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Initiation à la méthodologie de la recherche

Sous la direction de

Manuela SECHILARIU, enseignant suiveur


Dominique MATHIEU HUBER, correspondant du jury final

TITRE

Situation énergétique en zone rurale du Népal


Electrification rurale décentralisée et accès aux services de base

AUTEURS
Rémi CACKEL, GI 02
Marjorie ROSSI, GM 02

RESUME

Cette IR propose l’étude d’un projet d’électrification rurale décentralisée


et l’accès aux services de base. Les objectifs principaux sont de dresser un état
des lieux de la situation énergétique au Népal en zone rurale, identifier et
évaluer les impacts de développement des initiatives énergétiques pour la
composante électricité, et proposer une solution d’électrification rurale
décentralisée avec l’accès aux services de base tel que l’éclairage, l’eau chaude
sanitaire, le pompage et la filtration d’eau potable. Le travail sera basé sur une
étude bibliographique concernant la situation énergétique au Népal en zone
rurale (cadre institutionnel, contraintes et potentialités, politique énergétique,
ses objectifs et ses axes d’orientation stratégique) et l’étude de projets sur
l’énergie domestique développés ou en cours de développement au Népal.

PRINTEMPS 2008
CACKEL – ROSSI
IR P08

SOMMAIRE
INTRODUCTION
REMERCIEMENTS

PARTIE ETUDE

I. Présentation du Népal Page 6

1. Carte d’identité
2. Sur le plan géographique et humain
i. Présentation
ii. Les castes
3. Sur le plan économique
4. Qu’en est-il de l’histoire et de la politique népalaise ?
5. Zone rurale et zone urbaine, un fossé ?
i. L’éducation
ii. Les ressources
iii. Le secteur de la santé et des technologies

II. La situation énergétique au Népal Page 12

1. Pourquoi l’énergie est-elle directement liée au développement d’une région ?


2. Par qui, et comment est gérée l’énergie ?
3. Etat des lieux en quelques chiffres
4. Besoin énergétique des zones rurales
5. Enjeux et axes stratégiques : quelles perspectives pour l’avenir ?

III. Les projets menés au Népal Page 22

1. Lumi-naissance
2. « Trek to electrify »
3. Un four novateur
4. Un projet de développement du biogaz

CONCLUSION DE NOTRE ETUDE

PARTIE PROJET

INTRODUCTION

I. Etude technique Page 31

1. Energie solaire photovoltaïque


2. Energie solaire thermique
3. Micro hydraulique
i. Généralités

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ii. Forme de production


iii. Composants principaux
iv. Potentiel hydroélectrique
v. Conclusion
4. Facilité d’installation au Népal

II. Développement du projet Page 42

1. Temps de mise en œuvre


2. Coûts
3. Installation
4. Responsabilités et entretien

III. Perspective pour l’avenir du projet Page 45

1. Possibilités d’amélioration et d’extension


2. Limites du projet

CONCLUSION Page 46
TABLE DES ANNEXES Page 47
DOCUMENTS DE SUIVIS Page 61
BIBLIOGRAPHIE Page 63

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier Manuela Sechilariu et Béatrice Konig pour le temps qu’elles ont
bien voulu nous consacrer tout au long de nos recherches.

Ainsi que l’association Thanaka qui nous a donné une motivation concrète pour notre travail.

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INTRODUCTION

Beaucoup de zones Népalaises sont dépourvues d’alimentation électrique ou de chauffage,


et il est alors difficile de disposer de points médicaux pouvant fonctionner correctement, ou d’une
école pouvant accueillir des élèves.

Nous ne pouvons étudier la situation énergétique d’un pays sans en connaître son histoire, sa
population et son organisation. C’est pourquoi nous commencerons par présenter le Népal, à travers
les composantes géographiques, économiques et politiques, avant de nous recentrer vers les zones
rurales et plus particulièrement sur le développement des énergies dans ces zones.

Le Népal constitue le pays dont le relief est le plus accidenté au monde. Mêlant longues
plaines, comme celle du Gange, à de hautes montagnes, avec plus de 8 sommets dépassant les
8000m, le Népal se trouve dans une situation géographique très particulière, avec 35% du pays à une
altitude de moins de 1 000 mètres, 25% entre 1 000 et 2 000 mètres, 30% entre 2 000 et 5 000
mètres et 10% à plus de 5 000 mètres. Ce relief a énormément d’impact sur son développement et
son organisation.

Bien qu’en constante augmentation, l’IDH (Indicateur de Développement Humain) du Népal


est de 0,5, ce qui le classe en 127ème position mondiale sur 174, selon un rapport de l’ONU en 2005.
Disposant d’une croissance annuelle du PIB de 1,9%, le Népal a du mal à rattraper le retard accumulé
au fil des années. Avec un taux d’alphabétisation de 49%, il est difficile pour la population de se sortir
seule d’une situation stagnante depuis de nombreuses années.

Mais l’aide internationale permet de développer au Népal des projets d’accès aux énergies,
qui améliorent peu à peu le quotidien des gens. L’espérance de vie est passée de 39 ans en 1960 à 62
ans en 2005. Ces projets sont, comme nous l’expliquerons par la suite, le moteur du bon
développement d’un pays. Nous allons voir comment cette aide est apportée, pour pouvoir en
dégager les forces et les faiblesses. Ainsi nous serons à même, à la fin de notre travail, de proposer
un projet « clé en main », qui aurait toutes les chances de se voir couronner de succès.

Ce projet aura pour but d’alimenter un point médical en eau chaude, en chauffage et en
électricité, ainsi que l’école. Il sera mené dans le village de Birta, et utilisera l’énergie solaire et
hydraulique, par le biais de panneaux photovoltaïques, d’un chauffe ballon solaire, et d’un système
micro hydraulique.

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PARTIE ETUDE

I. Présentation du Népal
1. Carte d’identité

Voici les principales caractéristiques du Népal, sans prise en compte des changements
encourus fin 2007.

Carte de situation Asie (hémisphère Nord)

Drapeau Seul drapeau national non rectangulaire :

2 parties triangulaires rouges (couleur


des rhododendrons népalais) à bordure
bleue (paix), avec croissant de lune et
soleil blanc.

Nom officiel Royaume du Népal (Nepal Adhirajya)


Régime politique Monarchie constitutionnelle
Chef d’état Roi Gyanendra Bir Bikram Chah Dev
Premier ministre: Girija Prasad Koirala (depuis avril 2006)
Capitale Katmandou
Langue officielle Népali
2
Superficie 147 181 Km
Population 28 200 000 habitants
2
Densité de population 172.38 hab. / Km
Monnaies nationale Roupie népalaise (NPR)
PNB 5,824 Milliards de dollars
IDH 0,526
Devise nationale « La vérité prévaudra toujours. Il est doux et honorable de mourir pour la
patrie »
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/nepal.htm

2. Sur le plan géographique et humain

i. Présentation

Le Népal possède une superficie de 147 181 km², ce qui rend le pays environ 4 fois plus petit
que la France. Tandis qu'à l'est du pays, le Grand Himalaya délimite la frontière népalo-tibétaine, au
centre et à l’ouest, le Népal s’étire au-delà de la chaîne principale en une vaste région montagneuse
au caractère désertique, le Transhimalaya. Bien qu’étant moins haute que la chaîne principale, son
altitude n’en atteint pas moins 5 000 à 6 000 mètres. Le climat caractérisant cette région est aride. Le
Transhimalaya abrite de hautes vallées, comme celle du Mustang. Cet ancien Royaume de Lo, n'a été
ouvert aux étrangers qu’en 1991.

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Nous verrons par la suite que de nombreux projets énergétiques se déroulent dans ces zones
népalaises, faisant ainsi face aux contraintes climatiques et naturelles qu’impose le relief.

La capitale du Népal est Katmandou. Les 28,2 millions d’habitants parlent népali, la langue
officielle, ou l’anglais. Ils sont plus de 80% à être de religion hindouiste.

ii. Les castes

L'appartenance à la caste constitue sans doute le point de repère identitaire le plus


significatif pour les Népalais. Comme en Inde, la caste est héréditaire : on naît dans une caste. La
caste est endogame : on s'y marie avec une personne de sa caste. Elle dicte la conduite à adopter
avec ses semblables et, plus important encore, avec les gens des autres castes.

Professionnellement, la caste des Brahmanes et celle des Chhetris dominent la société


népalaise tandis que les nombreuses autres castes se distinguent assez peu de nos jours des harijans,
les hors-castes. Les Brahmanes, situés au sommet de la hiérarchie, sont les seuls à pouvoir exercer
des fonctions religieuses. Les Chhetris occupent des fonctions dans l'administration et l'armée. Ils
sont politiquement influents. La famille royale népalaise, quant à elle, appartient à la caste Chhetri.

PURS ET IMPURS

Des castes sont considérées pures, tandis que d’autres ne le sont pas. Cette notion de pureté
a des répercussions observables au niveau de la pratique religieuse et des comportements de tous
les jours.

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Les membres d’une caste « pure » ne peuvent accepter de l'eau ni manger des aliments
préparés ou servis par un membre d’une caste inférieure. Même les lieux où la nourriture est
préparée doivent être gardés purs. Les gens des castes inférieures ne doivent pas y pénétrer ni
même toucher les récipients qui contiendront la nourriture. Après le rituel consistant à purifier
l’endroit où se prendra le repas, on mange avec les doigts de la main droite, la gauche étant impure.

De nombreuses personnes sont considérées impures. Ce sont les hors-castes ou « intouchables ». Les
membres des hautes castes ne peuvent les toucher, ni même toucher ce qui a été touché par eux,
sans se souiller. Il s'agit des gens qui ont pour métier des tâches considérées dégradantes
(notamment les métiers qui impliquent un contact avec du sang) : bouchers, cordonniers,
chaudronniers, balayeurs, tanneurs, etc.

ANACHRONISME DES CASTES

Initialement, le système des castes reflétait l'organisation hiérarchique des responsabilités


sociales et du travail et, par voie de conséquence, la classification des professions, métiers et tâches
selon leurs rapports avec ce qui était considéré pur et impur. Depuis une évolution récente des
castes du système des castes, les nouveaux métiers ne sont plus classifiés. Par ailleurs, contrairement
aux anciennes coutumes, les gens exercent de moins en moins le métier de leurs parents. Aussi,
l'appartenance à une caste a de moins en moins de signification par rapport à son sens originel. Le
Brahmane n'est pas nécessairement prêtre, il peut tout aussi bien être cultivateur ou cadre dans
l'administration publique. Mais ses devoirs de caste et les interdits touchant sa caste demeurent les
mêmes.

Ainsi, malgré ses dysfonctions et surtout son absence d'assise légale, le système des castes
n'en continue pas moins d'avoir une influence prépondérante sur les comportements et les rapports
sociaux tout en tolérant des transgressions, variant suivant la vitalité des croyances traditionnelles et
l'importance des mécanismes de contrôle social au sein des communautés locales. Alliant faible taux
d’alphabétisation et forte croissance démographique, le Népal a du mal à « sortir la tête de l’eau »,
comme nous allons le voir sur le plan économique.

3. Sur le plan économique

Avec un PIB par habitant de 385 USD, les Népalais utilisent la roupie népalaise, qui est une
monnaie très faible : un euro se change contre près de 100 roupies.
Le PIB a évolué très rapidement au fil du temps :

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L’IDH quant à lui n’a augmenté que faiblement, comme nous le montrent ces
enregistrements de valeurs ci-dessous, effectuées au cours du temps. Le pays affiche une dette
publique de 2,4 milliard de dollars.

Le Népal est un des pays les plus pauvres d’Asie.


Son économie souffre de faiblesses structurelles majeures :
• L’absence de ressources naturelles diversifiées, qui pèse énormément sur l’état
énergétique népalais, alors que le pays dispose d’un fort potentiel hydroélectrique,
encore trop mal exploité,
• L’agriculture archaïque est dispersée dans des zones isolées, fruit de la situation
géographique du pays, qui emploie 80 % de la population active mais ne génère que 39 %
du PIB,
• Des insuffisances dans les infrastructures, avec un secteur public inefficace et peu
rentable, partiellement démantelé durant la guerre civile qui a touché le Népal de 1996 à
2006, sur laquelle nous reviendrons dans la prochaine partie,
• L’économie népalaise demeure extrêmement dépendante des échanges avec l’Inde :
près des deux tiers des biens et services népalais vont vers l’Inde,
• Les entreprises népalaises réservent au moins 30% de leurs marchandises à la
contrebande avec l'Inde.

Bien qu’en forte croissance dans son PIB, le Népal ne parvient pas à augmenter son niveau de
vie général alors que d’autres pays ayant été dans une situation similaire, tels que le Pakistan ou
l’Indes sont parvenus à observer une croissance dans leur PIB et leur IDH ces dernières années. Face
à de nombreux problèmes structurels, il est difficile pour le Népal de se construire en profondeur.
Mais son histoire, que nous allons aborder maintenant, a lentement fait bouger la situation et voit
naître aujourd’hui un Népal privé d’une monarchie qui l’a habité pendant des siècles.

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4. Qu’en est-il de l’histoire et de la politique népalaise ?

Le Népal a été interdit aux visiteurs pendant de nombreuses années. Ce n'est qu'en 1951,
lorsqu'il décida de s'ouvrir au monde extérieur, qu'il reçut ses premiers visiteurs. Vinrent alors des
Etats-Unis et d'Europe des « hordes » de hippies qui ancrèrent Katmandou dans la légende. Une
dizaines de monarques se sont succédés au fil des siècles, ils sont référencés en annexe 1.

Le 12 février 1996 voit le lancement de la révolution du peuple népalais d'inspiration


maoïste, une insurrection dont le but affiché est l’abolition de la monarchie qualifiée de corrompue
et l’instauration d’un régime communiste qui s'exprimera à travers une « démocratie populaire ».
Malgré leur prétention à défendre les intérêts du peuple, les maoïstes sont accusés par les
organisations de défense des droits humains de s'approprier les biens appartenant à des familles
paysannes, de recruter de force des enfants-soldats, d'extorquer de l'argent à des entrepreneurs,
d'imposer des « taxes révolutionnaires », de procéder à des enlèvements et de s'adonner à la
pratique de mauvais traitement à l'égard des personnes enlevées. Dans l’autre sens également,
l’armée royale avait recours à des tortures sur les prisonniers. La guerre civile fera 13 000 morts et se
finira en 2006. Elle débouche sur l’instauration du parlement comme autorité suprême du pays. Le
« Royaume du Népal » est devenu « Etat du Népal ».
Récemment, les Maoïstes ont gagné du terrain et proclament leur volonté de créer une
« République à la Française », sous l’impulsion du chef Maoïste, Prachanda, en passe de devenir le
président de la première République Fédérale du Népal.

5. Zone rurale et zone urbaine, un fossé ?

En 2006, d’après des chiffres UNICEF, il n’y avait que 16% de la population qui était
urbanisée, ce qui est très faible. En France, 75% de la population vit dans les villes. Ce faible
pourcentage explique les prochains chiffres, que ce soit au niveau de l’éducation, de l’accès aux
ressources ou de l’accès aux technologies.

i. L’éducation

Le Népal semble donc disposer d’un réseau d’écoles primaires et secondaires bien établi
d'après les chiffres officiels. Toutefois, le système scolaire souffre de différences régionales
importantes quant à la qualité de l'enseignement et à la facilité d'accès à l'école. Les régions
éloignées au Nord du pays sont nettement désavantagées. En outre, même lorsqu'une école est
accessible dans ces régions, beaucoup d'enfants ne la fréquentent pas ou doivent se contenter de
quelques années d'études parce qu'ils sont appelés très tôt aux tâches domestiques et aux travaux
des champs. L'éducation des filles est jugée moins nécessaire que celle des garçons par une grande
partie de la population.

