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CHIMIE DE L’EAU

2ème ANNEE TECHNICIEN


SPECIALISE
Plan du cours
Introduction

• Chapitre 1 : Quelques aspects de la matière


• chapitre 2 : Masse, volume, quantité de matière
• Chapitre 3 : Réactions acido-basiques
• Chapitre 4 : Propriétés physico chimiques de
l’eau
• Chapitre 5 : Définitions liées à la qualité de l’eau
INTRODUCTION
CHIMIE
• Science de la nature qui étudie la composition de la matière et ses
modifications par réaction chimique.

EAU
•Eau : composé chimique essentiel pour tous les organismes vivants.
•Le corps humain : 65 % d’eau(l'adulte).
•Eau est un solvant universel efficace pour la plupart des corps solides.
•La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau « courante » est une
solution d'eau et de différents sels minéraux.

•70 % de la surface de la Terre :


(97 % d’eau salée et 3 % d’eau douce dans différents réservoirs
( voir tableau).

•La circulation de l’eau au sein des différents compartiments terrestres est


décrite par le cycle de l'eau.
Cycle d’eau
Chapitre 1 : Quelques aspects de la matière

I- Définition de la Matière

• En physique, tout ce qui a une masse et occupe


de l'espace est de la Matière.
– 3 états selon T° et la Pression :

Etat solide
Etat liquide
Etat gazeux.
Chapitre 1 : Quelques aspects de la matière
Chapitre 1 : Quelques aspects de la matière

II- Constituants de la matière

La matière est constituée de petites particules indivisibles appelées les atomes.


Exemple : H, O, C, Fe ,…
1- Atomes
• Un atome est la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner
chimiquement avec un autre.

• Un atome : Noyau
• Electrons
• noyau :
 protons, chargés positivement, et
 neutrons, électriquement neutres ;

• Plusieurs atomes peuvent établir des liaisons chimiques entre eux grâce à
leurs électrons.
• Le nombre de protons de leur noyau, appelé numéro atomique, qui définit un
élément chimique.
Représentation d'un atome :
au centre, le noyau atomique et, en
tout autour, le nuage électronique. Le
noyau de protons et de neutrons.
Les nombres Z et A.

•Le nombre de charge ou numéro atomique Z d'un noyau est le nombre de


protons qu'il contient.
•A représente le nombre de nucléons du noyau.
On convient de représenter le noyau d'un atome par le symbole:

Dans ce symbole, X représente un élément. Par exemple O:


oxygène, Cl: chlore, N: azote.
Si l'on note N le nombre de neutrons du noyau on a: A=Z+N.
Tableau périodique des éléments

Le tableau périodique des éléments ou table de Mendeleïev, représente tous les


éléments chimiques, ordonnés par numéro atomique croissant et organisés en fonction de leur
configuration électronique, laquelle sous-tend leurs propriétés chimiques.

• Une période désigne une ligne du tableau périodique: 7 période.


• Un groupe désigne une colonne du tableau périodique: 18 groupes
métaux alcalins = groupe 1 excepté l'hydrogène
métaux alcalino-terreux = groupe 2
halogènes = groupe 17
gaz rares = groupe 18 dont l'hélium
-Les isotopes.
On appelle atomes isotopes les ensembles d'atomes caractérisés
par le même numéro atomique Z et des nombres de nucléons A
différents. Exemple:
2- Molécule

Une molécule est un assemblage chimique électriquement neutre d'au moins


deux atomes,
La composition chimique d'une molécule est donnée par sa formule chimique.
Exemples :
•méthane CH4
•dioxygène O2
Saccharose,…

Représentation schématique 3D
d'une molécule de saccharose
- Modèles molécules :

-Modèle compact: -Modèle éclaté :


les atomes sont attachés les atomes sont séparés par des
entre eux. tiges
3- Les ions
• Un ion est une espèce chimique électriquement
chargée.
• On distingue :

– Ions monoatomiques :un seul atome comme Fe2+ et


Fe3+, Na+ ou Pb2+
– Ions polyatomiques : plusieurs atomes comme SO42-
ou NO3-.
• Les ions chargés positivement sont appelés
cations, les ions chargés négativement anions.
Chapitre 2: Masse, volume, quantité de matière

