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Twcnty-fourth Session Ih3wuaïb vereepran CCCCHR
Infom,ation Document M,!f$9pMauHOHHbla noKyMer:T

Paris 1987 Conférence générale Confwencia General


Vingt-quatrleme session 24.” reuni6n
Document d’infom,ation Dorumentos de information

24 C/I!VF.24
25 novembre 1.987
Original a~lais/françaie/eepagnol

Allocution
de
M. Federico Mayor
Directeur génhal de 1’Uneaco

à la clôture de !a vingt-quatrième session


de la Conférence générale

Pari8, le 20 novembre 1987


,

24 C/Il’W,24

Monsieur le Président,

Au moment où prend fin cette vingt-quatrièae session de la Conférence générale, Je


voudrais tout d’abord ajouter ma voix à toute8 celle8 qui 8e sont déjà fait
entendre pour vous exprimer notre reconnaissance. Votre fermeté, la sérénité
empreinte de détermination avec laquelle vou8 avez 8u conduire no8 débats sont
pour beaucoup, me semble-t-il, dan8 le succès de cette conférence. Votre sagacité
a suscité l’admiration de tous :. elle sera également précieuse au Conseil
exécutif, Où VOUS êteS appelé à 8i&er jU8qU’à 18 Vin@-Cinquihlle 8e88iOn de la
Conférence Bénérale.

Permettez-moi aussi de dire toute ma gratitude aux membre8 du Bureau qui vou8
ont secondé, aux Vice-Préaident8, aux Prhsidente de8 comit&e, COUUSi88iOn8 et
groupes de travail, aux membres du Groupe de rédaction et de négociation, et en
particulier ir 8on Président, ainsi qu’a l’ensemble de8 déléguéa.

Je tiens également à exprimer, en mon nom pesonnel couune en celui de


l’Organieation, notre profonde reconnaissance hu Président sortant du Conseil
exécutif, M. Ivo Margan, dont la sagesse et le calme ont 6th particulihment
précieux dan8 les circonetancee récente8 de la vie de l*î.lneaco.

Je voudrai8 enfin remercier très 8inC&re3ent toute8 celle8 et toue ceux qu’il
ne faudrait pas oublier à l’heure deo cérémonies : je veux parler de8 membre8 du
per8onnel de l’Organisation. Dans tout le Secrétariat, epécialietee du programme
et secrétaires, techniciens et administrateurs, traducteur8 et interprétea, et
bien d’autres encore, ont fait preuve d’un dévouement inlassable et n’ont ménagé
ni leurs efforts ni leur temps pour contribuer au bon déroulement de8 travaux de
la Conférence générale.

Monsieur le Président de la Conférence générale,


Monsieur le-président du Conseil exécutif,
Excellences,
Me8dame8, Mewieura,

La coutume veut que le Directeur général prononce une allocut<on de clôture pour
mettre un terme à chaque seoaion de la Conférence générale.

D’ordinaire, eelon de8 règles non éCrite8, le Directeur général dre88e &
cette occasion un bilan de ce qui 8’e8t passé h la Confdrence gCnCrale, de8
grandes d&~.8iOn8 qui y ont été prises, de8 acquis et de8 enseignement8 que l’on
peut en tirer.

Voua comprendrez toutefois qu’ayant pris me8 fonctions il y a qUelqUi? jour8


i peine, alors que pour l’essentiel le8 travaux de la Confkence thaient achevéa, :
il serait preeque déplacé de vouloir établir un bilan exhau8tif de cette
vin(3t-quatrième 8e88iOl1, à la préparation de laquelle, par la force de8 chOee8, je
n’ai paa 6th aeaocié. Cette analyse approfcndie, j’y procbderai avec 18,
Secrétariat dam le8 eemainea qui viennent, en paeeant 8u crible l’en8embl8 dei i
déclaration8 que vo08 avez faite8 et de8 décieionrr que VOu8 8V82 Pri8e8, Cela me
permettra de vriiller avCcT \m coin tout particulier a la mire em oeuvre d&
r&olutioM de cette 8e88iOn et & l*ut’bCUtiOn du PrOlWBWtIe et bublet que voua l v8z t
approuvC . *
@* 1
24 WIKF.24 - page 2

