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Thème - La mobilité sociale

Fiches 1 à 3
du chapitre
chapitre- la mobilité sociale
Introduction- Définition de la mobilité sociale
(fiche 1)

Un diaporama de P.Bailly
définissant la mobilité sociale et
montrant l’intérêt de cette notion :
Diaporama « La mobilité sociale ».
Partie I – Analyse des tables de mobilité
sociale (fiches 1 et 2)
I – Méthodologie de lecture des tables de
mobilité

Les diapo 6 à 17 sont


extraites de la présentation
du diaporama d'un
collègue de l'académie de
Reims (mr Kintzler:
http://www.ac-reims.fr/datice/ses/structuresociale/Enjx_&_Det_de_la_Mob_Soc(TD20
A . Qu’est-ce qu’une table de mobilité ?

Voici une table de mobilité sociale intergénérationnelle (appelée table synthétique)


Répartition des 7 millions d'hommes âgés de 40 à 59 ans en 2003 selon leur PCS et celle de leur père en milliers

PCS fils  Agric. Artisan, Cadre & Prof. Prof Interm. Employé Ouvrier Ensemble
PCS père Exploit. Com., chef Intell. Sup.
 d’entrep.

Agric. E. 252 72 105 190 98 426 1143


Artisan, … 6 182 189 205 79 210 870

Cadre … 2 37 310 152 37 52 591


P.I. 2 60 266 263 73 135 800
Employé 3 43 144 179 108 169 644
Ouvrier 20 225 304 701 375 1373 2998
Ensemble 285 619 1317 1690 770 2364 7045

D’après Données sociales 2006, INSEE, Stéphanie Dupays (in C.D.I)


A . Qu’est-ce qu’une table de mobilité ?

Q° 1 : A votre avis, comment recueille-t-on les données d’une


table de mobilité ?
 En France, la mobilité sociale est essentiellement mesurée à partir de
l'enquête F.Q.P. (Formation, Qualification Professionnelle) de l'INSEE qui
compare la P.C.S. des hommes entre 40 et 59 ans (où le statut social est
à peu près définitif) à celle de leurs ascendants au même âge.
Q° 2 : Rappelez le critère d'appartenance à une PCS. (cf. cours
de Première E.S.)
 Les PCS se fondent sur le statut professionnel des individus i.e. sur une
certaine homogénéité sociale (ces derniers partagent presque le même
mode de vie) (et pas forcément le même niveau de vie).

Q° 3 : Comment se présente une table de mobilité ?


 Une table de mobilité est un tableau à double entrée croisant la
position sociale (caractérisée par l'appartenance à une PCS) de deux
générations d'individus (celle des pères et celle des fils). (cf. table)
Comment lit-on une table de mobilité ?

Génération des fils




T A B L E  Les lignes présentent la

Origine des fils


structure sociale de la
Génération des



D E génération des pères, la


pères

M O
marge verticale de la
table (dernière colonne)
B I
présente donc l'origine
L I T E des fils.
s
recr ur la di
utem ago
destinée des fils ent, nale,
l'im o
mob n mesu
ilité r
 Les colonnes montrent la répartition des fils ou l e l'auto
' h ér -
dont on trouve la destinée dans la marge édit
é.
horizontale (dernière ligne).
2 tables de mobilité

A partir de la table de mobilité, on peut obtenir la table de recrutement (cf.


T A B L E
2) et la table de destinée (cf. 3)
D E (cf. 2)
T A B L E
R E C R U -

T E M E N T
D E

M O B I - T A B L E

- L I T E
D E
(cf. 3)
D E S T I -

- N E E
B. La table de recrutement (origine)

Prenons celle de 2003 (en % sauf effectifs).


Répartition des 7 millions d'hommes âgés de 40 à 59 ans en 2003 selon leur
PCS et celle de leur père en milliers
PCS fils  Agric. E. Artisan, … Cadre et … Prof. Employé Ouvrier Ensemble Effectif
PCS père Interm. (en
 milliers)

Agriculteur 88 12 8 11 13 18 16 1143

Artisan, … 2 29 14 12 10 9 12 870

Cadre … 1 6 24 9 5 2 8 591

Prof interm. 1 10 20 16 9 6 11 800

Employé 1 7 11 11 14 7 9 644

Ouvrier 7 36 23 41 49 58 43 2998

Ensemble 100 100 100 100 100 100 100


Effectif (…) 285 619 1317 1690 770 2364 7045

D’après Données sociales 2006, INSEE, Stéphanie Dupays (in C.D.I)


B. La table de recrutement (origine)

Q° 5 : A quelle situation correspond les nombres situés sur la


diagonale ?
 C’est une situation d’autorecrutement. (cf. table)
Q° 6 : Que représentent les données de la colonne « ensemble » ?
 Il s’agit de la répartition socioprofessionnelle (ou par PCS) de la
génération des pères ayant un fils entre 40 et 59 ans en 2003.
 Ex. : Sur 100 « pères »dont les fils ont entre 40 et 59 ans en
2003, 43 appartenaient à la PCS ouvrier.

