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Sultan Salahuddin Ayyoubi, héros de centaines de batailles, est celui qui pendant 20 ans a bravé la tempête des
croisés et qui a fini par repousser les forces combinées de l’Europe venues pour s’accaparer la terre sainte. Le monde n’a
guère été témoin d’un conquérant plus chevaleresque et humain.

Les croisades représentent les guerres les plus longues et les plus acharnées de l’histoire de l’humanité, lors desquelles la
tempête de fanatisme sauvage des chrétiens d’occident brûla dans toute sa furie partout en Asie occidentale.

`Les croisades', dit un écrivain occidental, `un des plus fous épisodes de l’histoire. Le christianisme s’est jeté contre le
Muhammadisme, expédition après expédition, pendant pratiquement trois siècles, jusqu’à ce que l’échec apporte la
lassitude, et que la superstition elle-même soit sapée par son propre travail. L’Europe était vidée d’hommes et d’argent, et
menacée banqueroute sociale, si ce n’est d’annihilation. Des millions de personnes périrent dans les batailles, de la faim ou
de maladies et toute atrocité que l’imagination peut concevoir déshonorait les guerriers de la croix'.

L’occident chrétien était excité d’une folle frénésie religieuse par Pierre l’Hermite et ses adeptes pour libérer la terre sainte
des mains des musulmans. `Tous les moyens’, dit Hallam, `ont été utilisés pour exciter une frénésie épidémique'. Pendant la
période où un croisé portait la croix, il était sous la protection de l’Eglise et exempt de toute taxe et libre de commettre tout
péché.

Pierre l’Hermite lui-même conduisit la deuxième armée des croisés qui comprenait 40000 personnes. `En arrivant à
Mallevile, ils vengèrent leurs prédécesseurs en attaquant la ville, massacrant 7000 habitants, et s’adonnant à toutes sortes
de brutalités et de libéralismes’. Les hordes sauvages appelées croisés transformèrent la Hongrie et la Bulgarie en régions
désolées. Quand ils atteignirent l’Asie Mineure, d’après Michaud, ils commirent des crimes qui firent frissonner la nature’.

La troisième vague des croisés commandée par un moine allemand, d’après Gibbon, `était formée des gens les stupides
et sauvages. Ils mêlaient à leur dévotion le viol brutal, la prostitution et l’ivresse'. `Ils oubliaient Constantinople et Jérusalem',
dit Michaud `dans des scènes tumultueuses de débauche ; le pillage, le viol et le meurtre étaient partout derrière eux sur
leur passage'.

La quatrième horde de croisés qui s’était levée de l’Europe de l’ouest était, d’après Mill, `une autre horde de sauvages
désespérés... La multitude se rua vers le sud vers leur lieu habituel de carnage et de viols'. Mais, à la fin, ils furent annihilés
par la furieuse armée hongroise qui avait eu un avant goût de la folie des croisés précédents.

Plus tard les croisés rencontrèrent un certain succès et conquirent une partie de la Syrie et de la Palestine, y compris la ville
sainte de Jérusalem. Mais, leurs victoires furent suivies de telles brutalités et massacres de musulmans innocents qu’ils
éclipsèrent les massacres Changiz et de Hulaku. Mill, un historien chrétien, certifie ce massacre de la population
musulmane lors de la chute de la ville musulmane de Antioche. Il écrit: `La dignité des personnes âgées, le désarroi de la
jeunesse et la beauté du sexe faible furent méprisés par les sauvages latins. Les maisons n’étaient pas des sanctuaires, et
la vue d’une mosquée ne faisait qu’ajouter de la virulence à la cruauté. D’après Michaud: `si les récits contemporains
peuvent être accrédités, tous les vices de l’infâme Babylone prévalaient parmi les libérateurs de Sion'. Les croisés
ravagèrent les villes florissantes de Syrie, massacrèrent les populations de sang froid et mirent en cendres les trésors
inestimables de l’art et du savoir y compris la célèbre bibliothèque Tripoli (Syrie) contenant plus de trois millions de
volumes. `Les rues étaient couvertes de sang jusqu’à ce que la férocité soit fatiguée’, dit Mill. `Ceux qui étaient vigoureux
ou beaux étaient réservés au marché des esclaves à Antioche, mais les vieux et les infirmes étaient immolés sur l’autel de
la cruauté'.

Mais lors de la deuxième moitié du 12ème siècle, quand les croisés étaient à l’apogée de leur furie et les empereur germains
et Français Richard, le roi au cœur de lion d’Angleterre, étaient en personne sur le champ de bataille pour la conquête de la
terre sainte, les croisés rencontrèrent le Sultan Salahuddin Ayyoubi, un grand guerrier qui repoussa la vague déferlante du
christianisme de terre sainte. Il ne parvint pas à clarifier la tempête mais en lui les croisés rencontrèrent un homme à la
volonté indomptable et au courage déterminé qui pouvait accepter le défit de l’occident chrétien.

