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COORDONNATEUR,
Prof. Drd. Maria Cristina TRIANDAFIL
Elena GUŢANU
« Imaginez une règle tenue verticalement sur votre doigt : cette
position très instable devrait conduire à sa chute, au moindre
mouvement de la main ou en raison d’un très léger courant d’air.
La chute est liée fondamentalement au caractère instable de la position; la cause
immédiate de la chute est, elle,
secondaire »
SOMMAIRE
MOTIVATION
J`ai choisi ce thème afin de pouvoir apprendre plus sur la situation actuelle dans
laquelle tout le monde se trouve. Les recherches pour ce projet m`ont beaucoup aidé à
étudier toutes les facettes de la crise financière.
L`ouvrage présent analyse la situation mondiale actuelle et le besoin d`une nouvelle
réforme du système monétaire et financier international.
Le rapport qui suit analyse les ressorts de la crise des subprimes. Il étudie son impact
sur la gestion des risques, leur valorisation, le comportement des banques et la
croissance. Nombre de banques vont être confrontées à des besoins de fonds propres
supplémentaires, et l’appel aux fonds souverains constitue de ce point de vue une
solution à court terme, un défi potentiel à long terme sous l’angle de la gouvernance de
ces banques.
L`analyse de la crise et de son gestion comprend aussi une parallèle avec la crise de
1930, concernant leurs enjeux politiques et les méthodes utilisées afin de la surmonter.
En quoi la crise actuelle a des effets plus forts que celle de 1930?
L` étude de cas sera structuré de la manière suivante :
• résumé
• les causes de la crise, décrites en détail
• les principaux effets de la crise, présentés graphiquement, par une analyse des
plus pertinents indicateurs (le PIB, l`inflation et le commerce international)
• analyse comparative entre plusieurs pays du point de vue des indicateurs étudiés.
Elena Guţanu
SITUATION ACTUELLE
Une crise financière concerne les acteurs en difficultés financières, ayant du mal à payer
leurs engagements à leurs créanciers. Les agents économiques concernés sont souvent
proche de l'état de cessation de paiement. C'est donc un problème de fonds pour
l'entreprise, cela peut traduire d'une mauvaise gestion ou d'un environnement
économique très défavorable, pesant sur l'activité de l'entreprise. Les raisons peuvent
être nombreuses.
Une crise financière peut être d'échelle différente. Elle peut être régionale, nationale,
mondiale, ou se limitée à un seul secteur d'activité. Elle peut même concerner un seul et
unique agent, l'entreprise. Mais, cela dépend de la taille de l'acteur économique et de
son rôle dans l'activité économique d'une place. Si celui ci est de taille importante,
l'impact sur les autres acteurs sera d'autant plus fort. En effet, il y a un effet de
contagion. Une société traversant une crise financière ne peut plus tenir ses
engagements financiers. Ces créanciers peuvent eux même se retrouver en difficulté
financière. Ainsi, l'ampleur de la crise financière grandit et peut atteindre l'échelle
mondiale. Par ailleurs, si l'acteur est coté en bourse, la crise financière peut se coupler
avec une crise boursière. Si l'entreprise va mal, ses résultats vont être mauvais et leur
publication fera chuter le cours de bourse. La encore, la part de la société dans l'indice
ou elle est cotée est très important. Une grosse entreprise peut de par son poids dans
l'indice et par effet de contagion, entraîner la chute de l'indice.
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
Définition 1 :
T. de Médecine. Moment, dans les maladies, où se produit un changement
subit et marqué en bien ou en mal. Crise favorable salutaire. Jour de crise.
Attendre la crise. Cette crise l'a sauvé. Par extension, Crise hépatique. Crise
de nerfs. Crise de larmes Crise d'asthme. Crise rhumatismale ou de
rhumatisme. Crise de croissance. Crise de dentition. Il désigne figurément le
Moment périlleux ou décisif d'une affaire. Dans la crise actuelle. Par
extension, il se dit d'un Trouble, d'un embarras momentané. Crise
commerciale, industrielle, financière, monétaire. La crise de l'industrie
textile, de la métallurgie. Fig., Crise de doute. Crise de désespoir. Crise
ministérielle, Moment où un ministère a donné sa démission et n'est pas
encore remplacé.