Q° 7 : Quelle est l’origine sociale des agriculteurs en 2003 ?

 En 2003, 88 % des agriculteurs exploitants ayant entre 40 et 59


ans sont fils d’agriculteurs, 2% fils d’A.C.C.E., 1% fils de C.P.I.S ou
de P.I ou d’employés et 7 % d’ouvriers.
C. La table de destinée

Prenons celle de 2003 (en % sauf effectifs).


Répartition des 7 millions d'hommes âgés de 40 à 59 ans en 2003 selon leur
PCS et celle de leur père en milliers
PCS fils  Agri. E Artisan, … Cadre et … Prof. Employé Ouvrier Ensemble Effectif
PCS père Interm. (en
 milliers)

Agriculteur 22 6 9 17 9 37 100 1143

Artisan, … 1 21 22 24 9 24 100 870

Cadre … 0 6 52 26 6 9 100 591

Prof interm. 0 8 33 33 9 17 100 800

Employé 0 7 22 28 17 26 100 644

Ouvrier 1 8 10 23 12 46 100 2998

Ensemble 4 9 19 24 11 34 100
Effectif (…) 285 619 1317 1690 770 2364 7045

D’après Données sociales 2006, INSEE, Stéphanie Dupays (in C.D.I)


C. La table de destinée

Q° 8 : A quelle situation correspond les nombres situés sur la


diagonale ?

 Hérédité ou reproduction sociales (immobilité). (cf. table)


Q° 9 : Que représentent les données de la ligne « ensemble » ?
 Il s’agit de la répartition socioprofessionnelle (ou par PCS) de la
génération des fils ayant entre 40 et 59 ans en 2003.
 Ex. : Sur 100 « fils » de 40 à 59 ans en 2003, 34 appartiennent à
la PCS ouvrier.
Q° 11 : Que sont devenus les fils d’agriculteurs en 2003 ?
 En 2003, 22 % des fils d’agriculteurs exploitants de 40 à 59 ans
sont devenus agriculteurs, 6 % des fils d’agriculteurs sont A.C.C.E., 9 %
sont cadres, 17 % sont P.I, 9 % sont employés et 37 % sont
ouvriers.
D. Les limites des tables de mobilité

Q° 13 : A partir de ce document et de vos connaissances, indiquez les différentes limites des tables de
mobilité.
Les tables de mobilité sociale, du fait même de leur construction, révèlent un certain nombre
d'imperfections.
•Elles ne prennent en compte que les hommes de 40 à 59 ans au moment de l'enquête. Cela peut se
justifier dans la mesure où les femmes des générations précédentes étaient plus souvent inactives, et
si l'on considère que le statut atteint entre 40 et 59 ans est le statut définitif. Les renseignements
fournis restent donc assez partiels. Cependant, des tables pères-filles commencent à faire l'objet
d'études.
•Ensuite, si certaines catégories sont facilement hiérarchisables, il n'en va pas de même pour toutes :
dans quelle mesure un fils d'agriculteur qui devient chauffeur routier connaît-il une mobilité sociale ?
•D'une période à l'autre, une catégorie sociale peut voir sa position sociale modifiée sans que son
classement dans la grille ne change. Doit-on considérer, compte tenu de l'évolution du prestige social
de ces deux professions, qu'un fils d'instituteur qui devient professeur connaît une mobilité sociale
ascendante ou une immobilité ?
•Lors des enquêtes, on demande aux fils le métier de leur père au même âge. Certains métiers ont
disparu, les souvenirs peuvent se révéler approximatifs... le classement est parfois difficile.
•Enfin, le choix du niveau de décomposition retenu peut avoir une influence sur les résultats : plus les
catégories retenues sont nombreuses, plus les mouvements entre ces catégories sont importants. Au
contraire, si l'on retient un découpage en un petit nombre de grandes catégories, les mouvements
observés seront plus réduits.
Magnard SES 2003.
D. Les limites des tables de mobilité

Les limites des tables de mobilité se retrouvent dans


les critères de construction :
- Prenons le contenu de l’échantillon : + de 50 % de la P.A.
n’est pas pris en compte… Cela se comprenait quand la
majorité des femmes n’était pas active (au sens de l’INSEE).
L’unité de référence devrait être le ménage même si cela
poserait un problème de classement. (cf. texte, §1)

