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Fiches 1 à 3
du chapitre
chapitre- la mobilité sociale
Introduction- Définition de la mobilité sociale
(fiche 1)
Un diaporama de P.Bailly
définissant la mobilité sociale et
montrant l’intérêt de cette notion :
Diaporama « La mobilité sociale ».
Partie I – Analyse des tables de mobilité
sociale (fiches 1 et 2)
I – Méthodologie de lecture des tables de
mobilité
PCS fils Agric. Artisan, Cadre & Prof. Prof Interm. Employé Ouvrier Ensemble
PCS père Exploit. Com., chef Intell. Sup.
d’entrep.
M O
marge verticale de la
table (dernière colonne)
B I
présente donc l'origine
L I T E des fils.
s
recr ur la di
utem ago
destinée des fils ent, nale,
l'im o
mob n mesu
ilité r
Les colonnes montrent la répartition des fils ou l e l'auto
' h ér -
dont on trouve la destinée dans la marge édit
é.
horizontale (dernière ligne).
2 tables de mobilité
T E M E N T
D E
M O B I - T A B L E
- L I T E
D E
(cf. 3)
D E S T I -
- N E E
B. La table de recrutement (origine)
Agriculteur 88 12 8 11 13 18 16 1143
Artisan, … 2 29 14 12 10 9 12 870
Cadre … 1 6 24 9 5 2 8 591
Employé 1 7 11 11 14 7 9 644
Ouvrier 7 36 23 41 49 58 43 2998
Ensemble 4 9 19 24 11 34 100
Effectif (…) 285 619 1317 1690 770 2364 7045
Q° 13 : A partir de ce document et de vos connaissances, indiquez les différentes limites des tables de
mobilité.
Les tables de mobilité sociale, du fait même de leur construction, révèlent un certain nombre
d'imperfections.
•Elles ne prennent en compte que les hommes de 40 à 59 ans au moment de l'enquête. Cela peut se
justifier dans la mesure où les femmes des générations précédentes étaient plus souvent inactives, et
si l'on considère que le statut atteint entre 40 et 59 ans est le statut définitif. Les renseignements
fournis restent donc assez partiels. Cependant, des tables pères-filles commencent à faire l'objet
d'études.
•Ensuite, si certaines catégories sont facilement hiérarchisables, il n'en va pas de même pour toutes :
dans quelle mesure un fils d'agriculteur qui devient chauffeur routier connaît-il une mobilité sociale ?
•D'une période à l'autre, une catégorie sociale peut voir sa position sociale modifiée sans que son
classement dans la grille ne change. Doit-on considérer, compte tenu de l'évolution du prestige social
de ces deux professions, qu'un fils d'instituteur qui devient professeur connaît une mobilité sociale
ascendante ou une immobilité ?
•Lors des enquêtes, on demande aux fils le métier de leur père au même âge. Certains métiers ont
disparu, les souvenirs peuvent se révéler approximatifs... le classement est parfois difficile.
•Enfin, le choix du niveau de décomposition retenu peut avoir une influence sur les résultats : plus les
catégories retenues sont nombreuses, plus les mouvements entre ces catégories sont importants. Au
contraire, si l'on retient un découpage en un petit nombre de grandes catégories, les mouvements
observés seront plus réduits.
Magnard SES 2003.
D. Les limites des tables de mobilité
Fils
CS CM CP Total
Pères
Fils
CS CM CP Total
Pères
Fils
CS CM CP Total
Pères
Nouvelle
structure
E - Le degré de mobilité sociale nette
Fils
CS Brute
Mobilité CM CP Total
1390+2300 = 3440
Pères
Mobilité Structurelle
690
440 + 240 = 930
470 200 860
CS
CM 450 570 720 1 740
Mobilité Nette
= Mobilité brute - Mobilité structurelle
CP 660
3440 - 9301=190
2 510 5 550 7 400
1- L’amplitude :
L’amplitude c’est la distance parcourue par des acteurs sociaux entre deux
catégories sociales. Elle peut être
- faible lorsque ces catégories sont très proches,
- fortes si elles sont éloignées.
