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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Rémi CHEILAN
5ème année Génie-Civil
Spécialité Ingénierie du bâtiment
Promotion 2001-2004

ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS DE SAINT-ETIENNE


58 rue Jean Parot-42023 St-Etienne cedex 2

Rapport de Projet de fin d’Etudes


Du 2 février 2004 au 18 juin 2004

LA CLIMATISATION
SOLAIRE

Structure d’accueil

114 boulevard du 11 novembre


69100 Villeurbanne
Tél : 04 37 47 80 90 - Fax : 04 37 47 80 99
Mél : info@hespul.org - Site : www.hespul.org

MEMBRES DU JURY :
Professeur responsable : M.Viennet
Maître de stage structure d’accueil : M.Laurencin

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

REMERCIEMENTS

Avant tout je tiens à remercier Messieurs Didier Laurencin et Guillaume


Thabuis qui m’ont accueilli au sein d’HESPUL pour mon projet de fin
d’études.

Je tiens à remercier évidemment toute l’équipe d’HESPUL pour son accueil


chaleureux et pour le temps que chacun n’a pas hésité à me consacrer.

Je remercie enfin, M. Viennet qui m’a suivi tout au long de mon PFE
veillant au bon déroulement de celui-ci.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

SOMMAIRE
AVANT PROPOS ------------------------------------------------------------ p.1

INTRODUCTION------------------------------------------------------------ p.2

I PRELIMINAIRES
I.1 Présentation de l’association HESPUL----------------------------- p.3
I.1.1 Historique
I.1.2 Activités
I.1.3 Références
I.1.4 Déroulement de mon PFE à HESPUL
I.2 Les enjeux énergétiques------------------------------------------- p.7
I.2.1 La consommation d’énergie
I.2.2 Énergie et pollution
I.2.3 Des ressources limitées et épuisables
I.2.4 La réponse : Economies d’énergie et énergies renouvelables
I.3 La climatisation : Enjeux et Risques------------------------------ p.10
I.3.1 La Climatisation aujourd’hui
I.3.2 Les perspectives
I.3.3 Les conséquences et les risques d’une « surclimatisation »
I.4 La démarche négaWatt appliquée à la demande de froid
dans le bâtiment--------------------------------------------------------p.18
I.4.1 Sobriété : Modération des exigences de confort d’été
I.4.2 Efficacité : Rafraîchissement passif/architecture bioclimatique
I.4.3 Renouvelables : Climatisation Solaire

II COMPOSANTS DES SYSTEMES DE CLIMATISATION


SOLAIRE
II.1 Sous systèmes de distribution - Equipements de ---------------p.31
conditionnement d’air
II.1.1 Les ventilo-convecteurs
II.1.2 Les éjecto-convecteurs
II.1.3 Les plafonds rayonnants froids
II.1.4 Les poutres froides
II.1.5 Les planchers rafraîchissants
II.1.6 Les batteries froides à eau glacée
II.2 Systèmes de production de chaleur/Partie solaire de-----------p.36
l’installation
II.2.1 Les capteurs solaires -----------------------------------------------p.36
II.2.1.1 Les capteurs solaires thermiques plans à eau
II.2.1.2 Les capteurs solaires thermiques plans à air
II.2.1.3 Les capteurs solaires thermiques sous-vide
II.2.2 Systèmes de production de chaleur d’appoint-------------------p.42
II.2.3 Le ballon de stockage d’eau chaude----------------------------p.42
II.3 Systèmes de production de froid/Partie frigorifique de --------p.43
l’installation
II.3.1 Groupes de production frigorifique conventionnels---------------p.43
II.3.2 Groupes de production frigorifiques à Sorption ------------------p.48
II.3.2.1 Groupes de production de froid à absorption
II.3.2.2 Groupes de production de froid à adsorption

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

II.3.3 Le rafraîchissement évaporatif potentialisé par Dessiccation -------p.61


(DEC, Dessiccant Evaporative Cooling)
II.3.4 Les autres composants -----------------------------------------p.66
II.3.3.1 Tour de refroidissement
II.3.3.2 Le stockage d’eau glacée
II.3.5 Récapitulatif des technologies-----------------------------------p.69

III CONFIGURATIONS GENERALES DES SYSTEMES


DECLIMATISATION SOLAIRE THERMIQUE
III.1 Climatisations solaires thermiques autonomes et climatisations
solaires thermiques avec appoint--------------------------------------p.70
III.1.1 Climatisations solaires thermiques autonomes
III.1.2 Climatisations solaires thermiques avec appoint
III.2 Le rafraîchissement évaporatif potentialisé par Dessiccation (DEC,
Dessiccant Evaporative Cooling)---------------------------------------p.72
III.2.1 DEC autonome utilisant des capteurs thermiques à air------------p.73
III.2.2 DEC utilisant des capteurs solaires thermiques à eau avec un ballon de
stockage et un appoint chaud-----------------------------------------p.75
III.2.3 DEC utilisant des capteurs solaires thermiques à eau avec un ballon de
stockage et un appoint froid------------------------------------------p.78
II.2.3.1 Le groupe frigorifique est intégré dans l’installation comme pompe à chaleur
II.2.3.2 Le groupe frigorifique alimente en eau 2 batteries froides
III.2.4 Exemple d’installation (DEC) : L’IHK à Freiburg en Allemagne-----p.81
III.3 Systèmes utilisant des groupes de production d’eau glacée ---p.86
III.3.1 Système autonome de production d’eau glacée utilisant des capteurs
solaires thermiques à eau--------------------------------------------p.87
III.3.2 Système de production d’eau glacée utilisant des capteurs solaires
thermiques à eau avec un ballon de stockage et un appoint chaud-------p.88
III.3.3 Système de production d’eau glacée utilisant des capteurs solaires
thermiques à eau avec un appoint froid--------------------------------p.89
III.3.4 Exemple d’installation (absorption): Le G.I.C.B de Banyuls sur mer en
France--------------------------------------------------------------p.90
III.3.5 Exemple d’installation (adsorption) : L’usine de cosmétiques SARANTIS à
Inofita Viotias en Grèce----------------------------------------------p.94
III.4 Bilan des installations en Europe---------------------------------p.96

IV ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX ET ECONOMIQUES--------p.98


DES DIFFERENTES TECHNOLOGIES DE CLIMATISATION
SOLAIRE
V PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT ET DE PROMOTION
INTERNATIONAUX
V.1 Le projet CLIMASOL-----------------------------------------------p.108
V.2 La Tâche 25 du programme SHC (Solar Heating and Cooling) de
l’Agence Internationale de l’Energie----------------------------------p.110
V.3 Le programme Européen SACE (Solar AirConditioning in
Europe)-----------------------------------------------------------------p.111

CONCLUSION ---------------------------------------------------------------p.112
ANNEXES

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

AVANT PROPOS
Je vais dans le présent document, rendre compte du Projet de Fin d’Etudes que j’ai
réalisé dans l’association HESPUL à Villeurbanne du 2 février au 18 juin 2004 sur l’
« ETUDE DE LA PRODUCTION DE FROID DANS LE BATIMENT A L’AIDE DE
PANNEAUX SOLAIRES ».
L’objectif de cette étude était de réaliser un état des lieux technologique, mais également
environnemental et économique des systèmes permettant de climatiser des locaux à
l’aide d’énergie solaire. Il se devait d’être aussi exhaustif que possible dans le temps
imparti et avec les moyens à disposition, afin que l’association HESPUL ait les données
nécessaires pour anticiper et appréhender sereinement le développement souhaitable et
inéluctable de cette filière et ainsi en devenir un acteur potentiel.

Il est très important de comprendre que tenter de climatiser des bâtiments avec
de l’énergie solaire s’inscrit dans un contexte, dans une démarche cohérente et globale
que je me suis efforcer de faire transparaître dans ce document et en particulier dans sa
première partie.

Il est important de bien saisir les tenants et les aboutissants d’une telle démarche pour
ainsi l’appréhender dans sa globalité et ne jamais en perdre l’essence.

Même si la notion de « Développement Durable » (satisfaire les besoins des générations


présentes sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire leurs
propres besoins) est discutable, on pourrait dire qu’elle définit assez bien dans quel cadre
général la problématique de la climatisation solaire intervient et pourrait ainsi en être son
fil directeur, son objectif implicite et évident.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

INTRODUCTION
Les bâtiments représentent l’un des secteurs les plus consommateurs d’énergie
dans les sociétés industrialisées. En Europe environ 40% de l’énergie primaire est
consommée par les bâtiments. Qu’ils soient à usage commercial, industriel ou privé ils
utilisent de l’énergie pour différentes applications comme le chauffage, la production
d’eau chaude sanitaire, la climatisation , l’éclairage et tous les équipements utilisant de
l’électricité.

Comme nous allons le voir, durant les dernières décennies, la consommation


d’énergie due à la climatisation a dramatiquement augmenté dans la plupart des pays
industrialisés. En 1996 10 000 GWh d’énergie primaire étaient consommés en Europe par
les seules climatisations individuelles d’une puissance frigorifique inférieure à 12 kW.
Selon des études prospectives réalisées par l’Union Européenne cette valeur devrait être
multipliée par 4 à l’horizon 2020 pour atteindre 44 000 GWh. Ces estimations ne
prennent pas en compte les systèmes de climatisation centralisée largement répandues
dans le secteur tertiaire et grands consommateurs d’énergie.

On peut avancer comme principales raisons à cette explosion de la demande


d’énergie due à la climatisation, l’augmentation des exigences de confort des personnes
mais aussi la tendance architecturale qui consiste à augmenter la proportion de surfaces
vitrées de l’enveloppe des bâtiments ou encore la recherche d’optimisation de
productivité des employés par les chefs d’entreprise…

Je vais dans une première partie replacer la problématique de la climatisation


solaire dans son contexte pour aborder ensuite les aspects techniques, environnementaux
et économiques des technologies actuelles.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

I PRELIMINAIRES

I.1 Présentation de l’association HESPUL

I.1.1 Historique

Hespul, qui s’appelait il y a encore 4 ans PHEBUS est une association à but non
lucratif. Elle a été à l’origine de l’installation de la première centrale photovoltaïque (PV)
connectée au réseau général d’électricité en France (1992). L’installation, initiée et
financée par des militants fondateurs de l’association s’était faite à proximité du
surgénérateur SUPERPHENIX en symbole d’une alternative vis à vis du programme
électronucléaire en France.

Pendant qu’en Allemagne, en Suisse et dans les pays nordiques, les solutions alternatives
au nucléaire et aux ressources fossiles, notamment le photovoltaïque, l’éolien et le
solaire thermique étaient intégrées aux politiques énergétiques, la France restait dans
l’ignorance de ces alternatives et continuait de développer son programme
électronucléaire. Les initiateurs de cette action sont restés longtemps incompris en
France …

L’intérêt de l’opération de la première centrale résidait dans la démonstration que cela


fonctionne, que la production d’énergie électrique – encore en pleine croissance – pouvait
se faire par des moyens que l’on qualifierait aujourd’hui de « durables » (répondre à nos
besoins sans compromettre ceux des générations futures) : malgré son intérêt, le
nucléaire n’a pas encore démontré sa capacité à répondre aux problèmes qu’il génère
(résidus à longue vie radioactive, démantèlement, risques inhérents à la technologie,
etc.).

Depuis cette première centrale PV connectée au réseau, l’association fondée en 1991 a


mis en route des programmes de disséminations, d’informations, aidés par les instances
de la Commission Européenne dans un premier temps, projets auxquels se sont peu à
peu intéressées les instances régionales puis nationales.

C’est ainsi qu’HESPUL a acquis avec le temps une expérience incomparable en France et
est peu à peu devenu la principale référence du photovoltaïque connecté au réseau en
France, avec un savoir-faire de terrain précis et poussé (les programmes Européens ont
permis de tester et de travailler sur une gamme très large de questions qui se posaient
au fur et à mesure du développement des actions de la filière photovoltaïque).

Par ailleurs, les dirigeants d’HESPUL ont su faire avancer avec leurs actions et celles des
réseaux actifs du secteur le débat et l’information au sein des institutions en France, ce
qui a récemment abouti entre autres choses au comblement d’une lacune historique
majeure en matière à la fois de démocratie et de développement durable : l’ouverture du
premier « débat sur l’énergie » en France par le gouvernement.

I.1.2 Activités

Si le photovoltaïque est le fer de lance d’Hespul, elle élargit aujourd'hui ses


compétences dans d'autres domaines des énergies renouvelables.
En effet Hespul s’est vu confier par les pouvoirs publics (ADEME et Région Rhône Alpes)
des missions de service public en tant qu’ESPACE INFO ENERGIE du Rhône pour le
développement du « plan bois » et du « plan Soleil ».

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Hespul s'investit aussi dans le développement de l'efficacité énergétique ; du solaire


thermique , du biogaz , de la cogénération , de la picohydraulique , du séchage agricole
et alimentaire, du bois énergie , de l'éolien et de la valorisation énergétique de la
biomasse.

La structure est au service des entreprises, des collectivités et de tous les particuliers
qui souhaitent répondre à des questions de maîtrise énergétique et électrique, ainsi que
de chauffage (en bâtiment, piscine et eau sanitaire). Hespul propose également des
animations scolaires et des formations dans le département du Rhône et participe à
diverses manifestations et activités, en vue de sensibiliser et de promouvoir les énergies
renouvelables et l'efficacité énergétique.

En tant que coordinateur de plusieurs projets photovoltaïques dans le cadre des IVième ,
Vième et VIème Programmes-cadres de Recherche-développement de la Commission
européenne, Hespul a été à l'origine de plus de 300 installations de particuliers,
d'entreprises, d'écoles ou de collectivités locales, soit près de 95% du parc français en
service début 2000, alors que les toits solaires se comptent par milliers en Allemagne ou
au Japon.

Hespul a ensuite obtenu en décembre 1999 du Ministère de l'industrie la mise en place


d'un tarif d'achat de l'électricité photovoltaïque qui règle sous les angles techniques et
tarifaires les relations entre les "producteurs" et EDF, gestionnaire du réseau public.

D'une manière générale, l’association continue à mettre en place des projets européens
et se place, dans certains cas, comme assistant à maître d'ouvrage. Elle s'adresse
principalement aux particuliers mais son expérience lui permet désormais d'aider des
collectivités locales ou des industriels à monter des projets.

C’est l'une des 11 associations du réseau IERA (Info Énergies Rhône Alpes) ayant pour
objectif le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Elle
est spécialisée dans la filière des " micro-centrales photovoltaïques raccordées au réseau
" et plus largement dans la production d'électricité " en bout de réseau ", sur les lieux de
consommation.

Hespul est aussi membre actif de nombreux réseaux professionnels et associatifs en


France et en Europe agissant pour l'avènement d'un système énergétique durable :
• membre du C.A. du CLER national (Comité de Liaison des Énergie Renouvelables),
• membre du C.A. de la FEE (France Énergie Éolienne), branche française de l'EWEA
(association européenne de l'énergie éolienne),
• membre fondateur du RAC (Réseau Action Climat), branche française de " Climate
Action Network ", réseau des ONG œuvrant à la prise de conscience des enjeux des
changements climatiques dus à la pollution,
• représentant en France d'EUROSOLAR, association européenne de l'énergie solaire,
dont le président, Hermann Sheer, a reçu le " Prix Nobel Alternatif " en décembre 1999
pour son action en faveur des énergies renouvelables,
• membre fondateur de EREF (European Renewable Energy Federation), qui regroupe les
producteurs indépendants d'électricité renouvelables européens.
• membre du C.A. du VAD (Ville et Aménagement Durable)
• adhérente de EAF (Électricité Autonome de France)
• adhérente de l'ITEBE (Institut Technique Européen du Bois Énergie)

Toutes ces activités aussi diverses que variées mais touchant toutes à la thématique de
l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables sont assurées par une équipe de 17
salariés : techniciens, personnel administratif, animateurs scolaires, ingénieurs
permettant ainsi à HESPUL d’avoir une approche, une vision et une compétence globale
grâce aux différents niveaux et moyens d’intervention qu’elle possède.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

I.1.3 Références

1992
Premier toit solaire photovoltaïque raccordé au réseau de France

De 1993 à 1996
Proposant principal du programme Thermie
n°SE/00033/93/FR/DE : PHEBUS93
Installation de 21 centrales photovoltaïques raccordées
au réseau (28,8 kWc)

De 1995 à 1999
Proposant principal du programme Thermie
n°SE/00369/95/FR/DE : PHEBUS95
Installation de 41 centrales photovoltaïques raccordées
au réseau (45 kWc)

De 1997 à 2001
Proposant principal du programme Thermie
n°SE/190/97/FR/DE/CH : PHEBUS97
Installation de 126 centrales photovoltaïques raccordées
au réseau (200 kWc)
Une installation a été réalisée en ardoises photovoltaïques.
Installation intégrée en toiture de 11 kWc

De 1999 à 2001
Suivi détaillé à distance de la centrale photovoltaïque
intégrée en façade de l'OPAC 38 à Echirolles
dans le cadre du programme Green Cities
BU/01001/96/DK/ES/IT .

1999-2000
sous-traitant du programme PERSEUS
Rédaction d'un guide pratique
pour les futurs utilisateurs de toits photovoltaïques raccordés au réseau.

1999-2002
Proposant du programme 5PCRD
n°NNE5-1999-00744 : PV-SALSA
Installation de 70 kWc de photovoltaïque raccordé au réseau

1999-2002
Membre du consortium français du programme HIP-HIP
Installation de 500 kWc de photovoltaïque raccordé au réseau
en vue d'initier une baisse des coûts de production

2002-2003
Proposant principale du programme ALTENER
n°4.1030/2/01-055/2001 : PV-DOMSYS
Programme de promotion et de formation au photovoltaïque
raccordé au réseau

2002-2003
Sous-traitant du programme 5PCRD
n°NNE5-224-2001 : PREDAC

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Programme visant à favoriser le développement des énergies renouvelables et


de la maîtrise de l'énergie en Europe. Coordination des sous-programmes
thématiques WP1 (investissement local) et WP6 (photovoltaïque intégré au
bâtiment)

2002-2004
Proposant du programme 5PCRD
n°NNE5-2001-302 : PV-STARLET
Développement d'une tuile photovoltaïque au niveau européen. Installation de
620kWc intégré en toiture en partenariat avec Imérys-Toiture.

2002-2004
Proposant du programme 5PCRD
n°NNE5-2001-293 : UNIVERSOL
Installation de systèmes photovoltaïques sur des bâtiments à vocation
pédagogique (universités, lycées, centre de démonstration...) en Espagne,
France, aux Pays-Bas et en Angleterre pour un total de 700kWc

I.1.4 Déroulement de mon PFE à HESPUL

Le déroulement prévu du PFE était le suivant :

1. Découverte du monde des énergies renouvelables.


2. Recherche bibliographique et compréhension des différentes techniques,
des différents systèmes et du petit monde de climatisation solaire en
général.
3. Réalisation de documents techniques de synthèse.
4. Rencontre de différents acteurs de la climatisation solaire.
5. Travail sur un projet concret.

La première partie a duré comme prévu 3 semaines. Après ces 3 semaines, a


démarré la période préliminaire à toute étude concrète et à tout rapprochement avec les
différents acteurs de la climatisation solaire qui correspond donc à la période
bibliographique, de recherche et de compréhension des différents systèmes, techniques
et réalisations.
Cette période avait donc 2 objectifs, d’abord recueillir un maximum d’informations afin de
pouvoir réaliser un document utilisable par HESPUL présentant un état de l’art de la
climatisation solaire. Ensuite de pouvoir appréhender les différentes technologies, saisir
les tenants et les aboutissants de ces dernières, bref, me construire un « bagage
technique » me permettant ainsi de travailler avec d’autres acteurs sur un projet par en
particulier mais aussi afin d’avoir une activité de conseil au sein d’HESPUL.
Cette 2ème partie s’est concrétisée par la réalisation de documents techniques de
synthèse. J’ai pendant cette dernière eu l’occasion de donner un cours en 5ème année GCU
(Génie Civil et Urbanisme) à l’INSA de Lyon sur le Froid Solaire et également de réaliser
une présentation à l’équipe d’HESPUL de la climatisation solaire.
J’ai dans l’étape 4 et 5 tenté de me rapprocher des acteurs français du programme
européen Climasol (Rhône Alpes Energie Environnement, bureau d’étude Tecsol) que je
présenterai plus en avant. Les échanges ont été très intéressants et enrichissants. Il était
prévu de travailler avec Tecsol sur l’étude de faisabilité d’une climatisation solaire dans la
région Rhône Alpes dans le cadre du programme Climasol. Ce volet de mon PFE n’a hélas
pas pu être réalisé pour des raisons de temps, en particulier au niveau de la disponibilité
de Tecsol mais aussi et surtout du fait que les études de faisabilité viennent de démarrer.
J’ai au cours de ce PFE eu la chance de pouvoir participer à de nombreuses
manifestations organisées par HESPUL ou par d’autres. On peut parler en l’occurrence du
salon Primevère à Lyon, des journées sur le « Photovoltaïques raccordé au réseau », des

10
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

visites de sites « panneaux solaires thermiques, chaudières granulé de bois », de la visite


de Freiburg en Allemagne : La ville Solaire…

I.2 Les enjeux énergétiques


Il est important de rappeler le contexte énergétique général et sa problématique
environnementale pour bien comprendre l’urgence de la mise en place d’une réelle
politique d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables. C’est
dans ce cadre et dans cette dynamique que doit s’intégrer la démarche cherchant à
rafraîchir les bâtiments. On sent donc poindre le fait que la climatisation solaire n’est pas
une fin en soi mais, le cas échéant, l’ultime étape d’une démarche cohérente que nous
détailleront plus en avant .
Cette succincte partie sur les enjeux énergétiques a vocation à rappeler quelques aspects
de ces derniers afin de présenter le contexte et la problématique dans lesquels s’inscrit
la démarche de rafraîchissement des bâtiments. Cette partie est loin d’être exhaustive
(ce n’est absolument pas son but) mais cherche seulement à fixer quelques idées en
guise de préliminaires.

I.2.1 La consommation d’énergie

En matière d’énergie, toutes les prévisions actuelles sont fondées sur l’hypothèse
que la croissance économique des années passées va continuer tout au long du 21e
siècle. Comme si ...
Comme si cette croissance pouvait perdurer à jamais dans le cadre limité de notre
biosphère.
Comme si notre consommation d’énergie devait croître indéfiniment, et la production
correspondante pouvait indéfiniment suivre !
A l’évidence, ce n’est pas possible..

L’énergie, une richesse inégalement consommée

Aujourd'hui, sur notre planète, la surconsommation la plus débridée côtoie des


pénuries criantes : un citoyen américain consomme à lui seul 8 tonnes d’équivalent
pétrole (tep) par an, alors qu’un habitant du Bangladesh doit vivre avec 40 fois moins. La
consommation d'électricité est encore plus inégale : 7070 kWh par an et par personne en
France, contre … 22 kWh seulement en Ethiopie !

Et 40 % de la population mondiale reste tout simplement privée


d’électricité.

L’explosion énergétique

La consommation mondiale d’énergie est restée très longtemps stable lorsque l’homme
n’utilisait l’énergie que pour sa survie et ses besoins alimentaires.

À partir de 1850 la révolution industrielle a provoqué une augmentation brutale des


besoins en énergie. Celle-ci n'a cessé ensuite de croître de façon explosive sous l'effet
conjoint de l'augmentation du niveau de vie et la croissance simultanée de la population.

Actuellement la demande mondiale d'énergie croît de 2 % par an en moyenne. Elle a


tendance à ralentir dans les pays industrialisés, mais augmente dans les pays émergents.

11
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Et en France, après une période de prise de conscience lors des deux chocs pétroliers, la
consommation d’énergie des ménages est repartie de nouveau fortement à la hausse.

Le spectre de la pénurie nous conduit tout droit et tout simplement à la guerre pour le
contrôle des ressources, marginalisant encore un peu plus les plus pauvres.

I.2.2 Énergie et pollution

La consommation d’énergies fossiles est une des principales sources de la


dégradation de l'environnement.
L’usage massif de ces combustibles a déjà commencé à dérégler l’effet de serre,
ce garant si fragile de notre survie. Ce dérèglement menace déjà notre climat : la Terre
vient de vivre depuis 1990 neuf de ses années les plus chaudes. L’accroissement de
l’effet de serre est une réalité, et ses effets, à la lumière des travaux les plus récents,
risquent d’atteindre des seuils aux conséquences irréversibles.

Les gaz qui augmentent l'effet de serre (CO2, NOx, SO2) sont principalement issus de
la combustion des carburants fossiles et de l'activité industrielle.

Les pluies acides sont une forme de pollution atmosphérique causée par les oxydes de
soufre et les oxydes d'azote. Ces gaz, principalement issus des usines et des
automobiles, acidifient les nuages et retombent sous forme de pluies qui affectent
gravement les écosystèmes.

Les déchets nucléaires issus de la production d'énergie atomique représentent un


risque sans précédent pour les générations à venir, certains restant en activité pendant
des milliers d'années. À l'heure actuelle, aucune solution n'a été trouvée pour les
retraiter de façon satisfaisante. Ni l'enfouissement ni le stockage ne peuvent être
considérés comme durablement fiables.

La déforestation à des fins de production d'énergie est une des principales causes de la
désertification des sols. En plus des grandes famines qui en résultent déjà,
l'accroissement démographique rend extrêmement préoccupante la perte de terres
productives au profit du désert.

I.2.3 Des ressources limitées et épuisables

Au rythme actuel de notre consommation, de quelles ressources énergétiques


disposerons-nous demain ? Le pétrole sera la première source d’énergie à s’épuiser vers
2040, dans moins de deux générations … L'uranium et le gaz naturel n'atteindront pas
les années 2075. Le charbon est plus abondant, mais ses réserves utiles ne dépassent
pas deux ou trois cents ans. Enfin les difficultés de la surgénération et de la fusion
nucléaire montrent que la perspective de disposer à court terme d’une énergie abondante
et quasi-gratuite reste pour l’instant un mythe.

Seule l'utilisation de toutes les formes d'énergies renouvelables (solaire, éolien,


hydraulique, bois et biomasse) et une augmentation de l’efficacité énergétique
permettront d'éviter de piller définitivement notre planète pour nos seuls besoins
immédiats.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

I.2.4 La réponse : Economies d’énergie et énergies


renouvelables

Inégalités criantes, croissance non contrôlée de la consommation, augmentation des


atteintes à l'environnement, gaspillage de ressources fossiles limitées …

En matière d'énergie, l'état des lieux est accablant.

Or nous continuons à produire et à consommer toujours plus en ayant, comme


l'autruche, la tête douillettement enfoncée dans le sable : les générations à venir nous
regarderont comme de redoutables gaspilleurs, doublés d'insouciants pollueurs laissant à
nos descendants le soin de s'occuper de nos déchets.

Est-ce inévitable ?

