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La Revue Des Ornithologues Amateurs De Guyane

Groupe
d'Etude et
de Protection
des Oiseaux
en Guyane

Sommaire:

La Mouette rieuse et le Goéland brun


A Vos Jumelles : L'Ibis r o u g e
La synthèse des observations: juillet - septembre 1993

L'actualité ornithologique internationale


Récit de voyage : A travers les USA
Vie du Groupe
Compte-rendu de l'Assemblée Générale

1er Trimestre 1994 N° 5


S o m m a i r e

EDITO p. 4.

ETUDE ET CONNAISSANCE DE L'AVIFAUNE


Aide à l'identification
La Mouette rieuse et le Goéland brun p. 6.

A vos jumelles
L'Ibis rouge Eudocimus ruber p. 14.

A travers la Guyane des oiseaux


Impressions naturalistes d'un apprenti ornithologique à Saül p. 18.

La synthèse des observations


Addenda à la synthèse du 2eme trimestre 1993 p. 21.
Période juillet à septembre 1993 P 22.

LE MONDE A TIRE D'AILE


L'actualité ornithologique internationale P 37.

Récit de voyage
A travers les USA P 40.

D'UNE BRANCHE A L'AUTRE


Portrait: Pierre Montpied P 50.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le bois canon
sans jamais oser le demander. P 50.

VIE DU GROUPE
Le coin des zélés
Compte-rendu de l'Assemblée Générale du 13 mars 1994 p. 55.
Le GEPOG en campagne P 65.
Un centre de soins pour oiseaux sauvages P 67.
Le coin de la presse P 69
Opération « 1000 défis pour ma planète » P 71

Bon pied, bon oeil ! P 72

Le calendrier des sorties P75

Histoire de plumes P76

A vos plumes P78

LES ORNITHOLOGIQUES

REDACTEUH PATRICE DELLIÈRE


Références des illustrations

B. Bellaton p. 9, 10, 11 et couv.


Thomas R. Schultz dans « Birds of North America » p. 6, 7, 9, 10, 11.
Alexis dans « La passion des oiseaux » p. 13, 64.
P. Davanseau, arrangement P. Dellière, d'après Franquin p. 13.
N. Eterradossi dans « Carnet de notes d'Eugène Ruber » p. 14b, 15, 16, 38, 60.
M. Kleinbaum dans « Birds of Venezuela » p. 14h, 22b, 23h, 27h, 28.
H. Douglass Pratt dans « Birds of North America » p. 46.
H. Jon Jonosik dans « Birds of North America » p. 47.
Guy Tudor dans « Birds of Venezuela » p. 22h, 23b, 24, 25, 26, 29, 31, 33h.
John C. Pitcher dans « Birds of North America » p. 27b.
John Gwynne dans « Birds of Venezuela » p. 30, 32h.
W. Trimm dans « Birds of Venezuela » p. 33b, 34h.
K. D. Phelps dans « Birds of Venezuela » p. 32b.
P. Dellière d'après « Carnet de notes d'Eugène Ruber » p. 17.
P. Dellière p. 65b, 66, 78.
Susan Roux dans « Livre rouge des oiseaux menacés... » p. 4 et couv.
Patrick Suiro dans « Livre rouge des oiseaux menacés... » p. 53, 59h.
Morris dans Lucky Luke « Le fil qui chante » p. 42, 43, 45, 46.
Uderzo dans Astérix p. 55.
illustrations tirées de la Hulotte p. 7, 38, 61, 63, 64, 78.
illustrations tirées de Guide of Muirwoods . p. 40, 41, 42, 44.
Illustrations tirées de Guide of Death Valley p. 43, 48.
Illustrations tirées de Guide of Utah p. 48.
Morris dans Lucky Luke « Le fil qui chante » p. 42, 43, 45, 46.

3
EDITO

Le GEPOG vient de fêter son premier anniversaire


d'existence. Beaucoup d'actions engagées par notre
association, au cours de cette année, ont permis de
nous apporter une certaine notoriété et de se faire
remarquer au sein des autres associations de protection
de la nature.

Pour cela, il a fallu apporter des changements à la


structure non sans conséquences. Lors de l'Assemblée
Générale qui s'est déroulée le 13 mars 1994, une
décision a été prise concernant la revue HARPIA.

Deux points importants ont été abordé. Le premier a consisté en un abonnement annuel à
la revue, afin de supporter les coûts d'édition qui s'accroissent considérablement suite à
l'expansion du groupe. Le deuxième point a consisté en une nouvelle formule de rédaction
afin d'alléger le travail remarquable de Bertrand Goguillon, rédacteur d'HARPIA, et d'éviter
tout retard dans la parution de la revue, néfaste pour la renommée de l'association.

Patrice Dellière, disposant des moyens informatiques nécessaires à la réalisation d'une


revue, s'est proposé comme co-rédacteur, en alternance avec Bertrand. Le GEPOG espère
que cette nouvelle formule continuera à satisfaire tous les lecteurs.

A noter, et espérons que ce sera le début d'une longue série, la naissance d'une nouvelle
rubrique de divertissement, « A vos plumes ». Ce trimestre, un « mots fléchés », relatif à
l'ornithologie, vous est proposé. Nous espérons qu'il vous fera passer quelques bons
moments de réflexion. Pour vous faire languir, la solution ne vous sera donnée que dans le
numéro 6 d'HARPIA, qui sortira début juillet.

A cette occasion, nous souhaitons que cette initiative soit suivie par d'autres personnes qui
pourraient nous apporter d'autres idées de divertissement (toujours en relation avec le
monde ailée ou le monde animal), pour étoffer cette nouvelle rubrique.

D'autres rubriques sont encore à créer dans la revue, pour enrichir son contenu et donner
satisfaction à chaque lecteur. Nous comptons sur vous aussi pour nous proposer vos
suggestions.

Ce trimestre, des sujets intéressants sont abordés, comme l'article de J.L. Poillot et J.
Martinez sur l'Ibis rouge. Le GEPOG a mis un accent particulier, cette année, sur les Ibis
rouges. Ce numéro sort à point nommé avec le début de la campagne « IBIS ROUGE,
ESPECE EN DANGER » lancée par le GEPOG. Nous tenons à porter un coup décisif au
massacre de cette espèce qui a lieu tous les ans durant cette période, malgré la protection
internationale dont elle bénéficie.

Pour ce premier anniversaire, nous espérons que les améliorations au sein du groupe
n'entraveront pas votre fidélité à votre revue préférée, HARPIA.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.

Le bureau.

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ETUDE ET CONNAISSANCE

DE L'AVIFAUNE
AIDE A L'IDENTIFICATION

LA
MOUETTE
RIEUSE

ET LE

GOELAND
BRUN

A. Le Dreff & B. Bellaton

6
A I D E A L ' I D E N T I F I C A T I O N

La Mouette rieuse « Larus rudibundus » et le Goéland brun


« Larus fuscus » en Guyane Française.

A. Le Dreff & B. Bellaton

J usqu'à une date récente, les observations de la Mouette rieuse et du Goéland brun étaient
considérées comme accidentelles en Amérique du Nord.
Depuis le début des années 80, la recrudescence des apparitions de ces Laridés d'origine
Européenne sur la frange Nord Atlantique du Nouveau Monde, s'est récemment concrétisée par
la nidification de la Mouette rieuse au Canada et aux Etats Unis. Si le Goéland brun n'a pas
encore été trouvé nicheur dans ces contrées, il demeure l'espèce la plus fréquente des deux.

Les quelques dizaines d'observations qui se sont accumulées depuis 1978 en Guyane,
permettent de penser à la mise en place d'une aire d'hivernage néotropicale et confirme
l'évolution du statut de ces espèces qui tendent à coloniser le nouveau monde.

Il est vraisemblable que des individus de ces deux espèces passent inaperçu dans notre région,
car ils peuvent être confondus avec « notre » résidente habituelle: la Mouette atricille « Larus
atricilla »; (surtout en plumage de 1re année).

Aussi semble t-il intéressant de rappeler les principaux points distinctifs de chaque espèce, les
périodes de présence potentielle, les critères comparatifs de terrain avec la Mouette atricille.

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LARIDAE
Caractères comparatifs pour l'identification des Laridés rencontrés en Guyane.

Individus de l e r e ANNEE

Mouette Atricille Mouette Rieuse Goéland Brun

Bec Noir Bicolore; jaune à pointe noire Sombre


Pattes Noires Pâles Pâles
Dessus Dos gris ardoisé-ailes brunes Gris clair-épaule tachée de brun Tachée de brun
Ventre Gris Blanc Pâle à taché de brun
Tête Grise Gris blanc avec tache noire à l'oreille Pâle à tachée de brun
Queue Grise avec large bande noire Blanche avec bande noire Brun noirâtre
à l'extrémité à l'extrémité
Rémiges
primaires Noires Blanches à bouts noirs Brun foncé

Subadulte de 2 eme ANNEE

Mouette atricille Mouette rieuse Goéland brun

Bec Noirâtre Rouge sombre Bicolore, pâle à pointe noire


Pattes Noires Rouge sombre Pâles, parfois jaunes
Dessus Gris ardoisé Gris pâle Gris foncé sur le dos
contrastant avec ailes brunes
Dessous Blanc teinté de gris Blanc Pâle taché de brun
Tête Blanche teintée de gris Blanche avec tache noire à l'oreille Pâle tachée de brun
Queue Blanche avec tache noire au bout Blanche Brune
Rémiges
primaires Noires Blanches, aux extrémités noires Noires à brun foncé

Adulte en plumage nuptial

Mouette atricille Mouette rieuse Goéland brun

Bec Rouge sombre Rouge Jaune avec tache rouge sur


extrémité mandibule inférieure
Pattes Rouge sombre Rouges Jaunes
Dessus Ailes et dos gris ardoisé Gris pâle Gris ardoisé
Dessous Blanc Blanc Blanc
Tête Cagoule noire Capuchon brun chocolat limité Blanche
à l'occiput en arrière
Queue Blanche Blanche Blanche
Rémiges
primaires Entièrement noires Blanches aux extrémités noires Noires

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Mouette atricille Mouette rieuse Goéland brun
PLUMAGE DE 2eme ANNEE (Subadulte)

Mouette atricille Mouette rieuse Goéland brun


Mouette atricille Goéland brun
Mouette rieuse Larus rudibundus

•Aspect général: semble plus « ronde » que la Mouette atricille, et plus petite.

- Le front est moins fuyant.

- Le bec est plus fin et plus pointu.

- La poitrine est plus forte.

• Répartition mensuelle des observations en Guyane, cumulée pour la période 1978-1993

Goéland brun Larus fuscus

• Aspect général: semble plus « massif » que la Mouette atricille. Bec plus fort, taille et
envergure plus grandes.

• Répartition mensuelle des observations en Guyane, cumulée pour la période 1978-1993

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Milieux fréquentés:

Dans les régions où elles hivernent, ces espèces fréquentent le plus souvent les colonies de
Laridés autochtones. Ces deux espèces sont donc à rechercher parmi les reposoirs de mouettes
atricilles connus du département. Si la grande majorité des observations ont été faites sur le
vieux port de Cayenne, il conviendra de prospecter également le port de Kourou (où elles ont
déjà été observées), la plage des Hattes et tous lieux susceptibles d'accueillir des Laridés.

• Enquête « Laridés Européens » :

Afin de confirmer la dynamique actuelle de ces espèces sur le nouveau monde, dont la Guyane
deviendrait une aire d'hivernage, toutes les observations dans le département sont à faire
parvenir au secrétariat du GEPOG.

pour des renseignements plus détaillés sur leurs statuts, on se rapportera utilement à l'article
d'Olivier Tostain et Jean-Luc Dujardin (Alauda N°57) « Mise en place d'une aire d'hivernage
néotropicale de Laridés holarctiques ».

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A V o s J u m e l l e s ! ! !

L'IBIS ROUGE Eudocimus ruber

Il y a peut-être 30 ans pour les plus âgés d'entre vous, vous avez pu voir
les vasières, à coté de Cayenne, rouges d'oiseaux superbes au long bec courbe noir
ou rose appelé « Flamant » en Guyane, bien qu'ils n'aient rien à voir avec les
Flamants roses américains « Phoenicopterus ruber». Son nom : Ibis rouge ou plus
scientifiquement Eudocimus ruber.

L'Ibis rouge est vraisemblablement le plus joli et le plus spectaculaire de


tous les ibis; le voir voler en formation en V est inoubliable. C'est un habitant
caractéristique de la façade atlantique tropicale d'Amérique du Sud. De moeurs
grégaires, il vit en colonie de 100 à plusieurs milliers d'individus. L'Ibis rouge
affectionne exclusivement les jeunes mangroves de palétuviers blancs « Avicennia
germinans ». La croissance de ces
palétuviers et les modifications du profil du
littoral, les obligent à changer fréquemment
de zones de nidification. En dehors de la
période de reproduction, l'espèce est
erratique dans son aire de répartition: les
oiseaux ne connaissent pas de frontières.

Après une courte parade, les


oiseaux construisent, entre 1 et 7 mètres de

14
A V o s J u m e l l e s !!!

hauteur, un petit nid en forme de plate-forme fait de branchettes entrecroisées et qui


parait bien fragile. Les oiseaux s'y accouplent et y déposeront 1 à 2 oeufs beiges
tachetés de marron, rarement plus. Les pontes s'étalent de début avril à fin août.
L'incubation, assurée par les deux parents, dure de 22 à 23 jours.

L'oeuf éclos, les parents


protègent les poussins des rayons du
soleil, et commencent pour les nourrir, un
va et vient entre la vasière, la mangrove
et le nid.

Les ibis peuvent ainsi parcourir


jusqu'à une trentaine de kilomètres à la
recherche de crabes, mollusques, larves.
Le ou les poussins tout noirs quittent le
nid après quelques jours et se promènent
sur les branches: on dit qu'ils sont
nidifuges.

Au bout de 2 semaines ils perdent leur duvet. Des plumes blanches


apparaissent sur le ventre et le dessous de l'aile, alors que le reste du corps s'est
couvert de plumes brun-noir. A 5 semaines, ils font des vols sur de courtes distances
et ils abandonnent la colonie à 9 ou 10 semaines. Leur coloration rouge, avec
l'extrémité noire des rémiges, ne s'acquiert qu'au troisième été: ils sont en âge de se
reproduire. La mortalité étant importante chez les jeunes, il est rare que les deux
oisillons d'une même couvée parviennent à l'âge adulte.

L'aire de répartition
s'étendait autrefois de l'Amérique
Centrale jusqu'au sud du Brésil dans
la région de Rio de Janeiro.
Actuellement l'espèce est devenue
accidentelle en Amérique Centrale,
elle est absente du nord-est du
Brésil et a quasiment disparu du
reste du pays. La seule région où
l'Ibis rouge est encore présent
s'étend du nord-est de la Colombie
jusqu'à l'embouchure de l'Amazone.
Il subsiste environ une dizaine de
colonies, ce qui est peu, dont deux au maximum en Guyane. Partout dans son aire
de répartition l'Ibis est en régression, sauf dans deux pays: Trinidad et le Surinam.

15
A V o s J u m e l l e s !!!

Et en Guyane
L'Ibis rouge pourrait couler des jours heureux en Guyane car toute les
conditions écologiques optimales sont réunies: jeunes mangroves de palétuviers
blancs, belles vasières, climat. Mais une ombre à tout cela: une forte prédation par la
chasse, pour approvisionner les restaurants et la confection de fleurs artificielles en
plumes, à Sinnamary et Iracoubo. Un projet de substitution a pourtant été monté
dans les années 80 avec des plumes de volailles teintées artificiellement. Ce projet,
qui aurait pu être créateur d'emplois et limiter la pression de chasse sur les Ibis, n'a
malheureusement pas abouti. Les chasseurs se postent sur les sites de nidification
ou entre les zones de gagnage: des centaines d'Ibis sont tués, les adultes peuvent
quitter définitivement la colonie et leur progéniture est perdue. Les chasseurs vont
parfois jusqu'à dénicher et piller les nids. La population guyanaise a fortement chuté.
En 1976 on dénombrait environ 5000 couples reproducteurs, seulement 1500 en
1993. Les juvéniles représentent toujours une infime proportion de nos décomptes
aériens. Cela témoigne des rendements catastrophiques et quasiment nuls de la
reproduction sur le territoire guyanais. L'erratisme naturel des Ibis rouges, venant
des autres pays où il est plus abondant, permet de maintenir les colonies de notre
département, sinon il aurait complètement disparu. La chasse à l'Ibis n'est pas une
nécessité en soi pour subsister.

