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Groupe
d'Etude et
de Protection
des Oiseaux
en Guyane
Sommaire:
EDITO p. 4.
A vos jumelles
L'Ibis rouge Eudocimus ruber p. 14.
Récit de voyage
A travers les USA P 40.
VIE DU GROUPE
Le coin des zélés
Compte-rendu de l'Assemblée Générale du 13 mars 1994 p. 55.
Le GEPOG en campagne P 65.
Un centre de soins pour oiseaux sauvages P 67.
Le coin de la presse P 69
Opération « 1000 défis pour ma planète » P 71
LES ORNITHOLOGIQUES
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EDITO
Deux points importants ont été abordé. Le premier a consisté en un abonnement annuel à
la revue, afin de supporter les coûts d'édition qui s'accroissent considérablement suite à
l'expansion du groupe. Le deuxième point a consisté en une nouvelle formule de rédaction
afin d'alléger le travail remarquable de Bertrand Goguillon, rédacteur d'HARPIA, et d'éviter
tout retard dans la parution de la revue, néfaste pour la renommée de l'association.
A noter, et espérons que ce sera le début d'une longue série, la naissance d'une nouvelle
rubrique de divertissement, « A vos plumes ». Ce trimestre, un « mots fléchés », relatif à
l'ornithologie, vous est proposé. Nous espérons qu'il vous fera passer quelques bons
moments de réflexion. Pour vous faire languir, la solution ne vous sera donnée que dans le
numéro 6 d'HARPIA, qui sortira début juillet.
A cette occasion, nous souhaitons que cette initiative soit suivie par d'autres personnes qui
pourraient nous apporter d'autres idées de divertissement (toujours en relation avec le
monde ailée ou le monde animal), pour étoffer cette nouvelle rubrique.
D'autres rubriques sont encore à créer dans la revue, pour enrichir son contenu et donner
satisfaction à chaque lecteur. Nous comptons sur vous aussi pour nous proposer vos
suggestions.
Ce trimestre, des sujets intéressants sont abordés, comme l'article de J.L. Poillot et J.
Martinez sur l'Ibis rouge. Le GEPOG a mis un accent particulier, cette année, sur les Ibis
rouges. Ce numéro sort à point nommé avec le début de la campagne « IBIS ROUGE,
ESPECE EN DANGER » lancée par le GEPOG. Nous tenons à porter un coup décisif au
massacre de cette espèce qui a lieu tous les ans durant cette période, malgré la protection
internationale dont elle bénéficie.
Pour ce premier anniversaire, nous espérons que les améliorations au sein du groupe
n'entraveront pas votre fidélité à votre revue préférée, HARPIA.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
Le bureau.
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ETUDE ET CONNAISSANCE
DE L'AVIFAUNE
AIDE A L'IDENTIFICATION
LA
MOUETTE
RIEUSE
ET LE
GOELAND
BRUN
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A I D E A L ' I D E N T I F I C A T I O N
J usqu'à une date récente, les observations de la Mouette rieuse et du Goéland brun étaient
considérées comme accidentelles en Amérique du Nord.
Depuis le début des années 80, la recrudescence des apparitions de ces Laridés d'origine
Européenne sur la frange Nord Atlantique du Nouveau Monde, s'est récemment concrétisée par
la nidification de la Mouette rieuse au Canada et aux Etats Unis. Si le Goéland brun n'a pas
encore été trouvé nicheur dans ces contrées, il demeure l'espèce la plus fréquente des deux.
Les quelques dizaines d'observations qui se sont accumulées depuis 1978 en Guyane,
permettent de penser à la mise en place d'une aire d'hivernage néotropicale et confirme
l'évolution du statut de ces espèces qui tendent à coloniser le nouveau monde.
Il est vraisemblable que des individus de ces deux espèces passent inaperçu dans notre région,
car ils peuvent être confondus avec « notre » résidente habituelle: la Mouette atricille « Larus
atricilla »; (surtout en plumage de 1re année).
Aussi semble t-il intéressant de rappeler les principaux points distinctifs de chaque espèce, les
périodes de présence potentielle, les critères comparatifs de terrain avec la Mouette atricille.
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LARIDAE
Caractères comparatifs pour l'identification des Laridés rencontrés en Guyane.
Individus de l e r e ANNEE
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Mouette atricille Mouette rieuse Goéland brun
PLUMAGE DE 2eme ANNEE (Subadulte)
•Aspect général: semble plus « ronde » que la Mouette atricille, et plus petite.
• Aspect général: semble plus « massif » que la Mouette atricille. Bec plus fort, taille et
envergure plus grandes.
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Milieux fréquentés:
Dans les régions où elles hivernent, ces espèces fréquentent le plus souvent les colonies de
Laridés autochtones. Ces deux espèces sont donc à rechercher parmi les reposoirs de mouettes
atricilles connus du département. Si la grande majorité des observations ont été faites sur le
vieux port de Cayenne, il conviendra de prospecter également le port de Kourou (où elles ont
déjà été observées), la plage des Hattes et tous lieux susceptibles d'accueillir des Laridés.
Afin de confirmer la dynamique actuelle de ces espèces sur le nouveau monde, dont la Guyane
deviendrait une aire d'hivernage, toutes les observations dans le département sont à faire
parvenir au secrétariat du GEPOG.
pour des renseignements plus détaillés sur leurs statuts, on se rapportera utilement à l'article
d'Olivier Tostain et Jean-Luc Dujardin (Alauda N°57) « Mise en place d'une aire d'hivernage
néotropicale de Laridés holarctiques ».
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A V o s J u m e l l e s ! ! !
Il y a peut-être 30 ans pour les plus âgés d'entre vous, vous avez pu voir
les vasières, à coté de Cayenne, rouges d'oiseaux superbes au long bec courbe noir
ou rose appelé « Flamant » en Guyane, bien qu'ils n'aient rien à voir avec les
Flamants roses américains « Phoenicopterus ruber». Son nom : Ibis rouge ou plus
scientifiquement Eudocimus ruber.
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A V o s J u m e l l e s !!!
L'aire de répartition
s'étendait autrefois de l'Amérique
Centrale jusqu'au sud du Brésil dans
la région de Rio de Janeiro.
Actuellement l'espèce est devenue
accidentelle en Amérique Centrale,
elle est absente du nord-est du
Brésil et a quasiment disparu du
reste du pays. La seule région où
l'Ibis rouge est encore présent
s'étend du nord-est de la Colombie
jusqu'à l'embouchure de l'Amazone.
Il subsiste environ une dizaine de
colonies, ce qui est peu, dont deux au maximum en Guyane. Partout dans son aire
de répartition l'Ibis est en régression, sauf dans deux pays: Trinidad et le Surinam.
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A V o s J u m e l l e s !!!
Et en Guyane
L'Ibis rouge pourrait couler des jours heureux en Guyane car toute les
conditions écologiques optimales sont réunies: jeunes mangroves de palétuviers
blancs, belles vasières, climat. Mais une ombre à tout cela: une forte prédation par la
chasse, pour approvisionner les restaurants et la confection de fleurs artificielles en
plumes, à Sinnamary et Iracoubo. Un projet de substitution a pourtant été monté
dans les années 80 avec des plumes de volailles teintées artificiellement. Ce projet,
qui aurait pu être créateur d'emplois et limiter la pression de chasse sur les Ibis, n'a
malheureusement pas abouti. Les chasseurs se postent sur les sites de nidification
ou entre les zones de gagnage: des centaines d'Ibis sont tués, les adultes peuvent
quitter définitivement la colonie et leur progéniture est perdue. Les chasseurs vont
parfois jusqu'à dénicher et piller les nids. La population guyanaise a fortement chuté.