De nombreuses réponses existent, simples, de bon sens, immédiatement applicables par


tous. Par exemple, le seul fait de concevoir une habitation en tenant compte
correctement de l'orientation (et donc de l'ensoleillement) diminue de 15 à 30 % les
besoins de chauffage, et donc la consommation d'énergie.

Autre exemple : remplacer une classique ampoule de 100 W par une lampe basse
consommation de 20 W revient à utiliser 5 fois moins d'énergie pour assurer un même
niveau d'éclairage. La puissance électrique nécessaire est ainsi réduite de 80 W.

En d'autres termes, le remplacement de cette lampe génère "80 Watts en moins" : on


parle alors de "production de négawatts ".

Ce concept de Négawatt a été développé par l’association négaWatt composée d’une


vingtaine d'experts et de praticiens, tous impliqués à titre professionnel dans la maîtrise
de la demande d'énergie ou le développement des énergies renouvelables. Elle a élaboré
un scénario énergétique « négawatt » à 2050 basé sur un concept simple. Elle l’a
appliqué à tous les usages de l’énergie dans notre pays afin d’élaborer ce scénario et de
pouvoir le comparer a un scénario dit « tendanciel ».

Ce concept, déjà présenté de manière plus ou moins explicite dans les pages précédentes
est le suivant :

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Sobriété

La sobriété énergétique consiste à supprimer les gaspillages absurdes et coûteux à tous


les niveaux de l’organisation de notre société et dans nos comportements individuels. La
sobriété n’est ni l’austérité ni le rationnement : elle répond à l’impératif de fonder notre
avenir sur des besoins énergétiques moins boulimiques, mieux maîtrisés, plus équitables.
Elle s’appuie sur la responsabilisation de tous les acteurs, du producteur au citoyen.

Efficacité

L’efficacité énergétique consiste à réduire le plus possible les pertes par rapport à la
ressource utilisée. Le potentiel d’amélioration de nos bâtiments, de nos moyens de
transport et des appareils que nous utilisons est en effet considérable : il est possible de
réduire d’un facteur 2 à 5 nos consommations d’énergie et de matières premières à l’aide
de techniques déjà largement éprouvées.

Renouvelables

Les actions de sobriété et d’efficacité réduisent nos besoins d’énergie à la source. Le


solde doit être fourni à partir d’énergies renouvelables issues de notre seule ressource
naturelle et inépuisable : le Soleil. Bien réparties, décentralisées, ayant un faible impact
sur notre environnement, les énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolien,
biomasse) sont les seules qui permettent d’équilibrer durablement nos besoins en
énergie avec les ressources de notre planète : pourquoi retarder notre mise en marche
vers un équilibre aussi vital ?

On trouve en annexe, 3 documents élaborés par l’association négawatt :

- « L’APPEL négaWatt pour un avenir énergétique sobre, efficace et


renouvelable »
- « LE MANIFESTE négaWatt pour un avenir énergétique sobre, efficace
et renouvelable »
- « Le scénario négaWatt »

Il serai très intéressant de les consulter à ce moment de la lecture du rapport car ils sont
fondamentaux pour bien comprendre les enjeux énergétiques mais aussi pour voir dans
quelle dynamique et démarche s’inscrivent les multiples actions d’HESPUL.

I.3 La climatisation : Enjeux et Risques

Il est intéressant, après avoir défini le cadre général de la problématique


énergétique, de traiter maintenant le point particulier qu’est la climatisation. C’est à dire
son développement, les risques de ce dernier et pourquoi est ce un danger. Tout ceci
nous permettant de comprendre encore un peu plus tout l’intérêt d’appliquer la démarche
négaWatt au rafraîchissement des bâtiments. Cette déclinaison de la démarche négaWatt
incluant, comme nous le verrons, la climatisation solaire comme 3ème et dernière mesure,
le cas échéant.

14
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

I.3.1 La Climatisation aujourd’hui

PANORAMA DE LA CLIMATISATION DANS LE MONDE

Le marché mondial

Le marché mondial de la climatisation est toujours en expansion et a été estimé à


39,7 millions d'appareils vendus en 2000. Ce résultat se répartit entre 29,9 millions
d'unités RAC (Room Air Conditioners, c'est à dire climatiseurs individuels) et 9,8 millions
d'unités CAC (Central Air Conditioners, c'est à dire climatisation centralisée). Le marché
Américain reste le premier avec 13,2 millions d'unités vendues en 2000 avec une
croissance de 3,1%. Le marché Chinois explose avec 9,2 millions d'unités vendues. Le
marché Japonais a connu une croissance de 9% entre 1999 et 2000, passant ainsi à 7,7
millions d'unités vendues en 2000. En 2000, le marché mondial de la climatisation était
estimé à 35 milliards de US$.

Marché mondial de la climatisation (en volume) en 2000

Le taux d'équipement en climatisation dans le monde

Les climatiseurs sont plus répandus dans le secteur tertiaire. Le taux d'équipement en
Europe est très en deçà des valeurs des autres pays de l'OCDE (100 % au Japon et 80 %
aux Etats-Unis). Ceci en fait donc un terrain à conquérir pour tous les fabricants,
en effet le potentiel y est énorme.

PAYS TERTIAIRE RESIDENTIEL

Japon 100% 85%

Etats-Unis 80% 65%

Europe 27% 5%

Taux d’équipement en climatisation dans le monde en 1997

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Dépense annuelle consacrée à la climatisation dans le monde

Dépense annuelle consacrée à la climatisation

PANORAMA DE LA CLIMATISATION EN EUROPE

Le marché européen de la climatisation individuelle et centralisée

Le marché de la climatisation centralisée croît fortement en Europe depuis plusieurs


années. Dans l'étude EECCAC (Energy Efficiency and Certification of Central Air
Conditioners) , la croissance de la surface climatisée par des installations centralisées a
été estimée en Europe entre 1980 et 2000.

Augmentation de la surface climatisée par des installations centralisées entre 1980 et


2000 en l'Europe

16
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Cette croissance est en partie reliée au développement des immeubles de bureaux, ce


qui explique la plus forte croissance dans des pays d'Europe centrale (Allemagne) qu'au
Portugal et en France.

Augmentation de la surface climatisée centralisée par pays entre 1980 et 2000

Aujourd'hui, l'Italie et l'Espagne représentent à elles seules plus de 50% du marché (en
termes de surface climatisée).

La répartition de la climatisation centralisée par secteur d'activité dans les pays ayant
des statistiques montre la prédominance des immeubles de bureaux.

Répartition de la climatisation centralisée par secteur d'activité dans quelques pays


d'Europe

L'étude EECCAC présente également la répartition des différentes techniques de


climatisation, centralisée et individuelle, dans les secteurs tertiaires et résidentiels.

17
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Systèmes de distribution par pays

A partir du nombre reconstitué de systèmes de distribution à air (centrale de traitement


d'air) et à eau (ventilo-convecteurs), la répartition du marché par pays a été établie. Le
pourcentage de systèmes de distribution à eau est égal au nombre d'installations avec
une distribution du froid par le vecteur eau divisé par le nombre d'installations total.

Pourcentage des systèmes de distribution à eau par rapport au total par pays de l'UE en
1998

I.3.2 Les perspectives

Evolution du marché en Europe

Les extrapolations sont fondées sur les données de 1998 et les tendances constatées au
niveau national dans chaque pays d'Europe.

Evolution de la surface climatisée en Europe à l'horizon 2010 et 2020

18
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Evolution du stock par pays à l'horizon 2010 et 2020

L'évolution par secteur d'activité a aussi été extrapolée dans le cadre de l'étude EECCAC.

Evolution du stock par secteur d'activité

I.3.3 Les conséquences et les risques d’une


« Surclimatisation »

Comme nous l’avons vu précédemment, l’Europe de part son faible nombre


d’installations en comparaison des Etats unis et du Japon est un « marché » très convoité
par les industriels car il possède un très fort potentiel de croissance, et ce, comme le
montrent les études prospectives.

19
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Ces études prospectives de part le moment où elles ont été réalisées ne prennent pas en
compte ce que l’on pourrait appeler l’effet « CANICULE 2003 ». Comme on le voit en ce
moment les ventes pour cet été explosent que ce soit pour les climatisations individuelles
ou centralisées. De nombreux fabricants sont a la limite de la rupture de stock et les
délais de livraison sont de plus en plus importants.
Cette augmentation fulgurante du nombre de climatisation en France et en Europe ne va
qu’amplifier de manière dramatique les 2 principaux inconvénients qui caractérisent la
climatisation conventionnelle. C’est à dire :

- Son importante consommation d’énergie


- L’utilisation de fluides frigorigènes ayant un fort impact
environnemental

La consommation d’énergie

La climatisation dévore beaucoup d’énergie souvent produite à partir de sources


d’énergie polluante. Selon un étude réalisée par l’ADEME (Agence de l’Environnement et
de la Maîtrise de l’Energie), lors d’un été « normal », les climatiseurs accroissent la
consommation d’énergie de quelques 2000 kWh pour une période de trois mois pour une
petite surface (45 m2).

Sur ces courtes périodes d’utilisation, ces appareils mettent et menacent de mettre les
systèmes de production d’électricité à rude épreuve.
De fait, si la tendance actuelle se poursuit, l’Europe devrai connaître pour l’été 2020 une
pointe de puissance électrique en plus des autres utilisations de 35 GW vers 19 h contre
20 GW en milieu d’après midi. Or 35 GW représente grossièrement 35 tranches
nucléaires (il y en a en tout et pour tout 135 en Europe). On retrouve déjà de telles
proportions en région PACA où en période estivale, au plus chaud de la journée, 40% de
l’énergie électrique consommée l’est par les systèmes de climatisation. La température
maximale, en Europe, l’été, est à 17–18 h.
On a pu observé que la canicule 2003 a eu un impact très significatif sur la consommation
d’électricité : à Genève, on a constaté une augmentation d’appel de puissance de 8 MW
par degré supplémentaire sur un total de 300 MW.

Pour assurer la fourniture en électricité durant ces pointes, il faudrait disposer de


la capacité à générer de l’électricité pour les couvrir même si elles ne sont pas
nécessaires le reste du temps. En outre, les fortes chaleurs font énormément souffrir la
filière électrique: les barrages manquent d’eau et les centrales nucléaires peinent à se
refroidir. Reste l’option des centrales thermiques à combustibles fossiles émettrices de
gaz à effet de serre. Et quand la capacité de production électrique n’est pas suffisante,
surviennent alors les délestages et les coupures de courant par secteur.
On se rappelle de la grande canicule qui frappa Chicago en 1995. En effet après quelques
jours d’alerte météo durant lesquelles les habitants dévalisèrent les magasins de
climatisation, la consommation d’électricité a atteint un niveau qui a vite excédé les
capacités de la compagnie d’électricité. Apparues dès le 13 juillet, les pannes se
répétèrent les jours suivants. Le vendredi 15, deux grands transformateurs disjonctent en
moins d’une heure. Des quartiers entiers se retrouvent sans électricité parfois durant 2
jours.
En France, les pannes à répétition sur les lignes des TGV durant l’été 2003 le prouvent :
en cas de forte chaleur, les corps humains ne sont pas les seuls à souffrir. Tous les
appareils peinent à maintenir leur fonctionnalité normale. Et c’est justement au moment
où les intempéries rendent les conditions de gestion du système de production et
d’acheminement de l’électricité très difficiles que les climatiseurs sont et seraient utilisés
de façon massive. D’une manière générale, les systèmes de production et
d’acheminement de l’électricité ne sont pas infaillibles. Les gigantesques pannes à New

20
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

York et en Italie en 2003 sont venues utilement rappeler cette évidence au grand public
et aux responsables politiques.

Les fluides frigorigènes utilisés

Les fluides frigorigènes utilisés dans les cycles thermodynamiques frigorifiques


utilisant une compression mécanique sont de redoutables gaz à effet de serre. Ces
produits commercialisés sous des noms divers (Fréon, Forane, Iscéon…) sont classés en
groupes selon leur composition chimique.

On distingue les CFC (R 12, R 11, R 502…), les HCFC (R 22…), les HFC (R 134 A, R 407 C,
R 410 A).
Les CFC et, dans une moindre mesure, les HCFC ont un rôle important dans la destruction
de la couche d'ozone qui, si elle se poursuivait, pourrait menacer la vie sur la terre.
Tous ces gaz, y compris les HFC, contribuent par l'accroissement de l'effet de serre au
réchauffement global et au changement climatique.

Pour remédier à ces problèmes, des accords internationaux ont été conclus et les
états signataires doivent prendre les mesures adéquates pour les faire respecter.
Deux principaux indicateurs existent pour caractériser l’impact environnemental d’un
fluide frigorigène :

- Le GWP (Global Warming Potential) : Il caractérise la contribution du


fluide à l’effet de serre. Sa valeur correspond à l’équivalent massique en
CO2 qui permettrai d’obtenir la même augmentation d’effet de serre
qu’avec 1kg du fluide frigorigène considéré.

- L’ODP (Ozone Depletion Potential) : Il caractérise les dommages causés


à l’atmosphère par le fluide considéré. Sa valeur est relative à l’ODP du
R-11 qui est un CFC maintenant interdit et dont la valeur référence
d’ODP a été arbitrairement prise égale à 1.

Aujourd’hui les principaux fluides utilisés dans les climatisations neuves sont le R-
134A (GWP=1300, ODP=0) , le R-407C (GWP=1610, ODP=0), le R-410A (GWP=1725,
ODP=0) qui sont tous 3 des HFC. Il existe évidemment de nombreuses installations
utilisant des HCFC et en l’occurrence du R-22 (GWP=1725, ODP=0,05). A titre de
comparaison un CFC comme le R-11 interdit à la production depuis 1995 avait les
caractéristiques suivantes : GWP=4000, ODP=1.

Depuis le 1er juillet 2002, aucune climatisation contenant des HCFC ne peut être mise sur
le marché.
Après le 1er janvier 2010 aucun HCFC neuf ne pourra être utilisé en maintenance de
système.
Après 2015 aucun HCFC recyclé ne pourra être utilisé en maintenance de système.

Les fuites de frigorigène sont inhérentes à la marche de l’appareil. Circuits, joints et


tuyaux souples laissent échapper ces gaz frigorigènes. De plus les appareils sont encore
rarement recyclés et le fluide, qui finit souvent en décharge occasionne de nouvelles
fuites dans l’atmosphère.

Autrement dit, il n’y a sans doute pas de meilleur moyen de renforcer le


changement climatique que d’installer partout la climatisation pour lutter contre
l’un de ses symptômes les plus spectaculaires.

21
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

I.4 La démarche négaWatt appliquée à la demande


de froid dans le bâtiment
Cette démarche négaWatt que l’on a présenté précédemment est applicable
comme on l’a vu à la problématique de l’énergie en générale mais on peut également
l’appliquer et la décliner aux problématiques énergétiques particulières comme par
exemple le rafraîchissement des bâtiments.

Modération des exigences de confort d’été

Augmentation de l’efficacité énergétique du


bâtiment vis à vis des surchauffes estivales :
Rafraîchissement passif/architecture bioclimatique

Climatisation Solaire
I.4.1 Sobriété : Modération des exigences de confort d’été

On a l’habitude de définir le « confort thermique » comme L’EQUILIBRE ENTRE L’ÊTRE


HUMAIN ET L’AMBIANCE.

La température du corps étant d’environ 36,7°C donc généralement supérieure à


la température de l’ambiance, un équilibre doit être trouvé afin d'assurer le confort de
l'individu.

Pour atteindre cet équilibre l’homme possède des mécanismes de régulation qui
adaptent ses pertes de chaleur aux conditions thermiques de l’ambiance.
Le « confort thermique » dépend de l’équilibre existant entre ces grandeurs. L’homme se
sent bien si les échanges de chaleur s’effectuent ni trop vite, ni trop lentement. Un trop
grand déséquilibre entre l’être humain et l’ambiance impliquera d’importants échanges
thermiques sources d’inconfort.
On dit généralement que l’ampleur de ces échanges, donc la sensation de confort ou
d’inconfort, dépend de 6 paramètres :

Paramètres de l’ambiance thermique

Température de l’air ambiant (Ta) : Elle doit être homogène dans L’espace et dans le
temps, c’est à dire dans la pièce mais aussi entre le jour et la nuit et entre l’été et
l’hiver.

Vitesse de l’air (Va) : Elle influence les échanges de chaleur par convection.

Température des parois (Tp) : Les parois froides émettent, comme les vitrages, un
rayonnement froid source d’inconfort.
On souhaite que Ta-Tp < 3°C

22
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Humidité (HR ou ϕ) : Rapport exprimé en pourcentage entre la quantité d'eau


contenue dans l'air à la température Ta et la quantité maximale d'eau pouvant être
contenue dans l’air à cette même température.
On souhaite que 30% < ϕ < 70%

Paramètres individuels

Métabolisme : C’est la production de chaleur interne au corps humain permettant de


maintenir celui-ci autour de 36,7°C. Il est fonction de l’activité du sujet. Exemple :
Sommeil = 75 W, Assis au repos = 110 W, Gymnastique = 360 W.

Habillement : Il représente une résistance thermique aux échanges de chaleur entre la


surface de la peau et l'environnement. C’est l’équivalent de l’isolant pour une maison.

Généralement on évalue le confort thermique de 2 manières :

Evaluation simplifiée : On calcule la température résultante sèche (TRS) : TRS = (Ta +


Tp)/2
Cette dernière défini plus précisément le confort car elle prend en compte en plus de Ta,
Tp. On compare ensuite cette température à une fourchette dite de confort.

Evaluation approfondie : On détermine des zones de confort thermique (zone où la


variation de sensation de confort thermique est faible) en utilisant l'indice de vote moyen
prévisible (PMV) et le pourcentage prévisible d'Insatisfaits (PPD) pour une ambiance
donnée. Ces 2 indices sont obtenus par sondage d’un groupe d’individus. Le PMV gradue
de –3 (très froid) à +3 (très chaud) la sensation thermique. Le but est d’obtenir un PMV
= 0 (neutre) pour un PPD le plus faible possible.

Il existe une norme développant une méthode utilisant les paramètres précédents pour
définir ces zones de confort standards.

23
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Exemple de résultats obtenus du PPD (pourcentage


prévisible d’insatisfaits) en fonction de la température
de l’air et de l’activité. Le point le plus bas de chaque
courbe correspond à la température pour laquelle, en
fonction de l’activité , il y a minimum d’insatisfaits.
C’est donc la température recherchée.

Le diagramme de l’air humide (ci-


contre) permet de faire figurer les
grandeurs caractéristiques de l’air
humide à pression atmosphérique
dans diverses conditions de
température et d’humidité.

Il est essentiellement utilisé lors


de la conception des
climatisations et centrales de
traitement d’air.

Zone 1 : à éviter vis-à-vis des problèmes de sécheresse.

Zone 2 et 3 : à éviter vis-à-vis des développements de bactéries et de micro-


champignons.

Zone 4 : Polygone de confort hygrothermique

On peut cependant face à cette analyse cartésienne du confort, émettre des réserves et
se poser alors plusieurs questions :

En matière d’habitat, les notions de confort sont elles réellement mesurables ?


Peut-ont en donner des indicateurs valables ?
Ont-ils la même signification pour tous ?

En effet, d’autres paramètres entrent en jeu comme :

- Les sensibilités personnelles (age, sexe, vécu, état psychologique …)


- Les habitudes culturelles (La zone de confort d’un anglais se situe entre 14,5°C et
21°C, celle d’un américain entre 20°C et 26°C et celle des habitants des régions
tropicales entre 23°C et 29,5°C …)
- Les autres perceptions sensitives (l’espace, la luminosité, la vue d’un feu, d’un étang,
un environnement sonore évocateur …)

En tentant d’intégrer ces facteurs plus globaux on ne parle alors plus de « confort
thermique » mais de BIEN ÊTRE THERMIQUE qui se veut plus globale et plus flexible
que la notion de confort.

24
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Finalement, confort et bien-être sont deux concepts qui apparaissent comme très
subjectifs. Dans la recherche de ces notions complexes, le couple, habitant(s)/habitat (et
non machine thermique/conditions climatiques complètement définies) ne doit en aucun
cas être dissocié comme on le voit de nos jours.
On pourrait même dire que c’est dans cette uniformisation et standardisation du
confort (comme du goût…) que se trouve la source principale d’inconfort et de mal être.
On peut citer une enquête nationale réalisée en 1996-1997 par la Société de
Médecine du Travail d'Ile-de-France et le LHVP (laboratoire d'hygiène de la ville de Paris)
pour étudier l'impact de la climatisation sur 4 500 personnes travaillant dans plus de 80
bâtiments différents.
Les résultats sont édifiants ; 63 % des personnes sont insatisfaites de la qualité de l'air
dans une ambiance climatisée contre seulement 44 % lorsque la ventilation est manuelle.
1 personne sur 2 se plaint de problèmes de santé (maux de tête, nez, gorge, vue...) avec
la clim et deux fois moins lorsqu'elle n'est pas présente. Plus surprenant : la température
est jugée insatisfaisante pour 56 % des personnes travaillant dans des bureaux climatisés
contre seulement 32 % pour ceux qui ouvrent les fenêtres...

De plus une telle standardisation du confort et donc des exigences des usagers
(En 30 ans, la chercheuse britannique Elizabeth Shove constate que la température
moyenne dans les foyers est passée de 17 à 21 °C sans être certain que le bien-être y
ait forcément été amélioré) mène et mènera à des surconsommations et des pics de
demande en énergie :

En hiver (chauffage) et en été (Climatisation)

L’habitat ne devrait pas être appréhendé, comme c’est souvent le cas, tel un bien
de consommation standard, uniformisé pour ni ne plaire, ni ne déplaire mais il doit
justement intégrer tous les facteurs personnels et culturels des habitants qui rendront
propices leur épanouissement et leur bien-être.

I.4.2 Efficacité : Rafraîchissement passif/architecture


bioclimatique

Les techniques passives de maîtrise des températures sont aujourd’hui largement


sous-utilisées dans les bâtiments tertiaires, et des erreurs de conception des bâtiments
conduisent souvent à des surchauffes très inconfortables pour les occupants. L’attitude la
plus fréquente consiste à compenser ces erreurs de conception par une climatisation
classique.

On peut citer d’ailleurs, à titre d’exemple, le cas d’un immeuble situé à Genève.
Cet immeuble, composé de 7 niveaux et de 6000 m2 de surface présente une surchauffe
en période estivale génératrice d’inconfort. La fédération internationale des syndicats de
la métallurgie qui possède ce bâtiment construit dans les années 1960, occupe un étage.
Diverses sociétés louent les autres étages. Fortement vitrées, les façades sont
constituées de fenêtres basculantes avec un double vitrage et un store à lamelles intégré
entre les 2 vitres. Tous les occupants se plaignent de la chaleur durant la saison d’été.
Contacté en 1995 pour faire baisser la température en saison chaude, un bureau
d’ingénieurs préconise la climatisation intégrale du bâtiment. Il propose 3 variantes, pour
des coûts allant de 2,3 à 3 millions d’euros. La puissance frigorifique nécessaire, de
l’ordre de 300 kW et l’installation impliqueraient des travaux très lourds et invasifs dans
le bâtiment.
La FISM juge cette proposition trop chère à l’investissement et au fonctionnement.
Et, par crainte des courants d’air, d’avoir à supporter trop d’air frais et de ne pouvoir
ouvrir les fenêtres, elle inspire la méfiance à plusieurs occupants. Aussi, avant de déposer

25
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

la demande d’autorisation cantonale obligatoire pour installer la climatisation, la FISM


contacte l’Office cantonal de l’énergie qui lui conseille de faire réaliser un étude plus
complète, avec un diagnostic et des propositions globales d’amélioration, comme l’indique
la législation. La FISM confie alors un mandat au centre universitaire d’études des
problèmes d’énergie (CUEPE).
Au cours de l’été 1998, le CUEPE effectue des mesures de températures et de flux
d’énergie dans plusieurs bureaux aux 3ème et 5ème étages et réalise une série de
simulations numériques qui conduisent à plusieurs conclusions.
La pire situation règne dans les bureaux orientés sud et ouest. Dès que la
température atteint 24°C à l’extérieur, elle dépasse systématiquement la valeur limite de
28°C de la norme SIA (Société des Ingénieurs et des Architectes) à l’intérieur. En raison
de la forte chaleur durant l’été 1998, il lui arrive même de flirter avec les 35°C.
Bénéficiant pourtant le matin de l’ombre partielle du bâtiment adjacent, les bureaux
orientés nord-ouest excèdent eux aussi les 28°C lorsque la température extérieure se
situe entre 28°C et 30°C. Enfin les températures des vitrages intérieurs atteignent voire
dépassent 45°C plusieurs heures par jour, rendant très inconfortable la place de travail à
proximité.
Des simulations détaillées montrent que l’apport principal de chaleur se fait par les
fenêtres, la protection solaire du store à lamelles entre les 2 vitrages n’empêchant pas
l’effet de serre derrière la première vitre. Facteur aggravant, la surface vitrée est
importante : 4m2 de vitrage pour un bureau d’une surface de 17m2. En revanche, les
gains de chaleur internes sont faibles : en général, une seule personne occupe chaque
bureau et elle travaille sans éclairage et avec peu d’appareils électriques en marche, mis
à part un ordinateur.
La FISM mandate alors le bureau d’architectes Zufferey pour développer un projet
de stores extérieurs afin d’occulter 90% du rayonnement solaire. Le CUEPE simule les
solutions du bureau Zufferey. Celle qui est retenue consiste à poser des stores à lamelles
orientables en extérieur sur un rail de guidage d’aluminium intégrés sur des montants
verticaux déjà existants. Avec cette solution très simple, les travaux ont entièrement eu
lieu à l’extérieur du bâtiment et chacun peut ouvrir la fenêtre de sa convenance, en
particulier le soir pour profiter de la ventilation nocturne. De plus, la fermeture et
l’inclinaison des stores sont télécommandés de façon centralisée et individuelle.
Au bilan, cette solution épargne de 50 000 à 100 000 kWh d’électricité par an. Son
coût à l’investissement est de 2,5 à 3 fois moins cher que celui du système de
climatisation prévu initialement, soit 1,06 millions d’euros.
Les travaux sont réalisés au cours du printemps 2000. Des mesures relevées
durant l’été suivant démontrent que la température des bureaux reste en dessous de 27
°C jusqu’à une température extérieure de 30°C. Lorsque la température extérieure
dépasse 34°C, la température monte à 30°C dans certains bureaux. Une baisse de
température systématique est comprise entre 3°C et 5°C sur toute la période des
mesures. Ces valeurs confirment les simulations du CUEPE.
En cas de nécessité, il reste possible d’installer une climatisation. Mais grâce à la forte
réduction des apports solaires, elle sera beaucoup plus simple, beaucoup moins cher
(environ 350 000 euros) en consommera 5 fois moins d’électricité dans le cas d’une
climatisation conventionnelle.