Source : Wiktionnaire
Définition 2 :
Définition 3:
(Figuré) Moment périlleux et décisif. Une crise se prépare. Les affaires sont
dans un état de crise. Une crise politique très dangereuse. Mais les voici tous
deux : l'affaire est dans sa crise. — (Jean-François Regnard, le Bal, 5.) Nous
approchons de l'état de crise et du siècle des révolutions. — (Jean-Jacques
Rousseau, Ém. III.) Dans les instants de crise la jeunesse est communément
mieux avisée que la vieillesse. — (Denis Diderot, Ess. s. Claude, liv. II.) Je
ne sais quelle humeur nos volontés maîtrise Et de nos passions est la certaine
crise. — (Théophile, Sat. I.) La vraisemblance [dans les tragédies de Racine]
y est merveilleusement observée, avec une profonde connaissance du cœur
humain dans les différentes crises des passions. — (Jean Racine, Lettres, 6e
recueil, de Guilleragues à Racine.) Tout État libre où les grandes crises n'ont
pas été prévues est à chaque orage en danger de périr ; il n'y a que les
Polonais qui de ces crises mêmes aient su tirer un nouveau moyen de
maintenir leur constitution. — (Jean-Jacques Rousseau, Gouv. le Pologne, ch.
9.)
Définition 4:
Définition 5 :
Comme souvent dans les crises financières, ce qui se passe est simple, mais c’est
expliqué avec des termes complexes et en bâclant l’analyse. Or le fait que cette crise
soit mal comprise alimente les phénomènes de panique. Essayons donc d’expliquer les
choses clairement.
Tout se résume à un effet domino. Imaginez un alignement avec deux dominos posés
l’un à côté de l’autre, et une file de dominos derrière eux : les deux premiers tombent, et
une réaction en chaîne fait tomber tous les autres après eux.
Aux Etats-Unis, toujours, des établissements de crédit prêtent de l’argent à des ménages
américains qui sont propriétaires d’un bien immobilier. C’est ce bien immobilier qui
sert de « caution. » Mais ça fait six mois que la demande de biens immobiliers stagne, et
du coup, ça fait deux mois que les prix des biens immobiliers baissent. Comme la valeur
des biens immobiliers baisse, les établissements de crédit se retournent vers ces
ménages pour leur demander de l’argent qu’ils n’ont pas forcément. Ce qui fait que les
établissements de crédit ont du mal à maintenir la valeur de ces prêts. Ce qui fait que ces
prêts perdent de la valeur. C’est l’autre premier domino.
Ces établissements de crédit ont « titré » leurs prêts : en clair, ils en ont fait des produits
qu’on peut acheter et vendre en bourse. C’est comme si vous deviez de l’argent à
quelqu’un, et que ce quelqu’un revend votre dette à quelqu’un d’autre. Comme la
rentabilité promise était élevée, des fonds d’investissement ont acheté ces titres
boursiers. Mais comme ces titres perdent de la valeur, ces fonds d’investissement
veulent les vendre. Or il n’y a pas d’acheteur, sauf à des prix cassés. C’est le troisième
domino.
Pour ne pas avoir des problèmes de trésorerie, ces fonds d’investissement vendent
d’autres titres boursiers qu’ils détiennent, des titres qui n’ont rien à voir avec ces prêts.
Du coup, non seulement la valeur de ces titres boursiers baisse, mais en plus, les
banques auprès desquelles ces fonds avaient acheté ces titres ont beaucoup moins
d’argent d’un seul coup. C’est le quatrième domino.
Les banques concernées ayant beaucoup moins d’argent d’un seul coup, elles cherchent
à se faire prêter de l’argent par d’autres banques : c’est quelque chose qui se fait tous les
jours, et on appelle ça le marché interbancaire. Mais comme chaque banque ignore à
quel point les autres banques ont des problèmes, toutes les banques se méfient les unes
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
des autres, et refusent de se prêter de l’argent. Donc des banques de plus en plus
nombreuses ont des problèmes de trésorerie. C’est le cinquième domino.
Les acteurs boursiers dans leur ensemble ont besoin d’avoir toujours de l’argent frais de
côté, pour ne pas être obligés de vendre des titres boursiers à chaque fois qu’un de leurs
investisseurs veut reprendre l’argent qu’il a chez eux. Comme beaucoup de titres
boursiers baissent, ils vendent : soit pour être sûrs de garder assez d’argent frais de côté,
soit par panique. Et du coup, les titres boursiers continuent à baisser. C’est le septième
domino.
