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transports
Supplément gratuit au numéro 20.128 l Ne peut être vendu séparément − Mardi 11 mars 2008
42 %
CINQ PLUS GRANDS CINQ PLUS GRANDS
PAYS DE l'UNION PAYS D'EUROPE
EUROPÉENNE 38,9 % DE l'EST
Allemagne 1% Hongrie
Espagne Pologne
France Rép. tchèque
Canada
18,6 % Grande-Bretagne 0,9 % Slovaquie
Italie Slovénie
0,5 %
ALENA 7,5 % 10 %
8,9 %
Etats-Unis 1% Japon
Chine
Océan
0,7 % TURQUIE Corée
Pacifique du Sud
5,4 %
Mexique 2,8 % ASIE DE L'EST
Océan
Pacifique
AMÉRIQUE Océan
Indien
DU SUD
Part des flux Océan
67,9
en % Atlantique Les principaux flux internationaux de pièces détachées
Brésil automobiles dans le monde sont générés par cinq pôles
géographiques : les cinq plus grands pays de l'Union
européenne, les cinq principaux pays de l'Est européen
et la Turquie, l'Asie de l'est, l'Alena et l'Amérique du sud.
Les supply chain de pièces de rechanges, bien qu'encore
intercontinentales, ont été reconfigurées autour de l'axe
32,1 Europe des 15/ Europe de l'Est.
Argentine 6,8 % « De plus en plus d'industriels du secteur conçoivent
des chaînes géographiquement concentrées pour les
optimiser », explique Mario Lima, directeur d'Oblog.
« Les constructeurs européens, soucieux de disposer
de produits sur mesure livrés en flux tendus, vont
18,9 % déclencher ces prochaines années des adaptations
maritime terrestre de leurs logistiques. »
idé / Source : Observatoire de l’immobilier logistique et du supply chain management (Oblog) qui regroupe l’Afilog, Foncière Europe logistique, GSE, GS1 France et le cabinet Logprofile.
ÉDITORIAL
PAR OLIVIER NOYER
Sommaire
Page 2 x La première route maritime mondiale x Interview chargeurs : Dick Page 10
l’acheminement 8 10
9
10
1 3
6
Face aux procédures de plus en de plus en plus mal car il devient les navires, donc par les marchan- partenaire havrais, confirme : « Ce 2 3 4
1
plus contraignantes imposées évident que l’avalanche de régle- dises. » Mais l’OCDE répond : système est une réponse aux nou- 3 7
3
par les Etats-Unis, les milieux mentations provenant des Etats- « Le coût d’un attentat serait infini- velles contraintes. C’est pourquoi 1 3
2
professionnels sont exaspérés. Unis, pour ne pas les nommer, ment supérieur. » nos sponsors sont tant les Douanes 1
s’apparente de plus en plus à des Alors les Etats-Unis en rajou- américaines et françaises que l’Or- Golfe
Persique 3 5
Plus les chaînes logistiques s’éti- barrières non tarifaires. Ces der- tent. Ils militent pour l’obligation ganisation mondiale des douanes
rent, se ramifient et se diversifient, nières pénalisent la compétitivité de de scanner 100 % des conteneurs elle-même ».
jusqu’à concerner tous les types nos industries par des surcoûts lo- avant leur embarquement. Une approche dépassant le ma-
d’acheminement et tous les conti- gistiques, et surtout détériorent la « L’éventuelle amélioration de sé- ritime est nécessaire car les logis-
nents, plus leur maîtrise se com- qualité de service due par les indus- curité qui en résulterait ne serait pas tiques aérienne et terrestre sont
plique en matière de sûreté et triels à leurs clients », tempête Phi- proportionnelle aux coûts », estime aussi confrontées à des surcoûts.
1 Détroits (Bosphore, Malacca, Ormuz, Bab-el-Mandeb) :
D
sécurité. La sûreté désigne les me- lippe Bonnevie, délégué général le gouvernement allemand. Et « 17 % des conducteurs de poids
m
menaces persistantes de piraterie maritime.
sures de protection face à la mal- de l’AUTF (Association des utili- Laszlo Kovacs, le commissaire eu- lourds opérant à l’international su- 2
veillance, la délinquance et le ter- sateurs de transport de fret). ropéen chargé des Affaires doua- bissent des agressions. D’où un C
Canaux de Panama et de Suez : sensibilité aux risques d’attentats.
3 DDans 6 pays (Chine, Egypte, Indonésie, Thaïlande, Turquie, Vietnam) :
rorisme. La sécurité est relative nières, « exprime son inquiétude ». coût annuel de 7 milliards d’euros
aux dysfonctionnements tech- Surcoûts « L’affaire du scanning à 100 % rien que pour l’Europe », constate rrisque de flambée de grippe aviaire.
4 CChine : troubles politiques susceptibles de perturber
niques sans cause humaine Rien qu’enmaritime,quatre textes n’est que le résultat du lobbying par exemple l’IRU (International
volontaire. s’imposent aujourd’hui dans forcené des fournisseurs de scan- Road Union). Sécuriser, dans des lles opérations administratives.
5 IIndonésie : détérioration de certaines infrastructures.
D’un côté, les Etats-Unis pèsent 148 pays : les 24 Hours Advance ners géants », affirme François limites de coûts acceptables, la
6 IIran : possibilité de sanctions commerciales du type embargo
detoutleurpoidspourimposerdes Manifest Rule, Container Security Mahé des Portes, qui préside le chaîne intermodale à travers le
mesures sans cesse plus contrai- Initiative, Customs-Trade Par- cabinet de conseil MGI (Marseille monde devient d’autant plus né- ppour motifs politiques.
7 GGolfe Persique : les tensions avec l'Iran font peser des menaces
gnantes. De l’autre, les profession- tnership Against Terrorism et In- Gyptis International). Il prône une cessairepourlaFrancequ’elleveut
nels, les chargeurs comme les pres- ternationalPort SecurityProgram. approche globale : « La France est inciter les PMEà exporter.« Celles ssur la navigation.
8 Etats-Unis : freins possibles aux externalisations-délocalisations.
tataires logistiques, estimentque le La conséquence de ce mille-feuille armée pour y répondre. Les ports qui exportent se distinguent par une
sens des responsabilités ne doit pas réglementaire est un allongement du Havre et de Marseille ont été des croissance supérieure aux autres, 9 Royaume-Uni : freins possibles aux externalisations-délocalisations.
s’exacerber jusqu’à la paranoïa. Il de la durée des acheminements en pionniers en traitant globalement la une meilleure rentabilité et davan- 10 EEtats-Unis et U.E. : amplification du courant en faveur
faut, disent-ils en substance, que même temps que des coûts admi- qualité, les contrôles et le coût dans tage d’investissements ainsi que ddes restrictions aux importations provenant de Chine.
l’économie mondiale, déjà très nistratifs et d’exploitation en le cadre d’une "supply chain" de d’emplois », constate en effet idé / Source : "Les Echos", d'après "Risques politiques et Economiques 2008", Aon Global
Risk Consulting et Oxford Analytica
éprouvée, puisse continuer à fonc- hausse sensible. A l’Institut supé- l’information qui est devenue le Alain Renck, directeur de réseau
tionner. Tous les maillons de la rieur d’économie maritime (Ise- système AP+. »Jacques Ritt, prési- chez Oséo. Les Etats-Unis pèsent de tout leur poids pour imposer des mesures sans
chaîne transport-logistique sont mar), Erika Lopez Ponton donne dent du directoire de la Soget, son ELIE LE DU cesse plus contraignantes.