Cette exemple illustre parfaitement l’idée de rendre efficace le bâtiment avant de


vouloir le climatiser. Et si cela est vraiment nécessaire après les différentes mesures
prises pour favoriser le rafraîchissement passif et la protection du bâtiment vis à vis des
apports solaires alors on peut envisager la climatisation qui sera largement moins
coûteuse aussi bien à l’investissement qu’en fonctionnement. Ceci pour une climatisation
dite conventionnelle.

Climatiser un bâtiment sans agir sur l’enveloppe équivaut à le chauffer


sans l’isoler, bref une ABERATION !

26
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Toujours pour citer la Suisse, les installations fixes de climatisation dans ce pays
sont soumises à autorisation. En effet, la climatisation ne peut être installée que lorsqu’il
a été prouvé que les besoins de froid restant n’ont pu être pris en charge ni par des
mesures constructives, ni par des mesures d’exploitation. Le projet doit d’autre part
présenter certaines garanties quant à ses performances énergétiques.

Cette stratégie de maîtrise des besoins de froid est très importante dans le cadre
d’un projet de climatisation classique, elle l’est encore plus pour une climatisation solaire,
le coût à l’investissement étant beaucoup plus important.

De nombreuses techniques passives ou semi-passives de maîtrise des températures


existent. Ces techniques concernent :

- La conception du bâtiment
- La gestion du bâtiment

Elles visent à :

- Minimiser les apports de chaleur internes et externes


- Evacuer les apports de chaleur

Pour cela, on va chercher à optimiser :

- les apports internes


- orientation du bâtiment et des ouvertures
- les protections solaires
- l’isolation
- inertie thermique
- la ventilation

Les apports internes

Les apports internes dans le tertiaire concernent essentiellement :


- les occupants (60 W à 100 W par personne)
- le matériel bureautique
- l’éclairage
- les autres équipements électriques (machines diverses)

Lorsque les températures extérieures sont supérieures aux températures intérieures,


l’évacuation des apports internes de chaleur est difficile sans climatisation, et
énergétiquement coûteux avec climatisation. Il faut donc chercher à les minimiser par
l’utilisation d’équipements performants du point de vue énergétique :
- matériel bureautique à faible consommation
- éclairage basse consommation
- équipements performants

L’orientation du bâtiment et des ouvertures

L’orientation du bâtiment et des surfaces vitrées doit tenir compte de différents


paramètres :
- La course du soleil est très différente en hiver et en été sous nos latitudes
- Les rayonnements perpendiculaires aux vitrages pénètrent dans le bâtiment
- Les rayonnements presque parallèles au vitrage sont réfléchis.

27
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Si on analyse les apports solaires globaux (directs + diffus) transmis à travers un vitrage
vertical en fonction de l ’orientation, pour une latitude 45°, pour les différents mois de
l’année, on obtient les résultats suivants :

- Les ouvertures nord minimisent les apports solaires en été, mais aussi en hiver. Elles
ne captent pratiquement que le rayonnement diffus.

- Les ouvertures est et ouest conduisent à des apports solaires d’été très élevés. Les
ouvertures ouest sont particulièrement à éviter, car les apports ont lieu dans l’après-
midi, lorsque les températures extérieures et intérieures sont les plus fortes.

- Les ouvertures sud conduisent à des apports solaires d’été limités, alors que les apports
en période de chauffe sont intéressants. Cette configuration peut encore être améliorée
par des protections de type casquette.

Les protections solaires

Il existe 3 grandes familles de protections solaires : Les protections fixes, les


protections mobiles et les protections végétales.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Les protections fixes

Elles sont constituées par des masques architecturaux tels que des casquettes,
debords de toit, auvents, brises soleils… Ils permettent, de part la course du soleil plus
haute en été qu’en hiver, de limiter ces apports directes en période estivale et ce, sans
les occulter en période hivernale.

été mi-saison hiver

Les protections mobiles

Elles sont constituées de stores vénitiens, volets, stores enroulables…

Les protections végétales

Elles sont constituées par des arbres à feuilles caduques. Elles permettent en plus de
l’occultation, le rafraîchissement de l’air par évapo-transpiration.

On peut également se protéger des apports solaires, en optimisant les vitrages et


ce, avec l’utilisation de verres sélectifs, de verres réfléchissants, de films réfléchissants
etc …

Lorsque le rayonnement solaire est intercepté par une paroi,


une partie de l’énergie incidente est directement réfléchie
(RE) vers l’extérieur, une partie est directement transmise
vers l’intérieur (TEdirect) et une partie est absorbée (AE) par
le matériau. Ce dernier s’échauffant, cette énergie sera
réémise d’une part vers l’extérieur et d’autre part vers
l’intérieur.

Le pourcentage total d’énergie transmis au travers d’une paroi (simple ou


composée), à l’intérieur du local est appelé facteur solaire (FS) de la paroi. On définira
souvent le facteur solaire d’un ensemble protection solaire + vitrage. Dans l’exemple ci-
dessus, le FS est de 0,86. Lorsque l’on utilise un double vitrage avec une protection
solaire fixe, on peut obtenir des FS compris entre 0,05 et 0,2.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L’isolation

Une bonne isolation des parois opaques et des surfaces vitrées (double vitrage
performant) est fondamentale non seulement en hiver pour éviter les pertes thermiques,
mais aussi en été pour éviter les apports externes par conduction.

L’ inertie thermique

L’inertie thermique d’un bâtiment mesure sa capacité à emmagasiner de la chaleur pour


une faible élévation de température.

Les matériaux lourds de la construction tels que béton, brique, pierre, etc. ont une
grande capacité à stocker de la chaleur. Le rayonnement solaire irradiant une paroi de
brique ou de béton est, en partie, absorbé par celui-ci, transformé en chaleur et
accumulé en son sein.

Cette paroi peut aussi prendre de la chaleur à de l'air plus chaud qu'elle.
La chaleur sera restituée dès que la température de l'air environnant est plus basse que
celle de la surface du matériau (par convection) ou/et dès que la température de surface
d’objets avoisinants descend en-dessous de celle de la paroi en question (par
rayonnement).

Cette capacité des parois à accumuler de la chaleur, puis à la restituer représente


comme on l’a dit, l'inertie thermique du bâtiment.
L'inertie thermique répartit donc les apports de chaleur dans le temps et permet ainsi
d'éviter les surchauffes à l’intérieur du bâtiment en été.

30
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Dans un bâtiment à faible inertie, un apport de chaleur externe ou interne va


conduire à une forte élévation de température. Le même apport dans un bâtiment à forte
inertie conduira à une élévation de température plus faible (diffusion de la chaleur dans
les parois lourdes). De plus comme on le voit sur le schéma ci-dessus, une forte inertie
permet de déphaser l’apport maximum et la restitution de la chaleur emmagasinée.

La ventilation

Le brassage d’air (sans renouvellement), par ventilateur au plafond ou


directionnel, ne permet pas d’évacuer la chaleur emmagasinée dans le bâtiment. Par
contre, elle favorise les transferts thermiques par convection et par évaporation sur la
peau, ce qui augmente la sensation de confort. Un renouvellement d’air minimum est
imposé pour des considérations hygiéniques. Lorsque l’air extérieur est plus chaud que
l’air intérieur, il faut limiter le renouvellement d’air aux valeurs réglementaires. On peut
aussi utiliser la fraîcheur du sous-sol pour faire pénétrer un air plus frais (technique du
puit provençal).

Le puit provençal ou canadien :

Il consiste à faire passer, avant qu’il


ne pénètre dans la maison, une partie
de l’air neuf de renouvellement par
des tuyaux enterrés dans le sol à une
profondeur de 1 à 2 mètres. En été
comme en hiver, la température à
cette profondeur est constante
(environ 14°C) . En hiver, il
préchauffera l’air entrant et en été il
le rafraîchira.

On peut aussi lorsque l’air extérieur est plus frais que l’air intérieur (ce qui est
souvent le cas la nuit), évacuer la chaleur emmagasinée en journée dans le bâtiment par
une sur-ventilation nocturne. Cette sur-ventilation associée à une forte inertie thermique
du bâtiment va « stocker » la fraîcheur pour la journée suivante et évacuer la chaleur
emmagasinée dans les parois qui est restituée durant la nuit (déphasage du à la forte
inertie).

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

La ventilation peut-être naturelle ou mécanique.


- Une bonne position des ouvertures (façades au vent et sous le vent) permet une
ventilation traversante efficace.
- Une VMC classique (renouvellement de 0.5 à 1 volume/heure) est insuffisante pour un
rafraîchissement significatif. Celui-ci nécessite de 5 à 10 volumes/heure, soit un
surdimensionnement des équipements de ventilation (qui conduit cependant à une
consommation énergétique bien plus réduite qu’une climatisation classique).

I.4.3 Renouvelables : Climatisation Solaire

En dernier volet de la démarche négaWatt déclinée au rafraîchissement des


bâtiments vient donc LA CLIMATISATION SOLAIRE. C’est à dire que lorsque tout a
été fait pour réduire les besoins de froid, alors on peut envisager d’assurer le reste par
une climatisation solaire.

Dans la Climatisation solaire se sont en fait 2 mondes qui se rencontrent et qui ont
chacun fait leurs preuves de leur côté. Ces 2 domaines sont explicitement cités dans la
dénomination même de « Climatisation Solaire ». En effet , d’un côté on a « le monde du
froid » , de la climatisation et de la frigorifie et d’un autre, « le monde du solaire ». Le
principal enjeux étant justement de faciliter leur rencontre, leur adéquation, leur
interaction en essayant d’adapter les techniques propres de l’un à l’autre et vis versa.

L’une des caractéristiques très intéressantes et l’un des avantages principal de la


climatisation solaire est l’adéquation d’un point de vue temporel entre le besoin en froid
et l’apport solaire. Ceci se vérifie aussi bien annuellement, que quotidiennement lors de la
période estivale. Comme on peut le voir sur la courbe suivante, l’adéquation annuelle à
Fribourg est presque parfaite. D’un point de vue quotidien, elle est globalement très
bonne aussi, moyennant parfois un léger décalage de quelques heures, en fonction de la
zone climatique, entre l’ensoleillement maximum et le pic de chaleur, donc de demande
de froid.

Ensoleillement global et besoin en froid annuel à Fribourg


Radiation globale horizontale en kWh/m^2

180 12
160
Besoins en froid enkWh/m^2

10
140
8
120
100 6

80 4
60
2
40
0
20
0 -2
t
ril

in
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ut
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ar

br

or

br

Ensoleillement
Av

Ju

Ao
vr
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em
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em
Ju
Fe
Ja

Besoins en froid
ov
pt
Se

32
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Cette idée d’adéquation entre ensoleillement et utilisation de cette énergie solaire


est très importante et c’est d’ailleurs l’un des problèmes majeurs des applications
classiques et éprouvées de l’énergie solaire qu’elle soit convertie en énergie électrique ou
calorifique.
En effet, lorsque l’on utilise par exemple, des panneaux solaires thermiques afin
d’assurer le chauffage d’une habitation par plancher solaire directe ou emetteur basse
température, il est évident que l’adéquation entre l’ensoleillement et le besoin de
chauffage au niveau annuel est très mauvais. On peut faire la même remarque au niveau
de la production d’eau chaude sanitaire (ECS) et dans ce cas là quant à l’adéquation
quotidienne. Il n’est en effet pas évident du tout que l’utilisation maximum d’ECS soit en
corrélation avec l’ensoleillement maxi. On retrouve exactement le même type de
problématique au niveau de la production d’électricité à l’aide de panneaux
photovoltaïques (PV).

On va voir par la suite, que des mêmes panneaux solaires thermiques pourront
alors être utilisés en hiver pour assurer le chauffage des locaux et en été leur
rafraîchissement. On optimisera donc leur utilisation sur l’année par rapport aux cas
habituels où ces panneaux ne servent que durant une période, en l’occurrence l’hiver
dans le cas du chauffage.

D’un point de vue théorique et fondamental , il existe de très nombreuses


manières de produire du froid avec l’énergie solaire. Le schéma ci-dessous, non exhaustif
réunit tout de même une grande partie de celles ci. On retrouve en gris clair, les
technologies aujourd’hui utilisées et disponibles et en gris foncé, les technologies à l’état
de développement et de recherche.

Le rayonnement solaire peut être exploité directement de 2 manières. Soit en le


convertissant en énergie électrique, soit en énergie thermique.
On voit d’ailleurs dans l’organigramme précédent que cette remarque correspond au
premier niveau de distinction technologique. On peut se demander a priori, pourquoi
tenter de « faire du froid avec du chaud » (branche solaire thermique) et devoir utiliser
des procédés thermodynamiques et thermomécaniques complexes alors que l’on pourrait

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

tout simplement « faire du froid avec de l’électricité » (branche solaire photovoltaïque)


comme on sait le faire et comme on le fait depuis que l’on a découvert l’électricité (cycle
à compression mécanique).
Cependant, dans les pays ayant un réseau électrique étendu, il est beaucoup plus
intéressant d’injecter l’électricité produite par des panneaux PV sur le réseau que
d’utiliser cette électricité via des batteries exclusivement pour la consommation de sa
climatisation conventionnelle (à compression mécanique). De plus, lorsqu’il existe,
comme en Allemagne par exemple, une politique incitative à la vente du kWh sur le
réseau (prix de vente du kWh produit par le particulier plus élevé que le prix qu’il l’achète
à la compagnie électrique) l’intérêt économique est certain.
Cependant, on peut tout de même se demander si il vaut mieux utiliser une climatisation
solaire s’appuyant sur un procédé thermodynamique nécessitant un apport de chaleur
donc des panneaux solaires thermiques ou alors installer une centrale photovoltaïque,
vendre l’électricité produite sur le réseau et utiliser une climatisation conventionnelle. Il
faudrait pour répondre à cette question réaliser une comparaison économique mais aussi
énergétique des 2 solutions. Cependant, même si avec la solution PV, on utilise une
énergie d’origine renouvelable, il subsiste toujours le problème de l’utilisation de fluides
frigorigènes HCFC. En effet, comme nous le verrons, les climatisations solaires
thermiques (par opposition à photovoltaïques) n’utilisent pas de tels fluides. L’intérêt
d’utiliser du PV et une climatisation conventionnelle est donc beaucoup moindre. Il
n’existe d’ailleurs pas d’application pour des climatisations. Il pourrait tout de même y en
avoir en sites isolés (pas de réseau électrique).

On peut également avancer comme idée allant dans le sens de la climatisation


solaire thermique que l’électricité est une énergie « noble » car difficile à produire et
surtout qui est la seule à pouvoir alimenter en énergie certaines applications quotidiennes
(éclairage, microinformatique …). Il faut donc la garder et la réserver à ces usages
spécifiques et ne pas l’utiliser quand un même procédé est réalisable avec de l’énergie
thermique directement. Il faut rappeler que pour produire de l’électricité dans une
centrale nucléaire, on produit d’abord de la vapeur d’eau, donc de l’énergie thermique
pour ensuite faire tourner de gros alternateurs. On retrouve là la problématique du
chauffage électrique et l’une de ses aberrations.

L’application actuellement la plus répandu du PV pour produire du froid est la


petite réfrigération utilisée par des centres de soins isolés, des ONG tels que le HCR
(Haut Commissariat aux Réfugiés), la croix rouge internationale etc …

Nous allons donc traiter de la climatisation solaire nécessitant un apport calorifique


à son fonctionnement et utilisant donc des capteurs solaires thermiques. C’est elle qui
présente l’intérêt environnemental le plus important et dont le développement est le plus
notable aujourd’hui.

Le schéma ci dessous représente les types de systèmes que nous allons voir
maintenant. Ce sont donc des systèmes qui, comme nous l’avons dit, utilisent comme
principale source d’énergie, de la chaleur et qui produisent, en fonction de la technologie
utilisée de l’eau glacée ou directement de l’air conditionné. Les technologies et les
systèmes que nous allons voir n’ont aucune application de faible puissance frigorifique
applicable à l’habitat individuel par exemple et aux particuliers.

Les applications recensées aujourd’hui sont essentiellement la climatisation de bâtiments


tertiaires ou du moins des bâtiments demandant une grande puissance frigorifique.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Nous verrons donc en tout 3 technologies aujourd’hui disponibles sur le marché et dont il
existe des exemples en fonctionnement. Deux de ces dernières permettent de produire
de l’eau glacée :
- Les groupes frigorifiques à Absorption
- Les groupes frigorifiques à Adsorption

La 3ème technologie permet de produire directement de l’air conditionné :


- Le refroidissement évaporatif potentialisé par dessiccation ou Desiccant
Evaporative Coolling (DEC)

II COMPOSANTS DES SYSTEMES DE


CLIMATISATION SOLAIRE

Nous allons voir dans cette partie les différents éléments pouvant intervenir dans
un système de climatisation solaire.
Dans une première partie, nous aurons un bref aperçu des équipements
terminaux, de distribution de la puissance frigorifique. Nous traiterons ensuite la partie
solaire de l’installation, productrice d’énergie calorifique nécessaire à la production
frigorifique que nous aborderons en troisième partie.

II.1 Sous systèmes de distribution - Equipements de


conditionnement d’air
Nous allons dans cette partie, brièvement présenter les principaux terminaux
utilisés dans des installations utilisant des groupes de production d’eau glacée.
Les DEC (Desiccant Evaporative Cooling), comme nous le verrons, produisent
directement de l’air conditionné, tout comme une centrale de traitement d’air
conventionnelle. L’air traité sera donc fourni au local via un réseau de gaines et de
bouches classiques.

Les différents terminaux que l’on va voir maintenant permettent de distribuer la


puissance frigorifique produite par les groupes de production d’eau glacée mais

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

n’assurent pas le renouvellement d’air. Ce dernier devra être réalisé par d’autres moyens
comme une VMC ou par les infiltrations naturelles du bâtiment.
Ils sont alimentés par de l’eau glacée (en été pour le refroidissement des locaux)
qui est produite par un groupe frigorifique. Ce dernier est traditionnellement à
compression mécanique mais nous allons voir par la suite que cette production d’eau
glacée peut être assurée par des groupes à absorption ou à adsorption utilisant l’énergie
solaire comme source de chaleur nécessaire à leur fonctionnement.

II.1.1 Les ventilo-convecteurs

Un radiateur traditionnel est alimenté par une eau à 50-70°C dans une ambiance
à 21°. L'échange de chaleur s'effectue facilement grâce à un tel écart de température.
Mais pour fournir du froid, on fait circuler de l'eau (dite "glacée") à 5-10°C dans une
ambiance à 24° : l'écart de température devient trop faible pour fournir une bonne
puissance frigorifique. On passe dès lors à un échange forcé : un ventilateur est ajouté et
le radiateur est remplacé par une batterie d'échange. En pulsant de l'air sur l'échangeur,
la puissance frigorifique est fortement augmentée mais le bruit envahit les locaux.

Un ventilo-convecteur permet d’assurer le


chauffage en hiver et le rafraîchissement en été
grâce à sa batterie chaude et à sa batterie froide
. Du fait de la ventilation forcée de l’air au travers
de la batterie froide en été, l’échange par
convection y est augmenté et permet d’obtenir un
rafraîchissement tout à fait convenable au vu du
faible écart de température entre l’eau circulant
dans cette batterie froide (7-8°C) et l’ambiance à
maintenir (24°C).

Il existe quatre grandes familles :

Les ventilos "à 2 tubes réversibles" : ils ne disposent que d'un seul échangeur,
alimenté alternativement en eau chaude en hiver, et en eau glacée en été. Mais un
risque de perte d'énergie apparaît par mélange entre eau froide et eau chaude si la zone
neutre est trop faible (voir régulation des ventilos).

Les ventilos "à 4 tubes" : ils disposent de deux échangeurs, pouvant être connectés en
permanence soit au réseau d'eau chaude, soit à celui d'eau glacée.La taille (le nombre de
rangs) de l'échangeur de froid est plus élevé que celui de la batterie chaude, suite au
delta T° plus faible sous lequel travaille la batterie froide. On dit que "le pincement" est
plus faible entre T°eau et T°air dans l'échangeur.

Les ventilos "à 2 tubes - 2 fils" : pour diminuer les coûts d'installation, on ne prévoit
que le réseau d'alimentation en eau glacée. Pour assurer le chauffage d'hiver, une

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

résistance électrique d'appoint est prévue (le ventilateur pulse l'air du local au travers de
la résistance, comme dans le cas d'un convecteur électrique direct).Mais le prix du kWh
électrique étant nettement plus élevé que le kWh thermique, les coûts d'exploitation
seront importants...

Les ventilos "2 tubes réversibles + 2 fils" : Ce dernier système peut être utilisé en
fonctionnement deux tubes (c’est à dire eau glacée en été, eau chaude en hiver), la
résistance électrique sert alors uniquement en résistance d'appoint en mi-saison.

Les ventilo-convecteurs assurent la distribution de puissance frigorifique mais pas, le


renouvellement d’air neuf hygiénique. Ce dernier peut être assuré par les infiltrations
naturelles ou par une VMC.

II.1.2 Les éjecto-convecteurs

L'éjecto-convecteur est très semblable au ventilo-convecteur. Comme lui, il suppose deux


réseaux distincts :

- un réseau d'eau pour apporter chaleur et froid au local,

- un réseau d'air pour assurer la pulsion minimale d'air neuf hygiénique.

Ces deux apports se combinent astucieusement dans l'éjecto : l'air neuf pulsé à haute
vitesse va induire le passage d'air secondaire dans les batteries d'eau chaude et d'eau
glacée.
Et c'est là qu'une différence apparaît : le ventilo prévoit que l'air du local qui traverse les
batteries soit pulsé par un ventilateur, alors que dans l'éjecto, c'est l'effet d'induction qui
sera le moteur. L'air neuf pulsé entraîne de 2 à 5,5 fois son débit d'air ambiant au travers
des batteries de chaud et de froid...
Si ce système a eu son heure de gloire dans les années 70 pour la climatisation des
grands bureaux, il s'installe rarement aujourd'hui en allège. Par contre, il revient à la
mode actuellement sous la forme de poutres froides insérée dans le faux plafond.

II.1.3 Les plafonds rayonnants froids

L’eau circulant dans ces plafonds est


d’environ 16°C, pour ne pas atteindre le
point de rosée et ainsi générer de la
condensation sur les panneaux. La
puissance frigorifique nécessaire à la
production de l’eau froide les alimentant
est beaucoup plus faible que pour produire
une eau à 7°C alimentant une batterie
froide de centrale de traitement d’air
conventionnelle. Ils sont adaptés aux
régions à faible besoin de froid tel que la
Belgique ou le Danemark où ils sont très
développés.
Les occupants recevront une composante
de rayonnement froid (en réalité, ils
émettront de la chaleur vers ce plafond),
et l'air du local sera lui aussi refroidi.

37
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Ces systèmes ont beaucoup de qualités


(absence de bruit et de courants d'air,
encombrement nul, faible consommation
énergétique,... ) mais aussi un gros défaut :
une puissance frigorifique limitée (60 à
120 W/m²).

II.1.4 Les poutres froides

Les poutres froides font partie des équipements de refroidissement des locaux.

Il s'agit de tuyauteries parcourues par de l'eau glacée, serties d'ailettes pour favoriser
l'échange convectif. Elles sont placées au plafond ou intégrées dans le faux plafond.

On distingue les poutres "actives" ou "dynamiques" (effet d'induction créé par l'air neuf)
des poutres "passives" (convection naturelle uniquement). Cet échangeur travaille sous
un faible écart de température, suite à la condition de non condensation. Sa puissance
frigorifique varie selon la largeur de la poutre, la présence d'induction, l'écart de
température,...

Cette technique s'adapte à la construction nouvelle, mais aussi en rénovation grâce au


fait de ne pas devoir percer des parois pour le passage de gainages d'air volumineux.

La poutre froide convective se présente sous la forme d'un échangeur de grande


longueur. Il est placé nu ou habillé pour être intégré à un faux plafond. Les poutres sont
parcourues par de l'eau qui varie entre 15 et 19°C selon les besoins de refroidissement.
On ne peut descendre plus bas suite au risque de condensation de la vapeur d'eau
contenue dans l'ambiance.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Exemple de poutre active : Exemple de poutre passive :


L'air neuf hygiénique est injecté par Il s'agit d'un échangeur travaillant
des petites tuyères, créant un appel par simple convection naturelle : l'air
d'air secondaire venant du local. La chaud du local monte, arrive au
convection dans l'échangeur est dessus de la poutre, traverse
ainsi renforcée. l'échangeur, se refroidit et redescend,
puisque plus lourd...

II.1.5 Les planchers rafraîchissants

Le principe consiste à faire circuler dans la dalle, un serpentin dans lequel transite l'eau
froide.

C'est un système peu coûteux à l'investissement (car directement inclus lors de la


construction de la dalle).

La puissance frigorifique est faible (60 W/m²).

Avantages : il est possible de réaliser un stockage nocturne de frigories dans la dalle !


Cette technique présente dès lors les avantages du système de stockage frigorifique dans
des bâches d'eau glacée (production de frigories au prix du kWh de nuit, diminution de la
puissance frigorifique installée, ...)

Inconvénients : l'inertie du système rend la régulation très difficile... Y aura-t-il du


soleil demain ? Faut il enclencher le refroidissement cette nuit ? De plus, la décharge du
froid est indépendante des besoins réels. La température ambiante du local varie dans la
journée en fonction des charges du local.

II.1.6 Les batteries froides à eau glacée

On peut également imaginer que l’eau glacée produite par le groupe frigorifique
puisse alimenter la batterie froide d’une centrale de traitement d’air conventionnelle. L’air
ainsi traité sera directement soufflé dans le local.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Réfrigération par circuit d'eau glacée

II.2 Systèmes de production de chaleur/Partie


solaire de l’installation

II.2.1 Les capteurs solaires

Il existe toute une gamme de capteurs solaires qui permettent de répondre aux
différents besoins. Il faut choisir le type de capteurs qui correspond le mieux au niveau
de température auquel on désire « travailler ». Bien entendu, plus le niveau de
température est élevé, plus les technologies mises en oeuvre sont évoluées et plus les
coûts de production sont élevés.

II.2.1.1 Les capteurs solaires thermiques plans

Ce type de capteur se présente sous forme de caissons de différentes dimensions


ou sous forme d’éléments séparés à intégrer directement dans l’architecture des
bâtiments.
Les surfaces mises en oeuvre vont de quelques mètres carrés pour les chauffe-eau
solaires individuels à plusieurs centaines de mètres carrés pour les installations
collectives.

Le marché du capteur plan vitré en France est de l’ordre de 30000 m²/an (métropole +
dom tom), ce qui est relativement peu par rapport à nos voisins allemands (400 000
m²/an).

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L’absorbeur

Pour améliorer le rendement des capteurs, les absorbeurs sont recouverts d’un
revêtement sélectif. Ces revêtements sont de couleur noire afin d’absorber le
rayonnement solaire au maximum (coefficient d’absorption proche de 1) et leur état de
surface est tel qu’ils piègent les rayonnements infra-rouges qui sont émis lors de
l’échauffement.
Le coefficient d’émissivité est alors beaucoup plus faible que pour une peinture noire
classique, et le rendement du capteur est nettement meilleur.