Voilà pourquoi, au fil de cette crise financière, beaucoup de titres boursiers sont en
baisse, beaucoup de banques ont des problèmes de trésorerie, et beaucoup d’acteurs
boursiers vendent à tort et à travers. La bonne nouvelle, c’est que sauf catastrophe la
situation devrait redevenir stable dans les prochaines semaines. La mauvaise, c’est
qu’entre-temps tous ceux qui auront vendu des titres sans rapport avec le marché du
crédit auront commis une erreur. La très mauvaise, c’est que de nombreux petits
épargnants à qui des banques avaient vendu des « placements sûrs » vont être les
dindons de la farce, comme toujours.
La multiplication des crises financières dans les pays émergents depuis 7 ans est
révélatrice de la transition critique dans les périphéries de l'ancienne régulation du
capitalisme vers une nouvelle régulation. L'ancienne régulation tablait, au Nord comme
au Sud, sur un axe Etat national-capital national, véritable moteur de l'accumulation; la
nouvelle régulation casse cet axe et le remplace par un axe firmes multinationales-
puissances supranationales (OCDE, Union Européenne, FMI). Pour les pays émergents,
cela s'est traduit par un renouvellement des maux économiques auxquels ils sont
confrontés: crise de la dette dans les années 80, instabilité financière aujourd'hui.
Ces crises financières doivent être analysées dans une double perspective: d'une part,
elles ont mis à jour dans les économies des pays émergents des faiblesses jusque-là mal
appréhendées ou, en tout cas, mal évaluées (parités de changes maintenues au-delà du
raisonnable, opacité des structures financières, endettement extérieur comportant une
trop grande proportion d'échéances à court terme...); d'autre part, ces crises ont fait
ressortir des dysfonctionnements du marché mondial de capitaux, liés à une volatilité
excessive des flux de financement vers les pays émergents.
Elena Guţanu
Marx distingue deux circuits, au travers desquels le même capital dépouille une
ancienne forme, puis adopte une nouvelle, pour pouvoir ensuite mieux recommencer
l’ensemble du cycle. Le premier est A – P - A’, où A est le capital argent, P le
capital de production (décomposé en moyens de production et force de travail) et A’
le capital argent résultant de la vente de la production. A’ est plus grand que A, la
différence étant la plus-value (que nous pouvons considérer ici comme équivalente
au profit, pour simplifier) une plus-value qui ne peut être obtenue que dans l’acte de
production. Le second circuit du capital est A – A’, où la mise de fonds initiale
débouche directement sur un accroissement de valeur, comme c’est le cas du capital
de prêt, porteur d’intérêts. Dans la mesure où, à l’échelle sociale, un gonflement de
valeur du capital ne peut avoir pour origine que l’exploitation de la force de travail
(donc, la production) le circuit A – A’ ne peut procéder que par ponction sur celui
de la production.
Le fond de l’affaire, c’est l’unité et la contradiction entre les deux formules. Unité,
car le capital n’est accumulé qu’en vue de son accroissement (A – A’), mais (à une
échelle sociale) il ne peut obtenir cet accroissement qu’en produisant, soit (A – P –
A’). Contradiction, car le capital tend en permanence vers A – A’, qui est son idéal
(celui de la multiplication des petits pains), mais est constamment ramené vers A –
P – A’ (qui exprime la nécessité terrestre de la production). Le capital de prêt est la
forme la plus pure du capital (l’aveu que le capital n’est là que pour fructifier) et, en
même temps, sa forme la plus dévoyée, parce qu’il est socialement impossible
d’obtenir une plus-value sans passer par la production. Or, le détour par la
production est long, risqué et implique un effort permanent.
La plus forte pente du système c’est A – A’, une pente sur laquelle il est
constamment entraîné, celle de l’autonomisation de la finance et des bulles
spéculatives. Cependant, de même qu’une montgolfière peut s’élever haut dans les
airs, mais demeure inévitablement rattachée au sol, il y a une force de rappel : la
production sociale. Nous avons donc une contradiction permanente entre la tendance
à l’autonomisation de la finance et la nécessité constamment rappelée d’une
production, entre le rêve de la bulle et les froides réalités de la production.
inévitablement passer par le capital argent pour produire ; mais le circuit vers lequel
le capital louche est celui où, par une sorte de magie, la valeur se gonfle d’elle-
même. La deuxième conclusion est : qui dit finance dit possibilité de la crise
financière. La spéculation et ses excès doivent être dénoncés. Mais la possibilité de
la crise financière résulte de l’existence même d’un système financier. Ainsi, la crise
capitaliste se dédouble : nous avons une crise réelle, comme par le passé, mais aussi,
en plus, une crise de la sphère proprement financière, avec, de surcroît, la possibilité
d’allers et retours entre l’une et l’autre (comme nous l’observons aujourd’hui).