En 1976 on dénombrait environ 5000 couples reproducteurs, seulement 1500 en
1993. Les juvéniles représentent toujours une infime proportion de nos décomptes
aériens. Cela témoigne des rendements catastrophiques et quasiment nuls de la
reproduction sur le territoire guyanais. L'erratisme naturel des Ibis rouges, venant
des autres pays où il est plus abondant, permet de maintenir les colonies de notre
département, sinon il aurait complètement disparu. La chasse à l'Ibis n'est pas une
nécessité en soi pour subsister.
Dans le cadre de la
loi de juillet 1976 qui prévoit des
sanctions pénales aux
contrevenants, il est interdit de
tuer ou de vendre l'Ibis, ses
oeufs ou ses plumes, en tous
lieux et en tous temps. Il est
donc protégé mais il faudrait
encore que les sanctions soient
appliquées. Deux pays l'ont
intégralement protégé. Le
Surinam qui crée deux réserves
côtières (Wiawia et
Coppenamepunt) protégeant
leurs sites de nidification (13000
couples), et Trinidad, où le
« Scarlet Ibis » est devenu
l'oiseau national à l'indépendance de l'île. Dans cette dernière, il est intégralement
protégé depuis 1965 et une grande réserve de 140 ha, créée en 1953, abrite
actuellement environ 10000 Ibis rouges, et chaque jour plus d'une centaine de
touristes viennent visiter ce sanctuaire.
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A V o s J u m e l l e s !!!
L'Ibis, ainsi que toute la faune et la flore font partie du patrimoine naturel
guyanais susceptible d'attirer les touristes. La France a participé à la Conférence de
RIO (Brésil) et entériné une campagne en faveur de la biodiversité: deux sites
guyanais (Basse Mana et marais de Kaw) viennent d'être classés « Zone Humide
d'importance Internationale » par la convention de RAMSAR. Deux parcs régionaux
et un parc national vont peut-être voir le jour. Une politique en faveur de
l'environnement est donc engagée. Il serait bon de passer aux actes.
Ordre: Ciconiiformes
Famille: Threskiornithidae
Nom: Eudocimus ruber Ibis rouge
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A t r a v e r s la G u y a n e des o i s e a u x
En effet, les quelques promenades que j'ai pu faire, guidé avec une grande
gentillesse par Andy Alincks de la famille des Eaux-Claires, m'ont agréablement
tourné la tête et m'ont procuré une réelle joie. En particulier, ce qui m'a fortement
touché fut d'avoir pu contempler des espèces pas nécessairement exceptionnelles
en elles-mêmes mais des espèces vivant et se reproduisant dans un milieu
aujourd'hui exceptionnel car indemne (ou presque et pour combien de temps
encore ?) de toute influence humaine importante.
J'ai pu admirer une série de beaux et puissants arbres dont la seule vue force le
respect: fromagers, bois-diable, ficus principalement. Nous avons aussi dérangé un
agouti au détour d'un chemin.
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Plus tard, de fortes odeurs animales nous ont entouré. Notre guide y a reconnu le
singe hurleur, le pécari et le cochon-bois.
Le matin de notre départ, nous avons pu observer des traces toutes fraîches de
jaguar et de biche.
... et d'autres encore trop rapides pour moi. Je pense qu'il devrait être aisé et
agréable, aux membres du GEPOG, d'allonger cette liste lors d'une prochaine sortie.
N'est ce pas ?
Gilles Dantu
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LA SYNTHESE DES OBSERVATIONS
Addenda à la synthèse du deuxième trimestre 1993
1 oiseau dans les marais Yiyi durant la 1ère d é c a d e de mai (Bertrand Goguillon).
6 oiseaux passent au dessus de la piste de Kaw en direction de la plaine marécageuse, d é b u t mai (B.G.).
Un maximum de 22 oiseaux est observé à l'embouchure de l'organabo, le 19/06/93 (GEPOG).
Peu de données concernant la reproduction de cette espèce en Guyane sont connues. Il est intéressant
de noter q u e le Canard musqué se reproduit encore dans les marais de Kaw à proximité du b o u r g , et ce
malgré la forte pression de chasse qu'il y subit.
1 adulte peu farouche le long de la nouvelle RN1 entre Kourou et Sinnamary, le 19/06/93 (B.G.).
1 nid a v e c 2 oeufs (pourpres tachetés de brun) sur la crique Yiyi, le 20/06/93 (GEPOG).
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SYNTHESE DES OBSERVATIONS
Les données mentionant le GEPOG se réfèrent aux observations de groupe réalisées au cours des sorties organisées par l'association.
GEPOG - M.Yi. : mission d'étude de la crique et des marais Yiyi pour le Conservatoire du Littoral, du 3 au10 juillet 93, dont une synthèse
du rapport paraîtra prochainement dans Harpia.
GEPOG - M.Azt : mission d'inventaire ZNlEFF du 17 au 23 juillet 93, en vue de l'élaboration du dossier de Réserve Naturelle de la Basse
Mana
Ordre d e s TINAMIFORMES
Famille des TINAMIDAE
Plusieurs individus entendus en bordure du mont Grand Matoury, le 25/08/93 (B.G. & O.T.).
1 adulte a c c o m p a g n é d'un jeune emplumé mais non volant (faisant 1/3 de la taille de l'adulte), crique
Alaparoubo. 2éme 1 Saine de septembre (O.T.).
Ordre d e s PELECANIFORMES
Famille des ANHINGIDAE
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Famille des FREGATIDAE
1 Individu en migration volant vers le nord-ouest, observé de l'Inselberg des montagnes de la Trinité, le
16/09/93(0.1).
Le dortoir d'Aztèque est évalué à 358 oiseaux le 03/07/93 (H.G.).
Le dortoir d'Aztèque est estimé à 20 000 oiseaux, toutes espèces confondues (les Aigrettes bleues adultes
et tricolores représentant 40 % du total), le 04/09/93 (M.M & B.G.).
1 Bihoreau gris dans les marais d'eau douce de Yiyi. le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Le dortoir d ' A z t è q u e est estimé à plusieurs lOOaines de Bihoreaux violacés et plusieurs 10aines de
Bihoreaux gris, le 11 /07/93 (H.G.).
Plusieurs Individus (au moins 3) notés régulièrement dans les marais Yiyi, du 3 au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Suite à une très importante pression de chasse, l'espèce s'est aujourd'hui considérablement raréfiée et, le
site des marais Yiyi constitu l'un des derniers bastions isolés où l'Ibis vert se maintient encore.
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Famille des CICONIIDAE
Il s'agit ici des effectifs les plus importants dénombrés pour c e t t e espèce qui reste très rare sur les
vasières littorales de Guyane. Ces vols pourraient suggérer une origine étrangère pour ces oiseaux : une
population de Flamants roses serait résidente dans l'est du Surinam (DONAHUE & PIERSON. 1982). L'espèce
est par ailleurs nicheuse dans les lagunes côtières d ' A m a p a (NOVAES, 1974).
La population fréquentant les lagunes d'Aztèque et les rizières de Mana est évaluée à 350 oiseaux durant
la saison sèche, juillet & août 93 (H.G.).
La population de la lagune d'Aztèque est estimée à quelques lOaines d'individus durant la saison sèche,
juillet & août 93 (H.G.).
Une faible population persiste dans ces marais de Mana où l'espèce continue de subir une forte pression
de chasse.
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Anas discors Sarcelle à ailes bleues
Dans les rizières de M a n a , 1 mâle le 20/07/93 et 6 oiseaux (dont 2 femelles ou immatures)le 21/07/93 (O T &
BG. - MAzt.).
