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Département Théâtre
Université Paris 8 - Saint-Denis
Philippe HENRY
Maître de conférences HDR
Eléments méthodologiques
généraux et spécifiques
pour les cursus de Licence et de Master
en arts de la scène
Ce document rassemble divers outils méthodologiques conçus et précisés au fil de mes an-
nées d’enseignement au sein du département Théâtre de l’Université Paris 8 – Saint-Denis. La
nécessité de la mise en forme de tels outils est directement liée aux nombreuses difficultés
rencontrées par les étudiants à propos de la méthodologie universitaire.
Le lecteur trouvera donc d’abord quelques outils de base indispensables au travail univer-
sitaire dès la première année de Licence, suivis d’une présentation générale des principes de
la recherche qualitative pour les étudiants de Master. Ces outils généraux seront complétés
par quelques outils directement centrés sur une approche socio-économique du spectacle vi-
vant et des ses entreprises, dont une bibliographie générale concernant cette approche spécifi-
que.
Sommaire
1 - Rappel de quelques techniques qualitatives de base
du travail universitaire p. 2
11 - Recommandations pour une PRISE DE NOTES (cours ou séminaire) p. 2
12 - Recommandations pour une FICHE DE LECTURE p. 3
13 - Recommandations pour deux formes de COMPTE-RENDU p. 5
14 - Recommandations pour un COMMENTAIRE COMPOSE p. 7
Prendre en notes un cours consiste à consigner par écrit, non pas le contenu exhaustif de
ce qui est dit, mais une série d'éléments significatifs de ce contenu et de la forme dans lequel
il est proposé.
Ainsi, on s'intéressera principalement aux éléments suivants : thèmes et sous-thèmes
abordés, données majeures à caractère descriptif, argumentaire développé (enchaînement des
principaux arguments à propos de chaque thème), références d'auteurs, de documents ou de
bibliographie associées, éléments significatifs de débats amorcés.
Plus qu'une impossible transcription systématique de ce qui est dit, la prise de notes est
donc déjà une activité analytique, sélective de la part de l'auditeur. La prise de notes consti-
tue à garder une première trace de ce qui s'est dit, afin de pouvoir mobiliser ultérieurement
sa mémoire du cours passé.
Cette prise de notes est alors complétée, impérativement et le plus vite possible (le jour
même, de préférence), par la constitution de notes définitives (compter une durée au moins
équivalente à la durée du cours proprement dit) :
Mise en forme de titres clairs et hiérarchisés, mise en exergue de mots-clé, résumés de ce
qui a été dit par l'enseignant tout autant que des réactions ou éléments de débat suscités,
schémas de synthèse, remise au propre des références documentaires proposées...
Mais aussi, en les distinguant au niveau de la mise en page ou de la typographie, ques-
tions et commentaires personnels induits pendant ou après le cours, éléments ou arguments
mal saisis ou mal compris (pour relance éventuelle de l'enseignant dans les cours suivants, ou
d'une recherche personnelle).
La constitution des notes définitives passe ainsi par une nouvelle écriture, plus dévelop-
pée, à partir de la première prise de notes et de la réactivation de la mémoire de l'étudiant.
Cet indispensable double travail prise de notes initiale / constitution définitive des notes
est le premier entraînement auquel l'étudiant s'exercera avec profit, la nécessaire répétition
de ce travail lui permettant d'améliorer rapidement ses capacités d'attention, de mémorisation
et d'analyse, indispensables à toute véritable formation personnelle en milieu universitaire.
Pour un article ou un essai faisant partie d'un périodique ou d'un recueil collectif :
NOM prénom(s) de ou des auteurs, « Titre de l'article » (caractère "droit" et en-
tre guillemets), Titre de la revue (souligné ou en italique), Tomaison de la revue
(s'il y a lieu), n° de livraison où se trouve l'article, Période et Année de paru-
tion, Pages extrêmes du début et de la fin de l'article.
Dans tous les cas, on sera attentif à établir des "raccords" entre les différents éléments
conservés, la fiche devant permettre une relecture suivie et cohérente parfois longtemps
après son élaboration.
Ces raccords pourront prendre plusieurs formes telles que : juxtaposition simple de phra-
ses tant qu'on est toujours sur un même thème particulier ; passage à la ligne quand on passe
à un autre thème particulier, distinct du précédent ; liaison des phrases par des connecteurs
logiques (mais, car, par ailleurs, etc.), mais qui soient en concordance avec l'argumentation de
l'auteur.
Même si l'on utilise des abréviations, on déconseille fortement les résumés sous forme de
condensés "télégraphiques" trop lapidaires, qui "laminent" bien trop l'orientation de pensée
de l'auteur (de ce point de vue, les verbes et les adjectifs qualificatifs sont souvent très im-
portants, et devront être un des points d'attention dans la confection de la fiche).
Ne pas oublier de noter aussi les références telles que les dates, les localisations, les au-
teurs cités qui situent un thème ou un argument de l'auteur.
* Systématiquement, mentionner tout au long de la fiche et dans une marge à gauche, la
ou les pages de référence d'où proviennent la citation ou les résumés élémentaires (là encore
en prévision d'une utilisation ultérieure de la fiche).