L’éducation des jeunes enfants est devenue obligatoire et gratuite au Népal il y’a une dizaine
d’années, mais cela n’empêche pas certaines catégories de la population, notamment la population
rurale, de ne pas fréquenter les écoles, faute de moyens de transport, de places dans les classes… Il
est à noter que le gouvernement consacre 18% de son budget à l’éducation et semble faire de
sérieux efforts dans ce domaine, depuis que l’école est obligatoire.

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ii. Les ressources

Dans cette partie, nous allons présenter l’accès aux ressources, et notamment mettre
en avant le fossé entre l’accès aux installations d’assainissement adéquates, entre les zones
urbaines et rurales, comme nous le montre le tableau suivant :

Urbaine Rurale
Population utilisant des sources d’eau potable
96% 89%
améliorées (2005)
Population ayant accès à des installations
62% 30%
d’assainissement adéquates (2004)
http://www.unicef.org/french/infobycountry/sanmarino_statistics.html

Cet écart important pourrait être comblé par un fort investissement du gouvernement, afin
de mettre à la disposition des personnes vivant dans les campagnes des moyens d’assainissement.
Mais le gouvernement népalais n’utilise que 5% de ses dépenses pour le secteur de la santé, ce qui
n’est pas suffisant pour développer des projets dans des zones où il est difficile de construire, comme
les régions montagneuses.
Nous relions les installations d’assainissement à la santé, car leur absence est le vecteur de
propagation des maladies, des épidémies.

iii. Le secteur de la santé et des technologies

Grâce à l'aide internationale, les programmes de santé publique mis en œuvre au cours des
dernières décennies ont permis une amélioration de la situation. Malgré ces progrès, les services de
santé demeurent inadéquats. Il n'y a pas assez de médecins ni assez d'hôpitaux pour répondre aux
besoins de la population. Dans certaines régions éloignées, l'accès aux soins de santé nécessite de
longues heures sinon des jours de marche. Les établissements sanitaires en milieu rural ne sont pas
toujours fonctionnels en raison principalement du manque de personnel compétent, de la rareté des
équipements et des médicaments.

3% des népalais possèdent un téléphone et 1% utilisent Internet. La tardive ouverture du Népal aux
pays extérieurs et la forte pauvreté de la population en sont les causes directes.

CONCLUSION

Le Népal, dans une situation politique encore instable et rapidement changeante, subit un
fort retard économique, associé à des moyens d’éducation, d’accès aux énergies et de santé encore
trop faibles. Avec une forte augmentation démographique chaque année, le pays doit faire face à
une réalité géographique rendant les projets de développement énergétique difficiles, mais
indispensable pour accéder à un niveau de vie supérieur.

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II. La situation énergétique au Népal


1. Pourquoi l’énergie est-elle directement liée au développement d’une région ?

Organiser des projets pour augmenter et récolter de l’énergie coûte cher à un pays. Il doit
investir énormément d’argent et planifier assez tôt son action dans ce domaine pour pouvoir en
récolter les fruits. Mais cet investissement énergétique représenterait une part énorme budget du
Népal. Ces projets ne réduiraient pas la pauvreté et n’augmenteraient pas le développement à court
terme, mais ils seraient des vecteurs de développement localisés et d’un développement national à
long terme, en démultipliant les projets les mieux intégrés.

Prenons l’exemple d’un village, à l’intérieur duquel serait développée la construction d’un
puits, apportant de l’eau potable (cet apport doit se faire grâce à l’utilisation d’énergie, permettant,
par exemple, à une pompe de fonctionner) au cœur du village. Il faut savoir que la source la plus
proche est située généralement à plusieurs kilomètres du village. Ce sont les enfants et les femmes
qui s’occupent de cette tâche pénible. Nous allons voir comment les choses peuvent évoluer
localement avec la présence de ce puits :
• Au lieu d’aller chercher de l’eau, les femmes peuvent rester au foyer et se dégager du temps
pour entretenir leur propre récolte et ainsi ramener un pécule au foyer. Leur importance au
sein du foyer sera grandissante, leur statut et leur indépendance également,
• Les enfants seront libérés de cette corvée et pourront donc aller à l’école, étudier leurs
leçons... La fréquentation des écoles augmentera, tout comme le taux d’alphabétisation du
village à long terme,
• Les villageois devront s’organiser pour préserver le bien commun. Ils pourront à terme,
mettre à profit l’éducation reçue et le temps gagné pour le développement de nouveaux
projets locaux ou pourquoi pas régionaux.

2. Par qui et comment est gérée l’énergie ?

HYDRAULIQUE

L’eau est gérée par le Ministère des Ressources en Eau. Ce ministère est aidé depuis 1999 par
Small Hydro Promotion Project, un projet d’aide au développement. Dans le but d’aider les
entrepreneurs à s’installer dans le secteur de l’hydro électricité, ce projet offre une plate forme
d’aide à l’investissement public et privé. Cette plate forme permet la rencontre d’entrepreneurs ou
même de villageois intéressés par le développement de projets communs touchant l’énergie, ceci
dans le but de les associer pour satisfaire la demande électrique en zone rurale. Ce projet permet de
lever les barrières financières qui sont souvent rencontrées dans l’investissement de projets
développés par une seule entité. Le projet aide également sur le terrain en donnant des informations
et des services permettant de développer de façon efficace le projet sur place, en zone rurale. La
banque de développement en agriculture du Népal contrôle également les énergies, en les mettant à
disposition selon les zones et selon les activités agricoles : l’irrigation reste le besoin primaire des
cultures népalaises.

ELECTRICITE

Le Népal dispose aussi d’une autorité électrique, la « Népal electricity autorithy », dirigée par
Mr. Arjun Kumar Karki. Cet organisme a été fondé pour exploiter la potentialité énorme en hydro-
énergie dont dispose le Népal. Souhaitant faire de cette ressource, la première du pays, le problème

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de l’installation de systèmes permettant d’exploiter l’hydro-énergie est énorme. Au début de son


action, l’autorité prévoyait des installations hydroélectriques qui se faisaient au détriment de
l’environnement ou des populations locales, ce qui n’est pas acceptable dans le cadre de la politique
de développement durable à laquelle s’adonne le pays. L’organisme tente donc d’exploiter mieux
cette énergie, tout en le faisant dans un cadre environnemental contrôlé, avec par exemple la micro
ou mini hydraulique.

PROMOTION DU BIOGAZ

Le gouvernement népalais a développé un programme de « biogaz à la ferme » permettant


de méthaniser les déchets ou différents composts. Ceci a pu voir le jour grâce aux subventions pour
l'investissement et aux prêts à taux préférentiels fourni par le gouvernement. Malheureusement,
cette aide d’un organisme d’état n’a pas réellement fonctionnée. Les deux problèmes majeurs
étaient :
• La valorisation nulle du compost qui contient encore des résidus divers ayant échappé au tri,
ce qui le rend impropre à une bonne commercialisation,
• La valorisation moins intéressante du biogaz sur un plan économique.

ACCORD A ECHELLE EUROPEENNE

Le gouvernement s’est également impliqué dans le contrôle des énergies. L'Union


européenne a conclu cinq accords de partenariat et de coopération avec autant de pays membres de
la SAARC (Association de coopération régionale de l'Asie du Sud). Ces accords ont pour objectif de
développer, grâce au dialogue et au partenariat, les divers aspects de la coopération entre les parties
contractantes afin d'établir des relations plus étroites et meilleures. « Les parties reconnaissent
l'importance des questions environnementales et la nécessité d'intégrer la protection de
l'environnement dans la coopération économique et la coopération au développement. Les accords
avec le Pakistan et le Népal visent la pollution de l'eau, des sols et de l'air, l'érosion, la déforestation
et la gestion durable des ressources naturelles, ainsi que les problèmes énergétiques des zones
rurales.» (cf Accords bilatéraux de coopération relatifs au partenariat et au développement CE-
SAARC). Malheureusement, ces accords semblent exister bien plus sur le papier que dans la réalité,
car aucun changement ou mesure majeurs et concret n’ont été réalisés.

3. Etat des lieux en quelques chiffres

Le Népal n’a ni pétrole, ni gaz, ni charbon. Le tiers de ses revenus à l’exportation est
consacré à l’importation de pétrole. Le Népal est loin d’être indépendant d’un point de vue
énergétique. La situation énergétique en zone rurale est caractérisée par une surexploitation
forestière. Pourtant, pour sa taille et sa population, le Népal possède l’un des plus gros potentiels
hydroélectriques au monde mais qui reste encore peu exploité.

En 2000, d’après un rapport ONU,


• 15% de la population a accès à l’électricité.
• 1,454 millions de KWh ont été produits dont :
 90,44% d’énergie hydroélectrique : ce qui ne représente qu’1% du potentiel du pays
 9,56% d’énergie fossiles
• Consommation : 14 Kg de charbon par année par personne, ce qui le place parmi les plus
petits consommateurs d’énergie au monde, pourtant le Népal ne parvient à produire que la
moitié de sa consommation énergétique.

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En 2002 : la consommation énergétique globale du Népal était de 0,35 Tonnes Equivalent Pétrole par
habitant (tep). Pour information, la consommation en France par habitant était de 4,47 tep la même
année.

Répartition énergétique en 2004 :

Bois 77%

Eléctricité 1%

Engrais Naturel 6%

Résidus et récolte 13%

Energie Fosile 13%

Source : Promotional issues on alternative energy technologies in Nepal

L’enjeu népalais est de diminuer jusqu’à son minimum l’importation d’hydrocarbures, dont le cours
international est en constante augmentation, et de développer au maximum l’exploitation de
ressources renouvelables. Nous présentons ci-dessous les caractéristiques de l’exploitation actuelle
des ressources énergétiques au Népal en analysant les différentes ressources utilisées. Un rappel
nous semble nécessaire. Les sources d’énergie sont catégorisées en deux groupes :
• Les énergies renouvelables.
• Les énergies non-renouvelables.

Nous ne présenterons pas toutes les énergies renouvelables maintenant, étant donné leur
faible part encore aujourd’hui dans la production énergétique globale. Nous présenterons leurs
potentialités un peu plus tard, dans la présentation de la stratégie énergétique.

BOIS

Le bois est une source propre d’énergie. Au Népal, c’est dans les zones rurales que se situent
en abondance ces sources énergétiques. Elles sont consommées par les ménages, principalement
pour faire la cuisine et le chauffage. L’exploitation forestière paraît à priori une bonne option de
ressource renouvelable. Néanmoins nous avons découvert deux problèmes majeurs associés à cette
source d’énergie :
• Le problème le plus évident est la déforestation. En effet, les népalais considèrent la forêt
avoisinante comme bien collectif et n’ont pas conscience du préjudice qu’ils portent sur leur
exploitation. Ils utilisent donc le bois pour leur ménage mais également le feuillage pour
l’alimentation de leur bétail.
• Le second problème est d’ordre humain. En effet sur les collines abruptes et les chemins
sinueux, un transport motorisé ou animal n’est que difficilement réalisable. Ce sont les
femmes et les enfants qui sont de corvée de bois le plus souvent. Le trajet est pénible et le
temps mis pour l’acheminement de cette énergie n’est pas mis à profit au développement
de l’exploitation agricole familiale par exemple.

Les besoins énergétiques en constante augmentation, une politique de reforestation est à adopter de
toute urgence pour que cette biomasse ne soit pas dégradée et pour éviter qu’elle ne devienne plus
exploitable dans les années à venir.

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HYDROCARBURES

Les hydrocarbures (pétrole principalement) sont importés d’Inde pour une consommation à
hauteur de 16 000 barils par jour. En effet, le Népal est un pays enclavé et sans gisement de pétrole.
Il dépend donc exclusivement de son importateur principal, l’Inde. D’autre part, le Népal n’a pas la
possibilité économique de constituer ses réserves d’hydrocarbures. Il doit donc subir à chaque achat
le prix fluctuant du baril. Il est urgent pour le Népal d’autonomiser et de gérer ses propres ressources
énergétiques afin de répondre à son besoin sans intermédiaire.

ENERGIE HYDRAULIQUE

Il est ironique de voir la demande énergétique augmenter, la part du revenu d’exportation


consacré à l’importation d’hydrocarbures ou d’électricité en provenance d’Inde, en hausse
constante, alors que le Népal dispose de tant de ressources hydrauliques inexploitées. Le Népal
dispose d’un potentiel d’environ 83 GW. L’exploitation actuelle s’élève péniblement à un total
inférieur à 1 GW...
Les turbines utilisent l’énergie mécanique provenant de l’énergie potentielle de la chute d’eau, qui
est ensuite transformé en électricité par le transformateur. Ces stations sont installées par des
entrepreneurs ou des communautés. Les premières installations datent de 1961. Depuis, plus de 2
000 ont été mises en place.

REPARTITION DE LA CONSOMMATION

La consommation énergétique est divisée en 5 secteurs : les ménages, l’industrie, les


transports, le commerce et services, et l’agriculture. La figure dessous montre que ce sont les
ménages les plus consommateurs d’énergie.

Ménages 89%

Transport et
agriculture 5%
Industries 5%

Commerce 1%

Source : Promotional issues on alternative energy technologies in Nepal

On estime à 1525 kWh la quantité annuelle nécessaire pour la préparation culinaire des
repas d’une famille de 6 personnes, ce qui donne un équivalent de 3 290 Kg de bois consumé (nous
développerons plus loin ce point). Rappelons que les ménages se trouvent à plus de 80% en zone
rurale.

Source : An econometric analysis of energy consumption in Nepal

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Ci-dessus est représentée l’évolution de la consommation énergétique selon les secteurs.


L’augmentation significative de la consommation entre 1991 et 2003 est due à une restructuration
du secteur économique dans le but de séduire des investisseurs locaux ou étrangers. Comparée aux
autres secteurs, la consommation énergétique dans l’agriculture et les services est insignifiante.

4. Besoin énergétique des zones rurales

Nous venons de voir que la plus grande consommation en matière d’énergie était due aux
ménages, qu’ils soient urbains ou ruraux. Il est nécessaire de trouver une source d’énergie utilisable
en zone rurale, de préférence propre, renouvelable et de faible coût, surtout que l’on peut
acheminer jusqu’au point de réserve énergétique de la zone rurale, ce qui reste réellement
problématique étant donné le relief. Il faut donc prévoir des systèmes demandant une installation
simple et une utilisation demandant peu de maintenance technique régulière.

Il faut savoir que même dans la plupart des pays développés, la part d’énergie consacrée à la
confection culinaire (cuisine) est proche de la moitié de la consommation globale. Le Népal n’y
échappe pas. Son besoin principal en matière d’énergie reste pour une consommation ménagère
culinaire. Etant donné les hivers rudes, le chauffage domestique et le besoin d’eau chaude prennent
également une part importante de la consommation énergétique des populations rurales.

CUISINE

Etant donnée une culture culinaire homogène et un marché assez étroit, les ustensiles
culinaires sont les mêmes à travers le pays. Ils sont présentés en annexe 2. Une enquête auprès de la
population, menée par Shaligram Pokharel en partenariat avec l’université technologique de
Nanyang (Singapour) a montré qu’un repas d’une famille de 6 personnes était composé de :

Aliments Riz Lentilles Légumes Viande


Quantité (en Kg) 1,3 ± 0,6 0,2 ± 0,1 0,7 ± 0,4 1,4 ± 0,6
Energie nécessaire à la
1,77 1,22 1,45 0,11
cuisson (en GJ)

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Un ménage a donc besoin d’un total de 4,55 GJ par confection de repas complet. D’autre
part, les habitants ont l’habitude de manger deux fois par jour du riz, des lentilles et des légumes
(soit 730 fois par an) et la viande uniquement deux fois par semaine (soit 104 fois par an). Ce qui fait
un besoin annuel d’environ 168 548 GJ.