1 adulte a v e c 2 juvéniles observés piste de l'Anse de Sinnamary, le 21/09/93 (A.L.D.)-.
Absent d é b u t juillet des marais Yiyi, normalement fréquentés par au moins 3 couples nicheurs (GEPOG -
M.Yi).
Observée régulièrement dans les savanes bordant les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).
Une population d ' u n e 15aine d'oiseaux a v e c de nombreux jeunes individus (50 %) est notée dans la vieille
mangrove le long de la crique Canceler, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
II s'agit de la population nicheuse de plus forte densité trouvée jusqu'à présent, par rapport aux autres
secteurs littoraux qui ont déjà pu être prospectés.
1 immature dans les rizières de Mana, le 17/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt).
1 oiseau entendu mais non observé sur le site d'étude de la Yiyi, 1ère d é c a d e de juillet (GEPOG - M.Yi.).
Notée à 2 reprises dans les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).
L'espèce fréquente le littoral guyanais en hivernage de septembre à avril et des sujets non nicheurs sont
également présents durant l'été boréal (immature erratique). La limite sud de son aire de reproduction se
situe sur la c ô t e est des Etats-Unis, dans l'Etat du Texas.
Cette observation exceptionnelle laisse c e p e n d a n t supposer un comportement de reproducteur chez
cet individu...
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Famille des FALCONIDAE
Entendus régulièrement (au moins deux individus) sur le mont Grand Matoury. les 22 et 25/08/93 (B.G.).
1 individu e n t e n d u au mont Grand Matoury, différent du Carnifex ardoisé mais non identifié, le 25/08/93
(BG. & O.T.).
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Ordre des CHARADRIIFORMES
Famille des CHARADRIIDAE
5 individus sur la vasière de Kourou, le 10/09/93, mais absent du site depuis le 01/09 (A.L.D.).
Cela constitue la d o n n é e la plus précoce d'arrivée postnuptiale de ces oiseaux pour le site, mais est
conforme aux années précédentes. Auparavant, les premières observations se situaient entre le 15 et le
20 septembre, à l'exception de 1992 où l'arrivée tardive fut enregistrée en octobre.
Plusieurs individus dans les rizières de Mana en compagnie de Pluviers dominicains, d u r a n t la 3ème
d é c a d e de septembre (B.B.).
Le pic des passages postnuptiaux est enregistré sur la vasière de Kourou avec un groupe de 250 individus,
le 27/09/93 (A.L.D.).
Pics de passages a v e c 400 oiseaux sur la vasière de Kourou, le 31 /08/93 et le 20/09/93 (A.L.D.).
Pic de passages n o t é sur la vasière de kourou avec 3 000 oiseaux, entre le 10/09 et le 27/09/93 (A.L.D.).
Pic de passages noté sur la vasière de Kourou avec 800 individus, le 10/09/93 (A.L.D.).
4 individus dans les lagunes d'Aztèque, le 04/09/93 (B.B. ; B.G. & M.M.).
Première observation dans les rizières de Mana : 10 individus le 08/08/93 ; absent du site fin juillet (B.B. &
B.G.).
Il s'agit ici de la d o n n é e la plus précoce d'arrivée postnuptiale de l'espèce. Les 1ers sujets (généralement
en p l u m a g e nuptial) s'observent normalement vers la mi-août et le maximum d ' a b o n d a n c e se situe en
septembre et d é b u t octobre.
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Gallinaqo paraguaie Bécassine de Magellan
La présence de l'espèce est notée dans les rizières de Mana en septembre (B.B.).
La population des lagunes d'Aztèque est évaluée à plus de 100 individus, le 18/07/93 (O.T. & B.G. - M.Azt.).
1 oiseau posé sur un b a n c de vase consolidée avec des Becs-en-ciseaux, des Sternes de C a y e n n e ,
argentées et minuscules, le 04/09/93 (B.B. ; B.G. & M.M.).
1 couple nicheur dans les buissons ripicoles de la crique Yiyi, première d é c a d e de juillet (GEPOG - M.Yi.)
Observée à plusieurs reprises à proximité du village de Corossony, début juillet (GEPOG - M.Yi.).
1 nid avec 1 oeuf dans les dunes d' Aztèque, le 19/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt.).
Plusieurs couples nicheurs dans des termitières arboricoles à Aztèques en juillet ; m a n g e n t les fruits des
Palétuviers blancs. Avicennia germinans (O.T. & B.G. - MAzt.).
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Ordre des CUCULIFORMES
Famille des CUCULIDAE
COCCYZINAE
1 individu aux Hattes se nourrissant de jeunes Tortues luths de juillet à août 93 (H. G.).
1 individu entendu à la sablière de la piste de l'Anse de Sinnamary, le 25/09/93 (GEPOG),
Au moins! individu observé et entendu régulièrement sur la Yiyi. du 03 au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Si c e t t e espèce reste peu commune dans la région, une belle population fréquente la nuit c o m m e terrain
de chasse les rizières, les lagunes et les cordons dunaires de Mana ; et o c c u p e d u r a n t la journée les
mangroves et lagunes en se perchant sur les branches des palétuviers blancs.
Apparait c o m m u n dans les savanes bordant les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).
Jusqu'à présent, l'espèce n'avait pas encore était notée dans les grandes savanes littorales.
1 nid avec 1 oeuf dans un secteur herbacé du cordon dunaire à Aztèque, le 19/07/93 (O.T. & B.G - MAzt.).
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Ordre des APODIFORMES
Famille des TROCHILIDAE
Un nid o c c u p é contenant 1 oeuf et 1 jeune poussin - construit au revers d'une foliole d'un petit palmier de
sous-bols, en bas fond proche d'un grand chablis - crique Alaparoubo. le 19/09/93 (O.T.).
1 femelle observée le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème. 15aine de septembre (O.T.).
Observé en août sur le sentier du Lac des Américains (O.T.) ; et 1 mâle en bordure d ' u n e clairière au
sommet du mont Grand Matoury, le 25/08/93 (B.G. & O.T.).
Construction d'un nid à 3 m de hauteur dans la fourche d'un Palétuvier blanc à Aztèque, le 19/07/93
(O.T. & B.G. - MAzt.).
Encore une espèce probablement répandue sur l'ensemble du massif forestier, mais d'observation rare
car se tenant exclusivement dans la voûte.
Cette espèce bien répandue sur tout le massif forestier de l'intérieur, est plus rare sur le littoral.
PICUMNINAE
Une observation intéressante qui confirme la présence dans ce secteur d'une espèce rare des forêts
marécageuses d'estuaire.
PICINAE
La distribution de cette espèce reste encore peu connue en Guyane. Elle devrait c e p e n d a n t être
répandue en petit nombre dans les mangroves côtières.
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Famille des PIPRIDAE
L'espèce est notée sur le site d'étude de la Yiyi. le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
ELAENINAE
Présence exceptionnelle (migrateur ?) dans ce milieu boisé du cordon dunaire de la région de M a n a , pour
c e t t e espèce normalement inféodée à la forêt primaire.
La distribution de l'espèce reste encore mal connue en Guyane. Elle est probablement r é p a n d u e sur
l'ensemble du massif forestier et localement commune.
1 nid à 3 m au dessus du layon précédent le sentier de la Mirande, en août 93 (O.T. & B.G.).
FLUVICOLINAE
1 oiseau construisant un nid à Placer Trésor sur la piste de Kaw, le 01/08/93 (B.B.).
Cette espèce des chablis est répartie uniformément dans la région mais
a v e c des densités de peuplement faibles.
