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P.

COULANGEON: «La stratification sociale des goûts musicaux»

PIERRE BOURDIEU
Théorie de la reproduction sociale et celle des pratiques culturelles.
«Les héritiers»: distinction scolaire + «La distinction»: goûts culturels.
Contexte de forte reproduction sociale et de pratiques qui peuvent être quantifiées et vérifiées
qualitativement.
Importance du concept de l'habitus.

60s: création des MGC, par Malraux pour donner accès à la culture, à la majorité des classes
populaires.
But: incorporer la diversité culturelle, donc logique d'interactions entre différentes formes de
culture.
Idée de faire s'exprimer différentes sortes d’autres formes de pratiques culturelles, et d'autres formes
d'art.
Donc renversement de la logique faite jusque là.
R. Hoggart: «La culture des pauvres».

COULANGEON
Mobilise l'approche de Bourdieu et de Peterson.
80s: renversement de paradigme, avec la logique de l'acteur social (R. Boudon) et sociologie de
l'expérience.
Hypothèse principale: l’éclectisme chez les classes plus élevées, correspond à une forme de
distinction.
Coulangeon part de ce constat pour ensuite fonder son hypothèse (part d'un constat théorique).
Méthode: échantillonnage.

DEUX TYPES DE NOMENCLATURE


Analyse multivariée et analyse uni variée: tableau n°1 et tableau n°2 (page 10).
A partir de là, dresse une typologie pour répertorier la légitimité dont bénéficie ces différentes
pratiques.
Donc établit 5 profils de préférence (page 17).
Autre approche (page 23) d'après laquelle il créé 5 classes.
Cas de probabilité: retient un nombre de variables limité, qu'il croise ensuite (avec le revenu et la
catégorie socio-professionnelle).
Autre variable mise en avant: celle de la pratique de la musique (=la compétence musicale).
Autre forme de stratification qu'il propose: celle de dimension générationnelle (variable de l'âge).
Goûts moyens et goûts savants: esthétisation de l'éclectisme qui est fait par rapport à la pratique.

Donc Coulangeon propose de renverser l'approche de la légitimité culturelle de Pierre


Bourdieu (valeur symbolique conférée à une pratique aux yeux de tous).
Mobilisation de différents types de variables (primaires et secondaires), donc se situe plus dans une
logique individuelle de l'écoute, alors que pour BOURDIEU: pratique collective et culturelle de
l'écoute.
Donc sa méthode rejoint la sociologie de l'expérience, avec cette combinaison entre l'individuel et le
collectif.
Ce postulat de Coulangeon rejoint Bourdieu (approche constructiviste): montrer que
l'espace social est une construction de pratiques sociales et de pratiques d'acteur.
Inspiration de Norbert Elias (sociologue allemand qui pense que l'espace social résulte d'un cadre
structurel et de pratiques d'acteurs).
Savoir comment les individus se situent par rapport à cette pratique. Ce qui fait que
Coulangeon cherche à croiser différentes variables et à tirer les techniques quantitatives aux sources
de formes de construction de son approche intermédiaire.

Le goût musical n'est pas seulement une ressource culturelle qu'on possède dès le jeune âge,
mais il y a des pratiques distinguées. Donc forcément un apprentissage derrière cela.

N.B: Déconstruction du fait quantitatif dans le texte de Pierre Bourdieu, de la brochure.


EXPOSE SUR LE TEXTE DE P. COULANGEON

INTRODUCTION
Texte: «La stratification sociale des goûts musicaux: le modèle de légitimité culturelle en question».
Philippe Coulangeon: directeur de recherches en socio' au CNRS + membre de l'Observatoire socio'
du changement à l'IEP + chercheur associé au laboratoire de Cres, à l'INSEE.
Dans ses travaux→ s'est intéressé à différents aspects du champ culturel + a également consacré
plusieurs ouvrages et articles à la démocratisation de l'accès aux arts, et à la distribution sociale des
pratiques culturelles.

But de cet article→ présenter de manière empirique, la sociologie des goûts artistiques
caractérisant le comportement des classes supérieurs.
Il s'agit plus précisément d’analyser l’opposition entre 2 modèles: le modèle traditionnel de
légitimité culturelle + celui de l'éclectisme.
Pour cela, analyse des goûts musicaux: musique: un des principaux domaines d'activités en terme de
PC.
Base de l'article: enquête de 1997, sur les PC des français, réalisée auprès d'un échantillon de 4353
personnes (âgées de 15 et plus).

Hypothèse→ l'éclectisme est dominant face à la légitimation de la culture, et ci, des goûts
musicaux.
Méthode→ s'attarde principalement sur l'éclectisme (dont il mesure le portée sur la base de ces
données) + sorte de typologie des goûts musicaux et analyse de celle-ci.
Paradigme bourdieusien→ concepts de capital culturel, reproduction sociale, habitus et
distinction.

I- DEFINITIONS ET CONTEXTES DES NOTIONS:


a) La légitimité culturelle:
Culture légitime: type de savoirs ou de connaissances qui apparaît légitime aux yeux de tous.
Concept dvp par Bourdieu dans l'étude des inégalités scolaires à l'école.
Idée→ la classe sup est dominante + possède la culture dominante elle-même composée de sous-
cultures (plus ou moins légitimes).
Donc relation univoque de pure domination.
La culture dominée reconnait donc la culture exclusive de la culture dominante.
Désigne donc la culture légitimée par les classes sociales supérieures d'une société (qui ont par
ailleurs un capital culturel).