L’existence d’un appareil financier développé est historiquement bien plus récente
qu’on ne l’imagine. Les titres n’ont été pendant longtemps que ceux de la dette
publique. Quand ils ont été complétés par des émissions de sociétés, il s’est agi de
compagnies ferroviaires (entre les années 1840 et 1870) et les versements qu’elles
effectuaient étaient souvent garantis par les Etats, ce qui rapprochait leur régime de
celui des rentes d’Etat. Les émissions non garanties d’autres sociétés ne sont
intervenues que dans un troisième temps, et à une échelle bien plus réduite qu’on ne
l’imagine. Au 19e siècle et encore au début du 20e siècle jusqu’à la Première Guerre
mondiale, une grande partie des investissements de l’industrie des pays développés était
autofinancée. Les fonds pour les entreprises nouvellement créées étaient rarement
constitués par appel au marché financier. Ils étaient surtout fournis par les fondateurs,
leur famille, de riches notabilités, des amis ou des connaissances. Tout cela valait aussi
pour le plus avancé d’entre les pays développés de l’époque, le Royaume-Uni. La
possibilité de crises financières majeures en était réduite d’autant.
réel et aux vicissitudes de la production. Tout en s’appuyant dessus (car il faut bien
extraire la plus-value, source de tout profit), il s’en dégage et peut courir après son
utopie : gagner en valeur par la seule magie de la valeur s’enfantant elle-même. Le
capital fictif ouvre la voie à la bulle spéculative, ce qui ne veut pas dire qu’il en crée une
à tout moment.
Addition : dans l’appareil financier, rien n’est jamais vraiment oublié, les nouvelles
innovations s’ajoutent aux anciennes, on assiste à un empilement des crises (bancaire,
boursière, etc.). C’est pourquoi chaque crise financière est toujours à la fois du neuf (par
exemple, pour la crise actuelle, le titrisation des créances…) et à la fois un
recommencement. C’est ainsi que la crise de l’Asie du sud-est de 1997 peut assez
facilement se comparer à certaines des crises de la fin du 19ème siècle.
La grande crise nous offre une extraordinaire illustration de la propagation des crises
financières. Première forme de cette propagation : l’effet « domino ». La crise bancaire
autrichienne (chute le 8 mai 1931 de la Creditanstalt) débouche sur la crise bancaire
allemande (chute de la Danat le 13 juillet 31), puis sur la deuxième vague de la crise
bancaire américaine. Autre effet domino, avec la crise des changes : chute du schilling
autrichien (mai 31), qui débouche sur la chute du Reischsmark (le 14 juillet 1931,
contrôle des changes, la libre convertibilité du reichsmark est suspendue), puis sur la
chute de la livre (convertibilité-or suspendue le 21 septembre 31).
Mais l’élément le plus impressionnant est la violence de l’impact des crises financières
sur l’économie réelle.
Ainsi, aux Etats-Unis, pour le fameux krach boursier d’octobre 29. En réalité, le
sommet de l’activité est situé en août 29 : il précède donc le krach. Mais la production
industrielle était seulement stagnante avant octobre : à partir d’octobre, la chute
s’installe, puis accélère brutalement. Bien qu’il ne soit pas au point de départ de la
dépression, le krach a donc contribué à transformer une simple récession en grande
crise.
Aux Etats-Unis, les crises bancaires des années 1931 à 1933 ont eu, au total, un effet
important sur la spirale dépressive américaine, l’aggravant, la prolongeant. Ces crises
permettent d’expliquer les points d’inflexion de la courbe de la production industrielle,
mais également ceux des autres séries "physiques" mensuelles particulièrement
sensibles à la conjoncture, telles que le volume des marchandises transportées par rail
ou l’indice des ventes des grands magasins.
L’effet des crises des changes a été considérable. Ainsi en a-t-il été pour la chute de la
livre sterling, car elle a signifié un coup terrible porté à la confiance ; elle a entraîné des
chutes de prix généralisées, des pressions déflationnistes universelles, des hausses
malvenues de taux d’escompte de certaines banques centrales, la multiplication de
mesures protectionnistes. De même, quand, après la livre, cela a été au tour du dollar
d’être menacé, les conséquences sur l’économie réelle ont été importantes : en pleine
crise, pour défendre la parité-or du dollar, le taux de la Fed, abaissé à 1,5% le 8 mai
1931, est brutalement porté à 2,5% le 9 octobre 1931, puis encore à 3,5% le 16 du
même mois ; il sera ensuite maintenu à 3,5% jusqu’en février 1932.