il ressort que, avec des catégories définies de manière aussi stables que
possible en différenciant huit groupes, la proportion des « immobiles »
parmi les hommes actifs occupés de 35 à 59 ans passe de 50,7% en
1953 à 35,1% quarante ans plus tard, en 1993. Louis-André Vallet:
III – Constats de l’évolution
de la mobilité sociale (fiche 2)
Destinées sociales (1ère ligne) et Origines sociales
(2ème ligne) en 1977, 1993 et 2003 en %
PCS du
Père
AE ACCE CPIS PI Empl ouv total
1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003
AE 36 21 22 8 7 6 3 9 9 8 13 17 6 8 9 39 42 37 100
89 85 88 18 12 12 8 9 8 12 11 11 18 16 13 25 23 18
Acce 2 2 1 29 29 21 14 20 22 19 20 24 8 7 9 28 23 24 100
3 4 2 40 35 29 23 15 14 17 12 12 15 11 10 11 9 9
CPIS 2 1 0 11 11 6 48 53 52 25 21 26 6 8 6 8 7 9 100
1 1 1 4 8 6 22 23 24 6 7 09 3 7 5 1 2 2
PI 1 1 0 9 10 8 23 35 33 36 30 33 11 9 9 19 15 17 100
1 2 1 6 9 10 17 19 20 15 14 16 9 10 9 3 4 6
Empl 1 0 0 8 8 7 15 22 22 29 32 28 15 11 17 31 28 26 100
1 0 1 6 7 7 12 13 11 13 15 11 14 13 14 6 9 7
Ouv 2 1 1 8 9 8 4 9 10 17 23 23 9 10 12 60 48 46 100
6 7 7 25 30 36 17 20 23 37 40 41 40 44 49 54 53 58
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Le lien si fortement établi dans la tradition bourgeoise républicaine entre réussite sociale et réussite
scolaire favorise aujourd'hui en France une représentation doublement anachronique de l'institution scolaire.
Celle-ci serait par nature et donc aurait toujours été l'instrument non seulement de la réussite mais aussi de
la promotion sociale; et celui, conjointement, de l'égalité des chances. Un minimum de perspective
historique peut seul dissiper cette illusion rétrospective et permettre d'évaluer, du même coup, l'état des
choses actuel.
Cette séparation sociale des réseaux de scolarisation sous la troisième République était un fait avéré,
ostensible même. Pour Ferry et les républicains modérés, l'école n'avait guère à voir avec la mobilité sociale.
L'obligation scolaire visait à garantir le recrutement des grandes masses de la population active (métiers
manuels d'exécution, encadrement intermédiaire, élite), et dans chaque cursus les contenus d'enseignement
étaient conçus en conséquence. Comme il allait de soi, conjointement, que c'était au fils de remplacer le père
(les positions sociales étant occupées par des lignages et non par des individus"), la politique scolaire ne
pouvait avoir pour objet que de répondre aux besoins propres à chaque milieu social (classes
populaires,intermédiaires dominante), en élevant tout le monde dans sa condition.
L’instauration de la gratuité ( années 30),l’absorption des écoles primaires supérieures ( 43),l’accueil en
lycées des élèves des cours complèmentaires( années 50 ) ont commencé à élargir le recrutement de
l’enseignement secondaire . C’est la réforme Berthoin cependant ( 1959) adoptée sous les besoins du
développement économique et social ,qui ouvre la voie à l’école unique .
1. Calculez
PCS du Ensemble Dont : CPGE STS % dans la
le rapport université
entre la part chef de population
des enfants famille Lettres Santé IUT
de cadres
et
d’ouvriers
AE 2 1.7 1.6 3 2.1 4.3 2.7
dans la
ACCE 6.6 6 5.6 8.2 8 8.3 6
population,.