1- Notion de Réaction chimique


Une réaction chimique : transformation de la matière au cours de
laquelle les espèces chimiques (atomiques, ioniques ou
moléculaires) qui constituent la matière sont modifiées :
• Une équation chimique est un écrit symbolique la réaction
chimique. :
– réactifs → produits (réaction chimique irréversible ; forme la plus
courante dans les livres de chimie); la transformation n'est possible que
dans un seul sens.
– réactifs → produits + énergie (réaction chimique irréversible)
– réactifs ⇌ produits + énergie (réaction réversible); la transformation
directe est limitée par la transformation inverse, simultanée.

exemple: la combustion du méthane dans l'oxygène est décrite par :


– CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O,
alors que la réaction réversible du procédé Haber se décrit par:
– N2 + 3 H2 ⇌ 2 NH3 + 92,4 kJ
Exemple de la combustion du méthane dans le dioxygène.

Réaction chimique : échange d'atomes entre les composés,


2- Conservation de la masse

Loi de Lavoisier

• La conservation de la masse est une loi


fondamentale de la chimie et de la physique.
Elle indique non seulement qu'au cours de toute
expérience, y compris si elle implique une
transformation chimique, la masse se conserve,
mais aussi que le nombre d'éléments de chaque
espèce chimique se conserve.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »


3- Quantité de matière : La mole

A- Une nouvelle unité de quantité de matière: la mole


1. Nécessité d'un changement d'échelle
La masse d'un atome où d'une molécule est très petite (de l'ordre de 10-26kg). De ce
fait, les réactions chimiques font intervenir un nombre considérable d'entités
chimiques. A titre d'exemple, un clou de masse 12,46g contient environ 1,33.1023
atomes.
Il est nécessaire de définir une nouvelle unité de quantité de matière:

Une mole représente une quantité de matière composée d'autant d'entités


qu'il y a d'atomes dans 12,00g de carbone .

3. Constante d'Avogadro
Le nombre d'atomes contenus dans une mole
NA=6,02.1023 mol-1
de carbone est appelé nombre d'Avogadro
et sera noté NA.
4- Masses molaires
A-Masse molaire atomique
La masse molaire atomique d'un élément est la masse d'une mole
d'atomes de cet élément,.
Les masses molaires atomiques figurent dans le tableau
périodique des éléments.
Exemple: M(Cu)=63,5g.mol-1; M(H)=1,g.mol-1; M(O)=16,g.mol-1.
B- Masse molaire moléculaire
La masse molaire moléculaire est la masse d'une mole de molécules
de l'espèce considérée.
On la calcule en effectuant la somme des masses molaires
atomiques des atomes qui constituent la molécule.

M(H2O) =
Exemple: M(H2O) = 2.M(H) + M(O) <=>
2.1 + 16
M(H2O)=18
<=>
g.mol-1
C- Relation entre masse et quantité de matière
Soit M la masse d'une mole d'entités chimiques.
La masse de n moles de ces entités est m=n.M, d'où:

n: quantité de matière (en mol).


m: masse de l'échantillon (en g).
M: masse molaire (en g.mol-1).

5- Volume molaire

On appelle volume molaire d'une espèce chimique le volume occupé


par une mole de cette espèce. On le note Vm (unité: L.mol-1).

Remarque:
Dans les mêmes conditions de température et de pression, une mole de gaz occupe le même volume
quelque soit sa nature.
Volume et quantité de matière

Le volume V de n moles de gaz est V=n. Vm.

On en déduit:

n: quantité de matière (en mol).


V: volume de gaz (en L).
Vm: volume molaire (en L.mol-1).
Dans les exercices qui suivent, on utilisera les masses molaires atomiques
suivantes:
M(Al)=27g.mol-1; M(H)=1g.mol-1; M(C)=12g.mol-1; M(Fe)=55,8g.mol-1;
M(S)=32,1g.mol-1; M(Na)=23g.mol-1; M(Cl)=35,5g.mol-1; M(Ti)=47,9g.mol-1;

M(O)=16g.mol-1; M(Mg)=24,3g.mol-1;

Quantité de matière et nombre d'Avogadro


Quantité de Fer:
1. Quelle est la
quantité de matière correspondant à 111,6g de fer?
2. Combien y a t'il d'atomes dans 111,6g de fer?
Correction
Masse d'aluminium:
1.Quelle est la masse de 1,25 mol d'aluminium?
Correction
Produit inconnu:
1. La masse de 0,85 mol d'un composé moléculaire est 37,40g. Quelle
est la masse molaire de ce composé?
2. 2. Ce composé peut-il être du dioxyde de carbone?

