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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de


La recherche scientifique
UNIVERSITÉ MED CHÉRIF MESSAADIA SOUK AHRAS

FACULTÉ SCIENCE ET TECHNIQUE

DÉPARTEMENT DE GÉNIE CIVIL

M-1 GÉOTECHNIQUE

THEM
Le risque d’érosion hydrique des sols

Proposé et dirigé par:


• Dr.madani sid Réalisé par:
• Djouad mohammed
Problématique :
L'érosion externe des sols désigne le décapage et lessivage
superficiel des sols , ou leur ravinement par les gouttes de pluie ou
par les filets d'eau temporaires , qui se concentrent pendant le
pluie . Le décapage entame la couche arable fertile du sol en
menaçant de la faire disparaitre à terme.
Le ravinement rend les sols impropres à la culture , ou affouille
parfois les fondations des ouvrages d'art , et des bâtiments.
L'érosion représente par conséquent, 'une menace insidieuse
d'une part sur la cultures, l'alimentation humaine et la stabilité de
certains ouvrages, d'autre part sur la pérennité d'ouvrages de
drainage et de retenues d'eau (barrages d'irrigation et
hydroélectriques).
Il y a donc lieu de s'interroger toujours sur la menace d'érosion
dans un lieu donné. Pourquoi la menace est-elle plus ou moins forte
suivant les sols, les climats, les saisons, l'intensité de la production
agricole et les différents degrés de développement de l'activité
humaine ?
Après avoir indiqué l'importance quantitative des pertes de sol
par érosion, nous examinerons successivement les grands risques
d'érosion des sols :
— les risques climatiques,
— les risques pédologiques dus à l'érodabilité des sols
— risques anthropiques ou générés par l'homme
LES PARAMETRES ET LES FACTEURS DE L'EROSION ET LES RISQUES
CORRESPONDANTS :
L'importance de l'érosion, sur un territoire donné dépend de deux grands facteurs :
l'érosivité et l'érodabilité au sens large.
- Le paramètre ou le facteur de l'érosivité R est celui de la puissance de l'agent ou des agents érosifs, c'est-à-dire la
plus ou moins grande puissance d'arrachement et de transport des forces hydriques destructrices, il est bien évident que plus
l'érosivité est grande, plus grande est l'érosion
- Le paramètre de l'érodabilité au sens large est celui de l'aptitude globale des terrains et du territoire considéré à se
faire attaquer par les agents de l'érosion. Plus l'érodabilité est grande, plus grande est l'érosion.

On peut donc écrire avec Hudson [1981] :

Érosion E = Érosivité R x Érodabilité


En fait l'érodabilité au sens large est composée d'un ensemble de trois paramètres
— le premier est l'érodabilité K des sols .
— le deuxième paramètre prend en compte la qualité et l'intensité de l'aménagement par l'homme, Le territoire se
subdivise ainsi en parcelles relativement homogènes, chacune d'elles ayant une pente donnée S et une longueur donnée L .
— le troisième paramètre prend en compte l'art de l'agriculteur ou celui de l'entrepreneur à utiliser ou à exploiter les
différentes parcelles homogènes précédemment définies. Cet art recouvre en fait deux aspects complémentaires, d'une part
les traitements des sols et des surfaces que nous représenterons par le facteur P, d'autre part la finalité même des traitements
effectués, nous représenterons. par le facteur C.
finalement, nous retrouvons les six facteurs R, K, S, L, P et C de l'Équation universelle de Wishmeier (1959) donnant les pertes
de sol sur une surface donnée :

Érosion E = R. K. (SLPC).
LES RISQUES CLIMATIQUES DE L'ÉROSION HYDRIQUE :

Le risque d'érosion dans un lieu donné est évidemment lié aux précipitations en ce lieu. Notons tout d'abord que
celles-ci, suivant les localités, sont extrêmement variables, A Iquique au Chili on peut rester quatorze ans sans voir la pluie, à
Bogor en Indonésie on subit 322 jours d'orage par an en moyenne ! On note les précipitations moyennes records suivantes : en
Europe 4 650 mm/an, en Amérique du Nord 6 555 mm/an, en Amérique du Sud 9 000 mm/an, en Asie 11 633 mm/an …

Et donc quelles sont les pluies qui entrainent le plus de dégâts dans le long terme ? Sont-ce les petits orages qui
n'entrainent que peu d'érosion mais surviennent assez souvent ? Ou bien les l'énorme orage qui n'arrive que très rarement ?