TYRANNINAE
1 individu observé dans la vieille mangrove le long de la crique Canceler, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Cette espèce est normalement liée à la canopée de lu forêt primaire de l'intérieur. Elle a néanmoins déjà
été observée dans la région côtière à Kourou.
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Veniliornis sanquineus Pic rougeâtre
Il s'agit d ' u n e espèce localisée et peu commune, dont l'habitat se limite aux forêts basses lianescentes.
Il s'agit d ' u n e espèce endémique au plateau des Guyanes. Tout c o m m e l'espèce p r é c é d e n t e , elle est
strictement limitée aux forêts de lianes de l'intérieur, mais est cependant bien représentée dans le centre
et le sud du département.
Noté c o m m e assez fréquent dans les rideaux de lianes bordant la crique Alaparoubo, 2ème 15aine de
septembre (O.T.).
Espèce trouvée nicheuse sur le site d'étude de la Yiyi, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Aucune donnée sur la reproduction de cette espèce existait jusqu'à présent pour la Guyane.
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Myiarchus Swainsoni Tyran de Swainson
Cette espèce de forêt primaire est rare mais répandue dans la région.
2 données d' 1 individu en vol vers l'est à Aztèque, les 20 & 21/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt).
2 oiseaux en migration à la Trinité, le 16/09/93 (O.T.).
Les passages postnuptiaux sont notés de manière intense dans les rizières de Mana au moins jusqu'au
04/09/93 (B.G.).
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Famille des EMBERIZIDAE
THRAUPINAE
Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Placer Trésor sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).
Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Camp Caïman sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).
Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Camp Caïman sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).
EMBERIZINAE
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LE MONDE
A TIRE-D'AILE
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
36
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
d'hypothèses non étayées. Afin d'aider à Le rapport qui résulte de cette étude,
élever le débat dans le domaine souligne les nombreuses conséquences
technique, et indépendamment de l'étude possibles, tels l'accélération des
menée par la Banque Inter-Américaine tendances actuelles à la dégradation de
pour le développement financier du projet, l'environnement ainsi que plusieurs
« Wetland for the Americas » (zones nouveaux impacts, notamment dans le
humides pour les Amériques), conduit par haut Paraguay qui comprend le Pantanal.
le Dr Enrique Bûche et son équipe, ont
Parmi les impacts directs majeurs, on
entrepris d'évaluer les impacts
peut citer:
biologiques, économiques, sociologiques,
directs et indirects d'un tel projet, prenant • La modification du régime hydrologique
en considération les connaissances
• la détérioration de la qualité de l'eau
actuelles de la biodiversité des régions
traversées, l'analyse de la dynamique des • La disparition des zones humides
rivières affectées, la description des
• La perte de l'effet régulateur du
travaux envisagés.
Pantanal, ce qui provoquerait des
•crues plus importantes
Cette étude a permis de mettre en
• La perte de la biodiversité et de la
évidence le rôle clé que joue le système
productivité des poissons dont se
de rivières et de plaines inondables de la
nourrissent les populations
région dans la biodiversité. Le rôle du
environnantes
Pantanal est crucial; en se comportant
comme une immense éponge, il libère Parmi les impacts indirects, sont cités:
lentement l'eau accumulée durant la
• Une forte pression sur la vie sauvage
• Une détérioration des cultures locales
• Une perte d'un tourisme potentiel
• Un développement incontrôlé
37
LE MONDE
ATIRE-D'AILE
A. L D . •
NOUVELLE « RESERVE
HEMISPHERIQUE » AU BRESIL
38
LE MONDE
A TIRE-D'AILE
L exploitation minière
à grande échelle qui
pesait sur le Parc
record du nombre d'espèces notées en
une seule journée avec 331 « coches »
dans le Parc National Manu au Pérou.
Co-auteur de nombreux guides
National Podocarpus
dans le Sud de d'identification, il a également laissé son
l'Equateur a été levé à la nom à un « Grisin », Herpsilochmus
suite des pressions parkeri.
d'associations L'ornithologie et la Botanique néotropicale
environnementalistes sur les autorités du se trouvent endeuillées par la disparition
pays. de ces deux hommes qui ont oeuvré pour
Les études menées sur le terrain ont la conservation de la biodiversité.
permi de mettre en évidence une richesse
avifaunistique des plus remarquable, en A. LD. •
dénombrant plus de 540 espèces
d'oiseaux sur 1463 Km2 dont 12 sont
globalement menacées. On estime à 800
le nombre d'espèces présentes sur
l'ensemble du Parc.
Podocarpus est l'un des sites les plus
a Paruline à tête grise « Basileuterus
important en biodiversité en Amérique du
Sud.
A. LD. •
L griseiceips » est une espèce
endémique à la zone côtière de la
Cordillère des Andes dans le Nord
Est du Venezuela. Elle avait été observé
seulement à 2 endroit et jusqu'à 1993
TED PARKER seulement 1 oiseau avait été vu au cours
des 30 dernières années. Récemment,
une expédition menée par deux
ed Parker, ornithologues Anglais, prouvait que
T ornithologue de
renomée
l'espèce existait encore en découvrant 2
individus, (souhaitons qu'il s'agisse d'un
couple !!!)
La disparition de son habitat naturel
mondiale est remplacé par des plantations de café,
mort dans un accident laisse présager un avenir incertain pour
d'avion survenu lors cette espèce.
d'une mission en
Equateur. Alwyn A. LD. •
39
Récit de voyage
A travers les USA
La diversité de ma vision des Etats-Unis s'explique en partie par la manière dont j'ai pris
contact avec le pays. La voiture est un bon moyen de locomotion face à l'étendue du pays,
mais il faut ensuite se vouer à l'excursion pédestre pour s'unir en parfaite symbiose avec la
nature environnante, et se défouler à sa passion, les yeux ébahis. Le paysage lui même varie
selon la façon dont on le perçoit.
Nous, amoureux de la nature, essayons de sillonner des pays, découvrir leurs paysages, et
raconter notre voyage d'une manière qui nous semble la plus réaliste. Steinbeck avait dit, dans
un de ces carnets de voyages: "ce que j'affirme maintenant reste vrai jusqu'à ce que quelqu'un
repasse par ici et réaménage le monde a sa manière". Ceci reste vrai car chaque photographe
dirige de façon unique son objectif en fonction de son oeil; chaque écrivain possède une
personnalité propre, un art original. Un paysage ne sera donc jamais décrit de la même
manière.
Le goût de la beauté et l'attrait de l'inconnu, nous incitent donc à découvrir des paysages aux
quatre coins du monde. Les trésors nationaux que le Congrès des Etats-Unis d'Amérique a
préservé pour nous, au sein du National Park System, sont toutefois à portée de main. Nous
avons facilement accès à un grand nombre de parcs ou sites, voisins les uns des autres.
Pour mon périple, je vais vous emmener dans les sites de Muirwoods National Monument,
Death Valley National Monument, Zion Canyon National Park, Bryce Canyon National Park
et Grand Canyon National Park. Ces trois derniers font partie du Grand Circle (le grand
cercle), la plus grande concentration de parcs nationaux et de sites touristiques naturels au
monde.
Maintenant attachez votre ceinture, et profitez bien de cette grande aventure à vous couper le
souffle.
40
Récit de voyage
"Redwood canyon" obtint le
statut de parc national en 1908
par le Président Théodore
Roosevelt. William Kent insista
pour que la région porte le nom
du conservatiste John Muir, qui
démontra aux Etats Unis la
fragilité et l'importance des
zones naturelles.
Bel exemple à suivre pour la
conservation des dernières zones
naturelles d'importance
internationale.