Le vitrage

Le vitrage a pour fonction de laisser passer le maximum du rayonnement solaire et


d’éviter les déperditions de chaleur vers l’extérieur lors de la montée en température de
l’absorbeur.
Le verre reste le matériau de prédilection. Il peut cependant subir des transformations
afin d’améliorer ses qualités. Le verre trempé a une très bonne résistance aux chocs
(chute de grêle). L’ajout de couches d’oxydes métalliques permet d’obtenir des verres
sélectifs qui retiennent d’autant mieux les infra-rouges (effet de serre).
Il est possible d’obtenir des verres à haute transmission énergétique (t = 0,92) en
éliminant la plupart des oxydes de fer lui donnant sa couleur verte. On utilise aussi des

41
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

verres polis ou prismés qui réfléchissent moins les rayonnements dont les angles
d’incidences sont supérieurs à 45°.

Principe de fonctionnement

Une partie du rayonnement qui arrive sur le vitrage traverse celui-ci pour atteindre
l’absorbeur. Ce dernier s’échauffe et transmet la chaleur au fluide caloporteur qui circule
dans les tubes.
Comme tout corps qui s’échauffe, l’absorbeur émet un rayonnement (en grande partie
dans les infra-rouges) qui est d’une part absorbé par le vitrage, d’autre part réfléchi par
le film placé sur l’isolant.
L’isolant a pour fonction de limiter les déperditions thermiques avec l’extérieur. En effet,
le maximum d’énergie doit être transmis au fluide, il faut donc limiter les pertes avec
l’environnement proche.

Performances

La puissance utile Eu que l’on peut récupérer d’un capteur solaire dépend de nombreux
paramètres, à savoir :

· les paramètres extérieurs

ES : l’irradiation solaire incidente sur le plan du capteur (W/m²)


Tm : la température moyenne du capteur (approximée à la moyenne entre les
températures d’entrée et de sortie du fluide) (en °C).
Te : la température extérieure (en °C)

· les paramètres définissant le capteur :

β : le facteur optique du capteur, qui est le rapport entre l’ensoleillement absorbé par
l’absorbeur et l’ensoleillement incident sur le vitrage.
K : le coefficient de déperditions thermiques (W/°C)

La puissance utile est donc égale à la partie de l’irradiation incidente traversant le vitrage
et tombant sur l’absorbeur moins les déperditions thermiques (proportionnelles à l’écart
de températures entre le capteur et l’ambiance).

Eu = βES - K (Tm - Te)

42
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le rendement du capteur η à un instant donné, c’est à dire le rapport entre la puissance


utile Eu et l’irradiation incidente Es :

η = β - K(Tm – Te)/ES

On peut donc, s’il on connaît les valeurs b et K du capteur, tracer la courbe de rendement
caractéristique d’un capteur en fonction de l’ensoleillement et de la température de
fonctionnement. Ces valeurs sont déterminées à la suite de tests effectués sur des
échantillons de capteurs.

Courbe de rendement

Pour un ensoleillement donné, plus le capteur fonctionne à une température faible,


meilleur est son rendement.
Le rendement global d’une installation sera donc d’autant meilleur que la température «
demandée » au capteur sera faible.
Si l’ensoleillement diminue, le rendement diminue.
Si l’écart de température augmente, le rendement diminue.

II.2.1.2 Les capteurs solaires thermiques à air

Le principe de fonctionnement est le même mis à


part qu’il n’y a pas de pompe de circulation mais
des ventilateurs permettant de faire circuler l’air.
Ces capteurs représentent 1 à 2% de la vente
totale de capteurs thermiques en Europe.
Ces capteurs ne peuvent pas être utiliser pour
produire de l’eau chaude sanitaire.

Ils sont principalement utilisés pour les chauffage des locaux.


Ces capteurs peuvent être utilisés également, comme nous allons le voir dans les
installations de Desiccant cooling.

43
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Les principaux avantages de ces capteurs sont :


- l’absence de risque de gel en hiver
- L’absence de surchauffe en été
- Leur simplicité.

Les principaux inconvénients sont :


- la consommation électrique des ventilateurs qui est plus importante que
celle des pompes pour des capteurs liquides
- L’efficacité d’u tel capteur est moins bonne que celle d’un capteur à eau
- Il n’existe pas de stockage adapté

II.2.1.3 Les capteurs solaires thermiques sous-


vide

Un capteur solaire "sous vide" est composé


d'une série de tubes transparents en verre de 5 à
15 cm. de diamètre. Dans chaque tube il y a un
absorbeur pour capter le rayonnement solaire et un
échangeur pour permettre le transfert de l'énergie
thermique. Les tubes sont mis sous vide pour éviter
les déperditions thermiques convectives de
l'absorbeur et l'absorbeur reçoit un traitement
sélectif pour empêcher le rayonnement. Ainsi, on
peut réaliser des capteurs solaires performants sans
isolation thermique rapportée ou caisson de
protection.

Pour être efficace le vide doit être poussé < 10-3


Pa. Un tube devient inutile s'il n'est pas
totalement hermétique et il faut le changer pour
préserver la performance de l'ensemble du
capteur. Afin de visualiser cette éventualité, les
tubes sont munis d'un témoin (getter) en
baryum, qui dépose une couche métallisée sur
l'intérieur du tube pendant la fabrication. Cette
couche argentée de baryum devient blanc en
contact avec l'air et ainsi sert de témoin à la Le bout du tube est
perte de vide. argenté si le vide
est effectif, si non il
devient blanc

La conception de l'absorbeur et les tuyaux de circulation du fluide caloporteur sont


comme un capteur plan. L'ensemble est suffisamment étroit pour être glissé à l'intérieur
d'un tube en verre. L'air à l'intérieur est évacué pour faire le vide et le tube est fermé
hermétiquement.
Le principe est simple, mais la fabrication est difficile à cause des liaisons verre/métal
nécessaires pour la circulation du fluide caloporteur.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le capteur "Cortec" fabriqué en France par Giordano et le capteur "Vitosol 200" distribué
par Viessmann sont des exemples.

A surface d'absorbeur égale, le rendement est généralement meilleur que celui d'un
capteur plan, surtout à des températures élevées (>60°C).

Le capteur à tube sous vide à circulation directe

Comme son nom l’indique, c’est le


même fluide qui passe dans le tube
sous vide et qu va jusque dans
l’échangeur du ballon de stockage.

Le capteur à tube sous vide à "Caloduc"

La différence avec le capteur à circulation directe est que l'échange de chaleur a lieu
suivant un mécanisme naturel d'évaporation et de condensation d'un fluide. Cet
instrument d'échange thermique est appelé un caloduc.
Le caloduc est en contact avec l'absorbeur, il permet de transmettre la chaleur captée
hors du tube pour chauffer un fluide dans le collecteur..
Il y a toujours une liaison verre/métal hermétique entre le tube sous vide et le passage
du caloduc, mais la liaison entre le tube et le collecteur est à sec. Ainsi, les tubes peuvent
être fixés au collecteur après son installation et dans le pire des cas, un tube cassé peut
être remplacé sans déposer le restant du capteur. Par contre, les tubes doivent être
inclinés afin de permettre la thermocirculation du fluide dans le caloduc.

Schéma de fonctionnement du capteur


sous vide à caloduc et sa liaison avec
le collecteur d'après la documentation
Thermomax

1. Collecteur isolé à l'intérieur de


l'enveloppe de protection
2. Condenseur du caloduc
3. Circulation de l'eau dans le collecteur
4. Tube acier étanche
5. Absorbeur
6. Liquide descendant
7. Vapeur montante
8. Tube de verre sous-vide

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

II.2.2 Systèmes de production de chaleur d’appoint

Dans le cadre de la climatisation solaire, le système de production de chaleur


d’appoint a pour but d’assurer l’apport calorifique manquant pour la production de froid
lorsque ceci est nécessaire. C’est à dire quand les apports solaires ne sont pas suffisants,
par temps couvert mais chaud par exemple.
Ces appoints peuvent servir également en hiver pour le chauffage des locaux lorsque les
apports solaires ne sont pas suffisants pour assurer cette fonction.
Ils existe de nombreuses sources de chaleur pouvant assurer l’appoint de chaleur. On
peut recenser :

- Chaudière au fioul, au gaz, au bois


- Réseau de chaleur urbain
- Centrale de cogénération
- Résistance électrique

II.2.3 Le ballon de stockage d’eau chaude

Un ballon de stockage d’eau chaude a 2 apports calorifiques :

- L’apport solaire provenant des capteurs


- L’apport provenant de l’appoint quand celui-ci est intégré

Il existe 2 possibilités pour connecter l’apport solaire au ballon :

- Il peut y avoir un échangeur interne au ballon, a ce moment là, l’eau


chaude solaire transfert sa chaleur via cet échangeur directement à
l’eau du ballon pour les petites surfaces de capteurs (<15 m2).

- Il peut y avoir un échangeur externe au ballon, le transfert de chaleur


se fait alors à l’extérieur du ballon via cet échangeur.

Lorsque l’échangeur solaire est interne au ballon (comme


sur le schéma) celui ci est placé en parti basse et
l’échangeur de l’appoint est placé en partie haute pour
ainsi apporté le complément de chaleur quand celui ci est
nécessaire.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

II.3 Systèmes de production de froid/Partie


frigorifique de l’installation

Tout d’abord dire que l’on produit du froid est un abus de langage, il serait en fait
plus rigoureux de dire que l’on soutire de la chaleur à une ambiance, un fluide, un solide
...
En effet la « production de froid » repose sur l’idée d’enlever de la chaleur à une source
froide et de la restituer à une source chaude tout en apportant un travail. Ce transfert de
chaleur se fait par l’intermédiaire d’un fluide dit frigorigène ou encore réfrigérant.

Tout le principe de la production frigorifique est basé sur la propriété des fluides
frigorigènes de s'évaporer et de se condenser à des températures différentes en
fonction de leur pression

II.3.1 Groupes de production frigorifique conventionnels

Principe

Cette catégorie est la plus répandue, c’est d’ailleurs sur ce principe et avec le
même cycle thermodynamique que fonctionnent la grande majorité des réfrigérateurs,
des congélateurs mais aussi des climatiseurs individuels, des groupes frigorifiques de
production d’eau glacée approvisionnant des batteries froide de centrales de traitement
d’air, des pompes à chaleurs réversibles …
Il est intéressant d’en rappeler le principe de fonctionnement, car ce sont ces mêmes
principes de base qui seront utilisés pour la production de froid par sorption que nous
verrons plus en avant et qui seront utilisés entre autres pour la climatisation solaire.

La machine frigorifique se compose au minimum des 4 éléments suivants :

-Détendeur : Il permet de diminuer la pression et la température du fluide frigorigène.

-Evaporateur :Le fluide frigorigène refroidi et à basse pression s’y évapore en soutirant
de l’énergie au milieu à refroidir (Source froide).

-Compresseur :Il permet d’augmenter la pression et la température du fluide


frigorigène qui est à l’état gazeux.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

-Condenseur :Le fluide frigorigène surchauffé et à haute pression (gaz) s’y condense en
cédant de l’énergie à la source chaude.

Pour expliquer le fonctionnement d’une machine frigorifique dite « à compression de


vapeur » (les plus courantes en réfrigération et en climatisation) nous prendrons les
caractéristiques du R-22, qui est un fluide frigorigène très utilisé même si ce fluide est un
HCFC et que son utilisation sera interdite en 2015.

A la pression atmosphérique (≈ 1 bar)

Le R22 est liquide à - 45°C et se met à "bouillir" aux alentours de -40°C. Si du


fluide R 22 à -45°C circule dans un serpentin et que l'air à 20° C passe autour de ce
tuyau, l'air se refroidira : il cédera sa chaleur au fluide qui lui s'évaporera. En
s’évaporant, il prendra énormément de chaleur. C'est le rôle de l'évaporateur de la
machine frigorifique et c’est là qu’il y aura la production de froid.

A la pression de 13 bars

Cette fois, le R 22 ne va "bouillir" qu'à 33°C. Autrement dit, si de la vapeur de


fluide à 13 bars et à 65°C circule dans un serpentin et que de l'air à 20° C passe autour
de ce tuyau, le fluide se refroidira et à partir de 33°C, il se liquéfiera, il se condensera.
En se condensant, il va libérer énormément de chaleur. C'est le rôle du condenseur de la
machine frigorifique. Le condenseur d’un réfrigérateur se situe à l’arrière et évacue la
chaleur prise dans l’enceinte du réfrigérateur où se situe l’évaporateur.

Description du cycle

L’EVAPORATEUR

Le fluide frigorigène liquide entre en ébullition et s'évapore en absorbant la chaleur du


fluide extérieur. Dans un deuxième temps, le gaz formé est encore légèrement réchauffé
par le fluide extérieur, c'est ce qu'on appelle la phase de surchauffe (entre 7 et 1).

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

LE COMPRESSEUR

Le compresseur va tout d'abord aspirer le gaz frigorigène à basse pression et à basse


température (1).L'énergie mécanique apportée par le compresseur va permettre d'élever
la pression et la température du gaz frigorigène. Une augmentation d'enthalpie en
résultera.

LE CONDENSEUR

Le gaz chaud provenant du compresseur va céder sa chaleur au fluide extérieur.


Les vapeurs de fluide frigorigène se refroidissent ("désurchauffe"), avant l'apparition de
la première goutte de liquide (point 3). Puis la condensation s'effectue jusqu'à la
disparition de la dernière bulle de vapeur (point 4). Le fluide liquide peut alors se
refroidir de quelques degrés (sous-refroidissement) avant de quitter le condenseur.

LE DETENDEUR

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

La différence de pression entre le condenseur et l'évaporateur nécessite d'insérer un


dispositif "abaisseur de pression" dans le circuit. C'est le rôle du détendeur. Le fluide
frigorigène se vaporise partiellement dans le détendeur pour abaisser sa température.

CYCLE FRIGORIFIQUE COMPLET

Liquide Vapeur

Liquide +
Vapeur

Le diagramme enthalpique
du R 22 (ci-contre) permet de définir son état en fonction de
sa pression, sa température, son enthalpie (énergie) ...
Il est utilisé pour la conception de machines frigo et PAC

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L’efficacité énergétique ou COPfroid

COPfroid = Puissance frigo/Puissance absorbée


= Qévaporateur/Wcompresseur

Les COPfroid pour des machines frigorifiques à compression mécanique dépendent de


nombreux paramètres dont le type de compresseur employé et la technologie qu’il utilise.

Le COPfroid d’une machine frigorifique est également grandement influencé outre par la
technologie des composants qu’elle utilise, par la température de la source froide (c’est à
dire la température de l’air ou de l’eau refroidie à l’évaporateur) et la température de la
source chaude (c’est à dire la température de l’air ou de l’eau refroidissant le
condenseur).
Plus l’écart entre ces températures sera grand, plus le COPfroid chutera. En effet, plus on
cherchera à avoir un température basse à l’intérieur de locaux alors qu’ à l’extérieur la
température sera élevée, plus l’écart de pression entre l’évaporateur et le condenseur
sera grand et plus le COP diminuera.

Voici quelques fourchettes de COPfroid en fonction du type de compresseur. On parle de


fourchette car comme on vient de le dire le COP varie énormément en fonction des
conditions dans les quelles la machine frigorifique fonctionne. On parle parfois de COP
moyen sur une année pour ainsi intégrer cette variation du COP en fonction des
conditions d’utilisation donc en fonction de la saison et de la période de l’année à laquelle
on l’utilise.

Compresseur à piston :
COPfroid : 2,0 – 4,7
Puissance frigorifique : 10 – 500 kW

Compresseur à vis :
COPfroid : 2,0 – 7,0
Puissance frigorifique : 300 – 2000 kW

Compresseur centrifuge :
COPfroid : 4,0 – 8,0
Puissance frigorifique : 300 – 30000 kW

Utilisation des machines frigorifiques à compression mécanique dans la


climatisation conventionnelle

Pour ce qui nous concerne, c’est à dire la climatisation et plus particulièrement la


climatisation de grands volumes par exemple dans le tertiaire, cette technique est la plus
répandue et est utilisée dans les centrales de traitement d’air suivant 2 configurations
principales :

- Soit le fluide frigorigène refroidit l'air en passant directement dans la batterie de


refroidissement : on parle de "système à détente directe" parce que l'évaporateur de la
machine frigorifique prend la place de la batterie de froid dans le caisson de climatisation.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Réfrigération "à détente directe"

- Soit l'installation frigorifique prépare de l'eau froide à ...6°C... (généralement appelée


"eau glacée"), eau qui alimentera la batterie de refroidissement du caisson de traitement
d'air.

Réfrigération par circuit d'eau glacée

Dans le cas où la machine frigorifique produit de l’eau glacée celle ci peut être utilisée
dans d’autres systèmes que des centrales de traitement d’air. On pense en l’occurrence
aux ventilo-convecteurs, plafonds rayonnants froids …

II.3.3 Groupes de production frigorifiques à Sorption

Le principe consiste à pulvériser de l'eau en fines gouttelettes dans un récipient


sous vide. Du fait de la basse pression, l'eau s'évapore. Pour cela elle a besoin d'une
certaine quantité de chaleur qui est extraite de l'eau à rafraîchir, circulant dans un
circuit à travers le récipient.

Mais ce système ne peut fonctionner très longtemps : rapidement, le récipient à basse


pression (en fait « basse » par rapport à la pression du condenseur et en fonction du

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

fluide utilisé) sera saturé de vapeur de fluide frigorigène, et le fluide frigorigène dispersé
ne s'évaporera plus. Il faut donc un moyen pour maintenir ou recréer le vide dans le
récipient.

C'est là qu'intervient le sorbant. C'est soit un liquide, on parle alors d'absorbant, ou un


solide poreux, on parle alors d'adsorbant. Il "boit" la vapeur d'eau contenue dans
l'ambiance, et la retient. Au fur et à mesure qu'il ab/adsorbe de la vapeur, sa capacité
d'ab/adsorption diminue jusqu'à être nulle, à saturation. Le sorbant est alors chauffé à
une certaine température et "rend" la vapeur d'eau, c’est la désorption (réaction
endothermique). Il récupère alors toute ses propriété d'ab/adsorption.

De ce principe de sorption découle 2 type de groupe de production de froid, en


l’occurrence d’eau glacée :
- les groupes de production de froid à absorption
- les groupes de production de froid à adsorption

II.3.3.1 Groupes de production de froid à absorption

Le principe de base du fonctionnement d’une machine frigorifique à absorption reste le


même que celui d’une machine à « compression mécanique » :

- Circulation d’un fluide frigorigène


- Evaporation du fluide avec production de froid
- Compression du fluide demandant un apport d’énergie
- Condensation du fluide avec production de chaleur

La différence réside dans :


le moyen de comprimer le fluide :

- Mécanique dans le cas d’une machine traditionnelle


-Thermochimique dans le cas d’une machine à absorption

l’énergie utilisée pour cette compression :

- Electrique dans le cas d'une machine traditionnelle


- Calorifique dans le cas de la machine à absorption

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Description du cycle à Absorption pour le couple Eau/Bromure de Lithium (LiBr)

Dans l'évaporateur, le réfrigérant (ici de l'eau) est pulvérisé dans une ambiance à très
faible pression (vide poussé ≈ 7 mb). L'évaporateur est parcouru par un circuit à eau. En
s'évaporant, le réfrigérant soustrait sa chaleur à cette eau qui est ainsi refroidie et
peut ensuite alimenter des ventilo-convecteurs, une batterie froide de centrale de
traitement d’air ou un plafond rayonnant ...

La vapeur d'eau crée dans l'évaporateur est amenée à l'absorbeur. Il contient la


solution absorbante (LiBr) qui est continuellement pompée dans le fond du récipient pour
y être pulvérisée. Le LiBr absorbe la vapeur d'eau hors de l'évaporateur et y maintient
ainsi la basse pression nécessaire à la vaporisation du réfrigérant.

La solution est donc régénérée dans le concentrateur ou désorbeur. Elle est


réchauffée, par une batterie à eau chaude ou un brûleur à gaz (environ 85°C) et une
partie de l'eau s'évapore. La solution régénérée retourne à l'absorbeur.

Enfin, la vapeur d'eau extraite du concentrateur est amenée dans le condenseur, où


elle est refroidie par une circulation d'eau froide. L'eau condensée retourne à
l'évaporateur et le cycle frigorifique peut recommencer.
Le fluide chaud sortant du désorbeur qui retourne à l'absorbeur préchauffe le fluide qui
va vers le concentrateur grâce à l’échangeur de chaleur, économisant ainsi une partie de
l'énergie nécessaire pour chauffer le fluide à régénérer.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le phénomène d'absorption génère de la chaleur. La circulation d'eau froide dans le fluide


absorbant évite sa montée en température, ce qui diminuerait son efficacité. L'eau de
refroidissement de l'absorbeur peut ensuite passer dans la batterie de refroidissement du
condenseur pour ensuite retourner vers la tour de refroidissement.

Principaux couples fluide frigorigène/absorbant utilisés

- Eau+Bromure de Lithium (H20/LiBr)  Température de l’eau refroidie à


l’évaporateur > 5°C.
Ce sera donc le couple utilisé dans les groupe frigorifiques à absorption destinés à la
climatisation et au rafraîchissement des locaux. En effet les températures de l’eau
nécessaire pour alimenter une batterie froide de CTA sont comprises entre 5°C et
10/12°C. Pour un plafond rayonnant par exemple, elles sont encore supérieurs.

- Ammoniac+Eau (NH3/H20)  Température de l’eau refroidie à l’évaporateur <


5°C et négative.

Principe de l’utilisation de l’énergie solaire dans une machine frigorifique à


Absorption

Comme nous venons de le voir, les machines frigorifiques à absorption nécessitent


une source de chaleur permettant de régénérer l’absorbant dans le concentrateur (ou
désorbeur).
Cette chaleur est fournie produite par une chaudière au fioul, au gaz, un réseau de
chaleur ou une centrale de cogénération... Cependant, l’eau chaude solaire provenant de
capteurs sous-vide peut tout à fait fournir cette énergie calorifique au désorbeur. La
température de l’eau fournissant la chaleur au désorbeur est généralement comprise
entre 70°C et 100°C, c’est pourquoi l’utilisation de capteurs sous vide est indispensable
pour cette technologie de production de froid.

Schéma de principe d’une installation de


refroidissement solaire à absorption

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Les puissances frigorifiques des machines à absorption disponibles et adaptées à


une utilisation avec des capteurs solaires se situent entre 10 kWf et 500 kWf. C’est à dire
qu’elles sont destinées à des installations de grandes ampleurs et n’ont actuellement
aucune application individuelle. Cependant, certaines études et simulations de planchers
rafraîchissants de faible envergure (Surface =330 m2, puissance du groupe à
absorption= 10kWf) ont été réalisées au niveau Européen et ont obtenu des résultats
tout à fait intéressants.

ATOUTS DE L’ABSORPTION (par rapport aux machines à compression mécanique)

- Consommation d’électricité divisée par 20 par rapport aux machines à compression


mécanique
- Le fluide frigorigène est inoffensif (mis à part pour le couple Ammoniac+Eau cependant
peu utilisé en climatisation)
- Nuisance sonore du compresseur supprimée
- Absence de pièce mécanique en rotation donc d’usure prématurée

INCONVENIENTS DE L’ABSORPTION (par rapport aux machines à compression


mécanique)

- Le principal inconvénient de ces groupes à absorption est leur coût à l’investissement


beaucoup plus élevé que pour un groupe à compression mécanique traditionnel
équivalent.

L’efficacité énergétique ou COPfroid

COPfroid = Puissance frigo/Puissance apportée


= Qévaporateur/ (Qdésorbeur + Wcirculateurs)

COPfroid d’une machine à absorption


généralement rencontrés

0,5 < COPfroid < 0,7

On note tout de suite que la valeur du COPfroid d’une machine à absorption est très
inférieure à celui d’une machine à compression mécanique traditionnelle. Cependant, la
valeur du COPfroid est essentiellement fonction de l’énergie apportée au désorbeur,
l’énergie nécessaire au fonctionnement des circulateurs étant très faible (≈5 % de la
puissance frigorifique du groupe) par rapport à Qdésorbeur . Ces valeurs de COPfroid données
ci-dessus sont à prendre entre guillemets car ils correspondent à des machines à
absorption fonctionnant avec des énergies non renouvelables et non gratuites. Or dans le
cas d’une machine frigorifique solaire à absorption cette énergie apportée au désorbeur
est en majeure partie gratuite car venant de l’eau chaude solaire.
Le cycle ainsi que ses performances présentées ci dessus se réfèrent aux des
machines à absorption simple effet, il existe cependant des machines à absorption double
effet dont le COPfroid est amélioré et peut atteindre 1,3 mais ces dernières nécessitent des
températures d’eau au désorbeur entre 140°C et 160°C. Il y a des recherches en cours
sur des machines à 3 voir 4 effets présentant des COP atteignant un valeur comprise
entre 1,7 et 2,2. Ils nécessitent des températures encore plus élevées et n’ont pour
l’instant aucune application solaire. Ce sont d’ailleurs, les machines simple effet qui sont
très majoritairement employées pour les applications solaires, les autres nécessitant des
températures au désorbeur trop élevées.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

On voit ci-contre la puissance frigorifique délivrée


en fonction de la température en sortie
d’évaporateur de l’eau refroidie et ce, pour
différentes températures d’eau chaude fournissant
l’énergie calorifique nécessaire au désorbeur.
Ce graphique montre que plus la température de
l’eau au désorbeur est élevée pour une même
température d’eau froide en sortie d’évaporateur,
plus la puissance frigorifique sera grande. Cette
puissance frigorifique pouvant être multipliée par
8 pour une différence de température de 20 °C au
désorbeur. De même on observe que plus la
température souhaitée de l’eau refroidie est
basse, plus la puissance frigorifique nominale de
l’installation chute.
Ce graphique est donné pour une température
donnée (ici 32°C) de l’eau de refroidissement du
condenseur. Plus la température de l’eau
refroidissant le condenseur est élevée, plus la
puissance frigorifique du groupe à absorption s’en
trouve diminué.

On voit ci-contre l’évolution du COPfroid en


fonction de la température en sortie
d’évaporateur de l’eau refroidie et ce, pour
différentes températures d’eau chaude
fournissant l’énergie calorifique nécessaire au
désorbeur. On voit que le COP se détériore au
fur et à mesure que l’on demande une eau plus
froide en sortie d’évaporateur. On remarque
aussi que ce n’est pas forcément avec l’eau la
plus chaude que l’on obtient le COP le plus élevé
malgré que ce soit le cas en ce qui concerne la
puissance frigorifique comme on l’a vu
précédemment.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Ce graphique est donné pour une température donnée (ici 32°C) de l’eau de
refroidissement du condenseur. Plus la température de l’eau refroidissant le condenseur
est élevée, plus le COP s’en trouve diminué.