Salahuddin naquit en 1137. Il eut sa première formation par son illustre père Najmuddin Ayyoub et son chevaleresque oncle
Assaduddin Sherkoh, qui était le lieutenant de confiance de Nooruddin Mahmud, le monarque de Syrie. Assaduddin
Sherkoh, un grand général guerrier était le commandant des forces syriennes, qui avaient vaincu les croisés en Syrie et
en Egypte. Sherkoh entra en Egypte en 1167 pour défier le ministre fatimide Shawer qui s’était allié aux français. Les
marches et contre marches du galant Sherkoh et sa victoire ultime à Babain sur les forces alliées, d’après Michaud,
`montrent la capacité militaire de l’ordre le plus haut. Ibn Athir a écrit à ce sujet: `Jamais l’histoire n’avait vu un évènement
plus extraordinaire que la déroute des forces égyptiennes et françaises par seulement un millier de cavaliers'.

Le 8 Janvier 1169 Sherkoh arriva au Caire et fut désigné comme ministre et commandant en chef par le calife fatimide.
Mais Sherokh n’était pas destiné à jouir longtemps des fruits de son haut poste. IL mourut 2 mois après en 1169. A sa mort,
son neveu Salahuddin Ayyoubi devint premier ministre d’Egypte. Il gagna bientôt les cœurs des gens par son libéralisme
et sa justice et à la mort du calife égyptien il devint le dirigeant de fait d’Egypte.

En Syrie aussi, le célèbre Nooruddin Mahmud mourut en 1174 et lui succéda son fils de 11 ans, Malik-us-Saleh qui devint
un outil entre les mains de ses courtisans en particulier de Gumushtagin. Salahuddin envoya un message à Malik-us-Saleh
lui offrant ses services et sa dévotion. Il continua même à garder son nom dans les `Khutaba' (sermons du vendredi) et sur
la monnaie. Mais toutes ces considérations étaient vaines pour le jeune dirigeant et ses ambitieux courtisans. Ces
circonstances endurcir une fois de plus les croisés qui étaient réprimés par le conseil de Gumushtagin en retraite à Aleppo,
laissant Damas exposée à une attaque franc. Les croisés mirent instantanément le siège devant la capitale et ne la
libérèrent qu’après avoir reçu de lourdes sommes. Ceci fit enrager Salahuddin qui se rua à Damas avec une petite force et
en pris possession.

Après avoir occupé Damas, il n’entrant pas dans le palais de son mécène, Nooruddin Mahmud, mais resta dans la maison
de son père. Les musulmans, d’un autre coté, furent plus consternés par les activités de Malik-us-Saleh et l’invitèrent à
diriger la région. Mais Salahuddin contina à diriger de la part du jeune Malik-us-Saleh. A la mort de Malik-us-Saleh en 1181-
82, l’autorité de Salahuddin était reconnue par tous les souverains de l’Asie de l’ouest.

Il y eut une trêve entre le Sultan et les Francs en Palestine mais, d’après l’historien français Michaud, `Les musulmans
respectèrent leur serment de foi, alors que les chrétiens donnèrent le signal d’une nouvelle guerre'. Contrairement aux
termes de la trêve, le dirigeant chrétien Renaud ou Reginald de Châtillon attaqua une caravane musulmane passant près
de son château, massacra un grand nombre de personnes et pilla leurs biens. Le Sultan était maintenant libre d’agir. Par
une adroite manœuvre, Salahuddin piégea les puissantes forces ennemies près de la colline de Hittin en 1187 et les mis en
déroute avec de lourdes pertes. Le Sultan permis aux chrétiens de récupérer et continua vite sa victoire de Hittin. En un
temps remarquablement court, il réoccupa un grand nombre de villes qui étaient en possession des chrétiens dont Nablus,
Jéricho, Ramalah, Caesarea, Arsuf, Jaffa et Beyrouth. Ascalon, aussi, se rendit après un court siège et le Sultan bon de
cœur lui accorda de généreuses conditions.

Le Sultan tourna ensuite son attention vers Jérusalem qui contenait plus de 60000 croisés. Les chrétiens ne pouvaient pas
résister à l’assaut des forces du Sultan et capitulèrent en 1187. L’humanité du Sultan envers les chrétiens vaincus de
Jérusalem procure un contraste déplaisant avec le massacre des musulmans à Jérusalem quand elle fut conquise par les
chrétiens environ 90 ans auparavant.