Interdiction de tirer et de vendre

Dans le cadre de la
loi de juillet 1976 qui prévoit des
sanctions pénales aux
contrevenants, il est interdit de
tuer ou de vendre l'Ibis, ses
oeufs ou ses plumes, en tous
lieux et en tous temps. Il est
donc protégé mais il faudrait
encore que les sanctions soient
appliquées. Deux pays l'ont
intégralement protégé. Le
Surinam qui crée deux réserves
côtières (Wiawia et
Coppenamepunt) protégeant
leurs sites de nidification (13000
couples), et Trinidad, où le
« Scarlet Ibis » est devenu
l'oiseau national à l'indépendance de l'île. Dans cette dernière, il est intégralement
protégé depuis 1965 et une grande réserve de 140 ha, créée en 1953, abrite
actuellement environ 10000 Ibis rouges, et chaque jour plus d'une centaine de
touristes viennent visiter ce sanctuaire.

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A V o s J u m e l l e s !!!

L'Ibis, ainsi que toute la faune et la flore font partie du patrimoine naturel
guyanais susceptible d'attirer les touristes. La France a participé à la Conférence de
RIO (Brésil) et entériné une campagne en faveur de la biodiversité: deux sites
guyanais (Basse Mana et marais de Kaw) viennent d'être classés « Zone Humide
d'importance Internationale » par la convention de RAMSAR. Deux parcs régionaux
et un parc national vont peut-être voir le jour. Une politique en faveur de
l'environnement est donc engagée. Il serait bon de passer aux actes.

En espérant que les générations futures puissent encore voir des


immenses vols d'Ibis rouges dans le ciel de Guyane. Comme auparavant.

Jean-Luc Poillot & Joseph Martinez

Ordre: Ciconiiformes
Famille: Threskiornithidae
Nom: Eudocimus ruber Ibis rouge

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A t r a v e r s la G u y a n e des o i s e a u x

IMPRESSIONS NATURALISTES D'UN APPRENTI


ORNITHOLOGIQUE A SAÙL

près quarante minutes d'un vol en « rase

A canopée » et suite à un atterrissage musclé, c'est


avec la figure pâle et les mains moites que nous
posons un pied à Saùl.

Le survol du « grand brocolis » m'avait déjà fasciné et


cette impression d'immensité est encore gravée dans
mon esprit.

J'arrivais donc à Saùl la tête remplie d'images mythiques


d'une forêt profonde et impénétrable mais aussi avec un
peu l'appréhension de perdre mes repères, de plonger
dans « le grand vert » en quelques sortes.

En effet, les quelques promenades que j'ai pu faire, guidé avec une grande
gentillesse par Andy Alincks de la famille des Eaux-Claires, m'ont agréablement
tourné la tête et m'ont procuré une réelle joie. En particulier, ce qui m'a fortement
touché fut d'avoir pu contempler des espèces pas nécessairement exceptionnelles
en elles-mêmes mais des espèces vivant et se reproduisant dans un milieu
aujourd'hui exceptionnel car indemne (ou presque et pour combien de temps
encore ?) de toute influence humaine importante.

A la vue de cette extraordinaire, multiple et variée profusion d'espèces animales et


végétales et qui résultaient chacune d'une longue lignée temporelle, c'est comme si
je me déplaçais en quelque sorte hors du temps et de l'espace actuels...
Tout cela me plongeait dans une bienheureuse et sereine méditation que je ne sais
expliquer davantage.

J'ai pu admirer une série de beaux et puissants arbres dont la seule vue force le
respect: fromagers, bois-diable, ficus principalement. Nous avons aussi dérangé un
agouti au détour d'un chemin.

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Plus tard, de fortes odeurs animales nous ont entouré. Notre guide y a reconnu le
singe hurleur, le pécari et le cochon-bois.

Le matin de notre départ, nous avons pu observer des traces toutes fraîches de
jaguar et de biche.

Enfin, du point de vue de mes jumelles, je pense avoir identifié:

• Trogon à queue blanche (mâle) Trogon viridis


• Grimpar à bec courbé Campylorhampus procurvoides
(ou trochilirostris ???)
• Colibri jacobin Florisuga mellivora
• Cardinal ardoisé Pitylus grossus
• Piaye écureuil Piaya cayana
• Cacique vert Psarocolius viridis

... et d'autres encore trop rapides pour moi. Je pense qu'il devrait être aisé et
agréable, aux membres du GEPOG, d'allonger cette liste lors d'une prochaine sortie.
N'est ce pas ?

Gilles Dantu

Quelques informations sur le séjour:


Cayenne - Saùl : 780 frs A/R par AIR GUYANE
300 à 400 Frs par jour en pension complète aux Eaux-
Claires (à 7 kms de Saùl par chemin), accompagnement par
guide, inclus.

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LA SYNTHESE DES OBSERVATIONS
Addenda à la synthèse du deuxième trimestre 1993

Botaurus pinnatus Butor mlrasol

1 oiseau dans les marais Yiyi durant la 1ère d é c a d e de mai (Bertrand Goguillon).

Mycteria americana Tantale d'Amérique

6 oiseaux passent au dessus de la piste de Kaw en direction de la plaine marécageuse, d é b u t mai (B.G.).
Un maximum de 22 oiseaux est observé à l'embouchure de l'organabo, le 19/06/93 (GEPOG).

Cairina moschata Canard musqué

1 couple a v e c 2 jeunes dans les marais de Kaw, le 25/05/93 (BG.).

Peu de données concernant la reproduction de cette espèce en Guyane sont connues. Il est intéressant
de noter q u e le Canard musqué se reproduit encore dans les marais de Kaw à proximité du b o u r g , et ce
malgré la forte pression de chasse qu'il y subit.

Rostrhamus sociabilis Milan des marais

3 immatures près de la crique Macouria, le 19/06/93 (B.G.).

Buteo albicaudatus Buse à queue blanche

1 oiseau au dessus des marais de Kaw, le 27/06/93 (Bruno Bellaton).

Buteogallus urubutinga Buse urubu

1 adulte peu farouche le long de la nouvelle RN1 entre Kourou et Sinnamary, le 19/06/93 (B.G.).

Geranospiza caerulescens Buse échasse

1 oiseau observé dans les marais Yiyi, le 20/06/93 (GEPOG).

Daptrius ater Caracara noir

2 oiseaux sur l'Organabo, le 19/06/93 (GEPOG).

Cette espèce des forêts ripicoles bordant les grandes


rivières, reste rare et sporadique en Guyane.

Polyborus plancus Caracara huppé

1 individu près de la crique Macouria, le 19/06/93 (B.G.).

Opisthocomus hoazin Hoatzin huppé

1 oiseau dans les marais de Kaw, le 17/06/93 (B.B.).

Himantopus melanurus Echasse à queue noire

10 individus sur l'anse Nadau, le 04/06/93 (B.B.).

Hvpocnemoides melanopogon Alapi à menton noir

1 nid a v e c 2 oeufs (pourpres tachetés de brun) sur la crique Yiyi, le 20/06/93 (GEPOG).

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SYNTHESE DES OBSERVATIONS

Période : Juillet - Août - Septembre 1993

Rédacteur : Bertrand GOGUILLON

Liste des observateurs :

B. BELLATON (B.B.) B. GOGUILLON (B.G.) M. MAXWELL (M.M.). 0. TOSTAIN (O.T.)


C.CADIRAN(C.C) A. LE DREFF (A.L.D.) C. MOULIN (CM.)
H. GERAUX (KG.) R. LE GUEN (R.L.G.) P. PETRONELLI (P.P.)

Les données mentionant le GEPOG se réfèrent aux observations de groupe réalisées au cours des sorties organisées par l'association.
GEPOG - M.Yi. : mission d'étude de la crique et des marais Yiyi pour le Conservatoire du Littoral, du 3 au10 juillet 93, dont une synthèse
du rapport paraîtra prochainement dans Harpia.
GEPOG - M.Azt : mission d'inventaire ZNlEFF du 17 au 23 juillet 93, en vue de l'élaboration du dossier de Réserve Naturelle de la Basse
Mana

Ordre d e s TINAMIFORMES
Famille des TINAMIDAE

Tinamus major Grand tinamou

1 femelle couvant 4 oeufs à Paracou. le 20/04/1993 (P.P.).

Crypturellus cinereus Tinamou cendré

Noté sur le site d ' é t u d e de la Yiyi. le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).


Observé le long de la crique Alaparoubo (affluent de La Sinnamary) durant la 2 è m e 15aine de
septembre (O.T.).

Crypturellus soui Tinamou soui

Plusieurs individus entendus en bordure du mont Grand Matoury, le 25/08/93 (B.G. & O.T.).

Crypturellus variegatus Tinamou varié

1 adulte a c c o m p a g n é d'un jeune emplumé mais non volant (faisant 1/3 de la taille de l'adulte), crique
Alaparoubo. 2éme 1 Saine de septembre (O.T.).

Jusqu'à présent, la période connue en Guyane pour la reproduction de cette e s p è c e s'étendait de


février à avril.

Ordre d e s PELECANIFORMES
Famille des ANHINGIDAE

Anhinga anhinga Anhinga d'Amérique

1 individu observé très régulièrement dans les marais Yiyi. du 3


au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
1 Individu dans la lagune d'Aztèque, noté le 17/07/93 (O.T. &
B.G. - M.Azt.) et le 04/08/93 (H.G.).
1 individu sur la crique des Cascades (Montsinéry), le 25/07/93
(B.B.).

22
Famille des FREGATIDAE

Fregata magnificens Frégate superbe

Un total de 4 000 Individus volants au Grand Connétable, le 27/07/93 (O.T.).

Cette d o n n é e correspond à l'effectif maximum ayant pu être dénombré


jusqu'à présent sur le site.

Ordre des CICONIIFORMES


Famille des ARDEIDAE

Egretta alba Grande Aigrette

1 Individu en migration volant vers le nord-ouest, observé de l'Inselberg des montagnes de la Trinité, le
16/09/93(0.1).
Le dortoir d'Aztèque est évalué à 358 oiseaux le 03/07/93 (H.G.).

Egretta thula ; E caerulea ; E. tricolor Aigrettes neigeuses, bleues, tricolores


& Bubulcus Ibis & Hérons garde-boeufs

Le dortoir d'Aztèque est estimé à 20 000 oiseaux, toutes espèces confondues (les Aigrettes bleues adultes
et tricolores représentant 40 % du total), le 04/09/93 (M.M & B.G.).

Nycticorax nycticorax Bihoreau gris


& Nyctanassa v i o l a c e a & Bihoreau violacé

1 Bihoreau gris dans les marais d'eau douce de Yiyi. le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Le dortoir d ' A z t è q u e est estimé à plusieurs lOOaines de Bihoreaux violacés et plusieurs 10aines de
Bihoreaux gris, le 11 /07/93 (H.G.).

Famille des THRESKIORNITHIDAE

Mesembrinibis cayennensis Ibis vert

Plusieurs Individus (au moins 3) notés régulièrement dans les marais Yiyi, du 3 au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Suite à une très importante pression de chasse, l'espèce s'est aujourd'hui considérablement raréfiée et, le
site des marais Yiyi constitu l'un des derniers bastions isolés où l'Ibis vert se maintient encore.

Eudocimus ruber Ibis rouge

Le dortoir d'Aztèque est évalué à :


- un peu moins de 1 000 Individus en juillet (H.G.).
-1 500 oiseaux, le 08/08/93 (B.B. & B.G.).
- 2 500 oiseaux, le 04/09/93 (B.G. 8c M.M.).

C o m m e l ' a n n é e p r é c é d e n t e , il semble q u e les


effectifs d u d o r t o i r f l u c t u e n t sensiblement e n
a u g m e n t a n t progressivement au cours de la saison
sèche. Ils apparaissent néanmoins beaucoup moins
importants par rapport à la saison précédente ; le
dortoir avait alors enregistré vers la fin-août 4500 ibis.

Ajaia ajaja Spatule rose

Un groupe d ' u n e 20aine d'oiseaux dans les lagunes


d'Aztèque, le 10/07/93 (H.G.).

Cette e s p è c e très rare et localisée dans les secteus


les moins accessibles de la c ô t e , se r e n c o n t r e
essentiellement au niveau de la Pointe Béhague. Il
s'agit Ici du g r o u p e d'oiseau le plus important observé
jusqu'à présent à l'ouest du littoral guyanais (peut être
par manque de prospection les années précédentes).

23
Famille des CICONIIDAE

Mycteria americana Tantale d'Amérique

La population fréquentant les lagunes d'Aztèque est estimée


à plus d'une 100aine d'oiseaux durant la saison sèche, juillet &
août 93(H.G.).

Famille des CICONIIDAE

Sarcoramphus papa Vautour pape

1 individu à Paracou, le 30/07/93 (H.G.).


1 individu au dessus de la piste de Kaw. le 12/09/93 (PP. & R.L.G.).
1 individu près des Chutes Voltaires (St-Laurent), 3ème d é c a d e de septembre (B.B.).

Famille des PHOENICOPTERIDAE

Phoenicopterus ruber Flamant rose

Plusieurs vols notés à Aztèque (B.G. & O.T. - M.Azt.) :


-19 oiseaux (dont 9 immatures) en vol vers l'est, le 19/07/93.
- 60 oiseaux en vol vers l'ouest, le 20/07/93.
- 21 oiseaux en vol vers l'est, le 23/07/93.

Il s'agit ici des effectifs les plus importants dénombrés pour c e t t e espèce qui reste très rare sur les
vasières littorales de Guyane. Ces vols pourraient suggérer une origine étrangère pour ces oiseaux : une
population de Flamants roses serait résidente dans l'est du Surinam (DONAHUE & PIERSON. 1982). L'espèce
est par ailleurs nicheuse dans les lagunes côtières d ' A m a p a (NOVAES, 1974).

Ordre des ANSERIFORMES


Famille des ANATIDAE

Dendrocygna automnalis Dendrocygne à ventre noir

La population fréquentant les lagunes d'Aztèque et les rizières de Mana est évaluée à 350 oiseaux durant
la saison sèche, juillet & août 93 (H.G.).

Sarkidiornis melanotos Canard à bosse

1 individu à Aztèque au milieu d'un vol de Dendrocygnes


à ventre noir, en août 93 (H.G.).

1 ère mention pour la Guyane de cette espèce connue


de la Guyana et de l'estuaire de l'Amazone (MEYER DE
SCHAUENSEE. 1966).

Cairina moschata Canard musqué

1 couple dans les marais Yiyi, le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).


1 mâle et 2 femelles sur la crique Coswine, le 01 /08/93 (H.G.).

Anas bahamensis Pilet des Bahamas

La population de la lagune d'Aztèque est estimée à quelques lOaines d'individus durant la saison sèche,
juillet & août 93 (H.G.).

Une faible population persiste dans ces marais de Mana où l'espèce continue de subir une forte pression
de chasse.

24
Anas discors Sarcelle à ailes bleues

1 individu en vol au dessus de la sablière de la piste de l'Anse de Slnnamary, le 25/09/93 (GEPOG).

Ordre des FALCONIFORMES


Famille des ACCIPITRIDAE

Chondrohierax uncinatus Milan à bec-en-croc

1 individu au C.D.N.G. de St-Laurent. le 07/08/93 (B.G.).