Le tableau ci dessous donne quelques exemples de groupes à absorptions disponibles


commercialement et adapté à une utilisation solaire. Ce tableau donne les principales
caractéristiques de chaque groupe :

Driving T (°C ): C’est la température de la source chaude fournissant l’énergie calorifique


au désorbeur.

TCOOLING WATER : Température de l’eau de refroidissement au condenseur

TCHILLED WATER : Température de l’eau refroidie en sortie d’évaporateur

Il donne également les débits d’eau de refroidissement au condenseur et les débits d’eau
refroidit en fonctionnement nominal.

Liste non exhaustive des groupes à absorption utilisables pour une application solaire

Ci dessous quelques groupes absorption utilisant des panneaux solaires thermique


comme source de chaleur au désorbeur.

Groupe à Absorption de 125 kW d’un hôtel à


Benidorm (Espagne)

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

2 groupe à absorption YAZAKI 7.5 R.T de la


cave viticole de Banyuls/Mer. Puissance
frigorifique totale :52 kW

II.3.3.2 Groupes de production de froid à adsorption

Le principe de base du fonctionnement d’une machine frigorifique à adsorption


reste le même que celui d’une machine à « compression mécanique » ou que celui d’une
machine à absorption, c’est à dire :

- Circulation d’un fluide frigorigène


- Evaporation du fluide avec production de froid
- Compression du fluide demandant un apport d’énergie
- Condensation du fluide avec production de chaleur

Cependant au niveau de la compression elle ne sera pas mécanique utilisant de


l’électricité comme pour une machine à compression conventionnelle, mais elle sera
thermochimique utilisant un apport calorifique ainsi qu’un sorbant comme pour les
machines à absorption à la différence près, qu’ici le sorbant n’est pas un liquide mais un
solide. Ceci nécessite quelques modifications au niveau du groupe de production de froid,
en effet contrairement au liquide absorbant vu dans le paragraphe précédent, le solide
adsorbant ne pourra évidemment pas se déplacer de l’évaporateur à l’absorbeur. Le
fonctionnement du groupe sera donc adapté à cette contrainte physique. En l’occurrence,
il sera composé, comme nous allons le voir, de 2 chambres d’adsorption.

Description du cycle à Adsorption

Schéma du groupe
frigorifique à adsorption

Comme dans toute machine


frigorifique, on soutire de la
chaleur au niveau de
l’évaporateur à la source
froide (ici, l’eau à refroidir) et
on la restitue au niveau du
condenseur à la source chaude
(ici l’eau de refroidissement).
A la différence des machines
frigorifiques traditionnelles, la
compression ainsi que la
détente sont thermiques.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Diagramme de Oldham

C’est le diagramme le plus


utilisé et le plus pratique pour
une étude du cycle de
l’adsorbant. Il donne la teneur
de l’adsorbant en fluide
frigorigène (isostères) en
fonction de la température et de
la pression.

ETAPE : Chauffage et compression thermique

La chambre d’adsorption droite (dont l’adsorbant est saturé de vapeur de fluide


frigorigène) est isolée et reçoit de la chaleur. La température de l’adsorbant augmente
ainsi que sa pression.

ETAPE : Chauffage et désorption + Condensation

La chambre d’adsorption droite continue de recevoir de la chaleur tout en étant connecté


au condenseur. La température de l’adsorbant continue d’augmenter ce qui induit la
désorption de la vapeur. Cette vapeur désorbée à Haute Pression est liquéfiée dans le
condenseur grâce à la circulation d’ une eau de refroidissement (≈ 30°C) qui correspond
à la Source Chaude.

ETAPE : Refroidissement et baisse de pression

La chambre d’adsorption gauche (sans vapeur de fluide frigorigène) est isolée et


refroidie par l’eau de refroidissement.
La température de l’adsorbant diminue ce qui induit une baisse de pression. Équivalent
de la détente pour les machines frigorifiques traditionnelles.

ETAPE : Refroidissement et adsorption + Evaporation

La chambre d’adsorption gauche continue de libérer de la chaleur tout en étant


connectée à l’évaporateur ce qui y impose sa basse pression. La température de
l’adsorbant continue de diminuer, ce qui induit l’adsorption de la vapeur (qui est
exothermique). Cette vapeur adsorbée provient de la vaporisation effectuée dans
l’évaporateur. La chaleur de vaporisation est prélevée à la Source Froide (ici, l’eau
à refroidir).

Ce découpage en 4 étapes se veut pédagogique pour ainsi expliquer les changements


d’état que subit une chambre d’adsorption. D’un point de vue chronologique et dans la
pratique, cela ne se passe pas exactement comme ça.
En effet, l’étape 2 et l’étape 4 se font en même temps, c’est à dire que l’évaporation et la
condensation se réalisent simultanément et ce grâce au fait qu’il y ait 2 chambres
d’adsorption indépendantes.
Une fois que le cycle a été réalisé, la chambre d’adsorption gauche est alors saturée en
vapeur de fluide frigorigène et la droite n’en a plus. Les 2 chambres ont donc échangé de

60
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

rôle pour le cycle suivant. La chambre gauche sera alors alimentée en eau chaude et la
chambre droite en eau de refroidissement. Ce fonctionnement avec 2 chambres
d’adsorption permet d’obtenir un cycle de production de froid quasi CONTINU.

Le cycle réel (d’un point de vue chronologique et fonctionnel) d’un groupe à adsorption
est le suivant :

Phase 1 : Durant cette phase, l’étape 2 et 4 vues précédemment se réalisent


simultanément. C’est durant cette étape qu’il y a la production de froid. Elle dure environ
370 sec.

Phase 2 : Durant cette phase, les 2 chambres d’adsorption sont connectées entre elles.
Il s’opère ainsi un équilibrage des pressions et un préchauffage de la chambre
d’adsorption gauche (saturée en eau). Cette phase dure environ 30 sec.

Phase 3 : Cette phase est la même que la phase 1, si ce n’est que les chambres
d’adsorption ont échangées leur rôle. Elle dure également 370 sec et il y a production de
froid.

Phase 4 : Cette phase est la même que la phase 2. Elle dure environ 30 sec.

Dans un groupe de production frigorifique à adsorption, la production de froid se


réalise donc de manière quasi continue. En effet comme on l’a vu, on refroidi à
l’évaporateur de l’eau pendant 370 sec avant de devoir échanger le rôle de chaque
chambre d’adsorption, ceci dure 30 sec avant qu’un cycle de production de froid
redémarre pour 370 sec. Un cycle dure donc entre 6 et 7 minutes.
Ceci est visible sur le graphique ci-dessous qui donne la température des différents
circuits d’eau présent dans le groupe à adsorption en fonction du temps.

61
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Hot water, in : Cette courbe correspond à la température d’entrée de l’eau chaude solaire
(apport calorifique) nécessaire à la régénération de la chambre d’adsorption saturée en
eau.

Hot water, out : Cette courbe correspond à la température de sortie de l’eau chaude
solaire de cette même chambre d’adsorption.

Cooling water, in : Cette courbe correspond à la température d’entrée dans le


condenseur puis dans la chambre d’adsorption à refroidir, de l’eau de refroidissement.

Cooling water, out : Cette courbe correspond à la température de sortie de l’eau de


refroidissement de cette chambre d’adsorption.

Chilled water, in : Cette courbe correspond à la température d’entrée dans l’évaporateur


de l’eau que l’on cherche à refroidir. Cette eau est la source froide et c’est elle que l’on
acheminera vers des ventilo-convecteurs, plafonds rayonnants froids, batteries froides de
CTA …

Chilled water, out : Cette courbe correspond à la température de sortie de l’évaporateur


de l’eau que l’on cherche à refroidir.

On observe bien l’aspect cyclique de la production de froid de ces groupes à adsorption.

Au niveau de l’eau chaude solaire alimentant la chambre d’adsorption à régénérer.


On observe que la température en entrée est à peu près constante. Cependant la
température de cette même eau en sortie, elle, varie de manière cyclique. Si on prend le
début d’un cycle par exemple à t = 2 min 30 sec sur le graphique, on observe que la
température d’entrée de l’eau chaude dans la chambre d’adsorption à régénérer est à 85
°C et la température de sortie est à 60 °C. Ceci est du au fait que le sorbant de cette
chambre d’adsorption est froid. En effet, on a, comme on vient de le voir, échangé le rôle
de chaque chambre d’adsorption à la fin du cycle précédent. Cette chambre d’adsorption
que l’on alimente maintenant en eau chaude afin de régénérer son sorbant en faisant
désorber la vapeur d’eau, était lors du cycle précédent alimentée en eau de
refroidissement.

Au cours des 370 sec faisant suite à ce début de cycle, on observe plusieurs choses :
d’abord, l’eau chaude de sortie est de moins en moins froide pour, en fin de cycle avoir
un température environ égale ou plutôt dont l’évolution est parallèle à celle de l’eau

62
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

chaude en entrée. On arrive donc à un « équilibre » thermique. Au cours de ce cycle de


370 sec (correspondant à la phase 1 ou à la phase 3 vues précédemment), on a donc
réchauffé le sorbant et fait désorber la vapeur d’eau.

Au niveau de l’eau que l’on souhaite refroidir (chilled water), on observe qu’en début de
cycle sa température est égale en entrée et en sortie d’évaporateur. En effet, il n’ y a pas
de production frigorifique. Cette partie du graphique correspond aux 30 sec durant
lesquelles, les 2 chambres d’adsorption sont connectées entre elles avant d’échanger de
rôle. Puis au cours du cycle, parallèlement au réchauffage de la chambre d’adsorption
saturée en eau et à la désorption de cette dernière, la température de l’eau à refroidir en
sortie d’évaporateur diminue. Ceci correspond à l’augmentation de la puissance
frigorifique délivrée au cours du cycle.
Suite à cette phase 1 de production de froid vient la phase 2 d’environ 30 sec où les 2
chambres d’adsorption sont connectées entre elles. Il s’opère ainsi un équilibrage des
pressions et un préchauffage de la chambre d’adsorption devant être régénérée. Le cycle
de production de froid peut ensuite recommencer après avoir échangé le rôle de chaque
chambre d’adsorption.

Couples fluide frigorigène/adsorbant

Les exemples des principaux couples fluide frigorigène/adsorbant sont Eau-Gel de


silice (silica gel), Eau-charbon actif, eau-Zéolites, Ammoniac-chlorure de calcium,
Ammoniac-zéolites, Alcool méthylique (méthanol)-charbon actif, Alcool méthylique-
zéolites, etc.
Cependant seulement les groupes à adsorption utilisant le couple Eau-Silica gel
sont couramment disponibles sur le marché.

L’utilisation de l’énergie solaire dans une machine frigorifique à Adsorption

Comme nous venons de le voir, les machines frigorifiques à adsorption nécessitent


une source de chaleur permettant de régénérer l’adsorbant dans les chambres
d’adsorption. Cette chaleur est généralement fournie par une chaudière au fioul, au gaz,
un réseau de chaleur, une centrale de cogénération et elle peut donc l’être également par
des capteurs solaires thermiques. La température de l’eau fournissant la chaleur de
régénération est généralement comprise entre 55°C et 80°C. Les puissances
frigorifiques des machines à adsorption disponibles et adaptées à une utilisation avec
des capteurs solaires se situent entre 50 kWf et 430 kWf. C’est à dire qu’elles sont
destinées à des installations de grandes ampleurs et n’ont actuellement aucune
application individuelle.

AVANTAGES DE L’ADSORPTION

- Les températures de l’eau chaude requises pour le fonctionnement du groupe à


adsorption autorisent l’utilisation dans certains cas de capteurs plans.
- Le fluide frigorigène est inoffensif dans la quasi totalité des installations.

INCONVENIENTS DE L’ADSORPTION

- Les groupes à adsorption sont plus chers, plus lourds et plus volumineux que les groupe
à absorption et leur choix moins grand.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L’efficacité énergétique ou COPfroid

COPfroid = Puissance frigo/Puissance apportée


= Qévaporateur/ (Qchambre adsorption + Wcirculateurs)

COPfroid d’une machine à adsorption


généralement rencontrés

0,4 < COPfroid < 0,6

On note tout de suite que la valeur du COPfroid d’une machine à adsorption est très
inférieure à celui d’une machine à compression mécanique traditionnelle. Cependant, la
valeur du COPfroid est essentiellement fonction de l’énergie calorifique apportée aux
chambres d’adsorption pour la régénération de l’adsorbant (l’énergie nécessaire au
fonctionnement des circulateurs étant faible par rapport à Qchambre adsorption). Ces valeurs
de COPfroid données ci-dessus sont à prendre entre guillemets car ils correspondent à des
machines à adsorption fonctionnant avec des énergies non renouvelables et non
gratuites. Or dans le cas d’une machine frigorifique solaire à adsorption cette énergie
calorifique est en majeure partie gratuite car venant de l’eau chaude solaire.

Le graphique ci dessous permet de visualiser l’évolution du COP pour une machine à


adsorption et une machine à absorption en fonction de la température de l’eau chaude
solaire assurant l’apport calorifique nécessaire au fonctionnement d’un groupe à
absorption comme d’un groupe à adsorption.
Il y a 2 courbes tracées pour chaque type de groupe de production frigorifique. Elles
correspondent chacune à une température donnée de l’eau de refroidissement du
condenseur. On voit dans les 2 cas que le COP est amélioré si l’on a une température
d’eau de refroidissement plus basse au condenseur. En effet, la condensation se réalisera
de manière plus complète.
La deuxième observation que l’on peut faire sur ce graphique est que le COP d’une
machine à adsorption est comparable à celui d’une machine à absorption pour une
température d’eau chaude élevée. Cependant, on remarque également qu’il est possible
d’utiliser un groupe à adsorption dès 55°C avec un COP relativement correcte alors que
pour obtenir un COP comparable avec une même température d’eau de refroidissement
au condenseur pour un groupe à absorption, il faut pouvoir fournir une eau au moins
égale à 70 °C. Il est donc possible d’utiliser de capteurs solaires thermiques plans pour le
fonctionnement d’un groupe à adsorption. Ceci est le principal avantage de cette
technologie vis à vis de l’absorption.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Il existe également des réfrigérateurs de petite capacité, expérimentaux


fonctionnant sur le principe de l’adsorption et pouvant utiliser parfois d’autres couples
que Eau-Silicagel.
Ci dessous quelques groupes à adsorption utilisant des panneaux solaires thermique
comme source de chaleur au désorbeur.

Groupe à adsorption de 70 kW de
laboratoires hospitalier à Freiburg
(Allemagne).

II.3.3 Le rafraîchissement évaporatif potentialisé par


Dessiccation (DEC, Dessiccant Evaporative Cooling)

Les installations de rafraîchissement évaporatif potentialisé par dessiccation


produisent directement de l’air frais, contrairement aux groupes frigorifiques à
compression mécanique, à absorption ou à adsorption qui eux refroidissent un fluide
intermédiaire (en l’occurrence l’eau alimentant par exemple des ventilo-convecteurs, des
plafonds rayonnants ou un batterie froide à eau glacée de CTA).

Une des particularités de ce système est qu’il est composé de deux gaines d’air ( air
entrant, air sortant ) placées côte à côte.
On trouve également, en plus par rapport à une centrale de traitement d’air classique
une roue dessicatrice ou déshumidificatrice placée en tandem avec une roue thermique
(échangeur de chaleur). Nous verrons leur utilité et leur fonctionnement plus loin.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Ces installations n’utilisent pas non plus de batterie froide conventionnelle (à


détente directe ou à eau glacée) mais s’appuient sur l’idée de refroidir de l’air non saturé
en vapeur d’eau par humidification de celui-ci. En effet en pulvérisant de fines
gouttelettes d’eau dans un flux d’air, celles ci s’évaporent en soutirant de l’énergie à l’air
les traversant et refroidissent ce dernier.
Globalement, dans le système "eau + air", rien ne se perd, rien ne se crée. L’énergie
totale est conservée : l’énergie de l’air "sec et chaud" est égale à l’énergie de l’air "froid
et humide". On dit que la transformation est "isenthalpique" ou encore "adiabatique".

Sur le diagramme de l’air humide, l’évolution de l’air suit une isenthalpe. Au maximum,
l’air peut atteindre la saturation.

Dans l’exemple ci dessus de l’air à 20°C 30 % HR sort de l’humidificateur à 12°C et 85 %


HR. L ‘énergie (que l’on appelle enthalpie) de l’air en 1 est égale que celle de l’air en 2
après sa transformation.

A partir de ce principe, deux systèmes existent :

- Les systèmes à évaporation directe où l’air qui est humidifié est


directement soufflé dans le local.

- Les systèmes à évaporation indirecte où l’air neuf que l’on veut souffler dans le
local est refroidi par l’air repris (préalablement humidifié donc refroidi
également) dans un échangeur thermique air/air.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Quand ces 2 systèmes sont utilisés, on parle de système de refroidissement


par évaporation combinée. Cependant avec ce système on ne peut pas diminuer
l’humidité de l’air entrant, au contraire, on ne fait que l’augmenter. Or on a vu que pour
pouvoir refroidir l’air par évaporation directe ou indirecte, ce dernier ne doit pas être
saturé en eau ; ceci impliquant que plus l’air entrant est sec plus son potentiel de
refroidissement par évaporation d’eau sera grand.
C’est là que l’on comprend toute l’utilité de la roue dessicatrice se trouvant en amont
de l’humidificateur dans le flux d’air entrant. Elle permet d’assécher celui ci avant son
passage dans l’humidificateur pour optimiser son refroidissement et éviter d’obtenir un
taux d’humidité de l’air soufflé proche de la saturation et donc fort inconfortable.

La roue dessicatrice

La roue dessicatrice a pour fonction de diminuer l’humidité de l’air entrant en la


transférant vers l’air sortant grâce au phénomène d’adsorption, c’est à dire le mécanisme
par lequel certains solides ont la capacité de piéger un gaz ou une vapeur. C’est en
l’occurrence le cas du Gel de Silice qui va pouvoir adsorber et stocker dans sa structure
moléculaire la vapeur d’eau contenue dans l’air entrant tout en voyant sa capacité
d'adsorption au fur et à mesure diminuer jusqu'à être nulle, à saturation.
On doit alors régénérer le gel de Silice en le chauffant à une certaine température pour
qu’il puisse "rendre" la vapeur d’eau comme dans le cas d’une machine frigorifique à
adsorption: c’est la désorption, il récupère alors toutes ses propriétés d’adsorption. Cet
apport calorifique de régénération va être fourni par l’air sortant (gaine supérieure) que
l’on aura préalablement réchauffé dans une batterie chaude à une température pouvant
osciller entre 45 °C et 100 °C en fonction du degré de déshumidification désiré. Cette
chaleur nécessaire au chauffage de l’air provient, dans les installations de
rafraîchissement par roue à dessiccation habituelles de brûleurs à gaz, de réseaux de
chaleur urbains, de centrales de cogénérations… mais donc également de l’ENERGIE
SOLAIRE via l’eau chaude produite par des capteurs solaires thermiques.

Exemple de roue dessicatrice

Elles ont généralement un diamètre compris entre 0,1 m et 6


m en fonction des installations. Elles tournent de 6 à 12 fois
par heure

La roue thermique

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Un matériau accumulateur cylindrique en rotation lente (de 5 à 20 tours/min) est


traversé dans une direction par l'air rejeté et dans l'autre par l'air neuf. Il se compose
d'un média de transfert en aluminium, acier inoxydable ou matériau synthétique,
imprégné ou non d'un produit hygroscopique et formant de très nombreux petits canaux.

Le matériau accumulateur est alternativement traversé par l'air chaud rejeté où il


se charge d'énergie, et l'air neuf froid où il se décharge.

En vue d'éviter le mélange d'air neuf et d'air rejeté, il est prévu un secteur de
nettoyage dans lequel l'air rejeté est chassé par l'air neuf.

Une faible consommation d'énergie électrique est nécessaire pour entraîner la


rotation de la roue. Les pertes de charge sont assez faibles.

Evolution des caractéristiques de l’air entrant et de l’air sortant en


fonctionnement estival

Flux d’air neuf (entrant)

1 € 2 : L’air est déshumidifié au travers de la roue à dessiccation. Il en résulte une


diminution de son taux d’humidité et une augmentation de sa température (l’adsorption
est exothermique).

2 € 3 : L’air passe dans l’échangeur thermique et est refroidi par l’air passant dans la
gaine supérieur défini par le point 7. Il en résulte une diminution de température.

3 € 4 : L’air passe dans l’humidificateur, son taux d’humidité augmente et sa


température diminue du fait de l’évaporation de l’eau.

4 € 5 : L’air se réchauffe légèrement du fait du passage dans le ventilateur.

Flux d’air vicié (sortant)

6 € 7 : L’air passe dans l’humidificateur, son taux d’humidité augmente et sa


température diminue du fait de l’évaporation de l’eau.

7 € 8 : L’air refroidi par évaporation directe passe dans l’échangeur thermique et refroidi
l’air entrant passant dans la gaine inférieure. Sa température augmente.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

8 € 9 : L’air passe dans la batterie chaude de régénération. Sa température augmente.

9 € 10 : La température de l’air sortant est suffisante et permet de régénérer la roue


déssicatrice en la traversant.. L’adsorbant de la roue déssicatrice désorbe la vapeur d’eau
et soutire de l’énergie à l’air (la désorption étant endothermique). Il en résulte une
augmentation de l’humidité de l’air et une baisse de sa température.

10 € 11 : L’air se réchauffe légèrement du fait du passage dans le ventilateur.

L’efficacité énergétique ou COPthermique

Le COPthermique d’un DEC est défini par la relation suivante :

qairsoufflé ×(hairambiant −hairsoufflé ) q×(h1 −h5)


COPthermique = =
Qrégénération Qrégénération

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

où - qair soufflé est le début massique d’air soufflé dans le local


- hair ambiant et hair soufflé sont respectivement l’enthalpie de l’air ambiant et de l’air
soufflé
- Qrégénération est l’énergie calorifique fournie à la batterie chaude de régénération

On observe donc que le COPthermique est directement inflencé par les caractéristiques de
l’air ambiant et de l’air soufflé mais aussi de l’air extrait car ses caractéristiques
détermineront la quantité d’énergie calorifique à apporter dans la batterie de
régénération pour réchauffer cet air.
Lors d’une utilisation dans des conditions normales, le COPthermique est environ égal à 0,7
pour une puissance frigorifique de 5 – 6 kW et un débit de 1000 m3/h d’air soufflé.

II.3.4 Les autres composants

II.3.4.1 Tour de refroidissement

La chaleur extraite par une machine frigorifique doit être évacuée vers l'extérieur.
Le plus simple est de refroidir le fluide frigorigène avec l'air extérieur.

Mais la puissance de refroidissement est parfois trop faible. On peut la renforcer grâce à
l'évaporation d'eau supplémentaire (lorsque de l'eau s'évapore, la chaleur de la
vaporisation est "pompée" sur la goutte d'eau qui reste et qui donc se refroidit).
Problème : parfois, la distance entre le groupe et la toiture est fort élevée et la perte de
charge sur le circuit frigorifique serait trop importante.
Aussi, un circuit d'eau est créé : l'eau refroidit le fluide frigorifique et l'air refroidit
l'eau !
Trois types d'échangeur sont rencontrés :

L’aero-refroidisseur

L'eau est directement refroidie par l'air.

La Tour de refroidissement fermée

Une puissance supplémentaire est donnée par pulvérisation d'une eau indépendante du
circuit.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

On parle de tour "fermée" si l'eau du circuit de refroidissement circule dans un échangeur


fermé sur lequel de l'air extérieur est pulsé, et de l'eau est pulvérisée.
L'évaporation partielle de l'eau entraîne un refroidissement plus faible que dans le cas de
la tour ouverte, mais les risques de corrosion sont annulés.

La Tour de refroidissement ouverte

Cette fois, c'est l'eau qui traverse le condenseur qui est directement pulvérisée et en
partie évaporée.

On parle de tour "ouverte" si c'est l'eau de refroidissement elle-même, venant du


condenseur, qui est pulvérisée. C'est le système le plus efficace qui entraîne le
refroidissement le plus élevé. Mais le contact entre l'eau et l'atmosphère est source de
corrosion (oxygénation de l'eau, introduction de poussières et de grains de sable qui
risquent de se déposer dans le condenseur, risque de gel accru,...).

II.3.4.2 Le stockage de « froid »

Dans les systèmes de climatisation utilisant de l’eau glacée, un ballon de stockage


de « froid » peut être utilisé. Le principal avantage est de pouvoir découpler le
fonctionnement du groupe frigorifique de production d’eau glacée, de la demande de
climatisation.

Dans la climatisation conventionnelle, c’est à dire utilisant des groupes


frigorifiques de production d’eau glacée à compression mécanique cette possibilité de
stocker des « kW froid » est très intéressante . En effet cela permet de produire de l’eau
glacée la nuit, c’est à dire quand le prix du kWh électrique est le moins cher, de la
stocker et de l’utiliser le jour quand il y a un besoin de climatisation.

71
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

De plus, comme on l’a vu précédemment, plus l’écart de température entre la source


chaude et la source froide est grand, plus les COPfroid d’un groupe frigorifique diminuera.
Il y a donc tout intérêt à faire fonctionner ces groupes de production frigorifique lorsque
la température de la source chaude (celle à qui on cède, au condenseur l’énergie prise à
la source froide à l’évaporateur) est relativement basse, c’est à dire la nuit.

Dans les systèmes de climatisation solaire utilisant de l’eau glacée produite par un
groupe à absorption ou à adsorption l’intérêt d’utiliser un moyen de stockage de froid est
toujours le même, c’est à dire pouvoir découpler dans le temps la production de froid et
sa distribution. Cependant le but n’est pas de bénéficier du tarif bas du kWh électrique,
(ces groupes ne nécessitent pas d’énergie électrique mais calorifique), mais de pouvoir
exploiter au maximum le gisement solaire même quand il est supérieur à celui qui serai
nécessaire pour couvrir les besoins de climatisation. On produit donc plus de froid que
nécessaire lors de fort ensoleillement, on le stocke et on le restitue ainsi lorsque le
rayonnement solaire n’est pas suffisant. On peut distinguer 2 échelles de temps :

- Des diminutions de rayonnement solaire pouvant durer quelques secondes à


quelques minutes en raison de passages nuageux. Dans ce cas là, le stockage
doit être dimensionné pour pouvoir assurer la distribution de froid durant ces
temps court où l’ensoleillement fait défaut.

- Un décalage entre l’ensoleillement et le besoin de froid à une échelle de


plusieurs heures, typiquement lorsque le pic de demande de climatisation se
situe en fin d’après midi ou le soir et que l’ensoleillement maxi est lui en
début d’après midi. Dans ce cas là, le stockage doit être dimensionné pour
pouvoir assurer la distribution de froid durant des temps plus long de l’ordre
de plusieurs heures.