concernés. Mais les modes mari- des chiffres éloquents de l’impact
time et aérien le sont plus que les financier des nouvelles règles :
autres car ils sont les vecteurs privi- « 1,3 milliard de dollars en mise
légiés de la mondialisation des initiale, puis 730 millions de dollars
échanges. Au-delà des débats pu- par anpourles armateurs. Entre5et
rement techniques, on constate 10 milliards de dollars par an pour
une réelle unanimité pour fustiger les clients (chargeurs) du fait des Le parc Clovis Lo cation est parmi les
les excès. « Nous vivons la situation surcoûts liés aux retards subis par
plus récents, c’est pour vous la meilleure
Adapter sa logistique à chaque garantie pour respe cter l’environnement.
stratégie import ou export
Les entreprises doivent accompa- si grand nombre de produits, tous
gner l’évolution géographique de
leurs importations ou de leurs ex-
les schémas logistiques sont pos-
sibles », indique Alain Caro, son
SITL
PAR IS
portations par des organisations directeur logistique. VI LLE PNOR D
I NTE
logistiques adaptées. A l’échelle La préoccupation de rentabilité HALL
mondiale, la difficulté est de savoir du transport passe aussi par l’opti- STAN D 5
N.113
les reconfigurer en permanence. misation des chargements de mar-
chandises. La grande distribution
La logistique consiste à « livrer le européenne joue sur l’effet de
bonproduit, au bon endroit,au bon masse de ses flux de marchandises
moment et à un coût acceptable ». pour constituer au départ d’Asie
Pour Michel Rascol, directeur du des conteneurs maritimes com-
conseil en logistique industrielle plets partant vers les mêmes desti-
Syntys, « elle est l’art de gérer les nations. D’autres secteurs comme
contraintes liées au temps à le textile, parfois en manque de
moindre coût ». Mais, à l’heure de volumes, rentabilisent leur charge-
lamondialisation,del’accélération menten organisant des conteneurs
et de la complexité croissante des completsdegroupagemulticlients.
échanges, maîtriser temps et coûts A ces logiques de réduction de
est devenu un exercice de haut vol. coûts logistiques se rajoutent les
Ilfaut jonglerentreapprovisionne- contraintes de délais. Pour ré-
ment, acheminement, stockage, pondre aux exigences de livraison
distribution et livraison, d’un ou en flux tendus, liées à l’accéléra-
plusieurs points vers un ou plu- tion des rythmes de la mode, la
sieurs autres points de la planète. filière textile fait la « chasse aux
La difficulté est d’adapter réguliè- stocks » en alternant circuits logis-
rement des schémas logistiques tiques courts et longs en fonction
performants à l’évolution géogra- de l’urgence des commandes.
phique des stratégies d’approvi- « Les articles que nous importons
sionnement(« sourcing ») oud’ex- proviennent généralement d’Asie
port. « La tendance des entreprises en flux tendus. Mais pour gérer les
à diversifier leurs foyers d’approvi- réapprovisionnements rapides de
sionnement, gouvernée par leur nos magasins, nous activons notre
quête incessante d’acheter ou de réseau de fournisseurs du Maghreb
produire toujours moins cher, et de la Turquie, dont la proximité
ajoute un degré supplémentaire de procure une plus grande réacti-
complexité à leur logistique, au vité », indique Catherine Rivoal-
risque d’en perdre le contrôle », lon, responsable du département
souligne Alexandre Cuvelier, du international de Monoprix.
cabinet de conseil ArchiLog. Dans un tel contexte de comple-
xité, les entreprises se font généra-
Complexité lement aider par des grands transi-
Du coup, derrière leurs diverses taires-prestataires logistiques
stratégies de « sourcing », les en- mondiaux pour mieux maîtriser
treprises s’attachent à monter à leur chaîne logistique. Ceux-ci ap-
chaque fois une chaîne qui im- portent un savoir-faire et des tech-
plique des arbitrages pour optimi- nologies en systèmes d’informa-
ser les schémas de transport. tions. Ils proposent de prendre en Choisir Clovis Location, c’est s’appuyer sur
« Elles doivent toujours rechercher charge de bout en bout la logis- un partenaire qui s’engage avec vous à mieux
les routes maritimes, aériennes ou tique, depuis le fournisseur loin-
terrestres les moins chères en étant tain jusqu’aux magasins. Ils peu- respecter l’environnement. L’âge moyen
constamment à l’écoute des varia- vent surtout jouer le rôle de « tour
tions géographiques des foyers de de contrôle » pour synchroniser de notre parc est inférieur à 3 ans : vous êtes certain de rouler avec des véhicules très récents,
productivité », observe Michel des flux mondiaux de marchan- peu polluants, plus fiables et surtout plus économiques. Ainsi, en
Rascol. Elles sont ainsi de plus en dises. « Grâce à leur solide implan-
plus amenées à opérer « une logis- tation mondiale et à leur connais- courte, moyenne ou longue durée, jouez la sécurité avec le loueur de
tique à la carte » et mouvante. sance des marchés, les grands camions et d’utilitaires qui s’impose de plus en plus sur le marché par
C’est le cas de CFAO (groupe prestataires ont la capacité d’ac-
PPR), spécialiste d’import-export compagner leurs clients dans l’évo- son dynamisme et la force de ses 300 sites en France et en Europe.
d’automobiles, de pièces déta- lution géographique de leurs straté-
chées, de produits pharmaceu- gies », se félicite Patrick Pépin,
tiques et de biens de consomma- président de Kühne & Nagel Clovis Location, le loueur de camions vraiment différent.
tion d’Asie et d’Europe vers France. Un argument de poids
l’Afrique. « En desservant 30 pays dans un paysage toujours plus
africains et 40 pays en tout, avec un mouvant. B. M. R É S E R V A T I O N S : 0 8 2 0 2 3 0 2 3 0 / w w w . c l o v i s l o c a t i o n . c o m
4 - Les Echos - mardi 11 mars 2008
SITL
La deuxième
Les travaux pharaoniques de Pékin vie du canal
Pour évacuer ses exporta- aujourd’hui que 40 % des de Panama
tions vers l’Occident et ré- besoins de transport de
ceptionner ses gigan- fret parce qu’ils sont Le canal de Panama était devenu
tesques commandes de contraints, par les autori- trop étroit. Les Panaméens l’adap-
matières premières, le tés, de transporter en tent aux grands navires.
pays a débloqué, dans son priorité le charbon néces-
dernier plan quinquennal, saire à la production Le canal de Panama reste straté-
des dizaines de milliards d’électricité, les voya- gique pour le commerce maritime.
de dollars afin de moderni- geurs et le matériel mili- Régulièrementamélioré,ilavul’em-
ser ses ports, aéroports et taire. Un récent rapport prunter au cours de sa dernière an-
lignes de chemins de fer. de Drewry Shipping née fiscale 13.234 navires et
Consultants rappelait que 208 millions de tonnes. Les porte-
Le large pont blanc s’en- seuls 1 % des conteneurs conteneurs et rouliers y sont les plus
fonce dans un horizon transbordés dans des nombreux. Trois grandes routes ma-
brumeux.Quittant la terre ports chinois étaient ritimes y transitent, celles qui relient
ferme au sud-est de Shan- transportés par le rail. Asie et côte Est des Etats-Unis
ghai, dans la baie de Loin des côtes ou des (39,6 %), côte Est des Etats-Unis et
Hangzhou, il s’étire vers le grands fleuves, les coûts côte pacifique de l’Amérique du
large sur une distance logistiques seraient, selon Sud, et enfin Europe et côte paci-
de… 32 kilomètres avant les experts, de 40 % à fique de l’Amérique du Sud. Le
d’arriver, en pleine mer, 50 % supérieurs à ceux canalactuelestlimitéparunelargeur
sur le site de Yangshan, le mesurés aux Etats-Unis. maximale de 32,30 mètres, soit un
futur plus grand port de la Afin de rééquilibrer format de bateaux baptisé « pana-
planète. Pour construire géographiquement la ré-
Getty Images/AFP
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listes du colis, mais aussi à des attente des chargeurs : « Après
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groupes capables de gérer des avoir optimisé leurs coûts d’achat,
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chargements plus lourds allant de les multinationales de l’industrie et
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350 kilos à plusieurs dizaines de de la grande distribution cherchent
A.