Chaque session de la Ccnférence gdndrale de 1’Unewo :onetitue un évkwment


singulier, qui possède ses traita propre8, 8on etyle et 8a spécificité. S’il me
Fallait caractériser d’un mot l’esprit de cette vingt-quatrième session, Je dirai8
volontiers que c’est la Conférence de l’ouverture - ouverture des idées, ouverture
des perspectives. En d’autres termes, le bilan de la vingt-quatrième cession me
psrnît excéder, et de loin, le simple recensement des déCi8iOnS qui y ont été
ndoptécs. A mes yeux, c’est la manière même d’aborder le8 enjeux de la coopération
internationale dan8 les domaine8 de compétence de l*Organisation qui est en train
de se modifier.

Aujourd’hui donc, il s’agit moins de conclure que d’ouvrir une route


nouvelle. Quatre principes, comme autant de point8 cardinaux, me parai8sent avoir
orienté le8 débats : il faut s’accorder ; il faut concentrer ; il faut fa.,re
preuve de rigueur financière ; enfin, il faut réformer, innover, tedessiner
1 ‘Unesco.

La première idée-force, c’est que rien ne se fera à l’llnesco san8 l’accord de


tous les acteurs qui participent à la vie de l’organisation. Je crois que vous
avez prêché d’exemple par la tenue que vou8 avez BU donner a vo8 travaux.
L’ampleur de la participation à cette session a été à la mesure de 8on importance
pour l’avenir de 1’Unesco : 154 Etat8 membre8 et 2 Membre8 a88ociéa y Ctaient
représentés, ainsi que 5 organisme8 du système des Ration8 Unie8, 17 organisation8
intergouvernementales et non moina de 69 organisations internationales non
gouvernementales - au total quelque 1.818 participants, Ban8 compter le8
journalistes qui ont suivi les travaux. Mais au-delà même de ce8 statietiquea, il
me semble que c’est le ton de vo8 débats qui a frappé tous le8 obeervateurs.
Rarement, je dois le souligner, on aura vu Conférence générale plus sereine dan8
l’expression de points de vue divers, plus mûre dan8 8e8 délibérations, plu8
apaisée dans ses choix. Rarement les séances de nuit auront étC auaei peu
nombreuses. Ainsi le groupe de travail de la Commission V, qui a Sofia c’était
réuni pendant 3 jours et 3 nuits, a achevé 8es travaux à la présente eet3eio11 en
moins de trois heures. De plus, la session qui e’achève a été l’une de8 plus
brèves de toute l’histoire de 1’Unesco.

La Conférence générale est donc parvenue à un accord sur la plupart de8


questions qui étaient inscrites à son ordre du jour, et cela en évitant presque
totalement 12s polémiques, les âpres différends qui ont pu naguire donner de
1 ‘Unesco une image &formée, celle d’une arène internationale de confrontation et
non de coopération, comme il convient à des scientifiques, de8 créateur8 et de8
éducateurs.

Il est vrai que sur bien des r,sints difficiles - JC songe à la définition du
rôle de 1’Unesc.o dan8 l’examen des problèmes de la communication, ou der queetiola
relatives au désarmement et aux droit8 des peuple8 - la précédente sess? on de ,a
Conférence générale avait largement préparé le terrain. Je me réjoui8 que les
délégations aient choisi de 8’en tenir, pour l’essentiel, aux base8 du consensu
soigneusement élaboré à Sofia.

L’Unesco, a-t-il été dit au cour8 du débat de politique générale, ne devrait


pas être considérée comme “Un terrain d’expérimentation pour la propagande ou, pi8
encore, pour des exercices de confrontation. Ce qu’il noue faut, c’est moine de
rhétorique et plus d’action concrète’*. Je partage pleinement ce point .de vue.
C’est en donnant la priorité au “faire” sur le ‘*dire’* que nou8 serons en meeure
d’ouvrir a l’llnesco cette route nouvelle que j’évoquai8 il y a un inetant.