Au total, de tous les maux financiers, la grande crise met en évidence la nette
prédominance de la crise bancaire.
Elena Guţanu
En conclusion, nous tirons deux leçons de cette mise en perspective. La première est
que, s’il est bon de dénoncer les excès de la spéculation, il faut élargir le propos et se
donner pour objectif une maîtrise générale de la finance, car celle-ci porte en elle la
tempête. La deuxième leçon est qu’il faut soigner au premier chef l’économie réelle, car
(comme les développements sur l’historicité l’ont montré) la finance ne peut qu’être
malade si l’économie réelle l’est.
Comment est née la crise financière? C'est du petit marché des subprimes, du nom de
ces crédits hypothécaires américains risqués, que tout est parti. Parce que des banquiers
ont octroyé des crédits immobiliers à des ménages aux revenus très modestes peu
solvables en calculant leur capacité d'emprunt sur la valeur de la maison achetée. Tant
que les prix immobiliers progressaient ce système fonctionnait. Mais lorsque
l'immobilier a commencé à se replier aux Etats-Unis en 2007, l'effet pervers de cette
mécanique s'est enclenché. Les ménages n'ont plus été capables de rembourser leurs
emprunts, et les établissements de crédit qui les avait accordés se sont effondrés. La
crise s'est ensuite diffusée à tout le système financier par le canal de la titrisation, cette
technique née dans les années 1970 consistant à transformer des prêts bancaires en
obligations achetées par les investisseurs du monde entier.
Pour comprendre la séquence de ces événements, deux approches sont possibles : la
première met l’accent sur les dérèglements qui se sont amplifiés tout au long de 2007, la
seconde considère qu’ils se sont produits à partir d’une base elle-même fragile. C’est
cette dernière que nous retiendrons : la crise des subprimes intervient sur fond de
déséquilibres financiers mondiaux. Elle en accuse les fragilités, comme une règle tenue
au bout d’un doigt tient… jusqu’à ce qu’elle tombe.
1.2. Les principales causes de l`apparition de la crise ont été:
non inflationniste se poursuit, même quand les prix des matières premières se mettent à
croître (pétrole, métaux, produits alimentaires de base), suite notamment à la demande
des pays émergents, Chine en premier lieu.
Si l’excès de liquidité n’a pas eu d’incidence sur le prix des biens et services, il en a eu
un sur les prix d’actif, dont l’offre est davantage limitée.
Bien sûr que dans ce contexte, l`Etat doit intervenir afin de diminuer au plus l`impact
négatif que cette crise engendre. Par conséquent, plusieurs réunions ont eu lieu afin
d`établir un plan anticrise. (par exemple le sommet de Davos, le plan Paulson).
Les principaux points y discutes ont été partagés en trois directions:
• venir en aide aux ménages pour limiter l’augmentation des défauts de paiement
• assouplir la politique monétaire en injectant des liquidités et, éventuellement, en
jouant sur les taux d’intérêt ;
• intervenir en tant que prêteur en dernier ressort, voire en tant qu’acheteur en
dernier ressort.
Ces interventions face à la crise me font penser a un renommé historien qui disait que
„L` Europe ne s`est jamais réuni pour quelque chose, sinon seulement contre quelque
chose”.
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
• Le 28, 29 octobre 1929, Black Monday, Black Tuesday, -la bourse a perdu
approximativement 12% par jour, (pendant la première semaine d`octobre 2008 – Black
Octobre- les indices américaines ont baisse de plus de 20%)
• La période d`après 1920, a été une période de croissance économique,
d`optimisme, prospérité (comme la période d`après 2002), les Etats Unis étaient de
retour victorieux, après la Première Guerre Mondiale, (l` attaque terroriste de septembre
2001), et un boom industriel a eu lieu (après 2002 boom immobilier), le revenu réel et la
productivité ont augmenté de 3% par an (similaire au dernières 3 années).
• L`achat par garantie est arrive a 25% en octobre 1929, (2008- des maisons a 0
acompte). Cela permet aux investisseurs d`acheter plus qu`ils puissent se permettre ou
garantir.