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« Les Echos » / Source : Michel Savy pour le Predit
tonnes. Ce marché de l’organisa- désormais à réduire leurs coûts
tion du transport international, logistiques par une mise en perfor- Le marché de l’organisation du transport international, appelé « freight forwarding », est évalué à 700 milliards d’euros par an.
appelé « freight forwarding », est mance des prestataires », observe
partagé entre des armateurs spé- Patrick Pépin, directeur général sont traités par les transitaires tan- pag Lloyd et de P&O Nedlloyd de la chaîne de valeur du conte- monde) et le maillon logistique
cialisés dans le trafic de conte- Europe du Sud-Ouest chez dis que 70 % le sont en direct par par Maersk) ont douché les en- neur, contre 21 % pour le passage avec Maersk Logistics. Pour l’ar-
neurs et des transitaires ou organi- Kühne & Nagel. Selon le cabinet les compagnies maritimes. thousiasmes car les synergies es- portuaire, 25 % pour les achemi- mement japonais NYK, la logis-
sateurs de transport. Evalué à britannique Transport Intelli- Pour entrer dans ce marché, la comptées n’étaient pas au rendez- nements terrestres et 31 % pour la tique contractuelle représente
700 milliards d’euros par an, il se gence, les transitaires purs, c’est- première solution des armateurs vous. gestion et lerepositionnement des plus de 50 % du chiffre d’affaires.
divise en trois spécialités : trans- à-dire les groupes « sans actifs » est la croissance externe. La re- La seconde solution consiste à « boîtes ». Même stratégie pour CMA-
port terrestre et stockage comme K & N, Panalpina ou Ex- cette est éprouvée puisque les intégrer verticalement la filière Plusieurs compagnies ont donc CGM. Déjà manutentionnaire au
(500 milliards d’euros) et commis- peditors, semblent les mieux ar- vingt plus grands contrôlent 81 % conteneur afin de dégager de nou- sauté le pas. L’offre du danois Havre, à Malte ou à Pusan (Co-
sionde transport aérienne(50mil- més pour relever ce défi face à une du marché contre 48 % en 1997. velles sources de revenus, tout en Maersk intègre ainsi la manuten- rée), il développe une offre ferro-
liards) et maritime (150 milliards). conjoncture devenue plus difficile Toutefois, les récentes mégafu- sécurisant les flux. En effet, la tion portuaire avec APM Termi- viaire et fluviale.
Les « global players » en mesure depuis 2007, liée à l’envolée des sions (achat de CP Ships par Ha- phase transport ne pèse que 23 % nals (plus de 40 sites gérés dans le JEAN-MICHEL GRADT
d’offrir à la fois une couverture prix du carburant, aux signes de
globale de la planète, des presta- récession aux Etat-Unis ou aux
tions multimétiers et un système problèmes de change.
d’information intégré ne sont A côté de cette première fa-
qu’une poignée : DHL (groupe mille, interviennent aussi des ar-
*Service soumis aux conditions générales de DHL disponibles sur dhl.fr - DHL Express (France) SAS - ZI Paris Nord 2 - 241, rue de la Belle Etoile - 95700 Roissy en France - Capital de 337 537 euros - RCS Pontoise 377 895 404 - Ylang-Ylang
Deutsche Post) avec ses divisions mateurs spécialisés en conteneurs
DHL Global Forwarding et DHL qui ne veulent plus dépendre de la
Exel Supply Chain, Schenker Bax monoactivité trop cyclique de
(groupe Deutsche Bahn) et transporteur. La question taraude
Kühne & Nagel (K & N). les leaders européens, Maersk,
A côté d’eux, une dizaine de MSC,CMA-CGM... comme leurs
groupes proposent tout ou partie concurrents asiatiques, Cosco,
de ces prestations. Ils sont euro- CSCL, Evergreen, NOL, NYK
péens comme Panalpina, DFDS, Lines, etc. Sur les 373 millions de
Wincanton, Geodis et SDV Lo- mouvements conteneurs enregis-
gistique Internationale ou améri- trés dans le monde, seuls 30 %
INTERVIEW/CHARGEURS
DICK VAN DEN BROEK HUMPHREIJ
PRÉSIDENT DE L’EUROPEAN SHIPPERS COUNCIL (ESC)
modèles sont à revoir » Base d’achats et de production dans les pays « low cost »
Achats Production
Chiffre d’affaires dans les pays émergents
Roland Dachs. L’agilité absolue qui permettrait « low cost » comme le Mexique ou vente. Aujourd’hui, nous avons autre continent ». De plus, cer- liaisons entre la Grande-Bre-
de délocaliser ou de relocaliser la Chine d’un côté, et les « high uniformisé notre politique et nous taines régions, notamment dans la tagne, l’Italie et l’Espagne. Fort
notamment intégrer les coûts de aussi souvent que nécessaire cost » situés en Amérique du fonctionnons par typologie de zone Pacifique, ne possèdent au- de ces premières expériences, le
l’énergieen généralet dutransport n’existe pas. De telles opérations Nord, en Europe ou dans la zone clientèle. » cun accès routier, d’où la nécessité groupe ne s’interdit pas de les
en particulier, de plus en plus ne se réalisent pas en quelques Asie-Pacifique de l’autre. Pour relier une usine àuncentre de maîtriser ces deux modes de étendre rapidement à la Russie,
chers. Mais il faudra aussi prendre semaines. Une vision à moyen Mais l’exercice d’organisation de distribution international, le transport pour proposer un mail- au Kazakhstan ou aux pays nor-
en compte de nombreux coûts in- terme est indispensable. Je ne se- des flux est d’autant plus délicat groupe utilise un système de na- lage et une couverture pertinents. diques.
duits comme ceux liés aux pro- rais donc pas surpris que, dans que, au sein de ses unités de pro- vettes dédiées en passant, soit par Depuis dix-huit mois, la gestion D.-I. L.
blèmes de qualité ou de non-traça- quelques années, les réflexions
bilité. Si l’organisation efficace menées aujourd’hui se traduisent
d’une supply chain étirée doit s’ap- par des repositionnements. D’au-
puyer sur les technologies de l’in-
formation, elle se heurte dans la
réalité à de grandes différences de
niveaux selon les organisations et
tant que les limites à l’extension
des chaînes logistiques vont deve-
nir de plus en plus lisibles à cause
de l’impact des hausses de coûts de
Savoye, la logistique
les pays. Par ailleurs, plus une
chaîne est étendue et complexe
plus elle est soumise à des risques
géopolitiques, voire épidémiolo-
transport et de la nécessité de limi-
ter les émissions de CO2.