Rostrhamus sociabilis Milan des marais

Dans les rizières de M a n a , 1 mâle le 20/07/93 et 6 oiseaux (dont 2 femelles ou immatures)le 21/07/93 (O T &
BG. - MAzt.).
1 adulte a v e c 2 juvéniles observés piste de l'Anse de Sinnamary, le 21/09/93 (A.L.D.)-.
Absent d é b u t juillet des marais Yiyi, normalement fréquentés par au moins 3 couples nicheurs (GEPOG -
M.Yi).

Accipiter superciliosus Epervler nain

1 oiseau à Pointe Isère, le 11/07/93 (B.B.).

Buteo albicaudatus Buse à queue blanche

Observée régulièrement dans les savanes bordant les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).

Buteo albonotatus Buse à queue barrée

I dans les rizières de M a n a , le 08/08/93 (B.B. & B.G.).

Buteogallus aequinoctialis Buse des crabes

Une population d ' u n e 15aine d'oiseaux a v e c de nombreux jeunes individus (50 %) est notée dans la vieille
mangrove le long de la crique Canceler, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

II s'agit de la population nicheuse de plus forte densité trouvée jusqu'à présent, par rapport aux autres
secteurs littoraux qui ont déjà pu être prospectés.

Buteogallus urubutinqa Buse urubu

1 immature dans les rizières de Mana, le 17/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt).

Spizastur melanoleucus Aigle noir et blanc

1 oiseau attaqué par 2 Faucons des chauves-souris à Saül, le 07/07/93 (B.B.).

Spizaetus sp. Spizaetesp.

1 oiseau entendu mais non observé sur le site d'étude de la Yiyi, 1ère d é c a d e de juillet (GEPOG - M.Yi.).

Geranospiza caerulescens ••• Buse échasse

Notée à 2 reprises dans les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).

Famille des PANDIONIDAE

Pandion haliaetus Balbuzard pêcheur

Observé à deux reprises à Aztèque : 1 individu transportant


une branche dans ses serres, en juillet 93 (H.G.).

L'espèce fréquente le littoral guyanais en hivernage de septembre à avril et des sujets non nicheurs sont
également présents durant l'été boréal (immature erratique). La limite sud de son aire de reproduction se
situe sur la c ô t e est des Etats-Unis, dans l'Etat du Texas.
Cette observation exceptionnelle laisse c e p e n d a n t supposer un comportement de reproducteur chez
cet individu...

25
Famille des FALCONIDAE

Micrastur mirandolleï Carnifex ardoisé

Entendus régulièrement (au moins deux individus) sur le mont Grand Matoury. les 22 et 25/08/93 (B.G.).

Micrastur sp. Carnifex sp.

1 individu e n t e n d u au mont Grand Matoury, différent du Carnifex ardoisé mais non identifié, le 25/08/93
(BG. & O.T.).

Polyborus plancus Caracara huppé

1 oiseau à Aztèque, le 10/07/93 (H.G.).

Une o b s e r v a t i o n s u p p l é m e n t a i r e (cf. synthèses


précédentes) de cette espèce très rare des savanes et
marais du littoral guyanais, et pour laquelle on ne peut
toujours pas affirmer qu'il existe une p o p u l a t i o n
reproductrice sédentaire.

Falco deiroleucus Faucon orangé

1 mâle observé sur la piste des Compagnons à Kourou, le 11 /09/93 (A.L.D.).


1 individu observé sur l'inselberg de la Trinité, le 16/09/93 (O.T.).

Ordre des GRUIFORMES


Famille des ARAMIDAE

Aramus guarauna Courlan brun

Au moins trois individus notés régulièrement dans les marais Yiyi, du 3


au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).
Plusieurs oiseaux notés dans les marais d ' e a u douce des Hattes, en
Juillet 93 (H.G.).
1 près de la crique Macouria, dans une savane humide brûlée
récemment, le 24/09/93 (B.B. ; BG. & M.M.).

Famille des RALLIDAE

Aramides cajanea Râle de Cayenne

Entendu au bord de la crique Canceler. le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Porzana flaviventer Marouefte à sourcils blancs

Notée à Aztèque, le 19/07/93 (BG. & O.T. - M.Azt.).

Famille des HELIORNITHIDAE

Heliornis fulica Grébifoulque d'Amérique

Au moins 4 individus dans la zone d'étude de Yiyi. du 3 au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

26
Ordre des CHARADRIIFORMES
Famille des CHARADRIIDAE

Pluvialis dominica Pluvier dominicain

5 individus sur la vasière de Kourou, le 10/09/93, mais absent du site depuis le 01/09 (A.L.D.).

Cela constitue la d o n n é e la plus précoce d'arrivée postnuptiale de ces oiseaux pour le site, mais est
conforme aux années précédentes. Auparavant, les premières observations se situaient entre le 15 et le
20 septembre, à l'exception de 1992 où l'arrivée tardive fut enregistrée en octobre.

Charadrius wilsonia Gravelot de Wilson

1 individu à Pointe Isère, le 11/07/93 (B.B.).


Plusieurs individus notés à Aztèque, du 17 au 23/07/93 d o n t 1 femelle a v e c 3 jeunes le 18/07
(O.T.&B.G.-MAzt.).
1 oiseau observé sur la piste de l'Anse de Sinnamary, le 21/09/93 (A.L.D.).

Le Gravelot de Wilson, sous-espèce cinnamomius, a une


population nicheuse locale très limitée du fait de la relative
rareté des cordons sableux côtiers dans le département, et
du d é r a n g e m e n t humain existant sur certains d'entre eux.
Aussi, les p l a g e s entre La Malmanoury et La Mana, en
particulier les c o r d o n s dunaires d'Isère, d'Aztèque et
d ' O r g a n a b o , constituent un secteur très important pour la
nidification de c e t t e espèce.
Notons encore q u e certains oiseaux présents de septembre à
mars pourraient être des migrateurs nord-américains.

Famille des SCOLOPACIDAE

Bartramia longicauda Bartramie à longue queue

Plusieurs individus dans les rizières de Mana en compagnie de Pluviers dominicains, d u r a n t la 3ème
d é c a d e de septembre (B.B.).

Arenaria interpres Tournepierre à collier

Le pic des passages postnuptiaux est enregistré sur la vasière de Kourou avec un groupe de 250 individus,
le 27/09/93 (A.L.D.).

Calidris alba Bécasseau sanderting

Pics de passages a v e c 400 oiseaux sur la vasière de Kourou, le 31 /08/93 et le 20/09/93 (A.L.D.).

Calidris pusilla Bécasseau semipalmé

Pic de passages n o t é sur la vasière de kourou avec 3 000 oiseaux, entre le 10/09 et le 27/09/93 (A.L.D.).

Calidris minutilla . Bécasseau minuscule

Pic de passages noté sur la vasière de Kourou avec 800 individus, le 10/09/93 (A.L.D.).

Calidris bairdii Bécasseau de Baird

4 individus dans les lagunes d'Aztèque, le 04/09/93 (B.B. ; B.G. & M.M.).

Une des très rares observations de cette espèce migratrice


exceptionnelle dans le département.

Micropalma himantopus Bécasseau échasse

Première observation dans les rizières de Mana : 10 individus le 08/08/93 ; absent du site fin juillet (B.B. &
B.G.).

Il s'agit ici de la d o n n é e la plus précoce d'arrivée postnuptiale de l'espèce. Les 1ers sujets (généralement
en p l u m a g e nuptial) s'observent normalement vers la mi-août et le maximum d ' a b o n d a n c e se situe en
septembre et d é b u t octobre.

27
Gallinaqo paraguaie Bécassine de Magellan

La présence de l'espèce est notée dans les rizières de Mana en septembre (B.B.).

Famille des RECURVIROSTRIDAE

Himantopus melanurus Echasse à queue noire

La population des lagunes d'Aztèque est évaluée à plus de 100 individus, le 18/07/93 (O.T. & B.G. - M.Azt.).

Famille des LARIDAE

Chlidonias niger Guifette noire

2 en vol vers l'est à Aztèque, le 20/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt.).


2 en vol vers l'est à Aztèque, le 04/09/93 (B.B.).

Sterna hirundo Sterne pierregarin

1 oiseau posé sur un b a n c de vase consolidée avec des Becs-en-ciseaux, des Sternes de C a y e n n e ,
argentées et minuscules, le 04/09/93 (B.B. ; B.G. & M.M.).

Ordre des COLUMBIFORMES


Famille des COLUMBIDAE

Columba cayennensis Pigeon rousset

1 couple nicheur dans les buissons ripicoles de la crique Yiyi, première d é c a d e de juillet (GEPOG - M.Yi.)

Columbina passerina Colombe à queue noire

1 nid avec 2 poussins à Aztèque, le 19/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt.).

Columbina minuta Colombe pygmée

Observée à plusieurs reprises à proximité du village de Corossony, début juillet (GEPOG - M.Yi.).
1 nid avec 1 oeuf dans les dunes d' Aztèque, le 19/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt.).

L'observation d'Aztèque constitue la première donnée sur la nidification de l'espèce en Guyane.

Ordre des PSITTACIFORMES


Famille des PSITTACIDAE

Aratinga pertinax Conure cuivrée

Plusieurs couples nicheurs dans des termitières arboricoles à Aztèques en juillet ; m a n g e n t les fruits des
Palétuviers blancs. Avicennia germinans (O.T. & B.G. - MAzt.).

Il s'agit des premières données de reproduction de l'espèce en G u y a n e , de plus en m a n g r o v e . Elle


n'était, en effet, également connue que pour fréquenter les savanes littorales naturelles plutôt sèches et
parsemées de petits Hots forestiers.

Touit batavica Joui à sept couleurs

Observé le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème 15aine de septembre (O.T.).

28
Ordre des CUCULIFORMES
Famille des CUCULIDAE

COCCYZINAE

Piaya melanogaster Piaye à ventre noir

Observé sur le site d'étude de la Yiyi, le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Ordre des STRIGIFORMES


. Famille des TYTONIDAE

Tyto alba Chouette effraie

Notée c o m m u n e dans les rizières de Mana en juillet (B.G.) ; et observée à M a n a , semblant o c c u p é e le


clocher de l'église, en septembre (B.B. ; BG. & M.M.).

Famille des STRIGIDAE

Pulsatrix perspicillata Chouette à lunette.

Notée en juillet : aux Hattes (H.G.) et dans l'Ile de Cayenne


près du mont Grand Matoury, de la colline de Montabo et à
Rémire (O.T. & B.G.).

Bubo virginianus Grand-Duc d'Amérique

1 individu aux Hattes se nourrissant de jeunes Tortues luths de juillet à août 93 (H. G.).
1 individu entendu à la sablière de la piste de l'Anse de Sinnamary, le 25/09/93 (GEPOG),

Ordre des CAPRIMULGIFORMES


Famille des NYCTIBIIDAE

Nyctibius griseus Ibijau gris

Au moins! individu observé et entendu régulièrement sur la Yiyi. du 03 au 10/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Famille des CAPRIMULGIDAE

Chordelles acutipennis Engoulevent minime

Nombreux individus notés à Aztèque, du 17 au 23/07/93 (B.G. & O.T.).

Si c e t t e espèce reste peu commune dans la région, une belle population fréquente la nuit c o m m e terrain
de chasse les rizières, les lagunes et les cordons dunaires de Mana ; et o c c u p e d u r a n t la journée les
mangroves et lagunes en se perchant sur les branches des palétuviers blancs.

Nyctidromus albicollis Engoulevent pauraqué

Apparait c o m m u n dans les savanes bordant les marais Yiyi, début juillet (GEPOG - M.Yi.).

Jusqu'à présent, l'espèce n'avait pas encore était notée dans les grandes savanes littorales.

Caprimulgus cayennensis Engoulevent coré

1 nid avec 1 oeuf dans un secteur herbacé du cordon dunaire à Aztèque, le 19/07/93 (O.T. & B.G - MAzt.).

29
Ordre des APODIFORMES
Famille des TROCHILIDAE

Phaethornis bourcieri Ermite de Bourcier

Un nid o c c u p é contenant 1 oeuf et 1 jeune poussin - construit au revers d'une foliole d'un petit palmier de
sous-bols, en bas fond proche d'un grand chablis - crique Alaparoubo. le 19/09/93 (O.T.).

Avocettula recurvirostris Colibri avocette

1 femelle observée le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème. 15aine de septembre (O.T.).

C e t t e e s p è c e de colibri vit en c a n o p é e et ses


observations restent d o n c très rares. Elle n'est ainsi
c o n n u e q u e de quelques stations bien qu'elle soit
supposée répandue sur l'ensemble du bloc forestier
guyanais de l'intérieur.

Lophornis ornata Coquette huppe-col

Observé en août sur le sentier du Lac des Américains (O.T.) ; et 1 mâle en bordure d ' u n e clairière au
sommet du mont Grand Matoury, le 25/08/93 (B.G. & O.T.).

Amazilia leucogaster Ariane vert-doré

Construction d'un nid à 3 m de hauteur dans la fourche d'un Palétuvier blanc à Aztèque, le 19/07/93
(O.T. & B.G. - MAzt.).

Heliomaster longirostris Colibri corinne

1 individu observé sur le site d'étude de la Yiyi, le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Encore une espèce probablement répandue sur l'ensemble du massif forestier, mais d'observation rare
car se tenant exclusivement dans la voûte.

Ordre des PICIFORMES


Famille des BUCCONIDAE

Notharchus macrorhynchus Tamatia à gros bec

Observé sur le sentier de Vidal, le 20/07/93 (CM.).

Cette espèce bien répandue sur tout le massif forestier de l'intérieur, est plus rare sur le littoral.

Famille des PICIDAE

PICUMNINAE

Picumnus cirratus Picumne d'Crblgny

1 individu à Aztèque, le 18/07/93 (B.G. & O.T.).

Une observation intéressante qui confirme la présence dans ce secteur d'une espèce rare des forêts
marécageuses d'estuaire.

PICINAE

Melanerpes candidus Pic dominicain

A Aztèque : 1 couple le 18/07/93 (O.T. & B.G.) et 5 oiseaux le 07/08/93 (H.G.).

La distribution de cette espèce reste encore peu connue en Guyane. Elle devrait c e p e n d a n t être
répandue en petit nombre dans les mangroves côtières.

30
Famille des PIPRIDAE

Schiffornis turdinus An triade turdoide

L'espèce est notée sur le site d'étude de la Yiyi. le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Famille des TYRANNIDAE

ELAENINAE

Sublegatus arenarum Tyranneau des palétuviers

Noté à plusieurs reprises à Aztèque, avec notamment le d é b u t


d ' u n e construction de nid à environ 5 m de haut dans un Palétuvier
blanc : du 17au 23/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt.).
Plusieurs adultes réobservés à Aztèque, a v e c n o t a m m e n t à
l'emplacement du nid (disparu), 1 jeune volant, le 08/08/93 (B.B. &
B.G.).

Mionectes macconnelli Pipromorphe de McConnell

1 individu (capturé au filet) à Aztèque, le 21/07/93 (B.G. & O.T. - M Azt.).

Présence exceptionnelle (migrateur ?) dans ce milieu boisé du cordon dunaire de la région de M a n a , pour
c e t t e espèce normalement inféodée à la forêt primaire.

Hemitriccus minor Todirostre de Snethlage

Observé le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème 15aine de septembre (O.T.).

La distribution de l'espèce reste encore mal connue en Guyane. Elle est probablement r é p a n d u e sur
l'ensemble du massif forestier et localement commune.

Tholmomyias sp. Platyrhynque sp.

1 nid à 3 m au dessus du layon précédent le sentier de la Mirande, en août 93 (O.T. & B.G.).

FLUVICOLINAE

Myiobius barbatus Moucherolle barbichon

1 oiseau construisant un nid à Placer Trésor sur la piste de Kaw, le 01/08/93 (B.B.).

Contopus albogularis Moucherolle à bavette blanche

Observé le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème 15aine de


septembre (O.T).