Exercices avec des réactifs dans les proportions stoechiométriques


Combustion du méthane:
On réalise la combustion d'une masse m=3,20g de méthane CH4 en
présence de dioxygène. On obtient du dioxyde de carbone CO2 et de l'eau.
1. Écrire l'équation de la réaction.
2. Déterminer la masse d'eau obtenue.
3. Quel est le volume de dioxyde de carbone dégagé par la réaction
mesuré dans les conditions normales de température et de pression?
4. Déterminer le volume de dioxygène consommé par la combustion
mesuré dans les conditions normales de température et de pression.
Correction
Précipité:
On mélange un volume V1=10mL d'une solution de sulfate de fer (II)
avec un volume V2=40mL d'une solution d'hydroxyde de sodium. La
solution ferreuse a pour concentration C1=0,4mol.L-1 et celle
d'hydroxyde de sodium C2=0,2mol.L-1.
1. Que se passe t-il? Écrire l'équation bilan de la réaction.
2. Les réactifs sont ils introduits dans les proportions
stoechiométriques?
3. Quelle masse obtient-on par filtration de ce mélange et séchage à
l'étuve du précipité recueilli dans le filtre?
6- Solution aqueuse et concentration molaire

A- Définitions.
Une solution est un liquide contenant plusieurs constituants
Le constituant majoritaire est appelé solvant. Si le solvant est l'eau, la solution est
appelée solution aqueuse.
Le (ou les) composé(s) mis en solution est (sont) appelé(s) soluté(s).
Les espèces en solution sont soit des molécules soit des ions.
B- Concentration d'une espèce en solution.
La concentration molaire d'une espèce chimique en solution est la quantité de
matière de cette espèce présente dans un litre de solution.

Soit [X] la concentration de l'espèce X en solution (on la note


aussi C(X)), n(X) la quantité de matière de X en solution et V le
volume de la solution. On a:
n(X)
n(X) en mol
avec
[X] = V en L
[X] en mol.L-1
V
I. Préparation des solutions aqueuses.

1. Par mise en solution d'un solide.

a. Détermination de la masse de soluté à peser.

Soit à préparer un volume V d'une solution contenant l'espèce X, de masse molaire


M(X), à la concentration [X]. Il faut, en général, déterminer la masse de l'espèce X à
peser.
Soit m(X) cette masse.

n(X) = [X] .V
n(X) = m(X) / M(X)

m(X) = n(X) . M(X)

m(X) = [X] . V . M(X)

m(X)=[X].M(X).V
b. Opérations à effectuer.
2. Par dissolution d'un gaz.
Soit V(G) le volume de gaz à dissoudre, V le volume de la solution, Vm le volume
molaire des gaz dans les conditions de l'expérience, n(G) la quantité de matière de
gaz et [G] la concentration molaire du gaz dans la solution. On a:

n(G) V(G)

[G] = n(G) =

V Vm

V(G)
[G] =
Vm.V

V(G)= [G] . Vm. V


3. Par dilution d'une solution (la solution fournie est en général appelée
solution mère).
a. Principe.
On prélève un volume V0 de la solution mère de concentration C0 que l'on
dilue avec de l'eau distillée pour obtenir une solution diluée de volume V1 et de
concentration désirée C1.
b. Détermination du volume V0 à prélever.
La quantité de matière de soluté dans le volume V0 est:
n(X)=C0.V0
Cette quantité de matière se retrouve dans la solution après dilution. Cela
traduit la conservation de la matière. donc:
n(X)=C1.V1
On en déduit la relation suivante (qu'on appellera par la suite formule de
dilution ou équation de conservation de la matière):
C1.V1
V0 = C1.V1
C0 V0 =
C0.V0=C1.V1 Le volume à prélever est donc:
C0
c. Opérations à effectuer.
Chapitre 3 : Les réactions acido-basiques

I- Théorie de Brönsted des acides et des bases.


1. Les acides.
Un acide est une espèce chimique susceptible de céder un proton H+.
On écrira formellement: acide = X + H+

ou encore AH = A- + H+
Les écritures formelles précédentes sont appelées demi-équations acido-basiques
Les exemples suivants sont à connaître par coeur.
Acide Nom Demi-équation
HCl Chlorure d'hydrogène HCl = Cl- + H+
Acide éthanoïque ou
CH3—COOH CH3—COOH = CH3—COO- + H+
Acide acétique
NH4+ Ion ammonium NH4+ = NH3 + H+
H3O+ Ion oxonium H3O+ = H2O + H+
H2O Eau H2O = HO- + H+
2.Les bases.
Une base est une espèce chimique capable de capter un proton H+.
On écrira formellement: base + H+ = Y

ou encore B + H+ = BH+

ou encore A- + H+ = AH

Les exemples suivants sont à connaître par coeur.