PROPOS RECUEILLIS PAR O. N.
d’une PME de la logistique
giques, par exempleau moment de (*) Fédération d’associations Experte en logistique pour ses aujourd’hui la solution adaptée au pas être pris de court, celui-ci doit
la crise de la vache folle, un de responsables logistiques clients, cette PME industrielle et besoind’un client,puis laréaliseen Les représentations parfois être capable de remonter
constructeur de sièges automo- d’entreprises (« supply chain de services doit gérer pour elle- assemblant des « brick process » dans le monde vérifier jusqu’aux stocks de ma-
biles a manqué de cuir. managers »). même des expéditions de ma- (machines, convoyeurs, robots, tières premières servant à pro-
chines et de pièces détachées à outils informatiques…) avant d’en Italie : filiale duire certains composants. « Nous
immobilier travers le monde. assurer la maintenance puis les
développements. Bien qu’elle
Espagne : filiale
Allemagne : filiale
sommes entrés chez Amazon.com
en Grande-Bretagne grâce à notre
« Nous servons des logisticiens compte des clients dans la plupart Benelux : filiale capacité à offrir les délais d’exécu-
dans le monde entier, mais nous des secteurs d’activité, elle est plu- Angleterre : filiale tion les plus courts », affirme Jean-
avons nous-mêmes besoin d’une tôt spécialisée dans les « logis- Russie : sucursale Michel Guarnieri.
logistique très pointue comme tiques de détail complexes », par Etats-Unis : sucursale Pour que la logistique de Sa-
arme compétitive vis-à-vis de nos exemple pour l’e-commerce. Asie : partenaires voye soit « le plus en intimité avec
concurrents », explique Jean-Mi- Parmi ses références figurent des Australie : partenaire les attentes des clients »,les chefs de
chel Guarnieri, PDG de Savoye, groupes comme Carrefour ou La projet recourent au service maison
filiale du groupe Legris Industries. Poste, mais aussi Chantelle, pour d’administration des ventes qui
Cette PME était au départ un lequelelle aréalisé uncentre logis- impliquent la gestion d’un impor- expédie les machines en utilisant
ensemblier constructeur d’équipe- tique mondial, ou encore Lyreco tant flux de machines et de pièces les services de transitaires.Pour les
ments mécaniques pour des et ventesprivees.com. Ses ma- détachées. Savoye a donc besoin livraisons de pièces détachées, une
plates-formes logistiques. Elle a chines de préparation de com- d’utiliser son savoir-faire logis- réactivité en temps réel est néces-
étendu son périmètre au métier mandes ou d’emballage ou celles tique pour son propre compte. saire. Le groupe acréé unsiteWeb
plus large de « concepteur intégra- qu’elleapréconiséeslorsqu’ellene Pourtant elle n’a pas de directeur professionnel en quatre langues et
teur de solutions logistiques ». Au fabrique pas elle-même les maté- logistique. C’est chaque directeur dispose de deux magasins cen-
cœur des supply chains de ses riels nécessaires tournent aujour- de projet, où qu’il soit dans le traux, chacun dédié aux pièces de
clients, dans leurs entrepôts, elle d’hui sur les cinq continents. Elle a monde, qui est chargé de faire certaines catégories de machines
apporte non seulement le hard- monté plus de 600 installations à arriver au bon moment les « brick qu’il produit. Il assure aussi le
ware, mais aussi les conseils et les travers le monde et est présente, à process » et les pièces critiques de négoce, en relation tripartite avec
outils informatiques (grâce à sa travers ses propres filiales ou suc- rechange à stocker. Il est son le client, des pièces de machines
propre SSII filiale, a-SIS) permet- cursales, dans six pays européens propre chef d’orchestre logistique, apportées par d’autres fournis-
tant de gérer les flux globaux d’un ainsi qu’en Russie et aux Etats- donneur d’ordres aux services in- seurs. « Dans ces approvisionne-
entrepôt à un autre ou de faire les Unis, et, à travers des partenariats, ternes ou externes, prestataires ou ments, nous devons être proches du
bons choix de transport. en Asie et en Australie. fournisseurs, en sachant par zéro-défaut », car un grain de sable
Cette entreprise bourgui- exemple qu’une machine d’em- dans la logistique de Savoye de-
gnonne, qui a réalisé 100 millions Une réactivité en temps réel ballage, en période de production vient un caillou qui peut bloquer la
d’euros de chiffre d’affaires en L’installation puis la maintenance normale, a besoin de 6 à 8 se- chaîne d’un de ses clients.
2007, avec 530 salariés, conçoit des systèmes qu’elle met en place maines pour être livrée. Afin dene O. N.
SITL Les Echos - mardi 11 mars 2008 - 9
4
verdelavaleurajoutée »aumoment Clasquin travaille sur des
où les commissionnaires de trans- contrats de longue durée avec des
port étaient tournés vers d’autres
continents. Il a concentré ses forces
en Chine. Cette stratégie de niche a
groupes internationaux « qui cher-
chent ce qu’ils ne trouvent pas chez
lesleadersmondiaux.Noussommes
Être aux coins du monde
pour gérer vos imports / exports.
étépayante :« Nousnefiguronspas une alternative en apportant flexibi-
parmi les leaders du “freightforwar- lité, réactivité et adaptation au sur-
ding”, mais notre force se trouve sur mesure ». Mais la cible de Clasquin
certains axes comme l’import Chine est avant tout « les grosses PME
ou l’export Japon. » Clasquin est dynamiques à l’international qui
par exemple le premier clientcargo nous ressemblent ».
d’AirFranceentreHongKongetla O. N.
ID Logistics accompagne
ses clients à l’étranger
Il accompagne ses clients de la expliqueEricHémar,sonPDG,qui
distributionquandilss’implantent précise : « Notre métier n’a rien à
à l’étranger pour organiser et gérer voiravecle“freightforwarding”,qui
sur place les flux entre leurs entre- fait transporter des marchandises
pôts et leurs magasins. d’un continent à un autre. » Presta-
taire logistique atypique, ID Logis-
Ce prestataire logistique est très ticsaétécrééen2001etapercédans
internationalisé, mais ne traite pas cetteniche,puisquesonchiffred’af-
de flux internationaux. Sa spécifi- faires 2007 a atteint 280 millions
cité est de suivre ses clients, princi- d’euros, avec 4.000 employés dans
palement dans la grande distribu- le monde, et affiche déjà une renta- Notre flexibilité nous permet de vous proposer
tion ou la distribution spécialisée,
lorsqu’ils s’implantent dans un pays
bilité d’exploitation de 4 % du
chiffre d’affaires. Bien qu’il garde la
des solutions logistiques adaptées
étranger. Il gère alors localement mêmeactivitédedistributiond’aval dans le monde entier.
leurs flux domestiques de distribu- en France, avec une filiale routière,
tion. « Car ces distributeurs ne trou- La Flèche Cavaillonnaise, il est
vent pas forcément lorsqu’ils arri- maintenant présent dans des pays
vent dans d’autres pays des aussi variés que Taiwan, le Brésil, la
prestataires maîtrisant leurs process Chine, l’Espagne ou la Pologne.
et leurs systèmes d’information », O. N. Aérien Maritime Terrestre Douane Logistique
10 - Les Echos - mardi 11 mars 2008
SITL
INTERVIEW/PRESTATAIRES
Intégrateurs : une origine commune, PHILIPPE GRILLOT
PRÉSIDENT DE TRANSPORT ET LOGISTIQUE DE FRANCE (TLF)
jourd’hui, ils apparaissent comme express, ajoute les 22,7 milliards à se confronter à la mondialisa- aujourd’hui très handicapantes.