Cette notion qualifie une réalité sociale + caractérise une importante force symbolique au sens où
cette légitimité est validée par la classe dominante (et en partie par l'institution scolaire).
Dans ses 1eres enquêtes, Bourdieu constate l'inégal accès à la culture selon les classes sociales.
Les classes cultivées possèdent des codes et des langages acquis par la socialisation, que n'ont pas
les dominés.
C'est pourquoi les dominés appliquent à l'art (musique) les schémas structurant leurs perceptions de
l'existence quotidienne (ex: rap) ≠ classe dominantes: distanciation, aisance et lecture au 2nd degré.
Donc hiérarchie des PC où les arts nobles (musique classique) appartiennent à la classe dominante.

Problème de ce concept: dans les relations entre les classes sociales.


Cela présuppose que la classe sup cherche à imposer son modèle culturel aux classes dominées. Or,
on a la démocratisation de certaines activités (golf, tennis + variantes populaires de la musique
classique: les valses de Strass).
Mais malgré les multiples critiques, cette notion de LC permet de construire diverses réflexions
sociologiques→ arrivée de l'éclectisme des goûts musicaux des classes sup (1990s).

b) L'éclectisme:
Étude de plusieurs objets pour extraire ce qu'il y a de bon, de vrai dans ces choses.
Notion privilégiée par Peterson.
Dans cette montée de l’éclectisme, on peut voir une certaine rupture avec la socio' classique, or il
reste une certaine hiérarchie culturelle.

Coulangeon propose donc un nouveau modèle pour remplacer celui de LC: le modèle de
l'éclectisme ou omnivore/univore.
Ce modèle place la légitimité culturelle dans la variété des gouts, une certaine largeur d'esprit et
dans une transgression des frontières entre les genres.
Avec ce modèle, le cultivé n’est plus le possesseur de la culture savante, mais celui qui présente
une grande diversité de pratiques et de goûts→ l'omnivore: écoute la musique classique,
folklorique, musique du Monde,...

→Omnivore/univore:
Pour ce sociologue US, ce modèle admet que les classes sup sont caractérisées par une attitude
omnivore (càd tendance à la diversité) ≠ univores: «démunis».
Univore: exemple du 'fan' (pas cultivé, car répertoire limité de goûts et de pratiques).
Mais ce modèle n'est pas une remise en cause radicale de la théorie bourdieusienne; il s'agit d'une
nouvelle forme de domination symbolique, de distinction et d'imposition des hiérarchies et des
légitimités culturelles.
Donc toujours cette notion de capital culturel et de domination symbolique, quelque soit le modèle
(mais nouvelle forme).
Omnivorité des classes dominantes: plus grande tolérance esthétique + capacité d'interprétation et
d'assimilation (socialement construite et transmise).

II- UNE NOUVELLE FORME DE LECTURE DES Pcs:


Dans son article, Coulangeon montre dans un 1er temps, que le modèle de LC n'est pas le «reflet
d'une époque révolue».
En effet, musique savante: apanage de l'élite ≠ musique de variété dans les classes moyennes.
Mais la classe; la catégorie sociale n'explique pas tout.
Il y a aussi des facteurs qu'il faut prendre en compte (compétence musicale: pratique d'un
instrument, ou l'âge).
Coulangeon propose donc de corriger le modèle de LC par celui d'omnivore/univore.

III- LA TABLATURE DES GOUTS MUSICAUX: UN MODELE DE STRUCTURATION


DES JUGEMENTS:
En premier lieu, cette recherche sur la strat sociale des gouts musicaux repose sur l’enquête de
1997, constituée selon la méthode quotas.

a) Méthode d’échantillonnage par quotas:


La plus employée de nos jours (surtout par les médias)+ la moins coûteuse.
Méthode non aléatoire dont le but est de constituer un échantillon identique de propriété à la pop
d'origine.
Tableau II, page 10 + tableau III, page 19.
Cette méthode est fondée sur la répartition commune d'une population (âge, sexe, situation
géographique, et ici, catégorie socio-professionnelle).
Failles de cette méthode: représentativité incertaine + précision de l'analyse et calcul d'erreurs.

b) L'analyse univarié:
Tableau I, page 10: «Genres musicaux écoutés le plus souvent».
Objectif: récolter des données quantitatives devant reposer sur des mesures d'écart correctement
calculées et exprimées dans la bonne unité (ici, en %).
Dans cette technique de comparaison, un critère est analysé sans tenir compte des autres.

c) L'analyse multivariée:
Autre technique de comparaison, mais où on tient compte de l'interaction des critères les uns sur les
autres. En ce sens, cette analyse paraît plus juste.
Dans l'article→ représentations graphiques d’analyses factorielles (figure n°1, page 12: «L'espace
des goûts musicaux» + figues de la page 13).

Enfin, la prédominance des clivages générationnels et de l’inégale distribution du capital culturel et


de la compétence musicale sont mis en évidence par la typologie des préférences musicales.
Cette typo' est construite par l'analyse et l'examen des facteurs sociaux de la distribution des
individus→ «classification ascendante hiérarchique» (page 16).

CONCLUSION:
Coulangeon nous présente une tendance récente à partir des résultats de recherches sociologiques et
d'enquêtes quantitatives, dont la musique a fait l'objet en France.
Cet article lui permet de mesurer les apports des théories de Bourdieu (sur les rapports de
domination entre les différents styles de vie) et des théories de Peterson (hypothèse du clivage
omnivore/univore, autre que celui savant/populaire).
Montre donc que la montée de l'éclectisme en matière musicale, recoupe les hiérarchies culturelles
et continu de légitimer l'opposition savant/populaire.

Donc au-delà du fait de retracer l'histoire de légitimité culturelle et plus largement l'histoire des
débats autour de «La Distinction», de Pierre Bourdieu, l'auteur présente de manière synthétique,
l'ensemble des résultats et des caractéristiques méthodologiques de l’enquête.

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