Opérez le
CPIS 31.6 27.4 43.9 26.5 51.7 14.3 14.9
même PI 15.2 15.8 14.3 18.8 14.3 16.1 23.4
calcul pour Employé 13.3 14.4 7.7 15.9 8.6 16.9 29.3
les CPGE Ouvrier 10.7 11.1 5.5 15.4 5 20.8 23.7
et les STS. Retraité 11.5 13.8 6.7 8.2 7.1 14.4 -
Que pouvez Indéterminé 9.2 9.7 14.8 4 3.2 4.9 -
vous en Total 100 100 100 100 100 100 100
conclure ?
Mode de lecture et de
calcul du chiffre pointé
La suppression des barrières institutionnelles limitant l'accès à l'enseignement secondaire a permis, en trois ou quatre
décennies, d'achever la «massification» de ses effectifs, le processus touchant désormais l'enseignement supérieur. Si elle a
ainsi ouvert l'accès aux études longues au plus grand nombre, ses effets sur l'inégalité des chances d'effectuer les bons
parcours restent au bout du compte modestes. Ce constat d'un écart maintenu entre le droit et le fait, entre l'égalité formelle
et l'inégalité réelle, atteste combien la question de l'échec scolaire dans les classes populaires reste ouverte au cœur du
fonctionnement des sociétés modernes, mettant à l'épreuve leurs prétentions démocratiques
On n'en perçoit que mieux, aujourd'hui, la signifi-cation historique. Sous la III" République chaque ordre d'enseignement
répondait aux besoins de la reproduction d'une fraction déterminée de la population active. La Ve République, sous la
pression du développement écono-mique, et sous couvert d'école unique assurant l'égalité des chances, a mis en place un
parcours différencié en filières relativement etanches, articulées à une formation initiale apparemment commune. Ces
filières sont l'analogue struc-tural des ordres d'enseignement antérieurs : la voie courte -sortie sans diplôme et diplôme
professionnel, bac com-pris, soit environ 42 % des sortants de 1993- recrute dans les classes populaires et alimente les
emplois d'exécution; la filière technologique recrute dans la fraction supérieure de ces classes et dans les classes
moyennes, et prépare aux fonctions semi-qualifiées ainsi que d'encadrement immé-diat du travail d'exécution (les
«professions intermédiaires»); les terminales d'enseignement général sont la voie d'accès aux formations supérieures
longues et aux emplois de cadres supérieurs et professions libérales, qui y envoient leurs enfants ; reste la voie royale des
plus grandes écoles, qui passe par le bac S et les meilleures classes préparatoires, et demeure quasiment inaccessible aux
classes populaires.
La contribution de l'école à la reproduction des rapports de classes apparaît ainsi marquée d'invariance structurale
L'objectif du sociologue Raymond Boudon est d'analyser la mobilité sociale dans les sociétés industrielles.
Boudon explique les inégalités sociales à l’école par un modèle théorique qui repose sur deux hypothèses :
- l'origine sociale conduit, par le jeu de mécanismes intermédiaires (groupes de référence, héritage
culturel...) à des distributions différentes en termes de réussite et d'âge (avance/retard)
- la survie d'un individu dans le système scolaire dépend d'un processus de décision dont les paramètres
sont fonction de la position sociale. (…)
Celui qui est « doué » de capacités naturelles plus importantes aura un coût de formation moindre et un
rendement plus fort…Il y a donc différents niveaux de la « demande d’éducation » : tout le monde ne
demande pas la même chose, en fonction des gains espérés et des risques que l’on accepte de courir.
