-je présenter mon ami(e) simplement et sans faire de chichi à mes parents, à mes
autres amis, à mon père spirituel ? Pourquoi voit-on si souvent des gens se planquer dans les
coins ? Ils ont donc quelque chose à cacher ? Qu’on ne me dise pas que c’est par respect ou
par discrétion ! Une règle d’or ici : « N’entre pas ou ne reste jamais dans ce qui te trouble… »
C’est simple : il faut parfois se regarder dans la glace. Est-ce que je deviens plus souriant,
plus délicat, plus silencieux ? Plus enthousiaste aussi et plus décidé à aller loin, en prenant
mon courage à deux mains et en me donnant la peine nécessaire ?
Ou bien est-ce que tout, en dehors de nous deux, devient fade et triste ? « Il n’y a qu’elle –
que lui- qui me comprenne ! Ma vie n’est plus rien sans toi-a-a-a-ah !… »
Résumons maintenant en trois maître-mots les pièges et les difficultés qui peuvent se
présenter :
Ceci s’adresse surtout à ceux qui entrent dans la découverte des grandes amitiés. A 16 ou
17 ans, et même en général à 20 ou 22, on n’est pas encore prêt pour se poser la question d’un
engagement définitif.
Il faut d’abord avoir fixé et équilibré sa vie, savoir profondément ce que l’on veut, s’être
même cassé les dents une fois ou deux (…ou plus !) sur telle ou telle difficulté. Patience ! Un
temps viendra où, parmi tous les amis, toutes les rencontres, un ou une se dégagera peu à peu.
Et pour avoir longtemps et patiemment défriché et cultivé les terrains sauvages de
l’affectivité, des sentiments et des passions, on y verra plus clair pour envisager l’avenir. Ce
ne sera pas forcément plus facile ! Mais on sera devenu plus prudent, plus circonspect, plus
expérimenté. On aura appris aussi à demander conseil. Pour le moment, faisons grandir les
amitiés ; mais on ne parle pas encore de mariage ou même de fiançailles à 17 ou 20 ans. C’est
faux !
Avançons, mais pas trop vite, et pas trop près… « Le temps ne respecte pas ce qu’on
fait sans lui. » Je ne sais plus qui a dit ça, mais la formule est belle et vraie !
Une bouilloire qu’on laisse trop près du feu finit par siffler. Et quand ça bout à gros
bouillons, on ne voit plus rien de ce qu’il y a dedans. A se coller le nez au carreau, on ne voit
plus rien de ce qu’il y a derrière…
Quand on ne respecte plus les distances, on se marche sur les pieds et c’est l’angoisse…
Dans l’amitié, il y a une certaine reconnaissance du cœur, de l’âme, de l’esprit, du corps. Mais
le corps n’est que la 4° dimension ! Si on commence par ça, c’est l’appétit immédiat qui
commande, mais il n’a aucun sens par lui-même, déconnecté du reste ! La tentation est
grande, au début, de se laisser aller… Surtout évidemment, si, à la moindre occasion, on se
retrouve tous les deux tous seuls ! ( et on a toujours de très bonnes occasions…)
« Et puis d’abord, qu’est-ce qu’il y a de mal à ça, c’est naturel, non ? ». Peut-être, mais
vous oubliez que la nature a été abîmée par le péché, qui a déconnecté la sensibilité et
l’affectivité de la volonté, qui d’ailleurs elle-même affaiblie !
« Que les gestes de votre corps ne soient jamais que le reflet de votre cœur. Vous valez ce que
vaut votre cœur ! Soyez les champions de la maîtrise chrétienne du corps », nous rappelle sans
cesse Jean-Paul II. Lui, l’ami des jeunes. Mais « l’ami exigeant » !
Au lieu de jouer trop souvent au jeu de la séduction (qui me dira que le jeun n’est pas
tentant parfois – garçon ou fille - ?), et sans pour autant se fuir mutuellement, bien entendu,
on peut manifester tel ou tel geste d’amitié ou d’affection avec beaucoup de discrétion et de
délicatesse. Le signal, c’est le trouble (voir aussi plus haut). A condition de faire la différence
entre le trouble qui naît de l’émotion – qui n’est pas mauvais mais qu’il faut chercher à
apprivoiser et à contenir-, et le trouble qui vient d’une situation vaseuse – qu’il faut apprendre
à écouter et à fuir avant que la conscience ne soit totalement étouffée-.