« Elles ne prennent en compte que les hommes de 40 à 59 ans au moment de


l'enquête. Cela peut se justifier dans la mesure où les femmes des générations
précédentes étaient plus souvent inactives, et si l'on considère que le statut
atteint entre 40 et 59 ans est le statut définitif. Les renseignements fournis
restent donc assez partiels. Cependant, des tables pères-filles commencent à
faire l'objet d'études. »
- La hiérarchisation des catégories sociales est
discutable. (cf. texte, §2 & 3)

« Ensuite, si certaines catégories sont facilement hiérarchisables, il


n'en va pas de même pour toutes : dans quelle mesure un fils
d'agriculteur qui devient chauffeur routier connaît-il une mobilité
sociale ?
D'une période à l'autre, une catégorie sociale peut voir sa position
sociale modifiée sans que son classement dans la grille ne change.
Doit-on considérer, compte tenu de l'évolution du prestige social de ces
deux professions, qu'un fils d'instituteur qui devient professeur connaît
une mobilité sociale ascendante ou une immobilité ? »
- Les modalités de l’enquête peuvent poser problème :
erreurs et omissions sont possibles dans les
déclarations. (cf. texte, §4)
« Lors des enquêtes, on demande aux fils le métier de leur père au
même âge. Certains métiers ont disparu, les souvenirs peuvent se
révéler approximatifs... le classement est parfois difficile. »
D. Les limites des tables de mobilité

- Les tables ne sont qu’une photographie à un moment


donné alors que la vie ou la carrière professionnelles
ressemblent plutôt à un film.

- Les tables occultent la forte hérédité des professions


libérales et des fonctionnaires (2 fois plus de chances
d’être fonctionnaire si son père l’est déjà).
II- Les différents indicateurs de la mobilité
sociale

Source des diapos 20 à 35 : La logique d’une table de


mobilité sociale intergénérationnelle dont
l’auteur est Guy Braun qui est un Collègue
de SES-de l’académie de Paris
A -Le degré d’ immobilité sociale

Fils
CS CM CP Total
Pères

CS 440 220 200 860

CM 450 570 720 1740

CP 660 1 190 5 550 7 400

Total 1550 1 980 6 470 10 000


B - Le degré de mobilité sociale

Fils
CS CM CP Total
Pères

CS 440 220 200 860

CM 450 570 720 1 740

CP 660 1 190 5 550 7 400

Total 1 550 1 980 6 470 10 000


C - la mobilité sociale brute

Fils
CS CM CP Total
Pères

CS 440 220 200 860

CM 450 570 720 1 740

CP 660 1 190 5 550 7 400

Total 1 550 1 980 6 470 10 000


D- la mobilité sociale structurelle
La mobilité
Ancienne
structurelle
Ancienne
structure
est 930 places.
Fils
CS CM CP Total
structure
Puisqu’il ne s’agit pas
d’une volonté
Pères d’égalité mais d’une
nécessité

CS 440 220 200 860

CM 450 570 720 1 740

CP 660 1 190 5 550 7 400

Total 1 550 10 000

Nouvelle
structure
E - Le degré de mobilité sociale nette

Fils
CS Brute
Mobilité CM CP Total
1390+2300 = 3440
Pères
Mobilité Structurelle
690
440 + 240 = 930
470 200 860
CS
CM 450 570 720 1 740
Mobilité Nette
= Mobilité brute - Mobilité structurelle
CP 660
3440 - 9301=190
2 510 5 550 7 400

Total 1 550 1 980 6 470 10 000


Les données pour l’année 2003 :
Mobilité structurelle et nette (ou de circulation)

1- Donnez le mode de lecture et de calcul de -858 ,2488, 64.7%


2- Comment caractériseriez vous la mobilité en 2003?
F - L’amplitude et l’intensité de la mobilité

1- L’amplitude :
 L’amplitude c’est la distance parcourue par des acteurs sociaux entre deux
catégories sociales. Elle peut être
- faible lorsque ces catégories sont très proches,
- fortes si elles sont éloignées.

 Cette distance est à la fois:


- subjective :accéder à des conditions de vie meilleures peut être une
satisfaction lorsqu’il figure le seul horizon possible
- historique : la distance entre catégories n’est pas fixe dans le temps. La
mobilité sociale obéit à une logique de proximité ainsi décrite
2 - Intensité

 On nomme intensité la part d’une population originaire d’une catégorie


susceptible de passer dans une autre.