Feu traditionnel

CHAUFFAGE ET LUMIERE

Nous ne sommes pas parvenus à évaluer de manière précise la quantité nécessaire au


réchauffement des habitations, à la production d’eau chaude et de la lumière artificielle. La quantité
d’énergie utilisée à cet effet, sans compter une fois de plus la chaleur dégagée lors de la préparation
culinaire, peut être estimée à environ 50 000 GJ par an.

Le développement des installations pour des ressources lumineuses permettrait une


transformation sociale non négligeable de la qualité de vie de la population : le travail de nuit serait
possible et sécurisé, les écoliers pourraient étudier sans risque d’abîmer leur vue, les centres
sanitaires pourraient mieux fonctionner, il serait possible d’installer des points médicaux.
Le chauffage et la cuisine constituent les deux principaux postes de consommation
énergétique dans les régions rurales du Népal. La ressource énergétique utilisée jusque là est,
comme nous l’avons vu précédemment, le bois. C’est une ressource « facile » pour les populations et
les agriculteurs. Mais nous en avons vu les conséquences. L’enjeu énergétique pour le Népal est
primordial, une stratégie énergétique est à mettre en place rapidement avec le développement
d’exploitation d’énergies propres et renouvelables.

5. Enjeux et axes stratégiques

VOIE D’APPROVISIONNEMENT

Plusieurs aspects en matière de développement énergétique et d’acheminement de l’énergie


vers les zones rurales sont déterminants, à savoir :
• L’exploitation des énergies disponibles localement pour l’approvisionnement de base en
électricité,
• Encouragement d’une utilisation plus efficiente des combustibles traditionnels et
commerciaux, ce qui contribue à la protection de l’environnement local ou régional,
• Création d’une plus-value et de revenus dans le domaine de l’énergie ; en effet, la possibilité
d’obtenir une valeur ajoutée est une motivation pour la population locale,
• Approvisionner en priorité les infrastructures sociales qui desservent l’ensemble de la
population et particulièrement la plus défavorisée,
• Encourager les modèles d’exploitation et d’organisation décentralisées, pour faire en sorte
que la réalité et les intérêts locaux soient pris en compte, tout en renforçant la responsabilité
pour l’entretien et la fiabilité de l’approvisionnement.

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STRATEGIE ENERGETIQUE

L’émission de gaz à effet de serre par habitant au Népal (127ième rang mondial) est
insignifiante comparée aux pays industrialisés. Pourtant le Népal a ratifié le protocole de Kyoto et a la
volonté d’investir dans une structure énergétique respectueuse de l’environnement, basée sur des
ressources locales comme l’hydroélectricité et la biomasse par exemple. L’objectif est donc de
diminuer de 5,2% ses émissions de gaz à effet de serre comparée à l’année 1990 d’ici 2012. La
stratégie de la plupart des pays est l’investissement de nouvelles technologies dans l’exploitation
énergétique, ou bien de prise de mesure niveau management des sociétés, ou d’investissement dans
les énergies renouvelables.
Le Népal ayant une infrastructure pour le développement en matière d’énergie très pauvre,
c’est une occasion et une aide pour promouvoir de nouvelles infrastructures d’énergies propres à
très faible émission de gaz à effet de serre.

La tendance de la consommation d’énergie primaire présentée ci-dessous, montre que le


ratio d’utilisation de la biomasse en 1981 était minimale, proche de 3%. Cette fraction a augmenté
jusqu’à 15% en 2003.

Source : An econometric analysis of energy consumption in Nepal

Le gouvernement népalais a donc eu une prise de conscience environnementale très tôt. Une
législation forestière a été introduite en 1993 pour une gestion raisonnée des ressources forestières,
cette législation ne propose pas pour autant développer des moyens d’actions précis. D’autre part,
pour promouvoir la participation du secteur public dans le développement agricole, la politique de
marché électrique et d’utilisation des ressources hydrauliques s’est assoupli et a permis des
investissements étrangers et des transferts technologiques. Les licences d’installations solaires
photovoltaïques, par exemple, ont été harmonisées.

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LE BIOGAZ

Les efforts du Népal concernant l’installation d’infrastructures pour l’exploitation du biogaz


remonte au milieu des années 80. Très tôt le Népal a pris conscience de la richesse de son bétail : le
Népal compte 15 millions d’habitants pour 10 millions de têtes. Les sous-produits qu’offrent cette
ressource, principalement des déjections, offrent la possibilité d’être transformés en biogaz.

Le principe est simple, présenté ci-dessous, un dôme de béton peut être enfoui à proximité
de l’abri du bétail. Ce dôme est alimenté en eau et en déjections. La décomposition de ce mélange
est suffisante pour assurer les besoins en l’éclairage en cas de panne ainsi que la cuisine. Pour ce
faire, le biogaz sortant est récupéré puis transformé en électricité. La capacité du dôme varie de 2 à
10 m3. On estime que selon la température, la nature des déjections, il y a une incertitude sur la
production de gaz de 15% à 40%. Un dôme de 8 m3 produit environ 584 m3 (14,13 GJ) de biogaz par
an.

Déchets
organiques Sortie du Biogaz
et eau

Déchets
Gadoue utilisés
compacte

Chambre de
Fermentation

Source : Biogas as a sustainable energy source in Nepal: Present status and future.... Renew Sustain Energy Rev (2007)

En 1977 une compagnie de biogaz et la banque de développement agricole du Népal (ADBN)


se sont associées pour l’installation de « point biogaz » à travers le pays. Ainsi le nombre
d’installation est monté jusqu’à 12 000 en 1994. Une procédure standard a été instaurée pour la
construction, la gérance et le contrôle qualité sanitaire : les procédures d’installation et l’utilisation
ont ainsi été facilitées. En 2003 on estimait à 110 000 le nombre de point biogaz en fonctionnement.

Le biogaz présente plusieurs intérêts pratiques non négligeables :


• Le bois n’est plus exploité : la déforestation a été stoppée très nettement dans les régions où
des installations biogaz ont vu le jour,
• L’environnement intérieur de la maison est moins pollué qu’avec les émanations du bois qui
brûle : ce qui réduit considérablement les risques de problèmes respiratoires,
• La suie que provoquait le bois sur les ustensiles de cuisines n’existe plus, l’eau utilisée pour le
nettoyage est moins importante.

La limite que présente le biogaz est d’une part la prochaine pénurie de lieu à relief
exploitables pour une telle installation. D’autre part, la production de gaz reste très variable au cours
de l’année, à savoir très faible en hiver, moment où la demande en chauffage est la plus importante.

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L’ENERGIE SOLAIRE

Il existe deux principales technologies de l’énergie renouvelable au Népal, émanant de


l’énergie solaire :
• L’énergie photovoltaïque pour la lumière, les communications et le pompage de l’eau,
• Les collecteurs d’énergie thermique pour le séchage du fourrage et des fruits,

L’énergie photovoltaïque a été utilisée depuis les années 70. Trois projets ont vu le jour :
deux dans l’Ouest (50kW) et un au centre (30kW). Ce dernier a été installé exclusivement pour
l’éclairage des maisons en région rurale. Depuis 1997, on utilise de plus en plus de petites stations
photovoltaïques appelées systèmes solaires domestiques. Elles sont très populaires. En 2004 plus de
25 000 habitations en étaient équipées.

Les dispositifs de chauffage domestiques sont eux aussi devenus populaires dans les années
70. Des unités ont d’abord été installées pour 1000 étudiants dans une école gouvernementale à
Katmandou. Il est difficile d’évaluer le nombre d’installation, étant donnée la simplicité de sa mise en
place qui se résume à l’exposition de l’eau, à l’aide de contenants adéquats, aux radiations solaires.
La capacité des contenants varie de 100 à 600 L avec une aire de radiation moyenne de 1,6 m2.
L’énergie solaire assumant en moyenne, 4kWh/m2/jour, chaque dispositif éviterait l’utilisation de
l’équivalent de 465kWh par an.

Malgré tous les avantages et l’indéniable efficacité que présentent les technologies solaires,
son principal inconvénient reste son prix. Son exploitation est utilisée dans les régions où nulle autre
exploitation n’est envisageable. L’énergie hydroélectrique, présente un rapport qualité/prix
beaucoup plus avantageux pour le Népal.

LES BRIQUETTES

Les briquettes sont ce qu’on appelle des allumes feux, elles sont néanmoins plus riches en
énergie dégagée. Le potentiel de production du Népal est estimé à 95 000 MT de briquettes. La
première usine a été inaugurée dans les années 80, elle est basée sur une technique de pyrolyse de
cosses de riz, puis de compression de charbon et de mélasse de poussière. Depuis pas loin de 9
usines ont été établies pour reproduire ce processus de fabrication. Cette ressource est utilisée
exclusivement dans un cadre ménager, en particulier lors de la cuisson alimentaire. La part de
consommation énergétique des ménages étant la plus importante au Népal, la briquette pourrait
jouer un rôle clé dans le renouvellement des ressources énergétiques du Népal.

Une limite de cette production est le manque d’agence ayant un programme facilitant la
croissance de la production de briquette. D’autre part, le gouvernement n’a pas mis en place de
support fiscal pour promouvoir la briquette et ainsi attirer les investisseurs étrangers. La raison
principale que nous voyons face à cette réticence, est le coût d’investissement pour la construction
d’une telle usine contenant des machines de haute technologie nécessitant du personnel qualifié,
une maintenance et une sécurité irréprochable (les projections de cosses de riz à haute température
peuvent provoquer de sérieux dommages corporels). Néanmoins étant donné le coût à l’utilisation,
moins important que l’électricité, la briquette reste une solution envisageable pour le Népal, peut
être quand sa base technologique se sera consolidée.

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ENERGIE DU VENT

L’expérimentation de la production d’énergie mécanique éolienne remonte aux années 70.


Trois éoliennes ont été installées dans l’Ouest du Népal. Chaque éolienne avait une capacité de
10kW. Ce programme était assisté par le Danemark. Le système de récupération des données ainsi
que des turbines ont été dégradées, voir emportées par le vent, du fait certainement du manque de
maintenance et de qualification. Le coût est donc monté à 6 800 $/kW en comptant
l’installation...Depuis, l’exploitation éolienne a pris une place secondaire dans le programme népalais
d’énergies alternatives. D’autre part, le relief accentué du Népal n’est pas propice à ce type
d’exploitation. Les ressources hydrauliques sont à privilégier.

ENERGIE HYDRAULIQUE

La prise de conscience du potentiel hydroélectrique du Népal a fait son chemin. Les


installations sont de plus en plus nombreuses. Elles sont de deux types :
• Les microsystèmes hydrauliques, qui utilisent le courant à travers des turbines et peuvent
ainsi produire de l’énergie mécanique et électrique. Elles ne sont pas reliées à un réseau. Le
plus populaire se nomme le « Peltric set ». Il pèse 35 Kg, est facile d’installation et compact
(l’unité complète peut être transportée à un service de maintenance pour une réparation par
exemple).
• Les petites centrales hydroélectriques, reliées en réseau, ont été instaurés par l’autorité
départementale d’énergie hydraulique. trente systèmes en fonctionnement permettent de
répondre au besoin de 6 000 clients. Ils ont une capacité de 8MW. Ces systèmes, plus
volumineux, d’un investissement plus lourd, sont mis en location dans les secteurs privés ou
publics pour des opérations de distribution.

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III. Les projets menés au Népal


Nous allons présenter quelques projets que nous avons jugés pertinents d’un certain point de
vue. Nous verrons des projets locaux, c'est-à-dire destinés à une fraction très faible de la population
rurale, mais également un projet de création de technologie adaptée aux conditions rurales du Népal
et un projet de développement à l’échelle nationale.

1. Lumi-naissance

Les images de cette partie sont tirées du site http://luminaissance.free.fr.

MISE EN SITUATION

Le projet francçais Lumi-naissance a pour but l’installation de panneaux photovoltaïques


pour l’éclairage domestique à Chaubas. Les membres du projet se sont organisés en association loi
1901 en France. Le projet a été rendu possible grâce à des dons privés et à des financements lors de
manifestations (concerts, festivals...).

Chaubas est un village


composé de 54 maisons, la
population s'élève à environ 400
habitants dont la plupart ont
moins de 20 ans. C’est un village
de grandeur moyenne pour le
Népal. Chaubas se situe à 70
kilomètres de Katmandu, sur la
route de Jiri, à 25 kilomètres à l'est
de Dulikhel.
Ci-contre, vous trouvez la
position de Chaubas au Népal.

Pour rejoindre le village, il faut s'arrêter à Chehere, petit hameau de commerçants de bord
de route, puis marcher pendant environ trois heures le long d'un sentier pentu. Pour l'atteindre il
faut d'abord traverser la rivière Sun Kosi par un pont suspendu. Le sentier passe par deux autres
villages. Chaubas est le village limitrophe entre le district de Kabhre et le district de Sindhulpachok.
L’accès au village n’est donc pas des plus aisés. Le transport du matériel nécessaire à l’installation n’a
pu être effectué que par voie humaine.

Le village de Chaubas présente toutes les caractéristiques socio-économique et culturelle d’un village
rural. Nous les rappelons succintement :
• Les villageois sont fermiers. Ils cultivent le riz en terrasse, le mil, le maïs, la pomme de terre...
et cueillent de petites récoltes des arbres fruitiers (bananes, mangues, oranges...). Ils élèvent
des poules, des chèvres et pour les plus riches, des buffles pour le lait.
• Les villageois ne tirent aucun profit de leur récolte et se trouvent dans une situation précaire
qui dépend uniquement de leur récolte quotidienne qu’ils vont vendre dans la ville la plus
proche. Ils achètent aussitôt du pétrole ou de l’engrais.

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• La majorité du village est illétrée. On n’y parle que népali et quelques mots d’anglais. Les
enfants vont à l’école mais ne disposent pas de la quantité nécessaire de crayons, manuels
ou cahiers.
• Le village n’est pas désservi par le réseau électrique népalais et aucun projet n’est en cours
de développement pour cette région.

L’EXPRESSION DU BESOIN

Le besoin a émané des professeurs du village. En effet, Chaubas a la chance d’avoir des
instituteurs d’état, rémunérés, pour son école. Grâce à leur revenu, ils
ont pu installer des panneaux photovoltaïques sur leur lieu
d’exercice pour préparer les cours, corriger les devoirs ou même
lire. Les fermiers ont à leur tour ressenti le besoin d’introduire dans
leur quotidien cette source de lumière artificielle. Jusque là ils
s’éclairaient avec des lampes « tuki » à pétrole, voir ci-contre, dont
la lumière est à peine plus lumineuse qu’une bougie. La combustion
du pétrole entraine l’échappement de gaz toxiques nocifs pour les
muqueuses. Ce mode d’éclairage est cher pour leur bourse et
beaucoup de villageaois sont restés sans lumière pendant plusieurs
semaines pendant le conflit irakien.

POURQUOI DES PANNEAUX PHOTOVOLTAIQUES ?

Les panneaux solaires photovoltaïques individuels sont des générateurs d’énergie non
polluante. Ils ne nécessitent pas une installation complexe et ont une durée de vie supérieure à 25
ans. Les panneaux utilisés pour ce projet, homologués par la banque mondiale, sont ceux de la
société Lotus Energy implantée Katmandou. La production régionale a donc pris part à ce projet.
L’ensemble d’un système (panneau, batterie, tube fluorescent) vaut 275 euros par an, avec le prix
d’un suivi régulier et de l’entretien des installations.

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LES AVANTAGES

• Une énergie propre et renouvelable, ne dépendant pas d’un réseau électrique national
assurant l’indépendance du village,
• Des économies sont faites sur l’achat du pétrole, une somme non négligeable dans le budget
des villageois est maintenant consacrée à d’autres investissements,
• Un commerce régional dynamisé avec la commande des panneaux photovoltaïques.