Quoi de plus magnifique à
présent de pouvoir pénétrer dans
cette forêt de Séquoias géants
encore appelés "Redwood" (bois
rouge). Ces arbres peuvent
atteindre 85 mètres pour l'espèce
représentée sur la "Coast
redwood" (Séquoia
41
Récit de voyage
sombre puisque les Séquoias culminent très haut, mais dans un sens cela empêche la
végétation arbustive de pousser et laisse alors une vision lointaine. C'est ainsi que j'ai pu
observer la Mésange à dos marron "Parus rufescens", le Pic chevelu "Picoides villosus", le
Pic glandivore "Melanerpes formicivorus", le Geai à gorge blanche "Aphelocoma
coerulescens", le geai de Steller "'Cyanocitta stelleri". Une ouverture sur la voûte forestière
me permet de voir deux Urubus à tête rouge "Cathartes aura" tournoyer, à la recherche de
leur déjeuner. A ce propos mon estomac crie famine aussi, il serait temps de rebrousser
chemin.
Peu avant d'arriver au "Visitor's center", sorte de
chalet très riche en littérature de toute sorte, essentiellement
basée sur le site (histoire, botanique, ornithologie,
géologie, ...), je m'arrête fasciné par la beauté du
spectacle qui s'offre à mes yeux. Un congénère de notre
très célèbre cerf de Virginie, le Black Tailed Deer comme il
l'appelle là bas, ou encore Odocoileus hemionus est
entrain de se rafraîchir au bord de la rivière (la "Redwood
creek"). La pose est magnifique avec ce reflet
orange métallisé donné par la réflexion de la lumière sur les
troncs des Séquoias. Mais une autre espèce de mammifère, civilisé, au pas lourd, chaussé de
Reebook, déclenche le signal d'alerte; et voila mon beau cerf qui détale avant même que je
puisse immortaliser ce moment sur pellicule. Après tout, un pareil spectacle visuel restera
gravé pour l'éternité, dans mon esprit, me dis-je.
A l'entrée du parc, je retrouve quelques geais de Steller qui attrapent au vol des morceaux de
pain que leur donnent les touristes.
Quelques jours plus tard, je me retrouve dans le désert du Nevada, dont la plus célèbre ville
de cet état est Las Vegas, la capitale du jeu. C'est assez surprenant d'ailleurs, lorsque l'on sort
de l'avion à l'aéroport de Las Vegas de trouver une multitude de machines à sous dans la salle
de réception des bagages. Ecran géant également, avec un défilé permanent de spots,
présentant les différents shows qui ont lieu le soir dans les casinos de la ville. On a
l'impression que les gens de cette ville ne dorment jamais. Les machines à sous fonctionnent
du matin au soir et du soir au matin. Les tables de jeu des casinos sont bondées autant la
journée que la nuit. Tout est omniprésent pour mettre le client à l'aise, et dans l'ambiance du
jeu.
C'est assez paradoxal de voir autant de monde dans un endroit aussi isolé. Car dès que l'on
sort de la ville, c'est pour trouver un désert de sable et de pierre, où
seules quelques personnes tentent de faire pousser ou élever on ne sait
quoi. La terre de cette région de l'Ouest est peu fertile et souvent aride.
Son climat violent se caractérise par des températures extrêmes.
Preuve en a été faite sur le trajet qui m'a mené de Las Vegas à Death
Valley, située à l'est de la Californie et à l'ouest du Nevada. "Death
Valley", la vallée de la mort, un nom qui évoque la désolation et
l'absence de vie. Des terres hostiles brunes ou grises caractérisent le
relief presque lunaire de cette région. C'est bien pour cela d'ailleurs
que l'armée Américaine utilise ce relief pour expérimenter leurs
modules lunaires ou martiens. Cette vallée est décrite comme la région
la plus sèche des Etats-Unis. Pourtant les bancs de boue séchée
42
Récit de voyage
Death Valley a commencé à être exploité un peu avant le début du siècle, d'abord pour ses
filons d'or qui se sont avérés plutôt maigres, mais ensuite pour son extrême richesse en borax.
En 1933, Death Valley National Monument est proclamé afin de préserver ce désert unique
qui comprend les élévations les plus basses de l'Amérique du Nord, tel le site de "Badwater"
qui est un immense lac de sel situé à 86 mètres au dessous du niveau de la mer.
Quelques jours plus tard, j'arrive par une belle lueur d'aurore typique à ces régions
montagneuses, à Zion Canyon, situé au coeur de Zion National Park dans le sud-ouest de
l'Utah. Quelque soit l'itinéraire choisi ou le moment de la journée, les couleurs changeantes de
Zion Canyon ne manqueront pas de m'émerveiller. Un des plaisirs auquel j'ai pu me livrer, a
été de suivre la Virgin River généralement calme, et d'admirer l'extraordinaire et enivrante
beauté de la nature environnante.
43
Récit de voyage
Je reste fasciné à la vue des immenses parois verticales des canyons s'élevant de 2000 à 4000
pieds (600 à 1200 m) au dessus de la Virgin River. L'étranglement ainsi créé à certains
endroits se nomme "The narrows". Le canyon nous incite non seulement à lever les yeux vers
le ciel mais aussi à se préparer à l'assaut des flancs escarpés. Vu d'en haut, Zion nous
enveloppe de toutes parts. Pour beaucoup d'endroits de ce parc, la vue des précipices de
chaque coté de la piste à pour effet d'inciter les plus braves à s'agenouiller et à ramper.
Les différences d'altitude de plus de 5000 pieds (1524 m) engendrent au sein de Zion une
grande variété d'habitats désertiques ou alpins.
Les nombreux canyons qui découpent la surface du plateau fournissent un environnement
idéal à des espèces animales ou végétales qui ne pourraient survivre nulle part ailleurs. Le
minuscule escargot de Zion, par exemple, ne se trouve que dans les jardins suspendus qui
poussent près de la Virgin River à l'intérieur du parc.
Bryce Canyon a été mis à part du fait de ses paysages, de ses scènes panoramiques mais aussi
afin de maintenir la condition naturelle de la région. L'air y est pur, les animaux sauvages y
abondent. Une vue qui s'étire sur 200 miles (320 km), un ciel nocturne saupoudré d'étoiles
dont la brillance ne peut être diminuée que par l'éclat de la pleine lune, le silence que seul ne
brise le chant d'un oiseau ou le bavardage d'un écureuil.
Les versants escarpés ne sont pas favorables à la faune ou à la flore. Cependant, sur les pentes
stables, et les falaises du contour de l'amphi, une grande diversité de vie végétale et animale
est présente. L'ours, le puma, le cerf, le wapiti et l'antilope américaine hantent ces régions
44
Récit de voyage
parsemées de forêts de genévriers, de pins pondérosa et de sapinettes. De même le coyote, le
renard, et le blaireau chassent leurs petits voisins, tels le chien de prairie, le tamia et l'écureuil
terrestre. Ce dernier abondant en grande quantité à la recherche de glands. D'ailleurs, il n'est
pas rare de voir des écureuils et des geais batifoler ensemble près des visiteurs attentifs à leur
petit "manège". Là aussi l'avifaune est bien représentée. En fait on retrouve plus ou moins les
mêmes espèces dans les différents parcs du "grand cercle"; certains sont des résidents
permanents, comme le faucon des prairies ou la crécerelle d'Amérique, d'autres sont
saisonniers, telle la sittelle au poitrail blanc qui est une visiteuse hivernale. Mais le plus
surprenant est encore la Corneille d'Amérique "Corvus brachyrhynchos" qui reste perchée sur
une pierre pendant plusieurs heures, immobile devant les touristes, pour une gigantesque
séance de photos, ouvrant la bouche de temps en temps, fière d'être l'attrait principal, devant
les écureuils et les geais.