Cette espèce des chablis est répartie uniformément dans la région mais
a v e c des densités de peuplement faibles.

Empidonax minimus Moucherolle tchébec

1 individu (capturé au filet) à Aztèque, le 21/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt.).

1ère m e n t i o n pour la Guyane (et m ê m e pour l'Amérique


néotropicale !) de ce migrateur nord-américain.
Le site d ' A z t è q u e devrait probablement à l'avenir nous réserver
e n c o r e certaines données remarquables. Il constitue en effet une
zone d'étude privilégiée des passereaux migrateurs.

TYRANNINAE

Sirystes sibilator Tyran siffleur

1 individu observé dans la vieille mangrove le long de la crique Canceler, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Cette espèce est normalement liée à la canopée de lu forêt primaire de l'intérieur. Elle a néanmoins déjà
été observée dans la région côtière à Kourou.

31
Veniliornis sanquineus Pic rougeâtre

Espèce observée régulièrement à Aztèque, dont 1 couple a v e c 1 jeune v o l a n t le 19/07/93


(O.T. & B.G. - M.Azt.).

Piculus flavigula Pic à gorge jaune

Observé sur le sentier du Bagne des Annamites, le 25/07/93 (CM.).

Piculus rubiginosus Pic or-olive

Observé le long de la crique Alaparoubo durant ta 2ème 15aine de septembre (O.T.).

Celeus flavus Pic jaune

1 oiseau observé sur la Yiyi, le 06/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Celeus torquatus Pic à cravafte noire

Observé aux Eaux Claires à Saûl, en août 93 (CM.).

Ordre des PASSERIFORMES


Famille des FURNARIIDAE

Automolus rubiginosus Anabate rubigineux

Observé le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème 15aine de septembre (O.T.).

Il s'agit d ' u n e espèce localisée et peu commune, dont l'habitat se limite aux forêts basses lianescentes.

Famille des THAMNOPHILIDAE

Sakesphorus melanothorax Batara de Cayenne

Un couple observé le long de la crique Alaparoubo. 2ème 15aine de septembre (O.T.).

Il s'agit d ' u n e espèce endémique au plateau des Guyanes. Tout c o m m e l'espèce p r é c é d e n t e , elle est
strictement limitée aux forêts de lianes de l'intérieur, mais est cependant bien représentée dans le centre
et le sud du département.

Microrhopias quixensis Grisin étoile

Noté c o m m e assez fréquent dans les rideaux de lianes bordant la crique Alaparoubo, 2ème 15aine de
septembre (O.T.).

Myrmeciza atrothorax Alapi de Buffon

Espèce trouvée nicheuse sur le site d'étude de la Yiyi, le 07/07/93 (GEPOG - M.Yi.).

Aucune donnée sur la reproduction de cette espèce existait jusqu'à présent pour la Guyane.

Famille des COTINGIDAE

lodopleura fusca Cotinga brun

1 oiseau à Paracou, le 03/07/93 (PP. ; O.T. : A.L.D. ; B.B. & B.G.).

Perissocephalus tricolor Coracine chauve

3 oiseaux entendus sur la crique des Cascades, le 25/07/93 (B.B.).

32
Myiarchus Swainsoni Tyran de Swainson

1 individu (capturé au filet) à Aztèque, le 21 /07/93 (O.T. & B.G. - MAzt.).

Sa distribution est mal connue. Il existe deux sous-espèce en Guyane :


- M. .s. swainsoniest un migrateur austral hivernant de mars à septembre.
- M. s. albimarginatusete un résident fréquentant les savanes (secteurs buissonants et lisières)

Myiarchus tyrannulus Tyran de Wied

Construction d ' u n nid à Aztèque, le 19/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt.).

Myiozetetes luteiventris Tyran à gorge rayée

1 couple observé sur la crique Alaparoubo, 2ème 15aine de septembre (O.T).

Tyrannus savana Tyran des savanes

1 oiseau sur l'île du Grand Connétable, le 27/07/93 (O.T).

Il s'agit d ' u n e espèce de c a n o p é e apparaissant comme rare dans le département.

Tityra inquisitor Tityre à tête noire

1 au C.D.N.G. de St-Laurent, le 07/08/93 (B.G.).

Cette espèce de forêt primaire est rare mais répandue dans la région.

Famille des HIRUNDINIDAE

Neochelidon tibialis Hirondelle à cuisses blanches

Observé le long de la crique Alaparoubo durant la 2ème 15aine de septembre (O.T.).

Hirundo rustica Hirondelle rustique

2 données d' 1 individu en vol vers l'est à Aztèque, les 20 & 21/07/93 (B.G. & O.T. - MAzt).
2 oiseaux en migration à la Trinité, le 16/09/93 (O.T.).

Les passages postnuptiaux sont notés de manière intense dans les rizières de Mana au moins jusqu'au
04/09/93 (B.G.).

Famille des SYLVIIDAE

Ramphocaenus melanurus Microbate à long bec

1 nid o c c u p é a v e c 2 poussins, crique Alaparoubo, le 20/09/93 (O.T.).

Famille des VIREONIDAE

Hylophilus pectoralis Viréon à tête cendrée

1 juvénile sur la piste de l'Anse à Kourou. le 06/09/93 (A.L.D.).

Il s'agit d'une espèce dont on ne connait rien de sa reproduction en Guyane.

Icterus nigrogularis Oriole jaune

1 Immature sur la piste de l'Anse à Kourou, le 06/09/93 (A.L.D.).

De même q u e l'espèce précédente, on ne connait encore rien de sa reproduction en Guyane.

33
Famille des EMBERIZIDAE

THRAUPINAE

Dacnis lineata Dacnis à coiffe bleue

Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Placer Trésor sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).

Bien q u e r é p a n d u sur l'ensemble du massif forestier primaire, il reste b e a u c o u p moins c o m m u n q u e le


Dacnis bleu.

Tangara punctata Calliste syacou

Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Camp Caïman sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).

Tangara gyrola Calliste rouverdin

Un groupe d'une 15aine d'oiseaux à Camp Caïman sur la piste de Kaw, le 01 /08/93 (B.B.).

Thraupis episcopus ; T. palmarum Tangara évêque ; Tangara des palmes


& Ramphocelus c a r b o & Tangara à bec d'argent
D'après des observations de Christophe CADIRAN, il semblerait que ces trois espèces forment des
groupes mixtes se nourrissant des fruits des Bois-canons. Il note encore ces espèces c o m m e communes
dans l'Ile de Cayenne.

EMBERIZINAE

Scorophila lineola Sporophile bouveron

1 individu à Aztèque, le 19/07/93 (B.G. & O.T. - M.Azt.).

34
LE MONDE

A TIRE-D'AILE
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'actualité Ornithologique Internationale

Infos d'Amérique du Sud nombreuses zones humides tel que le


bassin du Rio de la Plata ainsi qu'en
changeant radicalement le régime
hydrologique de nombreuses rivières
HIDROVIA : comprises entre le Sud de la Bolivie et
l'Argentine.
PROJET POUR LA VOIE FLUVIALE
URUGUAY-BRESIL Ces changement affecteront également
l'une des plus grandes zones humides du
monde: le Pantanal. Situé au coeur de
l'Amérique du Sud, la valeur écologique
ctuellement l'Amérique du Sud se

A trouve confrontée à une altération


rapide de l'habitat dans de
nombreuses régions, résultante
du Pantanal est immense et sa
conservation est considérée comme une
priorité dans la Constitution Brésilienne.
Support d'un écosystème complexe, il
d'une augmentation sans cesse renferme pas moins de 80 espèces de
croissante de la population urbaine et
mammifères, 650 espèces d'oiseaux, 50
rurale.
espèces de reptiles et 230 espèces de
Afin d'endiguer cette crise économique et poissons. L'impact d'un tel projet sur ce
environnementale, différents pays du Sud milieu bouleversera cet équilibre, et
de l'Amérique Latine ont décidé d'intégrer causera des dommages irréparables.
une économie de libre échange basée sur
le principe d'un marché commun
(« Mercosur »).
Le Panama et son principal affluent, le
Paraguay, forment le deuxième réseau
fluvial d'Amérique du Sud. Les deux
fleuves sont utilisés pour la navigation et
le transport de biens depuis l'époque
précolombienne. Le projet Hidrovia
consisterait à développer un système
complexe de navigation en aménageant
pas moins de 3000 kilomètres de fleuve
dans cet immense bassin desservant des
portions considérables du territoire de
l'Argentine, du Paraguay, de la Bolivie, de
l'Uruguay et du Brésil. Les tenants du
projet estiment que permettre la
navigation à l'année des grands bateaux
et des trains de péniches serait une
solution pour la circulation des
marchandises dans la région.
Pourtant ce projet pourrait avoir de Etant donné le manque d'informations
nombreux effets dévastateurs sur techniques, le débat relatif à Hidrovia a
l'environnement en modifiant de été émaillé de suppositions et

36
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'actualité Ornithologique Internationale

d'hypothèses non étayées. Afin d'aider à Le rapport qui résulte de cette étude,
élever le débat dans le domaine souligne les nombreuses conséquences
technique, et indépendamment de l'étude possibles, tels l'accélération des
menée par la Banque Inter-Américaine tendances actuelles à la dégradation de
pour le développement financier du projet, l'environnement ainsi que plusieurs
« Wetland for the Americas » (zones nouveaux impacts, notamment dans le
humides pour les Amériques), conduit par haut Paraguay qui comprend le Pantanal.
le Dr Enrique Bûche et son équipe, ont
Parmi les impacts directs majeurs, on
entrepris d'évaluer les impacts
peut citer:
biologiques, économiques, sociologiques,
directs et indirects d'un tel projet, prenant • La modification du régime hydrologique
en considération les connaissances
• la détérioration de la qualité de l'eau
actuelles de la biodiversité des régions
traversées, l'analyse de la dynamique des • La disparition des zones humides
rivières affectées, la description des
• La perte de l'effet régulateur du
travaux envisagés.
Pantanal, ce qui provoquerait des
•crues plus importantes
Cette étude a permis de mettre en
• La perte de la biodiversité et de la
évidence le rôle clé que joue le système
productivité des poissons dont se
de rivières et de plaines inondables de la
nourrissent les populations
région dans la biodiversité. Le rôle du
environnantes
Pantanal est crucial; en se comportant
comme une immense éponge, il libère Parmi les impacts indirects, sont cités:
lentement l'eau accumulée durant la
• Une forte pression sur la vie sauvage
• Une détérioration des cultures locales
• Une perte d'un tourisme potentiel
• Un développement incontrôlé

Cette étude n'avait pas comme objectif de


tirer des conclusions sur l'intérêt du projet
mais celui de souligner l'impact
environnemental qu'il va engendrer. Le
fait que environnement et développement
sont inextricablement liés, il apparaît de
plus en plus évident que l'humanité
commence à payer les coûts des erreurs
passées:
• Les coûts de l'érosion des sols
saison des pluies, amortissant ainsi les
• La réduction de la couche d'ozone
effets d'inondation et de sécheresse.
• La perte des stocks de poissons

37
LE MONDE
ATIRE-D'AILE

L'actualité Ornithologique Internationale

... et d'autres problèmes. Canada au Sud de la Patagonie.


Il appartient aux pays concernés et Ces 600 kilomètres de côtes de l'état du
surtout aux populations locales, de Maranho viennent s'ajouter aux quatres
reconnaître cette étroite relation entre autres sites déjà existants au Brésil.
environnement et développement, et de
se demander si les coûts à long terme, de
la dégradation de l'environnement, ne QUAND PERROQUET RIME AVEC
pèsent pas plus lourd que les avantages
PERPETUITE
économiques d'Hidrovia, avant de se
prononcer sur ce projet. u Brésil, Luis Carlos F. Lima, l'un
Seule une analyse équilibrée de toutes
les options, tenant explicitement compte
des avantages et des coûts pour
A des plus important trafiquant
d'animaux du pays a été arrêté lors
d'une opération combinée avec le
« Bresilian Wildlife Authority » (IBAMA) et
l'environnement de chacune ,peut
conduire à trouver la meilleure solution.

A. L D . •

NOUVELLE « RESERVE
HEMISPHERIQUE » AU BRESIL

Saô Luis, dans le

A Nord Est du Brésil,


le Gouverneur de
l'Etat de Maranho
a inauguré la nouvelle
Réserve Hémisphérique la Police Fédérale.
« Reentrancias
Marhanaeneses ».
Cette arrestation porte un coup décisif au
Constituées en réseau commerce d'espèces protégées et
international, les souligne la volonté des autorités
Réserves Brésiliennes de protéger sa faune
Hémisphériques sauvage.
ont pour but de
Exemple à suivre ...
préserver les
sites clés situés A. L D . •
sur les voix
migratoires des
Limicoles Nord
Américains, du

38
LE MONDE
A TIRE-D'AILE

L'actualité Omithologique Internationale

Gentry, grand botaniste et Eduardo


Aspiazo, biologiste équatorien ont
SURSIS POUR « PODOCARPUS » également disparu dans l'accident.
Ted Parker était reconnu pour son
extraordianire « oreille ». Il pouvait
identifier plus de 4000 espèces d'oiseaux
a menace d'une par leur chant ou leur cri. Il détanait le

L exploitation minière
à grande échelle qui
pesait sur le Parc
record du nombre d'espèces notées en
une seule journée avec 331 « coches »
dans le Parc National Manu au Pérou.
Co-auteur de nombreux guides
National Podocarpus
dans le Sud de d'identification, il a également laissé son
l'Equateur a été levé à la nom à un « Grisin », Herpsilochmus
suite des pressions parkeri.
d'associations L'ornithologie et la Botanique néotropicale
environnementalistes sur les autorités du se trouvent endeuillées par la disparition
pays. de ces deux hommes qui ont oeuvré pour
Les études menées sur le terrain ont la conservation de la biodiversité.
permi de mettre en évidence une richesse
avifaunistique des plus remarquable, en A. LD. •
dénombrant plus de 540 espèces
d'oiseaux sur 1463 Km2 dont 12 sont
globalement menacées. On estime à 800
le nombre d'espèces présentes sur
l'ensemble du Parc.
Podocarpus est l'un des sites les plus
a Paruline à tête grise « Basileuterus
important en biodiversité en Amérique du
Sud.

A. LD. •
L griseiceips » est une espèce
endémique à la zone côtière de la
Cordillère des Andes dans le Nord
Est du Venezuela. Elle avait été observé
seulement à 2 endroit et jusqu'à 1993
TED PARKER seulement 1 oiseau avait été vu au cours
des 30 dernières années. Récemment,
une expédition menée par deux
ed Parker, ornithologues Anglais, prouvait que

T ornithologue de
renomée
l'espèce existait encore en découvrant 2
individus, (souhaitons qu'il s'agisse d'un
couple !!!)
La disparition de son habitat naturel
mondiale est remplacé par des plantations de café,
mort dans un accident laisse présager un avenir incertain pour
d'avion survenu lors cette espèce.
d'une mission en
Equateur. Alwyn A. LD. •

39
Récit de voyage
A travers les USA

on séjour aux Etats-Unis

M aurait tant passionné les


ornithologues
botanistes,
que les
herpétologues,
géologues, et tant d'autres. Tout ce
que l'on peut entendre sur ce pays
ou tout ce que l'on peut en voir par
les médias ne sont qu'une infime
partie des capacités potentielles qu'il
offre aux touristes, passionnés par la
nature autant faunistique que floristique.

La diversité de ma vision des Etats-Unis s'explique en partie par la manière dont j'ai pris
contact avec le pays. La voiture est un bon moyen de locomotion face à l'étendue du pays,
mais il faut ensuite se vouer à l'excursion pédestre pour s'unir en parfaite symbiose avec la
nature environnante, et se défouler à sa passion, les yeux ébahis. Le paysage lui même varie
selon la façon dont on le perçoit.