LES INCONVENIENTS

• L’inconvénient principal du panneau photovoltaïque reste son prix d’investissement. Le


projet mené par Lumi-naissance est une réussite auprès des villageois. Mais l’association ne
pourra pas équiper toutes les maisons rurales du Népal. En leur offrant cette technologie, les
villageois de Chaubas ont été assistés. Nous ne pensons pas que cette voie d’accès à l’énergie
soit bénéfique à long terme.
• L’apport de cette technologie ne répond pas au problème de la déforestation et au besoin de
base de la population. Le bois reste encore utilisé pour la cuisson qui absorbe encore une
bonne partie de l’énergie consommée dans un ménage.

2. « Trek to electrify »

Trek to electrify est un ensemble de projets menés dans des villages népalais par l’association
The Népal Trust. Ils ont pour but l’installation de dispositifs permettant l’accès de la population à
l’électricité. Des randonnées sont organisées pour acheminer le matériel nécessaire. Nous allons
vous présenter un projet, non pas d’installation, mais de suivi d’installation. Il s’agit d’un
microsystème hydraulique.

KERMI

Position du village de Kermi. http://maps.google.fr

Kermi est un petit village composé de 80 maisons. Il se situe à deux jours de marche de
Humla, grande ville la plus proche. Kermi a la chance de posséder la « Buddha Sewa Health »
clinique, ce qui s’approche d’un centre de soins. Notons que ce centre a été sérieusement
endommagé par les Maoïstes lors du conflit civil.

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LA CLINIQUE : UNE INFRASTRUCTURE INDISPENSABLE

Quelques caractéristiques de la clinique et de son fonctionnement :


• Il faut savoir qu’un médecin rural au Népal a étudié pendant 6 mois la médecine théorique et
a reçu un enseignement pratique pendant 2 mois. Son expérience se fait directement sur le
terrain. La clinique est ouverte du dimanche au vendredi, de 8h du matin à 4h de l’après-
midi.
• Les patients, au nombre d’une douzaine par jour, ont un voyage de 2h30 en moyenne pour
atteindre la clinique. Les habitants du village payent 100 Rs par an (moins de 2 euros), les
visiteurs étrangers au village 10 Rs par prescription. Ils recherchent avant tout de l’aide, ce
que peut apporter un médecin de proximité possédant le savoir et quelques médicaments.
• La plupart des problèmes traités pourraient être évités avec une hygiène de vie meilleure des
habitants. C’est pour cela que le médecin s’efforce d’inculquer aux enfants, mais aussi aux
adultes, le lavage des mains, un bon assainissement...

La clinique de ce village lui a permis d’obtenir l’installation d’un microsystème hydraulique pour
son alimentation électrique. Le médecin du village de Kermi, Mingyur Lama, peut donc aujourd’hui
effectuer des analyses d’urines ou sanguines, ausculter dans de meilleures conditions lumineuses ou
se documenter la nuit tombée.

PRINCIPE

L’eau de la vallée est menée à destination du système pour traverser une turbine et générer
de l’électricité. Le débit de l’eau est variable. Un ajout de carburant est possible mais rarement
nécessaire. L’eau ressort de la turbine et est déversée à nouveau dans la vallée. Lorsque le débit est
supérieur à un certain seuil, le système permet également l’éclairage du village et le réchauffement
de ballons d’eau chaude.

LES AVANTAGES

• Ressource propre et renouvelable, présente en très grande quantité dans les vallées,
disponible toute l’année sans surcoût,
• L’eau n’est pas polluée en sortant de la turbine, et sa température n’est pas augmentée,
• Mécanique assez simple d’entretien avec des outils adaptés, fournis à l’installation.

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LES INCONVENIENTS

• Le coût à l’investissement reste élevé, ce type d’installation ne peut être mis en place pour
un particulier, on privilégie son installation dans des infrastructures sociales
communautaires,
• Le coût et la rareté des pièces de rechange ne permettent pas un entretien régulier, la
réparation est plus fréquente que la prévention des pannes.

3. Un four novateur

Les images de cette partie sont tirées du site www.mondialogo.com.

En 2006 une équipe népalaise du Centre de recherche technologique adaptée et de mise en


œuvre durable (STARIC), en partenariat avec le laboratoire de machines et de transformation
énergétique de l’Université du Colorado (Etats-Unis), a mis au point un four dénommé « four Ujeli »
(Ujeli signifie lumière en népalais). Les acteurs locaux ont donc été de véritables protagonistes du
changement technologique, ce qui contribue grandement à la durabilité d’un projet.

Ce four permet pour un ou plusieurs foyers, la cuisson, le chauffage, ainsi que l’éclairage. Ce
four remplace donc à la fois les feux non confinés pour la cuisine et le chauffage, ainsi que le pétrole
de l’éclairage. L’élément innovant est un générateur thermoélectrique. Celui-ci est placé à l’intérieur
du four pour convertir la chaleur, produite grâce au bois, en électricité, grâce aux propriétés d’un
matériau dit thermopile : une différence de potentiel apparaît à la jonction de deux matériaux
soumis à une différence de température. L’électricité est alors stockée dans une batterie.

Une cuisson de 3 à 4 heures (l’équivalent du temps de cuisson par jour dans un ménage de 6
personnes) permet aussi d’éclairer une pièce en même temps. D’autre part, une chambre à
combustion-fusée chauffe la pièce. Une cheminée est prévue pour l’évacuation de la fumée.

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LES AVANTAGES

• Une seule et même technologie pour répondre aux besoins énergétiques de base de la
population rurale,
• L’efficacité de rendement général permet une économie de bois,
• La pollution intérieure, émanant de la fumée et du monoxyde de carbone, est éliminée (on
avait déjà remarqué une recrudescence des maladies oculaires et respiratoires chez les
femmes et les jeunes enfants).
• Un coût d’entretien peu élevé, malgré un investissement non négligeable.

LES INCONVENIENTS

• Malgré une économie de bois, cette ressource naturelle reste la seule utilisée dans cette
technologie, le risque de déforestation est toujours présent,
• Ce projet a été testé dans différents foyers, néanmoins un point très important a été oublié
lors de la réalisation : la performance technologique ne doit pas être la seule cible, il faut
penser également au moyen d’acquisition de la population à celle-ci. En effet l’accès au
crédit d’investissement initial n’a pas été pris en compte.

4. Un projet de développement du biogaz

Nous avons choisi de présenter succinctement ce projet car il nous semble allier un choix
énergétique judicieux ainsi que de bons moyens de financement en prévoyant des crédits
d’investissements pour la population. Ce projet démarré le 4 Octobre 2007, finira le 30 Juin 2010 en
laissant derrière le développement du Biogaz dans les zones rurales. L’objectif de ce projet est
d’augmenter l’accès aux sources d’énergies propres et renouvelables dans les zones rurales et péri-
rurales, grâce à une aide extérieure. Pour cela, le projet a pour but de développer et disséminer des
unités de production de biogaz en s’adressant en priorité aux besoins des plus pauvres ou des plus
exclus socialement et géographiquement. Le succès sera mesuré par l'augmentation du nombre
d'usines de biogaz rencontrant les critères de qualité du projet.

PRINCIPE

Ce projet aidera les familles qui détiennent au moins un bovin, nécessaire pour la production
d’un minimum de déjection, un terrain où construire une unité pour biogaz et un accès minimum à
de l’eau. Le programme apportera environ 30% du coût d’investissement pour les demandeurs
privés. La banque de développement de l’agriculture Népalaise apporte son soutien au projet en
permettant l’accès des personnes rurales au crédit suffisant pour développer le projet. Le but de ce
projet est d’augmenter, à l’horizon 2010, le nombre de fermes utilisant les usines de biogaz, avec un
résultat attendu de 37 300 usines implantées en zones rurales.

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LES AVANTAGES

• Un gain économique dû à la diminution de l’utilisation du carburant pour l’éclairage et la


cuisine,
• Fertilité de sol améliorée résultant de l'utilisation de rejets biologiques comme engrais, ce qui
réduit d’autre part les dépenses pour les engrais commerciaux,
• Les économies de temps et la protection de l’environnement en raison d'un besoin réduit de
couper le bois de carburant et de le stocker,
• Conditions sanitaires améliorées et diminution des maladies liées aux latrine (les déjections
humaines sont également utilisées),

LES INCONVENIENTS

Ce projet étant en cours, il est difficile d’en présenter les échecs où les disfonctionnements,
mais nous pouvons supposer, après voir étudié le biogaz, qu’il présente quelques points négatifs :
• Le prix d’investissement (forage, installation) reste élevé malgré les aides au financement
mis en place,
• Un relief escarpé pas toujours propice à la mise en œuvre de travaux d’installation de l’unité,
• Il faut que le fermier possède des bêtes pour atteindre un rendement minimum
d’exploitation de l’unité de biogaz, or ce sont les fermiers les plus riches qui en possèdent,
• Il est difficile de trouver un rendement permettant le retour sur investissement, ce qui rend
la décision d’investissement de la part des privés plus compliquée.

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CONCLUSION DE NOTRE ETUDE

Etudier les caractéristiques intrinsèques du Népal nous a permis de mieux comprendre les
difficultés quotidiennes auxquelles le pays doit faire face, à savoir une situation géographique
rendant difficile la construction, une situation politique encore très instable et une exploitation
énergétique encore trop faible par rapport à ses disponibilités théoriques. Cette énergie est mal
distribuée et mal répartie avec un accès quasiment nul des zones rurales au réseau électrique
national.

Cette première partie était indispensable pour une meilleur connaissance de la situation, afin
de remettre en cause des idées reçues souvent exagérées, voire erronées, que nous pouvions avoir à
propos du Népal. Nous avons pris conscience de la difficulté quotidienne de la vie népalaise,
accentuée pour les ruraux de la part de difficulté d’accès aux technologies, aux soins et à l’énergie.

Les différents projets de développement énergétique dans les zones rurales menés au Népal
ont présentés des avantages et des inconvénients de différents ordres. L’idéal serait l’exploitation
d’une ressource permettant à la fois l’arrêt de la déforestation, l’accès à tous les services de bases,
une installation simple, adaptée aux reliefs et surtout peu coûteuse. Avoir pu dégager ces objectifs
nous prépare à développer notre propre projet, de façon empirique et raisonnée.

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PARTIE PROJET

INTRODUCTION

Après avoir étudié l’état d’électrification des zones rurales du Népal, ainsi que les besoins
énergétiques de la population, nous allons maintenant présenter notre propre projet. Nous
souhaitons proposer un projet de petite envergure nécessitant de petites installations qui sera
profitable à l’ensemble de la population. Nous avons le désir d’orienter notre projet sur le
développement du pays. Nous allons donc proposer un projet qui permettra une action à la fois sur
l’éducation des enfants et sur la santé de tous. Le projet aura pour finalité l’éclairage de l’école du
village choisi et l’apport d’eau chaude et d’électricité dans un point médical.

Il faut savoir que nous avons cherché à appliquer directement ce projet au village de Birta qui
a déjà reçu une aide de l’association Thanaka. Malheureusement nos demandes auprès du
correspondant népalais sur place n’ont pas été couronnées de succès. Aujourd’hui nous ne disposons
donc pas des informations nécessaires sur le site de Birta pour concrétiser et finaliser notre projet.
Nous proposons donc un cadre typique d’un village en région rurale du Népal où le projet peut être
adapté: présence d’une école, possibilité d’installation d’un point médical, présence d’un cour d’eau,
ensoleillement moyen et situation en altitude.

A partir de là nous nous sommes orientés vers deux sources d’énergies : énergie solaire, pour
le point médical et énergie hydraulique pour l’école. Etant donné notre précédente étude, nous
observons que ce sont les formes les plus adaptées au Népal et ses régions rurales. L’inconvénient
principal perçu était leur prix d’investissement. Rappelons que cette recherche se situe en pleine
problématique de développement durable, le prix ne nous semble donc pas être une priorité, il ne
sera donc pas un facteur clé de décision finale pour notre projet, bien qu’elle demeure importante
pour rester dans un projet d’une ampleur économiquement réalisable.

Nous avons ensuite étudié les différents systèmes possibles utilisant les énergies solaire et
hydraulique, ce qui a amené un choix de technologie. Une fois ce choix fait, nous avons développé la
planification du projet, notamment sa prise en charge. L’étude que vous allez découvrir correspond à
une étude de faisabilité, vous ne trouverez pas un cahier des charges précis ou un dimensionnement
des installations qui doit être fait avec plus de données sur le village et sa situation.

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I. Etude
1. Energie photovoltaïque

Ce moyen de fabriquer de l'électricité avec l'énergie solaire est le plus connu car il est
fréquemment utilisé en France. On se sert des rayonnements lumineux du soleil, qui sont
directement transformés en un courant électrique par des cellules à base de silicium ou autre
matériau ayant des propriétés de conversion lumière/électricité. Chaque cellule délivrant une faible
tension, les cellules sont assemblées en panneaux. La surface des panneaux est proportionnelle à la
production.

Récupération de l’énergie solaire. Source : www.birdenergy.fr

Ce système est très simple à mettre en œuvre et particulièrement léger. Inventé pour les
besoins des satellites artificiels militaires, il est aujourd'hui très utilisé pour une production locale ou
embarquée d'électricité, ce qui pourrait servir pour alimenter des appareils électriques comme des
ampoules dans des foyers Népalais.

L'effet photovoltaïque, c'est la conversion directe de l'énergie solaire en électricité. Cette


technologie ne produit pas de chaleur, contrairement aux chauffe-eau que nous verrons dans la
partie suivante.

Les systèmes photovoltaïques ne contiennent aucune pièce mobile. Ils sont fiables,
requièrent peu d'entretien, sont silencieux et ne produisent aucune émission de polluants. Ce sont
des systèmes modulaires : les éléments de base (modules de cellules solaires) sont vendus dans un
vaste éventail de capacités d'alimentation électrique qui vont d'une fraction de watt (par exemple les
montres et les calculettes à pile solaire) à plus de 300 watts. L'interconnexion des modules permet
d'obtenir la puissance qu'exige notre application.

FONCTIONNEMENT TECHNIQUE

En général, les cellules photovoltaïques sont constituées de matériaux semi-conducteurs


spéciaux qui permettent aux électrons, excités lorsque le matériel est exposé à la lumière du soleil,
d'être libérés de leurs atomes. Une fois libérés, ils se déplacent dans le matériau et forment un
courant électrique. Le courant circule dans une seule direction (comme aux bornes d'une pile) et
c'est pourquoi on dit que cette électricité est à courant continu (c.c.).

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Quand on dit énergie solaire, une question vient immédiatement à l’esprit du lecteur, c’est :
« Le système semble bien quand il y a du soleil, mais quand il n’y en a pas, comment faire ?». Ce
problème se pose car nous voulons que le point médical soit auto-suffisant en électricité, car il est
évident qu’il ne pourra pas être connecté au réseau, en plein milieu de la montagne.

C’est pourquoi une partie de l'énergie produite par les modules photovoltaïques sera utilisée
immédiatement, tandis que l’autre sera emmagasinée dans des accumulateurs pour être
consommée plus tard, ce qui permet de faire face au problème soulevé. Le surplus d'énergie produit
par les systèmes photovoltaïques autonomes durant les périodes d'ensoleillement est emmagasiné
dans les accumulateurs. Ces derniers fournissent ensuite l'électricité nécessaire pendant la nuit ou
lorsqu'il n'y a pas suffisamment de rayonnement solaire. Dans ces systèmes, la puissance électrique
du champ de modules et la capacité des accumulateurs sont soigneusement déterminés afin
d'obtenir un rendement optimal.