A - LE RESUME
s'entraîner à percevoir et reformuler l'argumentaire d'un document.
Résumer un texte, c'est chercher à reformuler de façon condensée et à présenter le plus
clairement possible à un nouveau lecteur le sens et la logique générale d'un document donné.
Le résumé sera donc formellement défini par un format. Pour un livre, un format d'entraî-
nement intéressant consiste à se donner une contrainte de trente lignes pour chaque grand
chapitre du livre considéré.
Sur le fond, une analyse de contenu du livre sera nécessaire, préalablement à la produc-
tion du résumé proprement dit.
Quelle que soit la méthode d'analyse de contenu employée, celle-ci s'attachera utilement à
repérer la stratégie de segmentation spécifique du thème général (le plan). Une liste des
sous-thèmes, des différents aspects successifs abordés au fil des chapitres et au fil de chaque
section peut constituer un premier niveau de repérage utile. La segmentation d'un thème géné-
ral est généralement liée à un objectif de présentation progressive et la plus claire possible,
par l'auteur, de la complexité du propos et du thème exposés.
Mais cette analyse préalable s'attachera également avec profit à dégager les différentes
idées-force (ou arguments, propositions principales, idées centrales,...) qui sont successive-
ment énoncées par l'auteur et qui, dans leur enchaînement, forment la logique de sens géné-
rale (son argumentaire). Cette seconde structure permet à l'auteur de présenter le chemine-
ment de son raisonnement à propos du thème abordé.
C'est de cette double structure (plan et argumentaire) dont le résumé devra d'abord tenter
de rendre compte, sous forme condensée. En particulier et pour bien
faire sentir la cohérence de l'argumentaire, le résumé se présentera sous la forme d'un texte
totalement rédigé.
L'auteur du résumé cherchera donc assez exclusivement à rendre compte de ce qu'il croit
être le propos central de l'auteur du document (les impressions ou commentaires personnels
de l'auteur du résumé, à propos du contenu et de la forme du document étudié, n'ont ainsi pas
leur place dans un résumé).
B - LA SYNTHESE "stricte"
s'entraîner à comparer des sources distinctes.
Il s'agit assez exclusivement, dans cette forme, de proposer une lecture comparative des
propos contenus dans plusieurs documents initiaux donnés. La synthèse stricte n'est donc ni
une succession de résumés, ni un commentaire personnel composé sur l'ensemble des do-
cuments choisis. L'objet essentiel de la synthèse stricte étant la comparaison de plusieurs
sources, elle ne pourra se réaliser qu'à partir de documents pouvant justement donner lieu à
comparaison.
On conseillera ainsi à l'auteur d'une future synthèse de rassembler d'abord une série de do-
cuments qui se référent à une préoccupation commune (même si cette préoccupation com-
mune est assez "large" et n'apparaît pas à même niveau d'impor-tance dans tous les docu-
ments). Il s'agira donc de choisir d'abord des documents de départ, dont les champs thémati-
ques se recouvrent au moins partiellement.
Après ce premier choix, il sera indispensable d'effectuer une analyse de contenu de cha-
cun des documents choisis (cf fiche de lecture ou résumé).
Le travail commencera donc par une analyse d'un document de départ, dont le repérage
et la reformulation des principaux thèmes et arguments développés dans celui-ci. Le
commentaire composé proprement dit sera constitué de la reformulation de ces principaux
thèmes et arguments, que l'écrivant commentera par comparaison avec d'autres sources
(telles que notes de cours, autres lectures personnelles sur le sujet et fiches de lecture - résu-
més associés, mais aussi opinions recueillies sur le sujet, opinion personnelle de l'écrivant - ce
dernier "matériau" n'étant qu'un parmi d'autres et ne devant pas être exclusif en tout
cas).
Le commentaire composé se présentera ainsi sous la forme d'un texte complè-tement
rédigé, comportant plusieurs parties identifiées (par exemple, par des titres thématiques
précisés). S'il fait emploi de citations ou référence à des documents (dont le document - sour-
ce, évidemment), il devra impérativement comporter les identifications normalisées de
chacun des documents utilisés (cf recommandations au début de la "fiche de lecture" et en
fin de la "synthèse stricte").
Bien entendu, un commentaire composé peut partir non pas d'un, mais de plusieurs do-
cuments - sources. Dans ce cas, l'analyse de contenu préalable aura intérêt à se faire par mise
en forme d'une synthèse stricte. Y succédera l'écriture du commentaire composé proprement
dit, selon les recommandations données aux deux paragraphes précédents.
La formation antérieure des étudiants en Etudes Théâtrales, leur histoire personnelle, les
phénomènes qu'ils cherchent à mieux appréhender les conduisent assez systématiquement à
définir des sujets pour leur Maîtrise, DEA ou Doctorat qui relèvent fondamentalement de la
recherche qualitative. Ce document a pour objectif de leur proposer quelques repères pro-
pédeutiques à propos de ce type de recherche, très présent dans les différentes sciences hu-
maines et sociales.