A cet egard, la vingt-quatriéme session de la Conférence ghhale marque une


étape décisive dans la vie de notre Organieation, comme ai elle avait permia a
chacun de procéder à un examen de conscience et a un inventaire critique
- exercice8 qui constituent en vhrit6 le8 préalable8 de la renaireance de
1 ‘Unesco. Car la seconde idée-force ,qui de toute Cvidence 8e déaa8e de TO8 débata,
c’est qu’il faut, dan8 l*int@!rêt même de8 deetinatairee de nOtr8 action et en
24 CVINF.24 - page 3

particulier des pays en développement, concentrer le programme de l’organisation


sur l’essentiel, sur les sphères d’action assignées à l’llnesco par son Acte
constitutif.

naturellement, diront les sceptiques, voila qui est plus facile a dire qu’à
faire. Certes chacun, ou peu s’en faut, s’accorde à reconnaître la nécessité de la
concentration ; mais comment la réussir, alors que quantité de programmes - on
l’entend souvent dire dans ces enceintes - se voient reconnaître un caractère
prioritaire ? Vos travaux indiquent néanmoins certains pôles autour desquels
pourraient s’orienter l’action et le programme de 1’Unesco.

Dans le domaine de l’éducation, les Etats membres considèrent à l’évidence


l’alphabétisation comme hautement prioritaire. Le fait que la Conférence générale
ait décidé d’attribuer au programme 11.1, relatif a l’alphabétisation et h
l’enseignement primaire, la quasi-totalité des fonds de la réserve pour les
projets de résolution qui avaient Cté affectés aux programmes de l’éducation, est
significatif, et j’en ai pris bonne note.

La plupart des Etats membres ont souligné l’importance qu’ils attachent a la


science et à la technologie comme facteurs déterminants du développement, Ctant
entendu que la grande transformation des sociétés humaines qui est ainsi induite
repose sur un lien synergique unissant l’éducation, les sciences exactes et
naturelles, les sciences sociales et humaines, la culture et la communication. Par
sa vocation et ses compétences, l’Unesc0 est mieux à même que toute autre
institution de répondre à ces préoccupations.

Parmi les autres priorités retenues par les Etats membres, pays industriels
comme pays en développement, figurent le développement et ses relations avec
l’environnement. Nombre de délégués ont évoqué le rapport Brundtland “Notre avenir
à tous” et le concept card.inal sur lequel il repose - cette idée d’un
“développment durable”, c’est-à-dire d’un développement capable de “rkpondre aux
besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures
de satisfaire les leurs”. Il est très vraisemblable que, dès la présente session
de l’Assemblée générale des Rations Unies, 1’Unesco sera appelée à jouer un rôle
actif dans la mise en oeuvre des recommandations de ce rapport. Je veillerai
personnellement à ce qu’il en soit tenu compte dans le cadre des programmes
scientifiques intergouvernementaux qui ont été créés par 1’Unesco dans le domaine
de l’environnement et des ressources naturelles.

Une autre priorité, régionale celle-ci, concerne les suites a donner aux
recommandations de CASTAFRICA î1. La formation et le renforcement des réseaux
régionaux devraient également être privilégiés. Il y. a !ieu Egalement de citer le
programme international sur la géosphère-biosphère dl Consell international des
unions scientifiques (CIUS), ainsi que le développement des biotechnologies,
particulièrement dans la r&gion d’Amérique latine et des Caraïbes et dans les
Etats arabes, ainsi que la coopération internationale dans le domaine de la
prévention des risques llés aux catastrophes naturelles, pour laquelle une
DéCeMie! internationale pourrait être proclamée par 1’AssemblCe g&n&rale des
Rations Unies.