Nous, amoureux de la nature, essayons de sillonner des pays, découvrir leurs paysages, et
raconter notre voyage d'une manière qui nous semble la plus réaliste. Steinbeck avait dit, dans
un de ces carnets de voyages: "ce que j'affirme maintenant reste vrai jusqu'à ce que quelqu'un
repasse par ici et réaménage le monde a sa manière". Ceci reste vrai car chaque photographe
dirige de façon unique son objectif en fonction de son oeil; chaque écrivain possède une
personnalité propre, un art original. Un paysage ne sera donc jamais décrit de la même
manière.

Le goût de la beauté et l'attrait de l'inconnu, nous incitent donc à découvrir des paysages aux
quatre coins du monde. Les trésors nationaux que le Congrès des Etats-Unis d'Amérique a
préservé pour nous, au sein du National Park System, sont toutefois à portée de main. Nous
avons facilement accès à un grand nombre de parcs ou sites, voisins les uns des autres.
Pour mon périple, je vais vous emmener dans les sites de Muirwoods National Monument,
Death Valley National Monument, Zion Canyon National Park, Bryce Canyon National Park
et Grand Canyon National Park. Ces trois derniers font partie du Grand Circle (le grand
cercle), la plus grande concentration de parcs nationaux et de sites touristiques naturels au
monde.
Maintenant attachez votre ceinture, et profitez bien de cette grande aventure à vous couper le
souffle.

La forêt de "Muirwoods", située à 20 miles au nord de San


Francisco, fut mon premier contact important avec la nature de ce
pays. Cette forêt tient son nom de l'explorateur et conservatiste
Américain, John Muir. Pour l'histoire, Elizabeth et William Kent ont
acheté le "Redwood canyon" (295 acres) en 1905 pour $45,000. Ils
prévoyaient d'y développer le tourisme, et pour cela, construire une
chaîne hôtelière et une route sillonnant toute la région. Mais devant
la catastrophe écologique qu'induirait ce projet, ils décidèrent de
faire don de la région au gouvernement Américain. La région de

40
Récit de voyage
"Redwood canyon" obtint le
statut de parc national en 1908
par le Président Théodore
Roosevelt. William Kent insista
pour que la région porte le nom
du conservatiste John Muir, qui
démontra aux Etats Unis la
fragilité et l'importance des
zones naturelles.
Bel exemple à suivre pour la
conservation des dernières zones
naturelles d'importance
internationale.
Quoi de plus magnifique à
présent de pouvoir pénétrer dans
cette forêt de Séquoias géants
encore appelés "Redwood" (bois
rouge). Ces arbres peuvent
atteindre 85 mètres pour l'espèce
représentée sur la "Coast
redwood" (Séquoia

sempervirens). Les plus grands, (Séquoia dendrogiganteum)


avoisinent les 105 mètres, mais ils se trouvent sur les versants ouest de la Sierra Nevada. Le
plus vieux Séquoias de Muirwoods a vécu pas moins de 1000 ans. Rescapés de la scie, le parc
national de Muirwoods révèle une richesse faunistique impressionnante. C'est ainsi qu'après
m'être écarté des chemins touristiques, et, avec l'aide d'une carte de la région en sillonnant des
sentiers plus sauvages, j'ai commencé mes premières "coches". A vrai dire le "Birding" est
chose aisée. Il suffit de s'asseoir de préférence sur un versant de colline à 1/3 en altitude par
rapport aux arbres les plus bas, près de la "Redwood creek",... et d'attendre. La forêt est assez

41
Récit de voyage
sombre puisque les Séquoias culminent très haut, mais dans un sens cela empêche la
végétation arbustive de pousser et laisse alors une vision lointaine. C'est ainsi que j'ai pu
observer la Mésange à dos marron "Parus rufescens", le Pic chevelu "Picoides villosus", le
Pic glandivore "Melanerpes formicivorus", le Geai à gorge blanche "Aphelocoma
coerulescens", le geai de Steller "'Cyanocitta stelleri". Une ouverture sur la voûte forestière
me permet de voir deux Urubus à tête rouge "Cathartes aura" tournoyer, à la recherche de
leur déjeuner. A ce propos mon estomac crie famine aussi, il serait temps de rebrousser
chemin.
Peu avant d'arriver au "Visitor's center", sorte de
chalet très riche en littérature de toute sorte, essentiellement
basée sur le site (histoire, botanique, ornithologie,
géologie, ...), je m'arrête fasciné par la beauté du
spectacle qui s'offre à mes yeux. Un congénère de notre
très célèbre cerf de Virginie, le Black Tailed Deer comme il
l'appelle là bas, ou encore Odocoileus hemionus est
entrain de se rafraîchir au bord de la rivière (la "Redwood
creek"). La pose est magnifique avec ce reflet
orange métallisé donné par la réflexion de la lumière sur les
troncs des Séquoias. Mais une autre espèce de mammifère, civilisé, au pas lourd, chaussé de
Reebook, déclenche le signal d'alerte; et voila mon beau cerf qui détale avant même que je
puisse immortaliser ce moment sur pellicule. Après tout, un pareil spectacle visuel restera
gravé pour l'éternité, dans mon esprit, me dis-je.
A l'entrée du parc, je retrouve quelques geais de Steller qui attrapent au vol des morceaux de
pain que leur donnent les touristes.

Quelques jours plus tard, je me retrouve dans le désert du Nevada, dont la plus célèbre ville
de cet état est Las Vegas, la capitale du jeu. C'est assez surprenant d'ailleurs, lorsque l'on sort
de l'avion à l'aéroport de Las Vegas de trouver une multitude de machines à sous dans la salle
de réception des bagages. Ecran géant également, avec un défilé permanent de spots,
présentant les différents shows qui ont lieu le soir dans les casinos de la ville. On a
l'impression que les gens de cette ville ne dorment jamais. Les machines à sous fonctionnent
du matin au soir et du soir au matin. Les tables de jeu des casinos sont bondées autant la
journée que la nuit. Tout est omniprésent pour mettre le client à l'aise, et dans l'ambiance du
jeu.

C'est assez paradoxal de voir autant de monde dans un endroit aussi isolé. Car dès que l'on
sort de la ville, c'est pour trouver un désert de sable et de pierre, où
seules quelques personnes tentent de faire pousser ou élever on ne sait
quoi. La terre de cette région de l'Ouest est peu fertile et souvent aride.
Son climat violent se caractérise par des températures extrêmes.
Preuve en a été faite sur le trajet qui m'a mené de Las Vegas à Death
Valley, située à l'est de la Californie et à l'ouest du Nevada. "Death
Valley", la vallée de la mort, un nom qui évoque la désolation et
l'absence de vie. Des terres hostiles brunes ou grises caractérisent le
relief presque lunaire de cette région. C'est bien pour cela d'ailleurs
que l'armée Américaine utilise ce relief pour expérimenter leurs
modules lunaires ou martiens. Cette vallée est décrite comme la région
la plus sèche des Etats-Unis. Pourtant les bancs de boue séchée

42
Récit de voyage

Les deux millions d'acres de terrains variés de Death


Valley abritent une diversité de vie surprenante. Bien
qu'à première vue la présence de la vie paraisse
impensable, l'écosystème subtil de la région témoigne de
la nature illusoire de cette vallée. La topographie de la
région a fait de Death Valley un puisard gigantesque qui
recueille une grande partie des eaux souterraines des
alentours. Il n'est pas rare après un violent orage
d'observer la floraison de magnifiques fleurs pourpres
"Calthaleaf phacelias". En effet, les graines dormantes
pendant des années, peuvent exploser en un spectacle
aussi extraordinaire qu'il est éphémère. Coté faunistique,
une multitude d'oiseaux habite la région, tels les hérons bleus, les cailles de Gambel, les
autours à queue rouge, et le géocoucou Californien que j'ai d'ailleurs pu observer, essayant
d'attraper un lézard à la course. Avec un peu de chance, on peut observer le Mouflon du
désert, le lièvre du désert, des coyotes dont j'ai pu observer deux individus et m'en approcher
à une dizaine de mètres.
Que l'apparence de Death Valley ne vous trompe pas, sa beauté ne manque pas de vie

Death Valley a commencé à être exploité un peu avant le début du siècle, d'abord pour ses
filons d'or qui se sont avérés plutôt maigres, mais ensuite pour son extrême richesse en borax.
En 1933, Death Valley National Monument est proclamé afin de préserver ce désert unique
qui comprend les élévations les plus basses de l'Amérique du Nord, tel le site de "Badwater"
qui est un immense lac de sel situé à 86 mètres au dessous du niveau de la mer.

Quelques jours plus tard, j'arrive par une belle lueur d'aurore typique à ces régions
montagneuses, à Zion Canyon, situé au coeur de Zion National Park dans le sud-ouest de
l'Utah. Quelque soit l'itinéraire choisi ou le moment de la journée, les couleurs changeantes de
Zion Canyon ne manqueront pas de m'émerveiller. Un des plaisirs auquel j'ai pu me livrer, a
été de suivre la Virgin River généralement calme, et d'admirer l'extraordinaire et enivrante
beauté de la nature environnante.

43
Récit de voyage
Je reste fasciné à la vue des immenses parois verticales des canyons s'élevant de 2000 à 4000
pieds (600 à 1200 m) au dessus de la Virgin River. L'étranglement ainsi créé à certains
endroits se nomme "The narrows". Le canyon nous incite non seulement à lever les yeux vers
le ciel mais aussi à se préparer à l'assaut des flancs escarpés. Vu d'en haut, Zion nous
enveloppe de toutes parts. Pour beaucoup d'endroits de ce parc, la vue des précipices de
chaque coté de la piste à pour effet d'inciter les plus braves à s'agenouiller et à ramper.
Les différences d'altitude de plus de 5000 pieds (1524 m) engendrent au sein de Zion une
grande variété d'habitats désertiques ou alpins.
Les nombreux canyons qui découpent la surface du plateau fournissent un environnement
idéal à des espèces animales ou végétales qui ne pourraient survivre nulle part ailleurs. Le
minuscule escargot de Zion, par exemple, ne se trouve que dans les jardins suspendus qui
poussent près de la Virgin River à l'intérieur du parc.

Les "Mule deers" ou cerfs à grandes oreilles


vivent en grand nombre dans Zion Canyon tout au
long de l'année, et n'hésitent plus à venir près
des visiteurs ou s'allonger au milieu des
routes d'accès à l'intérieur du parc. Les
couleurs éclatantes du "Western bluebird" ou merle
bleu de l'ouest, dans les forêts de pins ponderosa
animent encore plus notre curiosité. Mais ici
aussi, avec un peu de temps, de patience et de
chance, il doit être possible de rencontrer le
hibou tacheté, l'émouchet américain , le castor, le chat
sauvage "bobcat", le lièvre à queue blanche, le
coyote, et pourquoi pas le puma, véritable prédateur
des cerfs.

Le panorama de Bryce Canyon National Park est


depuis longtemps renommé pour ses couleurs
et ses formes. Mais il faut s'attendre à beaucoup
plus. On se retrouve sur le toit du monde
contemplant le passage du temps. Ici, l'expression "à
perte de vue" a gardé toute sa valeur. Il fait bon de
s'y arrêter et de se délasser un moment. Ce
canyon est un véritable amphithéâtre aux couleurs
vibrantes de pinacles, d'aiguilles et de murailles
sculptés par l'érosion.

Bryce Canyon a été mis à part du fait de ses paysages, de ses scènes panoramiques mais aussi
afin de maintenir la condition naturelle de la région. L'air y est pur, les animaux sauvages y
abondent. Une vue qui s'étire sur 200 miles (320 km), un ciel nocturne saupoudré d'étoiles
dont la brillance ne peut être diminuée que par l'éclat de la pleine lune, le silence que seul ne
brise le chant d'un oiseau ou le bavardage d'un écureuil.

Les versants escarpés ne sont pas favorables à la faune ou à la flore. Cependant, sur les pentes
stables, et les falaises du contour de l'amphi, une grande diversité de vie végétale et animale
est présente. L'ours, le puma, le cerf, le wapiti et l'antilope américaine hantent ces régions

44
Récit de voyage
parsemées de forêts de genévriers, de pins pondérosa et de sapinettes. De même le coyote, le
renard, et le blaireau chassent leurs petits voisins, tels le chien de prairie, le tamia et l'écureuil
terrestre. Ce dernier abondant en grande quantité à la recherche de glands. D'ailleurs, il n'est
pas rare de voir des écureuils et des geais batifoler ensemble près des visiteurs attentifs à leur
petit "manège". Là aussi l'avifaune est bien représentée. En fait on retrouve plus ou moins les
mêmes espèces dans les différents parcs du "grand cercle"; certains sont des résidents
permanents, comme le faucon des prairies ou la crécerelle d'Amérique, d'autres sont
saisonniers, telle la sittelle au poitrail blanc qui est une visiteuse hivernale. Mais le plus
surprenant est encore la Corneille d'Amérique "Corvus brachyrhynchos" qui reste perchée sur
une pierre pendant plusieurs heures, immobile devant les touristes, pour une gigantesque
séance de photos, ouvrant la bouche de temps en temps, fière d'être l'attrait principal, devant
les écureuils et les geais.

Grand Canyon National Park, situé au nord de


l'Arizona, préserve les plus belles annales du monde de
phénomènes géologiques ininterrompus
Contempler l'abîme du Grand Canyon est le rêve de
tout géologue, biologiste, écologiste ou encore
archéologue. Personne ne peut y séjourner sans
changer profondément car le voir est un don précieux,
un souvenir que l'on chérit à tout jamais.
"Mather point" sur le "South Rim" (bord sud) est le
premier panorama qui s'offre à la vue des visiteurs du
Grand Canyon. Les falaises surplombent l'abîme d'un
mile (1600 mètres) et, tout au 'fond, un filet d'eau
serpente vers l'ouest. L'immensité de la scène défie
l'imagination.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes: 277 miles de longueur (450 km), une largeur moyenne de
10 miles (16 km) au coeur du canyon, un mile de profondeur (1600 m), des roches dont l'âge
peut atteindre 2 milliards d'années et qui sont incessamment sculptées par l'eau depuis 5
millions d'années.

Le Grand canyon est transformé par chaque orage. Sa profondeur est l'oeuvre du Colorado,
mais sa largeur est le résultat de l'érosion. Dans le courant d'un siècle, le canyon ne gagne
guère qu'un pouce de profondeur mais il peut s'élargir de 10 pouces (25 cm).

Le Grand Canyon recèle une beauté paradisiaque où il faut une


bonne condition physique pour pouvoir l'admirer en profondeur,
Certaines chutes d'eau, lorsqu'elles ne sont pas asséchées
par la chaleur étouffante de l'été, demandent tout de même une
marche de 3 jours (aller et retour) pour les plus proches pour
pouvoir y accéder. Heureusement, on peut emprunter le
Colorado, mais divers endroits sont très dangereux à certaines
périodes de l'année en raison des rapides.
Chaque plante ou animal s'est adapté à son propre environnement
et vit en toute harmonie à condition de ne pas être dérangé par
les activités humaines. Mais rien ni quiconque ne peut vivre sans être
affecté par toutes les autres formes de vie; toute chose est reliée
à une autre.

45
Récit de voyage
Beaucoup d'oiseaux, en particulier les oiseaux de proie tel le faucon pèlerin qui ont été
presque éliminés par les pesticides des années 60/70, recolonisent maintenant les régions
isolées du Grand Canyon. Ces oiseaux ont trouvé refuge ici, dans les forêts de pins d'Oregon.
L'ornithologie est fascinante, tant à la fois par la beauté des espèces que l'on peut observer,
mais aussi par l'extraordinaire beauté de la nature environnante

Alors même que des décisions sont prises


pour gérer cette "merveille du monde", il est
peut-être sage de se rappeler l'opinion
exprimée par le président Théodore
Roosevelt au cours de sa visite en 1903:
"N'y touchez pas... C'est l'oeuvre du temps
et l'homme ne peut que l'endommager...
Gardez-le pour vos enfants et pour les
enfants de vos enfants et tous ceux qui
viendront après vous car c'est un grand
spectacle que chaque Américain... doit
voir."