Pour réaliser cette mise en perspective, nous nous sommes servis de notre propre expé-
rience de chercheur, mais aussi des difficultés récurrentes repérées chez les étudiants engagés
dans une recherche. Vu le caractère volontairement très synthétique du présent document,
nous conseillons vivement aux étudiants de se reporter aux deux ouvrages généraux suivants :
* Pierre PAILLE & Alex MUCCHIELLI, L’analyse qualitative en sciences humaines et
sociales, Collection U, Paris : Armand Colin, 2003, 211 p.
* François DEPELTEAU, La démarche d’une recherche en sciences humaines : de la
question de départ à la communication des résultats, Bruxelles : De Boeck Université, 2000,
417 p.
Pour plus ample exploration, les étudiants pourront consulter avec profit :
* Yvonne GIORDANO (coord.), Conduire un projet de recherche. Une perspective qua-
litative, Cormelles-le-Royal : éditions EMS, 2003, 320 p.
* Alex MUCCHIELLI (dir.), Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences
humaines et sociales, Paris : Armand Colin, 1996, 280 p.
Notre formation d'Etudes Théâtrales propose deux options pour les Maîtrises, une dite
"théorique" et une autre dite "pratique". Au fil du texte, nous donnerons en notes de bas de
page quelques indications succinctes supplémentaires sur ce qui nous paraît être des spécifici-
tés du processus à mener en Maîtrise pratique.
On peut alors donner quelques premiers traits majeurs et récurrents qui caractérisent dif-
férentiellement une recherche qualitative:
* Il s'agit généralement d'une recherche à dominante empirique, impliquant un contact
personnel et souvent prolongé du chercheur avec des acteurs et des milieux sociaux particu-
liers, directement ou/et par le biais des objets, traces ou documents concrets qu'ils ont pro-
duits.
* Une sensibilité particulière aux points de vue de ces acteurs ou milieux est d'autant plus
nécessaire que la recherche porte essentiellement sur les significations et la cohérence des
significations que l'on peut donner à certaines de leurs oeuvres ou actions concrètes. La dé-
marche relève donc très largement d'une approche compréhensive des phénomènes étudiés.
* Souvent ainsi, l'objet d'étude, quoique très référé à une réalité pratique singulière, sera
initialement défini de façon plutôt large et ouverte, les phénomènes humains n'étant pas des
en-soi facilement isolables et ne trouvant leurs significations que par inscription dans un
contexte qui peut être plus ou moins étendu selon les cas.
* Puisqu'il tente de comprendre des faits humains, toujours complexes, le chercheur doit
aussi essayer de limiter ses propres a priori (attitude de l'épochè, ou tentative pour aban-
donner, suspendre tout savoir et a priori préalables concernant le phénomène étudié), au mi-
nimum travailler à les expliciter et repérer plus précisément.
En particulier, une attention toute spéciale doit être accordée au langage parlé et écrit
qu'il utilise, dans la mesure où ce langage constitue toujours un outil incontournable et ma-
jeur, tant du recueil des données que de l'analyse compréhensive que le chercheur a pour ob-
jectif de réaliser.
De même, les langages parlés et écrits utilisés par les acteurs sociaux (et dans les milieux
sociaux) sont tout autant déterminants et à analyser soigneusement, dans la mesure où ils font
nécessairement parties intégrantes de l'objet étudié.
La recherche qualitative est en effet essentiellement basée sur l'interprétation de signes par
d'autres signes, et tout spécialement par l'analyse par des mots des données-signes recueillis,
sans véritable passage par des opérations de réduction et de calcul numériques1.
Cela ne veut d'ailleurs pas dire que des données numériques ne peuvent pas faire partie
des données recueillies. Mais il s'agira toujours plutôt d'en donner une interprétation compré-
hensive par un discours de mots articulés.
1 Les matériaux, formes et signes non linguistiques (en particulier moteurs, plastiques, sonores des
phénomènes) sont tout particulièrement cruciaux dans tout ce qui relève du domaine du théâtre et du
spectacle vivant. Ils ont d'ailleurs souvent une place décisive dans les recherches de type Maîtrise
pratique. Loin de les ignorer, il s'agit simplement de souligner ici, non seulement que ces aspects sont
toujours environnés et traversés par du langage (au sens linguistique de ce terme), mais aussi que
leurs interprétations par les acteurs sociaux et le chercheur passent néces-sairement par l'utilisation
de formes langagières.
* Par rapport à la recherche quantitative, la recherche qualitative vise donc plutôt l'appro-
fondissement et la compréhension de situations concrètes particulières (et non la mise à
jour de lois générales à partir d'un échantillon le plus ample possible de situations compara-
bles, ou à partir d'une situation expérimentale reproductible3). Elle exige de prendre en comp-
te et d'étudier le contexte souvent complexe des phénomènes étudiés (et non de poser le
contexte comme une donnée constante et établie). Elle engage à s'immerger dans la com-
plexité du phénomène étudié et à tenter de la comprendre (plutôt que de se limiter à la recher-
che des corrélations entre quelques variables nécessairement plus restrictives). Elle privilégie
une logique de la découverte (plutôt qu'une logique de vérification); elle envisage la dynami-
que des phénomènes étudiés en référence à un principe de causalité circulaire, locale et
symbolique (par différence à un principe de causalité plus linéaire et de mise à jour de corré-
lations entre variables discrètes). Elle s'attache centralement à dégager des interprétations de
données considérées dès le départ comme complexes et riches (et non comme variables loca-
lisées, construites et susceptibles d'un traitement numérisé). Elle reste fortement consciente
que son principal outil méthodologique est le chercheur - dont son langage parlé et écrit -
(bien plus qu'un jeu de procédures normalisées, générales et reproductibles par d'autres cher-
cheurs).