 « Les enquêtes successives montrent une augmentation de la proportion


des individus qui ne sont pas classés dans la même catégorie que leur
père. »

 il ressort que, avec des catégories définies de manière aussi stables que
possible en différenciant huit groupes, la proportion des « immobiles »
parmi les hommes actifs occupés de 35 à 59 ans passe de 50,7% en
1953 à 35,1% quarante ans plus tard, en 1993. Louis-André Vallet:
III – Constats de l’évolution
de la mobilité sociale (fiche 2)
Destinées sociales (1ère ligne) et Origines sociales
(2ème ligne) en 1977, 1993 et 2003 en %

PCS du
Père
AE ACCE CPIS PI Empl ouv total
1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003 1977 1993 2003

AE 36 21 22 8 7 6 3 9 9 8 13 17 6 8 9 39 42 37 100
89 85 88 18 12 12 8 9 8 12 11 11 18 16 13 25 23 18

Acce 2 2 1 29 29 21 14 20 22 19 20 24 8 7 9 28 23 24 100
3 4 2 40 35 29 23 15 14 17 12 12 15 11 10 11 9 9

CPIS 2 1 0 11 11 6 48 53 52 25 21 26 6 8 6 8 7 9 100
1 1 1 4 8 6 22 23 24 6 7 09 3 7 5 1 2 2

PI 1 1 0 9 10 8 23 35 33 36 30 33 11 9 9 19 15 17 100
1 2 1 6 9 10 17 19 20 15 14 16 9 10 9 3 4 6

Empl 1 0 0 8 8 7 15 22 22 29 32 28 15 11 17 31 28 26 100
1 0 1 6 7 7 12 13 11 13 15 11 14 13 14 6 9 7

Ouv 2 1 1 8 9 8 4 9 10 17 23 23 9 10 12 60 48 46 100
6 7 7 25 30 36 17 20 23 37 40 41 40 44 49 54 53 58

Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Opérez une analyse méthodique qui montre que:


• La mobilité sociale a augmenté
• Elle est essentiellement ascendante
• Son amplitude est réduite
A partir de l’analyse des tables de mobilité de
2003 caractérisez l’amplitude et l’intensité

Deux traits semblent caractériser la mobilité en France


aujourd’hui :

- une intensité forte


- une amplitude réduite qui traduit l’importance de la
mobilité horizontale
Partie II – Les déterminants de la mobilité sociale
I – L’influence de l’évolution de la structure sociale
II – L’influence de la démocratisation scolaire
UNE ECOLE SEGREGATIVE JUSQU’AUX ANNEES 60

Le lien si fortement établi dans la tradition bourgeoise républicaine entre réussite sociale et réussite
scolaire favorise aujourd'hui en France une représentation doublement anachronique de l'institution scolaire.
Celle-ci serait par nature et donc aurait toujours été l'instrument non seulement de la réussite mais aussi de
la promotion sociale; et celui, conjointement, de l'égalité des chances. Un minimum de perspective
historique peut seul dissiper cette illusion rétrospective et permettre d'évaluer, du même coup, l'état des
choses actuel.
Cette séparation sociale des réseaux de scolarisation sous la troisième République était un fait avéré,
ostensible même. Pour Ferry et les républicains modérés, l'école n'avait guère à voir avec la mobilité sociale.
L'obligation scolaire visait à garantir le recrutement des grandes masses de la population active (métiers
manuels d'exécution, encadrement intermédiaire, élite), et dans chaque cursus les contenus d'enseignement
étaient conçus en conséquence. Comme il allait de soi, conjointement, que c'était au fils de remplacer le père
(les positions sociales étant occupées par des lignages et non par des individus"), la politique scolaire ne
pouvait avoir pour objet que de répondre aux besoins propres à chaque milieu social (classes
populaires,intermédiaires dominante), en élevant tout le monde dans sa condition.
L’instauration de la gratuité ( années 30),l’absorption des écoles primaires supérieures ( 43),l’accueil en
lycées des élèves des cours complèmentaires( années 50 ) ont commencé à élargir le recrutement de
l’enseignement secondaire . C’est la réforme Berthoin cependant ( 1959) adoptée sous les besoins du
développement économique et social ,qui ouvre la voie à l’école unique .

Source : JP Terrail, la scolarisation en France, la dispute 1997


Source: L’état de l’école, Octobre
2008
Source: L’état de l’école, Octobre 2008
Origine sociale des étudiants français dans l’enseignement
supérieur en 2005 - 2006

1. Calculez
PCS du Ensemble Dont : CPGE STS % dans la
le rapport université
entre la part chef de population
des enfants famille Lettres Santé IUT
de cadres
et
d’ouvriers
AE 2 1.7 1.6 3 2.1 4.3 2.7
dans la
ACCE 6.6 6 5.6 8.2 8 8.3 6
population,.
Opérez le
CPIS 31.6 27.4 43.9 26.5 51.7 14.3 14.9
même PI 15.2 15.8 14.3 18.8 14.3 16.1 23.4
calcul pour Employé 13.3 14.4 7.7 15.9 8.6 16.9 29.3
les CPGE Ouvrier 10.7 11.1 5.5 15.4 5 20.8 23.7
et les STS. Retraité 11.5 13.8 6.7 8.2 7.1 14.4 -
Que pouvez Indéterminé 9.2 9.7 14.8 4 3.2 4.9 -
vous en Total 100 100 100 100 100 100 100
conclure ?