les grands bénéficiaires de l’ex- d’euros de son pôle logistique. tion : les adhérents de TLF possè- Par exemple, les opérations de
plosion du commerce internatio- « Le défi des dix prochaines an- dent, pour beaucoup, une vraie douanes qui devraient être har-
nal. Sur un marché mondial du nées sera de gagner des parts de culture des flux européens et in- monisées sur le territoire euro-
transport et de la logistique es- marché. Notre “business model” ternationaux. La mondialisation péen sont réalisées de manière
timé à 1.160 milliards d’euros est supérieur car DHL est la seule les concerne pratiquement tous tatillonne dans certains pays dont
− dont 110 milliards pour l’ex- Quatre intégrateurs bien différents marque à offrir un guichet unique aujourd’hui, mais ses répercus- le nôtre. Il y a manière et manière
press − deux groupes européens, FedEx UPS TNT DHL pour tous les aspects de la “supply sions sont assez diverses selon les d’appliquer des textes sans y ajou-
DHL (1) (63,5 milliards de chiffre chain” », explique Scott Price, di- typologies d’entreprise. Par ter de la complexité. Si les admi-
d’affaires en 2007) et le néerlan- Chiffre d’affaires 2007 53,2 mds $ 49,7 mds $ 11 mds E 63,5 mds E recteur général de DHL Express exemple, pour les transporteurs nistrations françaises sont plus
dais TNT Group (11 milliards en et variation/2006... (+ 9 %) (+ 4,5 %) (+ 9,5 %) (+ 4,9 %) Europe. Quoique moins global routiers dont les marchés
2007), affrontent deux groupes ...dont express 22,7 mds $ 40,6 mds $ 4,969 mds E 13,9 mds E que DHL, UPS a, lui aussi, enrichi sont domestiques ou euro-
américains, United Parcel Ser- son offre. Entre 2002 et 2006, son péens l’impact n’est pas très
vices (UPS) (49,7 milliards de dol- Chiffre d’affaires NC 18,72 mds $ 1,58 md E 35,7 mds E activité transport international a sensible. D’autant que ces
international (3) (2)
lars en 2007) et FedEx (36 mil- plus que doublé (à 9 milliards de marchés sont caractérisés
Nombre d’envois 6,5 M 15,8 M 0,9 M 7,936 M
liards de dollars en 2007). par jour dollars) et sa division logistique aujourd’hui par une pénurie
Ces groupes ne communiquent Flotte aérienne 672 595 47 422 (UPS SCS) a quasi quadruplé de véhicules et de conduc-
pas de résultats par modes de (nombre d’avions) pour atteindre 8 milliards de teurs par rapport au fret à
transport ou par pays et les Flotte terrestre 75.000 94.542 26.760 72.000 dollars. transporter. Le départ vers
contours de leurs divisions mé- (nombre de véhicules) d’autres continents de cer-
tiers varient d’un exercice à Résultat net consolidé 2,2 mds $ 447 M$ (1) 986 ME 1,4 md E Baisse d’activité américaine tains flux, comme une partie
l’autre de telle sorte que les com- Par comparaison, TNT Group ap- du textile, a donc été rem-
paraisons se révèlent difficiles. (1) Hors charge exceptionnelle (fonds de pension salariés) : 4,4 mds $. paraît comme un acteur « régio- placé sans problème par
Mais un profil commun se dégage. (2) Soit les 10,29 mds $ pour l’express hors Etats-Unis plus les 8,43 milliards de CA du segment logistique nal » qui réalise 80 % de son busi- d’autres flux.
Tous sont partis de la messagerie et fret dans le monde. ness en Europe, surtout depuis S’il subsiste des craintes sur
(3) Estimations. Source : les intégrateurs.
et de l’express en « B to B » et ont son recentrage sur le courrier et l’évolution des volumes à
imposé un standard de marché, le l’express. Dans l’express, l’Eu- transporter, l’activité du
monocolis de 30,5 kilos maxi- Europe − reliant 375 aéroports de son « hub » asiatique de Subic rope reste le point faible de Fe- transport routier a continué
mum, facile à trier et à massifier, dans le monde et UPS compte Bay aux Philippines, FedEx va en dEx et ce groupe reste très dépen- de progresser depuis trois
et qui peut être livré par un seul 600 appareils. DHL aligne une ouvrir un à Canton. Outre l’acqui- dant des Etats-Unis. D’ailleurs, ans. Toutefois, en cas de re-
Michel Godet
homme. Ils ont intégré le trans- flotte de 420 appareils et vient de sition de Pafex en Inde, il a ra- son principal souci pour 2008 tient tournement de conjoncture,
port aérien pour accélérer les flux créer avec Lufthansa une coentre- cheté au groupe chinois DTW à la conjoncture américaine. tous les volumes délocalisés
et le transport routier pour maîtri- prise de transport aérien, Aerolo- Group ses 50 % dans leur joint- « Peu importe les prévisions opti- ne pourraient pas être rem- Philippe Grillot.
ser la distribution finale. Une gic, qui renforcera dès 2009 ses venture de transport express. mistes de la Chine ou d’autres placés de la même façon et le
autre clef de leur succès a été le positions en Amérique du Nord, Même stratégie asiatique pour pays, les Etats-Unis représentent secteur subirait, avec un décalage contraignantes que celles d’autres
contrôle direct de leurs réseaux et Asie du Sud-Est et Proche-Orient DHL, qui a acquis les 50 % de 25 % de l’activité économique de deux ou trois ans, les effets de pays, les grandes plates-formes
de leurs systèmes d’information. au départ de son nouveau hub de Sinotrans, son partenaire chinois mondiale et, quand leur économie la mondialisation. d’importation que sont Rotter-
« Le client veut avant tout de la Leipzig. depuis 2003 dans Exel-Sinotrans ralentit, les effets s’en font sentir En revanche, la globalisation est dam, Anvers ou Hambourg vont
fiabilité et la sous-traitance est un Freight Forwarding. Il se dote partout », déclarait récemment une formidable opportunité pour continuer de se développer au
facteur de non-qualité. UPS inves- Relais de croissance en Asie ainsi de sa propre plate-forme de Fred W. Smith, président et fon- tous les prestataires logistiques détriment de Marseille ou du
tit 1 milliard de dollars par an en Une des règles de l’express veut logistique et de commission de dateur du groupe. qui se positionnent sur l’intercon- Havre. Nous avons devant nous
informatique depuis quinze ans », qu’il croisse en moyenne trois fois transport en Chine. J.-M. G. tinental. Plus les marchés sont des enjeux importants en termes
souligne Jean-François Conda- plus vite que la richesse nationale Pour sa part, UPS a ouvert un complexes et lointains, plus les d’emploi, de renforcement du
mine, district manager Europe de du pays où il est implanté. Sans « hub » à Shanghai et passé un (1) DHL International est services àfournir et lavaleur ajou- tissu économique et local et de
l’Ouest. surprise, pour les intégrateurs accord avec AFL en Inde. Il s’in- devenu, au niveau mondial, tée deviennent importants. Ces revitalisation de filières logis-
Leurs investissements dans le comme pour les autres presta- téresse aussi au marché express le premier logisticien et le prestataires ont tous les jours à tiques complètes.
transport aérien sont, pour cer- taires de services logistiques, les domestique de l’ex-empire du Mi- 6e employeur depuis son entrée faire preuve d’imagination pour Il nous faut donc saisir notre
tains, très élevés. FedEx, le plus relais de croissance se situent na- lieu. Quant à TNT, il a acquis l’an dans le groupe allemand trouver les solutions innovantes chance. C’est pourquoi nous vou-
engagé dans cette voie, dispose de turellement aujourd’hui en Chine passé Hoau en Chine, Speedage Deutsche Post World Net qui permettent à leurs entreprises lons travailler dans cette direction
672 avions − 45 sont basés en et en Inde. C’est pourquoi, en plus en Inde et Mercurio au Brésil. (DPWN). clientes de fabriquer ou de faire avec les ministères français
fabriquer très loin. concernés, d’autant que la ré-
forme des ports engagée en ce
INTERVIEW Cette extension en « overseas » moment par le secrétaire d’Etat
des chaînes logistiques ne favo- aux Transports, Dominique Bus-
SCOTT PRICE rise-t-elle pas les plus grands opé- sereau, est une formidable occa-
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE DHL EXPRESS EUROPE rateurs mondiaux qui ne sont pas sion de redonner de la compétiti-
français ? vité à nos portes d’entrée
Plutôt qu’une menace pour nos nationales.