D’après l’historien français Michaud, lors de la conquête de Jérusalem par les chrétiens en 1099 `les musulmans furent
massacrés dans les rues et les maisons. Jérusalem n’avait aucun refuge pour les conquis. Certains fuirent la mort en se
précipitant des remparts; d’autres rampèrent pour chercher abris dans les palais, les tours et par-dessus tout dans les
mosquées où ils ne purent se cacher des chrétiens. Les croisés, maître de la Mosquée ‘Umar, d’où les musulmans se
défendirent pendant quelques temps, renouvelèrent leurs déplorables scènes qui couvrent de honte les conquêtes de Titus.
L’infanterie et la cavalerie se ruèrent sur les fugitifs. Au milieu du plus horrible des tumultes ont n’entendait que les plaintes
et les cris de la mort. Les vainqueurs marchaient sur les corps en poursuivant ceux qui essayaient vainement de
s’échapper. Raymond d'Agiles qui fut un témoin oculaire, dit que sous le portique de la mosquée, le sang arrivait aux
genoux et atteignait les brides des chevaux.'
Il y eut une accalmie dans les massacres quand les croisés se rassemblèrent pour offrir leur prière d’action de grâce pour
la victoire qu’ils avaient obtenue. Mais bientôt ils se renouvelèrent avec grande férocité. `Tous les captifs', dit Michaud, `que
la lassitude des carnage avait d’abord épargnés, tous ceux qui avaient été sauvés par l’espoir de riches rançons, furent
massacrés de sang froid. Les musulmans furent forcés de se jeter du haut des tours et des maisons; ils furent brûlés vifs;
ils furent tirés de leurs cachettes souterraines, ils furent traînés sur les places publiques et immolés sur des tas de mort. Ni
les larmes des femmes, ni les cris des petits enfants pas même la vue de l’endroit ou Jésus Christ pardonnant à ses
exécuteurs, ne put changer la passion des vainqueurs... Le carnage dura au moins une semaine. Les quelques personnes
qui y échappèrent furent réduites à une horrible servitude'.

Un autre historien chrétien, Mill ajoute: `Il fut décidé qu’on ne devait montrer aucune pitié envers les musulmans. Les
vaincus furent, donc, traînés sur les lieux publics et tués. Des femmes allaitant des enfants, filles et garçon, furent toutes
massacrées. Les squares, les rues et même les endroits inhabités de Jérusalem, furent jonchés de cadavres d’hommes de
femmes et des membres déchiquetés d’enfants. Nul cœur ne se laissa aller à la compassion, ni à la bienveillance.

Ceux-ci sont les récits imagés du massacre des musulmans à Jérusalem environ 90 ans avant la réoccupation de la ville
sainte par le Sultan Salahuddin lors duquel plus de 70 000 musulmans périrent.

D’un autre coté, quand le Sultan prit Jérusalem en 1187, il pardonna aux chrétiens vivant dans la ville. Seuls les
combattants reçurent l’ordre de quitter la ville après paiement d’une rançon nominale. Dans la plupart des cas, le Sultan
fournit l’argent des rançons de sa propre poche et il leur fournit même un transport. Un certains de femmes chrétiennes en
pleurs portant leurs enfants dans leurs bars vinrent voir le sultan et lui dirent : `Tu nous vois à pieds, femmes, mères et
filles des guerriers qui sont tes prisonniers; nous quittons pour toujours ce pays; ils nous aidaient à vivre en les perdant
nous perdons notre dernier espoir; si tu nous les donnes, ils pourront alléger nos misères et nous ne serons pas sans
soutien sur la terre'. Le Sultan fut très ému par cet appel et libéra leurs hommes. Ceux qui quittèrent la ville furent autorisés
à emporter touts leurs sacs et bagages. Le comportement humain et compatissant du Sultan envers les chrétiens vaincus
de Jérusalem nous donne un contraste frappant avec le massacre des musulmans dans cette ville aux mains des croisés
90 années auparavant. Les commandants sous les ordres du Sultan rivalisèrent les uns les autres de miséricorde envers
les croisés vaincus.

Les réfugiés chrétiens de Jérusalem ne purent trouver refuge dans les villes dirigées par les chrétiens. `Beaucoup des
chrétiens qui quittèrent Jérusalem', dit Mill, `allèrent à Antioche mais Bohemond non seulement leur refusa l’hospitalité,
mais il les dépouilla même. Ils marchèrent dans le pays musulman, et y furent bien reçus'. Michaud donne un long récit de
l’inhumanité des chrétiens envers les réfugiés chrétiens de Jérusalem. Tripoli ferma ses portes sur eux, d’après Michaud,
`une femme, poussé par le désespoir, jeta son enfant dans la mer, en maudissant les chrétiens qui avaient refusé de les
secourir'. Mais le Sultan fut plein de considération envers les chrétiens vaincus. Respectant leurs sentiments, il n’entra pas
dans la ville de Jérusalem avant que les croisés ne soient partis.