Un jour seulement, quand l’engagement du cœur sera total, béni et sacralisé par Dieu
et publiquement reconnu, la plus grande intimité des corps sera possible, jusqu’à l’union.
Parce qu’alors intimité du cœur et intimité des corps, union des cœurs et union des corps ne
font plus qu’un : c’est l’union des personnes dans l’amour conjugal.
Ici se situe sans doute une des plus grandes batailles. Surtout quand tout l’environnement et
même des personnes que l’on croyait de confiance nous laissent faire, quand elles ne nous
encouragent pas ! On devient même idiot et imbécile si on n’a pas fait « certaines
expériences » !…
Alors, puisque nous avons tous un esprit de contradiction très développé, c’est le
moment de nous en servir… dans le bon sens. Réveillons notre fierté personnelle, tout en
restant humble car, sans la miséricorde et la grâce de Dieu, nous ne pouvons vraiment rien !
Et si, un jour, notre cœur venait à nous condamner pour telle ou telle faiblesse,
rappelons-nous que Dieu est plus grand que notre cœur (cf. 1 Jn 3,20)
Mon dernier commandant de bateau avait accroché au-dessus de son bureau le très joli
dicton que voici : « mieux vaut la fermer passer pour un c…, que de l’ouvrir et montrer qu’on
en est un ». Eh bien, pourquoi ne pas le transporter dans notre domaine : « mieux vaut rester
clair et pur pour passer pour un(e) imbécile (on peut choisir un autre mot…), que de faire
« comme tout le monde » et montrer qu’on n’est qu’un faible et un mouton de Panurge. »
IV – Conclusion.
1) Toute amitié, même très belle et très grande, ne conduit pas forcément à un amour
conjugal !
Nous l’avons déjà dit, mais cela me paraît nécessaire d’insister (3). Redisons pour le
moment notre conviction que de belles et vraies amitiés peuvent naître entre garçons et filles,
sous réserve d’une grande prudence et de beaucoup de forces et de courage – et avec la grâce
de Dieu, nous le dirons sans cesse ! -. Et que ces amitiés pourront demeurer autant de lumières
et de repères pour la vie adulte future pour peu qu’on les ait fait grandir en respectant délais et
distances…
Et un guide d’autant meilleur que la course est difficile et périlleuse ! Il faut bien choisir !
Suivrons-nous les guides mous et laxistes ? Ils abondent, ils nous mentent et ils nous
exploitent. Voulons-nous des guides exigeants et vraiment sûrs ? Commençons par nous
procurer les discours de Jean-Paul II à Denver. Il y a de quoi méditer.
DE L’AMITIE AU MARIAGE
Le temps de la maturité
(Père François Potez)
Pour passer de l’envie au désir. Pour passer du « j’ai envie, je brûle, quand ?
quand ?… » au « tout bien réfléchi, tout bien pesé, oui, veux-tu ? ».
Pour passer de la force, violente parfois, qui « pousse vers », qui cherche à donner et à
prendre à la fois, à la force attractive, silencieuse, gratuite, patiente, délicate, qui ne cherche à
attirer que pour mieux donner. Entre les deux, le temps de la maturité… Mais quand donc
serons-nous mûrs ?
C’est tellement difficile de répondre « en général », tant il est vrai que chaque situation
est absolument particulière : autant on peut parfois risquer un conseil à quelqu’un que l’on
connaît bien et qui le demande vraiment, autant il est vraiment impossible – et ce serait
absurde – de fixer une règle générale ou de chercher à construire un « mode d’emploi » qu’il
suffirait de suivre pour réussir : ce qui est bon pour untel pourrait être désastreux pour tel
autre, et réciproquement. D’autre part, chaque situation évolue dans le temps et on ne peut
prévoir toutes les circonstances.
• Equilibre affectif : les « humeurs » sont stables autant qu’elles peuvent l’être.
Dépassés les petits coups de cafard ou les fatigues, les petites ou grandes émotions qui
ébranlent tout l’édifice et qui remettent tout en question. L’affectivité, la sensibilité ne
conduisent plus la vie, la raison et la volonté ont appris à s’en servir pour mesurer,
éprouver, corriger.