Source : Education nationale.


L’EVOLUTION DU RECRUTEMENT DANS LES GRANDES ECOLES ENTRE

Mode de lecture et de
calcul du chiffre pointé

Sur 100 étudiants à l’ENA, X


ou l’ENS en 1975 13.6 sont
d’origine populaire

(étudiants à l’ENA,X ENS issus


De classes populaires en 75)
13.6 =-----------------------x100
Etudiants à l’X l’ENA ou
L’ENS en 1975
L’influence du diplôme sur la position sociale

Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre


Montrez que le diplôme est un déterminant essentiel de la position sociale.Mais qu’il n’est pas le seul

Source: L’état de l’école, Octobre 2008


VERS UNE DEMOCRATISATION DU SYSTEME SCOLAIRE ?

La suppression des barrières institutionnelles limitant l'accès à l'enseignement secondaire a permis, en trois ou quatre
décennies, d'achever la «massification» de ses effectifs, le processus touchant désormais l'enseignement supérieur. Si elle a
ainsi ouvert l'accès aux études longues au plus grand nombre, ses effets sur l'inégalité des chances d'effectuer les bons
parcours restent au bout du compte modestes. Ce constat d'un écart maintenu entre le droit et le fait, entre l'égalité formelle
et l'inégalité réelle, atteste combien la question de l'échec scolaire dans les classes populaires reste ouverte au cœur du
fonctionnement des sociétés modernes, mettant à l'épreuve leurs prétentions démocratiques
On n'en perçoit que mieux, aujourd'hui, la signifi-cation historique. Sous la III" République chaque ordre d'enseignement
répondait aux besoins de la reproduction d'une fraction déterminée de la population active. La Ve République, sous la
pression du développement écono-mique, et sous couvert d'école unique assurant l'égalité des chances, a mis en place un
parcours différencié en filières relativement etanches, articulées à une formation initiale apparemment commune. Ces
filières sont l'analogue struc-tural des ordres d'enseignement antérieurs : la voie courte -sortie sans diplôme et diplôme
professionnel, bac com-pris, soit environ 42 % des sortants de 1993- recrute dans les classes populaires et alimente les
emplois d'exécution; la filière technologique recrute dans la fraction supérieure de ces classes et dans les classes
moyennes, et prépare aux fonctions semi-qualifiées ainsi que d'encadrement immé-diat du travail d'exécution (les
«professions intermédiaires»); les terminales d'enseignement général sont la voie d'accès aux formations supérieures
longues et aux emplois de cadres supérieurs et professions libérales, qui y envoient leurs enfants ; reste la voie royale des
plus grandes écoles, qui passe par le bac S et les meilleures classes préparatoires, et demeure quasiment inaccessible aux
classes populaires.
La contribution de l'école à la reproduction des rapports de classes apparaît ainsi marquée d'invariance structurale

Source : JP Terrail, la scolarisation en France, la dispute 1997


Partie III- les explications théoriques
(fiche 3)
Introduction- La mobilité sociale comme
problème et comme problématique

 Deux visions de la mobilité sociale :

Sociologie du conflit :  Sociologie du consensus


Reproduction sociale  Allocation des individus
et héritage des capitaux selon leurs mérites et talents
 Les conséquences de la mobilité sociale : le déclin des sociétés d’Assigned status et
l’émergence de l’Achieved status

Source : cours Sciences PO Paris , L.Chauvel


Introduction – le paradoxe d’Anderson

1 - Donnez le mode de lecture et de calcul de 53%


2 – Peut-on établir une relation entre le niveau de diplôme du fils par rapport à son père et la
position du fils relativement à celle du père ? Pourquoi parle t’on de paradoxe ?
I – L’analyse de Raymond Boudon : une démarche
actionnaliste : l’individualisme méthodologique

