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PARTIE V : LA CONVERGENCE LITHOSPHÉRIQUE ET SES EFFETS

(Environ 4 semaines)

QUELQUES RAPPELS :
(cf.  : Quelques rappels …, planisphère avec limites des plaques, coupe modèle de structure du globe

CHAP ITRE 1 : CONVERGENCE ET SUBDU CTION

INTRODUCTION :
Le volume de la Terre étant constant, la création de plancher océanique au niveau des dorsales (= accrétion)
est compensé par une disparition équivalente de matière au niveau des zones de subduction.
Problèmes :
 Quels sont les marqueurs, les manifestations de la disparition d’une plaque lithosphérique sous une
autre ? Quel est le moteur de la subduction ?
 Comment se manifeste et quelle est l’origine de l’activité magmatique rencontrée au niveau de ces
marges actives ?

I- LES MARQUEURS DE LA SUBDUCTION. (cf. TP1 : les marqueurs des zones de subduction)
 À la différence des marges passives, les zones de subduction sont marquées par des manifestations
géologiques importantes. C’est pourquoi on les appelle aussi marges actives.

 La convergence lithosphérique se traduit par l’enfoncement de la lithosphère océanique d’une plaque dite
subduite ou plongeante sous la lithosphère d’une plaque dite chevauchante qui peut être soit continentale
soit océanique.
 Les zones de subduction présentent les caractéristiques suivantes :

1.1- Des reliefs particuliers

LES ZONES DE SUBDUCTION PRÉSENTENT DES RELIEFS PARTICULIERS POSITIFS ET NÉGATIFS :


 À l’approche d’une marge active, les fonds océaniques d’une profondeur moyenne de -4000 mètres (plaine
abyssale) se creusent et forment une dépression étroite de grande profondeur appelée fosse océanique.
(-11000 m dans la fosse des Mariannes, -8000 m dans la fosse du Chili/Pérou).
La fosse marque la frontière entre les plaques convergentes.

 Au-delà de la fosse on trouve une chaîne de montagne volcanique au niveau de la plaque


chevauchante qui peut être :
 Dans le cas d’une subduction continentale : une cordillère, chaîne de montagnes longue et étroite
qui marque le bord d’un continent. Celle-ci est jalonnée de nombreux volcans explosifs. (Exemple : La
cordillère des Andes qui borde l’ouest du continent Sud américain)
 Dans le cas d’une subduction intra-océanique : un chapelet d’îles volcaniques formant un arc
magmatique (Exemple : Arc antillais situé à l’ouest de la fosse des Antilles).

 On observe parfois à l’arrière de l’arc magmatique, une dépression appelée bassin arrière-arc.
(Exemple : La mer du Japon située entre le Japon et la Chine)

 Dans certaines zones de subduction, les sédiments portés par la croûte océanique plongeante sont rabotés
et s’entassent sous forme d’écailles. Il se forme ainsi un prisme d’accrétion sédimentaire qui peut parfois
émerger, en lieu et place de la fosse (Exemple : La Barbade, île non volcanique et sédimentaire de l’arc antillais).

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1.2- Un magmatisme intense.

 Les zones de subduction présentent au niveau des cordillères ou de l’arc magmatique une activité
magmatique importante qui se traduit :
 En surface, par un volcanisme explosif : lave visqueuse, explosions violentes, nuées ardentes,
projection de cendres volcaniques,…
 En profondeur, par la mise en place de roches plutoniques suite au refroidissement en profondeur
du magma.

1.3- Des signes de déformations. (cf. TD2 : D’autres marqueurs des zones de subduction)

LES ZONES DE SUBDUCTION PRÉSENTENT DES DÉFORMATIONS LITHOSPHÉRIQUES IMPORTANTES :


 On peut observer des plis, des failles inverses et des écailles qui se chevauchent, ce qui témoignent des
contraintes tectoniques compressives.

1.4- Des caractéristiques sismiques.

 Le plongement de la lithosphère océanique froide, dense et rigide dans le manteau de la plaque


chevauchante, crée de nombreux et violents séismes jusqu’à 670 km de profondeur.
Au-delà de cette limite, les roches se comportent de manière plastique et le glissement de la lithosphère
océanique n’engendre plus de séismes.