Les inégalités scolaires de parcours et de réussite scolaire résultent donc du comportement rationnel des
individus aux différents points de bifurcation du système scolaire. A chaque point de bifurcation, suivre une
voie de formation implique un coût, des risques et des bénéfices. La combinaison de ces différents
paramètres est différente pour chaque voie. Les individus choisissent la voie dont la combinaison
coût/bénéfice est la plus avantageuse pour eux, étant donné les contraintes que leur impose leur situation
sociale, leurs résultats scolaires etc. Les familles choisissent la filière la plus "utile", la plus rentable pour
eux, elles font des choix stratégiques.
La perspective théorique de l'individualisme méthodologique considère qu'un fait social (comme les
régularités statistiques des inégalités sociales des parcours scolaires par exemple) résulte de l'agrégation
des décisions rationnelles des individus. Ce courant ne nie pas le poids des contraintes sociales sur les
actions des individus. Mais il montre que, dans la limite de ces contraintes, les individus ont un champ
d'action ; il cherche alors à comprendre les stratégies des acteurs dans ce champ.
Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
II - L’analyse de Pierre Bourdieu :
Les sociologues français P. Bourdieu et J.C. Passeron publient en 1964 « Les héritiers », ouvrage consacré aux
étudiants, qui soutient que l’école a pour vocation de reproduire les inégalités, et qu’elle constitue un système de
préservation des élites. L’inégalité des chances scolaires n’est donc pas un dysfonctionnement du système, mais bien
un résultat voulu.
Trois concepts fondamentaux caractérisent la théorie de la reproduction :
Capital culturel : il est constitué par l’ensemble des ressources et dispositions culturelles : biens culturels, accès à ces
biens, diplômes, rapport à la culture et à l'école. Le capital culturel diffère selon le milieu social, et se combine avec le
capital économique (revenus, patrimoine) et social (ensemble des relations sociales, prestige…)
Habitus : Le système de représentations auquel l'individu va se référer, et qui va orienter ses pratiques, son
comportement, son ambition, ses projets (avenir objectif).
C’est un "système de dispositions durables" parce qu'acquis durant une période de temps suffisamment longue pour
qu'il soit intériorisé, considéré par l'individu comme naturel. C'est une capacité socialement acquise de penser le
monde, de s'habiller, de parler, d'agir, et de réagir de façon appropriée à l'environnement. Ces façons de penser et
d'agir sont acquises au cours du processus de socialisation dans la famille d'abord, à l'école ensuite.
Violence symbolique : La fonction de reproduction de l'école s'exerce par la violence symbolique. L'action
pédagogique (exercée par la famille, les enseignants) impose un arbitraire culturel, celui de la classe dominante. Cette
action réussit lorsqu'elle est investie d'une autorité pédagogique, c’est-à-dire lorsqu'elle est reconnue digne et légitime
d'être exercée par ceux qui la subissent
Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
II - L’analyse de Pierre Bourdieu
Bourdieu et Passeron montrent que l'école a une certaine autonomie par rapport à la sphère
économique et à la sphère sociale puisqu'elle appartient à la sphère culturelle. Elle diffuse la
Culture avec un grand C, elle se présente comme le canal de transmission du « Savoir Objectif
». Or cette culture n'est pas neutre, elle est socialement arbitraire, c'est la culture bourgeoise.
C'est parce que l'école ignore les différences d'héritage culturel, et qu'elle transmet et inculque
la culture bourgeoise comme culture légitime, qu'elle participe à la reproduction des inégalités
sociales.
Cela passe inaperçu parce que ces inégalités sont légitimées par "l'idéologie du don" : si on ne
réussit pas, c'est qu'on n'est pas doué. Ce n'est pas parce que la distance entre l'habitus primaire
(famille) et l'habitus secondaire (école) est grande, et gêne l'intériorisation de cet habitus
secondaire. L'idéologie du don traduit les inégalités sociales en échec personnel ou en
reconnaissance de talents individuels, qui sont sanctionnés et légitimés par les diplômes,
l'idéologie du don convertit les inégalités sociales en inégalités scolaires.
Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
Partie IV - Des solutions pour accroitre
la mobilité sociale: la discrimination positive
I –Les ZEP
Au début des années 1980, pour pallier des inégalités scolaires déjà criantes, on osait une entorse au principe d’égalité
de traitement des enfants en décidant de « donner plus à ceux qui ont moins ».
On peut dire qu’à la fin du collège, plus de 25 % des élèves de Zep ne maîtrisent pas ou maîtrisent mal les
compétences générales requises par les programmes, contre 15 % des élèves hors Zep. Une étude de l’Insee portant sur
la période 1982-1992 dresse un constat encore plus définitif indiquant que « la mise en place des Zep n’a eu aucun
effet significatif sur la réussite des élèves, mesurée par l’obtention d’un diplôme, l’accès en quatrième, en seconde et
l’obtention du baccalauréat ». On a simplement pu éviter que les élèves les plus en difficulté s’enfoncent davantage
dans l’échec scolaire et que les écarts ne se creusent de manière plus forte.
Aujourd’hui, il semble qu’il faille aller plus loin en passant à des politiques orientées plus directement vers les publics
en difficulté. Comme l’explique Éric Maurin, le problème de la ségrégation urbaine a en fait été mal posé dès le
départ : « Prendre les territoires pour cibles, c’est presque immanquablement s’exposer à oublier une fraction non
négligeable des plus démunis – installés ailleurs, dans les interstices des territoires jugés « non sensibles » – et à
n’atteindre que trop peu l’autre partie, d’où injustices et inefficacités. » Il paraît désormais plus pertinent de marquer
une rupture salutaire avec ce qui n’a été pendant vingt ans que du saupoudrage : miser sur des politiques de ciblage
chirurgical, donner à une école plutôt qu’à une zone, distribuer des bourses plus élevées mais à moins de
bénéficiaires, promouvoir – pourquoi manquer d’audace ? –, une politique du logement à un enfant par pièce… Voilà
peut-être une autre manière de freiner
le bulldozer du déterminisme social.
A l’heure où la suppression de la carte scolaire est programmée, on n’en est plus aux conjectures quant aux effets que
la « libéralisation » du choix de l’établissement pourrait très vite produire. Car, pour peu que l’on déplace le regard
hors de l’Hexagone, les effets du choix sont clairs et parfaitement connus. Un texte récent d’un chercheur belge en
apporte une nouvelle démonstration : il s’agit de l’étude de Nico Hirtt,
« Impact de la liberté de choix sur l’équité des systèmes éducatifs ouest-européens », publiée en ligne sur le site de
l’Appel pour une école démocratique (Aped, Bruxelles).
Le résultat est sans appel : le degré d’inégalité dans les systèmes éducatifs européens est fortement corrélé au degré de
liberté de choix ; en d’autres termes, plus l’indice de liberté de choix est élevé, plus les inégalités sociales de
performance sont fortes. Mais ce facteur n’est pas la seule caractéristique de l’organisation scolaire à avoir une
influence. Reprenant, là encore, certains travaux antérieurs, l’auteur introduit dans son analyse le caractère plus ou
moins précoce de la première sélection, en opposant les pays qui, comme l’Allemagne ou la Belgique, orientent les
enfants dès 11-12 ans vers des filières distinctes et hiérarchisées, à ceux qui, comme les pays scandinaves ou les pays
du Sud, scolarisent tous les élèves dans une voie unique jusqu’à 15-16 ans. A nouveau, la conclusion est sans appel,
avec davantage d’inégalités sociales de performance là où la sélection est la plus précoce.
Cette étude met donc en évidence une très forte corrélation positive entre l’importance des inégalités sociales dans les
systèmes d’enseignement et leur organisation sur base d’un « quasi-marché ». Elle montre également combien la
combinaison du libre choix et de procédures de sélection/orientation précoces nuit à l’équité. Et l’auteur de conclure
qu’en France, la suppression de la carte scolaire et l’abaissement de 14 à 12 ans du premier palier d’orientation
conduiraient l’enseignement français à rejoindre la Belgique et l’Allemagne dans le peloton de tête des systèmes
éducatifs les plus « ségrégateurs » sur le plan social.