La plupart des chercheurs s'accordent à penser que la description par Wishmeier a [1978] de l'érosivité des pluies sur des
terrains dont la pente est inférieure à 17 % est relativement exacte. Dans cette analyse, les pertes d'un sol agricole sont
directement proportionnelles au produit( r = WI30) de l'énergie totale de l'orage (W) par l'intensité moyenne de la séquence de
pluie d'une durée de 30 min (I30 ) dans l'intensité moyenne est maximale.
L'énergie d'un orage d'intensité supposée constante est donnée par l'équation :

w = 13,3 + 9,81g I
_ I est l'intensité de la pluie en mm/heure.
_ W l'énergie cinétique en J/m2/mm
LES RISQUES PEDOLOGIQUES DE L'ÉROSION HYDRIQUE :
Il est bien évident que le risque d'érosion , sera plus grand que les sols seront érodables. Mais l'érodabilité d'un sol est une
notion complexe parce que, pour être érodées, les particules de ce sol doivent être détachées et ensuite transportées.
L'érodabilité dépend ainsi d'un grand nombre de facteurs. Suivant la nature des sols, les lieux et les circonstances, … ext ,on
fera intervenir :
— Facteurs texturaux :
• la granulométrie ;
— Facteurs physico-chimiques.
• la plasticité,
• l'argilosité,
•la richesse relative en sodium,
•la teneur en carbonates,
— Facteurs structuraux :
• la compacité et la porosité,
• la biomasse ,

Pour déceler les sols les plus sensibles à l'érosion, on a surtout utilisé jusqu'à présent des critères granulométriques.
Ces conditions de pourcentages de fraction granulométrique sont complétées fréquemment aujourd'hui par des conditions
sur l'uniformité de la granulométrie. En plus des conditions précédentes, on considère ainsi comme très érodables les sols ayant
une granularité uniforme avec un coefficient d'uniformité Cu =D60/D10 inférieur à 5, selon Cestre [1985], la stabilité des sols
entourant les drains dépend uniquement du cooefficient d'uniformité :
— sols érodable si Cu < 5
— sols moyennement érodables si 5 < Cu < 15,
— sols peu érodables si Cu > 15.
Il resterait aussi à préciser le rôle joué par la compacité des sols. Sur talus, sur sol de fondation et sur les routes en terre, il
semble que ce rôle soit très favorable ; par contre sur terrain agricole, le compactage des sols entraîne un risque d'érosion.
LES RISQUES ANTHROPIQUES DE L'EROSION HYDRIQUE :
De nombreux exemples montrent que les risques anthropiques de l'érosion , dépendent en premier lieu de la démographie
et de l'état de développement économique de la société en général , et des communautés rurales en particulier. Ainsi toute
variation Importante de la population rurale , dans un sens ou autre a une influence sur l'érosion.

a) Baisse de la population : s'il y a une baisse suffisamment importante de la population, les


aménagements fonciers ne sont plus entretenus comme il le faudrait, les ouvrages d'évacuation des eaux concentrées
s'obturent progressivement ; ils débordent , et sont emportés par le ravinement. Le phénomène peut prendre une allure
catastrophique irréversible , si les pluies d'orage sont suffisamment fortes.

b) Surpopulation rurale : on doit reconnaître cependant que la densité de la population rurale au siècle dernier, dans
certaines régions des Alpes françaises, Avait un impact négatif sur l'érosion, la pauvreté conduisaient les gens à défricher et à
cultiver des terrains trop difficiles à protéger contre l'érosion.

Un phénomène semblable de surpopulation est en train , de se produire sous nos yeux , dans de nombreuses
régions du monde. Ainsi en certains régions d’Afrique du Nord, la population est passée en quelques années de 40 à 50
habitants au km2 , Pour augmenter la production, les ruraux étendent les terres cultivées sur des terres qui ne conviennent pas.
Le Résultat : l'érosion atteint 4 kg/m2/an.
Les risques d'érosion induits par les aménagements fonciers :

Par aménagement foncier, nous entendons toute les actions ayants pour finalité d'aménager, ou d'organiser l'espace rural
ou montagnard non bâti afin de satisfaire les besoins des populations concernées. Nous signalerons ici que les quelques
aménagements qui peuvent être soumis à certains risques d'érosion , lorsqu'ils sont insuffisamment adaptés ou mal entretenus.
Nous verrons successivement les petits barrages collinaires, les banquettes de défense et de restauration des sols (DRS), les
rideaux, les opérations de remembrement.

1 — Les barrages collinaires : Un barrage collinaire est une petite retenue d’eau , créée pour les besoins des industries ou
de l'agriculture. Dans certaines régions du monde , ils sont extrêmement nombreux : 10 000 pour l'industrie extractrice en Italie,
180 000 barrages pour l'agriculture aux États-Unis, …etc.
Ces barrages posent parfois des problèmes de stabilité , comme on l'a vu à Tesero en Italie en 1985 où deux barrages
successifs ont été emportés, faisant plus de 200 victimes.
2 — Les banquettes DRS
Les banquettes DRS scindent le terrain en bandes parallèles aux courbes de niveau. La frange aval de chacune de ces
bandes est aménagée en banquette , ayant pour but de recueillir les eaux de ruissellement de ces bandes de terrain , et les
diriger latéralement par un chenal à pente très faible , vers un exutoire aménagé. Les banquettes type Afrique du Nord sont
Établies sur pentes fortes , et sont assez larges. Le sous-sol enlevé est rejeté vers l'aval et y constitue un bourrelet.

Selon Flotte [1981], les banquettes ont donné en Algérie de bons résultats sur les pentes modérées, et toutes les fois qu'il y a
un bon reboisement. Mais les banquettes en pentes fortes non boisées ont été décevantes.

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