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LANGUES

ROMANES

Professeur: Dr. Rafael del Moral


Le latin
 Langue de la famille indo-européenne
 Souvent qualifié de «langue morte»
 Son usage écrit comme parlé s'est
perpétué jusqu'à aujourd'hui
 Dans le domaine religieux
 Dans des domaines scientifiques comme les
diagnoses en en biologie.
• res inexplicata volans: ovni
• vis atomica: puissance nucléaire.
Histoire
du
latin
Naissance
Le latin acquiert une importance croissante
avec l'expansion de l'État romain du IIe
siècle av. J.-C. au IIe siècle.
Pourquoi le latin commence a
disparaître
Empire romain d’Orient vers
l’année 1000
Le grec
Chute de l'Empire d'Occident
Les envahisseurs adoptent le mode de pensée romain et la
langue latine afin d'asseoir leur légitimité.
L’islam
MOYEN ÂGE
Le latin reste la langue des actes officiels
de:
La diplomatie
La liturgie
La littérature savante
Théologie
Philosophie
Sciences
Suite du Moyen Âge
Les langues locales s'affirment au plan littéraire et
intérieur.
Le latin donne naissance à de nombreuses
langues vernaculaires dérivées: les langues
romanes.
Des langues non romanes lui empruntent du
vocabulaire.
Le latin reste influent aux plans diplomatique,
juridique, scientifique et philosophique.
Renaissance
 La fonction scientifique et philosophique de la langue
latine commence à décliner, tout comme sa fonction
diplomatique.

 Mais:
 Érasme publie en latin.
 René Descartes (1596-1650) écrit volontiers en latin.
 Les ouvrages sont souvent imprimés en latin pour être mieux
diffusés.
 Dans la partie germanique le latin restera plus longtemps la
langue des publications importantes ou scientifiques,
 Du côté français, d'énormes efforts sont accomplis pour le
remplacer.
 Le latin reste toutefois la langue liturgique et officielle du
catholicisme.
XIXe siècle
 Le latin est une langue privilégiée dans
l'enseignement:
 Ouest-européen: heures de cours, rédaction
des thèses…
 Est: commentateurs et éditeurs de textes
antiques.
 EnBelgique, on a "toléré" l'usage de la
langue vulgaire dans les universités vers
1835.
XXe siècle 1/2: Eglise catholique
romaine
 Langue de culture, bien que seuls
quelques cardinaux et théologiens la
parlent réellement.
 L’une des quatre langues officielles de
l'État du Vatican (latin, italien, français,
allemand)
 Partiellement langue d'enseignement dans
les universités pontificales romaines.
XXe siècle 2/2: publications
profanes
 Lescommunistes russes publient tous
leurs ouvrages de botanique en latin
pendant la période de la guerre froide.

 Denombreux mouvements prônent son


maintien comme langue de
communication européenne, et l'utilisent
notamment lors de congrès.
 
Latin contemporain 1/3
 Des revues et des sites Web sont édités
en latin.

 Laradio finlandaise émet en latin trois fois


par semaine depuis plus de vingt ans.
Latin contemporain: Congrès
d’Avignon 2/3
 Après la Seconde Guerre mondiale il reprit de la
vigueur dans le contexte de la construction
européenne (L'hébreu avec la création de l'État
d'Israël).
 L'idée du «latin vivant» fut à nouveau lancée en
1952 par le normalien et ingénieur français Jean
Capelle, qui publia un article intitulé Le latin ou
Babel.
 Jean Capelle réunit en septembre 1956 le
Premier Congrès International pour le latin
(Avignon), où se rencontrèrent près de deux
cents participants issus de vingt-deux nations.
 Les pouvoirs publics français n’encouragèrent
pas cette initiative.
Latin contemporain: Congrès de
Rome
 Italie: Congrès international de L’Accademia
Viviarum Novum (1966, 500 participants).

 Actuellement il reçoit des jeunes du monde


entier pour des séjours d'un an et plus.