« La prochaine phase de croissance viendra prestataires nationaux, la mon-
dialisation doit plutôt être analy- Les entreprises de transport et de
de la coopération asiatique entre la Chine et L’Inde » sée comme une opportunité de se logistique pourraient-elles béné-
lancer sur des marchés qui n’au- ficier d’un retour de filiales délo-
raient même pas été imaginés calisées ou d’achats en Europe ou
Quels enseignements peut-on ti- tage bénéficié à certains maillons qu’une rumeur. J’aimerais sou- quelques années plus tôt. La à proximité ?
rer de la mondialisation ? de la chaîne logistique qu’à lign er deu x p oint s. To ut France a son rôle à jouer grâce à Je pense que ces phénomènes
Depuis la fin des années 1990, d’autres ? d’abord, les autorités antitrust plusieurs entreprises pilotes à ca- relèvent de mouvements de ba-
les entreprises, soumises à de Non, le secteur logistique dans n’autoriseraient pas cette vente, pitauxfrançais. Mais, en parallèle, lancier. La France a perdu ses
fortes pressions sur les prix, ont son ensemble en a bénéficié. car elle reviendrait à passer de les grands acteurs mondiaux du marchés textiles, d’abord partis
dû réduire leurs coûts en jouant Comme 80 % des clients recou- trois à deux acteurs sur le mar- « freight forwarding », même s’ils dans des pays de l’Est, puis il y a
notamment sur le « sourcing », rent à un seul mode, 80 % des ché américain de l’express. En- ne sont pas français, font appel, quelques années plus loin vers
d’où un développement consi- utilisateurs d’express demeure- suite, pourquoi FedEx nous ai- lorsqu’ils se développent sur le l’Asie. C’est vrai aussi pour
dérable de leur « supply chain ». ront fidèles à l’express, 80 % de derait-il à renforcer notre territoire français, à de nombreux d’autres secteurs d’activité
Ainsi la distance géographique ceux qui font appel aux transi- position aux Etats-Unis ? Ce sous-traitants nationaux. comme le jouet. Aujourd’hui, les
entre lieux de production et de taires resteront des utilisateurs n’est pas logique. J’affirme au Lors d’une récente réunion à Bru- entreprises françaises se rendent
consommation a été multipliée, de « freight forwarding », etc. contraire que nous devons res- xelles, le Medef avait mis en lu- compte des problèmes de trans-
en moyenne, par 50 en vingt ans. Mais les perspectives qui s’of- ter présents aux Etats-Unis. En mière trois secteurs d’activité por- port, de délais ou de qualité de
Les produits fabriqués hier aux frent aux 20 % restants sont im- premier lieu car sans cela nous teurs pour l’avenir de notre pays, production inhérents à la dis-
Etats-Unis ou en Europe, en menses. D’autant que c’est ce ne serions plus un prestataire parmi lesquels figurait la logis- tance. Il y en a donc qui revien-
vue d’une consommation aux sur ce segment que se recrutent global. En second lieu, parce tique. Il faudrait que la France, nent aux pays de l’Est, la phase 1
Etats-Unis ou en Europe, sont les clients qui demandent de que nous y avons déployé des comme les Pays-Bas, puisseconsi- de leur mouvement, parce qu’ils
désormais assemblés en Chine à l’aide pour concevoir leurs solu- efforts considérables au cours dérer que chaque emploi perdu à en maîtrisent mieux la chaîne
partir de pièces fabriquées en tions logistiques. Ils recherchent de ces deux dernières années cause des délocalisations devient d’approvisionnement. C’est une
DR
Malaisie, au Japon et en Thaï- un prestataire unique, capable Scott Price. afin de redresser notre activité un emploi gagné dans la logis- bonne nouvelle pour certains de
lande. Résultat, la plupart des de leur faire économiser de l’ar- express, en combinant plusieurs tique ou la distribution. C’est vrai- nos prestataires qui vont pouvoir
fabricants ont été surpris par la gent et qui puisse leur dire de nouveaux marchés aux gammes de services qui cou- ment l’objectif que nous nous fi- redevenir pilotes des opérations,
vitesse à laquelle, en l’espace quand et pourquoi passer par un Etats-Unis. Elles étudieront la vrent la totalité du territoire. xons à TLF. depuis les usines jusqu’au
d’environ dix ans, la logistique expressiste ou un transitaire. manière la plus efficace d’ex- Mais la poursuite de nos activi- Mais pour que nous puissions y consommateur final.
est devenue partie intégrante de Ces 20 % finiront par devenir porter des marchandises à bas tés suppose des modifications. parvenir, les entreprises fran- Mais il faut demeurer extrême-
leur gestion. Un exemple : Mi- 30 %, sous la poussée des multi- prix vers ces nouveaux marchés. En plus des 600 postes suppri- çaises ne doivent pas être ment vigilants, car un nouveau
chael Dell a déclaré récemment nationales asiatiques. Dans nos més chez DHL Express Ameri- contraintes de faire la course à la mouvement de balancier est tou-
que, dans le coût total de pro- métiers, la prochaine croissance Votre filiale express aux Etats- cas, un certain nombre d’op- compétitivité avec des semelles jours possible. Je le répète, les
duction d’un ordinateur, le coût d’envergure viendra de la coo- Unis connaît des difficultés, allez- tions sont à l’étude. Mais, en de plomb. Il faut absolument que prestataires logistiques français
de la logistique dépasse aujour- pération asiatique entre la vous la céder et sortir de ce mar- tout état de cause, nous reste- tous les pays soient soumis aux ne resteront parfaitement compé-
d’hui celui de la main-d’œuvre. Chine et l’Inde. Ces multinatio- ché ? rons présents aux Etats-Unis. mêmes règles et aux mêmes titifs que s’ils peuvent bénéficier
nales seront confrontées aux La vente de notre activité aux contraintes. Tout le monde a des mêmes conditions que leurs
La globalisation a-t-elle davan- mêmes défis lors de l’ouverture Etats-Unis n’est rien de plus PROPOS RECUEILLIS PAR J.-M. G. compris désormais que les zones concurrents d’autres pays.
de consommation étaient de plus PROPOS RECUEILLIS PAR O. N.