Monsieur le Président, je voudrais insister sur l’importance dCcisive des


sciences et des technologies pour l’avenir des pays en développement. S’il est
vrai qu’elles ont creuse un fossé entre ces derniers et les pays industrialisés,
il est non moins exact qu’elles seules sont susceptibles de combler la faille
qu’elles ont contribué s ouvrir. Aussi conviendra-t-il d’accorder une attention
toute particuliére aux applications des sciences et des technologies aux pays les
moins avaneks. J’ai ainsi pris bonne note - mais ce n’est qu’un exemple psrrni
d’autres - d’un théme évoqué h plusieurs reprises au cours des ddbats st qui est
celui de l’utilisation des sciences et des technologies pour le développement des
îles du Pacifique. Il y a :a un champ d’action qui requiert, me ssmble-t-il, des
efforts accrus de la part de ltOrgsnisation.
1
1
-. -
24 C/IlVF’.24 - page 4

S’agissant plus particulièrement des sciences sociales et humaines, le


Conseil exécutif avait souligné la nécessité de renforcer leur place dans les
programmes de l’Organisation. Nombre de délégués ont réitérd cette recommandation
lors des travaux de cette vingt-quatrième session. Personnellement, je regrette
que des pas plus décisifs n’aient pas été faits dans cette voie lors de
I’Glaboration du Projet de programme et de budget pour 1988-1989. Il pourrait être
utile, à cet égard, d’encourager les centres d’études avancées à coopérer entre
eux pour mieux évaluer les incidences régionales et internationales du progrès
technologique.

Quant à la culture et à la communication, vos débats me paraissent en avoir


balisé. les grands axes prioritaires - coopération et développement culturel -
autour desquels s’unissent les volontés des Etats membres, Trois priorités ont été
Qe nouveau définies : l’action en faveur du patrimoine - qu’il s’agisse du
patrimoine physique ou de ce patrimoine immatériel, ou non “physique”, qui recèle
toute la mémoire culturelle de l’humanité ; la Décennie mondiale du développement
culturel - et je me félicite à cet égard que la Décennie soit apparue comme un des
grands projets susceptibles de mobiliser les initiatives de toutes sortes et de
fédérer autour de 1’Unesco l’énergie et la créativite des communautés intellec-
tuelles ; et pour finir, le développement des moyens de communication, et tout
particulièrement le renforcement du Programme international pour le d&veloppement
de la communication - auquel je compte m’attacher personnellement dans les mois à
venir.

Dans la mesure où mon prédécesseur a particulièrement insisté sur ces trois


points dans sa réponse au débat de politique générale, je n’ai pas l’intention de.
m’y attarder davantage aujourd’hui - pas plua que sur l’évidente priorité qu’il
convient d’accorder, comme l’ont si souvent souligné les organes directeurs, à
l’amélioration de la condition des femmes.

Mais il ne suffit pas d’indiquer des priorités. Encore faut-il les traduire
concrètement dans la substance du programme. La tâche la plus importante que nous
ayons devant nous est, bien sûr, le Plan à moyen terme. Un large débat s’est
engagé au sujet de la préparation du troisième Plan à moyen terme lors de cette
session, sans que la Commission 1 ni d’ailleurs les autres commissions n’aient
estimé nécessaire, à ce stade exploratoire, d’adopter une r~eolution. Les
discussions qui ont eu lieu ont donc eu un caractère, dans une large mesure
préliminaire.

Un certain nombre de points de convergence se sont cependant dégagés sur des


questions de nature technique. Dans cette optique, le Plan pourrait être s horizon
fixe et sa durée de 6 ans, certains de ses éléments pouvant néanmoins avoir une
durée supérieure ou inférieure à 6 ans. Surtout, le Plan devrait être flexible,
afin d’être ajusté, le cas échéant, à chaque session de la ConfCrence gCn&rale, en
fonction de l’évolution des besoins, des priorités, et des résultats de l’hva-
luation - ce qui veut dire que le Plan devrait comporter des mécanismes d’dvalua-
tion. Il faudrait qu’il soit rédigé de manière concise et simple. Beaucoup plus
court que le deuxième Plan, il devrait pouvoir être lu et compris par tous ceux *
qui s’intéressent à l’action de l’llnesco. S’agissant de la structure du Plan, qui
devrait en tout état de cause se fonder solidement sur les dispositions de l’Acte
constitutif, plusieurs solutions ont été suggérées, qui sont évoqudee dans le
rapport de la Commission 1. J’estime particulièrement utile à cet égard le travail .
de synthèse - la synthèse, c’est ce qui nous intéresse, du point de vue & la fois
conceptuel et é.conomique - qu’effectue Mme le Rapporteur de la Commission 1.