Supposons que l`investisseur X dispose de 10000 USD et investit dans des actions a
25% garantie, (2008- maisons a 0-5% cash), alors il achète des actions de 40000 USD
(une maison plus grande ou plusieurs maisons que dans des conditions habituelles de
crédit.) Quand millions de tels d`investisseurs agissent de la même manière, les prix
deviennent surévalués et lorsque le marché commence à diminuer, ils se paniquent, ils
essayent de vendre mais ils ne réussissent qu`à des prix plus bas ou pas du tout, (les
immobilières ne sont pas d`investissement liquides), en provoquant une crise de
liquidité. Comme ils ne réussissent pas à retourner l`argent aux banques, - pendant les
années `30, les intérêts ont augmenté, (2008- les refinancements sont devenus
impossible a accéder), ceux-ci deviennent banqueroutiers. Pour un période, ils
empruntent de l`argent de FED, mais les fonds s`épuisent, les banques font faillite et la
dette publique augmente. On crée comme ça une boucle déflationniste: les banques
Elena Guţanu
• Aux années `30, les banquiers ont jeté 1 milliard USD dans le marché afin de
stopper le crash, sans succès, (en 2008- FED a nationalisé Freddie Mac, Fennie Mae et
AIG, suivi par le financement de 700 milliards USD, toujours sans succès).
Du point de vue technique, la comparaison entre l`indice DJIA des années `30 est des
années 2000 est pertinente (tableau 1):
Tableau 1
Source: http://www.graphseo.net
« Si nous saisissons cette opportunité pour mettre en place des réformes durables qui
amélioreront les performances économiques à long terme, nous pourrons considérer à
l’avenir que cette période a été celle où nous avons repositionné nos économies pour
parvenir à une croissance plus forte, plus saine et plus juste », a déclaré le Secrétaire
général de l’OCDE, Angel Gurría.
Un ensemble de mesures soigneusement mises en œuvre peut non seulement stimuler la
demande à court terme, pour atténuer l’impact de la récession, mais aussi dynamiser la
croissance économique à long terme. Ce « double dividende » est réalisable si l`on agit
dans un certain nombre de domaines.
Il faut en particulier :
• Mettre en place des projets d’infrastructure pouvant démarrer rapidement ou
améliorer la qualité des structures existantes, en particulier dans l’éducation.
• Augmenter les dépenses pour la formation afin que les travailleurs puissent
acquérir les compétences qui seront indispensables à mesure que la situation
s’améliorera sur le marché du travail.
• Alléger l’impôt sur les revenus du travail, en particulier dans le cas des bas
salaires. Cela donnera un coup de fouet à la consommation et ouvrira des perspectives
d’emploi plus favorables à long terme.
• Réformer les réglementations anticoncurrentielles sur les marchés de produits. Il
est nécessaire de réduire les obstacles à l’entrée des entreprises sur de nouveaux
marchés pour créer davantage de produits et d’entreprises et stimuler ainsi la demande.
À long terme, une plus vive concurrence sera bénéfique pour la productivité et le niveau
de vie.
Les crises, qui peuvent révéler les faiblesses des politiques en cours, sont souvent
l’occasion de lancer d’importantes réformes. Toutefois, lorsque les responsables
politiques doivent agir dans l’urgence, ils risquent d’opter pour des politiques qui sont
en définitive nocives pour la croissance.
Dans le passé, les obstacles à l’importation mis en place dans les années 30 ont
contribué à transformer une récession en « Grande Dépression », et les réactions à la
crise des années 70, qui visaient à faire reculer le chômage grâce à des régimes de
préretraite, ont été très dommageables pour la croissance européenne. « Il ne faut en
aucun cas répéter les erreurs commises lors des crises précédentes », tel est
l’avertissement lancé par M. Schmidt-Hebbel, Chef économiste de l’OCDE.
En outre, les aides d’État au secteur non financier risquent de retarder l’ajustement
nécessaire aux nouvelles situations économiques et de créer une dépendance coûteuse à
l’égard des aides publiques. Si des mesures de ce type sont prises, il faut y mettre fin
rapidement.
Dans un contexte de soutien des pouvoirs publics à l’expansion des marchés de
capitaux, nombreux sont ceux qui ont délibérément ignoré les questions essentielles de
l’éthique des affaires et de la réglementation des entreprises. Désormais, il nous
appartient de réécrire les règles applicables à la finance et aux groupes internationaux.
Pour rétablir la confiance qui est essentielle au bon fonctionnement des marchés, nous
devons tout à la fois améliorer la réglementation, les contrôles, le gouvernement
d’entreprise et la coordination, autant d’objectifs qui supposent eux-mêmes un
renforcement de la coopération multilatérale.