Ce type de système permettant de fonctionner quelque soit l’ensoleillement ponctuel, à


condition qu’il soit quand même suffisant, est appelé système autonome. Dans le village de Birta,
où il est prévu d’appliquer le système, les cellules photovoltaïques fonctionneront
parfaitement. En effet, nous avons pu trouver des statistiques sur la météo de ce village :

Températures minimum et maximum Températures moyennes

Pour définir avec plus de précision le système que nous allons utiliser dans notre projet, il
convient de définir certaines choses :

Le kilowatt crête est la principale caractéristique d'un panneau photovoltaïque. Elle exprime la
puissance maximale délivrée en plein soleil dans les conditions idéales. Elle s'exprime en « watts
crête» (abréviation Wc) quand on parle d’un panneau photovoltaïque, ou de kilowatts crête (kWc)
quand on parle d’une installation complète.

Rapport surface/puissance : Pour une puissance de 1kWc, il faut 7m2 de panneaux photovoltaïque.

Rapport puissance/énergie électrique : Une puissance totale de 1 kWc dans des conditions
moyennes d’ensoleillement (on prend celles françaises) permet de produire annuellement environ
1000 kWh. Il faut savoir que la consommation électrique moyenne d’un ménage français est de 4000
kWh (d’après l’ADEME). Prix de 1 kWc : Le coût d’installation du 1 kWc est de l’ordre de 8 000 € TTC,
soit 32 000 euros pour 4kWc.

Un tube fluorescent (TF) nécessite de 14 à 78W pour fonctionner, et une lampe fluo-
compacte (CFL) de 10 à 26W. Nous désirerions alimenter 3 CFL de 15W, et un TF de 55W, soit un
total de 100W.

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En considérant que les ampoules et le tube seront utilisés 15h par jour, sur une année, cela ferait
100 W*15h=1,5 KWh par jour
soit 1,5KWh*365J=547,5 KWh par an soit 0,5475 KWc
or nous savons qu’il faut 7m² de panneau photovoltaïque pour une puissance de 1KWc,
Il faudra donc des panneaux de surface au moins égale à 7*0,5475=3,8m².

Nous utiliserons donc dans notre projet environ 4m2 de panneaux, ce qui permettra
d’alimenter un point médical dans ses principaux besoins électriques. Notre système sera autonome
grâce à ses accumulateurs, et permettra également d’alimenter la pompe nécessaire au bon
fonctionnement du chauffe-ballon solaire, que nous allons voir maintenant. Les panneaux solaires
seront exposés plein Sud et inclinés à 30°, pour recueillir le maximum de soleil.

2. Energie thermique

Avec un capteur solaire, il est possible de produire de l’eau chaude en utilisant uniquement
l’énergie solaire, ce qui permet un certain confort sanitaire. Cette installation est peu coûteuse, mais
se développe de façon individuelle, ou dans des établissements publics, comme pour faire disposer
un point médical d’eau chaude.

Source : http://www.econologie.com/photo/solaire_thermique_principe.jpg

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Source : http://www.ademe.fr/midi-pyrenees/a_2_05.html

FONCTIONNEMENT

Le fonctionnement d’un chauffe-eau solaire comprend trois grandes étapes.

1. Captage d’énergie : le rayonnement solaire est capté et transformé en énergie thermique.

Dès qu’il traverse le vitrage du capteur, le rayonnement solaire frappe un matériau


absorbant. Ce matériau convertit le rayonnement solaire en chaleur et le vitrage empêche celle-ci de
s’échapper de la même manière que dans une voiture stationnée au soleil dont les fenêtres sont
fermées. La température à l’intérieur d’un capteur solaire monté sur un toit peut facilement
atteindre 150 °C si le fluide caloporteur ne circule pas.

Les deux types de capteurs dont sont dotés la plupart des chauffe-eau solaires sont le capteur plat et
le capteur à tubes sous vide. Un capteur plat se compose d’un boîtier rectangulaire peu profond doté
d’une « fenêtre » transparente située au-dessus d’une plaque noire au fini mat. La plaque noire est
fixée à une série de tubes parallèles ou à un serpentin remplis d’air, d’eau ou d’un autre fluide
caloporteur. Un capteur à tubes sous vide se compose de plusieurs tubes en verre qui logent un
tuyau métallique noir parcouru par un fluide caloporteur. L’espace à l’intérieur du tube de verre est
sous vide.

Source :http://www.canren.gc.ca/prod_serv/index_f.asp?CaId=138&PgId=1288

Dans un capteur solaire plat, le rayonnement solaire est converti en chaleur qui est emprisonnée
(effet de serre).

Chaque capteur a ses avantages et donne un bon rendement s’il est associé à un réservoir de
stockage bien conçu.

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Source : http://www.canren.gc.ca/prod_serv/index_f.asp?CaId=138&PgId=1288

Vue en coupe des éléments d’un capteur plat vitré 1. Absorbeur métallique 2. Vitrage 3. Boîtier 4. Isolant
5. Entrée du fluide caloporteur

2. Transfert d’énergie : le fluide caloporteur transfère l’énergie captée sous forme de chaleur à l’eau
du réservoir de stockage.

L’énergie thermique est transférée du capteur au réservoir de stockage. La pompe est


alimentée en électricité depuis notre module photovoltaïque.

3. Stockage d’énergie

Le liquide, du glycolé, circule dans le circuit fermé et chauffe sous le vitrage, puis passe dans
le chauffe-eau. Pendant tout son passage, il réchauffe l’eau présente, avant d’en ressortir et d’être
envoyé à nouveau, grâce à la pompe, vers le vitrage. Ce cycle permet de chauffer l’eau présente dans
le ballon. L’eau chaude est stockée dans un réservoir isolé. Lorsque l’on ouvre le robinet d’eau
chaude, de l’eau froide d’appoint pénètre dans le réservoir, par le fond, comme présenté sur le
schéma ci-dessous. Les chauffe-eau solaires ont une capacité de stockage légèrement supérieure à
celle des chauffe-eau classiques parce qu’ils fonctionnent pendant le jour seulement. Pour notre
projet, il faut un chauffe-eau qui a capacité moyenne, de moins d’1 m3, avec des capteurs solaires
intégrés. Un chauffe-eau solaire type produira 700 kWh d’énergie annuellement.

Fonctionnement schématique du chauffe-eau

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3. Micro hydraulique

Nous pensons que le système le plus adapté est un microsystème hydraulique. De


nombreuses civilisations se sont servies de la force de l'eau, qui représentait une des sources
d'énergie les plus importantes avant l'ère de l'électricité. Un exemple connu est celui des moulins à
eau, placés le long des rivières. Les stations micro hydrauliques reprennent cette intention de
produire à petite échelle pour des particuliers ou un petit réseau de l’électricité.

POURQUOI UN MICROSYSTEME ?

• La micro hydro ne coûte pratiquement rien à exploiter, même si les systèmes coûtent plus
cher à construire que les systèmes à combustibles fossiles (notamment à gaz naturel).
• Le prix de l'hydroélectricité provenant d'un système autonome est à l'abri de l'inflation parce
que le coût d'utilisation de l'eau d'un cours d'eau n'augmentera ou ne variera probablement
pas. Par contre, le coût du combustible utilisé par d'autres systèmes peut augmenter avec les
années.
• Comme les microsystèmes hydroélectriques utilisent une source d'énergie renouvelable, ils
ne dépendent pas du pétrole, du charbon ou d'un autre combustible fossile pour
fonctionner. Ils favorisent l'autosuffisance parce que leur aménagement se fait à une échelle
très petite, et ils ne comportent pas la plupart des effets environnementaux et sociaux
nuisibles des grands projets d'exploitation énergétique.
• Les systèmes hydroélectriques durent de 20 à 30 ans, soit plus longtemps que la plupart des
autres genres de systèmes de production.
• Les petites installations comme les microsystèmes hydroélectriques peuvent être construites
relativement rapidement.
• Ils ne nécessitent aucune ligne de transport à distance, parce que l'électricité est consommée
près de la source de production.

i. Généralités

L'énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, est une énergie électrique obtenue par


conversion de l'énergie hydraulique des différents flux d'eau (fleuves, rivières, chutes d'eau, courants
marins...). L'énergie cinétique du courant d'eau est transformée en énergie mécanique par une
turbine, puis en énergie électrique par un alternateur. L'énergie hydroélectrique est une énergie
renouvelable et propre. Il faut mentionner que la fonction primaire d'un barrage est de retenir l'eau
dans son réservoir. Une fois l'eau stockée, on ouvre les vannes qui laissent passer l'eau dans des
conduites forcées. Ces conduites, ou amenés d’eau, amènent l'eau jusqu'a la centrale
hydroélectrique, comme présenté ci-dessous.

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source : http://ivanofflegoff.ifrance.com/

Quelques chiffres d’après l’observatoire des énergies renouvelables :


• Puissance hydroélectrique installée dans le monde en 2004 : 715 gigawatts (GW) soit environ
19% de la puissance électrique mondiale

• Puissance électrique installée en Europe d’origine hydraulique : 15%

• 90,44% de la production énergétique du Népal est de provenance hydroélectrique.

ii. Formes de production

On peut classer les ouvrages de micro production d’électricité en fonction de leur hauteur de
chute, soit la distance verticale en mètres (m) qui sépare le niveau auquel l'eau pénètre dans la prise
d'eau (conduite forcée) du niveau auquel l'eau quitte la chambre de la turbine (voir figure ci-
dessous). Cette hauteur de chute détermine notablement les types de turbines utilisées.

Source : http://www.canren.gc.ca/
On distingue ainsi :
• Les hautes chutes (> 200 m)
• Les moyennes chutes (entre 50 et 200 m)
• Les basses chutes (< 50 m)

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La plupart des gens entendent par hydroélectricité, la construction de grands barrages et de


centrales à grande échelle. Les systèmes de micro production hydroélectrique («microhydro») sont
des sources d'énergie relativement petites qui conviennent dans la plupart des cas à des usagers
individuels ou à des groupes d'usagers hors réseau. Les installations dont la capacité de production
est inférieure à 100 kW entrent dans la catégorie des microsystèmes. Celles dont la capacité se situe
entre 100 kW et 1 MW sont appelées «minisystèmes». De nombreux microsystèmes
hydroélectriques sont des exploitations « au fil de l'eau », ce qui signifie qu'aucun grand barrage ou
réservoir d'eau n'est construit et qu'aucune terre n'est inondée. Seule une fraction du débit
disponible de la rivière ou du ruisseau est utilisée pour produire de l'électricité, ce qui a peu d'impact
sur l'environnement. La quantité d'énergie produite dépend de la quantité d'eau qui s'écoule par
seconde (débit) et de la hauteur de la chute de l'eau dans le système hydroélectrique.

Il existe généralement deux types de systèmes pour les sites isolés (non reliés au réseau
électrique local), soit les systèmes à accumulateurs à courant continu (c.c.) et les systèmes à courant
alternatif (c.a.). Il est néanmoins possible de relier le système à c.a. selon les cas.

MICROSYSTEMES A COURANT CONTINU

De nombreuses maisons hors réseau utilisent des systèmes à accumulateurs, dont certaines
qui sont également dotées de systèmes à énergie solaire ou éolienne. Les systèmes à accumulateurs
à c.c. nécessitent un débit d'eau inférieur à celui des systèmes à c.a., ce qui est avantageux. Ils sont
habituellement moins coûteux et utilisent au maximum l'énergie produite. Les turbines de systèmes
au fil de l'eau transforment l'énergie cinétique de l'eau qui se déplace. Elles conviennent donc aux
rivières et aux ruisseaux dont le volume d'eau est élevé et le courant est lent. Un tableau comparatif,
aidant au choix du microsystème hydraulique à accumulateur à c.c. est présenté en annexe 4.

MICROSYSTEMES A COURANT ALTERNATIF

Les microsystèmes à c.a. ressemblent à ceux utilisés par les services publics pour alimenter
les maisons en électricité dans les villages et les villes. Ils ne comportent aucun accumulateur. Ils sont
donc conçus pour alimenter directement les appareils qui consomment de l'électricité. Ce type de
système convient aux systèmes autonomes, mais il peut aussi fonctionner comme sites connectés à
un réseau. Un tableau comparatif, aidant au choix du microsystème hydraulique à c.a. est présenté
en annexe 4.

iii. Composants principaux

Dans un microsystème hydraulique, la turbine permet de transformer l'énergie cinétique de


l'eau en énergie mécanique pour la transmettre ainsi à l'alternateur. Il existe différents types de
turbine pour s'adapter à la hauteur de chute de la centrale, les plus connues sont les suivantes :

TURBINE FRANCIS

La turbine Francis ou turbine à réaction est beaucoup utilisée aujourd'hui :


la force de l'eau après la turbine "tire" celle-ci à tourner. Elle se compose
d'un distributeur, parfois fixe ou parfois mobile et d'une partie tournante. La
turbine Francis est très répandue grâce à son rendement, c'est pour cela
qu'elle a été adaptée sur une large gamme de hauteur de chute.
Source : wikipedia.org

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TURBINE PELTON

La turbine Pelton ou la turbine à impulsion radiale utilisée pour un débit faible et


une grande hauteur de chute

Elle est caractérisée par ces augets en forme de cuillères coupés en deux. Cette
turbine peut avoir un grand diamètre et plusieurs injecteurs.
Source : wikipedia.org

TURBINE KAPLAN

La turbine Kaplan est une turbine à hélices de type propulsion,


adaptée aux gros débits et aux chutes de quelques mètres.

Source : wikipedia.org

Vous trouverez en annexe 5, une aide au choix de la turbine en fonction de la hauteur de


chute et du débit.

ALTERNATEUR

Les alternateurs convertissent en énergie électrique l'énergie mécanique rotationnelle


produite par une turbine. Le principe de fonctionnement de l’alternateur est simple : lorsqu'une
bobine se déplace dans un champ magnétique, une tension est induite dans le fil de la bobine.

Ils produisent un courant dont la tension oscille de part et d'autre de zéro. Tous les alternateurs
fonctionnent selon ce même principe, que ce soient ceux des grandes centrales hydroélectriques et
des centrales nucléaires ou celui dans votre voiture. Toutefois, la vitesse de rotation varie selon le
type d'alternateur.

TRANSFORMATEUR

Le transformateur permet d'élever la tension à la sortie de l'alternateur pour après l'envoyer


sur le réseau. L'élévation de la tension permet de diminuer les pertes car l'électricité est souvent
transportée sur des dizaines, même des centaines de kilomètres.

On élève la tension, pour avoir moins de courant mais avec une même puissance.

Il ne sera pas nécessaire d’utiliser un transformateur dans notre projet étant donné que nous
supposons la présence d’un cours d’eau près du village : la distance parcourue par l’électricité sera
très faible, les pertes sont ainsi minimisées.

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iv. Potentiel hydroélectrique

Il est nécessaire d’évaluer le potentiel hydroélectrique de la zone en connaissant la hauteur


de chute et le débit. On évalue alors le potentiel théorique P (en W) grâce à la formule ci-dessous :

P=Q*H*g*e

Avec Q : Le débit (L/s)


H : La hauteur de chute (m)
g : Constante gravitationnelle (9,8 m/s2)
e : Facteur d'efficacité (0,5 à 0,8). L'efficacité des petites turbines est rarement supérieure à
80%. De l'énergie potentielle est également perdue par frottement dans la conduite forcée qui
transporte l'eau à la turbine.

On utilise idéalement le débit minimum annuel pour calculer le débit de conception afin de
s'assurer d'une alimentation en électricité pendant toute l'année. Il est nécessaire de bien effectuer
ce calcul pour déterminer approximativement le potentiel hydroélectrique d’une zone et ainsi mettre
en relation ce potentiel avec l’évaluation minutieuse du besoin électrique.

C’est en fonction de ces données que nous pouvons choisir de manière optimale les
principaux composants du microsystème (turbine, alternateur, longueur des conduites...).

v. Conclusion

Nous choisirons un microsystème à courant continu qui nous semble plus adapté. Voici les
raisons du choix entre le système à accumulateur et le système à courant alternatif :

• Le microsystème à accumulateur est plus adapté au besoin d’éclairage de l’école de Birta.