Le Grand canyon est transformé par chaque orage. Sa profondeur est l'oeuvre du Colorado,
mais sa largeur est le résultat de l'érosion. Dans le courant d'un siècle, le canyon ne gagne
guère qu'un pouce de profondeur mais il peut s'élargir de 10 pouces (25 cm).
45
Récit de voyage
Beaucoup d'oiseaux, en particulier les oiseaux de proie tel le faucon pèlerin qui ont été
presque éliminés par les pesticides des années 60/70, recolonisent maintenant les régions
isolées du Grand Canyon. Ces oiseaux ont trouvé refuge ici, dans les forêts de pins d'Oregon.
L'ornithologie est fascinante, tant à la fois par la beauté des espèces que l'on peut observer,
mais aussi par l'extraordinaire beauté de la nature environnante
C'est un bel exemple à suivre pour tous les autres sites naturels du monde.
Les parcs nationaux sont des régions extraordinaires qui restent gravées à tout jamais dans
l'esprit de celui qui s'y aventure, pour moi, l'aventure ne fait que commencer; et je souhaite
vivement pouvoir vous faire vivre d'autres aventures dans d'autres lieux aussi féeriques.
Patrice Dellière
Bibliographie:
- Guide to the park's trails of Muirwoods
(Golden Gate National Park Association)
- Death Valley, Zion, Bryce Canyon, Grand Canyon,
... the continuing story (K.C. Publications)
- Birds of North America (National Geography Society)
46
Récit de voyage
Oiseaux:
Geai de Steller Cyanocitta stelleri
Geai à gorge blanche Aphelocoma coerulescens
Merle bleu de l'Ouest Sialia mexicana (ad. + juv.)
(nourrissage)
Cardinal à tête noire Pheucticus melanocephalus
Corneille d'Amérique Corvus brachyrhynchos
Pic de Williamson Sphyrapicus thyroideus
Pic flamboyant Colaptes auratus (s.e. Red-Sha
Pic chevelu Picoides villosus
Pic glandivore Melanerpes fonnicivorus
Sittelle à poitrine blanche Sitta carolinensis
Urubu à tête rouge Cathartes aura
Quiscale de Brewer Euphagus cyanocephalus (M)
Mésange à dos marron Parus rufescens
Casse noix d'Amérique Nucifraga columbiana
Grand Géocoucou Geococcyx californianus
Pigeon biset Columba Uvla
Pélican brun Pelecanus occidentalis
Goéland d'Audubon Larus occidentalis
Grande Aigrette Casmerodius albus
Mammifères:
Cerf à grandes oreilles Odocoileus hemionus
Coyote
Ecureuil (plusieurs espèces dont sans doute
l'Ecureuil de Kailab au parc du GC)
Reptiles:
Serpent à sonnette
Alligator
Légende:
MW: Muirwoods National Monument; DV: Death Valley National Monument; ZC: Zion Canyon
National Park; BC: Bryce Canyon National Park; GC: Grand Canyon National Park; C: Côte
Californienne; F: Côte de Floride.
47
Récit de voyage
Cartographie:
48
D'UNE BRANCHE
A L'AUTRE
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le bois
canon, sans jamais oser le demander.
La répartition du bois canon est, comme nous venons de le voir, étroitement liée aux perturbations du
milieu naturel. Pour exploiter cette niche écologique, l'espèce met en oeuvre un système complexe de
caractères anatomiques et physiologiques en interaction avec son environnement physique et biologique.
Le premier problème qui se pose au Cecropia est de répondre présent dès que des situations
favorables à son développement se rencontrent. Dans l'écosystème non perturbé, ces situations (les chablis)
sont peu fréquentes (environ 1% des arbres meurent chaque année dont la moitié par chablis), et distantes les
unes des autres.
De plus il est impératif pour le bois canon de s'installer dès que la perturbation a lieu ; sinon d'autres espèces
concurrentes (féroces!) s'installent et, le bois canon étant incapable de survivre sous leur ombre (il lui faut la
pleine lumière), l'occasion est manquée. C'est la quadrature du cercle : être prêt à répondre partout et à tout
moment à l'avènement d'une situation rare et imprévisible dans le temps et l'espace alors que les individus
adultes sont relativement rares et disséminés. De plus, quand on sait que la durée de vie de l'espèce est très
courte pour un arbre (une dizaine d'années), il ne faut pas manquer trop d'occasions sous peine de disparition
de la population. Le problème se résout, dans le cas du bois canon, comme d'ailleurs de beaucoup
50
d'autres espèces dites pionnières, en utilisant les animaux pour disséminer très efficacement ses graines et en
conférant à celles-ci une longue durée de vie dans le sol, en état de dormance.
Le bois canon utilise les animaux frugivores, essentiellement les chauves-souris (les Artibeus surtout)
mais aussi les oiseaux (le Tangara évêque, des palmes, de Cayenne, bec d'argent, et d'autres encore sont des
visiteurs fréquents), pour la dissémination de ses graines. Pour ce faire, il leur présente des fruits appétissants
(ils sont aussi comestibles pour l'homme) en forme de longues saucisses (Fig. 1) qu'on peut facilement voir
réunies en grappes pendantes sous les houppiers (la masse du feuillage) des arbres. Cette disposition ainsi que
l'absence de couleur vive sur les fruits sont caractéristiques des espèces cheiroptérochores, c'est-à-dire
disséminées par les chauves-souris. Celles-ci repèrent les fruits à l'odeur et non à la couleur, invisible de nuit, et
par écholocation. Le fruit contient de très nombreuses graines minuscules qui sont avalées en même temps
que la pulpe. Les chauves-souris les rejettent ensuite en déféquant, soit en vol, soit lorsqu'elles sont au repos
sur leurs perchoirs. Le rayon d'action des chauves-souris est important (jusqu'à plusieurs kilomètres) et rend ce
mode de dissémination très efficace.
Une fois arrivées au sol, canon, inhibition qui est levée quand la
dans des conditions à priori lumière directe, plus riche en rouge,
très favorables à la atteint les graines. Très souvent les
germination des graines (sol graines du bois canon sont enterrées et
humide et chaud), les ne sont pas atteintes par la lumière si le
graines de bois canon ont sol reste intact. C'est pourquoi on trouve
toutes les chances de se plutôt les jeunes bois canon poussant là
trouver dans un sous-bois où le sol a été perturbé, sur les buttes
plus ou moins fermé. Si elles de déracinement ou la fosse adjacente,
germent immédiatement, les voire même directement sur les troncs
plantules vont se retrouver tombés, ce qui ne les gène pas car leurs
dans une situation très racines échasses leur permettent de
défavorable à leur survie du retrouver rapidement le sol pour
fait du manque crucial de s'enraciner.
lumière. Les graines
présentent alors un Malheureusement pour lui, le
mécanisme physiologique, Cecropia n'est pas le seul à avoir adopté
dit de dormance, qui leur cette stratégie et, une fois la plantule
interdit de germer dans les installée, la partie est loin d'être gagnée.