Base Nom Demi-équation


Cl- Ion chlorure Cl- + H+ = HCl
Ion éthanoate ou
CH3—COO- CH3—COO- + H+= CH3—COOH
ion acétate
NH3 Ammoniac NH3 + H+ = NH4+
HO- Ion hydroxyde HO- + H+= H2O
H2O Eau H2O + H+= H3O+
3. Notion de couple acide/base et de demi-équation acido-basique associée.
Un couple acide/base est l'ensemble d'un acide et d'une base qui se
correspondent dans les réactions acido-basiques.
Conventionnellement dans un tel couple on représente l'acide à gauche et la
base à droite. On écrira donc le couple sous la forme: AH / A-.
Par exemple on écrira:

Couple Acide Base


Ion éthanoate
Acide éthanoïque ou
CH3—COOH (aq)/ CH3—COO-(aq) ou
acide acétique
ion acétate
NH4+(aq) / NH3(aq) Ion ammonium ammoniac
Ion
CO2(g),H2O / HCO3-(aq) Dioxyde de carbone (dissous) hydrogénocar
bonate
H3O+ / H2O Ion oxonium Eau
Ion
H2O / HO-(aq) Eau
hydroxyde

Remarque: On observera que l'eau peut intervenir grace à deux couples. On dit
que l'eau est amphotère ou que l'eau est un ampholyte.
II. Réaction acido-basique.
1.Ecriture de l'équation de la réaction.
Une réaction acido-basique est une transformation mettant en jeu deux couples
acido-basiques, acide1/base1 et acide2/base2, qui échangent un proton H+.

acide1 = base1 + H+

base2 + H+ = acide2

acide1 + base2 base1 + acide2

CH3—COOH (aq) = CH3—COO-(aq) + H+

Par exemples:
HO-(aq) + H+ = H2O

CH3—COOH (aq) + HO-(aq) CH3—COO-(aq) + H2O


2. Cas particulier de l'eau.
2.1 L'eau se comporte comme une base vis à vis d'un acide.

acide1(aq) + H2O base1 (aq) + H3O+

HCl (aq) + H2O Cl-(aq) + H3O+

2.2 L'eau se comporte comme un acide vis à vis d'une base.

base1(aq) + H2O acide1 (aq) + HO-(aq)

CH3—CH2O-(aq) + H2O CH3—CH2OH(aq) + HO-(aq)


III- Principes de dosage

1. Définition.
Doser ou titrer une espèce chimique en solution consiste à déterminer la
concentration molaire de cette espèce un volume donné de cette solution.
dans la solution.
2. Méthodes non destructives de dosage.
On appelle ainsi les méthodes ne modifiant pas la solution étudiée. Ces
méthodes peuvent être mises en oeuvre lorsqu'une grandeur mesurable
dans la solution est liée de façon simple à la concentration. (utilisation d'une
courbe d'étalonnage).

3. Dosages directs ou destructifs.


Elles consistent à faire réagir la solution à doser contenant le réactif à titrer avec
une solution contenant le réactif titrant (réactif dont on connaît la concentration).
Le choix d'une réaction de dosage doit satisfaire à trois exigences. Elle doit être:
•univoque (non parasitée par une autre réaction ayant les mêmes réactifs
mais des produits différents),
•totale (disparition d'au moins l'un des réactifs mis en présence),
•rapide (parvenir à son terme instantanément ou dans un délai très bref).
4. Repérage de l'équivalence.
Le repérage de l'équivalence se fait grâce au changement de couleur
de la solution contenue dans le bécher.
Avant l'équivalence: Le réactif limitant est la solution titrante. Ce
réactif limitant disparaît totalement et sa couleur (violet) disparaît
donc aussi. La couleur de la solution dans le bécher est donc celle de
la solution titrée (vert pâle) à laquelle s'ajoute la couleur des espèces
produites (rouille très pâle pour Fe3+ et quasi incolore pour Mn2+).
La solution dans le bécher est pratiquement rouille très pâle.
Après l'équivalence: Le réactif limitant est la solution titrée. Ce réactif
a totalement disparu et sa couleur (vert pâle) aussi. La couleur de la
solution dans le bécher est donc celle de la solution titrante (violet).
Les couleurs des espèces produites sont beaucoup moins intenses que
le violet.
L'équivalence est donc repérée, à une goutte près, par l'apparition de
la teinte violet persistant de la solution titrante.
Chapitre 4 : Propriétés physico chimiques de l’eau