• D’après les prix fournisseurs que nous avons trouvés (voir en annexe 6), ce système est moins
coûteux (du point de vue achat du matériel, donc sans compter les ouvrages de génie civil).

MATERIEL NECESSAIRE

Les composants de base des microsystèmes hydroélectriques qu’il faudra se procurer sont les
suivants:

• Une turbine hydraulique qui convertit l'énergie du mouvement de l'eau en énergie


mécanique utile, laquelle actionne un alternateur, qui à son tour produit de l'électricité ;
• Un mécanisme de régulation qui assure la stabilité de l'électricité produite ;
• Des lignes de transport qui acheminent l'électricité jusqu'au point d'utilisation.

Selon le site, les éléments suivants pourraient devoir faire partie d'un microsystème (voir
figure ci-dessous) :

• Une prise d'eau;


• Un canal ou un tuyau (canalisation) pour transporter l'eau de la prise d'eau au bief d'amont;

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• Un bief d'amont et une grille devant la prise d'eau de la conduite forcée pour retenir les
débris qui autrement parviendraient jusqu'à la turbine;
• Une conduite forcée pour acheminer l'eau à la centrale;
• Une centrale dans laquelle la turbine et la génératrice convertissent l'énergie du mouvement
de l'eau en électricité;
• Un canal de fuite par lequel l'eau est retournée au cours d'eau.

Source : http://www.canren.gc.ca/

Il ne nous est pas possible d’aller jusqu’au choix de la turbine. En effet, n’ayant pas de
réponse du correspondant népalais de l’association Thanaka, nous avons entrepris une recherche
typographique sur la région de Birta sans succès, nous ne pouvons donc pas connaître la hauteur de
chute possible, encore moins le débit du ruisseau.

4. Facilité d’installation au Népal

L’installation de panneaux solaires et d’un chauffe ballon ne constitue pas une difficulté
insurmontable. De bons outils et une marche à suivre sont nécessaires. Le moins évident est
l’acheminement du matériel, qui est encombrant voir lourd pour les micro hydrauliques.

La construction et l'installation d'un microsystème hydroélectrique nécessitent l'exécution de


travaux de génie civil, des compétences en mécanique et en électricité et de l'expérience dans la
manipulation d'objets lourds. Il est nécessaire que des personnes compétentes soient présentes lors
de l’installation, notamment s’il est nécessaire de construire la prise d'eau et le canal d'amenée,
d’installer et d’aligner la conduite forcée, la turbine et la génératrice, construire la centrale et
installer la ligne de transport. Lors de l’installation il faudra choisir une saison adaptée où on peut
avoir accès à des lieux isolés. La planification constitue la clé du succès pour une installation peu
coûteuse.

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II. Développement du projet

1. Temps de mise en œuvre

i. Les panneaux photovoltaïques et le chauffe-ballon solaire

Les deux systèmes que nous allons utiliser sont complémentaires dans l’action, et devront
être réalisés en parallèle afin de garantir rapidement l’autonomie du point médical.
Une étude précise des besoins électriques pour le point médical devra être réalisée, afin de
déterminer avec exactitude la surface de panneaux photovoltaïques à utiliser, bien que par défaut, il
est possible de choisir, comme nous l’avons fait précédemment, une surface de 3m2. En suivant le
guide d’estimation des besoins électriques fournit en annexes 7 et 8, et surtout avec l’aide d’un
spécialiste, l’étude prendra plusieurs mois pour une association. Cette étude permettra également
de déterminer le type de capteur solaire pour le chauffe-ballon, qui sera associé à un réservoir de
stockage correspondant.
Nous pensons qu’il faut environ une année pour mettre ce projet au point, du début de
l’étude jusqu’à le début de l’utilisation de l’électricité, de l’eau chaude et du chauffage dans le point
médical.

ii. Le système micro-hydraulique

Le projet se compose donc de plusieurs étapes :


• Evaluation du besoin électrique ;
• Etude de faisabilité (potentiel électrique notamment, un questionnaire auquel il faut savoir
répondre avant de se lancer dans le projet est présenté en annexe 9) ;
• Choix des équipements et achat (appels d’offres, comparatif économique) ;
• Installation et exploitation (l’installation doit peut être faite par les habitants du village
encadrés par des experts, ils comprendront le fonctionnement du système, ce qui est
nécessaire pour un entretien minimum).

L’évaluation du besoin électrique peut être connue facilement une fois sur place, selon la
taille de l’école notamment, une ou deux semaines devraient suffire. L’étude de la faisabilité est une
étape dont nous estimons la durée à un mois. Il est nécessaire que cette étape soit correctement
remplie. C’est à partir des résultats obtenus que se base la suite du projet. L’appel d’offre et le choix
des équipements est une étape dont la durée dépendra de la réactivité des fournisseurs (rappelons
que des documentations ont été demandés à des fournisseurs, demandes restées sans réponses à ce
jour). Nous choisirons des fournisseurs locaux de préférence pour éviter le transport de matériel sur
de trop longues distances. Enfin les phases d’installation et de mise en service sont les plus longues,
estimées à 3 à 6 mois selon la saison.

Globalement, et avec de la marge, 1 an serait nécessaire pour la réalisation de ce projet.

En ce qui concerne le coût, il est très difficile de l’analyser à notre niveau et avec le peu
d’informations dont nous disposons. Une analyse financière plus approfondie est nécessaire.

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2. Coûts

Rappelons que cette recherche se situe en pleine problématique de développement durable,


le prix ne nous semble donc pas être une priorité, il ne sera donc pas un facteur clé de décision finale
pour notre projet, le coût final, lui, demeure important pour rester dans un projet d’une ampleur
économiquement réalisable par une association au budget limité.

La plupart des entreprises proposent des devis gratuits pour mener l’étude concluant sur le
type exact de panneaux solaires et de capteur solaire à utiliser.
D’après les prix que nous avons trouvés, les panneaux photovoltaïques dont nous avons besoin
coûteraient 4000€ TTC à l’achat et le chauffe-eau solaire, muni de capteurs intégrés coûterait 6000€
TTC.
Pour le système micro hydraulique, il est bien plus difficile de chiffrer les coûts tellement ils
sont variables selon l’environnement dans lequel nous développons notre projet. Ne disposant
d’aucune information géographique sur le village de Birta, nous présentons ce qui est susceptible de
les modifier.
Malgré des coûts de réalisation généralement élevés, les coûts de maintenance sont
raisonnables, les installations sont prévues pour durer longtemps et l'énergie de l'eau est
renouvelable si elle est bien gérée. Le coût d'un système dépendra, entre autres, de l'équipement
utilisé, de la quantité de matériaux et d'équipement nécessaires et du coût des travaux de génie civil
à effectuer. Les coûts comprendront la construction d’une prise d'eau, d’un petit canal d'amenée,
d’une centrale et d’un canal de fuite. Chaque site hydroélectrique est unique, car environ 75% du
coût d'aménagement dépend du site et du relief. Environ 25% seulement des coûts sont relativement
fixes : ceux de l'équipement électromécanique, coûtant environ 6000€ pour notre microsystème à
accumulateurs. Il faut donc compter environ 25000€ TTC pour l’installation complète du système
micro-hydraulique, somme pouvant varier énormément comme nous venons de l’expliquer.

Nous souhaitons avertir les futurs acheteurs que ces prix sont à titre indicatif ! Les panneaux
photovoltaïques notamment, ont un prix très fluctuant au cours de l’année. D’autre part, dans le
cadre d’un tel projet il est possible que de grands industriels, qui ont des prix avantageux auprès des
constructeurs, puissent nous en faire bénéficier. Nous rappelons que ces prix n’indiquent que le prix
du matériel nécessaire, le projet global aura un coût à évaluer lors d’une analyse financière plus
poussée.

3. Installation

La première étape du projet est le choix de l’emplacement de la centrale. La centrale doit


être le plus près possible de la source du besoin, donc de l’école. Plus la distance parcourue par des
lignes de transports est courte, plus les pertes de tensions seront faibles. Il faudra dans tous les cas
chercher à optimiser la distance entre le point d’accès au ruisseau et l’école.
Le point médical, quant à lui, devra de façon optimale ne pas être au fond d’une vallée où le
soleil pénètre peu, mais devra pouvoir jouir d’un plein ensoleillement tout au long de la journée.

4. Entretien et responsabilités

En général, l'exploitation et l'entretien des systèmes hydrauliques requièrent peu de temps.


Il peut s'avérer nécessaire, dans des cas extrêmes, de vérifier quotidiennement le système afin de
s'assurer que la prise d'eau n'est pas obstruée et que le système est en bon état de fonctionnement.
On procède normalement à des inspections hebdomadaires ou mensuelles. Selon la conception du
système, on peut devoir régler occasionnellement la vanne de la prise d'eau pour faire correspondre

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le débit d'eau dans la turbine à la quantité d'électricité consommée, ou pour conserver l'eau du cours
d'eau, tout particulièrement lors de la saison sèche. Il faut effectuer un entretien mensuel plus
exhaustif, comme graisser l'équipement et les roulements, serrer les courroies...

La responsabilité et la prise en charge de l’installation sont des choix clés dans la réussite
d’un projet. Il est nécessaire d’intégrer le projet au sein de la communauté, que le projet soit accepté
et mieux : qu’il émane d’un besoin général. Il est nécessaire qu’une unique personne soit
responsable de l’entretien des équipements. Il devra être formé et de manière idéale, avoir participé
à l’installation du microsystème. Nous pensons que le maître de l’école sera à même de répondre à
ces responsabilités pour l’école, et le médecin en chef pour le point médical. En effet, il pourra
consulter les manuels d’utilisation et entretenir de manière éclairée le dispositif. La lumière produite
lui sera directement profitable : au Népal les instituteurs logent généralement dans leur école.

Un nettoyage périodique des panneaux au jet d’eau permet de dégager les poussières ou
pollen qui peuvent s’y accumuler. Nous n’avons actuellement pas de recul suffisant pour calibrer la
durée de vie réelle des panneaux photovoltaïques, mais qui est au delà de 30 ans. En fin de vie, les
panneaux peuvent en cas de détérioration ou autre, être recyclés. C'est une façon de répondre
encore plus à la logique écologique.

Un chauffe-eau solaire n'a pas besoin de beaucoup d'entretien. Néanmoins, comme tout
équipement de chauffage certaines vérifications doivent être effectuées tous les ans (au moins),
suivant les indications préparées par l'installateur au moment de la mise en service de l'installation.
Si l'usager fait les contrôles, ça ne coûte rien, mais il est souvent préférable de souscrire un contrat
de maintenance, éventuellement ajouté au contrat de maintenance de la chaudière.
Les différentes vérifications sont simples mais essentielles, car un système solaire peut tomber en
panne sans que l'usager s’en rende compte.
Les points de contrôle essentiels sont la pression du liquide caloporteur (voir le manomètre à coté du
ballon) et le fonctionnement de la pompe au bon moment (en marche avec le soleil et en arrêt la
nuit). Il faut également vérifier la fixation des capteurs et l'état de l'isolation thermique des tuyaux.
Mais la seule intervention probable pendant les premiers dix ans de fonctionnement sera le rajout ou
le remplacement du liquide caloporteur (antigel) suivant les conditions climatiques.

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III. Perspectives pour l’avenir du projet

1. Possibilités d’amélioration et d’extension

Les deux projets que nous avons proposés répondent à un besoin collectif : éduquer les
enfants et assurer la santé des habitants. Une amélioration évidente est l’extension de ces systèmes
au domicile des particuliers : amener l’eau chaude et la lumière à chaque habitant serait une avancée
considérable.

Concernant le projet sur l’énergie solaire nous proposons les améliorations suivantes :
• S’il y a la nécessité de plus d’électricité, le système pourra être associé à une éolienne de
2kW, qui sera mue par le vent de fond de vallées. L’éolienne sera couplée sur l’onduleur
principal.
• Installer des pommes de douche à faible débit.
• Placer une enveloppe isolante autour du réservoir d’eau chaude s’il n’est pas du type à haute
efficacité.
• Isoler tous les tuyaux d’eau chaude.
• Régler la température du chauffe-eau de relève à 50 °C.
• Remplacer les garnitures dans les robinets qui fuient.
• Utiliser de l’eau moins chaude pour le lavage.
• Utiliser des produits constitués de matières recyclables.

Concernant le projet du microsystème hydraulique, il est possible d’alimenter un réseau avec


le surplus électrique ou bien de stocker l’électricité dans un générateur. L’installation de dispositifs
toujours plus performants est toujours possible, mais est-ce vraiment la clé du développement du
Népal ?

2. Limites du projet

Concernant le projet sur l’énergie solaire, les batteries et les accumulateurs utilisés devront
être de très bonne qualité, pour permettre d’utiliser le système en été comme en hiver, de jour,
comme de nuit. Ceci représente à la fois la limite du projet, et l’enjeu de la bonne efficacité du
projet.

Concernant l’énergie hydraulique, la limite évidente est la sécheresse. Il faut garder ce risque
à l’esprit, mais rappelons que le Népal possède un potentiel hydroélectrique très important.

45
CACKEL – ROSSI
IR P08

CONCLUSION

Après une étude de l’état d’électrification des zones rurales du Népal, nous avons découvert
un pays aux nombreuses ressources inexploitées. L’étude de différents projets déjà concrétisés nous
a guidé lors de notre travail de reflexion. Nous avons trouvé une combinaison de systèmes d’énergies
renouvelables adaptés aux régions rurales et permettant selon nous le développement du pays.
Nous n’avons malheureusement pas pu concrétiser à la hauteur de nos attentes ce projet, n’ayant
pas à notre disposition toutes les caractéristiques de la région de Birta. Néanmoins ce projet reste
applicable dans de nombreux villages types des zones rurales du Népal.

L’enseignement d’initiation à la recherche nous a permis d’expérimenter la recherche


documentaire durant ce semestre. Nous avons appris à nous organiser et à chercher selon une
demande précise. Nous avons fait des erreurs, nous nous sommes parfois égarés, mais nous restons
satisfaits de ce que nous avons pu découvrir et fournir. Nous espérons que notre travail sera utile,
notamment à l’association Thanaka qui nous a fourni une motivation concrète et un support
d’application direct pour cette recherche.

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CACKEL – ROSSI
IR P08

TABLE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : SUCCESSION DES MONARQUES Page 48

ANNEXE 2 : USTENSILES DE CUISINE Page 48

ANNEXE 3 : COÛT DE LA PRODUCTION ENERGETIQUE EN FONCTION


DE L’AGENT ENERGETIQUE Page 49

ANNEXE 4 : TABLEAUX COMPARATIFS DES MICROSYSTEMES HYDRAULIQUES Page 50

ANNEXE 5 : AIDE AU CHOIX DE LA TURBINE Page 51

ANNEXE 6 : TABLEAUX DES COÛTS DES MICROSYSTEMES HYDRAULIQUES Page 51

ANNEXE 7 : ESTIMATION DES BESOINS Page 52

ANNEXE 8 : FICHE DE DIMENSIONNEMENT Page 57

ANNEXE 9 : ETUDE DE FAISABILITE Page 60

47
CACKEL – ROSSI
IR P08

ANNEXE 1 : SUCCESSION DES MONARQUES

début fin roi


25 septembre 1768 11 janvier 1775 Prithvi Narayan
11 janvier 1775 17 novembre 1777 Pratap Singh
17 novembre 1777 23 mars 1799 Rana Bahadur
23 mars 1799 20 novembre 1816 Girvana Juddha
20 novembre 1816 12 mai 1847 Rajendra Bir Bikram
12 mai 1847 17 mai 1881 Surendra Bir Bikram
17 mai 1881 11 décembre 1911 Prithvi Bir Bikram
11 décembre 1911 6 novembre 1950 Tribhuvan Bir Bikram (1refois)
6 novembre 1950 8 janvier 1951 Gyanendra Bir Bikram (1refois)
8 janvier 1951 13 mars 1955 Tribhuvan Bir Bikram (2e fois)
13 mars 1955 31 janvier 1972 Mahendra Bir Bikram
31 janvier 1972 1er juin 2001 Birendra Bir Bikram
1er juin 2001 4 juin 2001 Dipendra Bir Bikram
4 juin 2001 en fonction Gyanendra Bir Bikram (2e fois) -
N'exerce plus de pouvoir exécutif
depuis le 18 mai 2006.