 Ces jeunes n'y parlent que le latin et le grec


ancien.
Latin contemporain 3/3 : Revues
 France: Vita Latina.
 Allemagne: Vox Latina.  
 Belgique, Melissa (depuis 1984) et
Diarium Europa (2009)
Le latin
classique
Comprend l'âge d'or de la littérature
1er siècle av. J.-C. au début du 1er siècle
(On l'a également étendu jusqu'au II siècle)

 Forme du latin qui était utilisé dans la Rome


antique, dans sa littérature habituellement
considérée comme «classique».
 Ce qui est de nos jours appelé le latin classique
était, en fait, une forme très stylisée de langue
littéraire.
 Il est notamment différent de la langue utilisée
par Caton l'Ancien, Plaute et, dans une certaine
mesure, de Lucrèce.
Poésie
Lucrèce, le plus ancien, qui écrivit un long poème
épicurien intitulé De rerum natura.
Catulle, parfois érotique, parfois joueuse.
Écrivit selon la métrique grecque.
Virgile emprunte sa matière à Homère pour écrire
l’Énéide 
Horace: les odes et les satires sont écrites à la
manière grecque.
Ovide écrit de longs et érudits poèmes à propos
de la mythologie grecque, ainsi que des pièces
semisatiriques comme L'Art d'aimer. 
Prose
César, Commentaires sur la Guerre des Gaules,
style laconique, précis et militaire.
Cicéron, Les Catilinaires, considérées pendant plusieurs
siècles comme les meilleurs extraits de prose en latin
classique.
Salluste, Conjuration de Catilina et  Guerre de
Jugurtha, sont ses seules œuvres à avoir été
complètement préservées.
Tite-Live, Ab Vrbe condita, histoire de Rome depuis sa
fondation (seuls 35 des 142 livres ont survécu).
Vitruve, De Architectura de Vitruve, compilation de
méthodes de construction, description des machines et
d'engins de guerre, moulins à eau…
L'âge d'argent du latin classique
1er et le 2de siècle
Elle a été considérée comme inférieure à celle de
l'âge d'or.
 Phèdre (-15-50)
 Sénèque le Jeune (-4-65)
 Pétrone (v. 27-66)
 Quintilien (v. 35-v. 100)
 Martial (40-v. 103)
 Tacite (v. 56-v. 117)
 Pline le Jeune (63-v. 113)
 Suétone (v. 70-v. 130)
 Juvénal (fl. 127)
 Apulée (v. 125-v. 180)
Le latin vulgaire
Latin vulgaire
 Lelatin parlé par le commun des habitants
de l'Empire romain, en particulier à partir
du IIe siècle.

 Sedistingue du latin classique par le


vocabulaire et la grammaire et, à mesure
du temps, également par la prononciation.
La langue de tous les jours
 N'était pas le latin classique (celui des
textes littéraires ou sermo urbanus,
« langue de la ville », c'est-à-dire une
langue figée par la grammaire)
Mais une forme distincte
bien que très proche, au
développement plus libre:
le sermo plebeius,
«langue vulgaire»).
Le latin vulgaire nous est surtout
connu par la linguistique historique

 Le latin classique était couramment parlé par les


catégories sociales élevées.
(bien que ces dernières aient trouvé plus raffiné encore de s'exprimer en grec)

 Le sermo plebeius était la langue des soldats,


des commerçants, du petit peuple...

 De nombreuses inscriptions, des registres,


comptes et autres textes courants sont du latin
vulgaire.
Le Satyricon de Pétrone
Témoignage important (1er siècle) 
(milieux interlopes de la société romaine)