1- Propriétés générales

Contrairement à la plupart des liquides :

- l'eau se dilate en se solidifiant,


- elle se contracte à la fusion,
- elle a des propriétés électriques et thermiques uniques,
- sa température d'ébullition est très supérieure à celle attendue.
En fait, l'eau :

Symbole : H2O :
oxyde d'hydrogène.
Ou
monoxyde de dihydrogène
Général
Formule brute H2O
Apparence Liquide incolore
Propriétés physiques
Masse moléculaire 18 g.mol − 1
Température
0°C (273,15 K)
de fusion
Température
100°C (373,15 K)
de vaporisation
Densité 1 (liquide)
Densité 0,913 (solide)
Thermochimie
Chaleur latente
2 257,92 kJ/kg
de vaporisation
Chaleur latente
335 kJ/kg
de fusion

Par approximation, on prend pour masse volumique de l’eau dans les conditions normales la valeur
de 1 000 kg⋅m-3, une tonne par mètre cube ou encore un kilogramme par litre (1 kg⋅L-1).
2- Composition isotopique de l'eau
L'eau est un mélange de diverses combinaisons d'isotopes de l’O. et de l‘ H.
différant les uns des autres par le nombre de neutrons associés aux
protons dans le noyau.
1H,2 H (Deutérium)3H (Tritium)
(Le Tritium est un élément instable, sa période (demi-vie) est de 12,5 ans)

Pour l'oxygène:
16O, 17O,18O.

Les 4 principales espèces moléculaires et leur fréquences sont les suivantes:

1H216O=99,7 %
•Les différents isotopes induisent des
1H2 18 O=0,2 % différences dans les propriétés
physiques des molécules, en
1H217O = 0,04 %
particulier leur masse volumique, mais
1HD16O = 0,03 % les propriétés chimiques restent les
mêmes.
D216O = trés faible

•L'eau lourde D2O existe à l'état


naturel mais en quantité trés
faible
3- Structure moléculaire de l’eau
Dans cette molécule, la charge négative des électrons engagés dans les
liaisons n’est donc pas répartie de manière homogène entre les atomes
d’hydrogène et d’oxygène : l’atome d’oxygène est chargé négativement et
l’atome d’hydrogène positivement. On dit d’une telle molécule que c’est une
molécule polaire. Cette polarité est une propriété extrêmement
importante de la molécule d’eau.

La molécule d'eau forme un angle de


104,45° au niveau de l’atome
d'oxygène entre les deux atomes
d'hydrogène.
La différence de charge fait que les
molécules d'eau s'attirent les unes les
autres, le côté positif de l'une attirant
le côté négatif d'une autre. Un tel lien
électrique entre deux molécules
s'appelle un pont hydrogène ou
liaison hydrogène.
4- Équilibre acidobasique

L'eau se dissocie naturellement :


2H2O = H3O+ + OH−. : une espèce amphotère.
Du fait de l'équilibre, à une température donnée, le produit des
concentrations de ces ions, ou « produit ionique de l’eau , est
constant.
Cette constante est notée Ke.
On a donc:
Ke=[H3O+] [HO-]
Ke s'exprime sans unité alors que les concentrations sont exprimées en mol.L-

À 25°C, il vaut :

[H3O+]·[OH−] = 10−14

On définit l'acidité grâce à la concentration en ion hydronium, par le


pH :
pH = −log10 [H3O+].
- pH de l'eau pure.
Le pH de l'eau pure à 25°C est 7,0. Cette valeur est prise comme référence
pour définir un milieu neutre du point de vue acido-basique .

Dans l'eau pure à 25°C on a donc: [H3O+] = 10-pH => [H3O+] = 1,0.10-7 mol.L-1

- Échelle de pH.
Le pH des solutions aqueuses usuelles s'étend de 0 à 14 :
5- Conductivité électrique
L'eau pure est en réalité un isolant, qui conduit mal l'électricité. Mais
puisque l'eau est un si bon solvant, elle contient souvent une bonne
quantité de soluté dissous, le plus souvent des sels. Si l'eau contient de
telles impuretés, elle peut conduire l'électricité facilement.