De plus en plus de gens dans le monde


entier prennent conscience de la raison
d'être des parcs nationaux. Cette prise de conscience s'accompagne d'un sentiment
d'appréciation et du désir sincère de protéger et de préserver nos ressources naturelles pour le
bénéfice des générations à venir. Les parcs nationaux servent de musée à ciel ouvert dans
lesquels toutes sortes de plantes et d'animaux sont protégés. En contre partie, les parcs sont
protégés par des décrets du Congrès des Etats-Unis afin de préserver des paysages aux
caractéristiques d'importance nationale. Les caractéristiques d'un parc sont classées sous la
catégorie panoramique, scientifique, historique ou touristique. La responsabilité de maintenir
ces parcs exceptionnels a été confié au peuple Américain et il exerce son obligation avec une
rigueur irréprochable.

C'est un bel exemple à suivre pour tous les autres sites naturels du monde.

Les parcs nationaux sont des régions extraordinaires qui restent gravées à tout jamais dans
l'esprit de celui qui s'y aventure, pour moi, l'aventure ne fait que commencer; et je souhaite
vivement pouvoir vous faire vivre d'autres aventures dans d'autres lieux aussi féeriques.

Patrice Dellière

Bibliographie:
- Guide to the park's trails of Muirwoods
(Golden Gate National Park Association)
- Death Valley, Zion, Bryce Canyon, Grand Canyon,
... the continuing story (K.C. Publications)
- Birds of North America (National Geography Society)

46
Récit de voyage

Liste des espèces animales observées:

Oiseaux:
Geai de Steller Cyanocitta stelleri
Geai à gorge blanche Aphelocoma coerulescens
Merle bleu de l'Ouest Sialia mexicana (ad. + juv.)
(nourrissage)
Cardinal à tête noire Pheucticus melanocephalus
Corneille d'Amérique Corvus brachyrhynchos
Pic de Williamson Sphyrapicus thyroideus
Pic flamboyant Colaptes auratus (s.e. Red-Sha
Pic chevelu Picoides villosus
Pic glandivore Melanerpes fonnicivorus
Sittelle à poitrine blanche Sitta carolinensis
Urubu à tête rouge Cathartes aura
Quiscale de Brewer Euphagus cyanocephalus (M)
Mésange à dos marron Parus rufescens
Casse noix d'Amérique Nucifraga columbiana
Grand Géocoucou Geococcyx californianus
Pigeon biset Columba Uvla
Pélican brun Pelecanus occidentalis
Goéland d'Audubon Larus occidentalis
Grande Aigrette Casmerodius albus

Mammifères:
Cerf à grandes oreilles Odocoileus hemionus
Coyote
Ecureuil (plusieurs espèces dont sans doute
l'Ecureuil de Kailab au parc du GC)

Reptiles:
Serpent à sonnette
Alligator

Légende:
MW: Muirwoods National Monument; DV: Death Valley National Monument; ZC: Zion Canyon
National Park; BC: Bryce Canyon National Park; GC: Grand Canyon National Park; C: Côte
Californienne; F: Côte de Floride.

47
Récit de voyage

Cartographie:

48
D'UNE BRANCHE
A L'AUTRE
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le bois
canon, sans jamais oser le demander.

Par Pierre Montpied

a plupart d'entre vous connaissent le bois


Portrait
Pierre Montpied est ingénieur agronome, et a
soutenu en 1988 une thèse en Ecologie Végétale,
L canon « Cecropia obtusa ». Ce petit arbre,
qui tire son nom du bruit qu'il produit en
brûlant, à cause de son tronc creux, est en effet
puis il a été recruté en 1989 à l'INRA de Kourou répandu partout où le milieu naturel est perturbé
pour poursuivre un programme de recherches sur (zones urbanisées, anciens abattis, bords de routes
la régénération naturelle en forêt tropicale. et de pistes, forêts exploitées, etc.).
Il est particulièrement abondant en bordure des pistes
ou routes récentes où il forme des ourlets de couleur
Il a attrapé très tôt le virus naturaliste, et gris bleuté (les feuilles sont bleu-vert, sombres
son premier centre d'intérêt, en métropole, a été la dessus et blanchâtres dessous) entre la zone
botanique. Il s'intéressait déjà aux oiseaux mais défrichée et la forêt : on peut en voir des exemples
c'est en Guyane qu'il s'est pris de passion pour eux, typiques le long de la nouvelle RN1 entre Kourou et
aidé en cela par la richesse de l'avifaune et la Sinnamary.
relative facilité de l'observer. Et, hormis les arbres
On le rencontre aussi en forêt non perturbée
forestiers qu'il étudie, il avoue avoir un peu
mais il est alors très disséminé au milieu des autres
délaissé la botanique qui est au contraire plus espèces et, là encore, c'est dans les perturbations
difficile à pratiquer en Guyane (il n'y a pas naturelles que sont les chablis (chute de grands
l'équivalent du "birds"!). Il a néanmoins quelques arbres) qu'il se développe.
connaissances en la matière dont il vous fera
volontiers profiter lors des sorties du GEPOG. Il se reconnaît facilement par son port en
parasol, son tronc gris annelé, ses racines échasses
et surtout ses grandes feuilles palmatilobées, c'est-à-dire en forme de main de 5 à 7 doigts arrondis, blanches
dessous. Son cousin « C. sciadophylla » est moins abondant ; il a un tronc rouge-brique, couvert de grosses
lenticelles, et ses feuilles sont plus profondément découpées, comme des baleines de parapluie.

La répartition du bois canon est, comme nous venons de le voir, étroitement liée aux perturbations du
milieu naturel. Pour exploiter cette niche écologique, l'espèce met en oeuvre un système complexe de
caractères anatomiques et physiologiques en interaction avec son environnement physique et biologique.

Le premier problème qui se pose au Cecropia est de répondre présent dès que des situations
favorables à son développement se rencontrent. Dans l'écosystème non perturbé, ces situations (les chablis)
sont peu fréquentes (environ 1% des arbres meurent chaque année dont la moitié par chablis), et distantes les
unes des autres.
De plus il est impératif pour le bois canon de s'installer dès que la perturbation a lieu ; sinon d'autres espèces
concurrentes (féroces!) s'installent et, le bois canon étant incapable de survivre sous leur ombre (il lui faut la
pleine lumière), l'occasion est manquée. C'est la quadrature du cercle : être prêt à répondre partout et à tout
moment à l'avènement d'une situation rare et imprévisible dans le temps et l'espace alors que les individus
adultes sont relativement rares et disséminés. De plus, quand on sait que la durée de vie de l'espèce est très
courte pour un arbre (une dizaine d'années), il ne faut pas manquer trop d'occasions sous peine de disparition
de la population. Le problème se résout, dans le cas du bois canon, comme d'ailleurs de beaucoup

50
d'autres espèces dites pionnières, en utilisant les animaux pour disséminer très efficacement ses graines et en
conférant à celles-ci une longue durée de vie dans le sol, en état de dormance.

Le bois canon utilise les animaux frugivores, essentiellement les chauves-souris (les Artibeus surtout)
mais aussi les oiseaux (le Tangara évêque, des palmes, de Cayenne, bec d'argent, et d'autres encore sont des
visiteurs fréquents), pour la dissémination de ses graines. Pour ce faire, il leur présente des fruits appétissants
(ils sont aussi comestibles pour l'homme) en forme de longues saucisses (Fig. 1) qu'on peut facilement voir
réunies en grappes pendantes sous les houppiers (la masse du feuillage) des arbres. Cette disposition ainsi que
l'absence de couleur vive sur les fruits sont caractéristiques des espèces cheiroptérochores, c'est-à-dire
disséminées par les chauves-souris. Celles-ci repèrent les fruits à l'odeur et non à la couleur, invisible de nuit, et
par écholocation. Le fruit contient de très nombreuses graines minuscules qui sont avalées en même temps
que la pulpe. Les chauves-souris les rejettent ensuite en déféquant, soit en vol, soit lorsqu'elles sont au repos
sur leurs perchoirs. Le rayon d'action des chauves-souris est important (jusqu'à plusieurs kilomètres) et rend ce
mode de dissémination très efficace.

Une fois arrivées au sol, canon, inhibition qui est levée quand la
dans des conditions à priori lumière directe, plus riche en rouge,
très favorables à la atteint les graines. Très souvent les
germination des graines (sol graines du bois canon sont enterrées et
humide et chaud), les ne sont pas atteintes par la lumière si le
graines de bois canon ont sol reste intact. C'est pourquoi on trouve
toutes les chances de se plutôt les jeunes bois canon poussant là
trouver dans un sous-bois où le sol a été perturbé, sur les buttes
plus ou moins fermé. Si elles de déracinement ou la fosse adjacente,
germent immédiatement, les voire même directement sur les troncs
plantules vont se retrouver tombés, ce qui ne les gène pas car leurs
dans une situation très racines échasses leur permettent de
défavorable à leur survie du retrouver rapidement le sol pour
fait du manque crucial de s'enraciner.
lumière. Les graines
présentent alors un Malheureusement pour lui, le
mécanisme physiologique, Cecropia n'est pas le seul à avoir adopté
dit de dormance, qui leur cette stratégie et, une fois la plantule
interdit de germer dans les installée, la partie est loin d'être gagnée.
conditions du sous-bois, et Il faut prendre de vitesse les concurrents
peuvent ainsi rester dans le en poussant, le plus vite possible, en
sol plusieurs années sans hauteur pour les dominer ; c'est souvent
perdre leur capacité le petit avantage du départ qui est le
germinative. Mais si une gage de la victoire finale. Le bois canon,
ouverture se produit dans la qui est très fort à ce jeu là, a une
voûte forestière et que la physiologie qui lui permet d'utiliser de
lumière directe atteint le sol, manière très efficace la ressource
alors les graines se mettent lumineuse lorsqu'elle est abondante (en
à germer ; en fait ce n'est contrepartie il est très peu performant en
pas la quantité de lumière lumière faible) et il est de plus très
qui provoque la germination économe en matière première : il a un
mais le changement de tronc creux beaucoup moins coûteux à
spectre lumineux : dans le produire qu'une tige pleine et il ne fait
sous-bois la lumière qui pas de branches au début pour croître
arrive au sol est appauvrie en rouge avant tout vers le haut ; ses très grandes feuilles
(complémentaire du vert) qui a été absorbé par la ont un long pétiole (souvent plus d'1 mètre de long)
chlorophylle des feuilles du couvert. C'est cette qui joue un rôle équivalent aux branches, mais, est
qualité de lumière qui inhibe la germination du bois lui aussi, beaucoup moins coûteux en termes de

51
matière organique. Tout cela lui permet d'atteindre
en 5 à 6 ans, une hauteur de 15 mètres et plus,
pour un diamètre de plus de 20 centimètres : c'est
certainement l'un des meilleurs compétiteurs dans
les zones perturbées.

Vous avez maintenant probablement envie d'aller


voir de plus près notre arbre, au moins pour goûter
à ses fruits, et guetter les nombreux oiseaux
frugivores qui viendront le visiter. Je

vous conseille d'y regarder à deux fois, car il


pourrait vous en cuire.
A moins que vous ne soyez amateurs de
sensations fortes, auquel cas il vous suffira de
secouer l'arbre au dessus de votre tête : vous
recevrez alors une pluie de petites fourmis très
agressives dont la morsure est très douloureuse.
Ces fourmis, en général du genre Azteca, vivent à
l'intérieur des entre-noeuds creux de l'arbre, et sont
la meilleure protection du bois canon contre les
insectes phytophages, particulièrement friands de
ces plantes à croissance rapide. En échange de
leur protection, le bois canon offre aux fourmis le
gîte et le couvert: en effet, la plante exsude à la
base de ses pétioles de nombreux petits
corpuscules riches en glycogène, les corps de
Müller, dont se nourrissent les fourmis (Fig. 2).
Ceux-ci sont d'ailleurs appréciés de certains
oiseaux, notamment les picolettes (Oryzoborus
angolensis) que l'on peut voir souvent picorer la
base des pétioles de notre arbre.

A vos jumelles donc, pour compléter le cortège des


oiseaux fréquentant les bois canons, et n'oubliez
pas d'envoyer vos observations à B. Goguillon.

52
BIBLIOGRAPHIE

CHARLES DOMINIQUE P., ERARD C, FORESTA H. de, PREVOST M.F., 1984. Zoochorie et premiers stades
de la régénération naturelle après coupe en forêt guyanaise. CNRS Rev Ecol 39, 369400.

FORESTA H. de, PREVOST M.F., 1986 : Végétation pionnière et graines du sol en forêt guyanaise.
Biotropica 18(4), 279-286.

JOLIVET P., 1986 : Les fourmis et les plantes. Barber publ., 256 pp.

ROOSMALEN M.G.M. van, 1985 : Fruits of the Guianan flora. Inst. Syst. Bot. Utrecht Univ., Silvic. Dep.
Wageningen Agric Univ., 483 pp.

TOSTAIN, DUJARDIN, ERARD, THIOLLAY : Oiseaux de Guyane

Figure 1 : Infrutescence de Cecropia obtusa (d'après Roosmalen, 1985).

Figure 2 : Cecropia adenopus (proche de C. obtusa) ; a : en haut, base du pétiole avec les corps de
Mùller, en bas, corps de Muller à divers stades de développement ; b : coupe de la tige avec les
cavités abritant les fourmis (in Jolivet, 1986).

53
VIE DU GROUPE
Le Coin des Zélés
Le Coin Des Zélés

COMPTE - RENDU DE L'ASSEMBLEE GENERALE DU GEPOG


13 MARS 1994

Au terme d'une première année d'activité, le Groupe d'Etude et de Protection des


Oiseaux en Guyane a tenu son assemblée générale annuelle le dimanche 13 mars
1994 sur le site de Paracou.

Ce fut l'occasion de présenter le bilan de l'année écoulée et d'élaborer, avec les 31


membres présents à cette assemblée, le programme des activités à venir.

Le bureau sortant tient à remercier l'ensemble des membres présents, qui ont bien
voulu lui renouveler leur confiance, et s'engage à poursuivre les objectifs de
l'association, définies lors de cette assemblée générale.

Le bureau

Membres du bureau présents:

• Alain Le Dreff Président


. Patrice Dellière Secrétaire adjoint
• Christian Moulin Trésorier

Excusé: Bertrand Goguillon Secrétaire

55
Le Coin Des Z é l é s

Membres adhérents présents:


Philippe Laventure Gilles Dantu Pierre Montpied
Pascal Petronelli Alain Villette Roger Le Guen
Astrig Tavakilian Joseph Martinez Claude Giraud
Cathy Ridel Denise Trochimara Thierry Giraud
Micheline Maxwell Monic Gélabert Famille Karpman
Laure Guillemin Christine Patoux Sylvie Michault
Valérie Bepoix Bruno Bellaton Jean Claude Le Plat
Armelle Poquet Jean-Luc Poillot Carole Amposta
Laurent Brucy Agnès Leclerc
Christophe Caillaux

L'ordre du jour était le suivant:

1. Rapport d'activités 93/94 du Président, Alain Le Dreff


2. Rapport financier 93/94 du Trésorier, Christian Moulin
3. Approbation des rapports
4. Programme d'activités 94/95
5. Harpia: Organistaion et abonnement, fixation des montants
6. Relation entre le GEPOG et la LPO
7. Divers
8. Election du nouveau bureau
9. Programme des sorties 2eme trimestre 1994

1 - Rapport d'activités 93/94

Après lecture du rapport d'activité;


** une précision est apportée concernant l'accès à la bibliothèque GEPOG-LPO:
la consultation des ouvrages est sujette à un contact préalable avec Laurent
Brucy.
** une rectification concernant l'acquisition de matériels optique par l'intermédiaire
de la LPO:
la LPO nous informe de l'impossibilité matérielle de leur prise en charge des
frais de port.
Alain Le Dreff trouve cette décision regrétable compte tenu des relations qui
unissent les deux associations.