2 Si le travail final de Maîtrise pratique comporte toujours une présentation de matériaux théâtraux
(éléments de travail d'acteur, de mise en scène, d'écriture dramatique, de scénographie,...), il comporte
aussi nécessairement la production d'un texte écrit, récit explicatif et plus ou moins théorisant ayant
pour objet de rendre compte et d'interpréter le parcours de recherche, de dégager les significations de
l'expérimentation pratique.
3 Cet aspect est particulièrement sensible dans les Maîtrise pratiques, basées sur une expérimentation
singulière et créative à propos d'un aspect ou d'un thème particulier de travail théâtral. De ce point de
vue, les nécessaires répétitions d'actes "artisanaux" qu'implique toute invention artistique sont
d'une autre nature que le caractère méthodologiquement reproductible des expérimentations de la re-
cherche quantitative.
La recherche qualitative comprend alors toujours des moments de saisie intuitive de signi-
fications portées par les faits humains. Elle exige nécessairement une attitude empathique
vis-à-vis de ces faits et des acteurs sociaux qui y sont concrètement investis. Mais cette pre-
mière saisie par relation empathique n'est que le point de départ d'un effort d'élaboration de
synthèses progressives, qui tentent de dégager peu à peu une interprétation compréhensive
des phénomènes étudiés.
Cette approche est finalement réglée par un mode d'interprétation qui doit resituer les si-
gnifications du phénomène local et concret étudié dans un ensemble plus général de préoc-
cupation, soit par mise en relation systémique des éléments propres à ce phénomène dans
une schématisation modélisante particulière (pouvant aller jusqu'à ce qu'on appellera la pro-
position d'une théorie), soit par articulation de ces éléments à des ensembles signifiants plus
généraux (qui proviennent du ou des contextes généraux dans lesquels le phénomène étudié
est englobé, ou bien de sa mise en résonance avec des théories déjà formulées).
Finalement l'approche compréhensive relève plus d'une démarche inductive que d'un
simple raisonnement déductif. Pour accéder à la compréhension, même relative et partielle,
des processus de construction de la réalité sociale par les êtres humains eux-mêmes, cette
approche souligne fortement le rôle actif incontournable de la conscience des acteurs,
comme des processus d'élaboration, de reproduction et de transformation des significa-
tions qu'ils mettent en oeuvre dans leurs situations et contextes concrets d'existence. Tous ces
processus, intimement liés à l'activité même des sujets humains, sont alors considérés par
l'approche compréhensive comme partie intégrante de l'engendrement même de la réalité et
des faits humains. De ce point de vue, l'approche compréhensive rejoint les principes direc-
teurs de l'interactionnisme symbolique.
La recherche qualitative ne peut donc jamais prétendre qu'à proposer de nouvelles inter-
prétations signifiantes de réalités qui se sont déjà largement construites en-dehors d'elle, et
que l'apport de la recherche ne fait finalement qu'enrichir dans un processus d'interrelation a
priori sans borne absolue et définitive. Loin d'ailleurs d'une vérité prétendument stabilisée,
l'interprétation proposée par une recherche qualitative a comme devenir inéluctable, dans le
pire des cas d'être ignorée par les milieux concernés ou ceux de la recherche, dans le meilleur
d'être à nouveau reprise dans un jeu d'assimilation sociale ou de relance de nouveaux essais
d'interprétation par d'autres chercheurs.
Face à une définition initiale, très souvent imprécise, d'un objet possible d'étude (en par-
ticulier chez les jeunes chercheurs), la démarche conseillée est :
a - de partir de réalités ou situations empiriques déjà existantes (événement culturel ou
social observable et particulier, ouvres d'art singulières,...). A terme, ces éléments (ou certains
d'entre eux) constitueront la référence empirique centrale de la recherche.
b - d'établir simultanément une première recension d'études et d'écrits déjà produits et
en résonance plus ou moins proche avec les éléments précédents, qui proposent chacun une
délimitation spécifique d'un objet, du type de contexte pris en compte et d'une démarche as-
sociée pour explorer cet objet4. A terme, ces éléments (ou certains d'entre eux) constitueront
la référence théorique centrale de la recherche.
En recherche qualitative, ce n'est pas tant l'exhaustivité (d'ailleurs toujours relative) de la
recension des études portant sur un objet délimité et précis qui est à viser. Il s'agit plutôt de
s'aider de centres d'intérêt pratique, de travaux déjà réalisés pour redessiner, par recoupement,
intersection, mais aussi par défaut de prise en compte un nouveau contour possible (qui
prendra parfois plusieurs mois avant d'être totalement stabilisé) d'un objet de recherche à
mener et des dimensions contextuelles qui seraient à privilégier. Cette double démarche ini-
tiale devrait également permettre au chercheur de choisir et formuler assez vite une grande
question à propos de son objet de recherche (comme les autres éléments, cette grande ques-
tion subira sans aucun doute des transformations au fil de la recherche).