A partir de Jérusalem, le Sultan marcha sur Tyr, où les croisés ingrats auxquels le Sultan avait pardonné à Jérusalem
s’étaient organisés pour l’affronter. Le Sultan captura un certains nombre de villes tenues par les croisés au bord de la
mer, dont Laodicea, Jabala, Saihun, Becas, Bozair et Derbersak. Le Sultan avait libéré Guy de Luginan sur la promesse
qu’il partirait immédiatement pour l’Europe. Mais, mais dès que cet ingrat chevalier chrétien eut la liberté, il rompit son
serment et rassemblant une grande armée, il assiégea Ptolémaïs.

La chute de Jérusalem aux mains des musulmans jeta la chrétienté dans une violente agitation et des renforts
commencèrent à se déverser de toutes les parties de l’Europe. Les Empereurs de Germanie et de France ainsi que
Richard cœur de Lion, le roi d’Angleterre, se rua avec de grandes armées pour se prendre la terre sainte aux musulmans.
Ils mirent le siège à Acre qui dura plusieurs mois. Dans plusieurs combats ouverts contre le Sultan, les croisés furent mis
en déroute avec des pertes terribles.

Le Sultan devait maintenant affronter la puissance combinée de l’Europe. Des renforts incessants continuaient de se
déverser pour les croisés en dépit des massacres qu’ils subissaient lors des combats avec le Sultan, leur nombre continuait
d’augmenter. Les musulmans assiégés de Acre, qui avaient tenu si longtemps contre la fleur de l’armée européenne et qui
avaient été paralysés par la famine finirent par capituler sur la promesse solennelle que personne ne serait tué et qu’ils
payeraient 2000000 de pièces d’or aux chefs des croisés. Il y eu un délai dans le paiement de la rançon et le roi Richard
Cœur de Lion d’Angleterre massacra les musulmans de sang froid sous les yeux de leurs frères.
Cet acte du roi d’Angleterre rendit le Sultan furieux. Il jura de venger le sang des musulmans innocents. Le long des 240
kilomètres de cotes, lors de 11 batailles homériques, le Sultan infligea de lourdes pertes aux forces chrétiennes.

A la fin le roi Richard Cœur de Lion d’Angleterre sollicita la paix, ce qui fut accepté par le Sultan. Il avait trouvé devant lui un
homme indomptable et d’une énergie infinie et il avait réalisé la futilité de continuer la lutte contre une telle personne. En
Septembre 1192, la paix fut conclue et les croisés quittèrent la terre sainte avec leurs affaires, en route pour leurs foyers
en Europe.

`Ainsi s’acheva la troisième croisade’, écrit Michaud, `dans laquelle les forces combinées de l’occident n’obtinrent rien de
plus que la prise de Acre et la destruction de Ascaion. Les Germains perdirent l’un de leurs plus grands empereurs et la
fleur de son armée. Plus de 6 lakh croisés se rassemblèrent devant Acre et juste un lakh rentra chez lui. L’Europe a plus de
raison de gémir sur le résultat de cette croisade car y avait participé les meilleures armées d’Europe. La fleur de la
chevalerie occidentale dont l’Europe était fière avait combattu dans ces guerres'.

Le Sultan dévoua le reste de sa vie aux activités de bien public et construisit des hôpitaux, des écoles, des universités et
des mosquées tous sous sa domination.

Mais il n’était pas destiné à vivre longtemps pour jouir des fruits de la paix. Quelques mois après, il mourut, le 4 mars 1193
à Damas. `Le jour de sa mort' dit un écrivain musulman, `fut pour l’islam et les musulmans, un malheur tel qu’ils n’en
avaient pas vécu depuis qu’ils avaient été privés des quatre premiers califes. Le palais, l’empire et le monde fut submergé
de chagrin, toute la ville fut plongée dans la peine, et suivirent son cercueil en pleurant'.

Ainsi mourut le Sultan Salahuddin, un des plus humains et des plus chevaleresque monarque dans les annales de
l’humanité. En lui, la nature avait réuni le cœur complaisant et miséricordieux d’un musulman ainsi qu’un génie militaire
inégalé. Le messager qui porta la nouvelle de sa mort à Baghdad apporta la cotte de maille du sultan, son cheval, un dinar
et 36 dirhams qui représentaient tout ce qu’il possédait. Ses contemporains et d’autres historiens sont unanimes à
reconnaître que Salahuddin avait un cœur bon, qu’il était une personne affable, patiente, un ami des savants et des pieux
qu’il traitait avec le plus haut respect. `En Europe', dit Phillip K. Hitti, `il toucha l’imagination des ménestrels anglais aussi
bien que des romanciers modernes et il est encore considéré comme le modèle de la chevalerie'.

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