S’accorder pour concentrer - voilà qui apparaît d’autant plus nkeeeaire que
l’llnesco va devoir faire face, au moins dans les deux années qui vieMent, a de
s8rieuses difficultés financières, Je ne crois pas exagker, Monsieur le i
PrQsident, en disant que jamais dans l’histoire de l’ünesco un Directeur 86nhral
n’a inauguré aon mandat avec d’aussi sérieuses contraintes budgkaires. Ls budget i
de lfOrganieation, depuis le retrait de trois de ses Etats r,:embres - dont deux de l
scs principaux contributeure - a été amputd de pr&s de 30 X. Ce Matin, la I
l
___.~_.. .. -~ .~..

24 WIHF.24 - page 5

Conférence gdnérale a adopté par consensus la résolution portant ouverture de


crédits pour 1988-1989 : le budget de l’exercice est de quelque 350 millions de
dollars. Ce budget, même s’il se caractérise par une croissance nominale d’environ
20 Xi, uniquement imputable à l’application des techniques budgétaires concernant
le calcul de l’inflation et les fluctuations monétaires, est en réalité fondé sur
le principe de la croissance nulle en termes réeis. Bien plus - et parce qu’il
comporte un déficit potentiel, mais en pratique inéluctale, de plus de
12,5 millions de dollars - ce budget est affecté d’une “croissance négative”.

?¶onsieur le Président, il va de soi que je m’efforcerai d’absorber ce déficit


par des mesures d’austérité visant en priorité les coûts administratifs, de
manière à préserver, dans toute le mesure du possible, la substance du programme,
Je compte m’attacher, dès les premiers mois de mon mandat, à rationaliser les
strwtures du Secrétariat, à améliorer ses méthodes de travail et de gestion, pour
réaliser dans ce domaine le maximum d’économies. Je suis sûr que les mesures de
rigueur budgétake que je viens d’annoncer au Secrétariat seront fermement
soutenues et suiv<.es par les organes directeurs de 1*0rgan1eat1ou, et que ce sera
ainsi l’ensemble de l*Uneeco qui s’acheminera vers ce que j ‘appellerai une
“efficacité austère”.

Toujours au chapitre budgétaire, je voudrais dire que je me félicjte que la


Conférence géngrale ait tranché en faveur d’un système mixte de fixation des
contributions. Ce système, aux termes duquel les versements des Etats membres
seront effectués pour partie en dollars, et pour partie en francs français,
devrait protéger pour une très large part les finances de l*Organieation contre
les effets des fluctuations monétaires - donc contre ce déficit technique que nous
avons dû couvrir, pour le présent exercice, par l’approbation de prévisions
supplémentaires.

La Conférence gk’krale me paraît ainsi avoir résolu - du moins proviaoire-


ment, puisqu’il s’agit d’une décision de caractère expérimental - les problémes
délicats que suscitait l’utilisation de techniques budgétaires soudain frappées
d’obsolescence par l’ampleur des fluctuations monétaires. Dès lors, un pas
important a été franchi dans l’amélioration des techniques budgétaires auxquelles
le Conseil exécutif, et en particulier son Comité spécial, doivent consacrer dès.
l’an prochain un examen approfondi. Mais surtout, Monsieur le Président, j’aime-
rais souligner que l’adoption d’un système mixte de fixation des contributions
fait de 1’Unesco une institution pionnière dans le système des Bations Unies, en
compagnie de l’Agence internationale de l’énergie atomique et de l*OI!UDI, qui
viennent également d’adopter une réforme analogue. .