L'objectif du sociologue Raymond Boudon est d'analyser la mobilité sociale dans les sociétés industrielles.
Boudon explique les inégalités sociales à l’école par un modèle théorique qui repose sur deux hypothèses :
- l'origine sociale conduit, par le jeu de mécanismes intermédiaires (groupes de référence, héritage
culturel...) à des distributions différentes en termes de réussite et d'âge (avance/retard)
- la survie d'un individu dans le système scolaire dépend d'un processus de décision dont les paramètres
sont fonction de la position sociale. (…)
Celui qui est « doué » de capacités naturelles plus importantes aura un coût de formation moindre et un
rendement plus fort…Il y a donc différents niveaux de la « demande d’éducation » : tout le monde ne
demande pas la même chose, en fonction des gains espérés et des risques que l’on accepte de courir.
Les inégalités scolaires de parcours et de réussite scolaire résultent donc du comportement rationnel des
individus aux différents points de bifurcation du système scolaire. A chaque point de bifurcation, suivre une
voie de formation implique un coût, des risques et des bénéfices. La combinaison de ces différents
paramètres est différente pour chaque voie. Les individus choisissent la voie dont la combinaison
coût/bénéfice est la plus avantageuse pour eux, étant donné les contraintes que leur impose leur situation
sociale, leurs résultats scolaires etc. Les familles choisissent la filière la plus "utile", la plus rentable pour
eux, elles font des choix stratégiques.
La perspective théorique de l'individualisme méthodologique considère qu'un fait social (comme les
régularités statistiques des inégalités sociales des parcours scolaires par exemple) résulte de l'agrégation
des décisions rationnelles des individus. Ce courant ne nie pas le poids des contraintes sociales sur les
actions des individus. Mais il montre que, dans la limite de ces contraintes, les individus ont un champ
d'action ; il cherche alors à comprendre les stratégies des acteurs dans ce champ.

Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
II - L’analyse de Pierre Bourdieu :

Les sociologues français P. Bourdieu et J.C. Passeron publient en 1964 « Les héritiers », ouvrage consacré aux
étudiants, qui soutient que l’école a pour vocation de reproduire les inégalités, et qu’elle constitue un système de
préservation des élites. L’inégalité des chances scolaires n’est donc pas un dysfonctionnement du système, mais bien
un résultat voulu.
Trois concepts fondamentaux caractérisent la théorie de la reproduction :

Capital culturel : il est constitué par l’ensemble des ressources et dispositions culturelles : biens culturels, accès à ces
biens, diplômes, rapport à la culture et à l'école. Le capital culturel diffère selon le milieu social, et se combine avec le
capital économique (revenus, patrimoine) et social (ensemble des relations sociales, prestige…)

Habitus : Le système de représentations auquel l'individu va se référer, et qui va orienter ses pratiques, son
comportement, son ambition, ses projets (avenir objectif).
C’est un "système de dispositions durables" parce qu'acquis durant une période de temps suffisamment longue pour
qu'il soit intériorisé, considéré par l'individu comme naturel. C'est une capacité socialement acquise de penser le
monde, de s'habiller, de parler, d'agir, et de réagir de façon appropriée à l'environnement. Ces façons de penser et
d'agir sont acquises au cours du processus de socialisation dans la famille d'abord, à l'école ensuite.

Violence symbolique : La fonction de reproduction de l'école s'exerce par la violence symbolique. L'action
pédagogique (exercée par la famille, les enseignants) impose un arbitraire culturel, celui de la classe dominante. Cette
action réussit lorsqu'elle est investie d'une autorité pédagogique, c’est-à-dire lorsqu'elle est reconnue digne et légitime
d'être exercée par ceux qui la subissent
Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
II - L’analyse de Pierre Bourdieu

Bourdieu et Passeron montrent que l'école a une certaine autonomie par rapport à la sphère
économique et à la sphère sociale puisqu'elle appartient à la sphère culturelle. Elle diffuse la
Culture avec un grand C, elle se présente comme le canal de transmission du « Savoir Objectif
». Or cette culture n'est pas neutre, elle est socialement arbitraire, c'est la culture bourgeoise.
C'est parce que l'école ignore les différences d'héritage culturel, et qu'elle transmet et inculque
la culture bourgeoise comme culture légitime, qu'elle participe à la reproduction des inégalités
sociales.
Cela passe inaperçu parce que ces inégalités sont légitimées par "l'idéologie du don" : si on ne
réussit pas, c'est qu'on n'est pas doué. Ce n'est pas parce que la distance entre l'habitus primaire
(famille) et l'habitus secondaire (école) est grande, et gêne l'intériorisation de cet habitus
secondaire. L'idéologie du don traduit les inégalités sociales en échec personnel ou en
reconnaissance de talents individuels, qui sont sanctionnés et légitimés par les diplômes,
l'idéologie du don convertit les inégalités sociales en inégalités scolaires.