Source : Suppression de la carte scolaire : des effets programmés…par Marie Duru-Bellat sur le site la vie des
idées
1.En quoi les effets observés d’une suppression de la carte scolaire sont-ils différents de ceux réels?
III- Des quotas dans les grandes écoles
Le 12 novembre, à l'occasion d'une rencontre avec le directeur de Sciences Po Paris Richard Descoings, la ministre de
l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse avait en effet annoncé la fixation d'un objectif de 30% de boursiers pour
chaque établissement. «Il ne s'agit pas d'un quota, mais d'un objectif» a tenu à souligner lundi la ministre au Monde.
Car si certaines grandes écoles, Sciences Po en tête depuis son ouverture aux ZEP en 2001, affichent d'ores et déjà des
taux satisfaisants, d'autres, telles Polytechnique ou l'Ecole des mines, sont dans ce domaine de bien mauvaises élèves
(11% de boursiers à l'X, 9,5% à l'école des Mines). «N'ayez pas peur de faire évoluer vos méthodes de recrutement» a
ainsi encouragé la ministre mardi sur Europe 1, estimant nécessaire de réfléchir à une évolution du contenu des
concours. Le ministre de l'Education national Luc Chatel a mardi matin surenchéri sur France Info, se déclarant
«profondément choqué», de même que Yazid Sabeg, par la réaction de la conférence des grandes écoles.
Source:http://www.lefigaro.fr/formation/2010/01/04/01015-20100104ARTFIG00586-les-grandes-ecoles-refusent-les-quo
Questions:
1.Quelle est la part d’élèves boursiers dans les
grandes écoles? Que cela traduit-il?
2.Comment V.Pécresse entend-il y remédier?
III- Des quotas dans les grandes écoles
La colère gronde dans les grandes écoles. Dans un texte rédigé par l'instance qui les représente, la
Conférence des grandes écoles (CGE), diffusé le 23 décembre, elles disent ce qu'elles ont sur le coeur :
elles craignent que si l'Etat leur impose à chacune un quota de 30 % de boursiers, le niveau baisse. La
CGE indique très clairement qu'elle "désapprouve la notion de "quotas" et réaffirme que les niveaux des
concours doivent être les mêmes pour tous".
Certes, reconnaît-elle, "la démocratisation de l'enseignement supérieur est une exigence d'équité
citoyenne", mais cela doit se faire à travers "des soutiens individualisés (...) apportés aux candidats issus
de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles
parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés".
Pour la CGE, "toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen" ; les
employeurs considéreraient "que toutes les voies d'entrée dans la même école ne se valent pas". Et la
CGE de rappeler son attachement au "véritable mérite républicain".
Le sociologue Patrick Weil (CNRS, Paris-I Panthéon-Sorbonne) conteste pourtant toute baisse de
niveau. Citant les établissements américains qui pratiquent une politique d'ouverture sociale (5 % à 10 %
des meilleurs lycéens ont un droit d'accès aux filières sélectives), il assure que "les études montrent que
cette crainte est infondée. Celle-ci reflète, en réalité, un grand conservatisme des grandes écoles".
Source :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/les-grandes-ecoles-opposees-aux-quotas-de-boursiers_128
Questions:
1.Pourquoi les grandes écoles s’opposent-elles à l’introduction de quotas?
2.L’exemple américain leur donne-t-il raison d’après P.Weil?
III- Des quotas dans les grandes écoles
Source :
http://www.lefigaro.fr/formation/2010/01/08/01015-20100108ARTFIG00361-30-de-boursiers-un-objectif
Questions:
1.Pourquoi selon M.Duru-Bellat les quotas dans les grandes écoles sont-ils surtout symboliques?