conditions du sous-bois, et Il faut prendre de vitesse les concurrents
peuvent ainsi rester dans le en poussant, le plus vite possible, en
sol plusieurs années sans hauteur pour les dominer ; c'est souvent
perdre leur capacité le petit avantage du départ qui est le
germinative. Mais si une gage de la victoire finale. Le bois canon,
ouverture se produit dans la qui est très fort à ce jeu là, a une
voûte forestière et que la physiologie qui lui permet d'utiliser de
lumière directe atteint le sol, manière très efficace la ressource
alors les graines se mettent lumineuse lorsqu'elle est abondante (en
à germer ; en fait ce n'est contrepartie il est très peu performant en
pas la quantité de lumière lumière faible) et il est de plus très
qui provoque la germination économe en matière première : il a un
mais le changement de tronc creux beaucoup moins coûteux à
spectre lumineux : dans le produire qu'une tige pleine et il ne fait
sous-bois la lumière qui pas de branches au début pour croître
arrive au sol est appauvrie en rouge avant tout vers le haut ; ses très grandes feuilles
(complémentaire du vert) qui a été absorbé par la ont un long pétiole (souvent plus d'1 mètre de long)
chlorophylle des feuilles du couvert. C'est cette qui joue un rôle équivalent aux branches, mais, est
qualité de lumière qui inhibe la germination du bois lui aussi, beaucoup moins coûteux en termes de
51
matière organique. Tout cela lui permet d'atteindre
en 5 à 6 ans, une hauteur de 15 mètres et plus,
pour un diamètre de plus de 20 centimètres : c'est
certainement l'un des meilleurs compétiteurs dans
les zones perturbées.
52
BIBLIOGRAPHIE
CHARLES DOMINIQUE P., ERARD C, FORESTA H. de, PREVOST M.F., 1984. Zoochorie et premiers stades
de la régénération naturelle après coupe en forêt guyanaise. CNRS Rev Ecol 39, 369400.
FORESTA H. de, PREVOST M.F., 1986 : Végétation pionnière et graines du sol en forêt guyanaise.
Biotropica 18(4), 279-286.
JOLIVET P., 1986 : Les fourmis et les plantes. Barber publ., 256 pp.
ROOSMALEN M.G.M. van, 1985 : Fruits of the Guianan flora. Inst. Syst. Bot. Utrecht Univ., Silvic. Dep.
Wageningen Agric Univ., 483 pp.
Figure 2 : Cecropia adenopus (proche de C. obtusa) ; a : en haut, base du pétiole avec les corps de
Mùller, en bas, corps de Muller à divers stades de développement ; b : coupe de la tige avec les
cavités abritant les fourmis (in Jolivet, 1986).
53
VIE DU GROUPE
Le Coin des Zélés
Le Coin Des Zélés
Le bureau sortant tient à remercier l'ensemble des membres présents, qui ont bien
voulu lui renouveler leur confiance, et s'engage à poursuivre les objectifs de
l'association, définies lors de cette assemblée générale.
Le bureau
55
Le Coin Des Z é l é s
56
Le Coin Des Zélés
Les dits rapports sont approuvés à l'unanimité par l'ensemble des membres
présents.
• Manifestations
Propositions:
- Exposition en collaboration avec le CRESTIG et la DRAE sur le thème
« Rapaces de Guyane » (découverte, étude et protection) accompagnée
d'une brochure à l'intention du grand public présentant 11 espèces de
notre région.
Prise en charge (conception, montage, expo): Joseph Martinez, Cathy
Ridel, Alain Le Dreff, Armelle Poquet, Denise Trochimara, Christian
Moulin.
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Le Coin Des Z é l é s
Propositions:
- Coin jeunes
- Points fixes d'observation (Kouroû, Cayenne, St Laurent du Maroni)
- Projection de diapositives
- Autres activités à définir
Groupe de travail: Bertrand Goguillon, Roger Le Guen, Olivier Tostain,
Laure guillemin, Joseph Martinez.
• Protection
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Le Coin Des Zélés
Grand Connétable:
Premier site de Guyane classé en réserve naturelle depuis le 12
décembre 1992, celui-ci n'a fait l'objet jusqu'alors d'aucune mesure de
gestion concrète (absence de panneaux sur l'île, insuffisance de suivi
scientifique en période de reproduction).
Objectif: Le GEPOG a l'intention d'adresser différents courriers aux
organismes responsables de la réserve (comité de gestion, Ministère de
l'Environnement, DIREN) afin qu'ils octroient à ce site les mesures
d'études et de protection qu'il mérite
Tout immobilisme en la matière sera dénoncé par voie de presse.
59
Le Coin Des Zélés
• Etudes
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Le Coin Des Zélés
• Divers
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Le Coin Des Z é l é s
5 - HARPIA
1er constat:
La revue est « victime » du succès inattendu de l'association, et notre bureau
se trouve aujourd'hui confronté à un problème financier et une charge de travail qu'il
faut résoudre si l'on veut que notre revue continue d'exister. Pour vous donner une
idée de son développement rapide, le numéro 1, en mars 1993, fut édité en 17
exemplaires. En février 1994, le numéro 3-4 fut édité en 80 exemplaires et le nombre
de pages a doublé.
Principe de fonctionnement:
Les articles dactylographiés ou manuscrits sont envoyés au rédacteur de la
revue, Bertrand Goguillon, qui est chargé de part son poste et les moyens mis
gracieusement à sa disposition par la DIREN (ordinateur, photocopieuse), de la
mise en page et de la réalisation de la revue.
Malgré le faible coût de revient (fourniture, papeterie = 10 Frs/ revue) la charge de
travail que nécessite la publication de 80 exemplaires (et bientôt plus) ne peut plus
incomber à une seule personne.
Afin de palier à cette charge de travail, plusieurs solutions sont soumises aux
membres présents (passer par un imprimeur: coût élevé, réduire le volume, réduire
la parution, nommer un deuxième rédacteur possédant les compétences et le
matériel avec des possibilités de publication autres que celles utilisées jusqu'à
présent; ce dernier serait chargé alternativement avec Bertrand Goguillon de la
réalisation de la revue).
Alain Le Dreff souligne que cette dernière solution parait être la mieux adaptée à
nos objectifs. En effet, chacun des deux rédacteurs disposera d'un temps plus
important (6 mois) pour la réalisation, l'alternance de tons et de formes propre à
chacun d'eux ne pourra qu'être bénéfique à la revue.
Néanmoins, dans cette éventualité, il nous faut rechercher de nouvelles possibilités
de publication pour HARPIA. Le CRESTIG (Réseau Guyanais d'Etude Scientifique
Technologique et Industrielle) est près à mettre à notre disposition le matériel
nécessaire à notre publication, sollicitant de notre part une faible participation
financière. Coût de revient par numéro: 25 Frs.
Il va de soit que l'association ne peut prendre en charge un tel investissement. Une
formule d'abonnement doit s'imposer.
Si cette solution est retenue, nous proposons un abonnement à HARPIA
(indépendamment de la cotisation) fixé à 120 Frs par an pour 4 numéros.
62
Le Coin Des Zélés
6 - Cotisations
8 - Divers
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Le Coin Des Zélés
Après vote des membres présents, la fonction des postes au sein du bureau est
assurée comme suit:
64
Le Coin Des Zélés
Le GEPOG en c a m p a g n e
Alain Le Dreff
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Le Coin Des Zélés
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Le Coin Des Zélés
Ara macao 1
Ara chloroptera 3 1 2
Ara ararauna 2
Amazona amazonica 14 4 24
Amazona farinosa 1
Pionus mentruus 1 5
Pionites melanocephala 3 2
Aratinga pertinax 3 1
Brotogeris chrysopterus 2 1
Forpus passerinus 2
Porzana albicollis 1
Bubulcus ibis 1
Tyto alba 1
Pulsatrix perspicillata 1
soit 14 espèces différentes 31 (soit 40%) 19 (soit 25%) 26 (soit 35%)
67
Le Coin Des Zélés
CENTRE DE SOINS
POUR ANIMAUX SAUVAGES
POU D'AGOUTI
B.P 64
97320 St-LAURENT DU MARONI
PARRAINAGE
téléphone:
A le
Signature
68
Le Coin Des Zélés
Le coin de la P r e s s e
69
Le Coin Des Z é l é s
Le coin de la P r e s s e
Erratum:
Une erreur est survenue dans la parution du
France Guyane du 15/02/94 (voir page 69). C'est
Christophe Cadiran qui est représenté sur la photo
de gauche. Laurent Brucy, qui lui succède, est à
droite.