Selon leur catégorie sociale,


les personnages s'y expriment
dans une langue
plus ou moins proche de l'archétype
classique.
Appendix Probi 1/2
 Sorte de compilation d'«erreurs»
fréquentes relevées par un certain Probus.
 Blâme les formes jugées décadentes et
fautives.
 Date du IIIe siècle.
Appendix Probi 2/2
speculum non speclum
vetulus non veclus
columna non colomna
frigida non fricda
turma non torma
solea non solia
auris non oricla
oculus non oclus
viridis non virdis
calida non calda
Évolution
L‘amuïssement des voyelles post-
toniques
Calida non calda, masculus non masclus, tabula
non tabla, oculus non oclus…:
 Ces exemples montrent l‘amuïssement des
voyelles post-toniques (et aussi pré-toniques)
brèves.
 Cet amuïssement prouve aussi que l‘accent de
hauteur du latin classique est devenu un accent
d'intensité en latin vulgaire.
 (en effet, un accent de hauteur n'a pas d'influence sur les voyelles
atones environnantes).
Naissance d’une consonne
Auris non oricla
La rencontre de c et l, /kl/, causée par la
chute de la voyelle les séparant, donne
naissance à une nouvelle consonne

Cat. orella, devenu /j/ en français, mais /x/


en esp. dans oreja /ɔrexa/
Consonification
Vinea non vinia
Passage en latin vulgaire de e bref devant
voyelle, à /j/ qui, après consonne, la palatalise.
Cette transformation explique pourquoi l'on
obtient vigne noté par:
- gn en français et italien
- ñ en castillan
- ny en catalan
- nh en portugais et occitan
,
Réduction des diphtongues
Auris non oricla
Ici /au/ devenant /o/, soit o ouvert

 L'on a aussi en
•  /ae/ donnant e ouvert,
• ainsi que /oe/ passant à e fermé
L'utilisation d'une forme de diminutif
au lieu de la forme simple
Auris non oricla
 Auris  = oreille /// auricula = petite oreille

 L'utilisation des diminutifs en latin vulgaire est


fréquente :
• soleil vient de solic(u)lu(m) et non de sol
• genou de genuc(u)lu(m) et non de genu.
Réductions de groupes de
consonnes
Auctor non autor

- /kt/ passe à /t/: auteur, autor  

- /pt/ donne /t/,comp(u)tare > comptare > puis


compter et conter 
fr. /kõte/, esp. contar
Le son /w/ entre voyelles
Rivus non rius
Le son /w/ du latin:
noté par la lettre u  (ou v dans les éditions
modernes) a évolué de manières diverses:
 en s'amuïssant entre voyelles (ri(v)us >
esp. Rio, pa(v)or  > peur, (italien paura),
 En devenant bilabiale sonore (b fricative
en esp. et cat.
 En se renforçant en /v/ dans la majorité
des langues romanes.
p et b entre voyelles
sibilus > sifilus
connaissent le même sort
(sachant que /f/ n'est que la variante sourde de /v/)

ainsi explique-t-on siffler 
(sibilare > sifilare > siflare)
  sapere > sabere > savere > savoir
Esp. saber (resté au stade b frictive)
Le /m/ en fin de mots n'est plus
prononcé
Pridem non pride
 Ce qui est déjà le cas en latin classique.

 Cet amuïssement est, entre autres, à


l'origine de la disparition du mécanisme
des flexions.
 
 Les langues romanes, en effet, n'utilisent
plus la déclinaison.
Système nominal:
La chute du /m/ final
Crée une ambiguïté: Romam se prononçant
comme Roma, l'on ne peut savoir si le mot
est au nominatif, à l’acusatif ou à l’ablatif.
Ainsi, les langues romanes ont dû utiliser des
prépositions pour lever l'ambiguïté.
Plutôt que dire Roma sum (classique Romæ
sum avec un locatif que n'a pas gardé le latin vulgaire)
pour «je suis à Rome» ou Roma(m)
eo pour je vais à Rome, il a fallu exprimer
ces deux phrases  par «sum in Roma» et 
«eo ad Roma».
Adverbes et prépositions simples
parfois renforcées
Ante, «avant», ne suffit plus; il faut remonter à ab
+ ante en vulgaire pour l’expliquer: fr. avant, esp.
antes, oc. avans, ou bien in + ante pour le roum.
Înainte.
Avec provient de apud + hoc, (le castillan et
l'italien con, «avec», et le roumain cu viennent
bien de cum).
Dans de de intus.
Aujourd'hui se disait simplement hodie en latin
classique. Le terme français s'analyse en à + le
+ jour + de + hui (esp: hoy, it: oggi,  roum. azi,
occ, uèi, cat. avui, romanche hoz)
Ordre des mots fixe 1/3
S'il est théoriquement possible de dire en
latin 
Petrus Paulum amat
Amat Petrus Paulum
Paulum Petrus amat 
Amat Paulum Petrus 
pour signifier que «Pierre aime Paul»
Ce n'est plus possible dans les langues
romanes.
Ordre des mots fixe 2/3
 Leslangues romanes ont abandonné les
déclinaisons: 