Chef du pouvoir exécutif depuis le 18 mai 2006 : Girija Prasad Koirala


Source : wikipedia.org

ANNEXE 2 : USTENSILES DE CUISINE

• Le karai (wok) est en acier et est utilisé pour la cuisson des légumes,
• Le dekchi et le pressure cooker (cocotte minute) sont en fer ou aluminium et sont utilisés
pour tout type de cuisson,
• Le kasaudi est en aluminium et fer et est utilisé pour la cuisson du riz ou des lentilles,
• Le rice cooker (autocuiseur) s’utilise à l’aide d’un branchement électrique, cet appareil est
donc encore peu utilisé en zones rurales.

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CACKEL – ROSSI
IR P08

ANNEXE 3 : COÛT DE LA PRODUCTION ENERGETIQUE EN FONCTION DE L’AGENT ENERGETIQUE

Production d’énergie
Coûts par kWh produit (sans
Coûts
raccordement à un réseau, fortement
d’investissement
dépendant du taux d’utilisation de
par kW installé
l’installation)
Petites centrales hydroélectriques
0.2 – 0.35 USD (dont env. 0.01 – 0.02 USD/
non raccordées à un réseau (inclus Env. 1’500 – 3’500
kWh pour la distribution de courant sans
les coûts pour la distribution du USD
raccordement à un réseau)
courant)
Petites centrales hydroélectriques
0.05 – 0.065 USD
en réseau
Photovoltaïque (système solaire
7’000 – 11’000 USD 0.6 – 1.0 USD
individuel)
Force éolienne 1’000 – 5’000 USD 0.05 – 0.3 USD
0.06 – 0.3 USD, dépend fortement des
Biogaz 1’500 – 2’500 USD coûts de
la biomasse
env. 0.2 – 0.3 USD/kWh (0.17 USD/kWh
Petite génératrice diesel 500 – 1’200 USD uniquement coûts combustible ;
1 l diesel à 0.5 USD/l)

Acheminement de l’énergie
Ligne moyenne tension Env. 10’000 USD/km
Les coûts d’acheminement par kWh
dépendent
Env. 4’000 –
Ligne basse tension du taux d’utilisation de la ligne,
8’000 USD/km
respectivement
de la station de transformation !
Transformateur (sans installation) Env. 3’000 – 5’000 USD

Les chiffres ne permettent qu’une catégorisation grossière des coûts ; ils peuvent s’écarter
de beaucoup des ordres de grandeur donnés selon le contexte local, les prix des produits de base et
le taux d’utilisation des installations.

49
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ANNEXE 4 : TABLEAUX COMPARATIFS DES MICROSYSTEMES HYDRAULIQUES

Source : http://www.canren.gc.ca/

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ANNEXE 5 : AIDE AU CHOIX DE LA TURBINE

Le graphe ci-dessous permet à partir d’une situation donnée selon une hauteur de chute et le
débit d’un cour d’eau mais également en fonction de la puissance souhaitée en MW, de déterminer
la turbine la plus adaptée. (Nous n’avons pas abordés le fonctionnement de tous les types de
turbines présentées). Les zones

Source : http://hydroweb2.free.fr/hydroweb/hydroweb.html

ANNEXE 6 : TABLEAUX DES COÛTS DES MICROSYSTEMES HYDRAULIQUES Source : http://www.canren.gc.ca/

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ANNEXE 7 : ESTIMATION DES BESOINS

(Tiré intégralement du site : http://www.canren.gc.ca : nous conseillons vivement aux intéressés par ce type
d’installation d’aller consulter cette page. Il constitue un guide complet pour l’installation chez un particulier)

La présente section vous aidera à mieux définir le système qui répondra à vos besoins en électricité, en vous
aidant à évaluer ces besoins et à dimensionner le système que nécessite votre application (vous trouverez une
fiche de dimensionnement à l'annexe 8). Deux exemples illustrent la manière d'employer la fiche. Quand vous
aurez rempli cette dernière, vous serez en mesure de discuter avec le distributeur des diverses options
possibles.

1re étape : Estimation des besoins en électricité

Pour déterminer combien de puissance et d'énergie il vous faut, vous devez d'abord savoir quels appareils il
faut alimenter, combien d'électricité chacun consomme (y compris pendant la mise en attente) et à quelle
fréquence on les emploie. Dans le cas du système PV à fonction unique, telle l'alimentation d'une pompe à eau,
le calcul est simple à faire. Par contre, si le système doit alimenter plusieurs appareils à votre domicile ou dans
votre entreprise, vous devrez alors tracer le profil d'utilisation de tous les appareils qui y seront branchés.

Plus vous avez besoin d'énergie, plus le système sera gros et coûteux, en particulier si vous songez à installer un
système autonome. Par conséquent, il importe de réduire le plus possible votre demande, en employant des
appareils éconergétiques et en n'utilisant l'électricité que pour les appareils qui ne peuvent fonctionner
autrement. Par exemple, ce n'est pas avantageux d'employer un système photovoltaïque pour alimenter une
cuisinière ou un système de chauffage. Mieux vaut répondre à ces besoins à l'aide d'une source d'énergie
mieux adaptée, comme le bois ou le propane. Un chauffe-eau solaire peut également répondre à vos besoins
en eau chaude.

Pour estimer vos besoins en électricité, vous devez d'abord dresser la liste de tous les appareils à alimenter, en
indiquant s'ils fonctionnent à courant alternatif ou continu ainsi que leur puissance nominale et leur utilisation
quotidienne (en heures). (Voir la 1re étape de la fiche de dimensionnement à l'annexe 2.)

Pour chaque appareil, multipliez ensuite la puissance nominale (valeur réelle ou estimée) par le nombre
d'heures estimatif d'usage quotidien pour obtenir la consommation totale (en wattheures [Wh]) par jour. Si la
consommation est déjà indiquée en Wh/j (ou en kilowattheures par année [kWh/an], comme l'indique
l'étiquette ÉnerGuide), vous pouvez laisser tomber les colonnes « A » et « B » de la première étape de la fiche
de dimensionnement et passer tout de suite à la colonne « C », où il faut inscrire les valeurs en Wh/j.

Éclairage à haut rendement

Vous devriez envisager de remplacer les ampoules à incandescence par des fluorescents compacts c.a. ou
c.c., car ces derniers donnent quatre fois plus de lumière par watt d'électricité et durent dix fois plus
longtemps. Pour obtenir plus de renseignements sur l'éclairage éconergétique à l'extérieur, consultez un
fournisseur spécialisé en appareils d'éclairage.

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CACKEL – ROSSI
IR P08

Les fluorescents emploient un quart de l'énergie nécessaire


aux ampoules à incandescence et durent dix fois plus
longtemps.

Étiquettes ÉnerGuide

Si vos appareils portent une étiquette ÉnerGuide, vous pouvez


inscrire sur la fiche de dimensionnement la cote de consommation
d'électricité (en kWh/an) qui y figure. Rappelez-vous toutefois que
dans le cas des laveuses et des lave-vaisselle, la cote indiquée sur
cette étiquette tient compte de l'électricité consommée pour
chauffer l'eau nécessaire à ces appareils. Il ne s'agit donc pas
d'une donnée très utile pour vous si, comme il est recommandé,
votre chauffe-eau fonctionne à l'énergie solaire, au propane ou au
bois plutôt qu'à l'électricité produite par votre système
photovoltaïque.

De plus, si vous vous servez des valeurs indiquées sur les


étiquettes ÉnerGuide, vous devez convertir les kWh/an en Wh/j et
ensuite inscrire la nouvelle valeur dans la colonne « C » de la fiche
de l'annexe 2. Pour faire la conversion, multipliez par 1 000 la
valeur indiquée sur l'étiquette puis divisez-la par 365.

Enfin, faites le sous-total, puis rajustez la charge c.a. (en fonction Les étiquettes ÉnerGuide donnent la cote
des pertes dues à l'onduleur), en supposant un taux d'efficacité de de consommation d'électricité (en
conversion de 0,90, et inscrivez la valeur résultante en tant que kWh/an) des principaux électroménagers.
« charge journalière totale », au bas au recto de la fiche de
dimensionnement.

Les appareils plus petits et plus écoénergétiques exigeront moins d'énergie électrique. Certains distributeurs de
systèmes PV vendent aussi des appareils ménagers et d'éclairage à haut rendement.

Rappelez-vous que les besoins en énergie ont un impact direct sur les paramètres suivants :

• la dimension des modules photovoltaïques requis pour alimenter l'application ou charger les
accumulateurs;
• la capacité des accumulateurs requise pour répondre aux besoins sans recourir à un groupe
électrogène durant la nuit ou les journées sombres;
• la quantité de combustible consommée par le groupe électrogène ou la dimension de l'éolienne.

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CACKEL – ROSSI
IR P08

Puissance et taux de consommation

Les deux termes suivants sont utilisés pour caractériser la consommation d'électricité :

• la puissance ou « électricité instantanée requise »;


• « le taux de consommation sur une période donnée ».

Puissance

La puissance dont vous avez besoin constitue l'intensité instantanée d'électricité qui est nécessaire pour
alimenter les appareils utilisés. Plus vous utilisez d'appareils au même moment, plus vous avez besoin de
puissance. La puissance s'exprime en watts (W). Le watt est une unité SI pratique : il est le produit du courant,
en ampères (A), et de la tension, en volts (V).

1W=1Ax1V

Cette formule toute simple indique, par exemple, qu'une lampe fluorescente compacte de 12 W requiert 1 A
lorsqu'elle est connectée à une source d'alimentation de 12 V c.c. (volts en courant continu).

Taux de consommation

Le taux de consommation dépend non seulement de la puissance requise par les appareils, mais aussi de la
durée et de la fréquence d'utilisation. Il s'exprime en wattheures (Wh) pour une période donnée (par jour,
mois ou année). On le définit comme étant la puissance multipliée par le nombre d'heures durant lequel
l'appareil est utilisé au cours de cette même période.

1 Wh = 1 W x 1 h

2e étape : Dimensionnement approximatif du système

2.1 Choisir entre un système autonome ou hybride

Les systèmes photovoltaïques non connectés au réseau peuvent être autonomes (avec ou sans accumulateurs),
c'est-à-dire dépendant uniquement de l'énergie solaire, ou hybrides. Les systèmes hybrides allient la
technologie PV à une ou plusieurs autres formes de production d'électricité et comprennent habituellement
des accumulateurs. Au moment de choisir le genre de système dont vous avez besoin, vous devez tenir compte
des facteurs suivants : demande totale, puissance maximale appelée, moments et périodes de l'année de la
demande, fiabilité requise et accessibilité du système selon l'endroit où il sera installé.

Système autonome

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CACKEL – ROSSI
IR P08

Comme son nom l'indique, le système autonome est complet et ne comporte


aucune source d'énergie d'appoint. Il comprend généralement des
accumulateurs. Dans certains cas, par exemple le pompage de l'eau
(notamment pour irriguer les cultures) ou la ventilation d'une serre, on a
besoin d'énergie électrique pendant les périodes ensoleillées seulement; le
système autonome sans accumulateurs convient alors. Toutefois, la plupart du
temps, la demande d'énergie est indépendante de l'ensoleillement, et le
système doit alors comporter des accumulateurs.

Pour s'assurer une provision d'énergie l'année durant à l'aide d'un système
alimenté uniquement à l'énergie solaire, il faut installer un champ de modules
photovoltaïques beaucoup plus gros (donc beaucoup plus coûteux) et l'assortir
d'accumulateurs. Ces systèmes sont pratiques dans les endroits isolés, où il n'y
a pas de personnel sur place et où il est difficile et coûteux d'aller faire des
tournées d'inspection. Les immobilisations requises sont alors vite
Le système PV autonome
compensées par les économies réalisées au titre des frais d'entretien et du
installé au parc national Yoho
ravitaillement en combustible. On emploie par conséquent des systèmes
autonomes avec accumulateurs pour l'électrisation des clôtures de pâturages, (Colombie-Britannique),
et pour les communications, le balisage, les dispositifs d'avertissement et les alimente le projecteur de
stations de surveillance ainsi que pour divers usages où la fiabilité et les l'amphithéâtre et charge la
exigences d'entretien sont des considérations de première importance. batterie de la voiturette de
golf dont se sert le personnel
Le système autonome peut aussi convenir dans le cas d'une résidence d'été, qui recueille les droits de
d'un voilier ou d'autres usages dont la période d'utilisation correspond à la
camping. Photo gracieuseté
période d'ensoleillement maximal. Si vous considérez l'électricité comme un
luxe et estimez pouvoir supporter les rares instants où le système ne suffira de Sovran Energy Inc.
pas à vos besoins, le système autonome peut s'avérer une solution
satisfaisante à prix raisonnable. Toutefois, si vous tenez à être assuré d'un approvisionnement constant à
longueur d'année et si vous avez facilement accès aux produits consommateurs d'énergie, ce serait sans doute
plus avantageux d'installer un système hybride.

Système hybride

Le système hybride allie l'énergie photovoltaïque à celle d'autres sources. En règle générale, il comporte une
éolienne ainsi qu'un groupe électrogène d'appoint au diesel, au propane ou à l'essence. Un tel système peut
convenir dans le cas d'une résidence ou d'un immeuble commercial non connecté à un réseau de distribution.
Si vous consommez plus de 2,5 kWh d'énergie par jour l'année durant et que vous avez déjà un groupe
électrogène, ou si vous habitez une région où l'ensoleillement est limité pendant de longues périodes, le
système hybride constitue probablement un bon choix.

La plupart des systèmes hybrides comportent une batterie d'accumulateurs dont provient la charge de
consommation. Les modules maintiennent la charge des accumulateurs tant qu'il y a assez de soleil. Si on
assortit une éolienne au système, celle-ci recharge les accumulateurs pendant les périodes venteuses, qui
surviennent souvent lorsque le ciel est couvert ou durant la nuit. Par conséquent, les éléments éoliens et
solaires se complètent avantageusement. Le groupe électrogène n'est mis en marche qu'à l'occasion pour
charger les accumulateurs durant les périodes nuageuses, ou sans vent, prolongées et, quand il est en marche,
il tourne à plein régime. Son rendement et son efficacité énergétique sont donc bien supérieurs; de plus, il
nécessite alors moins d'entretien et il dure plus longtemps. Les systèmes qui comportent à la fois des
composantes solaires et éoliennes suffisent souvent aux besoins, sans qu'un groupe électrogène ne soit
nécessaire.

2.2. Estimation de l'ensoleillement maximal

Connaître les ressources solaires disponibles est essentiel à la conception d'un système photovoltaïque efficace
et abordable. Les cartes au-dessus indiquent la durée moyenne quotidienne de l'ensoleillement maximal des

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CACKEL – ROSSI
IR P08

modules orientés vers le sud, dans différentes régions du Canada, en septembre et en décembre. Les valeurs
indiquées supposent que les modules sont inclinés à angle droit des rayons solaires à midi.

2.3 Estimation de la puissance de modules requise

L'étape suivante consiste à dimensionner le champ de modules. Il faut prendre en considération dans ces
calculs les pertes énergétiques occasionnées par le chargement des accumulateurs (efficacité de 75 à 90 p. 100)
ainsi que l'efficacité du régulateur de charge (de 80 à 90 p. 100), particulièrement si le contrôleur ne comporte
pas d'optimiseur de puissance fournie. Habituellement, on dote d'un optimiseur uniquement les systèmes de
taille moyenne ou grande pour lesquels les avantages liés aux gains d'énergie sont plus grands que le coût
engagé. Des pertes supplémentaires peuvent parfois être attribuées à l'accumulation de poussière et de neige
sur les modules, mais elles sont relativement faibles.