Ce triangle objet d'étude (dont référence empirique) - dimensions contextuelles privilé-
giées - grande question directrice a pour objectif et avantage de constituer ce que nous appel-
lerons une "ancre flottante", qui prend en compte le désir subjectif du chercheur, mais qui
simultanément commence à le transformer, le positionner et l'inscrire dans l'espace déjà so-
cialisé des recherches antérieures.
Pour définir, préciser peu à peu ce triangle, et plus particulièrement la grande question qui
servira d'axe directeur à la problématique, on pourra par exemple soumettre l'objet choisi à un
questionnement par balayage rhétorique (du type qui, quoi, pourquoi, comment, où,
quand, quel contexte,...), engager dès les premières explorations d'études ou de données un
questionnement heuristique (centration et interrogation sur l'intensité de l'expérience du
phénomène, telle que vécue par le chercheur, de façon à dégager un axe de préoccupation
personnelle, mais intimement lié à la dynamique de l'objet de recherche), mobiliser un ques-
tionnement critique (dont, fondamentalement, interrogation sur la façon dont s'énonce lin-
guistiquement le projet d'étude, sur chacun de ses mots, ce qui ouvre généralement "en cas-
cade" toute une série de questions sur l'adéquation entre le réel et le langage, de remises en
cause du langage commun ou du langage savant utilisé dans la définition de l'objet de recher-
che).
4 Pour les Maîtrises pratiques (mais souvent aussi pour les théoriques), on a tout intérêt à inclure des
oeuvres ou productions théâtrales comme référence empirique, tout en prenant soin de collecter à
leur propos des études et écrits liés à leur contexte (historique, esthétique, socio-économique,...) qui
peuvent tout particulièrement nourrir la référence théorique de la recherche.
En recherche qualitative, il vaut mieux également édifier peu à peu sa problématique à par-
tir d'un triangle qui s'ancre explicitement dans des réalités et des questions perçues comme
très concrètes (par le chercheur, les études recensées ou les acteurs et milieux sociaux impli-
qués). De ce point de vue, le chercheur pourra utilement compléter son choix de situations
empiriques existantes et sa recension d'études déjà réalisées par une série d'entrevues avec
des acteurs sociaux qui lui semblent très informés sur le type de réalité qu'il veut étudier.
Cette démarche de confrontation du désir initial du chercheur avec des réalités existantes, des
travaux réalisés, avec des acteurs sociaux impliqués est sans doute une des voies les plus sû-
res pour que son projet trouve sa propre originalité, tout en l'inscrivant dans un espace déjà
plus objectivé, et en le référant dès le départ à des réalités et des questions sociales forte-
ment pertinentes5.
Ce qu'il faut bien voir, c'est que la logique de découverte, d'exploration, de construction in-
terprétative et émergente qui caractérise la recherche qualitative induit plusieurs conséquen-
ces fortes. Une de celles-ci est que le travail de définition et de conceptualisation du projet
d'étude s'élabore pour partie sur la base de matériaux empiriques in situ (qui existent et sont
repérés dans le vécu concret des acteurs et des milieux sociaux), pour lesquels on ne dispose
justement pas de grilles de lecture préétablies. Quels que soient les études et écrits anté-
rieurs qui entrent en résonance avec l'objet d'étude choisi, la recherche qualitative considère
qu'un nouvel examen, un nouveau mode d'interprétation de cet objet sont toujours possibles.
Souvent, ces études et écrits antérieurs ont d'ailleurs eux aussi dû effectuer un travail de
conceptualisation empirique de leur objet, à partir des matériaux in situ auxquels ils ont été
confrontés. C'est dire que ces travaux passés ne sont pas d'abord à prendre, par le chercheur,
comme des modèles établis, dont il s'agirait de vérifier à nouveau l'exactitude et la pertinen-
ce. Leur rôle essentiel est surtout de permettre au chercheur de dégager et de préciser sa pro-
pre sensibilité théorique (son propre mode d'approche théorique), par proximité ou écart
avec les options et les modes d'interprétation déjà effectués à propos de l'objet choisi et de
certaines de ses dimensions contextuelles6.
5 La "concrétude" initiale de certains sujets de Maîtrise pratique peut n'être que simplement apparente,
ou pour le moins trop partielle. Celle que nous évoquons ici relève plutôt du lien à établir entre, d'une
part le sujet d'étude choisi, et d'autre part des acteurs sociaux et des éléments de contexte actuel ou
passé. Nous pensons en tout cas que c'est par (dans) ce lien que peuvent le mieux émerger des préoc-
cupations praxiques ou/et théoriques véritablement situées "à la croisée" du désir du chercheur et de
l'environnement social actuel dont il fait nécessairement partie.
6 En outre et pour les Maîtrises pratiques, le contact établi avec des études et écrits antérieurs, mais
aussi avec des oeuvres artistiques déjà réalisées doit permettre au chercheur de dégager et préciser sa
propre sensibilité pratique, c'est-à-dire le mode d'approche expérimental, pratique et créatif, qu'il
souhaite et peut mettre en oeuvre. Ce qui fait une des difficultés majeures de ce type de Maîtrise,
c'est que les matériaux empiriques et les études théoriques auxquels le chercheur se confronte vont
induire sa propre production créative et subjective. La nécessaire autoanalyse qui s'ensuit conduit
d'autant plus alors à souligner l'importance décisive de tous les points d'appui "extérieurs" dont le
chercheur doit s'aider.