SITL Les Echos - mardi 11 mars 2008 - 11
garde un même contenant d’un médiaires et des manutentions dif- par an pour un poste de coordina- explique Fouad el-Ouardighi. France accueille des étudiants
mode à l’autre comme unité de ficiles ont été supprimés. On parle teur des flux internationaux à A Bordeaux, l’Institut supé- africains, suisses ou anglo-sa-
chargement (conteneur, caisse L’intermodalité garde un même d’exploitation intensive dans un 200.000 bruts annuels pour un rieur de logistique industrielle xons. Les cours sont dispensés en
mobile, remorque...) afin de ré- contenant d’un mode à l’autre cas, d’industrialisation dans directeur « supply chain » inter- (Isli) organise un cycle internatio- anglais. « Nous avions initié des
duire les manutentions intermé- comme unité de chargement l’autre. national. nal « Science of global supply cours en chinois, mais ça a
diaires. L’unité typequiglisseainsi (conteneur) afin de réduire les Les échanges ainsi accélérés, les Ces formations demandent chain management ». Tous les échoué. Au-delà du vocabulaire
du maritime au routier ou de l’aé- manutentions intermédiaires. liaisons devenues plus fréquentes d’abord d’être polyglottes. A par- cours sont dispensés en anglais, d’une langue étrangère, nos étu-
rien au ferroviaire et afait lesuccès et le besoin de compétitivité accru tir d’un certain niveau de rému- ou en espagnol pour les anglo- diants apprennent les pratiques
de l’intermodalité est le conteneur sources humaines spécialisé dans ont permis à l’intermodalité de nération, tous les grands groupes phones. « Il s’agitd’une formation internationales. Les cours sont
(lire ci-dessous). le secteur. soutenir la mondialisation qui re- exigent évidemment un anglais qui accueille une vingtaine d’étu- dispensés par des professionnels
Les bienfaits de l’intermodalité pose surtout sur des achemine- courant… et la maîtrise d’autres diants venus de tous les horizons travaillant dans des entreprises
font l’unanimité dans toutes les Opérations de bout en bout ments intercontinentaux, c’est-à- langues est appréciée. Certains géographiques. Cette année, dix étrangères, ils leur enseignent le
professions liées de près ou de loin L’exemple du maritime illustre les dire en « overseas ». « Chez nos cursus, comme le master langues nationalités sont représentées, no- management d’organisations lo-
au transport et à la logistique : trois étapes de l’évolution du sec- adhérents, ce phénomène a été très étrangères appliquées (LEA) lo- tamment française, chinoise, ar- gistiques internationales et leur
« Elle est essentielle pour biengérer teur transport-logistique depuis sensible en particulier grâce au gistique internationale créée en gentine, indienne, mexicaine, co- apprennent à gérer des équipes
les flux “overseas”, aujourd’hui quatre décennies. Dans les an- boom des importations d’Asie », 2005 à l’université de Nantes réenne », explique Dominique multiculturelles », explique Co-
traités à 85 % en conteneurs. Plus nées 1970-1980, les compagnies souligne Philippe Bonnevie, de forme des logisticiens trilingues. Estampe, directeur de l’Isli. rynne Jaffeux, responsable de
un chargeur dispose de facilités via maritimes prenaient les marchan- l’AUTF. « Au sein des grands Mais pour Fouad el-Ouardighi, L’idée est de former les futurs l’enseignement supérieur à
différents modes d’acheminement, dises en charge de port à port. groupes de prestataires detransport directeur du mastère logistique et logisticiens à gérer des équipes l’AFT-Iftim.
plus sa logistique bénéficie dumeil- Ensuite, de 1980 à 1990, elles sont et logistique, l’“overseas” générait management de la « supply dans le monde entier, avec les Mais ce type de formation
leur rapport qualité/coût », résume intervenues depuis la porte de entre 10 % et 15 % du chiffre d’af- chain » à l’Essec, être polyglotte contraintes linguistiques et cultu- coûte cher, le « master of
Philippe Bonnevie, le délégué gé- l’expéditeur jusqu’à la porte du faires global il y a dix ans. Actuelle- ne suffit pas : « Suivre des cours relles que cela comporte. science » de l’Isli, par exemple,
néral de l’association des char- destinataire. Enfin, apparue au ment, il atteint plutôt entre 30 % et en anglais, partir en voyage En octobre dernier, l’Isli a en- revient à 14.000 euros, sans forcé-
geurs français, l’AUTF (Associa- cours des années 1990, la prise en 35 % », avance Marc Pietra. d’étude à l’étranger, c’est le b.a.- voyé ses étudiants faire leur ren- ment trouver de débouché à l’ar-
tion des utilisateurs de transports charge de bout en bout s’est géné- L’offre globale des prestataires a ba. Ce qu’il faut donner à nos trée dans des grands groupes in- rivée. Les raisons sont une frilo-
de fret). « L’essor de l’intermoda- ralisée dans les années 2000 et été renforcée par des regroupe- étudiants, ce sont de vraies armes ternationaux avec des missions sité des jeunes à partir vers des
lité reste un paramètre important encore étendue, depuis le dernier ments (concentration des acteurs pour se faire reconnaître par les logistiques réelles à accomplir destinations « exotiques » crai-
des évolutions pour les trafics poste de production en fin de ou alliances dans le maritime) tan- entreprises du monde entier. » pendant les six mois de l’alter- gnant d’avoir des difficultés à
“overseas worldwide” comme chaîne jusqu’aux rayons des ma- dis que les grands chargeurs nance. Répartis par équipes de réintégrer ensuite le système eu-
pour les trafics continentaux », pré- gasins. Les opérations de bout en concentrent leurs trafics sur un Certification quatre, ils conjuguent leurs expé- ropéen et des salaires à l’interna-
cise, de son côté, Marc Pietra, bout englobent désormais les petit nombre de partenaires leur Selon lui, la meilleure d’entre riences et leurs cultures diffé- tional parfois indexés sur ceux du
président de France Ingénierie acheminements (transports) et de apportantdesprestationsglobales. elles est la certification délivrée rentes. Certains doivent, par pays d’accueil…
Logistique, un cabinet de res- nombreuses prestations amont et E. L. D. par l’Apics, l’Association améri- exemple, traiter le développe- N. A.
loppe de manière exponentielle, 9,51 millions, trois fois plus, dans congestion de certaines infrastruc- EUROSTAF - Département Formations du groupe Les Echos
pose pourtant un problème aux l’autre. Sur cet axe, il faut donc tures portuaires et de manuten- 16, rue du Quatre Septembre / 75112 PARIS Cedex 02
armateurs. Elle repose sur deux repositionner plus de 6 millions de tion, ainsi que celle des transports
logistiques différentes, celle « en « boîtes » vides. Rien que pour les routiers et ferroviaires en prolon- Renseignements : Chantal DANJOUX
conteneurs » qui concerne les mar- trois grands marchés Europe-Ex- gement du maritime. Tél : 01 49 53 89 11 - Fax : 01 49 53 89 20
chandises transportées et celle trême-Orient, Europe-Amérique E. L. D. E-mail : cdanjoux@eurostaf.fr
12 - Les Echos - mardi 11 mars 2008
SITL
croissances spectaculaires liées à liste des transports à la par Lee Kuan Yew s’inspire
l’essor économique de la Chine. Mission économique fran- des préceptes du confucia-
Bien placée sur les routes mari- çaisedeSingapour. Mais la nisme, il pourrait aussi se ré-
times entre Asie et Europe, concurrence est vive. Les clamer de l’historien français
Moyen-Orient et Afrique, la grands armateurs Maersk Fernand Braudel. Le projet de
« ville du lion » (son nom en sans- et Evergreen ont choisi le Singapour est le premier port à conteneurs du monde avec plus de 27 millions d’EVP transbordés en 2007. Singapour illustre brillam-
krit) bénéficie de l’augmentation port voisin de Tanjung Pele- ment son concept d’« écono-
du trafic avec la Chine comme pas, en Malaisie, pour accueillir la dité des services offerts.Une crois- Dans le domaine aéropor- aux 57 millions de Roissy-CDG). mie-monde » : sur un espace res-
avec les pays membres de l’Asean. majorité de leurs conteneurs tran- sance externe, parfois agressive, tuaire, l’essor du trafic fait aussi Avec l’agrandissement des deux treint, une cité-Etat au confluent
140.000 navires du monde entier y sitant dans la région, même s’ils est aussi pratiquée. PSA a conti- craquer les capacités et Singapour premiers terminaux, et surtout des routes commerciales domine
font escale chaque année. Letrafic restent présents dans le port de nué d’étendre son réseau interna- y répond en investissant massive- avec le nouveau terminal 3, ouvert un vaste espace en captant ses
d’hydrocarbures y est considé- Singapour. Afin de résister aux tional qui compte 26 ports dans ment. L’aéroport international de en janvier, Changi porte sa capa- richesses. Comme Venise, Bruges
rable et Singapour s’affirme ports malais, meilleur marché, 16 pays, pour répondre aux de- Changi avait accueilli 35 millions cité annuelle à 64 millions. Le ou Anvers le firent en leur temps.