La conductivité électrique de l'eau pure à 20 °C est très faible :


5,5×10-6 S·m-1( siemens / mètre ).
L'eau pure est donc considérée comme un isolant électrique.

Unité
S.m-1 (siemens par mètre)
Le plus souvent la mesure avec un conductimètre donne le
résultat en mS.cm-1 (millisiemens par centimètre).
1 mS.cm-1 = 0,1 S.m-1
6- Propriétés Physiques

À pression exercée (ambiante, environ un bar), sur une surface donnée. l’eau
est :
•gazeuse au-dessus de 100°C,
•solide en dessous de 0°C, et
• liquide dans les conditions normales de température et de pression.
C'est là une particularité essentielle .

Tableau 1 : Quelques Propriétés de l'eau en fonction


de la température

Température d'ébullition de l'eau en


Temp. Masse volumique fonction de l'altitude
(°C) (g/cm3)
0 0,99984
Altitude (m) Temp. (°C)
10 0,99970
20 0,99821
30 0,99565 0 100
40 0,99222
50 0,98803
60 0,98320 4 807 (Mont Blanc) 85

70 0,97778
80 0,97182
8 844 (Everest) 72
90 0,96535
100 0,95840
- Tension superficielle et capillarité
Les ponts hydrogène confèrent à l’eau une grande tension superficielle et une
grande cohésion. Cela se voit quand de petites quantités d'eau sont posées
sur une surface non soluble et que l'eau reste ensemble sous forme de
gouttes. Cette propriété qui se manifeste par la capillarité est utile dans le
transport vertical de l'eau chez les végétaux et nuisible avec la remontée
d'humidité dans les murs de maisons.

La capillarité est l'étude des


interfaces entre deux liquides non
miscibles, entre un liquide et l'air ou
entre un liquide et une surface. Elle
est plus connue par l'effet d'un liquide
à forte tension superficielle remontant
contre la gravité dans un tube très fin,
dit tube capillaire.

tubes capillaires.
Chapitre 5 : définitions liés à la qualité des eaux

1- Généralités
Pour le bien être des êtres vivants, l'eau doit rester dans certaines normes
de qualité
Cette qualité se mesure par différentes valeurs qui sont :
le potelntiel d’hydrogéne ou le pH (acidité de l'eau)
la dureté totale TH ou GH (TH degré français, GH degré allemand)
Titre alcalimétrique complet (tac)
Nitrates NO3
Conductivité
Fer
Phosphore
Chlolures
Paramètres organoleptiques
Potentiel d’hydrogène ou le pH

L'eau de mer est moins sensible aux variations de pH grâce à l'effet tampon
des sels dissous. Le pH en surface est proche de 8,1 et descend à 7,7 en
eau profonde. Les algues et les coquillages sont généralement plus
sensibles aux variations de pH.
Niveau guide concernant les eaux destinées à la consommation humaine:
6,5 à 9.
Valeur maximale admissible des eaux destinées à la consommation
humaine : 9,5
Valeur inférieure à 6 : risque de corrosion des tuyauteries métalliques. Les
risques de corrosion augmentent avec la diminution du pH.
MESURES DE pH

Le papier pH.

Le pH-mètre
CONDUCTIVITÉ
Elle détermine l’ensemble des sels minéraux dissous présents dans l’eau.
Une eau douce aura une conductivité faible,
une eau dure aura une conductivité élevée

Sa mesure permet de déceler immédiatement une variation de la composition


de l'eau, par exemple :
- Baisse de conductivité de l'eau d'un réseau de chauffage due à l'entartrage.
- Contrôle de la production d'une chaîne de déminéralisation.
La conductivité est généralement mesurée en micro-Siemens par cm (µS/cm),
approximativement la valeur en µS/cm correspond à la salinité en mg/l.

Niveau guide de la conductivité à 20°C d’une eau destinée à la consommation humaine : 400
µS/cm

•50 à 400 : qualité excellente


•400 à 750 : bonne qualité
•750 à 1500 : qualité médiocre mais eau utilisable
•> 1500 : minéralisation excessive
Conductimètre
la dureté totale TH ou GH

Le titre hydrotimétrique (T.H. ou G.H. en allemand )ou dureté de l'eau, est


l’indicateur de la minéralisation de l’eau. Elle est surtout due aux ions calcium
et magnésium.
La dureté s’exprime en ppm (mg/L) ou en degré français (symbole : °f) .