Finalement, le chercheur n'oubliera jamais qu'une étude qui prétend à une certaine scienti-
ficité doit se fonder sur la délimitation (même relative) d'un objet particulier, à propos
duquel on se pose une grande question (une question de nature assez concrète, même si elle
reste générale, vis-à-vis du fonctionnement et de la signification de l'objet, une question qui
doit être "directement compréhensible" pour un grand nombre d'acteurs sociaux impliqués
dans ou par cet objet), question pour laquelle on formule une série d'hypothèses de travail
(des réponses "prématurées", un diagnostic provisoire, qui devront justement être étayés ou
infirmés, transformés à l'issue de la recherche en une interprétation cohérente et pertinente)7.
Le chercheur gardera également constamment en conscience que les faits humains et so-
ciaux ne "parlent" (voire, n'"apparaissent") que si on les interroge. Une recherche n'est alors
rien d'autre que le choix d'une question, parmi une multitude de questions possibles, choix
toujours lié d'une façon ou d'une autre à l'histoire personnelle du chercheur. On pourrait mê-
me dire que le choix définitif de l'objet d'étude, des données et matériaux particuliers (le cor-
pus de travail) qui l'objectiveront concrètement, des méthodes de recueil et d'interprétation
qu'on appliquera s'opère toujours à partir des problèmes que le chercheur perçoit et de sa ca-
pacité à décider de la question essentielle autour de laquelle il centrera tout son travail d'ex-
ploration méthodique, comme de production et d'interprétation signifiantes.
7 Les hypothèses de travail, pour les Maîtrises pratiques, comportent en quelque sorte deux "étages".
C'est que les premières réponses intuitives à la grande question doivent pouvoir assez directement
déboucher sur ce que nous appellerons des hypothèses d'expérimentation pratique et créative. Plus
encore que pour les Maî-trises théoriques, le chercheur en Maîtrise pratique a en effet à produire une
partie des matériaux qui serviront par la suite de données à interpréter. C'est en tout cas une des autres
difficultés majeures que le chercheur a à résoudre, difficulté qui se situe exactement à l'articulation de
la question de la problématique et de celle des méthodes de recueil (et, dans le cas d'espèce, de pro-
duction) des matériaux et données de la recherche.
Ces remarques préliminaires étant posées, le chercheur peut s'aider du modèle suivant, qui
segmente le processus systémique d'une recherche en une petite dizaine d'étapes différen-
ciées:
* L'analyse du problème en général recouvre le temps que nous avons déjà signalé de
centration de l'intérêt sur des réalités empiriques déjà constituées; de première recension et
analyse d'études ou écrits permettant au chercheur de mieux préciser et cadrer, par proximité
ou écart, son propre projet; d'entretiens avec des acteurs sociaux déjà très informés sur le do-
maine ou l'objet d'étude choisi; de formulation et d'interrogation sur les premières intuitions
du chercheur.
L'entretien non directif centré, l'analyse thématique de contenu (débouchant, par exemple,
sur des fiches de lecture ou des résumés), la constitution d'une série de mots-clé, l'interroga-
tion sur la signification de chacun de ces mots et sur l'adéquation de ces mots aux réalités
désignés font partie des techniques qualitatives qui peuvent être ici mobilisées.
* La formulation initiale de la problématique s'attache à faire une première sélection des
considérants qui semblent utiles de prendre en compte, à choisir aussi les mots-clé à partir
desquels seront explicitement désignés l'objet d'étude envisagé (cadrage de l'objet et des di-
8 Les Maîtrises pratiques sont exemplaires du fait que les faits qualitatifs nécessitent d'être mis à jour -
pour ne pas dire produits - , dans la mesure où toute la partie expérimentale de ce type de recherche
consiste justement à inventer - construire un ensemble de matériaux de nature théâtrale.
9 Et les premiers protocoles d'expérimentation pratique et créative, pour les Maî-trises pratiques.
10 Et la mise en oeuvre des premiers protocoles d'expérimentation pratique et cré-ative.
11 Comme de la propre sensibilité pratique qu'il compte et peut mettre en oeuvre.
12 Et la définition de nouveaux protocoles d'expérimentation pratique et créative.
13 Ou d'expérimentation pratique et créative intensive.
14 Cet outil du journal de bord nous semble singulièrement essentiel pour les recherches de Maîtrise
pratique.
L'analyse qualitative des données saturées recueillies commence généralement plutôt par
une "lecture flottante" de tout le corpus de travail. Cette lecture (ces lectures, car il faut sou-
vent s'y reprendre à plusieurs fois) sont en tout cas à consi-dérer comme un préliminaire ins-
trumental, nécessairement incomplet, mais qui se révèle souvent très productif.