 On constate que les foyers sismiques ont une profondeur croissante lorsqu’on se déplace de la fosse vers
l’intérieur de la plaque chevauchante.
Ils se répartissent suivant un plan plus ou moins incliné appelé plan de Bénioff-Wadati qui matérialise
exactement le plongement de la plaque lithosphérique.

 Le pendage (=inclinaison) du plan de Bénioff est très variable : Il dépend notamment de l’âge de la plaque
océanique subduite (et donc de sa densité) et de la nature de la plaque chevauchante (océanique ou
continentale). (Son angle avec la surface peut varier de quelques degrés dans la subduction Pacifique/Amérique du Sud, jusqu’à près
de 90 degrés sous les Mariannes).

1.5- Des anomalies thermiques.

 Rappel : Une isotherme est une courbe regroupant des points de même température.

 La répartition du flux de chaleur au niveau d’une zone de subduction présente une double anomalie
thermique par rapport au flux thermique terrestre moyen :
 au niveau de la cordillère ou de l’arc insulaire (les isothermes remontent) on observe un flux supérieur à
la moyenne lié au magmatisme : on parle d’anomalie positive.
 Entre la fosse et la cordillère ou l’arc (les isothermes s’enfoncent), on observe un flux inférieur à la
moyenne : on parle d’anomalie négative. Celle-ci est du à la plaque subduite froide qui s’enfonce plus vite
qu’elle ne se réchauffe, l’équilibre thermique n’étant jamais atteint.

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II- LE PRINCIPAL MOTEUR DE LA SUBDUCTION. (cf.  TD4 : Les mécanismes de la subduction)

 En s’éloignant de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit, s’hydrate et s’épaissit :


 En effet lors de sa formation, la lithosphère océanique est mince et chaude, elle « flotte » sur
l’asthénosphère car elle est moins dense.
 De plus, son refroidissement se traduit par l’abaissement de l’isotherme 1300° (= limite
lithosphère/asthénosphère) à l’origine de l’épaississement progressif de la lithosphère océanique par
sa base, aux dépends de l’asthénosphère.
 Au cours de son refroidissement, la lithosphère océanique se contracte, sa densité augmente,
provoquant un approfondissement du plancher océanique.

 Ainsi, dès 25 Ma, la densité de la lithosphère océanique devient supérieure à celle de


l’asthénosphère. Elle tend naturellement à s’y enfoncer et sa subduction devient inéluctable. La
différence de densité entre lithosphère océanique et asthénosphère constitue le moteur essentiel de
la subduction.

 Cependant, la subduction d’une lithosphère océanique peut être retardée de plusieurs dizaines de millions
d’années car :
 L’asthénosphère exerce une résistance mécanique à l’enfoncement de la lithosphère océanique
 La lithosphère encore chaude des dorsales et la lithosphère continentale jouent le rôle de « flotteurs »
(Exemple : au niveau atlantique, la lithosphère océanique est âgée de – 180 Ma).

 Par contre, si des mouvements de convergences surviennent, la plaque océanique se désolidarise de ses
« flotteurs » et entre en subduction.

III- LE MAGMATISME CARACTÉRISTIQUE DES ZONES DE SUBDUCTION.

Problématique : Comment expliquer l’activité magmatique des zones de subduction ?

3.1- Les roches magmatiques des zones de subduction. (cf. TP3 : Le magmatisme des zones de S.)

LES ZONES DE SUBDUCTION SONT MARQUÉES PAR UN MAGMATISME VOLCANIQUE ET PLUTONIQUE PERMANENT :

 Le volcanisme des zones de subduction est de type explosif car le magma est visqueux et riche en gaz
(vapeur d’eau notamment).
 Les roches volcaniques engendrées sont essentiellement les andésites et les rhyolites.
 Ces roches ont une structure microlitique car elles ont refroidies rapidement en surface.
 Elles sont plutôt riches en silice et contiennent des minéraux hydratés (amphiboles, biotite).