Pedro ama a Pablo 


et 
Pablo ama a Pedro 

ont un sens opposé, seul l'ordre des mots


indiquent qui est sujet et qui est objet.
L'ordre des mots fixe 3/3
 Lorsque les langues romanes ont gardé
un système de déclinaisons, celui-ci est
simplifié et se limite à quelques cas (à
l'exception du roumain) 
 Les noms actuels hérités de l'ancien français sont donc
presque tous d'anciens cas régime (il y a quelques
exceptions, comme ancêtre, peintre, traître, anciens cas
sujets, et chandeleur, provenant d'un génitif pluriel
latin candelorum) et, partant, d'anciens accusatifs.
Système verbal 1/4
Les conjugaisons sont profondément
modifiées
 Création de temps composés: j'ai chanté, (esp.
he cantado, cat. he cantat, oc. ai cantat,
roum. am cântat) viennent d'un habeo
cantatu(m) vulgaire, qui n'existe pas en latin
classique.

 Les verbes auxiliaires être et avoir ont


généralisé leur emploi afin de créer un jeu
complet de formes composées répondant aux
formes simples.
Système verbal 2/4
Le conditionnel et le futur
 Un mode nouveau apparaît, le conditionnel.
(construit à partir de l'infinitif suivi des désinences
d'imparfait : vivr(e) + -ais donne vivrais en français.)

 Le futur classique est abandonné au profit d'une


formation comparable à celle du conditionnel,
c'est-à-dire l'infinitif suivi du verbe avoir: cantare
habeo («j'ai à chanter») > chanterai
(Esp. cantaré, cat. cantaré, oc.cantarai)
Système verbal 3/4
Le passif
 Le passif est évacué au profit du système
composé qui préexistait en latin:

 cantatur, «il est chanté», classique

devient

 le vulgaire  «est cantatus» (qui, en classique


signifiait «il a été chanté»).
Système verbal 4/4
Conjugaisons irrégulières
 Enfin, certaines conjugaisons irrégulières
(comme celle de velle, «vouloir») sont rectifiées.

 Mais restent souvent irrégulières dans les


langues romanes.
Léxique
Le lexique du latin vulgaire:
caballus
 Certains termes latins ont disparu et ont été remplacés
par leur équivalent populaire.
 Cheval (equus en latin classique,
mais caballus («canasson», le mot est peut-être d'origine gauloise) en
latin vulgaire:
fr. cheval, esp. caballo, cat. cavall, oc. caval, roum. cal,
it. cavallo, romanche chavagl.

Mais la jument, du latin equa


Esp. yegua, port. égua, cat. Egua,
oc. etèga ou cavala, roum. Iapa.
Le lexique du latin vulgaire:
parler
 Certains termes classiques disparus n'ont pas forcément
été remplacés par le même mot vulgaire dans toute la
Romania:

 le terme soutenu pour «parler» est  loqui  en latin classique,


gardé en roumain (a locui mais avec le sens d'habiter)

 parabolare (terme emprunté à la liturgie chrétienne et d'origine grecque; proprement:


«parler par parabole») (fr. parler, it. parlare, cat. et oc. parlar)

 fabulare (proprement: «affabuler») > esp. hablar, port. falar,


sarde faedhàre

 verba (verbe, parole): roumain a vorbi


Le lexique du latin vulgaire:
manducare
 Latin classique edere :
 se retrouve en castillan et
portugais comer (de comedere)
(sous une forme composée; cette forme est cependant sentie moins
« noble » que le classique puriste edere)

 latin
vulgaire manducare (proprement
«mâcher»):
 Fr. manger, It. mangiare, cat.menjar,
oc. manjar, roum. mânca
Des latins vulgaires
 L'évolution phonétique naturelle des langues
explique les différences entre certaines des
langues romanes.
 La taille de l'Empire romain et l'absence
d'une norme littéraire et grammaticale ont
permis à cette langue vernaculaire de ne
pas être figée.
 Chaque zone de la Romania a utilisé une
version particulière du latin vulgaire.
 Esp. Casa
 Fr. Mansio
Substrats

 Langues parlées initialement dans une


zone et recouvertes par une autre,
laissent des traces phonologiques,
lexicales ou grammaticales dans la langue
d'arrivée.
 Le substrat gaulois en français lui laisse
quelque 180 mots: braies, char ou bec
 Le substrat basque: ibérico-romanes: sinistra
en latin classique, est remplacé par
esquerra en cat., izquierda en esp.
et esquerdo en port., dérivés du
basque ezker.
Superstrats
 Traces des langues de peuples s'étant
installés dans un territoire sans réussir à
imposer leur langue.

 Le francique pour le français

 L’arabe pour l’espagnol et le portugais

 Le slave pour le roumain


Francique pour le français

 Le vocabulaire médiéval en est émaillé


 Surtout dans le domaine de la guerre et de
la vie rurale:
 heaume, adouber, flèche, hache
 framboise, blé, saule
 garder, guerre 
 trop (plus surprenant)
 Lefrançais actuel compte plusieurs
centaines de mots ainsi hérités du francique
(germanique).
Arabe pour l’espagnol
 Plus de quatre mille termes, parmi
lesquels des toponymes.
 Maintien de l'article arabe dans le mot,
alors que les autres langues romanes
ayant aussi emprunté le même terme s'en
sont souvent débarrassées :
 Algodón (fr. coton) de al-quṭn

 Algarroba (fr.caroube), de al-harūbah 

 Aduana (fr. ouane), de َ ‫أ‬ad-dīwān (qui

donne aussi divan).
Slave pour le roumain

 Le
roumain devrait aux langues slaves
20% de termes du lexique.

 Entreautres, l’adverbe oui est da (comme


en russe).
L'influence des langues
romanes les unes sur les autres
 Après remplacement des mots antiques
sans postérité, modernisation de ses
formes lexicales et phonétisation de son
orthographe, l’intercompréhension peut
atteindre 90%
 L’influence du français sur l’espagnol a été
importante à deux moments de l’histoire:
 Au moyen âge

(pèlerins du chemin de Saint Jacques)


 Au XVIIIe siècle
Étude menée par Mario Pei en
1949 pour les voyelles toniques
Comparant le degré d'évolution de diverses
langues par rapport à leur langue-mère:
 Français….44 %

 Portugais…31 % 

 Occitan…...25 %

 Roumain….23 %

 Espagnol….20 %

 Italien……..12 %

 Sarde…….. 8 %
Les langues
issues du latin
Langues romanes
Les langues romanes en Europe
Fragmentation en Italie
Fragmentation en France
Parlers occitans
Fragmentation en Espagne
Dialectisation du catalan
Fragmentation
au
Portugal
Fragmentation en Roumanie
Le latin en Italie-Suisse
(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat

 Romanche Ella clauda adina la fanestra avant ch'ella tschainia.


 Frioulan Jê e siare simpri la feneste prime di cenâ.
 Vénitien Ela la sera sempre la fenestra prima
 Lombard (Lee) la sara semper su la finestra primma de disnà.
 Piémontais Chila a sara sèmper la fnestra dnans ëd fé sin-a.

 Italien (Lei) chiude sempre la finestra prima di cenare.

 Romanesco (Quella) chiude sempre 'a finestra prima de magnà


 Napolitain Chella sempre chiud' 'a fenesta prima 'e mangià.
 Sarde Issa serrat semper sa bentana antes de chenare.
 Sicilien Idda chiudi sempri 'a finestra avanti ca pistìa.
Le latin en France-Suisse-Belgique
(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat
Langues d’oil:
 Français Elle ferme toujours la fenêtre avant de dîner/souper.
 Normand Ol froume tréjouos al crouésie dévaunt ké dînaer.
 Wallon Ele sere todi li finiesse divant di soper.