Fréquemment aussi, cette phase peut correspondre à un nécessaire moment de déstructu-
ration des intuitions ou hypothèses de travail initiales. Car, s'il s'agit bien de dégager une
nouvelle interprétation du phénomène étudié, c'est bien une attention d'abord flottante, puis de
plus en plus soutenue aux structures et significations émergentes qu'il s'agit de laisser ad-
venir. Et celles-ci, pour apparaître, exigent très souvent du chercheur qu'il accepte l'abandon
de toute une série de présupposés (explicites, ou non, dans la problématique) qui avaient
conduit le début de sa recherche. Moment délicat, qui peut durer un certain temps et qui n'est
pas toujours facile à vivre, mais qu'il faut accepter pour qu'une interprétation véritablement
nouvelle puisse peu à peu émerger.
A ce stade, il est d'ailleurs important que le chercheur face le point sur la nature qualita-
tive ou/et quantitative des données recueillies (par exemple, dans l'étude du contexte ou
dans certains aspects plus internes du phénomène étudié, la recherche qualitative n'exclut pas
le recueil de données chiffrées). Il doit alors décider si toutes les données feront l'objet d'une
15 Plutôt que de saturation du corpus de travail, on s'intéressera surtout à l'"épuisement" des protoco-
les d'expérimentation en ce qui concerne les Maîtrises pratiques. Le terme renvoie à la situation où les
principaux protocoles pratiques envisagés ont été menés à bien. La phase d'analyse qualitative (au
sens de remise en perspective générale et plus approfondie du travail pratique accompli) dont nous
parlons ici ne peut généralement s'engager qu'après un tel épuisement des protocoles pratiques. Inver-
sement, cette phase est indispensable et exige qu'on lui consacre du temps. L'étudiant en Maîtrie prati-
que devrait très précisément intégrer cet état de fait dans son planning de travail. Continuer "jusqu'au
bout" l'expérimentation pratique est ainsi un leurre fréquent dont on conseille aux chercheurs de tout
particulièrement se méfier.
En ce qui concerne l'analyse strictement qualitative, nous nous limiterons ici à rappeler le
coeur même de l'attitude qu'elle implique (d'autant que même si le champ de ce type d'analyse
est potentiellement illimitée, rares sont finalement les méthodes et les techniques nettement
circonscrites).
On soulignera donc que l'analyse qualitative est essentiellement une démarche discursive,
basée sur la reformulation, l'explicitation, l'interprétation, la théorisation de données liées à un
phénomène humain ou social, et en particulier de témoignages ou d'expériences (individuels
ou collectifs, constamment subjectifs même s'ils peuvent parfois paraître plus objectivés dans
des documents, des institutions, des tendances lourdes de fonctionnement) liés au phénomène
étudié.
Le résultat qu'on peut obtenir est alors de l'ordre de nouvelles significations, de l'émer-
gence, la découverte, la construction d'un sens, bref et à nouveau d'une qualité irréductible à
une simple quantité ou proportion. En cela, l'analyse qualitative relève essentiellement d'un
travail herméneutique.
16 Cette dimension proximale est, par nature, au coeur des recherches de Maîtrise pratique. Le cher-
cheur doit alors d'autant plus être attentif aux autres dimensions du processus, qui lui permettent de ne
pas entrer dans un rapport par trop fusionnel à son objet d'étude.
ARBORIO Anne-Marie et FOURNIER Pierre, L'enquête et ses méthodes : l'observation directe, Coll. 128
n° 216, Paris : Nathan Université , 1999, 128 p.
BERTAUX Daniel, Les récits de vie - perspective ethnosociologique, Coll. 128 n° 122, Paris : Nathan Universi-
té, 1997, 128 p.
BLANCHET Alain & GOTMAN Anne, L'enquête et ses méthodes : l'entretien, Coll. 128 n° 19, Paris : Nathan
Université, 1992, 128 p.
CHEVREL Yves, L'Etudiant Chercheur en Littérature, Paris : Hachette Supérieur, 1992, 160 p.
DE SINGLY Francis, L'enquête et ses méthodes : le questionnaire, Coll. 128 n° 18, Paris : Nathan Université,
1992, 128 p.
KAUFMANN Jean-Claude, L'entretien compréhensif, Coll. 128 n° 137, Paris : Nathan Université, 1996,
128 p.
MUCCHIELLI Alex, Les méthodes qualitatives, Que sais-je ?, 2éd. corrigée, Paris : PUF, 1994, 127 p.
PERETZ Henri, Les méthodes en sociologie - L'observation, Repères n° 234, Paris : La Découverte, 1998, 128
p.
Sous forme de modèle systémique simplifié, le schéma suivant peut servir d'aide-mémoire
visuel et synthétique aux étudiants.
Il se présente sous la forme de sept éléments en interaction. Il donne une illustration de ce
que nous avons appelé l'ancre flottante qui permet d'orienter tout particulièrement les débuts
d'une recherche.