La dernière idée-force que je dégage de vos travaux tient en un mot f il faut


actualiser 1’Unesco. Je serai fort bref aujourd’hui sur ce point. D’abord parce
que l’accord des volontés, la concentration, et l’assainissement budgétaire que
j’a déjà évoqués constituent en eux-mêmes trois volets essentiele - politique,
programmatique et financier - de cette réforme. Ensuite parce qu’il me semble que
j’a? déjà amplement traité de la ndcessité et des modalités de la réforme de
l’Uneso dans le discours d’installation que j’ai prononcé voici quelques jours &
peine. Enfin, parce qu’il me semble pr&maturC d’approfondir plus avant les grandes
lignes d’orientation que j’ai soumises lundi dernier a la Confdrence g6nkrale.

J’aimerais toutefoie revenir mut qurlquer hypathhes avancées par nombre de


délkguCs au cours de cette session. D’abord, la crise de l’tlnesco est aussi une
chance pour elle. En ce sens, de même que Paecal invitait 1 ‘homme de foi a faire
un *‘bon usage des maladies” il convient de faire bon usage de la crise de
1 ‘Unesco , pour préserver tout ce qui doit être sauvegardé, pour transformer aussi
tout ce qui doit être transformé. C’est parce que le monde a changé de vitesse que
1’Uneaco est appel& b changer de forme - tel est le sens Ctymologique du mot
**métamorphose*‘. En ce sens, 1 ‘expression “crise de 1 *Unesco” pourrait induirè en
erreur. Plus d’un pourrait croire qu’après l’apogde de la crise, le système
24 WIlVF.24 - page 6

reviendra à l’équilibre, bref à son état antérieur, Mais tel n’est pas, vous le
sentez bien, l’interprétation que j’ai esquissée avec vous l’autre jour ; telle
n’est pas non plus la leçon qui semble se dégager de vos débats eux-mêmes.

Vous avez été fort nombreux à souligner qu’au-delà des mesures utiles déjà
r?ises en oeuvre par le Conseil exécutif à l’initiative de son Comité temporaire,
le mouvement de réformes devait être approfondi ; que ce processus était au fond
appel& à devenir permanent ; et qu’en fin de compte l’esprit de la réforme devait
s’identifier avec la vie même de l’uneeco, dans la mesure où pour une organisation
telle que la nôtre - qui est en prise directe avec les avancéees les plus rbcentes
de la science, de la création et de la technologie - se figer, c’est disparaître.
Que serait une Organisation mondiale consacrée au savoir, & la culture et a
l’imagination créatrice, si l’esprit même de la recherche, de l’expérimentation et
de l’innovation la désertait peu a peu ?

Monsieur le Président, la coopération multilatérale ne saurait être consi-


dérée sous le seul angle des relations IVord-Sud ; elle peut en effet s’opérct
nussi dan8 le cadre de la coopération Sud-Sud, en particulier par l’intermédiaire
des centres et institutions régionales qui s’occupent du dkeloppement et de son
finnncement. La coopération avec les organisations non gouvemcmen.tales et inter-
gouvernementales peut désormais renforcer, en même temps que la concentration,
l’élaboration de programmes susceptibles d’attirer des ressourc38 extra-
gouvernementales.

Tous les secteurs devront déployer un grand effort d *austCritC pour la mise
en oeuvre du progr(uMpe, en faisant preuve du maximum d’efficacité compatible avec
les moyens disponibles, et de la plus grande diligence pour élaborer des
programmes concrets pouvant bénéficier d’une aide financière extérieure.

L’appel que, dans le cadre du Programme et budget approuvée, je lance au


Secrétariat, à tous les secteurs et divisions qui le composent, s’adresse Cgale-
ment aux Etats membres qui 8OUhaitent apporter leur concours, ou accroître celui
qu’ils prêtent déjà, à des fond8 financés par de8 contributions volontaires.
Celles-ci sont très importantes pour le développement qui, ne l’oublions pae,
n’est pas un phénomène ieolé InaiS un proce88u8 intégré et interdépendant. La
nécessité nous imposera de réaliser eans tarder ce que nous n’aurons pas su faire
en anticipant avec clairvoyance 8ur l’événement.