comme une plaque tournante PSA mise sur l’efficacité et la rapi- mandes croissantes du commerce. de passagers en 2006 (à comparer « hub » de Singapore Airlines JEAN-PHILIPPE VON GASTROW
Coincée sur un territoire grand pour la compagnie nationale Emi- Rashid interviennent toujours plus.
comme trois départements fran- rates, joue sur sa situation géogra- Neuvième port mondial de conte-
çais, l’économie batave a toujours Avec 1.000 hectares supplémentaires, Maasvlatke 2, dédié aux conteneurs et à la chimie, permettra au port de phique, à mi-course entre l’Ex- neurs, Jebel Ali connaît des inves-
trouvé son salut dans des activités Rotterdam de s’étaler sur 6.000 hectares et de faire transiter 16 millions d’EVP par an, contre 8,3 millions en 2004. trême-Orient et l’Europe, voire la tissements soutenus et devrait dou-
extérieuresàvaleurajoutée.Trans- côte est des Etats-Unis. Ce hub bler sacapacitéà l’horizon 2020.De
port et logistique contribuent ainsi internationaux à partir des Pays- de Lille rivalisent avec l’infrastruc- loirs ferroviaires sont en prépara- aérien émergent est celui qui a le son côté, Dubai Ports World, l’opé-
à4,4 %du PIBnational. Ilsfournis- Bas s’effectuent via les 5.000 kilo- ture batave. tion vers Lyon et Gênes. Autres plus fortement progressé dans le rateur portuairede Dubaï, poursuit
sent du travailàplusd’undemi-mil- mètres de voie fluviale. « Des opé- Mais pour Dick Van Den Broek travaux pharaoniques, l’extension monde en 2007, à savoir + 19 %, à une politique de croissance externe
lion de personnes, soit 8,7 % de la rateurs globaux de terminaux Humphreij, le plus grand danger du port de Rotterdam. Dénommé 34 millions de passagers internatio- spectaculaire, qui l’a porté au qua-
population active. De simples (global terminal operators), vient des entreprises nationales qui Maasvlakte, ce projet, d’un coût de naux.Sonextension estd’ailleursen trième rang mondial : après avoir
transporteurs, les Néerlandais sont comme les leaders Hutchison, tombent entre des mains étran- 2,9 milliards d’euros, va permettre cours pour porter sa capacité à acquis l’opérateur de manutention
devenus experts en logistique. APM ou DP, ont pris des positions gères. La compagnie de fret ferro- d’augmenter de 20 % les capacités 70 millions par an. Le nouveau et de logistique CSX et la compa-
« Des marchandises débarquées le stratégiques dans les couloirs reliant viaire Railion est devenue pro- actuelles.Par ailleurs,aucoursdela terminal en construction pourra ac- gnie P&O, il s’implante en Egypte,
matin à Rotterdam sont sur les étals Rotterdam à l’Italie ou à la Po- priété de Deutsche Bahn , période 2010-2020, 10,4 milliards cueillir à terme 26 Airbus A380, àAden età Djibouti,et joueun rôle
français, allemands ou suisses logne », rappelle Hans Smits, prési- Nedlloyd est désormais aux mains d’euros seront alloués aux voies dont Emirates estleplus grosclient. croissant dans toute l’Afrique.
l’après-midi », se plaît à souligner dent du port de Rotterdam. du danois Maersk, comme Frans d’eau, notamment au canal Seine « A Dubaï, l’environnement por-
Dick Van Den Broek Humphreij, Lieu d’échanges intercontinen- Maas à celles deDSV.Air France a Nord Europe en 2012. Services « cargo » tuaire se développe très vite, comme
directeur général de l’EVO, l’asso- tal, passage obligé du transit en avalé KLM, tout comme TNT Pour l’aérien, une enveloppe de Un nouvel aéroport est en l’économie dans son ensemble »,
ciation des chargeurs néerlandais. Europe, le pays tient coûte que Freight (Wilson) a été repris par 550 millions d’euros ira en 2008 à construction. Objectif : offrir, dans observe Philippe Blasset. Avec un
coûte à conserver cette position Geodis. « La perte de ces grands l’aéroport Schiphol. Afin d’assurer un premier temps, des services tauxdecroissancede7à8 %paran,
Les menaces sont légion vitale. D’autant que les menaces acteurs signifie aussi une fuite de sa croissance, une partie de son « cargo » à l’intérieur de la zone les milieux d’affaires craignent plu-
Après avoir été le premier port sont légion. Au bord de l’asphyxie, savoir-faire », déplore-t-il. trafic sera délesté vers l’aérodrome franche de Jebel Ali, qui, créée en tôt la surchauffe que la crise. Cet
mondial jusqu’en 2003, Rotterdam le seul aéroportinternational, Schi- de Lelystad au milieu d’un polder. 1985 et accolée au plus grand port essor accéléré comporte ses zones
demeure la première porte d’en- phol, n’a guère de perspectives Douze travaux d’Hercule En outre, un schéma d’aménage- de Dubaï, est la plus importante du d’ombre comme les conditions très
trée du commerce en Europe, no- d’extension vu l’activisme écolo- Pour relever les défis, les Pays-Bas ment du territoire a mis en relief pays. Elle accueille plus de dures faites aux travailleurs immi-
tamment en conteneurs. L’aéro- gique. Rotterdam subit de plein sont prêts à s’atteler aux douze cinquante zones d’activité à même 5.000 entreprises opérant dans l’in- grésoulespénuriesdematériauxde
port d’Amsterdam Schiphol se fouet la concurrence d’Anvers et travaux d’Hercule. La première de déployer une offre foncière dé- dustrie, la distribution, la logistique construction. Elle se traduit aussi
classe au troisième rang européen Hambourg. Quant au transport ligne ferroviaire européenne dé- diée à la logistique. Mais le plus et le stockage. Depuis une ving- par de légendaires embouteillages.
en matière de fret. De plus, le routier, il se frotte à la concurrence diée au fret vient d’entrer en ser- grand défi concerne le réseau rou- taine d’années, l’émirat a ainsi as- L’émirat a donc décidé d’investir
royaume batave est la première des pays de l’Est et subit un vice : la Betuwelijn relie désormais tier systématiquement saturé deux suré son succès, en établissant une dans trois lignes de transports
puissancebatelièreenEuropeavec manque de main-d’œuvre structu- Rotterdam à la Ruhr. Un investis- fois par jour avec des centaines de dizaine de zones franches théma- en commun pour lesquelles le fran-
40 % de la flotte fluviale du conti- rel. En matière logistique, les sement de 4,7 milliards d’euros kilomètres de bouchons. tiques. S’y sont implantées en fran- çais Systra a été retenu comme
nent.Prèsdelamoitiédeséchanges centres de distribution de la région pour 160 kilomètres. D’autres cou- DIDIER BURG, À AMSTERDAM. chise d’impôts et en nom propre consultant. J.- P. V. G.