Langues d’oc:
 Occitan Barra totjorn la fenèstra abans de sopar.
 Valaisan (Suisse) (Ye) hlou totin a fenetre deant que de cena.
 Bourguignon All farme tôjor lai fenétre aivan de dîgnai.
 Franc-comtois Lèe çhioûe toûedge lai f'nétre d'vaïnt loù dénaie.
 Corse Ella chjudi sempre u purtellu primma di cenà.
Le latin en Espagne-Portugal
(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat

 Galicien Ela pecha sempre a xanela antes de cear.


 Portugais (Ela) fecha sempre a janela antes de jantar.

 Asturien Ella pieslla siempre la ventana primero de cenar.


 Léonais Eilla pecha siempres la ventana primeiru de cenare.
 Mirandais Eilha cerra siempre la bentana/jinela atrás de jantar.
 Extreménien Ella afecha siempri la ventana endantis e recenal.

 Espagnol Ella siempre cierra la ventana antes de cenar.

 Aragonais Ella tranca siempre la finestra antes de cenar.

 Catalan Ella tanca sempre la finestra abans de sopar.


Le latin en Roumanie
(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat

 Roumain Ea închide totdeauna fereastra înainte de cina.


L’alphabet latin
Dérivé de l‘alphabet étrusque
 L'alphabet étrusque, lui-même, était inspiré d'un
alphabet grec différent de l'alphabet dit classique.

 L'alphabet étrusque comportait quelques lettres inutiles


(B, C, D et O), qui n'étaient jamais utilisées dans les
inscriptions.

 Elles seront en revanche utilisées par les latins, chez qui


elles trouvent une pleine utilité.
L'alphabet latin archaïque
(avec différentes varietés pour chaque lettre)
Graphèmes fondamentaux
L’alphabet latin de base
 26 lettres sans les diacritiques et lettres
complémentaires
 Le seul utilisé pour noter de façon
sécurisée les adresses de sites Internet
(URL) et des courriers électroniques
 En attendant une généralisation effective
de l’Unicode au moins pour les URL
internationalisées (IRL).
Faits notables
 On ne distingue pas U de V (s'écrivent V)
 La lettre C notait à la fois /g/ et /k/
 L'alphabet étrusque s'est servi du gamma grec Γ /g/ avec la valeur /k/, /g/ étant
absent du système phonologique étrusque. 
 G (modification graphique de C) a cependant complété l'alphabet rapidement.
 La lettre K, redondante avec C, n'a été
conservée que devant /a/ et dans très peu de
mots (kalendae, «calendes»).
 La confusion C ~ G a persisté dans le prénom
Caius prononcé Gaius
 La lettre Q, utilisée comme variante de /k/
devant /u/, n'a été conservée que pour former
le digramme QV notant le phonème unique /kʷ/,
distinct de la suite de consonnes /kw/:
 on oppose ainsi QVI /kʷi/ «qui» et CVI /ku̯i/ (avec diphtongue) «à qui»
Le nom des lettres
 Les lettres grecques portent des noms sans sens dans leur
langue (alpha, bêta, gamma, delta) car hérités directement du
phenitien (aleph, beth, gimel, daleth) elles sont surtout
polysyllabiques.
 Les Romains les désignaient comme elles se prononçaient, ce
qui ne pouvait bien fonctionner qu'avec les continues et les
voyelles (qu'on prononçait vraisemblablement longues):

 Celles prononçables sans support: les voyelles et les continues /fː/,


/lː/, /mː/, /nː/, /rː/ et /sː/ (on disait donc « la consonne /ffff/ » en
prolongeant le son autant que nécessaire)

 Celles qu'on devait articuler avec une voyelle d'appui, /e/ chez les
Romains : /beː/, /keː/ (lettre c), /deː/, /geː/, /kaː/
Invention tardive: les capitales
 Les capitales ou majuscules sont la forme
normale de cet alphabet.
 Les minuscules étant d'invention
médiévale (IXe siècle).
 Au départ utilisées non pas en contraste
avec des majuscules mais en tant que
système graphique indépendant.
Alphabet bicaméral

 On utilise deux graphies pour chaque graphème


ou lettre, l'une dite minuscule, l'autre capitale
ou majuscule.