La bâche d'eau glacée

Il s’agit d’un réservoir d’eau glacée, disposé sur le circuit d’eau glacée des installations
de climatisation. Il permet d’accumuler du froid, particulièrement durant la nuit.

On l'appelle encore "ballon d'eau glacée" ou "bâche d'eau glacée"

Il se dissocie de son "concurrent", le stockage par bac à glace, par le fait que la réserve
de froid ne se fait que sur la chaleur sensible de l’eau, entre 12° et 5°C. D’où :

Inconvénient : - le stockage de kWh frigorifiques est fort limité...

Avantages : - la machine frigorifique conserve ses caractéristiques traditionnelles de


température de travail, et donc son rendement.

- l'installation est simple et sa régulation aussi.

- pour les grands bâtiments, il est parfois possible de valoriser le


réservoir d'eau obligatoire pour la protection incendie

Bac à glace

Il s’agit d’un réservoir de glace, disposé en parallèle ou en série avec le circuit d’eau
glacée des installations de climatisation. Il permet d’accumuler du froid, particulièrement
durant la nuit.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Il se dissocie de son "concurrent", le ballon d’eau glacée, par le fait que la réserve de
froid profite de la chaleur latente de l’eau ou d’un sel :

Au moment du refroidissement (phase de stockage), il y a cristallisation ou solidification,


en plus du refroidissement de l’eau et de la glace.

Au moment du réchauffement (phase de déstockage du froid), il y aura fusion en plus du


réchauffement de l’eau et de la glace.

La chaleur latente de solidification de l’eau est de 335 kJ/kg. Alors que la chaleur sensible
est de 4,18 kJ/kg.K. Il est donc possible de stocker 80 fois plus d’énergie dans un kg
d’eau qui passe de 0,5° à -0,5°C que de 4° à 3°C.
De plus, la température de l’eau de réchauffement reste plus ou moins constante durant
toute la phase du dégel de la glace.

On distingue les systèmes basés sur un faisceau de tubes plongés dans le réservoir
(encore appelés "ice on coil"), de ceux basés sur l’utilisation de nodules, petites balles en
plastiques stockées dans le réservoir.

II.3.5 Récapitulatif des technologies

Cycles Fermés Cycles ouverts


Procédé
Production d'eau froide Conditionnement d'air
Types de sorbants Solide Liquide Solide Liquide

Couples fluide Eau/silica-gel Eau/LiBr Eau/silica-gel Eau-Cloride de


frigo/ab(d)sorbant Ammoniaque/sel Ammoniaque/eau Zéolite Lithium

Technologie Refroidisseurs à Refroidisseurs à


Desiccant cooling bientôt disponible
existante adsorption absorption
Puissance
50-430 kW 35 – 5,000 kW 20 – 350 kW
frigorifique
Nombreux
Constructeurs 2 au Japon EU, Asie constructeurs de Allemagne
roues
0.6 – 0.75 (simple
COP 0.3 – 0.7 eff.) 0.5 à >1 >1
<1,2 (double effet)
80 – 110°C
Température
60 – 95°C (simple) 130 - 45 – 95°C 45 – 70°C
requise
160°C (double)
Sous-vide et
Capteurs plans Capteurs plans
Type de capteurs capteurs plans Sous-vide
liquides et à air liquides et à air
liquides

73
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

III CONFIGURATIONS GENERALES DES SYSTEMES


DE CLIMATISATIONS SOLAIRE THERMIQUE
Nous avons vu et décrit dans la partie précédente les différents composants
pouvant intervenir dans une installation de climatisation solaire thermique.
Nous allons dans cette partie tenter de décrire et d’appréhender d’une manière plus
globale les systèmes et les configurations possibles de ces derniers en étudiant les
différentes stratégies de conception rencontrées.

III.1 Climatisations solaires thermiques autonomes


et climatisations solaires thermiques avec appoint
Une des décisions fondamentales au niveau de la conception de systèmes de
climatisation solaire est la fraction solaire, c’est à dire la proportion d’énergie fournie par
les panneaux solaires par rapport au besoin total d’énergie pour assurer la climatisation
des locaux.
De cette remarque découle le choix de la stratégie générale de l’installation.
Deux stratégies principales sont possibles et le choix de l’une ou de l’autre influencera
grandement la suite de la conception de l’installation. On peut donc opter pour une :

- Climatisation solaire thermique autonome


ou pour une

- Climatisation solaire thermique avec appoint

Il est important de noter que la première catégorie se définit par opposition à la seconde,
c’est à dire qu’elle ne possédera pas de système fournissant un appoint de chaleur pour
compléter l’apport d’énergie calorifique solaire. La totalité de l’énergie calorifique
nécessaire au fonctionnement de la climatisation sera fournie par le soleil.
Pour autant elle ne sera pas totalement autonome énergétiquement. En l’occurrence, elle
aura besoin d’énergie électrique pour le fonctionnement des ventilateurs, des divers
circulateurs ainsi que pour les divers systèmes de régulation et de gestion de
l’installation.
On peut imaginer des systèmes complètement autonomes utilisant des panneaux
photovoltaïques pour produire l’énergie électrique utilisée par tous les équipements
annexes nécessaires au fonctionnement de l’installation.
Cependant, aucun exemple d’installation de ce type n’existe, et pour cause les
climatisations centralisées sont généralement installées dans des zones où le réseau
électrique est existant. On peut évidemment rencontrer des exceptions comme par
exemple un hôpital en site isolé ou un hôtel sur une île…
On considérera donc que lorsque l’on parle de climatisation solaire thermique autonome,
il s’agit d’autonomie vis à vis du besoin en énergie calorifique nécessaire au
fonctionnement de l’installation.

III.1.1 Climatisations solaires thermiques autonomes

On peut décrire cette catégorie en abordant différents points la caractérisant :

- La stratégie générale de ces systèmes est d’utiliser toute l’énergie solaire disponible
pour la climatisation si cette dernière est nécessaire. Le but est d’obtenir les conditions
de confort désirées avec l’utilisation maximum d’énergie solaire et donc sans utiliser de
source de chaleur d’appoint.

74
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

- Cependant il est possible que ce type de systèmes ne fournisse pas la puissance


frigorifique nécessaire à l’obtention des conditions de confort désirées (température et
humidité relative) en toutes circonstances. Ce type de système fournira de toutes
manières des conditions de confort supérieures à un bâtiment dépourvu de système de
climatisation.

- La partie solaire de l’installation est dimensionnée en utilisant une analyse statistique


étudiant sur l’année combien de fois les conditions d’humidité et de températures définies
ne sont pas atteintes pour le site donné. Ceci permet de voir si une telle stratégie est
pertinente où si au contraire elle n’est pas du tout adaptée et que la simulation annuelle
(utilisant les caractéristiques du bâtiment, de l’installation, les données météorologiques
du site …) démontre que les conditions de confort définies ne sont pas assez souvent
atteintes par le système.

- En général cette catégorie de systèmes est adaptée si il y a une très bonne adéquation
et synchronisation entre les besoins de climatisation et l’ensoleillement.

Les systèmes de climatisation solaire autonome sont généralement employés


lorsque l’utilisation d’un appoint chaud n’est pas possible ou peu conseillé. Typiquement,
c’est le cas lorsque l’utilisation et l’accès à d’autres sources d’énergies n’est, pour
diverses raisons pas facile, économiquement peu rentable ou dans certaines conditions
climatiques et de fonctionnement non nécessaires ou non voulues.

III.1.2 Climatisations solaires thermiques avec appoint

On peut décrire cette catégorie en abordant différents points la caractérisant :

- L’objectif de ce type d’installation est d’atteindre les conditions de confort désirées en


réduisant la consommation d’énergie conventionnelle et ce, en utilisant des capteurs
solaires thermiques comme principale source de chaleur pour le système.

- Ces systèmes sont sensés assurer les conditions de confort désirées en toutes
circonstances si l’appoint est correctement dimensionné.

- La partie solaire de ces systèmes est dimensionnée en fonction du bilan énergétique


estimé. La comparaison avec un système conventionnel de référence permet d’évaluer les
quantités d’énergie économisées. On réalise alors généralement une simulation annuelle
(heure par heure) du fonctionnement de l’installation. En partant du principe que les
besoins de froid sont toujours assurés par l’installation, la simulation n’a pas besoin de
tenir compte directement des caractéristiques du bâtiment.

- Une bonne adéquation entre le besoin de climatisation et l’ensoleillement favorise


également le choix de cette configuration. Cependant cette condition n’est pas aussi
indispensable que pour une climatisation solaire thermique autonome car l’appoint
permet de compenser, et c’est l’une de ses utilités, un éventuel décalage dans le temps
entre le besoin de froid et l’ensoleillement.

En général, une décision importante à prendre dans le cas de ces installations est celle du
type d’appoint à utiliser. En effet on peut opter pour 2 types d’appoint possibles :

- Un appoint chaud comme un réseau de chaleur, une unité de cogénération ,


une chaudière à gaz, au fioul, au bois, …
- Un appoint froid comme un groupe de production d’eau froide conventionnel
à compression.

75
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le choix de l’une ou l’autre option dépend évidemment de nombreux paramètres comme


des conditions limites de fonctionnement, du dimensionnement de la partie solaire de
l’installation, de la fraction solaire choisie...

III.2 Le rafraîchissement évaporatif potentialisé par


Dessiccation (DEC, Dessiccant Evaporative Cooling)
Une fois que le choix d’une centrale de traitement d’air a été fait pour assurer le
rafraîchissement des locaux, on peut alors opter pour une centrale de traitement d’air
dite « conventionnelle » ou pour une centrale de traitement d’air utilisant le principe de
rafraîchissement évaporatif potentialisé par dessiccation ou DEC en anglais.
Un des principaux avantages de ce type de CTA, par rapport aux CTA traditionnelles
(utilisant de l’eau glacée pour alimenter une batterie froide déshumidificatrice) , est
qu’elles n’ont pas besoin de descendre en dessous du point de rosée pour opérer cette
déshumidification. En effet cette dernière est assurée comme nous l’avons vu par la roue
dessiccatrice. De ce fait l’efficacité énergétique de ce système en est grandement
améliorée.

Comme nous l’avons vu, les DEC traitent directement l’air qui est ventilé dans les locaux.
Elles sont basées sur le principe de refroidissement évaporatif combiné (c’est à dire
directe et indirecte) dont la capacité est augmentée par déshumidification préalable.
Elles utilisent une source de chaleur nécessaire à la régénération de la roue déssiccatrice.

Le tableau ci-dessous tente de lister les configurations possibles de DEC


commercialement disponibles et dont il existe des réalisations. Il y a 3 grandes familles :
- Les DEC solaires thermiquement autonomes
- Les DEC solaires avec appoint chaud
- Les DEC solaires avec appoint froid
Capteur solaire thermique

Capteur solaire thermique

Ballon de stockage d'eau

Appoint de chaleur

Roue dessiccatrice
plan à liquide

Appoint froid
plan à air

chaude

Description Application

X X DEC solaire autonome thermiquement à


Pas de conditions d'ambiances intérieures strictes-
Très bonne synchronisation nécessaire entre les
capteurs solaires thermiques à air ou à eau
besoins de climatisation et l’ensoleillement -
X X X

X X X DEC solaire à capteurs solaires thermiques


Adapté quand une source de chaleur basse
température est disponible - Application en climat
à air ou à eau avec appoint chaud
tempéré - Taux de déshumidification modéré -
X X X X
L'appoint froid est utilisé de la même manière que
X X X DEC solaire à capteurs solaires thermiques dans une CTA traditionelle - Le taux de
à air ou à eau avec appoint froid déshumidification désiré peut être atteint même
X X X X en climat humide -

Les installations utilisant des capteurs solaires thermiques à air n’utilisent


généralement pas de ballon stockage. Ceci implique une très bonne adéquation et
synchronisation entre l’ensoleillement et les besoins de froid ou alors que ces capteurs
soient employés dans le cas de bâtiment où l’inertie thermique est mobilisable par

76
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

ventilation. Ils peuvent également en hiver préchauffer l’air entrant afin de diminuer la
consommation d’énergie fossile de la batterie chaude conventionnelle.
Les capteurs solaires thermiques à eau quant à eux sont généralement employés
avec un ballon de stockage.
Enfin il faut noter qu’ en fonction de la configuration de l’installation et du bâtiment la
consommation d’énergie parasite, principalement due aux ventilateurs dans le cas de
capteurs solaires à air peut varier de manière plus significative que dans le cas
d’installations utilisant des capteurs à eau.

Les installations non autonomes thermiquement utilisent un appoint chaud ou froid


comme nous l’avons dit précédemment. Dans de nombreux cas où une source de chaleur
à basse température est disponible (unité de cogénération, chaleur générée par des
procédés industriels…), c’est cet appoint chaud qui sera utilisé. Dans ces cas, la partie
solaire est dimensionnée pour couvrir les pics de demande en énergie calorifique qui ne
sont pas assurés par l’autre source de chaleur.

Nous allons voir dans la partie suivante 3 configurations types d’installation.

III.2.1 DEC autonome utilisant des capteurs solaires à


air

Description

Ce type de système fonctionne au fil du soleil, c’est à dire qu’il fournit de l’air
conditionné quand le soleil brille et ce du fait de l’absence d’appoint et de ballon de
stockage. Cependant même si il n’y a pas d’ensoleillement suffisant pour fournir
l’énergie calorifique nécessaire à la régénération de la roue dessiccatrice, cette centrale
de traitement d’air peut tout de même refroidir l’air entrant par évaporation combinée et
ce sans employer la roue dessiccatrice. En effet, la déshumidification n’est pas nécessaire
si un potentiel est disponible, c’est à dire si l’humidité de l’air extérieur est assez basse
pour pouvoir refroidir ce dernier en y pulvérisant de l’eau sans pour autant le saturer.
Ce type d’installation ne peut donc pas être utilisé en climat humide mais est plutôt
adapté aux climats tempérés.
L’énergie calorifique fournit par l’unique source de chaleur qui sont les capteurs à air ne
peut, comme on l’a vu, être stockée et est donc utilisée dès qu’elle est produite. Ceci
implique alors que de tels systèmes sont adaptés à des cas de figure où les apports
solaires sont en très bonne adéquation avec les besoins de froid.

Il y a 2 types de configurations possibles à ce type d’installation utilisant des capteurs


solaires thermiques à air :

- Une configuration intégrée où l’air utilisé


pour la régénération de la roue dessiccatrice
est l’air extrait des locaux. Cette configuration
a l’avantage d’utiliser le fait que cet air sortant
est préchauffé par la roue thermique.
Cependant de part le refroidissement par
évaporation directe que subit l’air sortant
avant son passage dans la roue thermique, il a
une forte humidité ce qui se trouve être un
facteur limitant pour la régénération de la roue
dessiccatrice. Un des avantages de cette
configuration est qu’un seul ventilateur sert à
la fois à l’air à extraire et à l’air de
régénération.

77
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

- Une configuration utilisant l’air extérieur


pour régénérer la roue dessicatrice. Dans cette
configuration l’augmentation de température
de l’air passant dans les capteurs à air est plus
importante que dans la configuration intégré.
En effet la température de l’air extérieur sera
supérieur à la température de l’air extrait du
local, l’efficacité du capteur en sera d’autant
augmenté.

En général ces systèmes, sont équipés de ventilateurs à vitesse variable pour


ainsi, adapter le débit d’air traité aux demandes de froid. La vitesse de ces ventilateurs
est asservie et contrôlée par le taux d’humidité et la température intérieure tout en ayant
comme contrainte d’assurer le taux de renouvellement d’air minimum. Pouvoir faire
varier le débit d’air de régénération permet également de contrôler la température de
régénération et ainsi l’adapter à la déshumidification désirée.

Modes de fonctionnement et de régulation

Différent modes de fonctionnement peuvent être employés en fonction des conditions


climatiques et de l’ambiance intérieure désirée.

On en ressence 4 :

- Ventilation simple : Aucun équipement de traitement de l’air ne fonctionne et aucune


énergie calorifique n’est nécessaire au fonctionnement.

- Rafraîchissement par évaporation indirecte : L’humidificateur de l’air sortant


fonctionne ainsi que la roue thermique. L’air sortant est amené à quasi saturation pour
être ainsi refroidi au maximum avant d’échanger de la chaleur latente avec l’air entrant.
Aucune énergie calorifique est nécessaire au fonctionnement. Le principal paramètre
contrôlable lors de ce mode de fonctionnement est l’efficacité de l’humidificateur de l’air
sortant (0 – 100 %).

- Rafraîchissement par évaporation combinée : Les humidificateurs de l’air entrant


et sortant sont en marche ainsi que la roue thermique. Aucune énergie calorifique est
nécessaire au fonctionnement de l’installation. Le principal paramètre contrôlable lors de
ce mode de fonctionnement est l’efficacité de l’humidificateur de l’air entrant (0 – 100
%).
- Desiccant Cooling : La roue déshumidificatrice, les humidificateurs, la roue thermique
et les capteurs solaires sont en marche. Toute l’énergie calorifique venant des capteurs
solaires à air est utilisée pour la régénération de la roue déshumidificatrice. Les
principales paramètres contrôlables sont la température de l’air de régénération en
agissant sur la vitesse de rotation du ventilateur ainsi que l’efficacité de l’humidificateur
de l’air entrant.

Le tableau suivant récapitule les différents modes de fonctionnement possibles.


La colonne faisant apparaître un By pass pour l’air sortant n’est valable que dans le cas
d’une configuration intégrée. En effet dans le cas d’une configuration utilisant l’air
extérieur pour régénérer la roue dessicatrice, un by pass n’est pas nécessaire étant
donné que le débit de l’air sortant et de l’air de régénération est géré par 2 ventilateurs

78
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

distincts. Le by pass permet de contrôler la température de régénération et de diminuer


la consommation électrique du ventilateur.

MODE COMPOSANTS ACTIFS (+), INACTIFS (-) CONDITIONS

(seulement pour le système utilisant l'air


Ventilateur de l'air de régénération
Batterie chaude de régénération
ByPass de l'air de régénération

ambiant pour la régénération)


Humidificateur de l'air entrant

Humidificateur de l'air sortant


Ventilateur de l'air entrant

Ventilateur de l'air sortant


Roue dessicatrice

Roue thermique
<----- Augmentation de la demande en froid

Ouvert

Température et humidité de l'air fourni


Ventilation simple - - - + - - + - O.K.
Ouvert

Rafraîchissement par Température de l'air fourni supérieur à la


- + - + + - + - valeur de consigne
évaporation indirecte
Ouvert

Température de l'air fourni supérieur à la


Rafraîchissement par
- + + + + - + - valeur de consigne et son humidité est
évaporation combinée inférieure à la valeur de consigne
< 20%

Température et/ou humidité de l'air


Desiccant Cooling + + + + + + + + fourni supérieur à la valeur de consigne
et energie solaire disponible

III.2.2 DEC utilisant des capteurs solaires thermiques à


eau avec un ballon de stockage et un appoint chaud

Description

Cette configuration est très commune en ce qui concerne les DEC. L’appoint chaud
est utilisé si l’énergie calorifique fournie par les panneaux solaire n’est pas suffisante.

79
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Deux intégrations de l’appoint chaud sont possibles :

- Soit il est connecté au ballon de stockage et dans ce cas là, c’est la température de
l’eau située dans le haut du ballon qui détermine le fonctionnement ou non de l’appoint
en fonction donc de la température de consigne.

- Soit l’appoint chaud est directement intégré au circuit d’eau alimentant la batterie
chaude de régénération. C’est alors la température de régénération (c’est à dire si celle si
est supérieure ou non à la température de l’eau du ballon) qui détermine la mise en
marche ou non de l’appoint. Dans cette configuration, la totalité du ballon de stockage est
disponible pour stockée l’énergie calorifique fournie par les panneaux solaires.

Il est intéressant d’utiliser des ventilateurs à vitesse variable dans le cas où la vitesse
permettant d’obtenir le débit minimum de renouvellement d’air ne serai tout de même
pas suffisante pour assurer les conditions d’ambiance intérieurs désirées.

80
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Il est généralement recommandé dans une telle configuration, d’adapter la


température de régénération (c’est à dire la température de l’eau passant dans la
batterie chaude de régénération) aux conditions d’ambiance intérieure désirées. Une telle
régulation permet d’augmenter l’efficacité de l’installation, en effet, le volume de
stockage est mieux utilisé.
Si des ventilateurs à vitesse variable sont utilisés, leur régulation doit être faite par le
taux d’humidité et la température intérieure avec comme limite inférieure de vitesse ,
celle permettant le taux de renouvellement d’air minimum nécessaire.

Modes de fonctionnement

Les modes de fonctionnement sont similaires à ceux de la configuration précédente, si ce


n’est que le débit d’air en mode DESICCANT COOLING peut être augmenté si les
conditions internes n’étaient pas assurées.

MODE COMPOSANTS ACTIFS (+) INACTIFS (-) CONDITIONS

Batterie chaude de régénération


ByPass de l'air de régénération
Humidificateur de l'air entrant

Humidificateur de l'air sortant


Ventilateur de l'air entrant

Ventilateur de l'air sortant


Roue dessicatrice

Roue thermique
<----- Augmentation de la demande en froid

Ouvert

Température et humidité de l'air fourni


Ventilation simple - - - + - - + O.K.
Ouvert

Rafraîchissement par Température de l'air fourni supérieur à


- + - + + - + la valeur de consigne
évaporation indirecte
Ouvert

Température de l'air fourni supérieur à


Rafraîchissement par
- + + + + - + la valeur de consigne et son humidité
évaporation combinée est inférieure à la valeur de consigne
< 20%

Température et/ou humidité de l'air


Desiccant Cooling + + + + + + + fourni supérieur à la valeur de consigne

Augmentation du débit
< 20%

Température et/ou humidité de l'air


d'air en fonctionnement + + + + + + + fourni supérieur à la valeur de consigne
Desiccant Cooling

81
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

III.2.3 DEC utilisant des capteurs solaires thermiques à


eau avec un ballon de stockage et un appoint froid

Dans cette configuration, l’appoint froid est généralement un groupe frigorifique


conventionnel à compression mécanique. Bien sûr on peut imaginer un groupe frigorifique
à absorption ou à adsorption alimentant une batterie froide en eau glacée. On traitera de
cette configuration de système possible dans une partie ultérieure.

En ce qui concerne le cas étudié dans la présente partie, il existe 2 sous configurations
possibles que nous allons traiter maintenant.

II.2.3.1 Le groupe frigorifique est intégré dans l’installation


comme pompe à chaleur

Le groupe frigorifique est en fait intégré comme pompe à chaleur entre l’air
entrant et l’air sortant. En effet il refroidira l’air entrant et réchauffera l’air sortant de
régénération en lui cédant la chaleur latente de condensation.

L’évaporateur de cette PAC constituera donc la batterie froide à détente directe


placée dans le flux d’air entrant. Le condenseur constituera la batterie chaude à détente
directe de préchauffage de l’air de régénération. Elle sera donc placée comme on l’a dit
dans le flux d’air sortant. On optimise donc l’utilisation de la PAC.
Cependant l’air de refroidissement du condenseur qui est donc dans ce cas là l’air de
régénération est beaucoup plus chaud que l’air ambiant qui sert à refroidir le condenseur
dans une configuration classique. La pression au condenseur sera donc plus élevée et le
COP de la PAC en sera alors diminué.

II.2.3.2 Le groupe frigorifique alimente en eau 2 batteries


froides

Dans cette configuration, le groupe frigorifique à compression mécanique,


alimente en eau glacée 2 batteries froides.
Il faut noter que de cette configuration en découle une autre qui est en fait
beaucoup plus répandue dans les climats où les conditions ne sont pas extrêmes.

82
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Cette configuration plus commune n’a en fait qu’une batterie froide placée dans le flux
d’air entrant après la roue thermique. Son rôle est de couvrir le besoin de froid qui ne
serait pas assuré par le refroidissement évaporatif combiné. La déshumidification est
assurée par la roue dessicatrice comme dans les configurations vues précédemment.

Cependant la configuration avec 2 batteries froides dans le flux d’air entrant (une avant
la roue dessiccatrice et une après la roue thermique) est très intéressante en climat
humide tel qu’on en rencontre dans les zones tropicales.

Dans ces conditions climatiques extrêmes (la teneur en humidité atteignant parfois
20 g d’eau/kg d’air sec), la roue dessiccatrice seule ne peut pas assurer le taux de
déshumidification permettant de souffler un air ayant les caractéristiques de confort
désirées. Il faut donc utiliser un autre procédé complétant la déshumidification réalisée
par la roue dessiccatrice.
C’est là qu’intervient la première batterie froide. En effet, celle ci va refroidir et
déshumidifier l’air entrant comme une batterie froide déshumidificatrice classique. Pour
qu’il y ait déshumidification, donc condensation d’eau, il faut que la température de
surface, soit inférieure, en au moins quelques points , à la température de rosée de l’air
entrant.
Après cette prédeshumidification la roue dessiccatrice assèchera encore l’air jusqu’à la
teneur en humidité désirée.
Dans le cas où les 2 batteries froides fonctionnent, l’humidificateur du flux d’air entrant
ne fonctionnera pas.
La première batterie froide, n’ayant pas toute la déshumidification à assurer,
fonctionnera à une température plus haute qu’une batterie froide devant assurer toute la
déshumidification. Le COP du groupe frigorifique produisant l’eau froide à destination de
cette batterie en sera d’autant améliorer.
La seconde batterie froide, ne servant que d’appoint froid n’a pas à assurer de
déshumidification. Elle pourra donc utiliser une eau un peu moins froide que dans le cas
où elle aurai aussi du assurer la déshumidification. Le COP du groupe frigorifique
produisant l’eau froide à destination de cette batterie en sera d’autant améliorer.

Voici ci dessous le tracé sur le diagramme de l’air humide des changements d’état de l’air
passant dans cette configuration de DEC ayant 2 batteries froides.

83
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le tableau ci dessous résume les différents modes de fonctionnement possible de cette


configuration de DEC.