Source : Y Alpe , Les apports de la sociologie de l’éducation à l’analyse des situations scolaires
Partie IV - Des solutions pour accroitre
la mobilité sociale: la discrimination positive
I –Les ZEP

Au début des années 1980, pour pallier des inégalités scolaires déjà criantes, on osait une entorse au principe d’égalité
de traitement des enfants en décidant de « donner plus à ceux qui ont moins ».

On peut dire qu’à la fin du collège, plus de 25 % des élèves de Zep ne maîtrisent pas ou maîtrisent mal les
compétences générales requises par les programmes, contre 15 % des élèves hors Zep. Une étude de l’Insee portant sur
la période 1982-1992 dresse un constat encore plus définitif indiquant que « la mise en place des Zep n’a eu aucun
effet significatif sur la réussite des élèves, mesurée par l’obtention d’un diplôme, l’accès en quatrième, en seconde et
l’obtention du baccalauréat ». On a simplement pu éviter que les élèves les plus en difficulté s’enfoncent davantage
dans l’échec scolaire et que les écarts ne se creusent de manière plus forte.

Aujourd’hui, il semble qu’il faille aller plus loin en passant à des politiques orientées plus directement vers les publics
en difficulté. Comme l’explique Éric Maurin, le problème de la ségrégation urbaine a en fait été mal posé dès le
départ : « Prendre les territoires pour cibles, c’est presque immanquablement s’exposer à oublier une fraction non
négligeable des plus démunis – installés ailleurs, dans les interstices des territoires jugés « non sensibles » – et à
n’atteindre que trop peu l’autre partie, d’où injustices et inefficacités. » Il paraît désormais plus pertinent de marquer
une rupture salutaire avec ce qui n’a été pendant vingt ans que du saupoudrage : miser sur des politiques de ciblage
chirurgical, donner à une école plutôt qu’à une zone, distribuer des bourses plus élevées mais à moins de
bénéficiaires, promouvoir – pourquoi manquer d’audace ? –, une politique du logement à un enfant par pièce… Voilà
peut-être une autre manière de freiner
le bulldozer du déterminisme social.

Source : Éducation prioritaire, un bilan des zep Fabrice Hervieu-Wane


Questions :
Sur quels principes repose la politique des ZEP?
II – La suppression de la carte scolaire

A l’heure où la suppression de la carte scolaire est programmée, on n’en est plus aux conjectures quant aux effets que
la « libéralisation » du choix de l’établissement pourrait très vite produire. Car, pour peu que l’on déplace le regard
hors de l’Hexagone, les effets du choix sont clairs et parfaitement connus. Un texte récent d’un chercheur belge en
apporte une nouvelle démonstration : il s’agit de l’étude de Nico Hirtt,
« Impact de la liberté de choix sur l’équité des systèmes éducatifs ouest-européens », publiée en ligne sur le site de
l’Appel pour une école démocratique (Aped, Bruxelles).

Le résultat est sans appel : le degré d’inégalité dans les systèmes éducatifs européens est fortement corrélé au degré de
liberté de choix ; en d’autres termes, plus l’indice de liberté de choix est élevé, plus les inégalités sociales de
performance sont fortes. Mais ce facteur n’est pas la seule caractéristique de l’organisation scolaire à avoir une
influence. Reprenant, là encore, certains travaux antérieurs, l’auteur introduit dans son analyse le caractère plus ou
moins précoce de la première sélection, en opposant les pays qui, comme l’Allemagne ou la Belgique, orientent les
enfants dès 11-12 ans vers des filières distinctes et hiérarchisées, à ceux qui, comme les pays scandinaves ou les pays
du Sud, scolarisent tous les élèves dans une voie unique jusqu’à 15-16 ans. A nouveau, la conclusion est sans appel,
avec davantage d’inégalités sociales de performance là où la sélection est la plus précoce.
Cette étude met donc en évidence une très forte corrélation positive entre l’importance des inégalités sociales dans les
systèmes d’enseignement et leur organisation sur base d’un « quasi-marché ». Elle montre également combien la
combinaison du libre choix et de procédures de sélection/orientation précoces nuit à l’équité. Et l’auteur de conclure
qu’en France, la suppression de la carte scolaire et l’abaissement de 14 à 12 ans du premier palier d’orientation
conduiraient l’enseignement français à rejoindre la Belgique et l’Allemagne dans le peloton de tête des systèmes
éducatifs les plus « ségrégateurs » sur le plan social.
Source : Suppression de la carte scolaire : des effets programmés…par Marie Duru-Bellat sur le site la vie des
idées
1.En quoi les effets observés d’une suppression de la carte scolaire sont-ils différents de ceux réels?
III- Des quotas dans les grandes écoles