 Dans la majorité des cas, chaque lettre possède


les deux variantes.
Alphabet médiéval
et graphies
Au cours des siècles, les lettres de
l'alphabet latin ont été tracées de diverses
manières.
Ces types d'écritures ne constituent pas des
alphabets en soi mais des versions
différentes d'un même alphabet.
Après l'invention de l'imprimerie elles
deviennent la police de caractères.
Chaque langue donnée utilise
un jeu plus ou moins complet de
lettres fondamentales
 Les alphabets utilisés pour le français et pour
l’espagnol ne sont pas identiques:
 la lettre ç ne s'emploie pas en espagnol
 le français ne se sert pas de ñ
Bien que tous deux puissent être ramenés à l'alphabet latin, Il ne serait pas faux de parler d'un alphabet
français et d'un alphabet castillan.

 Mais il existe un alphabet latin figé et constant.


 Il est possible d'isoler les graphèmes
fondamentaux, ceux de l'alphabet des origines.
Des ajouts tardifs pour noter des
mots d’emprunt
 Utilisait 20 lettres dans sa variante archaïque :
 A, B, C, D, E, F, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X
 Passe à 23 lettres dans sa graphie classique :
 A, B, C, D, E, F, G, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T,
V, X, Y, Z
 «Y » et «Z » sont des ajouts tardifs à partir de
l'alphabet grec pour noter des mots d'emprunt.
Extension des graphèmes
fondamentaux 1/2
 Par exemple, l'alphabet latin des origines ne permet pas
de noter le son [ʃ] de chat.
 Les copistes médiévaux, puis les imprimeurs de
la Renaissance ont trouvé plusieurs solutions :
 utilisation de diacritiques: accent aigu, tilde, ogonek

 invention de lettres supplémentaires issues

de ligatures
 utilisation de digrammes (ch, sh, cz, etc.).
Extension des graphèmes
fondamentaux: exemples 2/2
 Jusqu'au XIXe siècle, on a utilisé le s long → ſ 
 En allemand: scharfes s ou eszett → ß
 En esp. et port.: tilde indiquant nasalisation ou
la palatalisation → ã ou ñ
 en polonais, tilde inscrit:
→ ł, ogonek → ą, háček → ř, kroužek → ů
 En islandais: ash → æ, eth → ð, thorn → þ
 Dans diverses langues
africaines (bambara, ouolof, peul, éwé, kpelle, m
endé) : eng → ŋ (caractère de l'alphabet pan-
nigérian)
Transcription ou translittération
 La transcription ou la translittération d'une
écriture non latine se fait au moyen des lettres
latines.
 Celles-ci donnent une grande partie des
caractères de l‘API (Alphabet phonétique
international)
 De nombreuses langues restées sans écriture
ont adopté l'alphabet latin: les langues
africaines, peuvent suivre l'alphabet pan-
nigérian ou l'alphabet international de Niamey.
Variante française
 Vingt-six lettres fondamentales
 Des ligatures (comme æ et œ) et

 Des lettres munies de diacritiques (comme

dans é)
 Lettres diacritiques:
 comme u ou e après g pour en préciser la

valeur
 Digrammes:
 ch, ai, an/am, au, ei, en/em, eu, gn,in/im, ng, 

on/om, ou, un/um, ph, sh, ss…
 Trigrammes:
 ain, eau, ein, oin, sch...

 Et diverses lettres muettes.


Diffusion mondiale des langues
romanes
Distribution de l'alphabet latin
BIBLIOGRAPHIE
Rafael del Moral
Lenguas del Mundo

12/08/21 96
Claude Thomasset et Michel Banniard
Du latin aux langues romanes
LANGUES
ROMANES

FIN

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