84
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

MODE COMPOSANTS ACTIFS (+) INACTIFS (-) CONDITIONS

Batterie chaude de régénération


ByPass de l'air de régénération
Humidificateur de l'air entrant

Humidificateur de l'air sortant


Ventilateur de l'air entrant

Ventilateur de l'air sortant


Batterie froide 1 (Froid +

Batterie froide 2 (Froid)


déshumidification)

Roue dessicatrice

Roue thermique

Appoint froid
Ventilation simple

Ouvert
Température et humidité
- - - - - + - - + - de l'air fourni O.K.
Augmentation de la demande en froid

Ouvert
Température de l'air
Rafraîchissement par
- - + - - + + - + - fourni supérieur à la
évaporation indirecte valeur de consigne

Température de l'air
Ouvert

fourni supérieur à la
Rafraîchissement par
- - + - + + + - + - valeur de consigne et son
évaporation combinée humidité est inférieure à
la valeur de consigne

Température et/ou
Desiccant Cooling sans
< 20%

humidité de l'air fourni


utiliser le groupe de - + + - + + + + + - supérieur à la valeur de
production de froid consigne

Desiccant Cooling
< 20%

Humidité de l'air fourni


avec utilisation de la + + + - - + + + + + dépasse la valeur de
batterie froide 1 consigne

Desiccant Cooling
< 20%

Température et humidité
avec utilisation de la - + + + + + + + + + de l'air fourni dépassent
batterie froide 2 les valeurs de consigne
<-----

Desiccant Cooling
< 20%

Température de l'air
avec utilisation des + + + + - + + + + + fourni dépasse la valeur
batteries froide 1 & 2 de consigne

III.2.4 Exemple d’installation (DEC) : L’IHK à Freiburg


en Allemagne

Présentation générale de l’installation

La Chambre de commerce de la région sud-est de l’Allemagne (IHK Südlicher


Oberrhein) est situé à Freiburg, dans un immeuble construit en 1992. Au dernier étage,
se trouve une salle de séminaire et une cafétéria qui est utilisée lors de colloques,
réunions ou autres événements se déroulant dans la salle de séminaire.

85
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Au départ, la salle de séminaire et la cafétéria étaient équipées d’une ventilation simple


sans fonction de conditionnement de l’air. Cependant, pendant l’été, les fortes
surchauffes très inconfortables ont poussé les propriétaires à recourir à une installation
de climatisation.

Le bâtiment La salle de réunion La cafétéria

Un système de Desiccant cooling a été installé , utilisant des capteurs solaires à air et
n’utilisant pas d’appoint chaud.

Les données de départ pour le diagnostic thermique d’été sont les suivantes :

La puissance frigorifique nécessaire pour assurer les besoins de froid et de


déshumidification ont été estimés à 34,8 kWf.

Description technique de l’installation

Le taux de renouvellement d’air étant important en raison de la nature du local à


climatisé, il a été décidé d’installer un desiccant cooling. Comme nous l’avons vu, cette
technique ne nécessite pas de température élevée au niveau de la batterie de
régénération lui permettant ainsi d’utiliser des capteurs plans. Dans le cas présenté ici,
les capteurs choisis sont des capteurs à air.

Les modes de fonctionnement de l’installation sont ceux décrits dans la partie


précédente, c’est à dire ventilation simple, évaporation directe , évaporation indirecte,
Desiccant cooling.
Les ventilateurs sont à vitesse variable et peuvent donc adapter cette dernière au besoin
de froid et de déshumidification. L’efficacité de humidificateurs peut être également
régulée de 20% à 100%.

L’installation assure aussi bien le rafraîchissement des locaux en été que leur chauffage
en hiver.

86
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Fonctionnement en hiver

Lors du fonctionnement
hivernal, les valves 1 et 3 sont
ouvertes et les valves 2, 4, 5 et
6 sont fermées.
Les capteurs à air préchauffent
l’air avant de passer dans la
roue thermique . Si
l’ensoleillement est important et
suffisant, la roue thermique ne
fonctionne.

Fonctionnement en été

Lors du fonctionnement
estival, les valves 1 et 4 sont
fermées et les valves 2, 3, 5
et 6 sont ouvertes.
Les capteurs à air préchauffent
l’air avant qu’il passe dans la
roue thermique . L’air chauffé
par les capteurs à air sert à
régénérer la roue
dessiccatrice.

Le champs de capteurs est donc composé de 2 x 50


m2 de capteurs à air disposés sur 2 pans de toitures
inclinés à 15°. Leur installation fut très simple du fait
de leur intégration en sur imposition.

Comme nous l’avons vu auparavant, un système n’utilisant pas d’appoint, ni chaud, ni


froid, ni de ballon de stockage, est un système qui ne pourra pas, sous certaines
conditions assurer la demande de froid et de déshumidification du local à traiter.
La partie solaire de l’installation est dimensionnée en utilisant une analyse statistique
étudiant sur l’année combien de fois les conditions d’humidité et de températures définies

87
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

ne sont pas atteintes pour le site donné. Ceci permet de voir si une telle stratégie est
pertinente où si au contraire elle n’est pas du tout adaptée et que la simulation annuelle
(utilisant les caractéristiques du bâtiment, de l’installation, les données météorologiques
du site heure par heure …) démontre que les conditions de confort définies ne sont pas
assez souvent atteintes par le système.

Les résultats de cette simulation sont présentés sur le diagramme de l’air humide ci-
dessous où le polygone en rouge représente la zone de confort thermique définie par la
norme DIN 1946 III. Chaque point représente les conditions de température et
d’humidité à chaque heure de l’année.

On observe sur ce diagramme de l’air humide, que plusieurs points se situent en dehors
de la zone dite de confort thermique. Suite à cette simulation, on réalise une étude
statistique de ces résultats. Les 2 histogrammes ci-dessous classent ces points se situant
en dehors de la zone de confort thermique.

Températures

Cet histogramme permet de


visualiser le nombre
d’heurespar an durant
lesquelles les températures
sont hors du polygone de
confort thermique. Les
températures sont classées
par tranches de valeurs.

88
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Teneur en humidité

Cet histogramme permet de


visualiser le nombre d’heures
par an durant lesquelles la
teneur en humidité de l’air est
hors du polygone de confort
thermique. Les teneurs en
humidité sont classées par
tranches de valeurs.

On observe que durant plusieurs heures durant l’année, les conditions de température et
d’humidité souhaitées ne sont pas atteintes. Malgré cela, le projet a été validé par le
maître d’ouvrage. Il faut noter que la simulation a été réalisée dans les conditions les plus
défavorables, c’est à dire que la salle de réunion a été prise comme remplie durant toutes
les heures travaillée de l’année.

Performances énergétiques

Le diagramme ci-dessous montre dans quels proportion les différents modes de


fonctionnements ont été utilisés.

Chauffage :
Desiccant Roue thermique + appoint
cooling solaire

Evaporation
directe et/ou
indirecte

Ventilation
simple

Chauffage :
Roue
thermique

De même manière que l’avait prévu la simulation, l’économie d’énergie primaire


par rapport à un système de référence est de l’ordre d 30%.
En effet, la consommation annuelle de ce système a été de 18 162 kWh alors que la
consommation du système conventionnel a été simulé à 25 922 kWh. Ce dernier étant
une centrale de traitement d’air conventionnelle avec une batterie froide
déshumidificatrice classique, c’est à dire à compression mécanique.

Aspects économiques

Le coût total de l’investissement a été de 210 000 € HT.


Ceci revient à 3961 €/kWf ou encore à 20,6 € par m3/H de débit volumique nominal d’air traité.

89
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le diagramme ci-dessous montre comment se répartie le coût d’investissement en


fonction des différents lots.

III.3 Systèmes utilisant des groupes de production


d’eau glacée

Nous allons dans cette partie, traiter des installations utilisant des groupes de
production d’eau glacée à sorption (absorption ou adsorption)

Cette eau glacée peut, comme nous l’avons vu précédemment alimenter différents sous-
systèmes de distribution comme des ventilo-convecteurs, des plafonds rayonnants, des
batteries froides de CTA …

En fonction du climat et des sous systèmes de distribution de la puissance frigorifique,


l’eau est généralement refroidie à 6 – 9°C ou à 15 – 18°C.
En alimentant une batterie froide avec une température d’eau à 6 – 9°C, on réalise le
refroidissement de l’air la traversant ainsi que sa déshumidification, étant donné que l’on
diminue sa température en dessous du point de rosée, d’où condensation de l’eau qu’il
contient.
Dans des climats moins humides et ne nécessitant pas de déshumidification, on peut
produire une eau à une température plus élevée (15 – 18°C) et alimenter alors un
plafond rayonnant par exemple.

Les configurations que nous allons voir maintenant sont celles que l’on rencontre
principalement dans les réalisations actuelles et qui d’un point de vue technique sont le
mieux maîtrisées.

Nous allons donc traiter 3 principaux types de systèmes :

- Système autonome de production d’eau glacée utilisant des capteurs solaires


thermiques à eau
- Système de production d’eau glacée utilisant des capteurs solaires thermiques à eau
avec un ballon de stockage et un appoint chaud
- Système de production d’eau glacée utilisant des capteurs solaires thermiques à eau
avec un appoint froid
Le tableau ci – dessous récapitule les principales configurations de systèmes utilisant un
groupe de production d’eau glacée à sorption.

90
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Capteur solaire thermique

Capteur solaire thermique

Ballon de stockage d'eau

Ballon de stockage froid


Groupe frigorifique à
Appoint de chaleur
plan à liquide

Appoint froid
plan à air

sorption
chaude
Description Application

Pas de conditions
d'ambiances intérieures
X X X strictes- Très bonne
Système autonome de
synchronisation nécessaire
production d’eau glacée
entre les besoins de
X X X (X) climatisation et
l’ensoleillement -

X X X X Petites et moyennes
puissances frigorifiques -
Groupe de production d’eau L'utilisation d'un stockage
glacée utilisant des capteurs froid dépend du déphasage
X X X X X solaires thermiques à eau entre le besoin de clim et
avec appoint chaud l'ensoleillement - C'est le
système le plus employé
X X X aujourd'hui -

X X X X X Système de production d’eau


glacée utilisant des capteurs Moyennes à grandes
solaires thermiques à eau puissances frigorifiques -
avec un appoint froid
X X X X

III.3.1 Système autonome de production d’eau glacée


utilisant des capteurs solaires thermiques à eau

Comme nous l’avons vu précédemment pour les DEC, même si les systèmes
autonomes ne peuvent pas assurer continuellement les besoins de froid, ils permettent
des économies d’énergies par rapport aux systèmes conventionnels. Leur conception, leur
installation et leur régulation seront également plus simples.

Il est alors logique d’opter pour des systèmes de distribution de la puissance frigorifiques
ne nécessitant pas des températures d’eau glacée très basses. Typiquement, des ventilo-
convecteurs ou des plafonds rayonnants. Ces systèmes, sont par conséquents mal
adaptés dans les climats nécessitants une importante déshumidification, celle ci étant
réalisée par diminution de la température de l’air en dessous du point de rosée.
On retrouve 2 principales configurations :

- Une où le groupe frigorifique à sorption alimente des plafonds rayonnants,


ventilo-convecteurs …
- Une où le groupe frigorifique à sorption alimente une CTA et des plafonds
rayonnants, ventilo-convecteurs …

91
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

III.3.2 Système de production d’eau glacée utilisant


des capteurs solaires thermiques à eau avec un ballon
de stockage et un appoint chaud

On retrouve dans cette configuration, un groupe de production d’eau glacée à sorption


alimentant des sous systèmes de distribution d’eau et/ou une batterie froide de centrale
de traitement d’air.

Cette configuration est la plus employée actuellement dans les installations utilisant un
groupe de production d’eau glacée.
La déshumidification de l’air est réalisée dans la batterie froide de la CTA en faisant
diminuer sa température en dessous du point de rosée. Dans les cas où un haut taux de
déshumidification est désiré, l’air devra atteindre alors une température si basse, qu’une
batterie chaude de réchauffage sera nécessaire d’où augmentation de la consommation
énergétique. On peut cependant utiliser plusieurs source d’énergie « perdues » pour
alimenter cette batterie de réchauffage. On pense entre autre à l’eau chaude sortant du
désorbeur (60 - 70°C) du groupe à sorption ou à l’eau de refroidissement de l’absorbeur
et du condenseur par exemple. Cependant, il n’est pas certain que ces sources de chaleur
puissent assurer la totalité du réchauffage de l’air.

Dans ces installations on peut intégrer l’appoint chaud de 2 manières :


- Soit en alimentant le ballon de stockage en énergie calorifique
- Soit en alimentant directement la groupe frigorifique en énergie calorifique.

Dans le premier cas ; il n’y a qu’un raccordement entre les sources de chaleur et
le générateur du groupe frigorifique alors que dans le second cas, le 2 sources de
chaleurs travaillent en parallèle.
Dans le premier cas les capteurs solaires préchauffent l’eau jusqu’à un niveau de
température intermédiaire et l’appoint permet à cette température d’atteindre la valeur
définie par la régulation.
Dans le second cas, le ballon de stockage d’eau chaude, ne stocke que l’énergie
calorifique solaire qu’il fournie au générateur sans se préoccuper de savoir si elle est

92
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

suffisante ou non. Si ce n’est pas le cas, l’appoint qui est raccordé en aval du ballon de
stockage fonctionne jusqu'à ce que la température voulue soit atteinte.

Le ballon de stockage chaud est de toute façon recommandé mais il l’est encore
plus particulièrement lorsque le groupe frigorifique est à adsorption. En effet, comme on
l’a vu, au moment où les 2 chambres échangent de rôle entre 2 cycles, il y a un besoin
supplémentaire d’énergie calorifique pour réchauffer la chambre qui était alimentée en
eau glacée au cycle précédent. Un ballon de stockage est donc nécessaire pour assurer ce
pic de demande d’énergie calorifique.

Comme on l’a vu précédemment, le COP d’un groupe à sorption augmente lorsque


que la température à laquelle on souhaite refroidir l’eau augmente. En effet un groupe à
sorption fonctionnera avec un COP amélioré lorsqu’il devra alimenter par exemple un
plafond rayonnant avec une eau à 15 – 18 °C que lorsqu’il doit alimenter une batterie
froide de CTA assurant la déshumidification avec une eau à 6 – 9 °C.
Dans le cas étudié ici, malgré que l’on alimente des plafonds rayonnants avec une eau à
15 – 18°C, le COP n’en est pas forcément amélioré pour autant. En effet l’eau de sortie
d’évaporateur devra être tout de même à 5 – 9°C pour alimenter la batterie froide de la
CTA. Cependant lorsqu’il n’y a pas besoin de déshumidifier l’air, la batterie froide peut
être alimenter avec une eau plus chaude, d’où augmentation du COP du groupe à
sorption et économie d’énergie.

III.3.3 Système de production d’eau glacée utilisant


des capteurs solaires thermiques à eau avec un appoint
froid

On retrouve dans ces systèmes, 2 principales configurations :

La première possède un ballon de stockage avec en parallèle, le groupe frigorifique


à sorption et l’appoint froid qui est un groupe frigorifique à compression mécanique. Ce
dernier permet de refroidir l’eau du ballon de stockage jusqu’à la température souhaitée
quand l’apport solaire n’est pas suffisant.
Le ballon de stockage alimente ensuite des ventilo-convecteurs assurant également la
déshumidification. Il faut donc pouvoir réguler et contrôler la température de l’eau les
alimentant. Un ballon de stockage d’eau glacée est généralement utilisé.

93
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

La seconde configuration possède un groupe frigorifique à sorption qui alimente des


plafonds rayonnants. L’installation est également pourvue d’une centrale de traitement
d’air traditionnelle. L’appoint froid est en fait la batterie froide de cette CTA qui utilise un
groupe frigorifique à compression. Dans cette configuration le débit de la CTA peut être
réduit au minimum hygiénique et le besoin de froid résiduel peut être assuré par les
plafonds rayonnants.
L’avantage de cette configuration est que le groupe frigorifique à sorption refroidie une eau
à 15 –18 °C et fonctionne donc avec un COP amélioré.

III.3.4 Exemple d’installation (absorption): Le G.I.C.B


de Banyuls sur mer en France

Présentation générale de l’installation

En 1989, le Groupement
Interproducteurs du Cru Banyuls
(G.I.C.B) s’est doté d’une cave de
vieillissement en bouteilles d’une
²
surface utile totale de 3500 m , pour
un volume de 15000 m3 sur trois
niveaux, dont deux semi-enterrés; sa
capacité de stockage est de l’ordre de 3
millions de bouteilles.

Description technique de l’installation

Le rez-de-chaussée est utilisé pour les expéditions, le stockage s’effectuant aux niveaux
R-1 et R-2. Mise en service en été 1989 sans équipement de climatisation, le

94
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

comportement de la cave a été testé durant deux ans. Une mesure continue de la
température ambiante des trois niveaux a permis d'analyser leur comportement et d'en
déterminer les conditions idéales de fonctionnement.

L’importante inertie thermique des niveaux R-2 et R-1 par rapport au RdC, qui est de
plus, le niveau où transitent les nouvelles bouteilles avant stockage, a conduit à limiter la
température à 17°C au R-2, à 19°C au R-1, et, avec l’excédent éventuel d’énergie
frigorifique, à 22°C au RdC.
Les apports calorifiques sont faibles. Il s’agit pour l’essentiel de gains sensibles par
conduction au travers des parois ou par renouvellement d'air, les gains latents étant en
quantité négligeable.
Les besoins frigorifiques suivent en cours d'année l'évolution de la ressource solaire.

L’énergie solaire peut assurer en hiver, pour le confort des occupants, le chauffage du
RdC (≈18 °C) et éventuellement le préchauffage de l’eau sanitaire utilisée sur une
nouvelle chaîne d’embouteillage.
Ce sont autant de critères favorables à l’utilisation de l’énergie solaire sur ce site.

L’installation de climatisation comprend :

- 130 m² de capteurs à tubes sous vide (surface utile) modèle Cortec de marque
Giordano installés sur toiture, orientés au sud/sud-ouest et inclinés suivant la
pente du toit, soit 15° environ,

- un local technique situé au R-2 et abritant :

• un échangeur à plaques inox soudées VICARB d’une surface d’échange de 17


m ²,

• un ballon tampon de 1 000 litres,

• un refroidisseur de liquide à absorption YAZAKI type WFC 15, d’une


puissance frigorifique nominale de 52 kWf,

• une panoplie de pompes d’alimentation des différents circuits,

• une armoire électrique générale de commande,

- une tour de refroidissement à circuit ouvert d’une puissance de 180 kW, installée
en façade nord,
- trois centrales de traitement d’air (une par niveau) équipées d’un filtre, d’une
batterie froide à eau glacée (+ une batterie chaude pour celle du RdC) et d’un
ventilateur centrifuge assurant un débit de 25 000 m3/h.

Le groupe de production
de froid à absorption de
52 kWf

95
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Principe général de l’installation

La puissance frigorifique distribuée est comprise entre 25 et 35 kWf, suivant les niveaux.

Les centrales fonctionnant en recyclage complet (avec soufflage au travers d’un réseau
de gaines et reprise directe) l’écart maximum de température entre la reprise et le
soufflage est de l’ordre de 4°C évitant ainsi tout risque de choc thermique.

Le circuit primaire (circuit capteurs) est rempli en eau autorisant un fonctionnement


entre 60 et 95°C.

Principe de fonctionnement de l’installation

En réfrigération

L’installation est pilotée par un automate type AS1000 Staefa Control System. On peut
séparer les trois fonctions de l’installation qui sont :

- la récupération de l’énergie solaire,

- la production d’eau glacée,

- la réfrigération des locaux.

> La récupération de l’énergie solaire s’effectue d’une part, lorsque l’intensité solaire est
supérieure à 100 W/m² (mise en route du circulateur primaire) et d’autre part, lorsque la
température d’arrivée du primaire à l’échangeur est supérieure de 6 à 7°C à la
température du ballon tampon (mise en route du circulateur secondaire). Le ballon
tampon est maintenu à une température inférieure à 100°C.

> La machine à absorption ne se met en service que lorsque les conditions suivantes
sont réunies :

96
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

- la température ambiante des 3 niveaux est supérieure à la valeur de consigne:


RdC : 22°C R-1 : 17°C R-2 : 15°C

- la température du ballon est ≥ 80°C.

Lorsque ces conditions sont réunies, les trois circulateurs (générateur, évaporateur, et
condenseur) sont mis en route, la production d’eau glacée est assurée (entre 13°C et
7°C).

> Le ventilateur de chaque centrale de traitement d’air n’est mis en service que lorsque :

- d’une part, la température ambiante l’autorise,

- d’autre part, la température d’eau glacée au départ de la machine atteint les


valeurs de consigne suivantes: R-2: 11°C R-1: 9°C RdC: 8°C ( ce
qui assure une priorité au R-2).

La vanne de régulation est pilotée en fonction de la température ambiante et la


température de soufflage. Le fonctionnement s’effectue au fil du soleil avec stockage des
frigories dans les bouteilles et les parois de la cave.

En chauffage

Le chauffage du RdC est assuré de novembre à mai en utilisant l’énergie solaire


transférée dans le ballon tampon. Le ventilateur de la centrale et le circulateur de
chauffage ne se mettent en service que lorsque, d’une part, la température ambiante
l’autorise, d’autre part, la température du ballon est supérieure à 30°C. La vanne trois
voies est pilotée en fonction de la température ambiante et la température de soufflage.

L’installation peut, en intersaison, fonctionner simultanément en réfrigération et en


chauffage.

Performances énergétiques

L’unité de télémesure, initialement prévue pour analyser le comportement du bâtiment et


définir les besoins, est désormais utilisée pour suivre les performances de l’installation de
climatisation.
Elle doit permettre, en outre, d’optimiser son fonctionnement et d’en faciliter
l’exploitation. On trouvera ci-dessous quelques relevés typiques du fonctionnement réel:

de juin à septembre :
- énergie moyenne récupérée sur le circuit primaire =298kWh/jour
- énergie moyenne récupérée sur le circuit générateur =256kWh/jour
- énergie moyenne récupérée sur le circuit évaporateur = 145 kWh/jour
- COP de la machine égal à 0,57.
de juillet à aout :
- énergie moyenne récupérée sur le circuit primaire = 348 kWh/jour
- énergie moyenne récupérée sur le circuit générateur = 308 kWh/jour
- énergie moyenne récupérée sur le circuit évaporateur = 179 kWh/jour
- COP de la machine égal à 0,58.

Les 40 kWh perdus entre le circuit primaire et le générateur sont dûs :

- à l’énergie absorbée par le liquide caloporteur et les conduites pour atteindre la


température souhaitée (80°C), en phase de démarrage.

97
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

- à toutes les pertes thermiques du circuit, échangeur et bouteille.

La température minimale du fluide primaire avant mise en route du chauffage solaire est
comprise entre 35 et 55°C, selon les jours. Ces valeurs demandent une énergie de 12 à
23 kWh pour atteindre la température souhaitée de 80°C.

L'énergie moyenne récupérée par le fluide du circuit tertiaire sur une journée atteint les
valeurs suivantes:

- journée pluvieuse = 90 kWh

- journée moyenne = 310 kWh

- journée ensoleillée = 500 kWh

Aspects économiques

L’investissement pour cette installation a été de 294 530 €, correspondant à un surcoût


de l’ordre de 152 450 € par rapport à une installation classique.
L’installation permet une économie au niveau des coûts de fonctionnement de 40 %
annuellement.

III.3.5 Exemple d’installation (adsorption) : L’usine de


cosmétiques SARANTIS à Inofita Viotias en Grèce

Présentation générale de l’installation

Cette installation est la plus grande installation de climatisation solaire en Europe.


Elle possède 2700 m2 de capteurs solaires thermiques plans fournissant l’énergie
calorifique nécessaire au fonctionnement de 2 groupes de production d’eau glacée à
adsorption (puissance frigorifique totale : 700 kWf) qui assurent 40% de la demande en
froid de l’usine (22000 m2). Cette installation a été achevée en 1999.

Vue aérienne de l’usine et du champs de


capteurs

98
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L’installation est située dans une zone industrielle à 50 km au Nord-est d’Athènes. La


surface totale à climatisée est de 22 000 m2 et son volume de 130 000 m3. L’installation
fonctionne 5 jours par semaine.

Le système a été conçu pour que la production de froid par l’installation solaire atteigne
40% de la demande totale en froid et que la production de froid conventionnelle (groupe
de production d’eau glacée à compression mécanique) atteigne 60%.
La particularité de cette installation est qu’elle possède un appoint chaud et un stockage
chaud mais également un appoint froid et un stockage froid.

Le champs de capteurs de 2700 m2 au Les 2 groupes à adsorption de 350 kWf


total chacun

Description technique de l’installation

Les 2 groupes à adsorption de 350 kWf chacun ont été sélectionnés pour la faible
température de la source calorifique (eau chaude solaire) nécessaire à leur
fonctionnement : 70 °C permettant ainsi l’utilisation de capteurs solaires thermiques
plans moyennant un appoint de chaleur composé de 2 chaudières au fioul de 1200 kW
chacun. Ces 2 chaudières au fioul de forte puissance ont été dimensionnées pour pouvoir
subvenir également aux besoins de chauffage de l’usine en hiver.
L’installation est pourvue d’un ballon de stockage d’eau chaude de 6 m3.

En été, l’eau froide fournie aux ventilateurs a une température comprise entre 7°C et
12°C et un débit de 240 m3/h.
Le débit total d’air fournie au bâtiment est de 325 000 m3/h avec une température se
situant entre 22°C et 26°C (en fonction des conditions extérieures) et une humidité
relative de 50%.
L’appoint froid est assuré par 3 groupes frigorifiques à compression mécanique de 350
kWf chacun. Le stockage d’eau glacée a une capacité de 60 m3.

Performances énergétiques

Comme nous l’avons déjà indiqué, la demande de froid est assurée à hauteur de 45% par
l’installation solaire (capteurs et groupes à adsorption). L’énergie frigorifique totale
fournie par l’installation solaire est de 780 000 kWh/an.
En hiver l’énergie calorifique fournie par l’installation solaire nécessaire au chauffage des
locaux est de 900 000 kWh/an.
L’énergie calorifique totale fournie par l’installation solaire est de 2 200 000 kWh/an.

99
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Aspects économiques

L’investissement initial pour l’installation entière (excepté les ventilateurs et les gaines)
est de 1 400 000 € HT.
Le coût total des capteurs solaire a été de 150 €/m2 installation comprise ce qui
représente pour le champs de capteurs 33% du coût total de l’installation.

III.4 Bilan des installations en Europe

Il y a aujourd’hui en Europe 63 installations de climatisation solaire, toutes technologies


confondues. Elles se répartissent comme suit.

Surface capteurs (m²)


DEC liquide Puissance frigo. (kW)
Nombre

DEC solide

ADSORPTION

ABSORPTION

100
Capteurs à
concentration
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004
Capteurs
DEC solide plans
Capteurs
sous vides
DEC liquide
Adsorption Capteurs à
air
Absorption
Puissance frigorifique Surface de capteurs

Allemagne
25

Grèce
6

Espagne
19

Portugal 3

France 3

101
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

IV ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX ET
ECONOMIQUES DES DIFFERENTES TECHNOLOGIES
DE CLIMATISATION SOLAIRE
On peut dire de manière générale et en introduction à cette partie que du point de
vue environnemental, il y a évidemment des « gains » et c’est quand même le but de
l’opération étant donné que l’on substitue des énergies fossiles par des énergies
renouvelables et que les fluides frigorigènes traditionnels sont eux substitués par des
fluides inoffensifs.

Et d’un point de vue économique, on peut dire sans trop d’hésitation que le seuil
de rentabilité est difficilement atteignable aujourd’hui. Nous allons voir qu’il l’est dans
certaines configurations.