Elena Guţanu
Dans l’immédiat, les pouvoirs publics n’ont guère d’autre solution que de poursuivre
leurs efforts de stimulation de l’activité économique. L’année 2009 sera rude. Le
chômage augmente (tableau 2), les consommateurs sont hésitants et les investisseurs
demeurent dans l’expectative. La mission première et la plus urgente pour les autorités
est de stabiliser les systèmes financiers tout en persévérant dans leurs réductions
d’impôts et leurs dépenses d’infrastructures afin de soutenir leurs économies en
encourageant la demande et en créant des emplois.
Tableau 2
Source: www.oecd.org
Mais au-delà des mesures immédiates, la sphère politique doit aussi se demander
comment définir une capacité pour l’évolution à long terme de l’économie mondiale. En
dehors d’une réglementation plus efficace, nous avons besoin de mettre en place des
politiques sociales plus justes et d’en terminer avec les goulets d’étranglement qui
bloquent la concurrence et l’innovation et nuisent à la viabilité de la croissance. Nous
devons aussi trouver des moyens permettant aux gouvernements de se désengager de
leurs interventions massives décidées en urgence, une fois que l’économie mondiale
aura regagné le chemin de la croissance.
Bref, il s’agit de trouver des moyens pour équilibrer les rôles respectifs des pouvoirs
publics et des marchés. Comme l’a déclaré le président Barack Obama lors de son
discours inaugural, la question n’est pas de savoir si l’État est trop présent ou ne l’est
pas assez, mais s'il fonctionne. De même, la capacité des marchés à accroître la
prospérité est sans égal, à condition qu’ils soient soumis à une surveillance efficace
pour en freiner les excès. Des institutions multilatérales comme l’OCDE, le FMI, l’OIT,
la Banque mondiale et l’OMC sont là pour aider les pouvoirs publics à assumer leurs
responsabilités. Mais la coopération doit faire intervenir d’autres acteurs, y compris les
groupes internationaux et le secteur de la finance.
.
Tableau3
Source: www.oecd.org
Interprétation. La France est le seul pays à connaître une croissance positive, de 0,1 %
par rapport au trimestre précédent. Cependant, en Allemagne, au Japon et en Italie, le
PIB s’est nettement contracté lors des deux derniers trimestres. C’est également le cas
pour l’ensemble de la zone euro, où la croissance a diminué de 0,2 % aux deuxième et
troisième trimestres 2008. Aux États-Unis, où l’on enregistre la baisse la plus
importante, le taux de croissance est passé de 0,7 % à 0,1% entre le deuxième et le
troisième trimestre.
Les taux de croissance au troisième trimestre 2008 ont été quasiment tous inférieurs à
ceux de 2001. De même, les États-Unis ont perdu presque 2 points de croissance depuis
le troisième trimestre 2003, année de croissance la plus forte de ces sept dernières
années. En France, le taux de croissance était de 0,7 % en 2003. L’Allemagne est passée
de 0,5 % de croissance à -0,5 % entre 2003 et 2008, tandis que le Royaume-Uni a connu
une baisse encore plus importante, passant de 0,8 % à -0,5%.
• L’inflation annuelle dans la zone OCDE reste inchangée à 1.3% en février 2009
Elena Guţanu
Tableau 4
Source: www.oecd.org
Interprétation. Entre février 2008 et février 2009, les prix à la consommation ont
augmenté de 1.3% tout comme en janvier 2009. La variation mensuelle des prix à la
consommation a été de 0.4% entre janvier et février 2009 et constitue la première
augmentation mensuelle tangible depuis juillet 2008.
Dans la zone euro, la variation annuelle des prix à la consommation harmonisés (IPCH)
était de 1.2% en février, comparé à 1.1% en janvier, tandis que la variation mensuelle a
augmenté de 0.4% entre janvier et février comparé à une baisse de 0.8% entre décembre
et janvier.
Hors alimentation et énergie, la hausse en rythme annuel des IPCH dans la zone euro
était de 1.7% en février, comparé à 1.6% en janvier 2009.
Aux États-Unis, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0.2% en
glissement annuel en février, après être resté stable en janvier 2009.
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
En glissement annuel, les IPC nationaux ont progressé en février 2009 de 3.1% au
Royaume-Uni, 1.6% en Italie, 1.4% au Canada, 1.0% en Allemagne et 0.9% en France.
Exportations
Tableau 5.1
Source: www.oecd.org
Importations
Elena Guţanu
Tableau 5.2
Source: www.oecd.org
Alors que les exportations de l’Allemagne ont significativement baissé de 2,9% d’un
trimestre à l’autre, (tableau 5.1), la croissance en volume des importations a repris de
3,4%, le taux le plus élevé du G7. En glissement annuel, les exportations ont stagné à
0,5% et les importations ont progressé de 3,5%.(Tableau 5.3).