La participation ne doit pas consister uniquement en une contribution écono-


mique à l’échelle de l’Etat ; elle doit être avant tout un rapprochement des
hommes. C’est pourquoi je penee, comme je l’ai déjh indiqué dans l’allocution que
j’ai prononcée voici quelques jours, le 16 novembre, que la formule des experte
associés doit être encouragée car elle est doublement bénéfique. Elle profite bien
entendu aux paye bénéficiaires, maie aussi aux pays d’origine de ces experte, qui
offrent ainsi à de8 gens encore jeUneS et convenablement formés le meilleur atimu-
lant qu’on puisse donner à autrui, et singuliérement aux jeunes qui méritent tant
de voir s’éclaircir de sombres horizon8 et en ont tellement besoin : le sens de la
solidarité.

Monsieur le Président, lea inondations dont a bté victime récearment le


Bangladesh et qui ont touché un grand nombre de centres scolaires (plus de 2.000),
illustrent d’une manike particuliérement douloureuse la n&essitC pour I’Organi-
sation de pouvoir agir dans des ca8 de ce genre avec toute la promptitude que les
circonetances exigent. Lorequ’une catastrophe se produit, qu’elle soit ou non
d’origine naturelle, l’efficacité est fonction de la rapidité d’intervention.
C’est bourquoi je voudrais voir ee conetituer, en prkision de ces tt88ddi8S qui
ont de8 incidences si directes dan8 no8 8phkeS de compétence, une RkHWv8 pour
le8 l ituations d’urgence qui serait alimentke a l’aide de fonds provenant d’écono-
mies rCalisCee par l’Organisation elle-&me et de contributions &manant des Btatr,
de fondations, d’institutions ragionales ou internationales, d’activitbs sp&ci-
fiques, etc. La Confhence gCnCrale, voua le mavez, a dCj& autorisb le Directeur
24 WIIVF.24 - page 7

général à prélever sur le Fond8 de roulement de8 avances (à concurrence de


200.000 dollars) pour contribuer au maintien de la paix et de la sécurith, mais,
dans la réalité, les pOSSibilité8 ainsi offertes 8ont absolument minimes. Il y a
actuellement dans le Fonds de roulement 1,8 million de dollars. Qui plu8 cet,
l’autorisation donnée par la Confkrence générale n’est nullement deetinée aux fins
que je viens d’évoquer. La création d’une Réserve pour les eituations d’urgence
dotée de reesourcee adéquates serait une excellente initiative, qui symboliserait
le regain de vitalité de l’llnesco et renforcerait de manière perceptible le rôle
joué par l*Organisation dan8 le domaine de la coopération internationale lorsque
se prOdUi8ent des événement8 partiCUlièrement tragiques.

En conclusion, Monsieur le Président, je dirai qu’au-delà de8 grande8 orien-


tations que je viens d’indiquer, noue devons tous nous efforcer de rendre notre
action plus visible par l’intermédiaire de8 moyens de diffusion et d’initiatives
auxquelles participent le8 commi88ion8 nationales pour l’tlnesco, les associations
et les clubs. Nous devons réussir à mieux faire connaître 1’Unesco. Le Secréta-
riat, pour sa part, ne ménagera aucun effort à cette fin, persuadé que propos et
déclarations d’intention n’ont qu’un effet ténu et fugitif. Seules les oeuvres
demeurent. Je sais bien que chaque professeur a coutume de dire a ses élèves, le
jour de la rentrée des classes, que 88 discipline est la plu8 importante de
toutee. Mais ce qui compte au fond, c’est moine ce que le profeseeur a dit au
début du coure, que l’opinion des élèves à la fin de l’année scolaire. Je veux
croire, quant à moi, qu ’à l*iseue de ce cycle qui commence maintenant pour
1 ‘Unesco, de cet exercice biennal, les élèves, qui ne eont autres que tous les
citoyens du monde, jugeront au vu de l’oeuvre accomplie que l’Organisation a eu
progreeser ver8 la réalisation de .8es nobles Objectif8 avec toute l’efficacité
voulue. Je voue remercie.

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