A. Nom de la démarche
B. Objectifs, acteurs et contexte
- Enoncé et intentions de la démarche
- Nom de l’équipe porteuse de la démarche : structure support, opérateur principal
- Artistes associés / opérateurs associés
- Populations visées et participant à la démarche / modes d’association - implication
- Inscription institutionnelle et contexte local / problématique de la démarche
C. Modalités d’actions Dispositif / Processus
- Territoire d’action géographique, social
- Partenaires de la démarche (autres qu’artistes ou opérateurs associés) :
organisations civiles, organismes publics
- Périodes et déroulement de la démarche
développement de l’action principale, des étapes associées
- Communication / médiatisation à propos de la démarche
D. Environnement spatial
- Espaces, équipements et lieux mobilisés
E. Organisation interne
- Cadre juridique et modes de décision,
dont décideurs-employeurs de fait / décideurs-employeurs de droit
- Mode de gestion des personnes impliquées dans la démarche,
dont répartition des fonctions et des compétences,
organigramme, statuts des personnes…
F. Economie de la démarche
- Economie de la démarche,
dont nature et niveau hybridation des ressources
réciprocitaires (volontariat, bénévolat, « travail invisible »),
redistributives (subventions publiques ou civiles)
et commerciales (recettes propres).
- Budget (recettes propres, fonds redistribués)
compte d’exploitation (dont analytique)
compte de bilan (fonds propres et emprunts / immobilisations et fonds de roulement)
- Fiscalité
- Réglementation
dont Licence(s) d’entrepreneur du spectacle
G. Evaluation de la démarche
- Comparaison objectifs initiaux et finaux
- Effets pressentis (dont politiques et sociaux)
- Suite donnée au projet
H. Sources
- Identification normalisée des documents disponibles / recueillis
- Indexation des documents rassemblés
Date ou X : non daté / N : format numérique ou P : format papier /
D : descriptif ou A : analytique
4 - Bibliographie générale
pour une approche socio-économique des arts vivants
Mise à jour à Juin 20010 1996, 86 p.
** Ouvrages prioritaires
* Ouvrages complémentaires importants
NB : sans mention particulière, le lieu d’édition des
ouvrages est Paris.
Spectacle vivant
ABIRACHED Robert, ** Le théâtre et le Prince 1.
L’embellie (1981-1992), Arles : Actes Sud, 2005, 240p.
** Le théâtre et le Prince 2. Un système fatigué (1993-
2004), Arles : Actes Sud, 2005, 152p.
COLIN Bruno & GAUTIER Arthur (dir.), ** Pour une
autre économie de l’art et de la culture, Toulouse : érès,
2008, 176 p.
HENRY Philippe, ** Arts de la scène : un tournant néces-
saire, collection Entre-Vues, Avignon : Editions
Universitaires d’Avi-gnon, 2010, 71 p.
** Spectacle vivant et culture d’aujourd’hui. Une filière
artistique à reconfigurer, Grenoble : Presses Universi-
taires de Grenoble, 2009, 200 p.
** Arts vivants en France : Trop de compagnies ?, Edi-
tions l’Espace d’un instant, 2007, 240 p.
** « Arts théâtraux, regarder et s’y prendre autre-
ment », Théâtre / Public n° 175, octobre - décembre
2004, pp. 4 - 17.
* L’organisation du théâtre professionnel en France -
Repères chronologiques, polycopié Université Paris 8,
Trajectoires professionnelles
BENSE FERREIRA ALVES Célia, « Le théâtre,
l’intermittent et le permanent. Coopérer pour se
stabiliser dans l’emploi », Société contemporaines
2007/02 – 66, pp. 17 – 36.
BUREAU Marie-Christine, PERRENOUD Marc et
SHAPIRO Roberta (éds), L’artiste pluriel. Démulti-
plier l’activité pour vivre de son art, Villeneuve
d’Ascq : PU Septentrion, 2009, 194 p.
CORSANI Antonella & LAZZARATO Maurizio, **
Intermittents et précaires, Ed. Amsterdam, 2008, 232
p.
* Emploi et spectacle - Synthèse des travaux de la Com-
mission permanente sur l’emploi du Conseil national des
professions du spectacle (CNPS). 2004-2005, Les Noti-
ces n°40, Observatoire de l’Emploi Culturel, octo-
bre 2005, 99 p ; 2005-2006, n°47, octobre 2006, 87 p.
HENRY Philippe, « Débuter au théâtre aujourd’hui »,
Théartre n° 3, L’Harmattan / Département Théâtre
de Paris 8, 2001, pp. 103 - 121.
MARC Nicolas (dir.), Le guide des intermittents du spec-
tacle – édition 2007-2008, Nantes : La Scène, 2007,
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MENGER Pierre-Michel, ** Les intermittents du spec-
tacle. Sociologie d’une exception, Editions de l’EHESC,
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Documentation française, 1997, 456 p.
PARADEISE Catherine, collaboration de CHARBY
Jacques & VOURC’H François, * Les Comédiens.
Profession et marchés du travail, PUF, 1998, 272 p.
RANNOU Janine & ROHARIK Ionela, Les danseurs.
Un métier d’engagement, DEPS / la documentation
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Entreprises culturelles
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BOURGEON-RENAULT Dominique, FILSER Marc,
PULH Mathilde, « Le marketing du spectacle vi-
Autres références
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HEINICH Nathalie, La sociologie de l’art, Repères 328,
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GAUDIBERT Pierre, Action culturelle : intégration et/ou
subversion, Casterman Poche, 1973, 2ème éd., 140 p.
KAUFMANN Jean-Claude, * L’invention de soi. Une
théorie de l’identité, Armand Colin, 2004, 352 p.