2- Rapport financier 93/94

Après lecture du rapport financier:


** une précision est apportée concernant la rubrique Ressources (banque):

56
Le Coin Des Zélés

les ressources (banque) reflètent le crédit bancaire à la date d'arrêté du 24


janvier 1994.

3- Approbation des rapports

Les dits rapports sont approuvés à l'unanimité par l'ensemble des membres
présents.

4- Programme d'activités 94/95

• Manifestations

Juin 1994: « Science en fête sur le thème de la forêt » & « Journées de


l'Environnement »

Propositions:
- Exposition en collaboration avec le CRESTIG et la DRAE sur le thème
« Rapaces de Guyane » (découverte, étude et protection) accompagnée
d'une brochure à l'intention du grand public présentant 11 espèces de
notre région.
Prise en charge (conception, montage, expo): Joseph Martinez, Cathy
Ridel, Alain Le Dreff, Armelle Poquet, Denise Trochimara, Christian
Moulin.

- Sorties grand-public sur le terrain


Sites choisis: Rorota, Salines de Montjoly, Montagnes des singes.
Prise en charge: Bertrand Goguillon, Micheline Maxwell, Pascal
Petronelli, Patrice Dellière.

- Projection de films au format VHS, au C.D.D.P sur le thème de la forêt.


Prise en charge: Laurent Brucy et Gilles Dantu.

Septembre 1994: Journée inter-associative


Objectif: Rassembler les différentes associations de protection de
l'environnement du département, afin de présenter et d'élaborer nos
différentes actions envisagées pour l'année 94/95. Cette journée aura
également pour but de favoriser les contacts directs et une meilleure
connaissance réciproque qui sont un facteur nécessaire d'efficacité.
Site: Station de recherche forestière de Paracou.
Coordinateur: Bertrand Goguillon.

Novembre 1994: Journée régionale de l'oiseau


Organisée par le GEPOG avec la participation des associations et des
services publics désireux de s'y associer.

57
Le Coin Des Z é l é s

Propositions:
- Coin jeunes
- Points fixes d'observation (Kouroû, Cayenne, St Laurent du Maroni)
- Projection de diapositives
- Autres activités à définir
Groupe de travail: Bertrand Goguillon, Roger Le Guen, Olivier Tostain,
Laure guillemin, Joseph Martinez.

• Publication et éditions 94/95


Harpia: Modalités d'abonnement, de diffusion, de tarification traitées
ultérieurement.

Rapaces de Guyane: brochure en couleur à l'intention du grand-public


présentant 11 espèces de rapaces de Guyane avec leur biologie, leurs
statuts, publiée par le GEPOG avec la participation financière de la DRAE
et la collaboration de l'agence photo COLIBRI.
Sortie en Juin 1994.

Autres brochures: en fonction du succès remporté par cette première


publication, le GEPOG envisage de traiter d'autres espèces telles que:
- Oiseaux du littoral
- Oiseaux de mer
- Espèces protégées

Film VHS: création d'une cassette vidéo présentant l'avifaune guyanaise


dans son ensemble (ou thématique) tout en abordant les différentes
activités de notre association.
Prise en charge: Roger Le Guen.

Edition de cartes postales:


Présentant 5 espèces d'oiseaux de Guyane.
Prise en charge: Roger Le Guen.

• Protection

Campagne «IBIS ROUGE, ESPECE EN DANGER ».


L'association a lancé depuis le 1 er mars 1994 et ce jusqu'au 1 er juillet
1994, une campagne de sensibilisation en faveur de l'Ibis rouge relayée
par les médias, les organismes internationaux (LPO, WWF, Bird Life
International) et avec la participation de la DIREN Guyane. Cette
campagne a pour but de faire découvrir cette espèce au public et de
l'informer des menaces qui pèsent sur sa survie en Guyane. Elle
s'accompagne d'une phase de recencement pour laquelle nous avons
sollicité la participation de différents aéro-clubs de Guyane, et ce afin de
mesurer l'importance des colonies.

58
Le Coin Des Zélés

La phase étude et recencement est conduite par Alain Le Dreff,


représentant scientifique LPO, Bird Life International et Président du
GEPOG.
La phase information et sensibilisation est conduite par Denise
Trochimara, responsable de la cellule « média-communication » au
GEPOG.

Lutte contre le massacre et la commercialisation des toucans (juillet,


Août 1994):
Durant la période de juillet à août, deux espèces de toucans
habituellement stationnées à l'intérieur du territoire effectuent une
« migration » saisonnière vers le littoral. Lors de ce déplacement des
milliers d'individus sont abattus et commercialisés.
Cette chasse intensive perpétrée sur des espèces
dont les effectifs et les statuts sont encore mal
connus, peut être lourde de conséquences sur la
survie des populations guyanaises de Toucan ariel
et Toucan à bec rouge.
Objectif: Information du public au travers des
médias (presse écrite et audio-visuelle), et dénoncer
toute commercialisation auprès des autorités
locales.
Groupe de travail: cellule média-communication.

Grand Connétable:
Premier site de Guyane classé en réserve naturelle depuis le 12
décembre 1992, celui-ci n'a fait l'objet jusqu'alors d'aucune mesure de
gestion concrète (absence de panneaux sur l'île, insuffisance de suivi
scientifique en période de reproduction).
Objectif: Le GEPOG a l'intention d'adresser différents courriers aux
organismes responsables de la réserve (comité de gestion, Ministère de
l'Environnement, DIREN) afin qu'ils octroient à ce site les mesures
d'études et de protection qu'il mérite
Tout immobilisme en la matière sera dénoncé par voie de presse.

Centre de soins de Saint-Laurent:


La présentation a été faite par Christophe Caillaux,
responsable du Centre et membre du GEPOG.
Le GEPOG salue cette heureuse initiative en faveur
de la faune ailée. Conscient de l'investissement
financier très important que sollicite un tel centre, le
Président propose aux membres présents de lui
apporter une aide financière venant de notre

59
Le Coin Des Zélés

association, et s'engage à donner une large diffusion à l'opération


« Parrainez votre oiseau ».
La proposition a été accepté à l'unanimité.

Vente d'espèces protégées:


Le bureau rappelle que, pour l'année à venir, les membres doivent porter
leur attention sur les ventes illégales d'espèces protégées et dénoncer
toute infraction à l'arrêté du 15 mai 1986 auprès des autorités locales,
DIREN, Préfecture, bureau GEPOG. Seule une plus grande mobilisation
nous permettra d'enrayer ces pratiques.

• Etudes

Projets pour l'année à venir:

• Poursuite des études ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique


Faunistique et Floristique) avec la participation financière de la DIREN
(en projet: forêt sur sable blanc d'Iracoubo).

• Inventaire « faune, flore » de la savane Garré sur la commune de


Sinnamary. Etude mandatée par le Conservatoire du Littoral.

• Suivi des populations de limicoles hivernants Nord-Américains:


Cadre: programme international « International Shorebirds Survey »
Objectif: Souligner l'importance du littoral Guyanais pour les limicoles
migrateurs Nord-Américains.
Méthode:
- Recensement régulier (par décade) des sites potentiels
d'accueil (Kourou, Cayenne, Mana). Des fiches de recensements sont
disponibles auprès d'Alain Le Dreff (32.30.57).
- Contrôle d'oiseaux bagués (Diffusion d'éventuelles reprises, à
la presse).

Programmation: 15 août au 15 novembre 1994.


Observateurs: Alain Le Dreff, Patrice Dellière,
Bruno Bellaton.

60
Le Coin Des Zélés

• Suivi des dortoirs, en milieu urbain, d'hirondelles et de tyrans des


savanes, de Cayenne et Kourou.
Méthode: Visite régulière des sites afin de définir les dates d'arrivée
des premiers individus, identification des espèces, dénombrement
régulier et date de départ.
Programmation: De mars à juillet 1994.
Diffusion: Presse écrite et audiovisuelle par la cellule media-
communication et point fixe d'information place des Amandiers (CY).
Volontaires chargés du suivi: Olivier Tostain, Bertrand Goguillon,
Micheline Maxwell, Philippe Laventure, Alain Le Dreff.

• Suivi des rapaces migrateurs Nord-Américains.


Cadre: Programme international « Raptor Migration Atlas Project »
Objectif: Définir les voies migratoires et sites d'hivernage des rapaces
d'Amérique du Nord afin d'engager des programmes de protection des
espèces sensibles.
Espèces concernées: Faucon pèlerin « Falco
peregrinus », Balbuzard pêcheur « Pandion
haliaetus », Faucon émerillon « Falco
columbarius, en milieu littoral et Petite Buse
« Buteo platypterus » en milieu forestier.
Méthode: Synthèse des observations en fin
d'hivernage.
Contact: Alain Le Dreff.
Programmation: Août 1994 à mai 1995.

• Divers

Voyage naturaliste en Guyane Française (FRAPNA).


En août 1994, la Fédération Rhône-Alpes de la Protection de la Nature,
basée à Grenoble, organise pour ses adhérents, un voyage naturaliste en
Guyane, et sollicite le concours de notre association afin de les guider
dans leur périple.
Volontaire pour l'accompagnement:
Alain Villette Les marais de Kaw
Pascal Petronelli Piste de St Elie et Pointe de l'Anse
Micheline Maxwell Awala Yalimapo
Le Pou d'Agouti St Laurent du Maroni

Les frais sont pris en charge par la FRAPNA.

61
Le Coin Des Z é l é s

5 - HARPIA

Présentation par Alain Le Dreff.

1er constat:
La revue est « victime » du succès inattendu de l'association, et notre bureau
se trouve aujourd'hui confronté à un problème financier et une charge de travail qu'il
faut résoudre si l'on veut que notre revue continue d'exister. Pour vous donner une
idée de son développement rapide, le numéro 1, en mars 1993, fut édité en 17
exemplaires. En février 1994, le numéro 3-4 fut édité en 80 exemplaires et le nombre
de pages a doublé.

Principe de fonctionnement:
Les articles dactylographiés ou manuscrits sont envoyés au rédacteur de la
revue, Bertrand Goguillon, qui est chargé de part son poste et les moyens mis
gracieusement à sa disposition par la DIREN (ordinateur, photocopieuse), de la
mise en page et de la réalisation de la revue.
Malgré le faible coût de revient (fourniture, papeterie = 10 Frs/ revue) la charge de
travail que nécessite la publication de 80 exemplaires (et bientôt plus) ne peut plus
incomber à une seule personne.
Afin de palier à cette charge de travail, plusieurs solutions sont soumises aux
membres présents (passer par un imprimeur: coût élevé, réduire le volume, réduire
la parution, nommer un deuxième rédacteur possédant les compétences et le
matériel avec des possibilités de publication autres que celles utilisées jusqu'à
présent; ce dernier serait chargé alternativement avec Bertrand Goguillon de la
réalisation de la revue).
Alain Le Dreff souligne que cette dernière solution parait être la mieux adaptée à
nos objectifs. En effet, chacun des deux rédacteurs disposera d'un temps plus
important (6 mois) pour la réalisation, l'alternance de tons et de formes propre à
chacun d'eux ne pourra qu'être bénéfique à la revue.
Néanmoins, dans cette éventualité, il nous faut rechercher de nouvelles possibilités
de publication pour HARPIA. Le CRESTIG (Réseau Guyanais d'Etude Scientifique
Technologique et Industrielle) est près à mettre à notre disposition le matériel
nécessaire à notre publication, sollicitant de notre part une faible participation
financière. Coût de revient par numéro: 25 Frs.
Il va de soit que l'association ne peut prendre en charge un tel investissement. Une
formule d'abonnement doit s'imposer.
Si cette solution est retenue, nous proposons un abonnement à HARPIA
(indépendamment de la cotisation) fixé à 120 Frs par an pour 4 numéros.

Patrice Dellière s'est porté volontaire au poste de deuxième rédacteur de la revue.

Les différentes propositions sont soumises au vote, et la formule d'abonnement


recueille la majorité absolue.

62
Le Coin Des Zélés

6 - Cotisations

Le montant pour la cotisation et l'abonnement à HARPIA 94/95 ont été soumis


à l'approbation des membres présents et fixés comme suit:

• 220 Frs Cotisation simple + abonnement HARPIA (4 numéros)


• 100 Frs Cotisation simple
• 270 Frs Cotisation familiale + abonnement HARPIA (4 numéros)
• 150 Frs Cotisation familiale
• 140 Frs Abonnement HARPIA (non membre)
• 35 Frs HARPIA à l'unité

7 - Relations LPO - GEPOG

Présentation par Laurent Brucy, animateur LPOAA/WF en Guyane.


Le Président du GEPOG et le Représentant de la LPO se félicitent des relations
étroites qu'ils ont entretenus lors de cette première année d'activités et souhaitent
poursuivre leurs actions distinctes mais complémentaires pour l'année à venir.

8 - Divers

Création d'une cellule « média-communication » au sein de l'association.


Présentation: Alain Le Dreff
L'élargissement rapide de notre association nous encourage à poursuivre nos
actions d'information, de protection et de sensibilisation auprès du public, des
médias et des autorités locales. C'est la raison pour laquelle, le Président
souhaiterait voir se créer un groupe de travail chargé de faire « parler » de
l'association et de ses différentes actions; mission de relation avec la presse écrite
et audiovisuelle, rédaction de courrier à l'intention des autorités locales et
rapprochement avec des autres associations.
Volontaires: Denise Trochimara, Micheline Maxwell, Monic Gélabert.

63
Le Coin Des Zélés

Prix « Jean-Luc Dujardin »


Afin de récompenser, promouvoir un travail de terrain, une étude menée en Guyane
sur le thème de l'environnement, le bureau propose l'attribution d'un prix intitulé
« Prix Jean-Luc Dujardin » (à la mémoire de cet ornythologue disparu
accidentellement en 1992 qui a toujours oeuvré pour une meilleur connaissance et
pour la protection du milieu naturel Guyanais). Ce prix, décerné lors des journées de
l'environnement par notre association, pourra se présenter sous la forme d'une aide
financière ou matérielle au(x) lauréat(s).
Après avoir été soumi à l'approbation des membres présents, le principe du prix est
adopté.

9 - Election du nouveau bureau

En vertu de l'article 19 de notre association, l'ensemble des membres du bureau est


démissionaire:

Président Alain Le Dreff


Secrétaire Bertrand Goguillon
Secrétaire adjoint Patrice Dellière
Trésorier Christian Moulin

Après vote des membres présents, la fonction des postes au sein du bureau est
assurée comme suit:

Président Alain Le Dreff


Secrétaire Patrice Dellière
Secrétaire adjoint Bertrand Goguillon
Trésorier Christian Moulin

10 - Programme des sorties

Le calendrier des sorties pour le deuxième trimestre 1994 a été défini.


Le programme est donné à la fin de la revue dans la rubrique Bon Pied, Bon Oeil !

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Le Coin Des Zélés

Le GEPOG en c a m p a g n e

Campagne « IBIS ROUGE, ESPECE EN DANGER »

Du 1 er mars au 1 er juillet 1994, le GEPOG, relayé


par des organismes nationaux et internationaux
(WWF (Fond Mondial pour la Nature, LPO (Ligue
pour la Protection des Oiseaux) et Bird Life
International, organise officiellement une
campagne de sensibilisation en faveur des Ibis
Rouges.

Symbole du patrimoine naturel guyanais, l'Ibis


Rouge est aujourd'hui menacé par le braconnage
intensif dont il est victime, et ce principalement en
période de reproduction, malgré la protection
internationale dont il bénéficie.

En effet, les recensements aériens que


nous effectuons depuis plusieurs années Nota: Je tiens à remercier tous
ont montré une forte diminution des les pilotes qui participent à cette
effectifs des dernières décennies. étude ainsi que la DIREN
Guyane pour sa participation
Cette action de sensibilisation menée au financière.
travers des médias (presse écrite,
audiovisuelle, régionale, nationale et
internationale) à pour objectif de faire
découvrir cette espèce au public et de
l'informer, tout comme les autorités
locales, des menaces qui pèsent sur sa
survie dans la région.