 Il se forme également des roches plutoniques à structure grenue résultant de la solidification lente du
magma en profondeur.
 Ce sont essentiellement des granitoïdes (granodiorite,…) constituées de quartz, plagioclases,
biotites et amphiboles.
 Ils forment ainsi de gigantesques massifs circulaires appelés plutons.

 La composition chimique et minéralogique de ces roches est différente de celle des roches magmatiques
observées au niveau des dorsales océaniques (basaltes et gabbro).
Elles sont en général plus riches en alcalins (Na et K), calcium et silicium et les minéraux ferromagnésiens les
plus fréquents sont hydratés (amphiboles et micas).

 Ainsi, le magmatisme des zones de subduction est à l’origine de la création de croûte continentale.

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3.2- Origine des magmas des zones de subduction.

 Localisation de la fusion partielle et importance de l’eau :


 Les magmas des zones de subduction proviennent de la fusion partielle de la péridotite de la plaque
chevauchante, située entre 100 et 150 Km de profondeur à des températures d’environ 1000°C.

 Dans ces conditions de pression et de température, seule la présence d’eau permet d’expliquer la fusion du
manteau qui se réalise donc à partir de péridotite hydratée.
 Les roches magmatiques des zones de subduction, riches en minéraux hydratés témoignent de la présence
d’eau nécessaire à la formation du magma.

 Problème : Quelle est l’origine de l’hydratation de la plaque chevauchante ?

IV- LE MÉTAMORPHISME ASSOCIÉ AUX ZONES DE SUBDUCTION ET GÉNÈSE DU MAGMA

4.1- L’hydratation de la croûte océanique : (cf. TP5 : métamorphisme de la lithosphère


océanique plongeante et genèse du magma)

 En s’éloignant de l’axe de la dorsale, les gabbros se refroidissent et s’hydratent. En effet, la jeune croûte
océanique fracturée est le siège d’une importante circulation d’eau de mer.
 Dans ces conditions, le gabbro encore chaud subit des transformations minéralogiques à l’état
solide que l’on appelle métamorphisme.
 Les pyroxènes et les plagioclases réagissent entre eux pour donner un minéral hydraté, une
amphibole (verte) appelée l’hornblende :
Pyroxène + plagioclase + eau  hornblende (amphibole)
 On parle de métamorphisme hydrothermal de Haute températures et basse pression.

 En s’éloignant de la dorsale, la croûte refroidit et s’hydrate encore. De nouveaux minéraux hydratés se


forment comme l’actinote et la chlorite :
Plagioclase + Hornblende + eau  chlorite + actinote (amphibole)
 Ce nouveau métagabbro appartient au faciès schistes verts.

4.2- Déshydratation de la plaque subduite et hydratation de la plaque chevauchante

 Au cours de son plongement, la lithosphère océanique subduite subit une faible augmentation de
température et une forte augmentation de pression à l’origine de sa déshydratation.
 Les métagabbros de faciès schistes verts se transforment en métagabbros de faciès schiste bleu
caractérisés par l’apparition du glaucophane (amphibole bleue) :
Plagioclase + chlorite + actinote  glaucophane + eau

 Puis le métagabbro de faciès schiste bleu se transforme en métagabbro de faciès éclogite, roche riche en
grenat (minéral rouge) et jadéite (pyroxène sodique vert) qui sont des minéraux anhydres.
Plagioclase + Glaucophane  grenat + jadéite + eau

 Ce métamorphisme de Haute pression et Basse température (HP/BT) provoque la déshydratation


complète de la lithosphère océanique plongeante : L’eau issue des minéraux déshydratés « s’échappe »
sous forme de vapeur vers le manteau de la plaque chevauchante. Cette eau hydrate les péridotites et
provoque leur fusion partielle.

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CONCLUSION :
 Le magmatisme associé aux zones de subduction provient de la fusion partielle de la péridotite du
manteau de la plaque chevauchante.
 Cette fusion n’est possible que grâce à l’apport d’eau.
 Cette eau provient du métamorphisme HP/BT de la plaque subduite : En effet, ces derniers se
déshydratent.
 Cette libération d’eau s’effectue entre 60 et 200 km de profondeur et va permettre la fusion
partielle de la péridotite hydratée entre 80 et 180 km de profondeur.

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