Le 12 novembre, à l'occasion d'une rencontre avec le directeur de Sciences Po Paris Richard Descoings, la ministre de
l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse avait en effet annoncé la fixation d'un objectif de 30% de boursiers pour
chaque établissement. «Il ne s'agit pas d'un quota, mais d'un objectif» a tenu à souligner lundi la ministre au Monde.
Car si certaines grandes écoles, Sciences Po en tête depuis son ouverture aux ZEP en 2001, affichent d'ores et déjà des
taux satisfaisants, d'autres, telles Polytechnique ou l'Ecole des mines, sont dans ce domaine de bien mauvaises élèves
(11% de boursiers à l'X, 9,5% à l'école des Mines). «N'ayez pas peur de faire évoluer vos méthodes de recrutement» a
ainsi encouragé la ministre mardi sur Europe 1, estimant nécessaire de réfléchir à une évolution du contenu des
concours. Le ministre de l'Education national Luc Chatel a mardi matin surenchéri sur France Info, se déclarant
«profondément choqué», de même que Yazid Sabeg, par la réaction de la conférence des grandes écoles.

Source:http://www.lefigaro.fr/formation/2010/01/04/01015-20100104ARTFIG00586-les-grandes-ecoles-refusent-les-quo
Questions:
1.Quelle est la part d’élèves boursiers dans les
grandes écoles? Que cela traduit-il?
2.Comment V.Pécresse entend-il y remédier?
III- Des quotas dans les grandes écoles

La colère gronde dans les grandes écoles. Dans un texte rédigé par l'instance qui les représente, la
Conférence des grandes écoles (CGE), diffusé le 23 décembre, elles disent ce qu'elles ont sur le coeur :
elles craignent que si l'Etat leur impose à chacune un quota de 30 % de boursiers, le niveau baisse. La
CGE indique très clairement qu'elle "désapprouve la notion de "quotas" et réaffirme que les niveaux des
concours doivent être les mêmes pour tous".
Certes, reconnaît-elle, "la démocratisation de l'enseignement supérieur est une exigence d'équité
citoyenne", mais cela doit se faire à travers "des soutiens individualisés (...) apportés aux candidats issus
de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles
parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés".
Pour la CGE, "toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen" ; les
employeurs considéreraient "que toutes les voies d'entrée dans la même école ne se valent pas". Et la
CGE de rappeler son attachement au "véritable mérite républicain".
Le sociologue Patrick Weil (CNRS, Paris-I Panthéon-Sorbonne) conteste pourtant toute baisse de
niveau. Citant les établissements américains qui pratiquent une politique d'ouverture sociale (5 % à 10 %
des meilleurs lycéens ont un droit d'accès aux filières sélectives), il assure que "les études montrent que
cette crainte est infondée. Celle-ci reflète, en réalité, un grand conservatisme des grandes écoles".
Source :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/les-grandes-ecoles-opposees-aux-quotas-de-boursiers_128
Questions:
1.Pourquoi les grandes écoles s’opposent-elles à l’introduction de quotas?
2.L’exemple américain leur donne-t-il raison d’après P.Weil?
III- Des quotas dans les grandes écoles

INTERVIEW Pour Marie Duru-Bellat, sociologue et professeur à Sciences po*, la


focalisation actuelle sur les grandes écoles masque les défauts d'intégration, plus
déterminants, rencontrés plus tôt dans le système scolaire.
Dans une optique de réduction des inégalités au sein du système scolaire français, l'objectif
de 30% de boursiers dans les grandes écoles est-il efficace ?
Dans un pays qui affectionne le système des grandes écoles, il a l'avantage d'exister en tant
qu'objectif, et c'est un bon objectif. Mais il ne faut pas rêver. Le niveau scolaire auquel il est
introduit est élevé. Or, plus on intervient tard pour tenter de rétablir l'égalité des chances entre
élèves, moins l'effet obtenu est important. Il ne faut pas oublier que seul un enfant d'ouvrier sur
deux est titulaire du bac, et que les évaluations réalisées en primaire révèlent déjà des inégalités
sociales. On ne peut tout de même pas invoquer le mérite à cet âge ! Au niveau de l'entrée aux
grandes écoles, beaucoup d'enfants méritants ont donc déjà été éliminés. L'objectif de 30% de
boursiers dans les grandes écoles est finalement avant tout symbolique. Mais ce symbole est
important, et permet de lancer un débat.

Source :
http://www.lefigaro.fr/formation/2010/01/08/01015-20100108ARTFIG00361-30-de-boursiers-un-objectif
Questions:
1.Pourquoi selon M.Duru-Bellat les quotas dans les grandes écoles sont-ils surtout symboliques?

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