Cette campagne d'information est


accompagnée d'une phase de
recensement pour laquelle nous avons
sollicité la collaboration de tous les pilotes
des aéro-clubs de Guyane. Ceux-ci, lors
des survols réguliers de la zone côtière,
pourront nous fournir des informations
plus détaillées (à l'aide de fiches
d'observations) permettant ainsi
d'identifier les sites de reproduction de
l'Ibis Rouge.

Alain Le Dreff

65
Le Coin Des Zélés

Cartes de répartition des colonies


d'Ibis Rouges.

Répartition des colonies d'autrefois

Répartition des colonies actuelles

66
Le Coin Des Zélés

Un Centre de soins pour oiseaux cela, être le moins souvent, en contact


sauvages à Saint-Laurent du Maroni. avec l'homme.
Face à l'impossibilité
Dans le numéro 2 d'Harpia, on vous d'autofinancement, le Centre requiert
annonçait la création prochaine d'un votre indulgence pour bénéficier d'apports
Centre de soins pour animaux sauvages. financiers nécessaire à sa survie, et par
C'est maintenant chose faite grâce au conséquent, de ses hôtes: les Oiseaux.
Pou d'Agouti et à la détermination de A cette occasion, le Pou d'Agouti
Laurent Caillaux, membre du Pou lance une opération appelée:
d'Agouti mais aussi du GEPOG, gui a « Parrainez votre oiseau. »
reçu du Ministère de l'Environnement, un Chacun s'engage à parrainer l'oiseau de
certificat de capacité, limité aux oiseaux, son choix, en versant une somme
d'une durée de 2 ans. d'argent nécessaire à son entretien. En
Ce Centre, agréé par l'UNCS (Union contrepartie, il reçoit une photo de
Nationale des Centres de Sauvegarde de l'oiseau parrainé.
la faune sauvage), s'avérait plus que Le GEPOG qui approuve et
nécessaire notamment pour le bien être encourage cette action a décidé, lors de
des oiseaux issus de saisies douanières. son Assemblée Générale du 13 mars
En effet, ces oiseaux, souvent blessés, dernier, d'apporter une aide financière à
ont besoin d'une période de réadaptation ce Centre.
avant leur relâche pour pouvoir revoler Alors, vous aussi, faite une bonne
dans les meilleures conditions. action en faveur de la gent ailée, en
Le Centre a déjà accueilli près de remplissant la fiche ci-jointe
60 oiseaux en six mois, principalement
des Psittacidés. Avec une faible mortalité, • En espérant que cette action
un quart a déjà pu être relâché; les autres recevra tout le succès qu'elle mérite, et
sont encore en soins. puisse s'étendre à la faune en général.
Evidemment, ce Centre n'est pas
une réserve animalière, et ne peut à ce Pour tous renseignements:
titre, être visité. L'instinct sauvage doit Christophe Caillaux: 34.20.97.
être préservé chez l'oiseau et il doit, pour
P. Dellière

Bilan du Centre de soins pour oiseaux sauvages du Pou d'Agouti


05 novembre 1993 au 12 mars 1994

Espèces Relâché(s) Décédé(s) En soins

Ara macao 1
Ara chloroptera 3 1 2
Ara ararauna 2
Amazona amazonica 14 4 24
Amazona farinosa 1
Pionus mentruus 1 5
Pionites melanocephala 3 2
Aratinga pertinax 3 1
Brotogeris chrysopterus 2 1
Forpus passerinus 2
Porzana albicollis 1
Bubulcus ibis 1
Tyto alba 1
Pulsatrix perspicillata 1
soit 14 espèces différentes 31 (soit 40%) 19 (soit 25%) 26 (soit 35%)

67
Le Coin Des Zélés

CENTRE DE SOINS
POUR ANIMAUX SAUVAGES
POU D'AGOUTI
B.P 64
97320 St-LAURENT DU MARONI

PARRAINAGE

Je soussigné (nom, prénom):


demeurant à (adresse complète):

téléphone:

verse à l'association Le Pou d'Agouti, la somme de F pour assurer l'entretien


(nourriture, médicaments, hébergement) de l'animal (voir liste), pendant la durée de son
hébergement au Centre de Soins pour Animaux Sauvages du Pou d'Agouti, et ce, jusqu'à
sa remise en liberté ou son décès, conformément à la Charte de l'Union Nationale des
Centres de Sauvegarde de la Faune Sauvage. Le Pou d'Agouti s 'engage à m'envoyer une
photographie de l'animal concerné et à me tenir informé du devenir de celui-ci.
Je baptise l'animal que je parraine:

A le

Signature

68
Le Coin Des Zélés

Le coin de la P r e s s e

69
Le Coin Des Z é l é s

Le coin de la P r e s s e

Erratum:
Une erreur est survenue dans la parution du
France Guyane du 15/02/94 (voir page 69). C'est
Christophe Cadiran qui est représenté sur la photo
de gauche. Laurent Brucy, qui lui succède, est à
droite.
Dans le France Guyane du 12/01/94, c'est bien un
Canard siffleur d'Amérique « Anas americana » qui
a été découvert par les membres du GEPOG, et
non un Canari siffleur. Le GEPOG excuse la
rédaction du journal pour ce lapsus.

70
Le Coin Des Zélés

Opération: «1000 défis pour ma planète »

D.R.A.E de Guyane
28, Bd Jubelin
97300 Cayenne

tel : 37.89.80
fax : 37.89.81

Les Ministères de
l'Environnement, de
l'Education Nationale, de
l'Agriculture et de la Pêche,
de la Jeunesse et des Sports
lançaient en septembre
dernier un projet éducatif
dans le domaine de
l'environnement intitulé
« 1000 défis pour ma
planète . »

Ce projet consiste à
sensibiliser et encadrer des
jeunes sur le thème touchant
à notre environnement.

Le GEPOG a soutenu un
projet présenté par l'école
Olivier Compas de Kourou,
sur le thème « Guyane, St
Pierre, Terres de migration. »

Au travers des oiseaux migrateurs communs à ces deux régions, nous nous proposons
d'étudier avec les enfants, les caractéristiques de ces espèces, leurs flux migratoire,
d'aborder les « mystères » de la migration, leurs comportements sous les divers lieux de
stationnement, cela en étroite collaboration avec une classe de St-Pierre et Miquelon
(également assistée par un ornithologue local) avec laquelle s'établira une correspondance
scolaire.
Ce projet a été retenu parmi plus de 2500 proposés à l'échelon national. En tant que
parrain technique, notre association va donc apporter son soutien à cette belle aventure,
laquelle nous l'espérons, se conclura par un échange de classe en 1995.

A. Le Dreff

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Bon Pied, Bon Oeil !
Bon Pied, Bon Oeil !

Les comptes-rendus des sorties

En voir de toutes les couleurs:

Pas moins de 12 personnes en ont vu de toutes les couleurs le samedi 8 et dimanche 9 janvier
1994, sur le site de Paracou et ses environs. De belles espèces observées...
Excroissance inédite au fait d'un arbre mort qui se détache brusquement dans un
déploiement blanc ou qui « pique du nez » dans un déboulé noir barré d'orange,
frémissement d'un feuillage qui s'illumine de spectres changeants, écorce trop foncée ou
trop claire qui s'anime, éclats bleus, jaunes, oranges, rouges qui surgissent au détour d'une
feuille, dans toute leur pétulance...
Préparez jumelle et longue-vue (ou empruntez celle du voisin), spectacle permanent qui
n'empêche pas la bousculade.
L'oeil s'ouvre à d'autres images « sous la houlette » des initiés. Et c'est l'explosion plus ou
moins tapageuse des « oh! », des « ah! » qui fusent.
Il n'y a que l'établissement de l'inventaire, avec ses consonances antiques, qui calme et
canalise l'ardeur avant de brouiller les yeux (exercice de déchiffrage), la langue (exercice
de motricité fine), la mémoire (parasite l'efficacité des moyens mnémotechniques plus
métaphoriques, comme le caleçon pour le Cabézon, ou le trognon pour le Trogon).

Laure Guillemin

Des kilomètres, des kilomètres, mais ...

5 courageux participants pour cette sortie autour de la Montagne des singes du 29 janvier
1994.
Malgré une randonnée pédestre de plus de 12 Km, dont un tiers était forestière, la diversité
des biotopes rencontrés, qu'ils soient de forêt primaire haute avec bonne visibilité au sol,
forêt primaire touffue à visibilité réduite, forêt lianescente, nombreux chablis plus ou moins
récents, bas fond marécageux, nombreuses criques plus ou moins larges, forêt primaire
dégradée, ancienne piste de débardage rarement fréquentée recouverte plus ou moins par
une végétation basse et broussailleuse, nous a permis de faire de ce périple non pas le
parcours du combattant mais une sortie riche en connaissance tant sur les biotopes que sur
la qualité des espèces rencontrées.
Il est vrai que l'on ne peut pas toujours observer les oiseaux depuis son hamac ou assis
dans un canoë, ou bien au volant de sa voiture sur la piste. Il faut parfois utiliser ses
jambes. Une bonne marche n'est pas nocive pour l'organisme. Le but de ces sorties
ornithologiques est d'une part, de faire découvrir aux adhérents néophytes le plus
d'espèces différentes, mais aussi de pouvoir collecter le plus de renseignements sur telle
ou telle espèce, et de pouvoir par la suite cartographier au mieux la fréquentation de ces
oiseaux. Pour cela, il faut parfois découvrir de nouvelles zones de répartition qui ne sont
accessibles par aucun moyen de locomotion. En contrepartie, le fait de parcourir des zones
nouvelles devrait accroître encore plus notre soif d'ornithologie.
Alors, cher ornithologue en herbe, ne vous découragez pas devant des sorties qui peuvent
paraître exténuantes. Pensez avant tout à la beauté de la nature qui vous entourera durant
ces kilomètres.

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Bon P i e d , Bon Oeil !

Parmi les 25 espèces d'oiseaux observées, notons l'Engoulevent coré, 5 Pénélopes marail
qui nous ont livré un ballet de branches en branches fabuleux, le Colibri topaze, le Pic vert-
doré, l'Alapi carillonneur, le Fourmilier manikup, le Troglodyte arada et la Paruline des rives.

Patrice Dellière

La forêt vue de haut

Week-end très polyvalent le 11 et 12 février 1994 au Centre de Découverte de la Nature


(CDNG) du Pou d'Agouti pour 11 adhérents du GEPOG.
Ballades en forêt, canoë et grimpers « canopologiques »; cette dernière activité a suscité
beaucoup d'enthousiasme quant au spectacle offert, et ne peut qu'aviver les regrets de ne
pouvoir passer plus de temps perché comme un oiseau à 30 mètres du sol.
Le dimanche matin, malgré la difficulté de quelques individus à émerger du hamac,
plusieurs jaunes Saint-Laurentais associés à un PAE Ornitho eurent droit à une superbe
ballade initiatique en forêt, orientés et renseignés par Bertrand Goguillon.
L'observation parfaite à la longue-vue du Grand Jacamarfut appréciée à sa juste valeur.
Le week-end fut clôturé à Saint-Laurent par un défilé joyeux de drôles de volatiles; on
déplore toutefois le manque de renseignements concernant le sauvetage de ces individus
étranges...
Christian Moulin

Bienvenu sur Mon(t) Rorota

Le 6 mars 1994, les oreilles de certaines des 14 personnes présentes au Rorota en ce


dimanche de Carnaval, ne perçurent pas toujours les bourdonnements des colibris. Elles
résonnaient plutôt des rythmes touloulesques de la nuit passée. Quelques absences furent
remarquées; mais globalement, les oiseaux étaient heureusement bien présents, eux...
Aucune nouvelle espèce ne fut identifiée, même si toutes les bonnes volontés étaient là. On
notera pour anecdote la présence d'un trogon supposé albinos... preuve s'il en était que le
carnaval n'est pas forcément la meilleure période pour les identifications ornithologiques !!!

Christian Moulin

Je demande un tout petit effort aux personnes responsables des sorties, ou bien à un volontaire
présent lors de la sortie concerné, de bien vouloir exprimer ses impressions après cette journée
ou ce week-end consacré à l'ornithologie en général. H n'est pas nécessaire d'écrire un roman,
quelques lignes suffiront à faire regretter aux absents de ne pas être venu. N'attendez pas trop
longtemps que vos premières impressions disparaissent de votre esprit, écrivez les et envoyez
les au secrétariat du GEPOG afin qu'elles puissent être publiées dans le prochain numéro
d'Harpia.

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GROUPE D'ETUDE ET DE PROTECTION DES OISEAUX EN GUYANE

PROGRAMME DES SORTIES

Avril - Mai - Juin 1994

Samedi 9 avril (après midi)


Piste Combi (Sinnamary) Samedi 21 au lundi 23 mai
Avifaune des savanes, plantations témoins Crique Portai (St Laurent)
Contact: Patrice Delliere 32.41.48 Expédition canoë
Avifaune aquatique
Contact: Pierre Montpied 32.42.60
Dimanche 17 avril
Rivière du tour de l'ile (Cayenne)
Avifaune aquatique Dimanche 29 mai
Sortie en canoë Piste de Nancibo (Cayenne)
Contact: Laure Guillemin 31.03.61 Avifaune forestière
Contact: Marie Claude Meyessier 31.98.51

Samedi 4 juin (après midi)


Visite du Centre INRA élevage Pécari
PK17 (Kourou)
Présentation du projet d'élevage INRA
Samedi 23 avril (après-midi)
Contact: Philippe Laventure 32.13.10
Salines de Montjoly (Cayenne)
Avifaune aquatique
Contact: Micheline Maxwell 31.39.69 Samedi 11 juin (après midi)
Route de Guatemala (Kourou)
Rapaces et forêt du littoral
Samedi 30 avril et dimanche 1er mai
Contact: Patrice Delliere 32.41.48
Awala Yalimapo (Mana)
Tortues & oiseaux du littoral
Contact: Cathy Ridel 31.06.85

Samedi 7 mai
Montagne des singes (sentier botanique
Kourou) Dimanche 19 juin (après midi)
Botanique et avifaune forestière Sortie Grand-Public
Contact: Pierre Montpied 32.42.60 Salines de Montjoly (Cayenne)
Contact: Micheline Maxwell 31.39.69
Samedi 14 mai
Layon RN1 (Kourou) Samedi 25 et dimanche 26 juin
« Longue marche! ! ! » Cacao et ses environs
Avifaune forestière forêt et bords de rivière
Contact: Alain Le Dreff 32.30.57 Contact: Joseph Martinez 30.11.06

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Histoire de Plumes
Histoire de Plumes

BIRDS IN BRAZIL
A NATURAL HISTORY
Helmut Sick

Guide définitif des oiseaux du Brésil.


Plus de 375 illustrations, photos, cartes.
1635 espèces.

Prix: £95.00

A GUIDE TO
THE BIRDS OF PANAMA
With Costa Rica,
Nicaragua and Honduras
Robert S. Ridgely and
John A. Gwynne, Jr.

Seconde édition de ce guide d'identification des


oiseaux d'Amérique Centrale. Les auteurs ont
ajouté 200 nouvelles espèces. Plus de 300
nouvelles illustrations. Couleurs révisées.
48 planches couleurs.

Prix: £19.95

Commande à adresser à:

Princeton University Press


c/o John Wiley & sons, 1 Oldlands way, Bognor Regis,
West Sussex, P022 9SA, ENGLAND

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A VOS PLUMES
Par Nathalie Daoudal & Patrice Delliere

79
L

O
« Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers! R
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers. N
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, I
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. T
Dites, qu'avez-vous vu? »
H

Baudelaire.
O

Cette revue est réalisée avec l'aimable participation


du C.R.E.S.T.I.G et de la D.I.R.E.N Guyane

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