Un °f équivaut à 4 mg de calcium par litre et à 2,4 mg de magnésium par litre.

Plage de valeurs du titre hydrotimétrique :

TH (°f) 0à7 7 à 15 15 à 25 25 à 42 supérieur à 42

Eau très douce douce moyennement dure dure très dure

Généralement, on distingue la dureté permanente et la dureté temporaire, la somme


des deux étant la dureté totale.
TITRE ALCALIMÉTRIQUE COMPLET (TAC)
Le TAC correspond à la teneur de l'eau en carbonates et
hydrogénocarbonates (CO3- - et HCO3-). Il est équivalent à l'alcalinité.
Le TAC s'exprime en degrés français (°F) :
1° f = 3,4 mg/ l OH- (hydroxyde)
1° f = 6,0 mg/ l CO3 -- (carbonate)
1° f = 12,2 mg/ l HCO3- (bicarbonate)
Le niveau guide dans les eaux destinées à la consommation humaine est
de 50°F
Nitrates NO3
Ils jouent un rôle important comme engrais. Toutes les eaux naturelles
contiennent normalement des nitrates à des doses variant selon les saisons,
généralement de quelques milligrammes par litre. Dans de nombreuses eaux
souterraines et de surfaces on observe aujourd’hui une augmentation de la
concentration en nitrates :
- d'origine diffuse : entraînement des nitrates provenant des engrais
minéraux ou organiques non utilisés par les plantes,
- d'origine ponctuelle : rejets d'eaux usées domestiques, agricoles ou
industrielles.

D’un point de vue sanitaire, la présence de nitrates dans l’organisme humain


pourrait provoquer des troubles (hypertension, anémie, infertilité, troubles
nerveux, ...), auxquels s’ajoutent des présomptions sur leur pouvoir cancérogène
et leur implication dans des cas de cyanoses, notamment chez les nourrissons.
Une eau chargée en nitrates (50 à 100 mg/l) est déconseillée aux femmes
enceintes et aux nourrissons.
Fer
La présence du fer dans l’eau est :
soit d'origine naturelle : le fer est abondant dans les roches sous forme de
silicates, d’oxydes et hydroxydes, de carbonates et de sulfures.
soit due à la corrosion de canalisations de distribution en fonte ou en acier.
Il est soluble à l’état d’ion ferreux (Fe++) et insoluble à l’état d’ion ferrique
(Fe+++). La présence de fer dans l’eau peut favoriser la prolifération de
certaines souches de bactéries qui précipitent le fer ou corrodent les
canalisations.
Le fer est un élément essentiel de la nutrition humaine. Les besoins
journaliers sont de 1 à 2 mg.
Les conséquences d'un excès de fer ne peuvent se produire qu'à des doses
très importantes, sans commune mesure avec celles apportées par l’eau.
La présence dans l’eau au-delà de 0,1 mg/l est gênante car elle va conférer à
l'eau une couleur jaune à orangée, provoquer des dépôts d'hydroxyde
ferrique, donner à l’eau un goût métallique désagréable et tacher le linge.

Concentration guide dans les eaux destinées à la consommation humaine : 50 µg/l,


Concentration maximale admissible dans les eaux destinées à la consommation humaine : 200 µg/l
PHOSPHORE
Le phosphore est un élément assez rare mais indispensable à tout être
vivant.
Sa présence dans l'eau n’a pas de conséquence sanitaire. Par contre, elle
favorise la croissance des algues dès lors que l'eau est exposée à la lumière :
phénomène de l'eutrophisation. Les organismes tels les cyanobactéries se
développent de façon très rapide participant à l'eutrophisation et provoquant
parfois un phénomène appelé "bloom algual ou fleur d'eau" extrêmement
néfaste à l'équilibre du milieu.
La concentration maximale admissible en phosphore dans les eaux destinées
à la consommation humaine est fixée à 5 mg/l.
CHLORE (Cl)
L'eau du robinet contient en principe entre 0,05 et 0,15 mg/l de chlore. Une
eau de piscine en contient 1mg/l.
La limite au-delà de laquelle l'OMS estime qu'il y a un risque pour la santé est
de 5mg/l.
Aux États-Unis l'eau contient normalement 1 à 2 mg/l de chlore pour une
limite fixée à 4 mg/l.