Pour illustrer cette thématique je vais maintenant présenter, une étude qui a été réalisée
par le Fraunhofer Institut Solare Energiesysteme qui est l’équivalent du CNRS en
Allemagne mis à part que ce département est spécialisé dans le développement de
l’énergie solaire et de ses applications.

Comparaison technico économique des différentes technologies réalisée


par le Fraunhofer Institut Solare Energiesysteme

Les résultats qui vont être présentés ci-après sont l’aboutissement de la


simulation dont le principe et la démarche sont schématisés ci-dessous.

Données d’entrée

Logiciels de
simulation
et de traitement
des données

Résultats
intermédiaires

102
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Données climatiques et besoins de froid des 3 sites étudiés

La simulation a été réalisée pour 3 villes situées à des latitudes différentes en Europe.

Hypothèses prises pour l’étude comparative

Bâtiment : Le bâtiment de référence est un bâtiment de bureau dont la façade vitrée


(60% de la surface totale de la façade) est située au Sud. La surface au sol du bâtiment
est de 400 m2.

Coûts de l’énergie en Allemagne en 1998: Electricité :0.08 US$/kWh


Gaz : 0.023 US$/kWh

Conditions intérieures : Selon la norme allemande DIN 1946/II

Données climatiques : Copenhague/Danemark, Freiburg/Allemagne,


Trapani/Sicile

103
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Schéma de principe des installations étudiées

Installation de référence

Rafraîchissement adiabatique dans le flux d’air de retour permettant ainsi un


refroidissement par évaporation indirecte du flux d’air entrant. Batterie froide
conventionnelle dans le flux d’air entrant.

Installation utilisant un groupe de production d’eau glacée à sorption

Dans cette configuration, l’eau glacée produite par le groupe à sorption alimente une
batterie froide de centrale de traitement d’air.

104
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Installation de Desiccant cooling pris en compte pour Copenhague et Freiburg

Installation de Desiccant cooling pris en compte pour Trapani

105
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Définition des différentes configurations étudiées des installations


présentées ci-dessus

ABV : Absorption/tubes sous-vides


ADV : Adsorption/tubes sous-vides
ADF : Adsorption/capteurs plans
DCF : Desiccant cooling/capteurs plans
DCSA : Desiccant cooling/capteurs plans à air

Première série de résultats : Surface spécifique de capteurs

Ces premiers résultats de la simulation présentés ici, permettent de voir pour chaque ville
étudiée la surface spécifique de capteur en fonction des différentes configurations définies
ci-dessus et en fonction de la fraction solaire.
Ceci nous amène donc à définir ce qu’est la fraction solaire et la surface spécifique de
capteurs.

Fraction solaire : la fraction solaire représente la part de la totalité d’énergie calorifique


nécessaire au fonctionnement de l’installation assurée par les panneaux solaires.

Surface spécifique de capteurs (m2/m2): Cette surface correspond à la surface de


capteur par surface au sol climatisée.

ABV : Absorption/tubes sous-vides


ADV : Adsorption/tubes sous-vides
ADF : Adsorption/capteurs plans
DCF : Desiccant cooling/capteurs plans
DCSA : Desiccant cooling/capteurs plans à
air

106
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

De nombreuses observations peuvent être réalisée :

Remarque générales

- Tout d’abord, on remarque évidement que plus l’ont souhaite une fraction solaire
élevée, plus la surface spécifique de capteurs va être élevée. Ceci se vérifie
logiquement pour chaque ville et pour chaque systèmes.

- Les surfaces spécifiques de capteurs sont équivalentes pour les systèmes ABV et
ADV et ce, pour les différentes fractions solaires. En effet, ces 2 systèmes
fonctionnent avec des capteurs sous-vides. L’un utilise un groupe à absorption et
l’autre un groupe à adsorption, les COP de ces machines, comme nous l’avons vu
étant proches, les résultats le sont également.

- Cependant, la surface spécifique de capteurs est beaucoup plus importante (et ce


pour toutes les FS) pour le 3ème système, que pour les 2 premiers. En effet le
système ADF utilise des capteurs plans. Comme nous l’avons vu, ces derniers sont
moins cher et moins performants que des capteurs sous-vides. Il faudra donc une
surface supérieure pour atteindre le même apport calorifique qu’avec des capteurs
sous-vides.

- Les 2 DEC étudiés, l’une utilisant des capteurs à air et l’autre des capteurs à eau
présentent des résultats équivalents malgré un surface spécifique légèrement
supérieure pour la DCSA en raison des performances moins bonnes des capteurs à
air que des capteurs à eau.

Remarque pour Copenhague

- Pour Copenhague, on note de manière générale que toutes les configurations de


systèmes ont des surfaces spécifiques de capteurs plus faibles que pour les autres
villes. La principale raison à ça, est le fait que les besoins de froid de cette ville
sont inférieurs aux autres.

Remarques pour Trapani

- Pour Trapani, les surfaces spécifiques de capteurs sont pour tous les systèmes
beaucoup plus élevées que pour les autres villes. En effet Trapani est la ville
présentant les besoins de froid et de déshumidification les plus élevés malgré un
ensoleillement plus important.

- On remarque, contrairement aux autres villes étudiées que les systèmes DCSA et
DCF de Trapani présentent des surfaces spécifiques de capteurs bien plus faibles
que les surfaces spécifiques de capteurs des systèmes ABV, ADV, ADF de cette
même ville. On peut imputer cela au fait que, contrairement à Freiburg et
Copenhague, les DCSA et DCF ont à Trapani une batterie froide conventionnelle
d’appoint. Celle ci doit donc assurer une partie importante des besoins de froid et
de déshumidification . Ceci ayant pour conséquence de diminuer le besoin
d’énergie calorifique d’une manière générale (Solaire + appoint chaud). En effet,
quelque soit la fraction solaire, même pour celle de 85%, les surfaces spécifiques
restent faibles. Je rappelle que la fraction solaire représente la part de la totalité
d’énergie calorifique nécessaire au fonctionnement de l’installation assurée par les
panneaux solaires. Donc l’utilisation d’un appoint froid diminuera la nécessité
d’énergie calorifique donc même avec une FS de 100% la surface spécifique de
capteur sera inférieure à une même installation sans appoint froid.

107
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Remarques pour Freiburg

- Pour Freiburg, on note de manière générale que toutes les configurations de


systèmes ont des surfaces spécifiques de capteurs qui se situent entre celles de
Copenhague et de Trapani. La principale raison à ça, est le fait que les besoins de
froid et de déshumidification de cette ville se situent entre ceux des autres villes,
de même pour l’ensoleillement.

Seconde série de résultats : Consommation énergétique

Cette série de résultats permet d’observer la consommation d’énergie primaire des


différents systèmes en fonction des différentes configurations définies ci-dessus en et en
fonction de la fraction solaire.
La consommation de l’installation de référence est représentée par le trait horizontal situé
à 100%.

ABV : Absorption/tubes sous-vides


ADV : Adsorption/tubes sous-vides
ADF : Adsorption/capteurs plans
DCF : Desiccant cooling/capteurs plans
DCSA : Desiccant cooling/capteurs plans à
air

Remarques générales

- On remarque que pour toutes les villes et tous les systèmes, lorsque la fraction
solaire est nulle, c’est à dire que lorsque la totalité de l’énergie calorifique
nécessaire au fonctionnement du système est assurée par l’appoint au gaz, alors

108
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

la consommation d’énergie primaire est supérieure au système de référence défini


plus haut. Ceci est du au fait que d’un point de vu énergétique, les groupes à
adsorption, à absorption et les DEC sont moins performants que les groupe à
compression mécanique. En effet, comme nous l’avons vu, les COP de ces
machines sont inférieurs à 1 alors que le COP d’une machine à compression
mécanique est de 2-3. Il faut donc, une certaine fraction solaire minimum pour
commencer à compenser les performances énergétiques médiocres (par rapport à
la compression mécanique de référence) des technologies utilisées en climatisation
solaire et ainsi observer des gains énergétiques et des consommations d’énergies
primaires inférieures au système de référence. Ceci étant quand même le but
principal d’utiliser l’énergie solaire à des fins de climatisation. On note d’ailleurs,
que pour plusieurs configurations et pour plusieurs villes, même une fraction
solaire de 30% voir de 50% ne suffit pas à obtenir une consommation d’énergie
primaire inférieure au système de référence.

- On note également, que lorsque la fraction solaire augmente, logiquement la


consommation d’énergie primaire diminue.

Remarques pour Copenhague et Freiburg

- Pour Copenhague comme pour Freiburg, les résultats sont très similaires. On
remarque que la consommation d’énergie primaire des DEC est toujours
légèrement supérieure à celle des groupe à adsorption et à absorption. Ceci
impose aux système DEC d’avoir des fractions solaires supérieures pour pouvoir
observer une diminution de la consommation d’énergie primaire intéressante.

Remarques pour Trapani

- En ce qui concerne les groupes à adsorption et à absorption, les consommation


énergétiques sont supérieures aux 2 autres villes pour de faibles fractions solaires
et elles sont équivalentes voir inférieures pour des fractions solaires supérieures.

- On observe à Trapani, contrairement aux autres villes, que la consommation en


énergie primaire des DCF et DCSA est inférieure à celle des groupes à sorption
alors qu’à Freiburg et à Copenhague, elles avaient tendance à être supérieures.
Ceci est dû à la spécificité des 2 systèmes de DEC à Trapani dans lesquels un
appoint froid qui est une batterie froide conventionnelle et placée dans le flux d’air
entrant. C’est à dire qu’une partie de la charge de froid est assurée par le
desiccant cooling « classique » et une partie est assurée par cette batterie froide à
compression mécanique qui à un COP bien supérieur à celui du fonctionnement en
desiccant cooling « classique ». Ce qui fait qu’au final la quantité d’énergie
primaire nécessaire au rafraîchissement est inférieure à une DEC classique devant
assurer la totalité du rafraîchissement.

Troisième série de résultats : Temps d’amortissement

Cette série de résultats permet d’observer le temps d’amortissement des différents


systèmes en fonction des différentes configurations définies ci-dessus en et en fonction
de la fraction solaire.

109
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

ABV : Absorption/tubes sous-vides


ADV : Adsorption/tubes sous-vides
ADF : Adsorption/capteurs plans
DCF : Desiccant cooling/capteurs plans
DCSA : Desiccant cooling/capteurs plans à
air

Remarques générales

- On note de manière générale, que le temps d’amortissement pour les systèmes


utilisant des groupes à adsorption est plus long que celui pour les systèmes
utilisant de groupes à absorption. Ceci rejoint la remarque faite plus haut qui
disait que le marché des groupes à adsorption était restreint et que donc leur coût
était beaucoup plus élevé que celui des groupes à absorption (qui reste lui, tout de
même important). Cette remarque reste valable même dans la configuration de
système ADF où le groupe à adsorption utilise des capteurs plans à eau, beaucoup
moins chers que les capteurs sous-vide. Beaucoup moins cher mais moins
performants, donc nécessitant une surface spécifique plus grande comme nous
l’avons vu précédemment. Ceci compensant cela, le temps d’amortissement reste
tout de même plus élevé que pour la configuration ABV mais un peu plus court
que pour la configuration ADV.

- On note également que pour toutes les configurations et pour toutes les villes (mis
à part l’ADF pour Trapani), plus la fraction solaire est élevée, plus le temps
d’amortissement est long. Ceci voulant dire que l’augmentation de la fraction
solaire impliquant la diminution de la consommation d’énergie primaire et la
diminution des coûts de fonctionnement ne permet jamais de diminuer le temps
d’amortissement en compensant immédiatement le surcoût des capteurs. Il y a
cependant une exception, à Trapani avec la configuration ADF.

- Il faut signaler également que les histogrammes de cette série de résultats


(Temps d’amortissement) se trouvent exactement inversés par rapport aux

110
Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

histogrammes de la série de résultats précédents (Consommation énergétique). Je


cherche à dire par là, en tenant compte de la remarque précédente, que plus la
fraction solaire est grande, c’est à dire moins l’on consomme d’énergie primaire et
donc moins l’on pollue, plus le temps de retour est long et la viabilité économique
difficile. Ceci est dû aujourd’hui à l’état du marché, au coût important de ces
systèmes et au coût relativement bas des énergies fossiles. C’est à dire qu’à
l’heure actuelle plus l’on veut diminuer sa consommation d’énergie primaire lors
du fonctionnement de l’installation plus ça coûte cher à l’investissement.
Autrement dit, et hélas, nous sommes encore loin du jour où diminuer sa
consommation d’énergie sera synonyme de gains financier immédiat. Il faut bien
être conscient de ça et ne pas chercher aujourd’hui, à aboutir à une viabilité
économique à tout prix. En effet, en prenant par exemple une fraction solaire de
30% (on peut alors parler de climatisation solaire) pour le système DCF à
Copenhague, , on observe que le temps d’amortissement est de 10 ans donc
« viabilité économique » mais lorsque l’on regarde la consommation d’énergie
primaire, elle est supérieure à celle du système conventionnelle de référence. Il
faut donc bien faire attention dans la recherche de « viabilité économique » de ne
pas aboutir à de telles aberrations. Aujourd’hui, la climatisation solaire ne permet
pas de gagner de l’argent et il faut la replacer dans sa problématique générale
présentée en première partie de ce rapport. C’est à dire limiter la consommation
d’énergie et donc de manière directe et indirecte l’impact sur l’environnement du
rafraîchissement des bâtiments.

- Cependant on note de manière très intéressante, qu’à Trapani, ville qui présente
d’importants besoins de froid mais aussi un fort ensoleillement, le temps
d’amortissement sans subvention des systèmes DEC sont inférieurs à 10 ans, c’est
à dire que se sont des systèmes économiquement viables et ces derniers
permettent pour une Fraction solaire de 85% d’obtenir une diminution de la
consommation d’énergie primaire de 50% par rapport au système conventionnel
de référence. C’est à dire que déjà aujourd’hui, alors que nous en sommes aux
« balbutiement de la filière » on peut trouver des configurations qui sous certaines
latitudes permettent de réduire de manière importante les consommations
d ‘énergie par rapport à un système conventionnelle tout en présentant une
viabilité économique certaine. C’est en fait par le jeu des COP et des compromis
entre appoint chaud et froid que de tels résultats sont aujourd’hui possible. Dans
les 3 séries de résultat la spécificité des installations de DEC de Trapani se sont
fait remarquées.

Et au final, le fait de partager la charge de froid entre un système utilisant une


source d’énergie gratuite et propre mais avec un rendement énergétique
relativement mauvais (Desiccant cooling « classique ») et un système utilisant
de l’énergie primaire polluante et payante mais avec un COP très supérieur
permet d’obtenir un compromis tout à fait intéressant, dans l’état actuel de la
filière.

Quelques ratios de prix

Comme nous venons de le voir dans cette partie, il est difficile de définir des ratios
de prix lorsque l’on parle de climatisation solaire. Plusieurs raisons à ça :d’abord, le
nombre de paramètres rentrant en jeux (diversité des techniques, données climatiques,
caractéristiques du bâtiment, neuf, existant, tarif des énergies conventionnelles…) est
très important. A ça s’ajoute le fait que les technologies sont naissantes et récentes. Il
n’existe encore pas réellement de standard et aucune réponse technologique définitive
ne semble encore être arrêtée. Et ce, que ce soit au niveau des 3 grandes techniques
mais aussi à l’intérieur de celles ci, au niveau des configurations : stratégie, fraction
solaire, appoint chaud, appoint froid …

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Tous ces paramètres et la variabilité de ces derniers font que des ratios de prix sont
difficilement identifiables. Malgré cela, on peut s’aventurer à donner des fourchettes de
prix, en l’occurrence pour les climatisation à absorption. Cette technique étant la plus
développée et présentant le plus de réalisations en Europe, on possède une meilleure
idée des coûts que pour les autres techniques.
Les coûts en Europe, vont de 2300€/kWf à 5900€/kWf. Cette large fourchette de prix est
donc due aux raisons citées plus haut. Cependant les installations les plus récentes ont
des coûts tendant vers une valeur de 2500€/kWf à 3500€/kWf.
Pour les climatisations à adsorption, on a des coûts semblables, le surcoût du groupe à
adsorption par rapport au groupe à absorption étant compensé par le fait que l’on utilise
des capteurs plans. Comme on l’a vu, la gigantesque installation de Inofita Viotias en
Grèce, de part l’économie d’échelle , présente un coût de 1900€/kWf. On a également
des exemples à 5000€/kWf (Hôpital de Freiburg en Allemagne).

En ce qui concerne les DEC, on peut définir un ratio par kWf mais également par
débit volumique nominal d’air traité. On peut citer l’exemple de l’IHK de Freiburg ou
l’installation revient à 3961 €/kWf ou encore à 20,6 € par m3/H de débit volumique
nominal d’air traité.

V PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT ET DE
PROMOTION INTERNATIONAUX

Je vais présenter dans cette partie les principaux programmes de développement


de la climatisation solaire en cours de déroulement.

V.1 Le projet CLIMASOL

Objectifs

L’objectif de ce projet est de réduire la quantité globale d’énergie classique (électricité ou


gaz) consommée pour la climatisation des bâtiments.

Ceci passe en premier lieu par la prise de conscience des maîtres d’ouvrage de la
nécessité de réduire les besoins en froid en particulier par l’utilisation des techniques
passives de maîtrise des températures.

Ce n’est qu’à partir des besoins incompressibles de climatisation que nous chercherons à
développer l’utilisation de l’énergie solaire. Les immeubles actuellement construits dans
le secteur tertiaire étant presque tous équipés de climatisation, ils constitueront la cible
privilégiée de ce projet.

Par rapport aux projets internationaux précédents (Tâche 25, SACE…), très axés sur la
R&D et la mise au point d’outils techniques de dimensionnement, CLIMASOL se
positionne plutôt dans le domaine de la promotion, de la diffusion du savoir-faire sur ces
techniques.

Le projet CLIMASOL vise donc, pour les bâtiments tertiaires (neufs ou à rénover) :
• à promouvoir une approche intégrée pour la demande de rafraîchissement
• à favoriser l’utilisation des techniques passives de maîtrise des températures avant
toute climatisation, même solaire
• à diffuser le savoir-faire concernant ces techniques auprès d’un public ciblé :
propriétaires et gestionnaires de bâtiments, ingénieurs, bureaux d’études
• à démystifier la climatisation solaire par des messages simples

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

• à présenter et diffuser des réalisations concrètes performantes


• à donner des arguments convaincants pour la réalisation d’installations de climatisation
solaire

Le contenu

Le projet CLIMASOL comporte 5 phases (work package) :

1/ ETAT DES LIEUX DE LA CLIMATISATION SOLAIRE


2/ REALISATION D’ETUDES DE FAISABILITE
3/ EDITION D’UNE BROCHURE
4/ FORMATIONS ET COLLOQUES
5/ DIFFUSION

Etat des lieux de la climatisation solaire


• Les différentes techniques de rafraîchissement passif des locaux : inventaire,
description,
• Inventaire et description des techniques actives de climatisation solaire, disponibles au
stade de la commercialisation
• Recensement et description des installations de climatisation solaire en fonctionnement.

Réalisation d’études de faisabilité


• Choix de maîtres d’ouvrage motivés par une éventuelle réalisation d’une climatisation
solaire et pour lesquels les projets s’y prêtent
• Réalisation de 3 études de faisabilité dans chaque pays
• Réalisation d’un guide pour les études de faisabilité à destination des bureaux
d’études
L’objectif est de déboucher sur 2 nouvelles réalisations concrètes par pays, servant
de vitrine à la climatisation solaire.

Edition d’une brochure


• Brochure destinée à exposer aux maîtres d’ouvrages et professionnels du bâtiment ce
qu’il est possible de faire en matière de climatisation avec l’énergie solaire.
• Présentation des techniques passives, semi-actives et solaires de maîtrise des
températures d’été
• 1 ou 2 installations exemplaires par pays.
• 30 pages environ, 2000 copies dans chaque pays

Formation
• Formation pour des bureaux d’études sur les techniques de climatisation solaire.
• 1 session de formation dans chaque pays, pour 15 à 20 consultants.
• Utilisation du guide pour les études de faisabilité (WP2) comme base de cette
formation.

Diffusion
• Colloque proposé aux professionnels du bâtiment et aux collectivités locales.
• Résultats du projet disponibles sur Internet dans des sites nationaux reliés entre eux.
• Diffusion ciblée de la plaquette et du guide sur les études de faisabilité

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

L'échéancier

Le projet s’étend sur une durée de 24 mois.

V.2 La Tâche 25 du programme SHC (Solar Heating


and Cooling) de l’Agence Internationale de l’Energie

Objectifs

Le principal objectif de la tache 25 est d’améliorer les conditions d’entrée sur le marché
des systèmes de climatisation solaire et ce, dans le but de diminuer la consommation
d’énergie primaire consacrée à la climatisation ainsi que de limiter les pics de demande
en électricité.

Les objectifs intermédiaires seront alors les suivants :

• La définition des critères de performance des climatisations solaires en


considérant le gain énergétique et le coût économique
• L’identification et les développements à venir des systèmes de climatisation
solaire prometteuses
• L’optimisation de l’intégration des systèmes de climatisation solaire dans les
bâtiments ainsi qu’une optimisation du rapport énergie primaire
économisée/surcoût
• La création d’outils de conception et de dimensionnement à destination des
architectes et des ingénieurs

Les principaux résultats des ces sous-taches seront :

• Un ouvrage traitant de la climatisation solaire (description des composants,


description des différents systèmes, principes de prédimensionnement)
• Un ouvrage présentant différents exemples de réalisations
• Un outil informatique de conception

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Le contenu

La tache 25 comprend 4 sous-taches :

Sous-tache A (Mexique) : Faire un état de l’art de la climatisation solaire


Sous-tache B (Allemagne) : Développer des outils de conception et d’optimisation des
systèmes de climatisation solaire
Sous-tache C : Réaliser une étude de marché et définir les matériels les plus adaptés
ainsi que leurs bénéfices environnementaux
Sous-tache D (France) : Emmagasiner de l’expérience par le suivi de plusieurs
installations en Europe

L'échéancier

Le programme a démarré en 1999 pour une durée de 5 ans et se termine donc en 2004.

V.3 Le programme Européen SACE (Solar Air


Conditioning in Europe)

Les objectifs

Réaliser un état de l’art concernant les systèmes de climatisation solaire en Europe


permettant le rafraîchissement et la déshumidification et utilisant des technologies
faisant appel à une source de chaleur « basse température ».
Estimer le potentiel de ces technologies à utiliser l’eau chaude solaire pour leur
fonctionnement ;
Evaluer les points forts et les points faibles de ces technologies vis à vis de leurs
performances énergétiques, de leur impact environnemental et de leur viabilité
économique ;
Identifier les besoins futurs et les actions nécessaires dans le but de mieux exploiter le
potentiel des technologies.
Contribuer à l’avancée des technologies prometteuses dans le but de favoriser leur
introduction sur le marché.

L’échéancier

La durée du programme était de 18 mois et ce dernier a pris fin en août 2003

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

CONCLUSION

La climatisation solaire se trouve aujourd’hui à une période charnière de son


développement. En effet les réalisations à venir ne seront plus à caractère expérimental
et pilote, c’est à dire fortement instrumentées et devant faire leurs preuves, mais seront
des réalisations exemplaires, de démonstration et de promotion de la filière.
On ressent d’ailleurs ce tournant dans l’évolution de la nature des programmes
européens qui sont de plus en plus, à l’image du programme CLIMASOL, tournés vers la
promotion de la climatisation solaire auprès de maîtres d’ouvrages, la formation des
bureaux d’études … et non plus tournés vers le développement technologique comme
c’est par exemple le cas des programmes SACE ou de la tâche 25 de l’IEA .

Cette étape qui commence aujourd’hui n’est pas non plus une étape de
développement de masse des réalisations, c’est à dire quantitative mais plutôt
qualitative. En effet, même si, comme je l’ai dit, les projets qui vont sortir ne sont plus de
type expérimentaux mais de type démonstratifs et exemplaires, ils ne doivent
absolument pas être des contres exemples. En effet ceci, dans une filière naissante serai
un coup d’arrêt très néfaste. La problématique des « contre exemples » est une
problématique récurrente et fondamentale d’une manière général dans le monde des
énergies renouvelables mais également pour toute technologie émergente.
De plus, la viabilité économique de tels systèmes est très relative et dans la
majorité des cas, inatteignable aujourd’hui au vu des coûts élevés des équipements et
des coûts très bas des énergies conventionnelles. L’évolution de ces 2 variables vont pour
la climatisation solaire comme pour toutes les énergies renouvelables, déterminer et
conditionner leur développement future.

Il serai très restrictif d’extrapoler le développement des énergies renouvelables et


donc de la climatisation solaire sur le seul aspect économique, même si aujourd’hui c’est
celui qui prime et celui qui est mis en avant. Il faut quand même rappeler que l’objectif
premier et fondamental d’utiliser des sources d’énergies propres n’est pas de générer des
revenus financiers mais de préserver notre environnement. Aujourd’hui, c’est le facteur
économique et financier qui semble être le plus important aux yeux de la population. Il
faut espérer que dans les années à venir il y ait une véritable prise de conscience
générale et que les énergies renouvelables ne soient pas et plus abordées seulement
sous l’aspect économique, mais sous l’aspect écologique nous permettant ainsi de
comprendre que l’utilisation de ces énergies propres n’est pas seulement un « placement
financier » ou une source de revenu mais une chance que l’on se donne de préserver
notre Planète. C’est de cette manière que leur développement sera, le plus accompli, le
plus mûri ,le plus intégré et donc le plus efficace.

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Projet de fin d’Etudes - LA CLIMATISATION SOLAIRE – Juin 2004

Rémi CHEILAN
5ème année Génie-Civil
Spécialité Ingénierie du bâtiment
Promotion 2001-2004

ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS DE SAINT-ETIENNE


58 rue Jean Parot-42023 St-Etienne cedex 2

Rapport de Projet de fin d’Etudes


Du 2 février 2004 au 18 juin 2004

ANNEXES

- L’appel négaWatt
- Le manifest négaWatt
- Le scénario négaWatt
- Fiche de synthèse Le confort thermique
- Fiche de synthèse Comment produit on de froid
- Fiche de synthèse Production de froid par absorption
- Fiche de synthèse Production de froid par adsorption
- Fiche de synthèse Le rafraîchissement évaporatif potentialisé par
Dessiccation
- Présentation « froid solaire » réalisée à l’INSA
- Présentation « Climatisation solaire » réalisée à l’équipe d’Hespul

Structure d’accueil

114 boulevard du 11 novembre


69100 Villeurbanne
Tél : 04 37 47 80 90 - Fax : 04 37 47 80 99
Mél : info@hespul.org - Site : www.hespul.org

MEMBRES DU JURY :
Professeur responsable : M.Viennet
Maître de stage structure d’accueil: M.Laurencin
Ingénieur neutre : M.Perrin

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