Aux États-Unis, la croissance en volume des exportations, à 1,8% est restée positive au
troisième trimestre alors que les importations ont baissé de 0,7%. (Tableau 5.1). En
glissement annuel, la croissance des exportations des USA, à 8,3%, est restée la plus
élevée du G7 alors que le volume des importations a continué à décliner, chutant de
3,6%. (Tableau 5.3).
Les baisses se sont poursuivies au Japon où les exportations ont régressé de 1,3% et les
importations de 1,0% au troisième trimestre 2008 par rapport au trimestre précédent.
(Tableau 5.1). En glissement annuel, les exportations de marchandises ont stagné à
0,2%, le taux le plus faible depuis le troisième trimestre 2006, alors que les importations
ont poursuivi leur déclin, baisant de 1,3%.(Tableau 5.3).
Exportations
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
Tableau 5.3
Source: www.oecd.org
Importations
Tableau 5.4
Source: www.oecd.org
Ces trois indicateurs présentés ci-dessus sont les plus pertinents afin que chacun puisse
se rendre compte des effets que la crise financière a engendré.
Elena Guţanu
1.6. CONCLUSIONS
On sait quel fut l'élément déclencheur de la crise : des prêts hypothécaires à haut risque
(les fameux subprimes), accordés à de nombreux ménages pauvres. L'enchainement qui
s'en est suivi comprend trois directions:
Plus précisément:
En ce qui concerne les effets de cette crise, je rappelle quelques-uns, parce qu`on ne
peut jamais savoir ce qu`une crise de cette ampleur pourrait en effet engendrer:
Pour ce qui est des plans anticrise discutés pendant plusieurs réunions au sommet, les
méthodes afin de faire face à la crise se divisent en trois directions:
• venir en aide aux ménages pour limiter l’augmentation des défauts de paiement
• assouplir la politique monétaire en injectant des liquidités et, éventuellement, en
jouant sur les taux d’intérêt ;
• intervenir en tant que prêteur en dernier ressort, voire en tant qu’acheteur en
dernier ressort.
Les plans anticrise tellement discutés visent notamment les mesures suivantes:
• Améliorer l`infrastructure
• Augmenter les dépenses pour la formation pour que les travailleurs soient bien
préparés pour quand la situation du marché du travail s`améliorera
• Baisser l` impôt sur les revenus des salariés à de petite rémunérations
• Stimuler la demande et la concurrence, donc soutenir les PME
Comment est la crise actuelle semblable à celle de 1929? Il faut justement lire ce qui
suit:
Le rôle des Gouvernements est de mettre en application des solutions à court terme mais
aussi à long terme. Parce que personne ne veut que la situation des années `30 se répète.
(les obstacles à l’importation mis en place ont contribué à transformer une récession en
« Grande Dépression).
Comme les politiques ont toujours eu la tendance d`envisager des mesures à court
terme, qui peuvent être nuisibles à la croissance économique à long terme.
Elena Guţanu
Pour rétablir la confiance qui est essentielle au bon fonctionnement des marchés il
faudrait notamment améliorer la réglementation, les contrôles, le gouvernement
d’entreprise et la coordination, autant d’objectifs qui supposent eux-mêmes un
renforcement de la coopération multilatérale.
Dans l’immédiat, les pouvoirs publics n’ont guère d’autre solution que de poursuivre
leurs efforts de stimulation de l’activité économique. L’année 2009 sera rude. Le
chômage augmente (tableau 2), les consommateurs sont hésitants et les investisseurs
demeurent dans l’expectative. La mission première et la plus urgente pour les autorités
est de stabiliser les systèmes financiers tout en persévérant dans leurs réductions
d’impôts et leurs dépenses d’infrastructures afin de soutenir leurs économies en
encourageant la demande et en créant des emplois.
„La crise financière actuelle – causes et enjeux politiques”
http://www.lematin.ma/Actualite/Supplement/Article.asp?
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Syllepse
• Latouche Ph.S., Halpern, Pr. S., Cycle de conférences :De la crise financičre ŕ
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• Descampes C., (2008), "La crise actuelle est davantage une crise de confiance
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Cazenave F., « La crise actuelle remet en cause le système capitaliste dans son
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• Sapir, J. (2008) "Quelle ampleur et quelle durée pour la crise actuelle", Revue
du Mauss Permanente
Elena Guţanu
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• Lefief, J-Ph., (2009), Face à la crise, le gouvernement affine son "plan jeunes",
La Tribune, 22.03.2009