CHLORURES (CL-)

Les chlorures sont présents en grande quantité dans l'eau de mer (± 19 g/l). Leur concentration
dans l’eau de pluie est approximativement de 3 mg/l.
La teneur en chlorures d’une eau dépend de l'origine de l'eau et de la nature du terrain qu’elle
traverse.
Les chlorures participent à la conductibilité électrique des cours d'eau.
Niveau guide de la concentration en chlorures des eaux destinées à la consommation humaine :
25 mg/l.
Concentration maximale admissible des chlorures dans les eaux destinées à la consommation
humaine : 200 mg/l.
Seuil gustatif : à partir de 200 mg/l environ.
Concentration supérieure à 200 mg/l : eaux laxatives et éventuellement dangereuses pour les
patients atteints de maladies cardio-vasculaires ou rénales, pollution possible (rejet industriel ou
rejet d'eaux usées).
DEMANDE BIOCHIMIQUE EN OXYGÈNE APRÈS 5 JOURS (DBO5)

La matière organique est présente sous forme dissoute et sous forme solide.
Sous forme solide, elle constitue une partie des matières en suspension.

Elle est composée d'atomes de carbone associés à d'autres éléments,


principalement : l'hydrogène, l'oxygène, et l'azote. Les composés organiques
peuvent être naturels ou synthétiques.
La matière organique présente dans l'eau provient de diverses sources :
•rejets domestiques et urbains,
•rejets industriels,
•décomposition d'animaux et de végétaux morts,
•activités agricoles (épandage, pesticides, fongicides, herbicides...).

La quantité de matière organique peut être évaluée par la mesure de la


demande biochimique en oxygène (DBO). La DBO représente la quantité
d'oxygène qu'il faut fournir à un échantillon d'eau pour minéraliser par voie
biochimique (oxydation bactérienne), la matière organique biodégradable.
La mesure la plus couramment réalisée est celle de la DBO5,(après 5 jours
d'incubation de l'échantillon à une température de 20°C)
MERCURE
Le mercure est un élément toxique pour l’homme.
Il est présent à l’état naturel dans la biosphère (émanations volcaniques et dissolution des minéraux
dans l’eau).
Les origines des pollutions de l’environnement par le mercure sont nombreuses :
•exploitation du cinabre,
•agriculture : fongicides, bactéricides, …
•industrie chimique,
•industrie du papier,
•industrie pharmaceutique,…
Sous forme minérale, il est relativement stable et peu actif. Par contre, ses formes organiques sont
très toxiques.
Dans les cours d'eau, le mercure se dépose dans les sédiments et se transforme en méthyl-mercure
particulièrement toxique. La pollution des aliments par le mercure provoque de graves intoxications
(malformations fœtales, troubles neurologiques pouvant entraîner la mort). Le poisson, pollué par les
rejets en mer, peut constituer une source potentiellement importante de mercure.
Concentration maximale admissible dans les eaux destinées à la consommation humaine : 1 µg/l.
Ces analyses physicochimiques sont complétées par des analyses
microbiologiques :

Coliformes à 37°C et coliformes thermotolérants à 44°C , Streptocoques fécaux,


Bactéries aérobies revivifiables à 22° et à 37°C
Spores de bactéries anaérobies sulfito-réductrices

Coliformes totaux :
Les bactéries coliformes existent dans les matières fécales mais
peuvent également se développer dans certains milieux naturels (sol,
végétation). L'absence de coliformes totaux ne signifie pas
nécessairement que l'eau ne présente pas de risque pathogène. Le
dénombrement par ensemencement en milieu liquide ou par filtration
sur membrane concerne un volume de 250 ml ; à l'émergence [1],
une eau minérale [2] doit être exemple de coliformes.
PARAMÈTRES ORGANOLEPTIQUES
Limites du qualité des eaux destinées à la consommation humaine :
Couleur : Elle est liée à la présence de matières minérales ou organiques.
Turbidité : Elle caractérise la capacité de l'eau à diffuser la lumière du
fait de la présence de matières colloïdales. Les colloïdes ou matières
colloïdales sont des particules de très faibles dimensions pour lesquelles
la gravité terrestre est insuffisante pour les faire décanter naturellement
(dans un temps respectable) car elle est mise en concurrence avec des
forces d'origine électrostatique du fait de la présence de charges
électriques à la surface de ces particules. Les colloïdes issus de l'abrasion
naturelle des parois rencontrées par l'eau dans son cycle sont
généralement chargés négativement.
Odeur
Saveur
L'odeur et la saveur sont souvent liées à la présence de matières
organiques volatiles.

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