Une fois que vous avez déterminé la puissance nécessaire (en watts), divisez cette valeur par la puissance
nominale du genre de modules que vous comptez employer (généralement de 20 W à 100 W) pour obtenir le
nombre de modules requis.

Puissance, tension et courant nominaux de modules photovoltaïques types


Modèle Puissance nominale (W) Tension nominale (V) Courant nominal

Kyocera KC 120 >120 >16,9 >7,1

Siemens SM100 >100 >17,0 ou 34,0 >5,9 ou 2,95

Solarex SX-85 >85 >17,1 >4,97

BP Solar BP-275 >75 >17 >4,45

Canrom-65 >65 >16,5 >4,2

Photowatt PWX500 >50 >17 >2,8

UNI-SOLAR® US-21 >21 >21 >1,27

Remarque : Les modèles ci-dessus sont des exemples de ce qu'on trouve sur le marché. Chaque fabricant vend une gamme complète de modules de
dimension et de puissance nominale différentes. La présente liste ne constitue pas un signe d'approbation de ces produits.

2.4 Estimation de la capacité de stockage requise

La capacité des accumulateurs dont vous aurez besoin dépendra de vos exigences en ce qui concerne
l'approvisionnement ininterrompu, et du montant que vous êtes disposé à payer pour avoir ce privilège. Si le
système doit alimenter un chalet où vous passez seulement vos fins de semaine, les pannes de courant
occasionnelles engendrées par une longue période sans soleil peuvent ne pas vous inquiéter. D'un autre côté, il
se peut aussi qu'une alimentation ininterrompue soit nécessaire.

Dans la plupart des cas, il est judicieux de prévoir une capacité de stockage suffisante pour s'assurer d'avoir de
l'électricité pendant trois à cinq jours consécutifs sans soleil. (Dans les systèmes hybrides, les accumulateurs

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CACKEL – ROSSI
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offrent habituellement une réserve de un ou deux jours uniquement.) Il ne faut pas décharger les
accumulateurs complètement, puisque cela réduit leur vie utile. Par conséquent, la capacité disponible sera
inférieure à la valeur nominale indiquée sur la plaque signalétique. Le « facteur de décharge maximale » est
déjà intégré à l'équation de la fiche de dimensionnement (annexe 2, 2e étape). Vous vous assurerez ainsi que la
charge des accumulateurs ne descendra jamais au-dessous de 50 p. 100 de leur capacité. Le facteur de
décharge maximale dépend du genre d'accumulateur que vous choisissez. Demandez conseil à votre
distributeur.

Vous pouvez vous servir de la fiche reproduite en annexe pour dimensionner un système photovoltaïque non
connecté au réseau. Après avoir estimé la puissance du champ de modules et la capacité de stockage dont vous
avez besoin, vous serez en mesure de communiquer avec un distributeur. Comparez les prix et décidez de ce
qui conviendra le mieux à votre situation particulière.

Note technique : Capacité nominale des accumulateurs

Vu qu'on peut décrire les watts en termes de voltampères (V x A ou VA), la quantité d'énergie peut être
exprimée en ampèreheures (A x h ou Ah) à une tension donnée. On utilise souvent ces unités dans l'industrie
pour indiquer la capacité des accumulateurs. Par exemple, pour décrire un accumulateur d'une capacité de
960 Wh, on parle généralement en termes de 12 V et de 80 Ah (12 V x 80 Ah = 960 Wh).

Wh = V x Ah

ANNEXE 8 : FICHE DE DIMENSIONNEMENT

Cette fiche de dimensionnement vous aidera à estimer approximativement la dimension du système


photovoltaïque qui vous conviendra. À cette étape de la conception, vous devrez tout simplement choisir la
tension nominale des accumulateurs et établir la durée de la période d'ensoleillement maximal dans votre
région. Remarque : Les données des équations utilisées dans la fiche doivent être exprimées sous forme de
fractions, et non de pourcentage. Par exemple, une efficacité de 90 p. 100 s'exprimera par 0,90 dans vos calculs

che de dimensionnement :
1re étape : Estimation des besoins en électricité (en Wh/j)

(A) (C) Taux de


Puissance consommation
c.a. ou c.c. (cochez une nominale (Wh/j)
Appareil case) (réelle ou (B) Heures (A) x (B)
ou estimée) d'utilisation
charge c.a. c.c. (W) par jour c.a. c.c.

Sous-total : c.a. : Wh/j c.c. : Wh/j

L'efficacité de l'onduleur (Effcc ca) se situe entre 80 et 95 p. 100 (0,80 et 0,95). Pour vous aider à effectuer les
calculs préliminaires, on a indiqué (en italiques) 0,90. Rajustez cette valeur au besoin, lorsque vous avez
choisi le modèle d'onduleur et que vous avez pris connaissance des valeurs nominales précisées par le

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CACKEL – ROSSI
IR P08

fabricant.

Rectifiez les charges c.a. pour tenir


Charge c.a.
compte des pertes dues à Wh/j:
Effcc ca 0,90
l'onduleur :
Charge journalière totale : Charge c.c. + charge c.a. rectifiée = Wh/j

2e étape : Dimensionnement approximatif du système photovoltaïque

2.1. Choix entre en système (non connecté) autonome ou hybride

Autonome Hybride

• utilisation saisonnière • utilisation à longueur


(principalement en été) d'année et demande
• utilisation à longueur d'année d'énergie > 2,5 kWh/j
avec une faible demande ou
d'énergie (< 1 kWh/j) lieu nordique (latitude)
ou • groupe électrogène déjà en
une certaine tolérance aux place
interruptions de courant • très faible tolérance aux
• accès au lieu limité ou coûteux interruptions
• le facteur de l'entretien est
important

2.2. Estimation de l'ensoleillement maximal (en h/j)

Ensoleillement maximal : h/j (Consultez les cartes ou lire « Où se renseigner davantage sur l'énergie
solaire ».)

2.3. Estimation de la puissance requise (en W)

Puissance du champ = Charge journalière totale (Wh/j)


de modules (en W) Heures d'ensoleillement maximal x 0,77*
= Wh/j
h/j x 0,77
= W**
* Le facteur 0,77 suppose une efficacité du régulateur de charge des accumulateurs de 90 p. 100
et une efficacité des accumulateurs de 85 p. 100.

** Établi sur la base de la puissance de sortie nominale des modules photovoltaïques si un


optimiseur de puissance fournie est utilisé (voir le lexique). Si l'on n'utilise pas d'optimiseur, on
doit tenir compte des pertes de puissance et ainsi augmenter la capacité nominale de 15 à
25 p. 100. Consultez le distributeur.

58
CACKEL – ROSSI
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2.4. Estimation de la capacité de stockage requise (en Ah)

Tension nominale des accumulateurs (Vacc) :


V c.c.
(Typiquement de 12, 24 ou 48 V)
Nombre de jours de stockage nécessaires :
jours
(En règle générale, on prévoit 3 jours)

Capacité des accumulateurs (en Ah) :

charge journalière totale (Wh/j) x jours de stockage


tension (Vacc) x 0,42***

= Wh/j x jours
V x 0,4

= Ah

*** Le facteur 0,42 suppose une efficacité des accumulateurs de 85 p. 100 et une décharge maximale de 50 p. 100. Si les accumulateurs doivent
fonctionner à des températures inférieures à 20 °C, leur capacité (en Ah) diminuera. Consultez alors le distributeur de systèmes photovoltaïques.

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IR P08

ANNEXE 9 : ETUDE DE FAISABILITE

L'étude de faisabilité devrait permettre de répondre au plus grand nombre des questions qui
suivent :

• Quelle est la hauteur de chute disponible?

• Quelle doit être la longueur de la conduite de dérivation ou de la canalisation jusqu'à la prise


d'eau?

• Quels sont les débits minimum et maximum? À quels moments atteint-on ce minimum et ce
maximum?

• Quelle puissance peut-on produire à partir des débits disponibles?

• Qui est propriétaire du terrain?

• Où sont situées les lignes de transport d'électricité les plus près?

• Quels effets aurait l'installation d'un microsystème hydroélectrique sur l'environnement?

• Quel est le processus d'approbation pour l'installation du microsystème?

• Quels sont les incitatifs financiers disponibles pour les systèmes d'énergie renouvelable? Que
faut-il faire pour y avoir accès ?

• Combien coûtera approximativement l’installation ?

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CACKEL – ROSSI
IR P08

DOCUMENTS DE SUIVI

NOTE DE CLARIFICATION

Rappel descriptif du sujet

Cette IR propose l’étude d’un projet d’électrification rurale décentralisée et l’accès


aux services de base. Les objectifs principaux sont de dresser un état des lieux de la
situation énergétique au Népal en zone rurale, identifier et évaluer les impacts de
développement des initiatives énergétiques pour la composante électricité, et proposer
une solution d’électrification rurale décentralisée avec l’accès aux services de base tel que
l’éclairage, l’eau chaude sanitaire, le pompage et la filtration d’eau potable. Le travail sera
basé sur une étude bibliographique concernant la situation énergétique au Népal en zone
rurale (cadre institutionnel, contraintes et potentialités, politique énergétique, ses
objectifs et ses axes d’orientation stratégique) et l’étude de projets sur l’énergie
domestique développés ou en cours de développement au Népal.

Motivations pour le sujet

Notre première motivation est la découverte du Népal. Nous souhaitons nous


engager dans l’association «Toit pour le Népal », cette IR nous permettra de connaître les
besoins de base des habitants des zones rurales, nous pourrons donc avoir une action
plus critique au sein de l’association.
D’autre part, nous nous sentons concernés par l’écologie et le développement durable,
nous souhaitons donc relever le défi de proposer un projet répondant à cette
problématique. Nous espérons que cette IR nous permettra d’acquérir les méthodes
nécessaires pour la réalisation de cet objectif et nous préparera ainsi pour aborder tout
autre projet de recherche avec une méthodologie déjà expérimentée.

Plan de développement provisoire

Mme Sechilariu, notre enseignant suiveur, nous a proposé un développement


provisoire du sujet, ce qui nous a permis de mieux cerner le sujet et d’en comprendre les
objectifs.

Dans un premier temps nous allons dresser une situation énergétique au Népal :
• cadre institutionnel
• contraintes et potentialités
• politique énergétique (ses objectifs et ses axes d’orientation stratégiques)

Dans un second temps nous nous attacherons à la situation énergétique en zone rurale :
• caractérisation de la zone rurale
• principaux postes de consommation énergétique
• électricité et besoins vitaux en milieu rural

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Nous présenterons des exemples de projets sur l’énergie domestique, développés ou en


cours de développement au Népal. Nous jugerons de leur utilité et les comparerons.

Ensuite nous étudierons les énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, solaire


thermique, éolien...) et leur faisabilité au Népal. Nous pourrons alors, à partir de
l'analyse des échecs et des réussites antérieurs dans les projets étudiés, proposer une
solution énergétique pour l’accès aux services de bases en milieu rural au Népal.

Méthodologie préconisée

Cette IR constitue notre première étude bibliographique, nous nous baserons


donc principalement sur les conseils méthodologiques vus en cours avec Mme Vézier.

Objectifs attendus

Nous souhaitons réellement aboutir sur un projet réalisable au Népal. Ce projet


nourrira notre action possible au sein de l’association «Toit pour le Népal ». A terme, si
nous parvenons à remplir les conditions nécessaires, notamment financières, nous
envisageons un voyage au Népal. Ce voyage nous permettra de voir les installations
actuelles et peut-être de promouvoir notre projet.

FICHE DE SUIVI MI-PARCOURS


BIBLIOGRAPHIE

Ces documents signés sont en possession de Mme Vézier à son bureau à Benjamin Franklin, Bâtiment
A, troisième étage.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages de référence

• NEPAL ELECTRICITY AUTHORITY AND ITS ROLE IN REGIONAL POWER TRADE, Bishnu Bam
Malla, Managing Director Nepal Electricity Authority, mars 2001
• EQUIPEMENTS TECHNIQUES DU BATIMENT, polycopié UV BA01 tome 1, Manuela Sechilariu

Bases de données bibliographiques

• CAIRN
• ScienceDirect
• Academic Search

Outils de recherche avancée sur Internet

• Diplomatie.gouv.fr
• Dmoz.org
• SUDOC

Livres

• Energy for rural development, renewable resources and alternative technologies for
developing country, National Academy of Sciences, Washington D.C. 1976,
• Nouvelles Technologies de l’énergie Tome 1, les énergies renouvelables, Jean Claude
Sabonnedière, Lavoisier, Octobre 2006, ISBN 2-7462-1376-1

Articles de périodiques

• Promotional issues on alternative energy technologies in Nepal, Shaligram Pokharel,


publication de Energy Policy 31 (2003) 307–318, Elsevier, 2003, 0301-4215
• Biogas as a sustainable energy source in Nepal : Present status and future challenges, Rajeeb
Gautam, Sumit Baral, Sunil Heart, publication de Renew Sustain Energy Review 2007, 1364-
0321
• An econometric analysis of energy consumption in Nepal, Shaligram Pokharel, publication de
Energy Policy 35 (2007) 350–361, Elsevier, 2007, 0301-4215
• Energy economics of cooking in households in Nepal, Shaligram Pokharel, publication de
Energy 29 (2004) 547–559, Elsevier, 2004, 0360-5442
• Energie durable : Réduction de la pauvreté rurale, article tiré d’Info Ressources Focus No 2/06
• Rural electrification and efforts to create enterprises for the effective use of power, Badri
Prasad Bastakoti, publication Applied Energy 76 (2003) 145–155, Elsevier 2003, 0306-2619
• Environmental issues in Nepal and solving them using the cleaner production approach, R.
Gautam, S. Heart, publication Journal of Cleaner Production 8 (2000) 225–232, Elsevier,
2000, 0959-6526
• Partnership for clean indoor air, publication du PCIA BULLETIN, juillet 2007

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Sites Internet
• UNICEF : http://www.unicef.org/french/infobycountry/nepal_nepal_statistics.html (Page
consultée le 10 avril 2008)
• ZONE HIMALAYA : http://www.zonehimalaya.net (Page consultée le 15 avril 2008)
• NEPAL TRUST : http://www.nepaltrust.org (Page consultée le 15 avril 2008)
• LUMINAISSANCE : http://luminaissance.free.fr/ (Page consultée le 15 avril 2008)
• CIA : Site des statistiques de la CIA :
https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/ml.html (Page consultée le 16 avril
2008)
• MONDIALOGO: Engineering Award. http://www.mondialogo.com/266.html?L=en (Page
consultée le 15 avril 2008)
• HYDROWEB : http://hydroweb2.free.fr/hydroweb/hydroweb.html (Page consultée le 26 mai
2008)
• http://www.echosysteme.qc.ca/Introduction.html#anchor130617 (Page consultée le 26 mai
2008)
• PHILIPPE LEQUENNE : http://lenergie-solaire.info/ (Page consultée le 26 mai 2008)
• EDF : http://www.edf.com/fichiers/AteliersEnergie/PDF/EDF2007_photovolt-reseau.pdf
(Page consultée le 28 mai 2008)
• L’OBSERVATOIRE DES ENERGIES RENOUVELABLES : Energie solaire thermique, www.energies-
renouvelables.org/energie_solaire.asp (Page consultée le 1 juin 2008)
• IFAD (The International Fund for Agricultural Development) : Approches des moyens
d’existence durable : http://www.ifad.org/sla/index_f.htm (Page consultée le 2 juin 2008)
• Natural Ressources Canada : http://www.canren.gc.ca (Page consultée le 4 juin 2008)

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