• Equilibre intellectuel : il s’agit ici d’avoir une profession, un métier ; et d’y avoir déjà
acquis une certaine expérience. Ou tout au moins d’être stabilisé dans des études qui
sont en bonne voie d’achèvement.. On peut bien être « Bac + 7 » sans être mûr pour
autant, dans ce domaine en tout cas. Hélas !
• Equilibre moral : cela suppose un minimum de stabilité dans l’exercice des vertus
essentielles : prudence, justice, tempérance, force, honnêteté, dévouement, courage…
pour ne parler que des principales. C’est une question de bon sens. Mais précisément,
ce n’est pas le bon sens qui étouffera notre génération !
• Equilibre spirituel : il ne s’agit pas d’être des « petits saints » mais de se trouver là
aussi stabilisé dans la voie montante. Avec, comme toujours, cette règle d’or : peu,
bien, jusqu’au bout. Qu’il n’y ait pas ou plus ces successions de « crises mystiques »
et de « crises de foi », mais une montée constante, plus ou moins pentue (mais qui
peut juger ?)
Suis-je capable de fuir tout ce qui est petit, qui colle plus ou moins ou qui me retient ?
Suis-je libre et prêt à voler haut, vraiment haut ? Serai-je de ceux qui provoquent une
immense joie en même temps qu’une grande surprise à l’annonce de leurs fiançailles ? On
savait que Jules était un très bon ami de Julie, que Julie rougissait légèrement quand elle
parlait de Jules. Mais jamais on n’a pu dire que Julie était la petit amie de Jules ou, en ce
moment, Jules était « avec » Julie. On ne peut pas avoir de grand projet avec un petit ami !
Tant que la marmite est sur le feu et que ça bout à gros bouillons, on ne peut rien voir.
Une chose est de « fréquenter gentiment », une autre est de se laisser emporter sans le
savoir et sans le vouloir dans une situation piégée : on vit comme des fiancés, alors qu’on ne
l’est pas et qu’on n’a ni les moyens (pas seulement matériels) ni la volonté de l’être. Voici
l’impasse, hélas tellement fréquente :
Suis-je suffisamment lucide sur moi-même ? Capable de parler de tout cela calmement,
sans cachotterie ni exagération à mon père spirituel ou à tel(le) ami(e) très proche, lui-même,
elle-même assez mûr(e) pour m’aider ? Ou à mes parents, quand c’est possible ?
Trop souvent, le prêtre n’est appelé que pour singer un acte de mariage tout préparé par les
deux seuls intéressés sans qu’on en ait jamais parlé auparavant ! Et on ne peut plus changer la
date – pensez donc : la salle, le traiteur… C’était impossible à un autre moment ! Le seul fait
d’en parler à quelqu’un qui peut écouter et recevoir, clarifie et ordonne les idées. J’entends
« le bruit » qu’elles font et les émotions qu’elles suscitent au fur et à mesure que j’en parle.
De cette façon, je sens mieux si je suis sûr de moi et si c’est le moment, ou si je suis troublé,
tendu et fébrile. Quand je pourrai, au terme d’une longue série d’entretiens, dire au père qui
m’a aidé et accompagné tout ce temps : « Oui. J’ai longuement réfléchi. J’ai prié. J’ai
demandé conseil. Je sais maintenant et, je compte lui demander très bientôt : « Veux-tu ? » ».
Quelle merveille alors et quelle paix ! Suis-je capable de demander conseil… et aussi de
recevoir un conseil ? On connaît de ces gens qui demandent trente-six conseils et n’en suivent
aucun, parce qu’ils ne les entendent pas, même s’ils les écoutent parfois.
Être mûr, aller droit sa route. Paisiblement, calmement, fièrement. En suivant l’Etoile,
l’Etoile du matin ! « Mon âme est en moi égale et silencieuse, comme un petit enfant tout
contre sa mère » (psaume 130)
Après la mort de Jésus, Marie reste égale et paisible, sûre de sa foi, forte dans son espérance.
Marie-Madeleine, quant à elle, n’y tenant plus, court au tombeau dès qu’elle le peut. Elle
prend Jésus pour le jardinier. Et s’entend dire : « Non. Ne me touche pas ! Mais va trouver
mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père ». (Jn 20.17)