Dans le France Guyane du 12/01/94, c'est bien un
Canard siffleur d'Amérique « Anas americana » qui
a été découvert par les membres du GEPOG, et
non un Canari siffleur. Le GEPOG excuse la
rédaction du journal pour ce lapsus.
70
Le Coin Des Zélés
D.R.A.E de Guyane
28, Bd Jubelin
97300 Cayenne
tel : 37.89.80
fax : 37.89.81
Les Ministères de
l'Environnement, de
l'Education Nationale, de
l'Agriculture et de la Pêche,
de la Jeunesse et des Sports
lançaient en septembre
dernier un projet éducatif
dans le domaine de
l'environnement intitulé
« 1000 défis pour ma
planète . »
Ce projet consiste à
sensibiliser et encadrer des
jeunes sur le thème touchant
à notre environnement.
Le GEPOG a soutenu un
projet présenté par l'école
Olivier Compas de Kourou,
sur le thème « Guyane, St
Pierre, Terres de migration. »
Au travers des oiseaux migrateurs communs à ces deux régions, nous nous proposons
d'étudier avec les enfants, les caractéristiques de ces espèces, leurs flux migratoire,
d'aborder les « mystères » de la migration, leurs comportements sous les divers lieux de
stationnement, cela en étroite collaboration avec une classe de St-Pierre et Miquelon
(également assistée par un ornithologue local) avec laquelle s'établira une correspondance
scolaire.
Ce projet a été retenu parmi plus de 2500 proposés à l'échelon national. En tant que
parrain technique, notre association va donc apporter son soutien à cette belle aventure,
laquelle nous l'espérons, se conclura par un échange de classe en 1995.
A. Le Dreff
71
Bon Pied, Bon Oeil !
Bon Pied, Bon Oeil !
Pas moins de 12 personnes en ont vu de toutes les couleurs le samedi 8 et dimanche 9 janvier
1994, sur le site de Paracou et ses environs. De belles espèces observées...
Excroissance inédite au fait d'un arbre mort qui se détache brusquement dans un
déploiement blanc ou qui « pique du nez » dans un déboulé noir barré d'orange,
frémissement d'un feuillage qui s'illumine de spectres changeants, écorce trop foncée ou
trop claire qui s'anime, éclats bleus, jaunes, oranges, rouges qui surgissent au détour d'une
feuille, dans toute leur pétulance...
Préparez jumelle et longue-vue (ou empruntez celle du voisin), spectacle permanent qui
n'empêche pas la bousculade.
L'oeil s'ouvre à d'autres images « sous la houlette » des initiés. Et c'est l'explosion plus ou
moins tapageuse des « oh! », des « ah! » qui fusent.
Il n'y a que l'établissement de l'inventaire, avec ses consonances antiques, qui calme et
canalise l'ardeur avant de brouiller les yeux (exercice de déchiffrage), la langue (exercice
de motricité fine), la mémoire (parasite l'efficacité des moyens mnémotechniques plus
métaphoriques, comme le caleçon pour le Cabézon, ou le trognon pour le Trogon).
Laure Guillemin
5 courageux participants pour cette sortie autour de la Montagne des singes du 29 janvier
1994.
Malgré une randonnée pédestre de plus de 12 Km, dont un tiers était forestière, la diversité
des biotopes rencontrés, qu'ils soient de forêt primaire haute avec bonne visibilité au sol,
forêt primaire touffue à visibilité réduite, forêt lianescente, nombreux chablis plus ou moins
récents, bas fond marécageux, nombreuses criques plus ou moins larges, forêt primaire
dégradée, ancienne piste de débardage rarement fréquentée recouverte plus ou moins par
une végétation basse et broussailleuse, nous a permis de faire de ce périple non pas le
parcours du combattant mais une sortie riche en connaissance tant sur les biotopes que sur
la qualité des espèces rencontrées.
Il est vrai que l'on ne peut pas toujours observer les oiseaux depuis son hamac ou assis
dans un canoë, ou bien au volant de sa voiture sur la piste. Il faut parfois utiliser ses
jambes. Une bonne marche n'est pas nocive pour l'organisme. Le but de ces sorties
ornithologiques est d'une part, de faire découvrir aux adhérents néophytes le plus
d'espèces différentes, mais aussi de pouvoir collecter le plus de renseignements sur telle
ou telle espèce, et de pouvoir par la suite cartographier au mieux la fréquentation de ces
oiseaux. Pour cela, il faut parfois découvrir de nouvelles zones de répartition qui ne sont
accessibles par aucun moyen de locomotion. En contrepartie, le fait de parcourir des zones
nouvelles devrait accroître encore plus notre soif d'ornithologie.
Alors, cher ornithologue en herbe, ne vous découragez pas devant des sorties qui peuvent
paraître exténuantes. Pensez avant tout à la beauté de la nature qui vous entourera durant
ces kilomètres.
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Bon P i e d , Bon Oeil !
Parmi les 25 espèces d'oiseaux observées, notons l'Engoulevent coré, 5 Pénélopes marail
qui nous ont livré un ballet de branches en branches fabuleux, le Colibri topaze, le Pic vert-
doré, l'Alapi carillonneur, le Fourmilier manikup, le Troglodyte arada et la Paruline des rives.
Patrice Dellière
Christian Moulin
Je demande un tout petit effort aux personnes responsables des sorties, ou bien à un volontaire
présent lors de la sortie concerné, de bien vouloir exprimer ses impressions après cette journée
ou ce week-end consacré à l'ornithologie en général. H n'est pas nécessaire d'écrire un roman,
quelques lignes suffiront à faire regretter aux absents de ne pas être venu. N'attendez pas trop
longtemps que vos premières impressions disparaissent de votre esprit, écrivez les et envoyez
les au secrétariat du GEPOG afin qu'elles puissent être publiées dans le prochain numéro
d'Harpia.
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GROUPE D'ETUDE ET DE PROTECTION DES OISEAUX EN GUYANE
Samedi 7 mai
Montagne des singes (sentier botanique
Kourou) Dimanche 19 juin (après midi)
Botanique et avifaune forestière Sortie Grand-Public
Contact: Pierre Montpied 32.42.60 Salines de Montjoly (Cayenne)
Contact: Micheline Maxwell 31.39.69
Samedi 14 mai
Layon RN1 (Kourou) Samedi 25 et dimanche 26 juin
« Longue marche! ! ! » Cacao et ses environs
Avifaune forestière forêt et bords de rivière
Contact: Alain Le Dreff 32.30.57 Contact: Joseph Martinez 30.11.06
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Histoire de Plumes
Histoire de Plumes
BIRDS IN BRAZIL
A NATURAL HISTORY
Helmut Sick
Prix: £95.00
A GUIDE TO
THE BIRDS OF PANAMA
With Costa Rica,
Nicaragua and Honduras
Robert S. Ridgely and
John A. Gwynne, Jr.
Prix: £19.95
Commande à adresser à:
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A VOS PLUMES
Par Nathalie Daoudal & Patrice Delliere
79
L
O
« Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers! R
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers. N
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, I
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. T
Dites, qu'avez-vous vu? »
H
Baudelaire.
O